"J'ai décidé de ne pas augmenter les taxes sur l'électricité" : Michel Barnier accède à la demande de Marine Le Pen pour éviter la censure. Àcoutez le sentiment de Prisca Thévenot, députée Ensemble pour la République des Hauts-de-Seine et ancienne porte-parole du gouvernement Attal.
Regardez L'invité de RTL avec Thomas Sotto du 29 novembre 2024.
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00:00Et on le disait, ça a vraiment chauffé cette nuit à l'Assemblée Nationale.
00:07Thomas, vous recevez ce matin Prisca Thévenot, députée ensemble pour la République des Hauts-de-Seine et ancienne porte-parole du gouvernement.
00:13Bonjour et bienvenue sur RTL, Prisca Thévenot.
00:15Comment ne pas vous tourner le dos ?
00:17Comment ne pas me tourner le dos ?
00:19Comment ne pas vous tourner le dos, à vous les politiques,
00:21et effacer ce sentiment de dégoût
00:23quand on voit ce qu'on a vu hier soir à l'Assemblée,
00:25deux de vos collègues ont failli se mettre sur la figure,
00:27ça a failli tourner en bagarre générale.
00:29Oui, c'est inadmissible.
00:31C'est absolument inadmissible.
00:33Mais j'ai envie de vous dire, vous ne parlez que d'un moment,
00:35mais j'aurais pu vous parler de toute la séquence,
00:37toute la journée, en fait.
00:39Réunir près de 577 députés,
00:41alors qu'on soit là ou pas tous là,
00:43mais en tout cas, l'objectif est quand même là,
00:45pour débattre d'une fausse proposition
00:47sur coûts.
00:49Et l'abrogation de la réforme des retraites proposée par LFI.
00:51C'est ça, sur coûts. Mais il faut parler du fond, en fait.
00:53C'était une proposition de loi qui ne pouvait de toute façon pas aboutir,
00:55avec des anathèmes,
00:57vraiment des...
00:59une tension très forte toute la journée,
01:01et puis on termine par,
01:03effectivement, ce point extrêmement dur,
01:05où la violence est mise
01:07sur la table,
01:09et peu importe d'où ça vient,
01:11qui répond ou qui répond pas, c'est absolument inadmissible.
01:13Là, en l'occurrence, c'est un député modem et un député socialiste,
01:15mais quand même, quelle indignité !
01:17LFI. Elle est au moins LFI.
01:19Le socialiste d'abord, et ensuite LFI qui s'en est mêlée.
01:21Quelle image de la politique,
01:23quel exemple pour les gamins qui vont aller faire du foot,
01:25dimanche, et qui vont dire à leurs
01:27éducateurs, mais nos députés se mettent sur la figure, nous on peut faire pareil, monsieur ?
01:29Et qu'est-ce qu'il faut faire contre ça ?
01:31Comment vous ramenez tous,
01:33pardon je lis, tous les députés
01:35à la raison ?
01:37Vous savez, je vais vous dire quelque chose.
01:39D'autant plus
01:41avec ce que j'ai vécu il y a quelques mois.
01:43Je pense que ça fait un moment qu'on le dit.
01:45Vous avez été agressé pendant la campagne d'affichage
01:47des législatives.
01:49Et c'était pas une bousculade.
01:51Il y a un militant qui s'est retrouvé avec
01:53la mâchoire fracturée,
01:55aux urgences, opéré
01:57directement, et qui aujourd'hui encore
01:59en convalescence, on est au mois de novembre.
02:01D'accord ? Donc ça fait un moment
02:03qu'on dit que la violence des mots,
02:05la violence sur les réseaux sociaux
02:07a des conséquences. Bien évidemment
02:09sur le lien entre
02:11nos concitoyens qu'on est censés représenter
02:13et la classe politique dans sa globalité.
02:15Mais ça a aussi des conséquences dans la vie de tous les jours.
02:17Et typiquement, hier, quand on a passé notre temps
02:19dans l'hémicycle, à rappeler
02:21le plus calmement possible, mais de manière
02:23ferme, à un certain nombre de députés
02:25de la France Insoumise, que ce qu'ils faisaient
02:27sur les réseaux sociaux a affiché
02:29nos têtes pour nous expliquer...
02:31Vous avez eu droit à ça. Je monte vers tel point.
02:33Votre député Prisca Thévenot a volé deux ans de votre vie
02:35puisque vous avez refusé de voter
02:37l'abrogation de la réforme des retraites.
02:39Et puis Mathilde Panot a retweeté une liste
02:41avec les noms de tous les macronistes
02:43qui ont empêché l'Assemblée de voter l'abrogation
02:45de la retraite à 64 ans. C'est dangereux ça ?
02:47Non mais, vous posez la question.
02:49A quoi ça sert ? De toute façon,
02:51tout le monde peut aller voir les votes des députés
02:53sur le site de l'Assemblée Nationale.
02:55Est-ce que vous avez l'impression qu'il n'y a pas
02:57un peu une mise en scène ? Regardez la photo
02:59sur laquelle je suis. Ça fait un peu ranted,
03:01pardon, excusez-moi. On va arrêter
03:03de prendre les gens pour des cons.
03:05Il y a marqué en dessous, ne l'oubliez pas.
03:07Exactement.
03:09Mais qu'est-ce que... Pardon, je reviens à ma question, et après on va quand même parler un peu
03:11politique, mais qu'est-ce qu'il faut faire ?
03:13Est-ce que le député Modem, qui a failli frapper
03:15un autre député, il faut le sortir de l'Assemblée ?
03:17Jusqu'à quand on va tolérer ça ?
03:19Est-ce que ça, c'est le débat démocratique ?
03:21Là, on est déjà arrivé à un point déjà
03:23très dur, en fait. Oui, effectivement,
03:25les huissiers sont tout de suite intervenus.
03:27Le président de séance a dit qu'il
03:29saisirait le bureau de l'Assemblée Nationale
03:31et que ce sujet, du coup, serait
03:33à l'ordre du jour si la présidence de l'Assemblée
03:35Nationale, Yael Brown-Pivet, le souhaite.
03:37Et vous, vous le souhaitez ou pas ?
03:39Il faut pouvoir savoir ce qui s'est passé sur ce moment
03:41de violence. Il faut que, s'il y a
03:43effectivement des sanctions à prendre, elles doivent être prises.
03:45Mais il faut pouvoir éclairer sur
03:47ce qui s'est passé. Et contre les tracts aussi,
03:49il faut des sanctions ? Contre ces
03:51affichages, sur ces noms qui sont donnés sur
03:53les réseaux sociaux, ça aussi, ça fait partie du jeu
03:55des mots. En fait, vous savez quoi ? On est perdus.
03:57On est perdus. On ne comprend plus.
03:59On n'a plus envie de vous écouter. Et au final,
04:01on n'aura plus envie de voter. Je pense que, vous savez, le risque
04:03c'est peut-être aussi de faire des généralités.
04:05On n'a plus envie de vous écouter.
04:07Je suis désolée, nous, on ne fait pas des trucs comme ça, en fait.
04:09On est pris au piège d'une situation.
04:11Alors oui, on essaie de s'en sortir.
04:13On essaie de...
04:15C'est un député modem. Non mais, vous savez,
04:17les tracts que vous présentez, ce n'est pas la première fois.
04:19Ce n'est pas la première fois. Il y en a eu l'année dernière avec des journalistes,
04:21notamment. Des simulations
04:23de lynchage dans la rue
04:25avec des
04:27représentations du Président de la République
04:29ou des balles de
04:31football représentées sous les pieds
04:33d'un député ou des
04:35menaces prononcées dans l'hémicycle.
04:37Excusez-moi, ce n'est pas la première fois.
04:39Et c'est toujours
04:41la même partie de l'échiquier politique.
04:43Toujours. C'est la LFI en permanence.
04:45Donc je pense qu'il faut qu'on fasse attention
04:47à ne pas...
04:49Mais le sujet, c'est, on va les sanctionner.
04:51Vous savez très bien qu'il y en a déjà qui ont été
04:53sanctionnés au sein de la LFI.
04:55Ils s'en vantent, ils s'en gargarisent.
04:57Donc je pense qu'aujourd'hui, il faut aussi
04:59qu'on soit tous responsables
05:01et qu'on apprenne aussi à faire de la nuance dans nos propos.
05:03On ne peut pas dire, qu'est-ce qu'on fait face à
05:05vous ? Enfin, je suis désolée,
05:07il faut de la nuance dans le propos.
05:09Parce que si on tombe dans la radicalité aussi,
05:11oui, effectivement, on peut dire...
05:13Encore une fois, hier, c'est un député modem qui s'en est pris un député socialiste.
05:15On va quand même parler un peu politique.
05:17Vous faites partie d'une espèce de député dont on a du mal à savoir ce qu'il pense.
05:19On les appelle les macronistes. Alors ma question est toute simple.
05:21Est-ce qu'aujourd'hui, compte tenu de la situation,
05:23vous soutenez, oui ou non, et sans ambiguïté,
05:25Michel Barnier et son gouvernement ?
05:27Déjà, je vais vous dire un truc beaucoup plus simple, c'est qu'on participe à son gouvernement.
05:29Oui, mais la période est tellement
05:31curieuse, là encore, qu'on voit des gens qui participent
05:33et qui passent leur vie à critiquer.
05:35Maintenant, on ne critique pas.
05:37J'ai pas dit vous.
05:39J'entends très bien. Et critiquer, c'est aussi
05:41proposer des choses. Et on ne critique pas
05:43pour menacer ou pour mettre
05:45des coups de pression au Premier ministre.
05:47On propose des solutions,
05:49mais c'est normal. Vous savez, on nous a
05:51reproché, nous, les macronistes, cette espèce
05:53assez
05:55étonnante de ne pas avoir
05:57de ligne politique depuis sept ans.
05:59Et maintenant qu'on rappelle
06:01quelles sont nos lignes politiques, on nous dit
06:03qu'en fait, on devrait se taire parce qu'on
06:05est critique. Je pense que si
06:07on a des ancres idéologiques qui sont
06:09sur l'offre,
06:11sur la politique de l'offre,
06:13sur l'industrialisation, sur
06:15la politique de lutte contre le chômage,
06:17sur l'éducation,
06:19ben oui, on rappelle ce qu'on est
06:21et ce qu'on défend. Maintenant, force est de constater
06:23c'est que nous ne sommes plus
06:25à Matignon. Donc, nous proposons
06:27et nous voyons si c'est repris ou pas.
06:29Bon, le gouvernement sous la menace d'une motion de censure
06:31a décidé de reculer sur les tarifs de l'électricité.
06:33Il n'augmentera pas les taxes.
06:35C'était une des lignes rouges du RN qui revendique
06:37une victoire. C'est une victoire
06:39du RN ? Michel Barnier a
06:41cédé à Marine Le Pen ? Écoutez, moi j'ai entendu
06:43beaucoup hier
06:45les députés
06:47du Rassemblement National. J'ai pas eu l'impression
06:49qu'ils étaient en train de fanfaronner hier soir.
06:51Ça montre bien que c'était pas ça. Jordan Bardella était assez satisfait
06:53si vous regardez ce qu'il a écrit sur Twitter. J'adore
06:55Jordan Bardella, mais sauf erreur de ma part,
06:57effectivement, il parle beaucoup sur Twitter, mais
06:59je le vois pas vraiment présent à l'Assemblée
07:01Nationale parce que c'est pas son rôle,
07:03mais il est eurodéputé et je le vois pas non plus beaucoup
07:05au Parlement Européen défendre un sujet
07:07aujourd'hui qui s'appelle la place de la France dans
07:09le traité du Mercosur. Bon, ça,
07:11une fois que c'est dit. Moi, ce que je vous parle, c'est des gens
07:13au RN qui siègent à l'Assemblée Nationale
07:15et qui, à minima,
07:17font la mission pour laquelle
07:19ils ont été élus. L'enjeu que nous avons
07:21aujourd'hui, c'est pas simplement de dire
07:23c'est grâce à machin et c'est
07:25pour tel ou tel député.
07:27Le sujet sur la facture d'électricité...
07:29– La question, en fait, c'est est-ce qu'il faut s'aider ?
07:31Il y a d'autres lignes rouges, a dit Marine Le Pen hier soir.
07:33Est-ce qu'il faut s'aider aux autres lignes rouges
07:35pour sauver ce gouvernement ? Est-ce que c'est ça
07:37l'urgence aujourd'hui ? – Et si on regardait les choses
07:39différemment ? Le sujet de la facture
07:41d'électricité, ça va arranger qui tous les jours ?
07:43Au quotidien ? Marine Le Pen ou les Français ?
07:45– Ah oui, bien sûr, mais c'est comme
07:47si vous n'augmentez pas les impôts,
07:49si vous n'allez pas chercher 60 milliards
07:51d'économies, ça va arranger qui au final ?
07:53– Et donc tout l'enjeu qu'on a...
07:55– Les agences de notation dont nous parlait François Langlais et qui vont peut-être
07:57nous dégrader dès ce soir. – Tout l'enjeu qu'on a,
07:59c'est justement ça, c'est peut-être de ne pas faire un sujet
08:01politique, un enjeu
08:03polémique. Quand on regarde
08:05le sujet de la prise de position sur la
08:07facture d'électricité, déjà c'est une bonne chose
08:09parce que ça va pouvoir aider
08:11un certain nombre de Français et notamment
08:13les plus modestes. La question qui suit
08:15et c'est celle qu'on attend aussi,
08:17c'est quelle est la contrepartie financière ?
08:19Parce que c'est quelques milliards d'euros quand même.
08:21Et donc nous ce qu'on dit c'est
08:23c'est une bonne démarche et c'est une bonne chose
08:25pour le pouvoir d'achat des Français. Maintenant
08:27quelle est la contrepartie financière pour
08:29respecter l'objectif au départ
08:31c'est avoir un budget de redressement
08:33des comptes publics, pour tous les enjeux
08:35qui viennent d'être rappelés sur
08:37la prise de parole précédente. Et c'est ça
08:39qu'on attend aussi aujourd'hui. Maintenant on va
08:41pas commencer à dire c'est pas bien, c'est ceci, etc.
08:43parce que Marine Le Pen a eu l'audace de
08:45faire un pauvre tweet. Je suis désolée, elle se réveille
08:47que maintenant sur le sujet budgétaire.
08:49Moi je l'ai pas beaucoup vu, et dans les débats
08:51et dans les discussions par ailleurs.
08:53Alors oui, c'est pas de sa faute.
08:55C'est ses lignes rouges et on sent très bien que le gouvernement
08:57allait sauter la semaine prochaine et que du coup
08:59Michel Barnier lui cède. C'est un peu ça qui s'est passé.
09:01Ecoutez, moi ce que je vous dis, c'est que
09:03je les ai pas entendus complètement fanfarons hier soir
09:05et moi ce que je dis plutôt c'est, plutôt que de faire
09:07du rassemblement national l'alpha et l'oméga
09:09du débat politique aujourd'hui, c'est de regarder
09:11aussi dans quel objectif
09:13du redressement des comptes publics cette annonce s'inscrit.
09:15Merci beaucoup Prisca Thévenaud d'être revenu ce matin.
09:17Vous restez avec nous Yafi ?