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Regardez L'invité de RTL avec Thomas Sotto du 11 septembre 2024.

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00:007h44 sur RTL. L'invité d'RTL ce matin, c'est la procureure de la République de Paris. Thomas, vous recevez Laure Bécuot.
00:10Bonjour et bienvenue sur RTL, Laure Bécuot, madame la procureure de Paris.
00:14Vous vous exprimez très peu dans les médias, merci donc d'avoir accepté ce matin notre invitation.
00:18Je voudrais pour commencer qu'on évote l'affaire de cette fillette de 3 ans qui, le lendemain de la rentrée des classes, a donc été violentée par son institutrice
00:26dans une école publique du 15ème arrondissement de Paris. Est-ce que vous êtes saisie de l'affaire aujourd'hui ?
00:31Alors, je vous parle non. Il est vraisemblable que cette saisie ne va intervenir puisque le parquet de Paris est compétent sur le lieu des faits,
00:39donc au sein de l'école où ceux-ci se sont déroulés. Mais cette procédure ne nous a en état pas encore été transmise.
00:45Que risque pénalement l'institutrice mise en cause ?
00:48Alors, si les faits sont avérés, confirmés, eh bien, il s'agit de faits de violence. Il conviendra d'en déterminer l'incapacité totale de travail pour cet enfant.
00:58J'ai cru comprendre que les examens médicaux étaient en cours ordonnés par le parquet de Nanterre.
01:03Et ensuite, en fonction des circonstances aggravantes, qui peuvent être plurielles dans ce dossier,
01:08eh bien les peines peuvent s'éflonner entre 3 et 7 ans d'emprisonnement et des peines d'amende.
01:15On a tous été extrêmement choqués quand on a découvert ce qui s'est passé, puisque la scène a été filmée par une mère d'élève.
01:21Est-ce qu'elle aurait dû intervenir, cette maman ?
01:23Est-ce que, quand on est confronté à une situation comme celle-là, on doit d'abord intervenir, ou on doit se dire « je filme, ça fera une preuve » ?
01:29Alors, je dirais que ça appartient au raisonnement de chacun de faire sien ce qu'il doit faire,
01:34mais c'est vrai qu'on peut être quelque peu surpris de ce fait de filmer,
01:40et de cette non-intervention, si les effets de violence tels qu'ils semblent être répercutés par les vidéos qui sont diffusées sur les réseaux sociaux sont avérés,
01:51eh bien l'intervention aurait été sans doute la meilleure des solutions.
01:56Mais encore une fois, les enquêtes sur ce type de faits qui sont rares,
02:01les plaintes de parents contre les enseignants sont très peu nombreuses...
02:06Vous n'avez pas beaucoup de dossiers comme ça sur le terrain ?
02:08Non, très peu. Eh bien, je dirais que les enquêtes sont toujours prises avec un gros niveau d'intérêt des services mobilisés,
02:17et donc des éléments de preuves qui sont recueillis dans toutes les démarches utiles.
02:22Laure Bécot, on a eu le bilan sportif des Jeux Olympiques, le bilan sécuritaire aussi,
02:26mais vous, côté justice, quel bilan vous tirez de cet été Paris 2024 ?
02:30Alors, le bilan qu'on peut en tirer, c'est que l'impact direct des Jeux Olympiques sur l'activité du Parquet de Paris a été relatif.
02:37On ne peut que s'en réjouir.
02:39Vous avez eu moins de boulot, c'est ça ce que ça veut dire ?
02:41Alors, c'est pas du tout ça, et d'ailleurs je vais tout de suite infirmer ce que vous semblez sous-entendre, non.
02:46Ce que je veux dire par là, c'est que les gardes à vue qu'on a un peu labellisés JO,
02:50soit parce qu'ils se passaient sur les sites de compétition, soit parce qu'ils auraient pu concerner des athlètes,
02:55soit parce qu'ils auraient pu concerner des touristes venus pour les JO, ont été assez peu nombreuses.
03:01C'est-à-dire que nous avons eu, par exemple, sur la première période des Jeux Olympiques,
03:05270 gardes à vue labellisés JO.
03:08Mais dans le même temps, nous avions 2300 gardes à vue.
03:12C'est-à-dire qu'en fait, l'activité du Parquet de Paris a été dense,
03:15la mobilisation des parquetiers qui avaient été mobilisés dans un nombre inégalé pour ces périodes,
03:21eh bien a été totale, et les audiences supplémentaires qui ont été créées ont été totalement également mobilisées.
03:29Ça veut dire quoi ?
03:30Ça veut dire que cette délinquance un peu spécifique qu'on aurait pu associer aux JO,
03:35je dirais par exemple la fraude au logement, la fraude aux billetteries, les agressions d'athlètes...
03:41C'est finalement assez résiduel, c'est ça ?
03:43C'est resté résiduel, mais en revanche, la présence énorme des services de police, de gendarmerie,
03:50et y compris des militaires sentinelles, il y avait 10 militaires,
03:52eh bien a entraîné un nombre d'interpellations accrus.
03:55J'ai presque envie de vous dire, il y a eu d'abord des phénomènes de dissuasion par cette présence,
04:00des forces de sécurité intérieure,
04:02mais je dirais que lorsque un délit était commis, il y avait des interpellations beaucoup plus rapprochées,
04:06des enquêtes beaucoup plus rapides, et dès lors des déferments...
04:10En fait, notre pays a besoin d'un peu plus de flics au quotidien, ça marcherait mieux.
04:12Je vous laisse faire cette déduction, mais en tout cas, pour nous,
04:15ça a effectivement entraîné des identifications d'auteurs tout à fait intensifiées.
04:20Ces jeux, on l'a un peu oublié, ont pourtant commencé avec des actes de sabotage et de vandalisme
04:23qui ont touché le réseau de la SNCF.
04:25C'était le 26 juillet, on était quelques heures avant la cérémonie d'ouverture.
04:28Où en est l'enquête dans cette affaire ?
04:30Est-ce qu'il y a eu des interpellations, des gardes à vue ?
04:32Non, il n'y a pas d'interpellations dans cette enquête,
04:37mais il y a eu des investigations qui se poursuivent avec des possibilités d'identification des auteurs.
04:42Le ministre de l'Intérieur avait très rapidement pointé l'ultra-gauche,
04:44c'est une piste privilégiée aujourd'hui ?
04:46Il n'y a pas de piste privilégiée dans ce type d'enquête.
04:51On recherche l'ensemble des points de contact et de compromissions
04:56qui nous permettraient d'identifier les auteurs.
04:58Parmi les points de contact, est-ce qu'il a pu y avoir des complicités internes à la SNCF ?
05:03En l'état de mes informations sur ce dossier, rien ne me permet de vous l'affirmer.
05:07Donc on n'en sait pas beaucoup plus sur le sabotage de la SNCF ?
05:10Je ne sais pas si on n'en sait pas beaucoup plus,
05:12en tout cas je ne peux pas vous en dire davantage.
05:14Pas d'interpellations en tout cas.
05:16Autre affaire en suspens, elle est tragique,
05:17elle concerne la traque de Mohamed Amra et de ceux qui l'ont aidé à s'évader.
05:20Ça fait pratiquement 4 mois maintenant qu'il est dans la nature.
05:23Après son évasion lors d'un transfert vers le tribunal d'Evreux,
05:26ses complices avaient alors abattu deux surveillants pénitentiaires.
05:29On nous répète que des moyens exceptionnels ont été mis en oeuvre et sont mis en oeuvre pour les retrouver,
05:34mais on en est où ?
05:35Sur cette enquête, je ne peux que confirmer l'extrême mobilisation
05:40tant des services d'enquête de toute nature,
05:43que des magistrats du parquet de Paris,
05:45que des juges d'instruction qui sont désormais...
05:47Mais pour quels résultats aujourd'hui ?
05:49Aujourd'hui, il y a une mobilisation des services
05:52qui entraîne la multiplication de ce qu'on appelle les techniques spéciales d'enquête,
05:56donc des recherches et des investigations.
05:59Mais vous comprenez bien, là encore,
06:01que comme dans tout domaine de criminalité organisée,
06:05le succès de l'enquête dépend du secret qui y est associé.
06:09Vous avez identifié les complices d'Amra ou pas ?
06:12Nous avons un certain nombre de pistes les concernant.
06:15Après, c'est la suite des investigations qui nous permettra de dire ce qu'il en est.
06:20Mais je n'ai aucun doute là-dessus,
06:22parce qu'à aucun moment, au quotidien ou hebdomadairement,
06:27des points sont faits sur ce dossier.
06:29Personne n'oublie ces deux surveillants décédés.
06:31Vous pensez que le mauvais d'Amra est toujours en France aujourd'hui ?
06:33Nous le recherchons.
06:35Et en tout cas, nous avons un certain nombre d'éléments
06:38qui nous permettront de dire que le temps joue pour nous.
06:41Le temps long de cette enquête, bien évidemment,
06:43il est peut-être peu compréhensible pour les familles des victimes,
06:46pour les surveillants victimes.
06:48À un moment ou à un autre, le temps jouera pour nous
06:50et les interpellations auront lieu.
06:52Pour vous, le mauvais d'Amra est toujours vivant ?
06:54Je n'ai pas de raison de penser qu'il ne le soit pas.
06:57Et puis dans cette actualité judiciaire chargée,
06:59il y a l'affaire Pavel Durov, du nom du patron de Télégramme,
07:02mise en examen il y a quelques jours pour ne pas avoir agi
07:04contre la diffusion de contenus criminels sur sa messagerie Télégramme.
07:09Certains ont été surpris de voir ce qui s'est passé,
07:11on n'avait jamais vu ça dans le monde entier.
07:13Qu'est-ce qui vous a poussé à passer à l'offensive comme ça,
07:16contre Télégramme et contre son patron ?
07:18Alors, cette affaire est finalement assez représentative
07:22des actions que mène la section cybercriminalité du parquet de Paris.
07:28Alors, on parle effectivement de Télégramme,
07:30mais je peux rappeler que cette section s'est aussi intéressée au site Coco.
07:34Elle s'est aussi intéressée à la messagerie cryptée Sky ECC.
07:38Coco qui a été fermée.
07:40Absolument, qu'elle a fait fermée.
07:42Et tout simplement, c'est quoi l'idée ?
07:44C'est de se dire que dans un monde que trop souvent on considère comme virtuel,
07:50la criminalité organisée se déploie.
07:53Et c'est un de ses moyens.
07:55Et c'est une prise de conscience qui a été faite judiciairement,
07:59mais qui a aussi été partagée par le législateur.
08:02Puisqu'il y a eu la création d'un nouveau délit,
08:05qui est celui d'administration d'une plateforme permettant des transactions illicites.
08:09Mais ça veut dire que concrètement, plus personne n'est protégé.
08:11Il y a du contenu illicite, on en trouve sur Twitter, qu'on appelle X aujourd'hui.
08:14Demain, si Elon Musk vient en France, vous pourriez l'interpeller ?
08:18Ce qui a fait nous intéresser à la plateforme Telegram,
08:22ça a été le fait que la section cyber a été alertée
08:26sur le fait que cette plateforme, lorsqu'elle était saisie d'un certain nombre de réquisitions,
08:31au fin d'identifier des cybercriminels,
08:34notamment des cybercriminels en matière de pédopornographie,
08:39il n'y avait pas de retour à ces réquisitions.
08:42Elle ne réagissait pas.
08:43Elle ne réagissait pas.
08:44C'est pourquoi cette plateforme a attiré l'attention de la section,
08:47et c'est pourquoi ces enquêtes ont été diligentées.
08:49Pavel Durov, il doit pointer au commissariat deux fois par semaine,
08:52le patron Telegram, il respecte son contrôle judiciaire pour l'instant ?
08:55Il est parfaitement dans la coopération judiciaire en l'état.
08:57Merci beaucoup à vous, Laure Bécaud, madame la procureure de Paris,
09:00d'être venue ce matin sur RTL et bonne journée.

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