• il y a 2 semaines
Écoutez l'interview du coordinateur national de La France Insoumise, député des Bouches-du-Rhône (4 e circonscription).
Regardez L'invité de RTL avec Thomas Sotto du 05 décembre 2024.

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Transcription
00:007h42, le premier invité de RTL Matin, il fait partie du groupe qui a déposé la censure,
00:08qui a fait tomber Michel Barnier et son gouvernement.
00:11Le député des Bouches-du-Rhône, coordinateur national de la France Insoumise, Thomas,
00:15vous recevez ce matin Manuel Bompard.
00:17Bonjour et bienvenue sur RTL Manuel Bompard.
00:19Avec 331 voix, telle a-t-il là, la censure a emporté avec elle Michel Barnier et son gouvernement,
00:23laissant un paysage politique dévasté. Il se passe quoi maintenant ?
00:27Il se passe que le président de la République a la responsabilité de nommer un nouveau gouvernement
00:32et qu'on va voir sans doute dans les prochaines heures comment il compte s'y prendre.
00:37Moi je pense, j'ai entendu ce qui a été dit avant moi sur ce plateau,
00:41qu'effectivement on est face à une situation qui est une situation d'instabilité
00:44et je ne vois pas aujourd'hui, au vu de la configuration de l'Assemblée Nationale
00:49et de l'incapacité à faire quelques compromis que ce soit,
00:52qu'ont démontré notamment les macronistes depuis que M. Barnier a été nommé Premier Ministre,
00:56je ne vois pas de situation stable qui s'avance et c'est la raison pour laquelle je pense...
01:01Donc on est exactement au même point qu'hier sauf qu'on n'a plus de gouvernement ?
01:03Je crois, oui, d'un certain point de vue.
01:05Et donc je pense que si on veut ramener une solution de stabilité,
01:09parce que par rapport à ce que disait M. Lenglet à l'instant,
01:12la vérité c'est qu'on a besoin de visibilité, de stabilité,
01:15je pense que cette stabilité passe par le départ du président de la République.
01:18Je crois que c'est la seule solution pour ramener de la stabilité en vérité.
01:21C'est ce qu'a demandé Mathilde Panot, la chef des députés insoumis, dès hier soir.
01:25Mais Emmanuel Macron il a prévu, il a dit, je serai là jusqu'à la dernière seconde de mon mandat.
01:29Ce n'est pas comme ça qu'on va avancer ici ?
01:31Oui mais vous savez, Emmanuel Macron, quelques semaines avant la dissolution de l'Assemblée Nationale,
01:35il disait, il n'est pas question de dissoudre l'Assemblée Nationale.
01:37Quelques semaines plus tard, il a dissous l'Assemblée Nationale.
01:39Et comment vous voulez le contraindre à partir ?
01:41Pour le contraindre à partir, j'observe qu'au fur et à mesure que la situation se dégrade,
01:47il y a de plus en plus de voix qui se rangent à ce qui me semble être la seule option raisonnable.
01:51J'ai entendu par exemple quelqu'un comme M. Lisnard, dont on ne peut pas dire qu'il est de ma famille politique,
01:56qui est le président de l'Association des maires de France,
01:58qui dit, la solution passe sans doute par le départ du président de la République.
02:01J'ai entendu Jean-François Copé dire la même chose, et les Républicains...
02:04C'est votre stratégie en fait depuis le début ?
02:06C'est le chaos à l'Assemblée, de plus en plus de chaos, pour le pousser à partir ?
02:09C'est ça le projet politique ?
02:11Non, mon projet politique c'est d'essayer d'obtenir enfin que dans ce pays,
02:14il y ait un changement d'orientation politique.
02:16Que ce ne soit pas le même programme, les mêmes orientations qui soient mises en oeuvre.
02:20C'est la raison pour laquelle nous avons dit, après les élections législatives au mois de juillet,
02:25vous pouvez constituer un gouvernement du Nouveau Front Populaire.
02:28Certes, nous n'avons pas la majorité absolue, mais nous avons le plus grand bloc à l'Assemblée Nationale.
02:32Et nous sommes prêts à gouverner immédiatement dans ces configurations-là,
02:35en allant chercher des majorités.
02:38Aujourd'hui, vous redites exactement la même chose ?
02:39Évidemment !
02:40Qui à Matignon ?
02:41Moi j'ai déjà dit, et je redis, que en ce qui nous concerne,
02:44la candidate que les différentes composantes du Nouveau Front Populaire ont choisi en commun au mois de juillet,
02:49si Emmanuel Macron veut nommer une figure du Nouveau Front Populaire,
02:52c'est ce nom-là qui s'impose.
02:54C'est celui de Madame Castey.
02:55Puisque c'est celle que nous avons choisie tous ensemble, tout simplement.
02:58Sauf qu'on a l'impression qu'on pourra mettre n'importe quel punching ball à Matignon,
03:01quelle que soit sa couleur, on arrivera au même résultat.
03:04Ça dépend en fait.
03:05Soit on décide de nous laisser notre chance,
03:08et notre travail ensuite, c'est d'essayer de convaincre,
03:12sur un certain nombre de propositions budgétaires, de textes de loi,
03:15une majorité des députés à l'Assemblée Nationale de voter pour.
03:18Mais ça, ça nécessite que certains acceptent au moins de reconnaître le résultat des élections,
03:23et de reconnaître dans quelle direction doit se tourner le pays.
03:26La difficulté auquel on a été confronté depuis que M. Barnier a été nommé Premier ministre,
03:30c'est qu'il n'était d'accord, en vérité, pour ne faire de compromis sur strictement rien.
03:35Enfin, la discussion sur le budget à l'Assemblée Nationale,
03:38nous avons fait voter des amendements par une majorité de députés.
03:41M. Barnier n'en a repris aucun.
03:43Donc à la fin, c'est un peu facile de dire,
03:45maintenant c'est moi ou le chaos, soit vous prenez ma solution, soit la situation va se dégrader.
03:49Moi, je suis désolé, mais quand on nous impose un budget de la sécurité sociale...
03:52Vous n'êtes pas un peu responsable du chaos, quand même ?
03:54Cette alliance contre nature avec le Rassemblement National,
03:56bon, vous avez gagné, mais c'est des cacahuètes, non ?
03:58Il n'y a pas d'alliance, M., tout le monde le sait.
04:00On parle d'une motion de censure.
04:02La motion de censure a été adoptée.
04:04Il y a les voix du Nouveau Front Populaire qui ont voté pour cette motion de censure,
04:07et les voix du Rassemblement National également.
04:09Est-ce que ça veut dire qu'il y a une alliance ou un projet politique commun entre les deux ?
04:12Tout le monde sait que c'est faux.
04:13Donc, si vous voulez, je trouve que dans ce débat, il faut aussi prendre un peu les gens au sérieux.
04:17Moi, ce que j'ai trouvé un peu pitoyable dans l'intervention de Michel Barnier
04:21mardi soir à la télévision, avant la censure, c'est...
04:24Si M. Barnier pense que son budget de la sécurité sociale est bon,
04:27qu'il essaye de convaincre les gens, mais qu'il arrête avec
04:29soit vous prenez mes solutions, soit c'est le chaos...
04:32De toute façon, Michel Barnier, il n'est plus là.
04:33Vous avez eu des échanges avec Emmanuel Macron ou l'entourage du chef de l'État depuis hier ou pas ?
04:36Non, strictement aucun.
04:38Et si c'est pas lui qui cassait ?
04:39Est-ce que Bernard Cazeneuve, Raphaël Glucksmann, Boris Vallaud, ça pourrait vous aller ou pas ?
04:43On a mis 15 jours, ça nous a beaucoup été reproché à l'époque,
04:46en disant c'est long, c'est long, pour trouver un nom en commun qui convenait aux quatre rangs politiques.
04:51Et en quoi ça rend Lucie Castex moins légitime que les noms que vous venez de m'indiquer.
04:56Ça change que Marine Tondelier, la patronne des écologistes,
04:58appelle à la recherche d'une solution dans le cadre du front républicain.
05:01A situation exceptionnelle, solution exceptionnelle, dit-elle.
05:04Oui, mais ça ne veut rien dire, parce qu'en vérité, il y a deux choses l'une.
05:07Soit on pense qu'il faut une coalition avec le bloc macroniste, une grande coalition.
05:12Pour vous, ce n'est pas question, ça ?
05:13Evidemment, il n'en est pas question. Mais pas pour une raison de repli sur moi-même, je ne sais quoi.
05:18Mais parce que les électrices et les électeurs au mois de juin, ils ont voté en fonction d'orientation politique.
05:23Or, je vois bien, regardez, prenons un exemple.
05:26On dit le premier point de cette éventuelle grande coalition serait l'abrogation de la réforme des retraites d'Emmanuel Macron.
05:31Il y a une semaine à l'Assemblée Nationale, il y avait notre niche parlementaire,
05:35nous avons déposé une proposition de loi pour abroger la réforme des retraites d'Emmanuel Macron.
05:38Les macronistes ont bloqué toute la journée l'Assemblée Nationale pour leur péché.
05:41Ils vont croire qu'une semaine plus tard, ils vont être d'accord avec.
05:44Vous savez bien que tous les groupes, tous les groupes sans exception, si on veut avoir un gouvernement,
05:48vont devoir faire des gestes, des efforts, reculer sur certains sujets.
05:52Si vous mettez ensemble pour travailler des gens qui ne pensent pas pareil, il va falloir que chacun fasse des concessions.
05:57Mais monsieur, évidemment, et d'ailleurs la preuve...
06:00A quelles concessions vous êtes prêt ?
06:01Mais pas à renoncer, par exemple, à l'abrogation de la réforme des retraites qui a été soutenue par 92%,
06:06on en déplaise à monsieur Lenglet, des actifs,
06:09et qui n'a eu aucune majorité à l'Assemblée Nationale pour être votée,
06:13et sur lequel, aux dernières élections législatives, il y a eu une grande majorité des Français qui ont voté pour son abrogation.
06:18Donc, à quels compromis je suis prêt ?
06:20J'en ai fait la démonstration dans la discussion sur le budget à l'Assemblée Nationale,
06:23puisqu'on est parti de la copie de monsieur Barnier.
06:25Qu'est-ce qu'il y a comme autre signe de compromis de partir de la copie de monsieur Barnier ?
06:28Mais là, vous dites, ça fait trois mois qu'on a Lucie Casté comme candidate, on s'était mis d'accord.
06:31On est revenu à tout le programme du Nouveau Front Populaire, rien que le programme du Nouveau Front Populaire ?
06:35Je précise ce point, parce qu'il est répété à longueur d'antenne, alors que c'est assez simple.
06:39Si vous avez un gouvernement...
06:41Il y a quelqu'un qui l'alimente ce plein, quand même, à ce point, c'est Jean-Luc Mélenchon.
06:44Mais je suis 100% d'accord avec Jean-Luc Mélenchon sur ce point, à partir du moment où on ne déforme pas ses propos.
06:48C'est-à-dire que, si vous avez demain un gouvernement du Nouveau Front Populaire,
06:52sa base gouvernementale, c'est le programme du Nouveau Front Populaire,
06:56et tout le programme du Nouveau Front Populaire.
06:58Et ensuite, puisque vous n'avez pas la majorité absolue à l'Assemblée Nationale,
07:01vous devez chercher des majorités à l'Assemblée.
07:03C'est comme ça que fonctionne la démocratie parlementaire.
07:05Comment ça se passe ?
07:06Vous prenez les mesures de votre programme, vous les mettez dans des textes de loi,
07:08vous les faites discuter à l'Assemblée Nationale,
07:10et il y a des amendements !
07:11Et c'est comme ça que se construit le compromis, pardon,
07:13mais dans notre démocratie, il y a des institutions, il y a une Assemblée Nationale,
07:16c'est là où doivent se construire éventuellement des compromis.
07:18Hier soir, Boris Vallaud, le chef du groupe socialiste,
07:20parlait d'une gauche qui doit s'ouvrir aux compromis.
07:22Vous vous sentez concerné ou pas ?
07:24Je crois que je vous ai répondu.
07:25Voilà, moi je n'ai pas de difficulté avec le compromis tel qu'il doit se construire à l'Assemblée Nationale.
07:30Mais qui vous mettez autour de la table ?
07:31Qui vous mettez autour de la table ?
07:33Vous mettez les centristes, vous ne mettez pas les macronistes, vous l'aviez dit.
07:35Je ne vais pas aller faire semblant, si vous voulez,
07:37qu'on va se mettre d'accord sur un accord de majorité avec des gens qui n'en veulent pas,
07:41et qui en ont fait la démonstration, je vous dis juste.
07:43Si vous avez demain un gouvernement du Nouveau Front Populaire,
07:46évidemment qu'il devra aller trouver des majorités à l'Assemblée Nationale.
07:50Est-ce que Bernard Cazeneuve, je vous repose la question,
07:51pourrait être un Premier Ministre satisfaisant pour la gauche ?
07:53Mais évidemment que non.
07:54Puisque s'il s'agit de mettre un Premier Ministre du Nouveau Front Populaire,
07:59alors pourquoi ne pas choisir la candidate qui a été proposée par le Nouveau Front Populaire ?
08:03Ou alors c'est M. Cazeneuve pour faire autre chose que le programme du Nouveau Front Populaire.
08:06Et moi, il se trouve que j'ai été élu sur le programme du Nouveau Front Populaire,
08:09donc je ne vais pas soutenir un Premier Ministre sur un autre programme.
08:12Et est-ce que vous pourriez vous engager, comme le souhaite Boris Vallaud,
08:15un contrat de gouvernement dans lequel les différents groupes s'engageraient à ne pas voter la censure ?
08:20Un contrat de non-censure.
08:21Mais comme je vous ai répondu, évidemment que non.
08:25S'il s'agit d'avoir comme futur Premier Ministre à nouveau un macroniste
08:30qui a perdu les élections européennes, puis ensuite qui a perdu les élections législatives,
08:34pourquoi voudrez-vous que je m'engage à ne pas le censurer ?
08:36Donc si c'est Sébastien Lecornu qui sera là à 8h15...
08:38Non mais c'est quand même extraordinaire, on est en train de discuter,
08:40je n'ai rien personnellement contre M. Lecornu, M. Barnier,
08:43mais M. Lecornu est ministre de M. Macron depuis 7 ans.
08:47Et depuis, il y a eu des élections européennes, l'année dernière,
08:51les macronistes les ont perdues.
08:53Les élections législatives, les macronistes les ont perdues.
08:55Mais pardon, excusez-moi, mais on est en démocratie,
08:57quand on vote, il faut quand même que c'est une conséquence.
09:00Parce que sinon, après, il ne faudra pas s'étonner que les gens se disent
09:02que ça ne sert à rien d'aller voter.
09:04Donc je trouverais ça totalement ubuesque que la chute du gouvernement Barnier,
09:08c'est-à-dire qu'après le quatrième de l'élection législative,
09:11maintenant, on décide de nommer le troisième.
09:13Dans une démocratie, on nomme le premier, c'est comme ça que ça fonctionne.
09:15Donc il ne serait pas légitime à Matignon, Sébastien Lecornu ?
09:18Je pense effectivement que si M. Lecornu était nommé comme Premier ministre,
09:22en ce qui nous concerne, nous chercherions à le censurer.
09:25Merci beaucoup à vous, Manuel Bompard, d'être venu ce matin.
09:28Vous restez avec nous, il y a Philippe Cabri d'Athiari.

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