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Le Premier ministre Michel Barnier s'apprête à prononcer son discours de politique générale à l'Assemblée nationale. À cette occasion, le patron du groupe Droite République, Laurent Wauquiez, sort d'une longue diète médiatique. Il prend la parole sur RTL au micro de Thomas Sotto.
Regardez L'invité de RTL avec Thomas Sotto du 01 octobre 2024.

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Transcription
00:007h42, l'invité d'RTL Matin, il a donc choisi RTL pour sortir de son silence.
00:08Thomas, vous recevez ce matin Laurent Wauquiez.
00:10Bonjour et bienvenue sur RTL, Laurent Wauquiez.
00:12Merci d'avoir accepté notre invitation, d'autant que vous n'avez pas parlé politique nationale devant un micro depuis 2019,
00:17faut-on dire une éternité, surtout en politique.
00:20À l'heure qu'il est ce matin...
00:21Parfois ça fait du bien le silence.
00:23C'est pas faux, à l'heure qu'il est à 7h43,
00:25Michel Barnier, le Premier ministre, est peut-être en train de se raser et de lister les soutiens à son fragile gouvernement
00:31avant son discours de politique générale tout à l'heure à l'Assemblée.
00:34En face de Laurent Wauquiez, il doit marquer quoi ?
00:37Soutien ? Opposant ? Ou ne sait pas encore ?
00:40Dans la situation dans laquelle on est, il n'y a pas quatre positions.
00:43Il y a soit ceux qui bloquent, soit ceux qui apportent des solutions.
00:46Et donc on va soutenir Michel Barnier.
00:48Donc c'est soutien.
00:49On va l'aider.
00:50Et on va l'aider à faire une politique de changement.
00:53Parce que, comme François Lenglet l'a très bien souligné,
00:55il y a beaucoup de domaines où il faut que ça change.
00:57On a besoin de plus de fermeté sur la sécurité.
01:00Moi, il y a un sujet auquel je suis très attaché,
01:03c'est la revalorisation du travail.
01:05Je pense qu'on a un système social qui est devenu écoeurant
01:08parce qu'il ne valorise plus le travail.
01:10Et puis on a évidemment cette question qui est quand même très lourde pour notre pays,
01:14qui est notre situation budgétaire.
01:16Aujourd'hui, il faut quand même juste, ce que je voudrais rebondir dessus,
01:19la France emprunte dans des conditions qui sont pires que la Grèce.
01:23Donc il faut sortir le pays du « en même temps ».
01:26Il faut qu'il y ait du changement.
01:27Et c'est ça ce qui importe.
01:28Il y a des hausses d'impôts dans les tuyaux.
01:29Visiblement, le Parisien a sorti des pistes.
01:31Le Monde aussi, 15 à 18 milliards d'hausses d'impôts dit le Parisien ce matin.
01:34C'est une ligne rouge pour vous, ça ou pas ?
01:36Est-ce que vous accepterez des hausses d'impôts du gouvernement Barnier ?
01:39La priorité, je l'ai dit et je le redis ce matin,
01:42c'est la baisse de la dépense.
01:44Dans un pays où il y a autant de gaspillage de l'argent public,
01:47la priorité, c'est la baisse de la dépense.
01:50Juste depuis 2021,
01:52l'État français a dépensé 250 milliards d'euros de dépenses en plus.
01:57Est-ce que la santé va mieux ?
01:59Est-ce que ceux qui nous écoutent considèrent que l'éducation va mieux ?
02:01Est-ce que globalement l'hôpital, l'éducation, tous nos services publics vont mieux ?
02:06Non.
02:07Et donc ma conviction, c'est que ça doit d'abord être massivement porté
02:11sur la lutte contre le gaspillage de l'argent public.
02:13Mais pardon, mais sur les impôts,
02:15est-ce que c'est une ligne rouge comme Gérald Darmanin qui dit
02:17nous ne soutiendrons pas le gouvernement s'il augmente les impôts ?
02:20Je vais être assez direct dans ma réponse.
02:24Il y a un côté assez choquant,
02:26avoir des personnalités politiques,
02:28ministres qui ont exercé des responsabilités pendant sept ans,
02:32qui ont largement contribué à la situation budgétaire catastrophique
02:35dans laquelle on est aujourd'hui,
02:37donner des leçons à un premier ministre qui vient d'arriver.
02:40Je me permets de donner ce conseil.
02:42Plutôt que de polémiquer, ce serait mieux de se mettre au travail.
02:45Si on veut éviter les hausses d'impôts,
02:47il faut avoir le courage de dire les endroits où on va baisser la dépense.
02:50Cette semaine, avec notre groupe de députés de la droite républicaine,
02:54on va assumer nos responsabilités.
02:56Et on va mettre sur la table des pistes où on pense qu'on peut faire
02:5930 milliards d'économies sur la dépense.
03:01L'économie sur la dépense, on l'a entendu, vous l'avez développée.
03:04Mais pardon, sur les impôts, vous ne répondez pas.
03:06Mais monsieur Soto, pour une raison très simple...
03:08Est-ce que si dans le budget il y a des hausses d'impôts, vous voterez ce budget ?
03:11Ça c'est oui ou c'est non ?
03:12Pour moi, c'est une balance que je vais regarder.
03:14C'est est-ce qu'il y a un vrai effort qui est fait sur les économies de dépense ?
03:17Et est-ce que ce qui est demandé sur les impôts est temporaire, exceptionnel et juste ?
03:21Si c'est oui, on soutiendra.
03:23Si c'est non, on va contribuer.
03:25Pourquoi ?
03:26Parce que c'est un peu facile de dire il ne faut pas de hausses d'impôts.
03:31Moi, j'ai géré ma région pendant 7 ans.
03:33La région Verne-Alpes.
03:34Je n'ai pas augmenté une seule taxe en 7 ans.
03:36Pourquoi ?
03:37Parce que j'ai commencé par baisser la dépense.
03:39Si on veut avoir la seule vraie conversation qui compterait ce matin,
03:42c'est-à-dire à quel endroit est-ce qu'on va baisser les impôts,
03:45il faut mettre les choses dans l'ordre et commencer par baisser la dépense.
03:48Et donc, c'est cet équilibre que je vais regarder.
03:50Mais je le redis, on hérite d'une situation catastrophique.
03:54C'est quand même important de le dire.
03:55Tiens, pendant 7 ans, il a été fait n'importe quoi.
03:58Et donc, il faut qu'on remette un peu de sérieux budgétaire au milieu de tout ça.
04:02Si c'est raisonnable et temporaire, vous dites pourquoi pas on peut en parler.
04:04C'est ce que vous dites ce matin.
04:05Vous avez dit à Michel Barnier...
04:06Ce que je dis surtout, c'est que moi, ce que j'attends,
04:09c'est que ce soit très vigoureux sur la baisse de la dépense et la lutte du gaspillage.
04:12Ça, c'est très important.
04:13Vous avez dit à Michel Barnier qu'il fallait plus de sécurité, moins d'immigration.
04:17Sur les questions d'insécurité, de délinquance, de criminalité,
04:20et on pense à ce symbole qui est devenu Philippine bien malgré elle,
04:23on a l'impression du concours lépine de la radicalité.
04:26Comment faire pour sortir des effets de com et obtenir des résultats, pour être efficace ?
04:30Je pense que, d'abord, il n'y a pas de solution miracle.
04:34Mais il y a des choses qui permettent de renforcer la sécurité et de mieux protéger les Français.
04:39Je vais prendre un exemple qui est très précis.
04:41Je ne sais pas si vous êtes déjà allé dans un centre de rétention administrative,
04:45l'endroit où on mêle les étrangers délinquants pour chercher à les expulser.
04:49En France, on a le droit de les garder 90 jours.
04:52Et ensuite, il faut les libérer.
04:54Moi, je me suis rendu dans un de ces centres à Roissy.
04:57On a affaire à des étrangers qui sont extrêmement dangereux,
04:59qui ont fait des braquages à main armée, qui sont des délinquants,
05:01des problématiques de viol, d'agression sexuelle.
05:04Il n'y a pas que des délinquants dans les centres de rétention administrative ?
05:06Aujourd'hui, c'est quasiment l'essentiel,
05:08parce que c'est une politique qui a été mise en place
05:10de mettre les plus dangereux dans les centres de rétention administrative.
05:12Bruno Retailleau veut passer ce délai de 90 à 180 jours.
05:15Oui, c'est la proposition qu'on a faite avec la droite républicaine.
05:18Et on soutiendra Bruno Retailleau dessus, à la place qui est la nôtre.
05:21En Allemagne, ça dure un an et demi.
05:23En Italie, ça dure un an et demi.
05:25Il faut aller jusque-là en France ?
05:26Je pense que c'est normal qu'on ait les mêmes outils que nos voisins.
05:29Je vais prendre un deuxième exemple.
05:31C'est un parcours d'obstacles juridiques.
05:33Il y a quasiment un contentieux toutes les trois semaines
05:35pour essayer de faire en sorte que ces étrangers délinquants soient libérés.
05:38C'est une folie.
05:39Et donc, il faut mettre en place des outils.
05:41Ça répond à votre question.
05:43Est-ce qu'il y a une solution miracle ? Non.
05:45Mais ce qu'il y a de sûr, c'est qu'il y a des choses qui peuvent mieux protéger.
05:47Et là encore, pour moi, c'est toujours la même ligne directrice.
05:50Dans cette période qui est tellement compliquée pour notre pays,
05:53ce que je veux, c'est qu'on essaye de faire du travail utile.
05:56Je ne viens pas ce matin pour vous promettre des miracles.
05:58Je viens juste pour dire,
06:00on prend nos responsabilités au niveau de la droite.
06:02Donc là, est-ce que le gouvernement est bargué ?
06:03Oui, le gouvernement est bargué.
06:04Et on veut aider à faire du travail utile.
06:06Bruno Retailleau, que vous citiez, semble prêt à prendre quelques distances avec l'État de droit.
06:09L'État de droit n'est pas intangible, pas sacré, a-t-il dit.
06:12Est-ce que vous faites partie de ceux que ça choque,
06:14comme la présidente de l'Assemblée nationale, Yael Brown-Pivet ?
06:17L'État de droit n'est pas intangible, pas sacré.
06:20Moi, je n'aime pas tellement les postures et les débats de mots.
06:24Ce qui compte, c'est la réalité dernière que dénonce Bruno Retailleau, et il a raison.
06:27Là encore, prenons des cas concrets.
06:29L'État de droit, il est fait pour protéger les Français.
06:33Aujourd'hui, à cause souvent de jurisprudence de la Cour européenne des droits de l'Homme,
06:37c'est devenu extrêmement difficile de prendre des mesures de bon sens.
06:40On va prendre des illustrations.
06:41Reconduire un terroriste étranger dans son pays,
06:44avec la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l'Homme,
06:46c'est devenu extrêmement difficile.
06:48Est-ce que ça, c'est l'État de droit ?
06:50L'État de droit, pour moi, c'est fait pour protéger la démocratie, pas bloquer la démocratie.
06:55Au cours des années qui viennent de s'écouler,
06:57on a assisté à une dérive de la jurisprudence.
06:59Pas de l'État de droit en tant que tel, mais de la jurisprudence.
07:02Qui aboutit à quoi ?
07:03Qui aboutit à ce que, pour permettre à la police de faire son travail,
07:06pour mieux protéger nos frontières, c'est devenu mission impossible.
07:10Et c'est ce qu'on doit changer.
07:12Et il faut au fond remettre l'État de droit dans le bon chemin et la bonne direction.
07:15Et ça ne se fera pas en quelques semaines ou en quelques mois.
07:17Pour la suite, Laurent Wauquiez, si je vous dis
07:19Wauquiez, Philippe, Darmanin sont dans un bateau,
07:21on espère que personne ne jettera l'autre à l'eau.
07:23Philippe Darmanin ? Ah pardon, oui, je pensais à une nouvelle lettre.
07:27Wauquiez, Philippe, Darmanin.
07:29Qui est le candidat de la droite en 2027 ?
07:32Je ne sais pas si vous posiez cette question à Édouard Philippe et Gérald Darmanin,
07:36s'ils se considèrent comme candidats de la droite.
07:38En tout cas, ce qui m'intéresse, c'est bâtir une nouvelle droite.
07:40C'est plutôt vous, c'est ce que vous dites là.
07:43J'essaye de faire une réponse un peu plus subtile.
07:46Ce n'est pas eux, vous dites que ce n'est pas eux.
07:48Non, ce que j'essaye de dire, c'est que je pense que l'eau en même temps n'a pas marché.
07:52Et que je pense que demain, si on veut faire naître un nouvel espoir,
07:55il faut que ce soit plus clair, il faut que ce soit une nouvelle droite,
07:57qui soit au fond, ferme sur la sécurité et responsable sur le plan économique.
08:02Pour moi, le mot clé, c'est la valorisation du travail.
08:05C'est le point fondamental de notre pays.
08:07Le travail n'est pas récompensé en France.
08:09Et avant cela, est-ce que vous serez candidat à la présidence du parti LR,
08:11puisque c'est aujourd'hui, 1er octobre, qu'Éric Ciotti rend les clés ?
08:14D'abord, son départ clarifie les choses.
08:16Oui.
08:17Et c'est bien.
08:18Et ensuite, il va falloir tout refonder.
08:20J'en ai bien conscience.
08:21Et c'est à ça qu'on va s'atteler, et on va le faire ensemble.
08:24On verra plus tard pour vous répondre.
08:26Vous serez candidat en 2027 ? Vous avez ça dans la tête, toujours ?
08:29Vous faites partie des politiques qui ne se cachent pas, quand ils viennent au micro ?
08:32En général, c'est pour vous inciter à dire une mauvaise réponse.
08:38Juste, est-ce qu'on peut se poser deux secondes,
08:40et voir tout ce qu'on a traversé en moins de six mois ?
08:42On sort d'une dissolution.
08:44On a un pays qui est bloqué.
08:45On a un pays qui a failli avoir une première ministre de la France insoumise.
08:48On a fait, nous, notre travail,
08:50et parfois même en assumant de prendre des changements
08:53par rapport à ce qu'étaient nos positions initiales.
08:552027, c'est très loin, M. Soto.
08:57Donc, on va commencer par faire le travail.
08:59On va essayer de le faire correctement.
09:00Et en soutenant Michel Barnier, pour que ça change.
09:02J'ai une toute dernière question.
09:03Vous étiez pressenti, précisément, pour rentrer au gouvernement.
09:06Vous souhaitiez l'intérieur.
09:07Vous avez décliné Bercy.
09:08L'économie, pourquoi ? C'était trop casse-gueule ?
09:10Non, parce que je pense qu'on va être dans un climat institutionnel
09:14très différent de ce qu'on avait avant.
09:16Beaucoup de choses vont se jouer à l'Assemblée Nationale.
09:18Et il m'a semblé que j'étais plus utile là.
09:20Par exemple, pour faire en sorte qu'il y ait
09:22plutôt des économies de dépenses que des hausses d'impôts.
09:24Merci beaucoup, Laurent Wauquiez, d'être venu ce matin sur RTL.
09:26Et bonne journée à vous.
09:27Même si, pour les hausses d'impôts, vous ne dites pas non complètement
09:30à un condition qu'elles soient temporaires, exceptionnelles.
09:32Et juste, vous restez avec nous.

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