Manuel Bompard, Coordinateur de la France Insoumise, est l'invité de Thomas Sotto

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Nouveau gouvernement Barnier, loi immigration, Liban... Manuel Bompard, Coordinateur de la France Insoumise et député des Bouches-du-Rhônes est l'invité de Thomas Sotto
Regardez L'invité de RTL avec Thomas Sotto du 26 septembre 2024.

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Transcription
00:00Et tout de suite, c'est l'invité d'RTL Matin, Thomas, vous recevez Manuel Bompard, le coordinateur national de la France Insoumise, également député de Marseille.
00:10Bonjour et bienvenue sur RTL Manuel Bompard.
00:12Philippine était une jeune femme a priori sans histoire. Elle était jeune, 19 ans, elle étudiait à la fac de Dauphine.
00:18Elle y avait ses amis, elle y construisait sans doute ses projets de vie. Mais Philippine n'aura jamais 20 ans.
00:23Elle est morte, elle sera enterrée demain, tout ça parce qu'elle a visiblement croisé le chemin d'un jeune homme de nationalité marocaine, déjà condamné pour viol,
00:31et qui n'aurait pas dû se trouver en France, puisqu'il se trouvait sous le coup d'une OQTF non exécutée.
00:36Philippine, elle aurait pu être la fille de tous ceux qui nous écoutent, la mienne, la vôtre.
00:41Qu'est-ce que vous vous diriez ce matin si Philippine avait été votre fille, Manuel Bompard ?
00:46Comme je pense la famille de Philippine, ses collègues, ses camarades de l'université, d'abord je serai en colère.
00:54J'aurai beaucoup de douleur et je veux leur apporter mon soutien bien évidemment, mes condoléances.
00:59J'aurai beaucoup de douleur, j'aurai beaucoup de colère et je me demanderai effectivement comment ça peut être possible dans notre pays
01:05qu'une personne qui a été condamnée pour viol se retrouve en quelque sorte dans la nature sans aucun suivi.
01:12Parce que je crois que c'est ça qui est particulièrement scandaleux dans cette affaire.
01:15Vous savez il y a 50% des personnes qui sont condamnées pour viol qui se retrouvent en liberté après leur condamnation sans aucun suivi socio-judiciaire.
01:23Ça c'est les chiffres de 2016.
01:25Et bien je pense que ça c'est effectivement un problème sur lequel on doit travailler de manière logique.
01:29Vous dites qu'il ne faut pas remettre les violeurs quand ils ont purgé leur peine dans la nature comme si de rien n'était ?
01:33Et bien je pense que sinon on produit de la récidive s'il n'y a pas derrière à l'issue d'une peine un accompagnement socio-judiciaire.
01:40Mais pourquoi il n'y en a pas ? C'est ça la question qui doit nous être posée.
01:42Pourquoi il n'y en a pas ? Parce que les budgets de la justice depuis des années et des années ont été amputés.
01:47Que les services pénitentiaires...
01:48C'est pas vrai ces dernières années.
01:49Non attendez.
01:50Il y a peut-être eu sous Monsieur Dupond-Moretti l'année dernière un petit retour à la hausse.
01:56Mais les services d'approbation, les services qui sont en charge de la réinsertion, ces services-là ils sont très largement fragilisés.
02:03Vous savez moi la semaine dernière j'étais à Marseille à un rassemblement des personnels de la protection judiciaire de la jeunesse.
02:09Ce sont les personnes qui sont en charge de travailler sur la réinsertion des mineurs délinquants.
02:13Et bien on apprend pendant l'été, au beau milieu de l'été qu'il y a 500 postes qui vont être supprimés.
02:17Donc moi je dis sur ce sujet qu'effectivement je suis en colère comme tout le monde et que je pense que le problème c'est qu'effectivement
02:23quand on est condamné par exemple pour viol en France, on doit ensuite faire l'objet d'un suivi socio-judiciaire.
02:28Voilà ce que je pense.
02:29Et qu'il faut donc davantage de moyens pour le mettre en place.
02:30Bien évidemment.
02:31Face à un tel drame nous ne pouvons pas nous contenter de déplorer ou de nous indigner à Régis le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau.
02:36Il a une position très ferme sur l'immigration et particulièrement sur l'immigration illégale Bruno Retailleau.
02:41Est-ce que vous êtes prêt à l'aider pour lutter contre ceux qui posent problème et qui bien souvent nuisent à tous les autres ?
02:46Mais d'abord je veux vous dire, je sais bien que dans l'affaire terrible, le drame de cette jeune fille,
02:52la personne était effectivement une personne de nationalité marocaine sous l'objet d'un OQTF.
02:57Mais 87% des viols qui sont commis en France le sont par des personnes de nationalité française.
03:01Donc si on veut attaquer...
03:02Mais l'un n'excuse pas l'autre.
03:03Mais je ne dis pas que ça l'excuse bien évidemment.
03:05Je dis juste que si on veut vraiment s'attaquer à cette problématique du viol des féminicides,
03:09il y a eu 100 féminicides dans l'année 2024.
03:12Tous les féminicides n'ont pas été commis par des personnes de nationalité étrangère en situation irrégulière.
03:17Si vous voulez vous attaquer à cette question de manière sérieuse, vous ne pouvez pas considérer,
03:21et je suis aussi en colère, de la forme d'instrumentalisation totalement ignoble et honteuse à laquelle on assiste depuis plusieurs jours.
03:27Parce que qu'est-ce que ça veut dire ?
03:28Le scandale d'Etat.
03:29Mais qu'est-ce que ça veut dire ?
03:30Ça veut dire que quand une jeune femme en France ou une femme en France est violée ou tuée par une personne de nationalité française,
03:36il ne faudrait rien faire ?
03:37C'est ça que ça veut dire ?
03:38Ben moi je ne suis pas d'accord avec ça.
03:39Donc je dis...
03:40Mais je ne dis pas que certains ont dit ça.
03:42Je ne dis pas que certains ont dit ça.
03:43Je dis que j'observe que quand on est à plus de 100 féminicides cette année en 2024,
03:49je trouve que certaines formations politiques, notamment à l'extrême droite,
03:52réagissent quand ces féminicides sont commis par des personnes de nationalité étrangère
03:56et ne le font pas quand elles sont commises par des personnes de nationalité française.
04:00Donc si on veut vraiment avoir une action vigoureuse, et il faut la voir,
04:05sur la question des féminicides, sur la question du viol,
04:07on s'attaque à tous les cas, quelle que soit la nationalité, des personnes qui sont présumées coupables de ces actes horribles.
04:12Manuel Bompard, l'insécurité c'est la préoccupation du quotidien pour beaucoup de Français.
04:16Nouvelle illustration avec, on en parlait ce matin, 87 impacts de plomb découverts dans les fenêtres du collège Stéphane Malarmé,
04:22des douilles retrouvées sur le terrain de sport, c'est dans le 13ème arrondissement chez vous là-bas ?
04:25À Marseille, oui.
04:26Les enseignants et le personnel ont exercé leurs droits de retrait, l'établissement a été fermé,
04:30il y a un point de deal tout près, tout le monde le sait depuis toujours,
04:33et cette fois encore, c'est l'école qui cède face aux dealers.
04:37Quelle réponse donner à ça ? Que dire aux parents qui disent
04:39« mes enfants ne vont pas en cours pour se prendre une balle » ?
04:42Eh bien d'abord il faut leur dire que bien évidemment c'est inacceptable,
04:44et donc que la question qui est posée...
04:45Mais ça ne règle pas le problème.
04:46Non mais d'accord, mais on peut commencer par le dire quand même, sans que ça règle le problème.
04:49Et ensuite la question qui est posée, et je suis bien placé pour le savoir,
04:52je suis député de Marseille, en particulier du centre-ville de Marseille,
04:55du 3ème arrondissement de Marseille, où malheureusement,
04:57depuis des mois et des mois, il y a quasiment un mort tous les mois ou un mort toutes les semaines.
05:01Donc bien évidemment que je suis conscient de cette difficulté.
05:03Donc la question c'est comment on y apporte des réponses qui sont des réponses sérieuses,
05:07et on fait un peu moins de communication.
05:09Parce qu'on nous a vendu les opérations XXL, etc., ça n'a rien résolu.
05:13Pourquoi ? Parce que si on veut effectivement s'attaquer au réseau de trafic de drogue,
05:17au trafic des armes dans notre pays,
05:19comment ça se fait que des jeunes hommes se retrouvent avec des kalachnikovs entre les mains ?
05:23La question qui nous est posée, c'est d'investir dans la police judiciaire,
05:26dans le travail d'enquête, dans le travail d'investigation,
05:28de faire un petit peu moins de communication,
05:30de faire un petit peu moins de grandes opérations avec des caméras,
05:33et un peu plus de travail sérieux.
05:34Donc ce matin vous dites plus de moyens pour la justice et plus de moyens pour la police.
05:37Mais c'est pas juste plus de moyens comme ça, parce que ça c'est une réponse facile,
05:40je dis qu'il faut mettre les moyens au bon endroit.
05:42Les moyens au bon endroit en matière de lutte contre les réseaux de criminalité organisés,
05:46c'est ce qu'on appelle la police judiciaire.
05:48C'est-à-dire des gens qui ont des effectifs pour enquêter, pour travailler, pour remonter des réseaux.
05:53Et ça, ça prend du temps.
05:54Peut-être que ça ne correspond pas aux objectifs médiatiques de nos différents ministres de l'Intérieur,
05:58mais ça correspond aux demandes et aux exigences des Françaises et des Français qui subissent effectivement
06:02et qui voient leur quotidien pourri par ces trafics.
06:04Donc voilà comment on y répond, premièrement.
06:06Et deuxièmement, on remet des effectifs de police de proximité.
06:09Et ça, on sait que ça marche, avoir des gens sur le terrain,
06:12pas seulement des gens qui sont pas là,
06:14et qui viennent faire des opérations de communication coup de poing,
06:17avec les caméras et le ministre de l'Intérieur.
06:19Et puis quand le ministre de l'Intérieur, il est parti, les problèmes, eux, ils restent.
06:22Voilà. Donc moi, je demande qu'on fasse un petit peu moins de démagogie et de communication sur ce sujet,
06:26et un peu plus d'actions concrètes avec des résultats concrets.
06:28— Quel bilan vous tirez des premiers pas du gouvernement Barnier, Manuel Bompard ?
06:31— Bon, il n'y a pas de bilan, là.
06:33En l'occurrence, pour l'instant, on a d'abord mis beaucoup trop de temps, c'est clair, à avoir un gouvernement.
06:39Et ce gouvernement est une double, triple négation du résultat des élections législatives,
06:44puisque à la tête de ce gouvernement, vous avez un homme qui appartient à une famille politique
06:48qui a fait 6% des voix aux dernières élections législatives,
06:51avec une majorité de ministres macronistes,
06:53alors que les macronistes ont été battus sur toutes les dernières élections.
06:56— Votre objectif, ça reste de le faire tomber le plus vite possible.
06:58— Mais bien évidemment. Mais pour rétablir la démocratie.
07:00Et en plus, humiliation sur l'humiliation,
07:03vous avez un gouvernement qui obéit aux doigts et à l'œil des injonctions de Mme Le Pen,
07:08alors qu'au deuxième tour des élections législatives,
07:10les Français se sont largement mobilisés pour empêcher l'extrême droite de s'emparer du pouvoir.
07:13— Aujourd'hui, si le R.L. est aussi puissant, est-ce que c'est pas de votre faute ?
07:16Nous sommes faiseurs de premiers ministres et faiseurs de gouvernements,
07:19étant donné le sectarisme de la gauche, c'est Jean-Philippe Tanguy qui le dit.
07:22Puisque vous êtes contre tout, ben eux, ils veulent...
07:24— Je ne suis pas contre tout, monsieur. Nous avons proposé...
07:26— Contre tout, ce gouvernement.
07:27— Nous avons proposé une candidate à la fonction de Premier ministre.
07:30On a parlé, par exemple, de sécurité.
07:32Une de ses premières priorités, ça aurait été de déployer immédiatement
07:35des effectifs de police de proximité.
07:37On n'est pas contre tout.
07:38Et il y a un seul responsable à la négation du résultat des élections législatives,
07:42c'est le Président de la République,
07:44puisqu'il a écarté la proposition issue du bloc politique qui est arrivé en tête.
07:48Il en est le seul responsable.
07:49Maintenant, je dis qu'il y a d'abord une trahison de la part d'Emmanuel Macron
07:53de l'esprit et du résultat des élections législatives,
07:56mais je dis qu'il y a une trahison aussi des électrices et des électeurs du RN,
08:00parce que je ne crois pas qu'ils aient été élus pour servir de béquille
08:03à la poursuite de la politique macroniste.
08:05Et donc, Mme Le Pen sera solidaire de la politique qui va être mise en place
08:08dans ce gouvernement, et notamment des coupes budgétaires qui arrivent.
08:11Et à ce moment-là, on verra ce qu'elle a à dire.
08:13– J'ai une toute dernière question, ça m'arrangerait que vous répondiez par oui ou par non,
08:15parce qu'on est au bout et que vous n'avez jamais été clair sur le sujet.
08:17– Je ne sais pas si ça m'arrangera.
08:18– Vous êtes fondamentalement opposé à la réforme des retraites,
08:20le RN a proposé son abrogation lors de sa niche parlementaire le 31 octobre,
08:23est-ce que, oui ou non, vous voterez cette proposition ?
08:25– Mais non, en fait, ce n'est pas que je ne veux pas vous répondre par oui ou par non,
08:27c'est juste que la décision, nous ne l'avons pas encore prise,
08:29donc je le dis avec transparence.
08:31Mais moi, d'abord, je veux vous rappeler que nous avons, nous, au mois de juillet,
08:34déposé une proposition de loi pour l'abrogation de la réforme des retraites,
08:37nous avons été les premiers à le faire.
08:39Cette proposition de loi, elle sera inscrite dans notre niche parlementaire
08:41à la fin du mois de novembre.
08:43Avant cela, il va y avoir des débats sur le projet de financement de la sécurité sociale.
08:47Et je crois que dans ce cadre-là, nous allons déposer un amendement
08:49pour obtenir l'abrogation de la réforme des retraites.
08:51Et ça, ça sera avant la niche du RN.
08:53Donc moi, je ne suis pas obligé de sauter à la corde des petits pièges
08:57qui essayent de tendre le RN, qui n'a jamais été clair sur la question des retraites.
09:00– Merci Manuel Bouchard, vous viendrez pour nous dire oui ou non la prochaine fois.
09:03– Je dirais qu'on l'aura décidé avec grand plaisir.
09:05– Et vous restez avec nous puisque...

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