Déficit record, siège toujours vide à Matignon : Fabien Roussel, secrétaire national du Parti communiste, est l'invité de Thomas Sotto.
Regardez L'invité de RTL avec Thomas Sotto du 04 septembre 2024.
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00:007h43 sur RTL, très très bon début de journée. Thomas, vous recevez ce matin Fabien Roussel,
00:09le secrétaire national du parti communiste qui est aussi l'un des piliers du nouveau Front
00:13Populaire. Bonjour et bienvenue sur RTL Fabien Roussel. Bonjour Thomas Soto. Alors vous êtes
00:17mignon les uns les autres, à droite, à gauche et ailleurs, à vous arc-bouter sur vos certitudes
00:20et vos points de blocage, à ne pas être capable de vous entendre, mais comment on sort de l'impasse
00:25politique dans laquelle est plongée notre pays ? Mais comment ça Thomas Soto, nous sommes mignons,
00:32mais qu'est-ce que ça veut dire ça ? Chacun campe dans son coin. Comme si on était responsable nous
00:36de la situation dans laquelle est le pays. Ça ne vous a pas échappé que celui qui a dissous
00:41l'Assemblée Nationale, brutalement, c'est le Président de la République, que derrière les
00:46Français ont voté massivement avec une participation exceptionnelle, fortement à l'extrême droite au
00:52premier tour, fortement ensuite au second tour pour dire non à l'extrême droite, mais oui au
00:57changement. On est sorti une assemblée crédilisée. Est-ce qu'il est pas temps de vous parler, de vous mettre d'accord,
01:03de faire avancer les choses ? Et là, ça fait 50 jours, ça fait deux mois que les Français attendent à
01:08quelle sauce ils vont être mangés, sans connaître de Premier Ministre. C'est le chaos en France.
01:14J'ai même été planché aux universités d'été du MEDEF, où même le monde économique est inquiet de
01:22ne pas savoir comment va se passer la rentrée. Est-ce qu'il va y avoir des hausses de salaire comme nous, nous le
01:26défendons ? Est-ce qu'il va y avoir une baisse de prix de l'énergie comme nous le proposons ?
01:30Fabien Roussel, si chacun campe sur ses positions, vous reviendrez à Pâques et on se dira la même chose.
01:34D'abord, du côté du Nouveau Front Populaire, je le redis ici parce qu'il y a des fake news tous les jours dans les médias,
01:45comme quoi le Nouveau Front Populaire ne défend que son programme, rien que son programme, et tout son programme.
01:52C'est faux. C'est faux. C'est faux. Quand nous avons rencontré, ça, c'est ce qu'a dit Jean-Luc Mélenchon.
01:59Il faut arrêter d'écouter ce que dit Jean-Luc Mélenchon, mais écouter ce que disent les dirigeants politiques qui
02:05composent cette coalition et Lucie Castex. Nous sommes allés voir le Président de la République.
02:11Il vous a appelé hier le chef de l'État ou pas ?
02:12Oui. Nous avons dit au Président de la République, et je l'ai redit au Président de la République quand je l'ai eu au téléphone,
02:20qu'il y a 193 députés du Nouveau Front Populaire, socialistes, écologistes, insoumis, communistes,
02:29qui demandent à ce qu'une politique de changement soit mise en œuvre. Nous avons dit que nous étions prêts à construire des compromis.
02:38Nous avons dit, nous sommes pour des compromis. Pas pour la compromission, des compromis. Travailler avec. Dialoguer.
02:45Nous avons écrit à tous les groupes républicains pour dire, nous devons construire des majorités parlementaires.
02:52C'est quoi vos lignes rouges ? Est-ce que la réforme des retraites, c'est une abrogation ou c'est une modification ?
02:56Et j'ai redit hier nos lignes rouges. Par exemple, sur la réforme des retraites, bien sûr, nous avons été élus là-dessus.
03:03Nous disons, il faut l'abrogation de la réforme des retraites.
03:07C'est l'abrogation ou rien ?
03:09Abrogation ou, parce que ça pourrait s'entendre, suspension. C'est-à-dire, jusqu'en 2027 et les prochaines élections présidentielles et législatives,
03:18on revient à la réforme précédente. Ça veut dire que ceux qui pouvaient partir à 62 ans, eh bien là, peut-être dans un mois,
03:25doivent pouvoir partir parce qu'ils ont leur 62 ans.
03:28Donc c'est au moins un moratoire.
03:29Au moins un moratoire, mais cette réforme a été tellement rejetée, on revient à la réforme précédente.
03:34C'est intangible. Je l'ai dit, c'est quelque chose qui est non négociable pour nous, c'est un minimum.
03:41Et il y a d'autres choses, c'est pas que ça, c'est la hausse des salaires.
03:44Le SMIC à 1600 euros net, c'est non négociable ou pas ?
03:46Mais c'est hausse des salaires.
03:48D'accord.
03:49C'est-à-dire qu'entre le SMIC à 1600 euros que nous proposons,
03:54la hausse de 10 points, du point d'indice pour les agents de la fonction publique que nous défendons.
04:01Et l'austérité, rien, zéro, nada.
04:04Il y a un chemin à trouver pour que, à la fin, ce que nous voulons, les salaires de nos concitoyens augmentent.
04:11Vous savez, en venant ici, j'ai discuté avec les ouvriers des travaux publics qui travaillent là au pied du siège de RTL.
04:19J'avais de l'avance, j'étais discuté avec eux.
04:22Ils ont un des métiers les plus pénibles, à travailler dehors, à genoux, à manipuler le marteau-piqueur, etc.
04:31Je leur ai posé la question.
04:32Vous allez travailler jusqu'à 64 ans ?
04:34Vous n'attendez pas, justement, qu'on revienne sur cette mauvaise réforme ?
04:37Ils sont unanimes.
04:38Je ne leur demande pas s'ils sont de gauche ou de droite, je ne leur demande pas ce qu'ils ont voté.
04:43Notre intérêt, nous, c'est de défendre le monde du travail, de s'adresser à eux,
04:47et dans tous ces métiers, prendre en compte la pénibilité, prendre en compte les carrières longues,
04:51revenir au minimum à la retraite qu'on a 62 ans.
04:54– J'ai des questions précises à vous poser.
04:56On va reprendre le loto matignon, le numéro gagnant de lundi, c'était Bernard Cazeneuve,
05:00hier c'était Thierry Baudet, ces dernières heures, ce serait plutôt Xavier Bertrand.
05:03Est-ce que ça pourrait vous aller, Xavier Bertrand ?
05:04Autrement dit, si c'est Xavier Bertrand, est-ce que pour vous ce sera, oui ou non, une censure immédiate ?
05:10– Je vais vous répondre ce que j'ai dit au président de la République hier,
05:14qui m'a effectivement dit, alors, Bernard Cazeneuve, Xavier Bertrand,
05:18ont un profil de technicien, et la réponse pour nous, elle est claire,
05:24nous voulons connaître la politique qui sera mise en œuvre.
05:27– Donc vous ne dites pas, ce n'est pas Pavlovien, vous ne dites pas, c'est censure immédiate ?
05:30– Exactement, nous ne disons pas, quel que soit le nom, c'est la censure au préalable et immédiate,
05:37nous disons, nous, communistes, mais c'est ce que j'entends aussi de la part de mes autres collègues,
05:43de gauche et de logiste, nous disons…
05:44– Donc ça c'est la ligne de tous les mouvements populaires ou pas ?
05:46– Non mais il faut être précis, sinon on n'avancera pas.
05:48– Moi je ne peux pas en penser une, Thomas, c'est dur.
05:50– Allez-y.
05:51– Nous disons, ce n'est pas le nom qui compte, c'est le fond, c'est la politique,
05:57c'est ce qui sera mis en œuvre, et donc, quel que soit le Premier ministre
06:01que le Président de la République a décidé de nommer parce qu'il se mêle de tout,
06:05il va bientôt choisir la couleur du papier peint.
06:08– Ce n'est pas illégitime qu'un Président de la République nomme un Premier ministre.
06:10– C'est lui qui le nomme, mais qu'il définisse la politique que devra mettre en œuvre
06:15le futur Premier ministre et de la coalition qu'il devra composer, etc.
06:19Là, ce n'est pas de ses prérogatives.
06:21Toujours est-il que je lui dis qu'importe le nom, ce que nous voulons,
06:24abrogation de la réforme des retraites, hausse des salaires et un budget…
06:27– Abrogation ou moratoire.
06:28– Ou moratoire, ou suspension, et un budget du pays en hausse, en augmentation,
06:37pour pouvoir investir dans les services publics, pour embaucher des profs,
06:40des soignants, des policiers.
06:42Ce n'est pas compliqué, ce n'est pas tout le programme du Nouveau Front Populaire,
06:47et rien que le programme du Nouveau Front Populaire,
06:49c'est le changement pour les Français, c'est la cohabitation,
06:53une rupture avec la politique d'Emmanuel Macron que les Français ne veulent pas.
06:56– Est-ce que cette ligne, c'est celle du Parti Communiste
06:58ou c'est celle de tout le Nouveau Front Populaire ?
07:00Autrement dit, si les autres ne vous suivent pas là-bas,
07:02est-ce que vous êtes prêts à vous détacher, notamment de LFI ?
07:07– Aujourd'hui, les députés, les parlementaires communistes,
07:11le Parti Communiste français veut être utile au pays,
07:14pas ajouter du chaos au chaos, trouver les moyens
07:19que la vie de nos concitoyens s'améliore,
07:21que la réforme des retraites soit abrogée,
07:24je ne veux pas refaire l'article, mais nous voulons concourir à tout ça.
07:29Ce que je peux dire, et ce que j'ai dit au Président de la République,
07:31c'est que l'ensemble des députés de gauche et écologistes,
07:35les 193 députés qui ont été élus dans cette coalition, sont soudés.
07:40Nous voulons faire bloc, nous voulons jusqu'au bout,
07:43peser, peser, pour obtenir des améliorations de nos concitoyens.
07:47Et je le redis, ce n'est pas tout le programme du NFP,
07:50rien que le programme du NFP, nous voulons travailler à des compromis,
07:53construire des majorités parlementaires,
07:55nous avons proposé Lucie Castex dans ce sens,
07:58si ce n'est pas Lucie Castex parce qu'il a fermé la porte,
08:00ce n'est pas Lucie Castex, ça ne change rien au fait
08:03que nous voulons construire des compromis, des majorités parlementaires,
08:07mais surtout des changements pour les Français.
08:09– J'ai une dernière question, on va enjamber ce problème de Matignon
08:12pour se projeter vers 2027, ou peut-être avant.
08:14Édouard Philippe est donc désormais candidat officiellement à la présidentielle,
08:17il le dit clairement dans le point, ce que je proposerai sera massif,
08:20ça vous inspire quoi ?
08:22– Ça m'inspire qu'on n'a même pas encore réglé les élections législatives,
08:26que certains se projettent dès ça sur 2027.
08:29Il y a un an, jour pour jour, quasiment,
08:31je débattais avec Édouard Philippe à la fête de l'Humanité,
08:34et je lui avais déjà dit à l'époque que le débat sur 2027,
08:40c'est le même débat qu'il y a aujourd'hui,
08:42il y aura ceux qui défendront des hausses de salaire,
08:45qui veulent revaloriser le travail, et il y a ceux qui, comme lui,
08:49ne veulent pas augmenter les salaires et font énormément de cadeaux au capital.
08:54Édouard Philippe a été le premier Premier ministre d'Emmanuel Macron,
08:58celui qui a supprimé l'ISF,
09:00baissé la fiscalité sur les revenus financiers et les dividendes,
09:03c'est lui qui a mis en place Parcoursup,
09:05la taxe carbone, la hausse de la CSG,
09:08il a un bilan gros, long comme mon bras.
09:10Eh bien écoutez, ce n'est pas moi qui choisis le timing de se déclarer à l'élection présidentielle,
09:15il décide de le faire maintenant, sur tout ce qui va compter,
09:18c'est ce qu'il va mettre en œuvre pour les Français,
09:20c'est ce qu'il va proposer aux Français.
09:22Et son bilan, il est lourd.