• avant-hier
Refus de hausses d'impôts, tour de vis sur l'immigration : le RN fixe ses lignes rouges et fait planer la menace d'une censure. Jordan Bardella, président du Rassemblement national, est l'invité de Thomas Sotto.
Regardez L'invité de RTL avec Thomas Sotto du 13 janvier 2025.

Category

🗞
News
Transcription
00:00Et tout de suite, l'invité de RTL Matin, Thomas Laveille, du discours de politique générale du nouveau Premier Ministre François Bayrou,
00:10vous recevez le Président du Rassemblement National, Jordan Barnella.
00:13Le Président de l'ORN qui est écouté très attentivement, François Langlais, bonjour et bienvenue sur RTL, Jordan Barnella.
00:17Bonjour Monsieur Soto, merci pour votre invitation.
00:19La semaine politique qui s'ouvre sera donc marquée par le discours de politique générale du nouveau, nouveau Premier Ministre François Bayrou.
00:25Ce sera demain après-midi à l'Assemblée. Vous allez écouter ce qu'il a à dire, François Bayrou ?
00:28Pour vous, son sort est déjà scellé.
00:30Oui, je vais écouter le discours de politique générale du nouveau Premier Ministre sans en attendre grand-chose.
00:37Je crains que lorsqu'on ait été l'un des artisans du macronisme, un macroniste de la première heure, on ne puisse pas être un homme de rupture.
00:46Et donc, je n'en attends pas foncièrement grand-chose comme beaucoup de Français.
00:51Une nouvelle phase législative va s'ouvrir au Parlement et le Rassemblement National continuera d'être l'avocat des millions de Français qui travaillent,
01:00qui n'arrivent plus à vivre de leur salaire et qui souhaitent un changement de politique dans le pays.
01:05Mais je crains que cet espoir ne vienne pas de François Bayrou et de son gouvernement.
01:09La France Insoumise attend déjà de le faire tomber, François Bayrou. Il y aura une motion de censure.
01:14Pour vous, elle est d'actualité ou pas déjà cette motion de censure ?
01:17La France Insoumise veut le chaos et le désordre généralisé.
01:20Je suis extrêmement inquiet de voir que, alors que le ministre de l'économie reçoit les responsables des formations politiques pour discuter de ce budget de l'année 2025,
01:30que le gouvernement semble faire le choix de dialoguer, de discuter et d'ouvrir des ponts avec le nouveau Fonds Populaire, en tout cas avec les socialistes.
01:37Avec les socialistes, parce que pas avec les...
01:39Enfin, ils ont été élus sur le programme qui est le programme le plus dépensier de toute l'histoire de la Ve République,
01:44qui est un programme favorable à la paresse et défavorable au travail et aux entreprises.
01:49Et compte tenu des propositions absolument délirantes de M. Mélenchon et de ses amis auxquels étaient alliés les socialistes pendant les élections législatives,
01:55je crains que ce gouvernement n'ait pas retenu les leçons de la censure de Michel Barnier.
02:01Michel Barnier est tombé parce que le budget qu'il nous a présenté était un budget socialiste
02:04et que nous avons pris la responsabilité avec le Rassemblement National de ne pas laisser passer un budget
02:08qui allait alourdir les prélèvements obligatoires de 40 milliards d'euros supplémentaires
02:12et qui aurait eu des conséquences à la fois pour le pouvoir d'achat des Français qui travaillent et qui nous écoutent ce matin,
02:16qui n'arrivent plus à boucler leurs factures, mais aussi de nos entreprises.
02:20Des conséquences très dures sur la croissance.
02:23C'est-à-dire que les mêmes causes produiraient les mêmes conséquences pour le Rennes.
02:25Si le budget Bayrou ressemble au budget Barnier, vous le censurez.
02:28Si on nous présente un budget qui dérembourse des médicaments,
02:32qui continue d'augmenter les soins pour les étrangers en situation irrégulière
02:36alors que nous avons un Français sur trois qui renonce à se soigner parce que le reste à charge est trop important,
02:41que de nouvelles taxes visent nos entrepreneurs
02:44et qu'on menace la croissance économique à l'heure où l'économie française décroche au sein de l'Union Européenne,
02:50mais aussi par rapport à nos partenaires des grandes puissances comme les Etats-Unis par exemple
02:53qui eux vont repartir avec des mesures très favorables aux entreprises,
02:56je pense à ce que s'apprête à faire Donald Trump pour les entreprises américaines,
03:00et bien évidemment que ce budget présenterait un risque et les mêmes causes entraîneront par conséquent les mêmes effets sur le plan institutionnel.
03:06Et sur la question des retraites qui est donc devenue une ligne rouge pour les socialistes,
03:09ils veulent une suspension de six mois de la réforme, ils veulent entendre ce mot suspension.
03:12Quelle est aujourd'hui la position du Rennes sur cette réforme des retraites ? Vous dites quoi ?
03:16Notre position n'a pas varié, je l'ai dit pendant la campagne des élections législatives,
03:20attention doit être donnée aux carrières longues.
03:23A partir du moment où vous avez commencé à travailler avant 20 ans,
03:26c'est un choix politique, un choix social, un choix budgétaire que nous avons toujours assumé,
03:30vous devez partir avec 40 annuités.
03:33Dans l'immédiat, pardon, mais dans l'immédiat personne ne comprend plus rien,
03:36à la fois ce que souhaite faire le gouvernement et à la fois ce que réclament les socialistes.
03:39Donc j'ai écouté avec grand intérêt l'édito de François Langley,
03:41mettez-vous à la place des français qui nous écoutent ce matin, je pense que plus personne ne comprend rien.
03:45Justement clarifiez, qu'est-ce que voulez-vous ? Suspension, abrogation ?
03:48Pardon, nous on s'était battus contre la réforme d'Emmanuel Macron
03:51et je pense qu'elle est injuste sur le plan social et elle est surtout inefficace sur le plan économique.
03:55Et si on en est à redébat d'une potentielle nouvelle réforme des retraites dans la bouche de ceux qui nous gouvernent,
04:00c'est bien que les réformes qui ont été prises par le passé ne sont pas efficaces.
04:03Mais là aujourd'hui, vous demandez quoi ?
04:06Je demande que ceux qui ont commencé à travailler avant 20 ans puissent partir avec 40 annuités.
04:11C'est un choix budgétaire que nous avions défendu pendant la campagne présidentielle,
04:14pendant la campagne des élections législatives,
04:16parce qu'il y a beaucoup de gens qui font des métiers difficiles,
04:18qui n'ont pas la chance que nous avons de pouvoir travailler dans des bureaux,
04:22qui font des métiers de force, qui travaillent dans la rue, qui travaillent dans le bâtiment,
04:25et qui, entre autres, devraient pouvoir partir beaucoup plus tôt à la retraite.
04:29Au-delà d'une progressivité, vous demandez quoi ?
04:31Je dis que je suis extrêmement inquiet de voir le chômage repartir à la hausse
04:36et que dans un système où ceux qui travaillent financent la retraite de ceux qui ne travaillent pas,
04:43le sujet qui doit nous préoccuper aujourd'hui s'agissant des retraites,
04:47c'est la question économique, c'est la question de l'emploi.
04:50Donc suspension, abrogation ou ne se prononce pas ?
04:52Mais suspension, c'est ce que j'avais défendu pendant la campagne des élections législatives.
04:56Mais en l'état actuel des choses, vous avez bien compris que ce que souhaite faire le gouvernement,
05:00c'est évidemment d'obtenir un pas du Parti Socialiste, et ça, évidemment, ça les regarde.
05:04Il paraît que Marine Le Pen est très sensible sur la question de Mayotte.
05:07Le projet de loi d'urgence sur Mayotte, dont l'examen commence aujourd'hui en commission à l'Assemblée,
05:10pourrait-il, lui, être un motif de censure du gouvernement par le Rassemblement National ?
05:14Nous allons regarder avec très grand intérêt ce projet de loi,
05:17parce que non seulement les scores que nous réalisons à Mayotte sont très importants pour le Rassemblement National,
05:23mais surtout la confiance des Mahorais et des Mahoraines nous oblige.
05:26Marine Le Pen était à Mayotte il y a quelques jours,
05:28et depuis plusieurs années, nous dénonçons l'abandon de Mayotte,
05:32notamment sous le poids de politiques migratoires hors de contrôle.
05:35Donc on ne règle pas la question de l'immigration à Mayotte,
05:38où, je le rappelle, un tiers de la population présente sur l'île est présente de manière clandestine.
05:43Une naissance sur deux, ça va être un projet de travail.
05:47L'enjeu, ce n'est pas de faire tomber gouvernement sur gouvernement.
05:50L'enjeu, c'est de faire comprendre que nous avons des lignes rouges,
05:53qui sont celles de nos électeurs, et c'est de faire avancer.
05:55Et parmi ces sujets, il y a évidemment la question fondamentale de l'immigration.
05:59Nous souhaitons, vous le savez, l'abrogation du droit du sol à Mayotte,
06:02mais aussi partout sur le territoire français, parce que la question migratoire...
06:06La seule différence, c'est qu'ils ont été au pouvoir,
06:09notamment en s'agissant de Gérald Darmanin depuis 2017,
06:12et que ce droit du sol, d'ailleurs Gérald Darmanin le défendait
06:15sous le premier quinquennat d'Emmanuel Macron,
06:18est aujourd'hui responsable d'un influx migratoire considérable à Mayotte,
06:21où les Comores revendiquent la souveraineté territoriale de cet état d'outre-mer.
06:26Et tant qu'on ne règle pas la question de l'immigration et la question de la sécurité,
06:29toute perspective économique sera vaine à Mayotte.
06:32Le droit du sol juste pour Mayotte ou pour l'ensemble du territoire ?
06:34Pour l'ensemble du territoire.
06:35Français ?
06:36Oui, je pense que nous devons stopper aujourd'hui les flux migratoires,
06:40parce que l'immigration est hors de contrôle dans notre pays,
06:42que nous avons franchi tous les records d'immigration,
06:44et qu'il y a beaucoup de Français, dont beaucoup nous écoutent ce matin,
06:47même parfois certains Français issus de l'immigration,
06:49qui ne reconnaissent plus la France et qui ne reconnaissent plus le pays dans lequel ils ont grandi,
06:53et si nous arrivons demain à la tête de l'État,
06:55nous serons un parti politique qui remettra de l'ordre,
06:57humainement mais fermement, sur la question migratoire.
06:59Jordan Bardella, Gérald Darmanin qu'on évoquait,
07:01veut isoler les 100 plus gros narcotrafiquants,
07:04dès cet été, dans une prison de haute sécurité.
07:06Vous dites banco, c'est une bonne idée ?
07:07Oui, c'est très étonnant d'ailleurs que ça n'ait pas été fait depuis plusieurs années,
07:11où radicalisés islamistes et trafiquants de drogue
07:15sont mélangés à des détenus que je dirais plus conventionnels,
07:17à des détenus de droit commun.
07:19La prison aujourd'hui est devenue une véritable zone de non-droit,
07:23le personnel pénitent s'y retrain,
07:25et nous nous souhaitons non seulement que la prison redevienne
07:29ce qu'elle signifie dans son noble terme,
07:32mais surtout qu'on rehausse de manière significative l'échelle des peines.
07:35Sur ce projet-là, vous dites oui, allons-y.
07:36On va regarder, encore une fois, d'abord je vais regarder le texte,
07:39on va regarder le texte et l'étudier avant de le voter.
07:42Les français qui nous écoutent ce matin attendent un tournant migratoire,
07:45sécuritaire et aussi évidemment pénal,
07:47parce que les chiffres de l'insécurité,
07:49et c'est aussi la responsabilité de Gérald Darmanin,
07:51ministre de l'Intérieur, continuent de se dégrader,
07:53et il y a beaucoup de français qui sont extrêmement inquiets
07:55de laisser leurs enfants sortir tard le soir,
07:58ou de rentrer à des heures qui sont des heures moins conventionnelles en journée,
08:01parce que la sécurité n'est plus assurée dans le pays,
08:03faute de moyens et faute d'une politique pénale qui soit réellement fermée et efficace.
08:07Jordan Bardella, vous nous confirmez que vous étiez samedi
08:09aux obsèques de Jean-Marie Le Pen à la Trinité-sur-Mer ?
08:12Oui, j'y étais, non pas d'ailleurs comme président du Rassemblement National,
08:16mais comme un ami, un ami de Marine Le Pen, un ami de la famille Le Pen.
08:20Il n'y avait pas de sens politique à votre présence ?
08:22Non, il n'y avait pas de sens politique.
08:24Vous savez, quand quelqu'un que vous aimez
08:26ou quelqu'un pour qui vous avez de l'affection et de l'amitié souffre,
08:28vous souffrez avec elle.
08:30Et c'était l'objet de ma présence aux côtés de Marine et de sa famille ce week-end en Bretagne.
08:35Qui porte l'héritage politique de Jean-Marie Le Pen aujourd'hui ? C'est vous ?
08:38Il ne s'agit pas de porter l'héritage politique.
08:41Jean-Marie Le Pen a été, avec son style et sa personnalité,
08:46un visionnaire sur bien des sujets.
08:49Et on peut ne pas aimer le personnage,
08:52on peut avoir été un adversaire de Jean-Marie Le Pen,
08:55mais il faut se rendre compte que sur la question de l'immigration,
08:57il avait peut-être tout vu avant tout le monde.
08:59Et les alertes qu'il a lancées...
09:01Vous lui en voulez à Jean-Marie Le Pen ?
09:03Non, je ne lui en veux pas.
09:05Et je pense qu'à partir du moment où une personne n'est plus là,
09:08ce n'est pas le moment pour faire de la polémique, de la politique.
09:12Etienne Gernel disait la semaine dernière ici,
09:15il a mis le sujet de l'immigration sur la place publique,
09:19sur la question du débat, mais il l'a rendu radioactif.
09:22C'est en ça que je vous demande si vous lui en voulez. Par ses excès.
09:25Jean-Marie Le Pen a eu des excès.
09:28Il a été l'artisan de polémiques,
09:31qui ont valu d'ailleurs une rupture politique avec Marine Le Pen en 2015.
09:36Mais il a toujours voulu être le porte-voix des sans-voix et des sans-grades.
09:41Et il était l'homme de son temps.
09:43Il a été pupille de la Nation.
09:45Il a souhaité s'engager dans la résistance.
09:47Cela lui a été refusé parce qu'il était mineur.
09:49Il a quitté son plus jeune mandat.
09:52Il a été plus jeune député de la 4ème République d'abord,
09:56puis de la 5ème République, plus jeune député de la 4ème.
09:59Et il a quitté son costume de député pour s'engager dans l'armée française.
10:02Donc ça correspond à une époque et c'est en somme une histoire française, Jean-Marie Le Pen.
10:07Mais politiquement, certaines déclarations ont pu troubler votre électorat et les Français.
10:10L'ouïe a lieu au premier vice-président du RN qui a dit et répété
10:13que Jean-Marie Le Pen n'était ni raciste ni antisémite la semaine dernière.
10:16Sébastien Chenu, vice-président lui aussi du RN,
10:18a salué un immense patriote, visionnaire et une incarnation du courage.
10:22Sur les 120 députés RN, 97 ont rendu hommage à Jean-Marie Le Pen.
10:25Et là du coup, on se demande si le cordon politique a vraiment été coupé. Oui ou non ?
10:29Monsieur Soto, lorsque Marine Le Pen devient présidente du RN en 2011,
10:35il y a un peu plus de 15 000 adhérents dans le parti.
10:38Nous sommes aujourd'hui 110 000 adhérents au sein du RN.
10:42Je pense qu'il y a beaucoup de partis politiques d'ailleurs qui aimeraient avoir 110 000 adhérents.
10:45Mais le parti politique a évolué, la vie politique française a évolué
10:49et le RN d'aujourd'hui n'est plus le RN d'hier,
10:54de la même manière que le parti socialiste ou la droite ne sont plus le parti socialiste ou la droite d'hier.
11:00Donc les partis politiques évoluent, il y a eu une rupture politique importante
11:04entre Marine Le Pen et Jean-Marie Le Pen en 2015.
11:07Et maintenant je pense que la famille a droit au respect de son deuil.
11:13Dernière question rapidement, on n'a pas parlé de vos résolutions pour 2025, Jordan Bardella.
11:17Est-ce que pousser Emmanuel Macron à la démission en fait partie ?
11:20Je pense qu'il n'a pas besoin de moi pour être...
11:24en tout cas celui qui a été l'artisan d'une forme de désordre institutionnel,
11:27non pas seulement depuis la dissolution mais depuis 2017.
11:31La question c'est qu'est-ce qui va rester du double mandat d'Emmanuel Macron ?
11:37Pas grand chose.
11:39Merci Jordan Bardella d'être venu.
11:40Merci à vous Monsieur Soto.

Recommandations