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Présidentielle américaines, Michelin, Auchan : Maud Bregeon, la porte-parole du gouvernement, est l'invitée de Thomas Sotto.
Regardez L'invité de RTL avec Thomas Sotto du 06 novembre 2024.

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Transcription
00:00Tout porte à croire que Trump a gagné, qu'il va retrouver la Maison-Blanche, c'est une bonne ou c'est une mauvaise nouvelle pour la France ?
00:06D'abord, permettez-moi d'attendre les résultats définitifs. Le Président de la République, le chef de l'État Emmanuel Macron
00:12aura évidemment l'occasion de s'exprimer qui que soit le vainqueur de cette élection.
00:17Moi, ce que je veux vous dire ce matin, c'est que d'une part, les États-Unis sont des alliés et le resteront.
00:24Et qu'ensuite, ça doit nous interroger, et on le dit depuis des années maintenant, sur la façon dont l'Europe se structure face aux grands enjeux mondiaux
00:34pour ne pas dépendre de grandes puissances tiers.
00:38Ça ne sera pas plus difficile d'être allié avec Donald Trump ?
00:40On a déjà travaillé avec Donald Trump, de même qu'on avait travaillé avec Kamala Harris quand elle était vice-présidente.
00:48Je pense que ça doit nous interroger, non pas sur ce que va faire les États-Unis, mais sur ce qu'est capable de faire l'Europe.
00:54Au fond, on ne peut pas choisir à la place des États-Unis, et c'est bien normal, mais ils ne doivent pas choisir à notre place.
01:01Et donc, sur un certain nombre de secteurs absolument clés, je pense à la défense, je pense à la réindustrialisation, je pense à la décarbonation,
01:10on doit prendre notre destin en main.
01:13Ça veut dire que la victoire probable de Donald Trump sonne l'urgence pour l'Europe de se réveiller, c'est ce que vous nous dites ?
01:18Sonne l'urgence pour l'Europe de continuer à se construire, mais vous savez, c'est ce que dit Emmanuel Macron depuis sept ans maintenant,
01:26et je repense notamment à ce grand discours qu'était celui de la Sorbonne en 2018.
01:32On doit agir en Européen pour ne plus dépendre des puissances tiers.
01:37Le Président de la République a été, en ce sens, la locomotive de l'Union Européenne.
01:43On a déjà de grandes avancées, et il faut qu'on continue, et je pense notamment, encore une fois, à notre défense commune, et à notre souveraineté commune.
01:53Donc, pour la France, la victoire de Donald Trump ne serait pas un problème, c'est ce que vous dites ?
01:57On aura l'occasion de revenir là-dessus, encore une fois, je ne vais pas commenter les résultats officiels...
02:02On les connaît, les résultats officiels, on le sait, il va gagner...
02:07Ça posera des enjeux. Moi, ce que je dis, c'est qu'on doit, face à cette possible victoire, encore une fois, je ne veux pas m'avancer,
02:17avoir une réponse, continuer à avoir des réponses européennes.
02:21On voit bien que, face à ces grandes puissances-là, la solution de repli nationaliste n'est pas la réponse,
02:28et que, si on veut être puissant à l'échelle mondiale, il faut qu'encore une fois, l'Europe soit grande et qu'on continue à la construire.
02:35Vous êtes inquiète ou pas ?
02:36Face aux vents contraires, et aux discours parfois anti-européens, qu'on entend de plus en plus fort depuis quelques années,
02:48eh bien, on voit que pourtant, la solution, elle est là.
02:51Vous dites que notre bouclier, c'est l'Europe ?
02:52Je dis que notre bouclier, c'est l'Europe, bien sûr, et que les grands enjeux mondiaux,
02:56et d'ailleurs, de façon, pour certains, indépendant des Etats-Unis, appellent des réponses en européen, quand on parle des sujets migratoires.
03:05C'est marrant, vous ne parlez que de l'Europe, vous ne parlez pas de la France, et quand on a un bouclier, c'est qu'il y a une menace.
03:09Vous êtes inquiète ou pas, votre région ?
03:11Parce que je n'oppose pas les deux, je considère que sur la question de l'écologie, sur la question de l'immigration, sur la question de la défense, des frontières,
03:19la réponse, elle est double.
03:21On a des réponses, évidemment, nationales, et on doit aussi avoir des réponses européennes.
03:27Quelles conséquences la victoire de Trump peut-elle avoir sur la vie politique française ?
03:30On voit que le populisme a le vent en poupe, est-ce qu'on est protégé de ça en France ?
03:33En tout cas, ça doit, je pense, comme d'autres phénomènes, nous interroger sur la crédibilité de la parole publique,
03:44sur la façon dont on parle à nos concitoyens, dont on donne le sentiment ou pas de les comprendre.
03:52La montée du populisme touche d'ailleurs l'Europe.
03:56Mais un Trump ou une Trump en France, c'est possible ou pas ? Vous le redoutez ?
04:00Moi, je ne suis pas là pour faire des projections et dire ce que je redouterais ou pas.
04:04Dans quelques années, on a un gouvernement qui est constitué depuis quelques semaines maintenant,
04:09Michel Barnier, qui est Premier ministre depuis 60 jours.
04:13Je regarde ce qu'on a réalisé depuis 60 jours, et Dieu sait que ce n'était pas évident.
04:19Donc on a, encore une fois, des enjeux, des jalons très précis qui arrivent devant nous,
04:24et en tant que porte-parole du gouvernement, c'est à ça que je m'attèle.
04:27J'ai une dernière question sur l'actualité française.
04:29On a vu les plans de licenciement massif chez Michelin et chez Auchan.
04:33Je veux savoir ce que ces groupes ont fait de l'argent public qu'on leur a donné à Michel Barnier hier à l'Assemblée.
04:39Ça veut dire quoi ? Vous pourriez leur demander de rembourser cet argent ?
04:41C'est la moindre des choses, après des années où la France, et elle a eu raison de le faire,
04:48a massivement aidé les entreprises, ce qui a permis de soutenir la croissance, ce qui a permis de soutenir l'emploi,
04:53et donc, au bout du bout, le pouvoir d'achat des gens, se tourne, lorsque c'est nécessaire, vers ces entreprises
05:00qui, lorsqu'elles prennent des décisions difficiles comme celles-ci, pour qu'elles nous expliquent ce qu'elles ont fait...
05:04Et vous pourriez leur demander de rembourser ?
05:06Moi j'estime, si vous voulez, que quand on aide massivement le secteur économique,
05:11on est en droit, lorsque le contexte devient plus difficile, d'attendre une forme de réciprocité.
05:17Et donc, ce que Michel Barnier dit est en fait du bon sens. C'est la moindre des choses.
05:25On a massivement aidé les entreprises, on a eu raison de le faire, et on attend évidemment à ce que cet argent ait été utilisé à bon escient.
05:33Il n'est pas question, aujourd'hui, de demander aux uns et aux autres de rembourser, et d'ailleurs ce n'était pas le contrat de départ, si je puis dire.
05:39Mais c'est normal qu'il y ait de la transparence, et un certain esprit d'intérêt national partagé réciproquement.

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