Match France-Israël, budget, grogne sociale, colère des agriculteurs... Xavier Bertrand sort du silence. Le président de la région Hauts-de-France est l'invité de Thomas Sotto.
Regardez L'invité de RTL avec Thomas Sotto du 14 novembre 2024.
Regardez L'invité de RTL avec Thomas Sotto du 14 novembre 2024.
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00:00RTL Matin
00:02L'heure de l'invité d'RTL Matin et Thomas, vous recevez aujourd'hui Xavier Bertrand, le président de la région Hauts-de-France.
00:07Ça fait bien longtemps qu'on ne l'avait pas entendu.
00:09Bonjour et bienvenue sur RTL Xavier Bertrand.
00:11Bonjour.
00:12Marine Le Pen est donc en plein tourment judiciaire. Hier, le procureur a demandé une peine de prison assortie d'une peine d'inéligibilité de 5 ans contre elle.
00:19Ce ne sont que des réquisitions, mais si elles sont suivies et que Marine Le Pen est effectivement condamnée,
00:23ça pourrait l'empêcher de concourir à la prochaine présidentielle.
00:26Jordan Bardella parle d'une atteinte à la démocratie. Et vous ?
00:30Déjà la première question, le Parlement européen, il a été lésé ou pas dans cette affaire ?
00:36Parce que le Parlement européen, s'il a été lésé, ce sont donc nos impôts qui ont été détournés.
00:41C'est tout l'objet du procès.
00:42Exactement. Non, mais c'est bien aussi de repréciser quel est l'objet du procès.
00:45Et ensuite, qui est responsable de cela ?
00:48C'est ce que le tribunal décidera, non pas avec les réquisitions, mais avec la décision.
00:54Voilà. C'est aussi simple que ça. Et les magistrats appliqueront la loi.
00:58Mais il y a le volet politique, il y a le volet judiciaire et le volet politique.
01:01Est-ce que ça serait un déni de démocratie d'empêcher Marine Le Pen d'être candidate en 2027 ?
01:06La démocratie, c'est aussi le respect de la justice.
01:08Et effectivement, dans les décisions que peut prendre la justice, il y a cette mesure.
01:13Et puis qu'on arrête avec le déni de démocratie que le Front National ne serait pas capable de présenter un candidat.
01:18Ils ont un candidat de rechange, il s'appelle Bardella, qui n'attend que cela.
01:22J'ai vu hier son tweet avec sa déclaration.
01:24Tout ça, c'est effectivement un grand numéro d'hypocrisie.
01:27Et puis vous savez qui a dit ?
01:29Il y en a marre de ces élus qui détournent de l'argent, ça c'est au tribunal de le décider, mais qui a dit cette phrase ?
01:33Marine Le Pen. 2004. Le procès d'Alain Juppé.
01:37Une peine d'inéligibilité. Il était candidat possible à la présidentielle.
01:40Plaisante raison qu'un vent manie à tout va.
01:42C'est la définition de la girouette ? Non. C'est la définition de Madame Le Pen aussi.
01:46Et qui a dit ? Il serait profondément choquant que Marine Le Pen soit jugée inéligible
01:49et ainsi ne puisse pas se présenter devant le suffrage des Français.
01:52Si le tribunal juge qu'elle doit être condamnée, elle ne peut l'être électoralement sans l'expression du peuple.
01:56Qui a dit ça ? Qui a dit cela ? Je ne sais pas.
01:58Gérald Darmanin. Mais il n'aurait pas dû dire ça.
02:01Surtout un ancien ministre de l'Intérieur.
02:03Et surtout... Vous êtes assez proche.
02:05Oui, en plus j'ai beaucoup, pas seulement de l'estime, de l'affection pour lui.
02:09Ou alors il va au bout de sa pensée et dépose une proposition de loi pour supprimer l'inéligibilité.
02:14Mais en attendant, la loi existe, elle s'applique à tous et personne n'est au-dessus des lois.
02:20Et pas Madame Le Pen.
02:22Bon, sinon c'est que je suis content de vous voir Xavier Bertrand.
02:26Je suis content.
02:27Je suis content de vous voir parce que l'autre jour Laurent Wauquiez...
02:29Pour l'instant c'est réciproque.
02:31De droite et comme vous n'êtes pas au gouvernement, est allé aux 20h de TF1 faire une annonce comme s'il était ministre de l'économie.
02:36Alors je me suis dit, tiens, si Xavier Bertrand qui est de droite lui aussi, qui se fait rare et qui n'est pas au gouvernement vient,
02:42c'est peut-être que Michel Barnier lui a confié une annonce à faire.
02:44Non, il ne m'a pas confié d'annonce à faire.
02:46Mais moi je vais demander une chose à Michel Barnier.
02:48C'est de revenir sur la mesure qui a été annoncée par Laurent Wauquiez.
02:51Parce que la mesure de Laurent Wauquiez, elle fait 9 millions de perdants parmi les retraités.
02:569 millions de perdants.
02:58Il a annoncé pour que les choses soient claires, c'est qu'il y aura une revalorisation des retraites dès le 1er janvier,
03:01mais de l'ordre de la moitié de l'inflation.
03:03Et ensuite au 1er juillet, ce ne sont que les plus modestes,
03:05ceux qui touchent moins de 1400 euros par mois,
03:07qui auront droit à l'autre partie de remise à niveau.
03:10Compliqué tout ça.
03:12Parce que c'est un tour de passe-passe.
03:14Que, bien évidemment, les retraités aient droit à la garantie de leur pouvoir d'achat.
03:19Ce n'est pas seulement de la justice, ce n'est pas seulement du bon sens,
03:22c'est la loi qui est prévue.
03:24Et quand le gouvernement a indiqué qu'il souhaitait revenir sur cette revalorisation,
03:28cette garantie au 1er janvier,
03:30je m'étais exprimé, je ne me fais pas si rare que cela,
03:32mais il y a des choses qui pour moi sont importantes.
03:34Il y a la question essentiellement de la justice.
03:36La justice sociale.
03:38Et donc j'avais indiqué, on ne peut pas ne pas revaloriser les retraités.
03:42Alors quand je vous dis ça, j'ai des copains qui sont des actifs,
03:45qui disent, ouais t'es gentil, tu soutiens les retraités, tout ça.
03:47Non, il ne faut pas oublier une chose.
03:49C'est que les retraités touchent leur retraite parce qu'ils ont cotisé.
03:52Ils ont fait une carrière qui n'était pas à 35 heures.
03:55Ce n'était pas la même époque, ce n'était pas les mêmes conditions de travail.
03:58Quand vous êtes retraité, votre mutuelle vous la payez plus cher que les autres.
04:01Quand vous êtes retraité, vous avez plus de soins de santé que les autres.
04:04Et c'est aussi le lien entre les générations qui tient,
04:07parce qu'il y a les retraites par répartition.
04:09Donc c'est une faute politique cette mesure ?
04:11C'est un effet d'annonce.
04:13Soit Michel Barnier n'a pas regardé exactement,
04:16le gouvernement n'a pas regardé exactement ce qu'il y avait dans cette mesure.
04:19Soit ils se sont rendu compte que ce n'était pas un cadeau pour les retraités.
04:23C'est que c'était un cadeau pour Bercy.
04:25Prenez l'exemple, la pension moyenne de retraite, elle n'est pas au SMIC.
04:28La pension moyenne est à 1528 euros par mois.
04:31Et avec ça, vous ne roulez pas sur l'or.
04:331528 euros.
04:35Pour cela, il n'y aura pas cette année la garantie du pouvoir d'achat.
04:39Il va leur manquer à peu près 1%, 0,9%.
04:42Mais ce qui veut dire, qu'ils auront perdu ces 1% cette année,
04:46mais en 2026 et en 2027, jusqu'à la fin de leur jour.
04:50Oui, parce qu'il sera calculé à partir d'une base qui sera plus faible.
04:52Voilà. Et donc, soit le gouvernement revient sur cette mesure de Laurent Wauquiez,
04:57soit il accepte, clairement, de garantir le pouvoir d'achat de tous les retraités sans exception.
05:04Et ce, en 25, en 26, en 27, comme le prévoit tout simplement la loi.
05:09C'est marrant qu'on dise la mesure de Laurent Wauquiez qui, je le rappelle, n'est pas au gouvernement.
05:12C'est quand même cocasse tout ça.
05:14Michel travaille avec Laurent, qui n'aime pas Gabriel, qui travaille avec Michel,
05:16qui n'est pas très fan de François, qui connaît bien Bruno, qui n'aime pas Didier.
05:19Ça peut tenir un attelage comme ça ?
05:21Ça, on s'en fout.
05:23Mais non, mais bien sûr que si, on s'en moque.
05:25Ceux qui nous écoutent, qui ont pris leur calculette dès le lendemain,
05:28en recrutant notamment la chronique de Martial You dès le lendemain matin.
05:32Bon, eux, ce qu'ils n'intéressaient pas, c'est de savoir qui est annoncé.
05:34Tout ça, c'est le problème des responsables de l'Assemblée nationale.
05:37Ce n'est pas un dysfonctionnement ? Ce n'est pas un attelage qui est un peu branlant ?
05:39La seule chose qui compte, c'est, je dis au Premier ministre,
05:41cette mesure-là, il faut la revoir de façon à garantir le pouvoir d'achat de tous les retraités
05:46et pas de faire de différence entre ceux qui sont en dessous du ch'mic et les autres.
05:51Encore une fois, ce ne sont pas les privilégiés.
05:53Et en plus, il y a un autre aspect que je n'ai pas évoqué tout à l'heure.
05:57Quand vous êtes retraité aujourd'hui, c'est vous qui assurez une bonne part de la solidarité à l'intérieur des familles.
06:02Ce n'est pas seulement les cadeaux, les étrennes.
06:04C'est qu'on file un vrai coup de main quand on est retraité.
06:06Et encore une fois, je n'invente rien.
06:09Tout ceci doit être revu et les tours de passe-passe et les effets d'annonce,
06:12c'est ça qui est en train d'abîmer la politique.
06:15Il a encore la main Michel Barnier ou il est dépassé ?
06:17Il tient sa majorité ? Son socle commun ?
06:20Et puis tout le monde a intérêt là.
06:21Même s'il y a des impatients, même si parfois on a envie de lui mordre les mollets.
06:25Demain, on a un problème politique avec Michel Barnier.
06:29Ce sera une crise institutionnelle et une crise sociale et une crise financière.
06:33Alors personne n'a intérêt à jouer la politique du pire.
06:36Bien évidemment qu'il y a des choix qui font mal, bien évidemment.
06:40Mais une chose est certaine, la situation elle est terrible.
06:43Mais si on ne veut pas cette aggravation, il y a bien évidemment l'intérêt général du pays
06:47qui est de soutenir les mesures et parfois comme je le fais ce matin,
06:50de pouvoir très clairement rectifier.
06:53Et vous ne m'avez pas posé une question, ça m'étonne de vous.
06:55Sur quoi ?
06:56Comment on finance ? Notamment si je dis qu'il faut garantir...
06:59On sait que c'est l'argent magique maintenant avec les politiques.
07:01La question ne se pose quasiment plus.
07:03Non, non, c'est une mesure difficile.
07:05C'est de revenir justement à la réforme de l'assurance chômage
07:08qui effectivement faisait un changement des conditions d'indemnisation de l'assurance chômage.
07:13Ça a été abandonné.
07:14Ce sont effectivement des milliards d'euros qu'il y a.
07:17Je ne vous dis pas ce matin, il faut, il faut, il faut.
07:19Je vous explique comment je finance.
07:20Je suis d'ailleurs un élu, je vais avoir des décisions très difficiles à faire
07:24et en raison des décisions du gouvernement dans ma région, je vais baisser les dépenses.
07:28Je ne suis pas là pour vous dire il faut, je fais.
07:30Il y a plein d'autres questions que je n'aurai pas le temps de vous poser ce matin,
07:32mais il y en a une à laquelle je tiens.
07:33Est-ce que vous serez au match France-Israël ce soir, Xavier Bertrand ?
07:35Oui, bien sûr.
07:36J'ai pris mes places déjà quelques semaines.
07:39Vous avez pris vos places ?
07:40Oui, parce que ce match...
07:41Vous n'êtes pas invité ?
07:42Ce match doit se tenir avec la Fédération.
07:44Ah, vous n'êtes pas invité ?
07:45J'ai demandé effectivement à la Fédération,
07:48parce que ce match c'est important qu'il se tienne.
07:51Le gouvernement a eu raison.
07:52Bruno Retailleu a eu raison.
07:53Et qu'il se tienne sans être à huis clos.
07:55Et encore une fois, il faut bien savoir une chose,
07:59c'est que c'est aussi une façon de dire à tous ceux qui portent l'antisémitisme
08:04que ça n'a pas sa place dans notre pays.
08:07Que chacun doit avoir sa place dans notre pays.
08:09Ça n'a pas sa place dans notre pays,
08:10mais la communauté juive qui représente 1% de la population en France
08:14est victime de 57% de toutes les agressions racistes dans le pays.
08:18Il faut casser cet antisémitisme,
08:21parce que, ne vous trompez pas,
08:23les antisémites sont ceux qui demain s'en prendront à d'autres.
08:26Aujourd'hui, vous le voyez bien,
08:28que ce soit les agressions,
08:29que ce soit aussi parfois même dans le domaine de l'école,
08:32ça fait des années qu'on ne peut plus enseigner la Shoah.
08:34Et pendant des années,
08:35les responsables dans l'éducation nationale ont détourné les yeux.
08:38Aujourd'hui, ce n'est plus possible.
08:40Vous ne venez pas au monde antisémite.
08:42Mais ceux qui vous mettent ce poison dans leur tête,
08:44ceux-là, il faut aller les chercher.
08:45Il faut aller les chercher.
08:46Et c'est eux.
08:47Parfois les parents,
08:48parfois effectivement, tiens, les réseaux sociaux,
08:51les réseaux sociaux qui portent cet antisémitisme.
08:55Il faut casser cela.
08:56Et vous savez, je l'avais dit d'ailleurs sur ce plateau,
09:00cette antenne, voilà, de nombreuses années,
09:02quand il y a eu l'attaque d'une synagogue rue de la Roquette.
09:05Ceux qui étaient là, qui voulaient envahir la synagogue,
09:07disaient mort aux juifs, mort aux mécréants.
09:09Pour eux, sans prendre à la nation française, à la République française,
09:13c'est les juifs en premier, mais c'est les autres après.
09:15Donc il faut bien comprendre une chose,
09:17c'est un combat de toute la nation.
09:19Et ça passe aussi symboliquement par la présence ce soir.
09:22Merci beaucoup Xavier Bertrand d'être venu sur RTL ce matin.
09:24Vous restez avec nous parce que Philippe Cavre-Rivière...