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Un Premier ministre sous 48 heures ? Regardez le point de vue de Eric Ciotti, président fondateur de l'Union des Droites, député UDR des Alpes-Maritimes.
Regardez L'invité de RTL avec Thomas Sotto du 11 décembre 2024.

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Transcription
00:00RTL Matin
00:04L'invité de RTL Matin, Thomas, vous recevez aujourd'hui Eric Ciotti, ex-président des Républicains et désormais président de l'Union des Droites.
00:11Bonjour et bienvenue sur RTL Eric Ciotti.
00:13Bonjour, merci beaucoup.
00:14Vous avez consacré une grande partie de votre existence à la vie publique, à l'intérêt général.
00:18Est-ce que ça ne vous fait pas un peu mal au cœur de vous dire aujourd'hui, alors que la France va mal, qu'elle se cherche un gouvernement d'intérêt général, de ne pas en être, de ne pas y participer ?
00:27Pas du tout, parce que quand je vois ce spectacle lamentable à l'Elysée, je me dis que tous les mots français sont résumés dans ce tour de table avec tous ceux qui ont mis la France à genoux depuis des années.
00:41Essayez de se parler et de s'écouter, c'est un spectacle lamentable.
00:43J'ai pensé hier en les voyant autour d'Emmanuel Macron avec les socialistes, avec les staliniens communistes, j'ai pensé à cette phrase du général de Gaulle qui disait
00:53« Prétendre représenter la France avec une fraction est une erreur impardonnable ».
00:59Je crois que cette réunion, elle résume tout cela.
01:03C'est une fraction qui était là, c'est une fraction usée, dépassée, qui a abîmé le pays, qui n'a pas fait les réformes nécessaires.
01:11Et c'est une fraction qui va être balayée par les urnes.
01:15Et d'ailleurs, quand je lis le sondage ce matin de l'IFOP et d'un nouveau concurrent, je me dis aujourd'hui, ceux qui étaient autour de la table hier représentaient au mieux 45% des Français.
01:29Vous me faites penser à quelqu'un qui n'aurait pas été invité à un dîner de copains et qui dit « Je suis vexé, je suis vexé, donc c'était nul ».
01:35Ce n'était pas vraiment des copains, sincèrement.
01:38Autour de la table, il n'y avait pas vraiment des copains.
01:40Parce que de fait, vous vous retrouvez un peu sur le bande-touche.
01:42Mais ce n'est pas la question. Le bande-touche, c'est la France qui est sur le bande-touche.
01:46Elle est sur le bande-touche des grandes nations, elle est sur le bande-touche de l'Europe, elle est sur le bande-touche du déclassement économique.
01:55François Lenglet vient de souligner la gravité...
01:58François Lenglet a dit quelque chose d'intéressant, il a dit que la censure du gouvernement il y a une semaine a tout bonnement interdit le redressement des finances du pays.
02:04Et ça, ça vous concerne ?
02:05Ce sont les élections législatives qui ont interdit le redressement du pays.
02:09Quand il y a eu cette coalition improbable, c'est pour ça qu'on est dans cette situation, qui a vu l'alliance de LR jusqu'à...
02:18Enfin de LR, ceux qui ne m'ont pas suivi...
02:20Ça c'est l'épisode d'avant, mais la censure c'est vous, c'est le RR, c'est votre force politique.
02:24Thomas Soto, pourquoi on en est là ? Dans une démocratie, la réalité c'est l'élection.
02:28Et cette élection du mois de juin, elle s'est faite, convenez-en, sur des bases totalement ahurissantes.
02:35L'alliance des contraires, M. Bertrand qui appelle à voter insoumis, Édouard Philippe qu'on présente comme le sage, qui appelle à voter communiste, DLR...
02:45On ne va pas refaire ce match-là, on va essayer d'avancer parce qu'il ne vous a pas échappé qu'on n'a pas de gouvernement.
02:49Oui, mais je sais que ça peut gêner certains, mais la réalité elle est là, c'est cette alliance des contraires qui a mis le pays dans le chaos.
02:55Emmanuel Macron, il a dit vouloir nommer un Premier Ministre dans les 48 heures.
02:58Quel profil serait acceptable pour vous ?
03:00Quand je dis acceptable, c'est-à-dire qu'il ne déclencherait pas instantanément une motion de censure.
03:03Ce n'est pas la question du profil, c'est la question du projet.
03:06C'est que va faire le Premier Ministre.
03:09D'abord, il faut qu'il écoute, il faut qu'il respecte les Français qui ne pensent pas comme cette coalition des contraires.
03:17Et il faut qu'il n'y ait pas des mesures comme c'était le cas dans ce budget.
03:21Vous savez, moi je n'ai pas censuré Michel Barnier, j'ai du respect pour Michel Barnier.
03:24J'ai censuré le budget, le 49-3, c'est contre un texte.
03:30La conséquence, c'est la chute du gouvernement.
03:32Mais ce n'est pas l'article 49-2, c'est l'article 49-3, contre un texte.
03:36Donc nous avons censuré un mauvais budget qui portait 40 milliards d'euros d'impôts de plus, de prélèvements obligatoires.
03:44On est le pays au monde où les impôts et les charges sont les plus élevés.
03:49Et on laisse encore ce fardeau fiscal.
03:52Les entreprises, ceux qui travaillent, n'en peuvent plus.
03:55Et parallèlement, aucune réelle économie.
03:59Par exemple l'AME, quand les Français, vous savez les Français,
04:02on dérembourse certains médicaments et on ne touche pas l'AME pour les clandestins.
04:07Mais comment entendre ce message, a fortiori de la part d'un gouvernement censé être à droite ?
04:13Tous ces sujets-là pourraient être débattus quand il y aura un gouvernement et donc un Premier ministre.
04:17Est-ce que François Bayrou, c'est un candidat acceptable pour vous ?
04:20Moi je ne rentrerai pas dans la foire au Premier ministre.
04:25Nous verrons ce qui est...
04:27Si vous dites ce matin, si François Bayrou on appuie sur le bouton censure dans les 15 jours, ça pose un problème.
04:32Il n'y a aucune automaticité à la censure, il n'y a aucune interdiction à la censure.
04:36Si demain le budget est mauvais, nous aurons la même attitude.
04:40Moi j'ai censuré dans le cas de l'alliance que nous avons bâtie
04:45et qui est l'alliance qui la seule permettra l'alternance,
04:48et l'alternance des réformes et l'alternance à droite.
04:52Si ce budget est mauvais, s'il y a encore ce fardeau fiscal,
04:56ces impôts, ces attaques contre le pouvoir d'achat,
04:59le fait que l'Etat ne fasse pas d'efforts,
05:02qu'on n'impose pas à certaines collectivités comme les métropoles
05:06qui dépensent en comté des réductions,
05:08et bien nous aurons la même attitude.
05:10Est-ce que votre objectif c'est de pousser Emmanuel Macron à la dissolution ?
05:13Il a dit hier visiblement qu'il ne voulait pas dissoudre avant 2027, ça vous pose un problème ou pas ?
05:18Moi je pense que la vérité, nous sortirons de la crise par les urnes.
05:23Il y a des moyens.
05:25Il y a la dissolution à partir du mois de juillet,
05:28il y a le référendum, il y a éventuellement une élection présidentielle.
05:32Vous savez, là encore je reconvoquerai le Général de Gaulle,
05:36mais vous imaginez le Général de Gaulle faire cette réunion hier ?
05:40Vous imaginez le Général de Gaulle après la raclée qu'il a subie,
05:44que Emmanuel Macron a subie aux élections législatives,
05:48rester en fonction ?
05:50Le Général de Gaulle, après la guerre, quand il s'agit de l'opposition, il assumait tout le monde au pouvoir.
05:53Certes, n'est pas de Gaulle qui veut, mais dans la minute, en 1969, il a démissionné.
05:59En 1968, il a dissous, il a été relégitimé.
06:03Pendant la guerre, le soutien, il était derrière lui,
06:06et on était dans une période exceptionnelle.
06:08Là, on est hors période de guerre,
06:12mais M. Macron nous laisse un champ de ruines budgétaire,
06:16social, sécuritaire, migratoire.
06:19Faut-il que Bruno Retailleau reste au gouvernement ?
06:22Personnellement, je le souhaite, mais là encore...
06:25Est-ce que ce n'est pas, lui, votre problème ?
06:27Nous verrons ce qu'il fait, mais ce n'est pas du tout le problème.
06:31Est-ce qu'il ne vous coupe pas l'herbe sous le pied, finalement, Bruno Retailleau,
06:33en menant la politique que vous amèneriez si vous étiez au pouvoir ?
06:36D'abord, j'ai entendu hier, autour de cette table à l'Elysée,
06:40la presse en effet l'écho,
06:42que ce qui avait été négocié, c'est qu'il n'y ait pas de texte sur l'immigration.
06:45Comment Bruno Retailleau peut-il agir ?
06:48Bruno Retailleau, il parle.
06:49Et il parle comme je peux parler.
06:51Ce n'est pas étonnant.
06:52On a d'ailleurs rédigé les mêmes textes ensemble.
06:55Non, pour l'instant, il n'agit pas.
06:57Sur l'immigration, où sont les dispositions ?
07:02Sur la sécurité, où sont les dispositions ?
07:06D'autant qu'elles étaient contrariées, je le rappelle,
07:09par une position du garde des Sceaux, Didier Migaud,
07:12qui était totalement opposée à ce que disait Bruno Retailleau.
07:15Notre exemple, l'AME, j'y reviens,
07:18M. Retailleau voulait supprimer l'AME,
07:20Mme Dariussecq, ministre de la Santé,
07:22s'y opposait catégoriquement.
07:24Donc, on est toujours dans l'immobilier.
07:26Ce n'est pas le sujet de Bruno Retailleau.
07:28J'ai encore deux petites questions rapidement.
07:30Pendant que la France se cherche désespérément un gouvernement qui ne serait pas en carton,
07:33le monde entier regarde avec inquiétude la situation en Syrie,
07:36la chute du régime de Bachar el-Assad.
07:38Est-ce que c'est pour vous cette chute une catastrophe géopolitique ?
07:41Je regarde ça avec la plus grande prudence et la plus grande vigilance.
07:45Vous savez qui a parlé de catastrophe géopolitique ?
07:47Un régime dictatorial a été remplacé
07:52par des gens qui présentent aussi de grandes menaces.
07:55Donc, soyons vigilants.
07:57Est-ce que la chute de Bachar est une catastrophe géopolitique ?
08:01Ça remet en cause les équilibres géopolitiques.
08:04Il y en aura de nouveaux.
08:09Ça peut être, en effet, cette catastrophe,
08:12si nous y prenons garde,
08:14si nous laissons les Turcs massacrer les Kurdes,
08:17si nous laissons les djihadistes...
08:19Je rappelle qu'il y a 200 djihadistes français
08:22qui ont combattu autour du nouveau pouvoir en Syrie.
08:25Il y en a une centaine, nous dit l'UPR, au corps national antiterroriste.
08:28Notamment les brigades d'Omar Hobzen qui venaient de Nice.
08:31Donc il y a cette situation qui est préoccupante.
08:34Moi, je demande aujourd'hui que les réfugiés syriens
08:37puissent retourner immédiatement en Syrie
08:40et qu'on suspende réellement l'octroi de visa depuis la Syrie.
08:43Merci beaucoup. Eric Ciotti, vous serez candidat à la mairie de Nice dans deux ans.
08:46Je sais qu'à chaque conclusion de votre rendez-vous,
08:49je vous promets, lorsque l'annonce sera faite,
08:53de venir vous le dire.
08:55Lorsque l'annonce sera faite, ça veut donc dire que l'annonce va se faire.
08:57Merci beaucoup Eric Ciotti d'être venu avec nous.

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