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Michel Barnier dégaine le 49.3, le Rassemblement national et la gauche brandissent la censure. Regardez l'interview de Laurent Saint-Martin, ministre du Budget.
Regardez L'invité de RTL avec Thomas Sotto du 03 décembre 2024.

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Transcription
00:00Et tout de suite Thomas, votre invité en pleine crise politique et alors que le gouvernement
00:07Barnier risque de tomber pour de bon dans les 24 heures, vous recevez l'homme qui
00:11tient les cordons de la bourse, c'est Laurent Saint-Martin, le ministre du budget.
00:14Bonjour et bienvenue sur RTL, Laurent Saint-Martin.
00:16Bonjour Thomas Soto.
00:17C'est peu de dire qu'on ne comprend pas grand chose au tableau politique depuis dimanche.
00:20Vous avez fait vos cartons, vous en êtes où vous ?
00:22Non, je suis au travail comme l'ensemble du gouvernement.
00:25Il y a, je crois, devant nous quelques heures cruciales.
00:29Nous devons savoir si nous voulons priver notre pays d'un budget.
00:33C'est ça la question qui est posée aujourd'hui aux députés suite à la responsabilité engagée
00:38du gouvernement par le premier ministre hier.
00:40Je rappelle une chose, hier a été présenté un texte issu d'un compromis parlementaire,
00:46issu de ce qui s'appelle une commission mixte paritaire.
00:48C'est-à-dire que des députés et des sénateurs se sont mis autour de la table pendant 8 heures
00:51sans la présence du gouvernement pour se mettre d'accord sur le texte qui est le budget
00:55de la Sécurité sociale, qui permet des avancées extrêmement importantes pour l'ensemble
00:59de nos concitoyens, pour nos hôpitaux, pour les EHPAD.
01:02Et ce sont les parlementaires ensemble qui se sont mis d'accord pour ce budget de la
01:05Sécurité sociale.
01:06Evidemment, cette commission mixte paritaire n'était pas représentative de l'ensemble
01:09de l'Assemblée, puisqu'il y a deux groupes qui y vont appeler à la censure du gouvernement.
01:13Une majorité du Parlement, et le Parlement, je rappelle que c'est l'Assemblée nationale
01:16et le Sénat réunis, se sont mis d'accord en majorité pour ce budget de la Sécurité
01:21sociale.
01:22Ce que le gouvernement a dit, c'est qu'il voulait respecter le Parlement, nous le disons,
01:25depuis le premier jour.
01:26Et aujourd'hui, des députés, finalement, des deux extrêmes, c'est-à-dire du nouveau
01:32Front populaire, et je regrette que le Parti socialiste se solidarise de cela, parce que
01:36ce n'est pas un parti de gouvernement pour faire cela, et le Rassemblement national,
01:40finalement, menace de censurer sur quoi ? Menace de censurer sur un texte issu d'un compromis
01:45parlementaire.
01:46Il faut bien que chacun comprenne l'irresponsabilité qu'il y a derrière.
01:49On priverait le pays d'un budget, parce que des parlementaires, ensemble, se sont
01:53mis d'accord sur un texte.
01:54On va venir sur les conséquences de ce que serait un pays sans budget, comme vous dites,
01:58mais avant cela, on a appris il y a quelques minutes que Michel Barnier sera l'invité
02:01des deux vinteurs, ce soir, de TF1 et de France 2, interview en direct.
02:03C'est quoi ? C'est ses adieux ? C'est son jubilé ? Ou il a encore des choses à annoncer ?
02:08Est-ce qu'il reste des choses à négocier ? Ou est-ce que c'est fini ?
02:10Côté, nous marchons sur deux jambes depuis le début.
02:13Nous avons dit qu'en responsabilité, nous devions redresser les comptes de la nation.
02:17C'est important, parce que sans équilibre des comptes, la nation ne pourra pas continuer
02:21à protéger sa population.
02:22Donc nous avons fait un budget ambitieux, un budget de réduction du déficit.
02:26Je vous explique pourquoi c'est important.
02:30Un budget ambitieux de redressement des comptes publics, c'est le préalable à tout.
02:34Nous l'avons fait en connaissant la donne politique, c'est-à-dire en allant chercher
02:37des compromis avec l'ensemble des forces politiques.
02:40Avec l'ensemble des forces politiques.
02:41Et nous l'avons fait, vous l'avez vu, chaque semaine, en dialoguant, en faisant évoluer
02:46le texte.
02:47D'ailleurs, certains nous l'ont reproché, en disant que nous avions des concessions
02:50trop importantes.
02:51Nous en avons fait un certain nombre pour permettre à ce que l'équation politique
02:54puisse permettre justement d'avoir à la fois un budget de courage et un budget de
03:03compromis politique.
03:04Si après, certains veulent verser dans l'irresponsabilité, alors que le gouvernement lui a pris ses responsabilités,
03:10c'est à eux de le dire.
03:11Ils ont 24 heures pour se prononcer là-dessus, mais je crois qu'à un moment il va falloir
03:14savoir quelles sont les conséquences de tout cela, en a-t-on vraiment envie pour le
03:17pays ?
03:18Est-ce que je peux vous poser une question ?
03:19Mais faites !
03:20Alors, est-ce qu'il reste des choses à négocier, oui ou non ? Est-ce que la phase de discussion
03:23est terminée ? Vous avez cédé sur le déremboursement ou le non-déremboursement des médicaments
03:28alors que la veille vous disiez exactement l'inverse ?
03:30Non, c'est faux.
03:31Si, c'est vrai ?
03:32Non, c'est faux.
03:33Vous disiez que le gouvernement ne fera pas de nouvelles concessions ?
03:34Sur la trajectoire du budget de la Sécurité Sociale, c'est ce que nous avons fait, et
03:37le déremboursement des médicaments permettait de maintenir la même trajectoire du budget
03:41de la Sécurité Sociale.
03:42Donc, personne ne s'est dédit.
03:43Nous avons continué dans le dialogue, nous l'avons fait jusqu'au bout, et vous voyez
03:48bien que derrière…
03:49Vous n'avez pas vu le communiqué de Matigny hier soir ?
03:52Michel Barnier expliquait justement que j'avais entendu et que…
03:55Oui, mais je vous expliquerai en quoi ça ne change rien aux trajectoires de la Sécurité
03:58Sociale.
03:59En revanche, ce que je peux vous dire, c'est que nous avons toujours été ouverts au dialogue,
04:02nous le sommes toujours, par définition.
04:04Le gouvernement est toujours là pour continuer à entendre.
04:06Mais qu'a fait le Rassemblement National hier avec la gauche ? Ils ont dit « quoi
04:10qu'il arrive, nous censurons ». Vous voyez bien que, finalement, ce n'était pas une
04:13question de mesures, ce n'était pas une question de dialogue, ils cherchaient un prétexte
04:18et notamment…
04:19Là, ils ne disent pas « quoi qu'il arrive, nous censurons », ils disent « il reste
04:21une ligne rouge » qui est les pensions de retraite, indexées sur l'information en
04:26journée.
04:27Est-ce que là-dessus, ça peut changer d'ici demain ?
04:29Ce que j'entends, c'est que le Rassemblement National cherchait surtout un prétexte pour
04:33mettre le pays à terre, pour voter une motion de censure qu'ils avaient en tête depuis
04:37le début.
04:38C'est bien ça que vous avez entendu, comme moi, hier, par rapport à ça, ça, ça s'appelle
04:41de l'irresponsabilité.
04:42S'ils veulent changer d'avis, comme les députés socialistes peuvent encore changer
04:46d'avis d'ici demain dans l'intérêt de la nation et pas dans leur intérêt particulier,
04:49là, oui, ils démontreront effectivement un esprit de responsabilité pour la nation.
04:53Pardon, je vous repose la question, est-ce que sur les pensions de retraite, vous pouvez
04:56encore changer d'avis ou est-ce que c'est non ?
04:58Mais sur les pensions de retraite, nous avons évolué largement.
05:01Je le répète, nous indexons dès le 1er janvier toutes les retraites.
05:05Nous allons même le compenser pour l'ensemble des retraités qui sont en dessous du niveau
05:10du SMIC.
05:11Nous avons fait ce que demandent beaucoup de groupes politiques sur les cotisations patronales.
05:15Nous l'avons fait sur le déremboursement des médicaments.
05:17Nous l'avons fait sur des dizaines de mesures.
05:19Et aujourd'hui, la question c'est quoi ? C'est est-ce qu'on veut faire payer plus d'impôts
05:22dès le 1er janvier à tous les Français s'il n'y a pas de budget ? Oui ou non.
05:25La question c'est est-ce qu'on va empêcher les agriculteurs d'avoir des mesures de soutien
05:29? Oui ou non.
05:30Est-ce que le temps des négociations est terminé ?
05:32Mais écoutez, nous nous sommes au dialogue du début jusqu'à la fin.
05:36Ça veut dire que c'est pas...
05:37Vous êtes très fort au ni oui ni non, pardon, mais je ne comprends pas ce que vous avez
05:40dans la tête.
05:41Nous sommes ouverts au dialogue depuis le début jusqu'à la fin.
05:42Ce que j'observe, c'est que je vois bien que maintenant on n'est plus dans un dialogue
05:45de l'autre côté.
05:46On est dans des prétextes permanents.
05:48Le Premier ministre a dit hier qu'en réponse à un certain nombre de préoccupations, il
05:54ouvrait toutes les portes possibles jusqu'au déremboursement des médicaments.
05:57Et que vous voyez bien que quand vous fermez une porte, une autre s'ouvre.
06:00Et que donc tout ça n'est que question de prétextes politiques et politiciens.
06:03Ce n'est pas au niveau.
06:04Voilà.
06:05Ce n'est pas au niveau parce que c'est l'avenir de la nation dont on parle et sans budget,
06:08c'est des impôts en plus pour les Français, c'est l'empêchement d'augmenter les budgets
06:12régaliens de la justice, des armées, du ministère de l'Intérieur, de la recherche.
06:16Et à la fin, c'est tout simplement un pays qui va continuer à creuser son déficit sans
06:20investir.
06:21Est-ce que c'est ça dont nous voulons ? Est-ce que c'est ça dont nous avons besoin ?
06:23Je pose la question pas seulement aux députés du Rassemblement national.
06:27Je le pose aussi et surtout à ceux du Nouveau Front Populaire qui doivent normalement montrer
06:31un esprit de responsabilité car appartenant à des partis républicains, je pense notamment
06:35aux socialistes.
06:36Laurent Samartin, sur l'indexation des retraites à l'inflation pour tous au 1er janvier,
06:40est-ce que c'est oui ? Est-ce que c'est non ? Ou est-ce que c'est je ne sais pas ?
06:43Nous avons toujours dit que nous étions ouverts au dialogue là-dessus.
06:47Donc c'est pas non ?
06:48Et nous avons, mais écoutez-moi, nous avons déjà…
06:51Pardon mais je vous sens très tendu, je peux comprendre, c'est compliqué, je n'arrive
06:54pas à entendre vos réponses.
06:55Parce que peut-être que vous préparez votre question d'avant.
06:58Après, je vous dis que depuis le début sur la revalorisation des retraites, nous avons
07:01avancé et nous avons fait un compromis.
07:03Le compromis, ce n'est pas le chantage.
07:05Le compromis, ce n'est pas de dire non, ça ne va toujours pas.
07:06À un moment, comment est-ce que vous redressez les comptes du pays si vous abandonnez toutes
07:10les mesures de redressement ?
07:11Nous l'avons dit, les retraités ont été augmentés à hauteur de plus de 5,3% l'an
07:16dernier.
07:17Nous avons fait le choix d'abord d'un décalage de 6 mois.
07:19Nous avons entendu les compromis de différents groupes politiques pour pouvoir faire en
07:22sorte que tous les retraités soient revalorisés au 1er janvier 2025 et ceux qui sont en dessous
07:27du SMIC seront totalement compensés.
07:29À un moment, pardon, la responsabilité, elle a été prise du côté du gouvernement,
07:32il faut qu'elle le soit aussi du côté des oppositions.
07:34Vous diriez que vous avez été au bout du dialogue ?
07:35Je crois que nous sommes allés au bout du dialogue pour pouvoir à la fois redresser
07:38les comptes et être à l'écoute de compromis politiques.
07:40Imaginons que le gouvernement tombe.
07:43La France n'ait pas de budget, ni de la Sécu, ni de budget tout court d'ici la fin de l'année.
07:48Est-ce que ça serait si grave que ça ?
07:49Elisabeth Borne, ancienne Première Ministre, a dit il y a quelques jours,
07:52ça veut dire qu'au 1er janvier, votre carte vitale ne fonctionnera plus
07:54et que les pensions de retraite ne seront pas versées.
07:57Mais ça a des conséquences directes.
07:58C'est vrai ou pas ça ?
07:58Mais ça a des conséquences directes.
08:00Mais ça, est-ce que c'est vrai ?
08:01Est-ce que c'est vrai qu'au 1er janvier, la carte vitale ne fonctionne plus ?
08:03S'il n'y a pas de projet de loi de financement de sécurité sociale, il va falloir prendre,
08:06comme sur les autres textes financiers, des mesures d'urgence pour faire en sorte que le pays fonctionne.
08:10Mais je vais vous donner des conséquences, moi, très concrètes.
08:12Près de 400 000.
08:15Excusez-moi de vous poser quelques questions,
08:16mais au 1er janvier, les retraités ne toucheront pas leurs pensions s'il n'y a pas de budget ?
08:19Non, je n'ai pas dit ça.
08:20J'ai dit que tous paieront des impôts en plus.
08:24Voilà, tous paieront des impôts en plus.
08:26Tout simplement pourquoi ?
08:27Parce que le barème de l'indexation sur l'inflation des retraites et des impôts en général, lui, sera modifié.
08:34Donc, vous aurez des impôts pour tout le monde en plus.
08:35A peu près 18 millions d'imposables vont payer des impôts en plus à partir du 1er janvier,
08:40s'il n'y a pas de budget.
08:41Vous allez en avoir près de 400 000 nouveaux qui vont vous mettre à payer des impôts alors qu'ils n'en payaient pas avant.
08:47Encore une fois, on ne pourra pas embaucher de nouveaux fonctionnaires de police et de gendarmerie, ni de magistrats.
08:51On ne pourra pas continuer à faire les mesures de protection pour nos agriculteurs.
08:55Et ce n'est pas que moi qui le dis.
08:56Est-ce qu'on peut aussi écouter, à défaut de vouloir écouter les ministres ou les hommes politiques,
09:01est-ce qu'on peut écouter les représentants de ces acteurs-là ?
09:03Est-ce qu'on peut écouter le président de la FNSEA qui dit « il nous faut un budget pour les agriculteurs » ?
09:07Est-ce qu'on peut entendre le président du MEDEF qui dit « attention pour les entreprises et pour l'emploi, il nous faut un budget » ?
09:12Pareil pour l'UDP, ce qui sont les petites entreprises.
09:15Pareil pour la CPME, qui sont pour les PME.
09:17Est-ce qu'on peut écouter tous ces gens-là qui vous disent...
09:18Est-ce que c'est à votre responsabilité, à vous les politiques, de ne pas avoir été capable de vous mettre d'accord
09:22avec l'Assemblée qu'ont élu les Français pour trouver un budget ?
09:26Pour trouver un compromis ?
09:27Parce que chacun veut un compromis, mais chacun veut le sien, on a l'impression.
09:30Mais vous avez vu la liste des compromis qu'a fait ce gouvernement.
09:33À nouveau, parfois certains nous l'ont reproché.
09:36Nous avons à la fois maintenu un cap de redressement des comptes publics,
09:39et nous l'avons fait en acceptant de très nombreux compromis avec l'ensemble des groupes politiques.
09:44J'ai une dernière question.
09:44Compte tenu de la gravité de la situation, de ce que vous nous décrivez s'il n'y a pas de budget,
09:47est-ce que vous pensez, vous, Laurent Saint-Martin, ministre du budget,
09:51qu'il faut tout faire pour que ce gouvernement ne tombe pas ?
09:55Tout faire, y compris s'aider peut-être à certaines revendications ou à certains caprices.
09:59Est-ce que c'est ça l'intérêt général supérieur de la nation ?
10:01L'intérêt général, c'est que chacun prend ses responsabilités.
10:03Le gouvernement, sur les retraites, sur les médicaments, sur les allègements généraux de cotisations,
10:08sur tout ce sujet-là, a fait des compromis, a ouvert la porte, a modifié la copie initiale du gouvernement.
10:15Le gouvernement a pris ses responsabilités du début à aujourd'hui.
10:19C'est aux oppositions de prendre les leurs.
10:22Merci Laurent Saint-Martin d'être venu ce matin sur RTL.
10:25Michel Barnier, que vous avez vu hier, il est résigné ? Pour lui c'est fini ?
10:27Personne n'est résigné. Tout le monde est déterminé pour l'avenir du pays.
10:30Merci à vous d'être venu sur RTL ce matin.

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