POLITIQUE - Jean-François Copé est l'invité de Thomas Sotto

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Regardez l'interview du maire de Meaux et président de la communauté d'agglomération du Pays de Meaux.
Regardez L'invité de RTL avec Thomas Sotto du 05 septembre 2024.

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00:007h44 sur RTL, l'invité d'RTL ce matin est un ancien ministre, maire, LR de Meaux, Jean-François Copé, bonjour.
00:12Bonjour et bienvenue sur RTL, Jean-François Copé. David Lysnard, Bernard Cazeneuve, Xavier Bertrand,
00:18maintenant Michel Barnier, à chaque heure on a un nouveau nom qui sort du chapeau pour Matignon, mais pourquoi pas vous tiens ?
00:24Bon écoutez, c'est pas le sujet de ce matin.
00:27On vous a pas appelé ?
00:28Non, le sujet c'est en fait c'est qu'il faut maintenant que le Président décide en fait, parce que c'est, contrairement à ce que tout le monde a l'air de penser,
00:35c'est vraiment le Président de la République qui nomme le Premier Ministre et personne d'autre, on peut les faire campagne dans toute la France,
00:39comme Madame Castex chez Duralex pour dire bah votez pour moi, en fait non, c'est une personne qui est nommée par le Président de la République,
00:45mais on a un Président qui en fait déteste décider et c'est tout notre problème, donc la seule chose qu'on puisse faire c'est rappeler quelques principes,
00:53en espérant que tout le monde les entende quoi.
00:55Est-ce qu'il doit impérativement choisir, à droite ce matin c'est Michel Barnier, peut-être dans deux heures ça sera autre chose,
00:59on parle plus de Michel Barnier, est-ce que ça doit être, c'est ce genre de profil qu'il faut selon vous ?
01:03Quand une situation est totalement inextricable, il faut essayer de trouver un plus petit commun des nominateurs et voir ce qu'il se passe,
01:10mais il faut décider, bah d'abord, un, il faut rappeler des fondamentaux, premier point, c'est pas la gauche qui a gagné, alors je suis désolé je dis un gros mot,
01:16parce que c'est la mode de dire que la gauche a gagné, mais non, la gauche n'a pas gagné, le Front populaire, le nouveau Front populaire de Mélenchon,
01:22ils sont 193, si vous additionnez les LR et les macronistes, et même si vous rajoutez Fouillotte...
01:29Mais sauf que pour l'instant ils ne travaillent pas ensemble.
01:30Ils ne travaillent pas ensemble, enfin je trouve que quand même globalement, il y a un consensus assez large sur ce qu'on peut vouloir faire,
01:35ça fait 213 ou 230 selon ce qu'on compte, donc on est de toute façon en nombre supérieur.
01:40Eux ne sont unis pas vous, pour l'instant, la situation à date, à 7h45 ce matin, c'est ça.
01:45Ils ne sont unis pas nous, oui et non, parce qu'il y a un sujet sur lequel on a toutes les raisons de s'unir,
01:51puisque c'est exactement ce qu'ont demandé des millions de français, c'est le rétablissement de l'ordre.
01:56L'ordre dans la rue et l'ordre dans les comptes. Sur ces sujets-là, vous pouvez lire les programmes, on est totalement alignés.
02:02Donc ça doit être un Premier ministre de droite.
02:03Donc ça doit être un Premier ministre de droite.
02:05Est-ce que c'est bien, pour en finir ?
02:07Je me permets d'insister, ce n'est pas un détail, ça doit être un Premier ministre de droite.
02:12Ne serait-ce que parce que si c'est un Premier ministre de gauche, dans l'heure qui suit, c'est un effondrement financier.
02:17Le programme socialiste et mélenchoniste est un programme qui va couler la France économiquement dans la journée qui suit.
02:23Bon, je n'exagère pas, la loi des marchés dans ce domaine-là, elle est extrêmement sévère.
02:28On annonce l'arrêt de la réforme des retraites, on annonce la hausse du SMIC, qu'on ne peut absolument pas financer,
02:33on annonce des hausses de dépenses dans tous les sens, on coule le pays.
02:36Donc ça ne peut être qu'une politique de droit.
02:38Alors vous avez dit en commençant, il faut arrêter de tourner autour du pot, il faut qu'Emmanuel Macron décide.
02:42Alors c'est qui pour vous le bon candidat ce matin, si on se dit les choses ?
02:45C'est Barnier, c'est Bertrand, c'est Lissnard, c'est qui ?
02:48Aidez-le, il a l'air un peu perdu.
02:50Il me semble qu'il y avait une vraie logique à choisir Xavier Bertrand, ou cas échéant maintenant Michel Barnier,
02:56David Lissnard c'est plus compliqué parce qu'il est très très lié avec Éric Ciotti qui est totalement subordonné à Le Pen.
03:02Donc ça c'est difficile à accepter pour un certain nombre de partis de gouvernement.
03:06Mais en tout cas, on a là deux noms qui me semblent être totalement cohérents.
03:10Alors on me dit oui mais Le Pen ne va pas vouloir, c'est le nouveau truc.
03:14Mais depuis quand Emmanuel Macron qui explique toute la journée je ne veux ni de Mélenchon ni de Le Pen,
03:20dès qu'il a une idée il appelle Mélenchon et Le Pen pour leur demander s'ils sont d'accord.
03:24Mais ils ne vont jamais lui dire qu'ils sont d'accord.
03:26Sauf que là encore, si vous avez un Premier ministre de droite nommé,
03:30qui fait un discours de politique général et qui dit je vais rétablir l'ordre,
03:34au nom de quoi Le Pen va dire je vais censurer quelqu'un qui va remettre de l'ordre en matière de sécurité.
03:39Marine Le Pen a eu un problème avec Xavier Bertrand qui est presque un problème personnel.
03:42Lui qui a toujours fait du RN, il avait employé le mot son ennemi.
03:45Est-ce qu'aujourd'hui le RN doit être considéré comme un ennemi ?
03:48Est-ce qu'il faut considérer les 11 millions de personnes qui ont voté pour des listes du RN
03:52comme des ennemis, les excurs du champ républicain ?
03:54D'abord déjà ça c'est absurde parce que quand on a 11 millions de français qui votent pour un parti,
03:59on regarde de quoi il s'agit.
04:00Ils ne sont pas tous, loin s'en faut les français, pour l'extrémisme.
04:04Ils veulent le rétablissement de la sécurité, c'est quand même pas compliqué.
04:07Je suis maire de mots, je peux témoigner que c'est la priorité numéro un.
04:10Mais est-ce qu'il faut parler de Marine Le Pen et les députés ?
04:11Comme l'ordre à l'école et comme l'ordre dans les comptes.
04:13Bon, est-ce qu'il faut parler ? Le problème n'est pas de parler.
04:15On n'est pas d'accord avec le Rassemblement national.
04:18Ils ont un programme économique qui est de gauche, tout ça, ça ne tient pas la route, on le sait.
04:22Mais pour autant, ce n'est pas pour ça qu'on ne doit pas être capable de proposer une plateforme sur le rétablissement de l'ordre.
04:28Après, il appartiendra.
04:29Écoutez-moi, c'est assez important.
04:31Vous nommez le Premier ministre de droite.
04:32Il fait une déclaration de politique générale dans laquelle il dit « Je rétablis l'ordre ».
04:35Vous croyez que sur ce sujet-là, Le Pen va dire « Je censure ».
04:38Mais elle va apparaître irresponsable aux yeux des français.
04:41C'est là où je dis qu'il faut quand même que chacun soit devant ses responsabilités.
04:44Vous dites « Oui, mais elle n'aime pas Bertrand ».
04:46Excusez-moi, personne n'aime personne.
04:48Il ne faut pas se raconter des blagues.
04:49Tout le monde a des contentieux avec tout le monde.
04:51Comme le monde politique vit en vase clos depuis 40 ans et que personne ne meurt jamais, tout le monde se déteste.
04:55Donc le vrai sujet, il est de voir qui peut aujourd'hui proposer aux français une solution
05:01dans cette période folle où la décision impardonnable de dissolution a conduit à ce blocage.
05:06Est-ce que le gouvernement qui finira par arriver devrait être un gouvernement d'opposition au macronisme ?
05:10C'est une cohabitation ou une coalitation ?
05:13Contraction de coalition et de cohabitation, le mot qu'aiment bien les macronistes.
05:16C'est quoi ce qu'il faut construire ?
05:18La vérité, vous savez, Thomas Soto, c'est qu'il faut organiser notre vie, notre survie politique
05:23jusqu'à l'ouverture du délai de la prochaine dissolution.
05:26Donc chaque jour gagné, chaque jour vécu est un jour gagné jusqu'au 9 juin.
05:29La survie politique ?
05:30Tout est bloqué. Vous voyez bien que tout est bloqué.
05:32Mais tout est bloqué. C'est une situation folle.
05:35Folle. On ne peut pas.
05:37C'est pour ça que ça me fait marrer quand j'entends « on va remettre la proportionnelle ».
05:40Alors là, c'est pire que tout la proportionnelle.
05:41Là, c'est-à-dire que vous pérennisez l'instabilité politique à l'Assemblée pour toujours.
05:45Et tout le monde a l'air très content de ça. On ne voit pas le problème.
05:47On a supprimé le cumul des mandats pour interdire au maire d'être député.
05:50On a des députés complètement perchés.
05:52Mais c'était la mode. Maintenant, la nouvelle mode, c'est qu'on met de la proportionnelle.
05:55Tout ça est fou.
05:56Et si Macron démissionnait ? C'est la question que pose La Dépêche ce matin.
05:59La question, elle est évidemment dans tous les esprits.
06:01Elle est légitime, cette question, aujourd'hui ?
06:03Vous savez, de temps en temps...
06:05Moi, je considère que la politique, c'est un métier.
06:07Et parmi les attributs du métier politique, il faut connaître son histoire politique.
06:11Et dans l'histoire politique, il y a la notion de responsabilité devant le suffrage universel.
06:17Sous la Troisième République, il y a un président de la République qui a démissionné
06:20parce qu'il avait dissous l'Assemblée.
06:22C'était en 1877.
06:23Et qu'il a été désavoué.
06:25Donc là, la question, elle est évidemment sur toutes les lèvres.
06:28Il faudra qu'à un moment ou un autre, cette question,
06:31elle soit posée au président de la République.
06:33Est-ce qu'aujourd'hui, sa légitimité est en cause à l'Élysée ?
06:36Est-ce qu'aujourd'hui, il est encore un président légitime ?
06:38Non, mais de toute façon, il est élu.
06:39Et ça ne peut relever que de sa décision.
06:41Les textes sont clairs.
06:42Il faut faire du droit de temps en temps.
06:45Je suis désolé, il est élu.
06:46La seule chose, c'est que lui,
06:48devra, le moment venu, se poser cette question.
06:51Pas aujourd'hui.
06:52Parce que comme on ne peut pas dissoudre une nouvelle fois pendant un an,
06:55il ne faut pas qu'en plus, il paralyse le pays en démissionnant aujourd'hui.
06:58Mais la question sera posée
07:00lorsque le délai de réouverture de la dissolution va arriver.
07:03C'est-à-dire, grosso modo,
07:04juin prochain.
07:05Et d'ici là, il faut organiser,
07:07sur quelques textes, et notamment sur le rétablissement de l'ordre,
07:10dans la rue et dans les comptes,
07:12quelques éléments de consensus.
07:13Jean-François Copé, est-ce que vous...
07:14Avec une majorité relative.
07:15Est-ce que vous, vous êtes prêt à prendre part à ça ?
07:17Vous avez été ministre, notamment, du budget.
07:19François Langlais nous parlait des finances catastrophiques du pays.
07:22Si on vous rappelait pour ça, par exemple,
07:24est-ce que vous dites, oui, j'y vais, en y allant franco,
07:26ou vous tournez autour du pot, vous aussi ?
07:28Alors, moi, je ne tourne pas autour du pot, mais non, je n'y vais pas.
07:31Pourquoi alors ?
07:32Je ne tourne pas autour du pot, je vous dis non,
07:34parce que, moi, j'ai une conception de l'engagement politique,
07:38si ça doit être pour revenir au niveau national,
07:41qui est celle de l'action et de la décision.
07:43Je suis, à titre personnel, plus à l'aise pour conduire une action
07:47que pour être sans arrêt dans le compromis
07:50et la négociation pour de l'eau tiède.
07:52Moi, je suis quelqu'un de droite, je ne suis pas...
07:54Et je respecte les gens de gauche...
07:55Si Xavier Bertrand vous dit qu'il faut un Premier ministre de droite,
07:57vous le connaissez bien ?
07:58S'il vous appelle, il vous dit merci, mais non merci ?
08:00Mais bien sûr !
08:01Parce que je pense que, dans la vie,
08:03il faut faire ce pour quoi on est fait.
08:05Moi, je suis quelqu'un qui est dédié à l'action.
08:07Et d'ailleurs, vous le savez,
08:08j'ai décidé de prendre beaucoup de recul par rapport à l'action nationale,
08:10et j'ai choisi de me concentrer sur mon activité de maire de mots,
08:13et par ailleurs d'avocat,
08:15mais de maire de mots parce qu'on est dans la décision.
08:17Ce qu'on décide se fait pour une ville.
08:19On s'occupe des gens.
08:20Ça dépend des conditions politiques.
08:22Vous voyez bien qu'aujourd'hui, on est dans une situation d'eau tiède.
08:25Et d'ailleurs, on paye la politique du haut en même temps.
08:28Parce que quand vous êtes centriste,
08:29forcément, l'alternance, c'est l'extrême, droite ou gauche.
08:31Et ça, ça n'est pas du tout ma manière de voir.

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