François Bayrou souhaite rouvrir le débat sur "qu'est-ce qu'être Français ?". Marion Maréchal, députée européenne (groupe ECR, Conservateurs et réformistes européens), est l'invitée de Thomas Sotto.
Regardez L'invité de RTL avec Thomas Sotto du 10 février 2025.
Regardez L'invité de RTL avec Thomas Sotto du 10 février 2025.
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00:00RTL Matin
00:04L'invité de RTL Matin est Thomas, vous recevez aujourd'hui la députée européenne Marion Maréchal.
00:08Bonjour et bienvenue sur RTL Marion Maréchal.
00:10Vous connaissez le chat vous ?
00:12Bah non, le chat, j'en ai entendu parler.
00:14Ça ne vous disait rien ?
00:16Non, non, j'en avais entendu parler évidemment.
00:18On parle beaucoup de l'IA en ce moment, donc difficile de passer à côté.
00:20Est-ce que vous avez regardé Emmanuel Macron nous parler d'IA justement hier soir sur France 2 ?
00:23Non.
00:24Non ? Pourquoi ?
00:25Je ne sais pas, vous savez, je considère qu'aujourd'hui Emmanuel Macron est un président qui n'a plus d'avenir devant lui.
00:31Et quand je le vois faire des petites blagounettes sur Internet, sur ses réseaux sociaux, au moment où la France s'effondre sur elle-même,
00:36quand je le vois envisager d'inviter un ancien dirigeant de l'État islamique et d'Al-Qaïda sur les perrons de l'Élysée,
00:43et quand je le vois faire des vidéos pour répondre à des influenceurs sur TikTok pour la gratuité,
00:48enfin en tout cas le paiement par carte des télépéages au moment où justement, précisément, les États-Unis annoncent investir 500 milliards dans l'IA,
00:54je ne sais pas quel crédit on peut donner à sa parole encore.
00:56C'est fini Emmanuel Macron ?
00:57De fait, par les circonstances constitutionnelles.
01:00La petite vidéo dont vous parlez, il a diffusé une petite vidéo hier pour montrer justement ce qu'on pouvait faire et aussi les risques de l'IA.
01:06Vous êtes quand même un peu paradoxal parce que quand c'est Elon Musk ou Donald Trump qui fait ça,
01:10vous trouvez ça génial d'être un peu disruptif et quand c'est Emmanuel Macron, paf, vous dites c'est la honte.
01:14Ah non, je trouve qu'Emmanuel Macron dans sa communication est ridicule.
01:17Pour ceux qui auront vu cette vidéo, vous aurez l'occasion de constater qu'il, me semble-t-il, abîme la fonction présidentielle.
01:23Par ailleurs, en ce qui concerne Donald Trump et Elon Musk, de deux choses l'une.
01:27Moi, je considère qu'aujourd'hui, j'ai un certain nombre d'affinités idéologiques avec aujourd'hui ce gouvernement américain.
01:33Bon, ça ne vous aura pas échappé sur les questions de restriction de l'immigration, sur la question de lutte contre le wokisme par exemple,
01:38sur la question de lutte contre les trafiquants de drogue.
01:41Ça ne veut pas dire pour autant que je partage l'intégralité de ce qui est aujourd'hui défendu par des Américains au service des Américains
01:47et je donne la conscience que nos intérêts ne sont pas toujours convergents, notamment sur les questions économiques et commerciales, c'est évident.
01:51Vous, qui êtes patriote et nationaliste, Donald Trump, il rêve qu'une chose, c'est d'écraser les autres, à commencer par les Européens.
01:56On entendait, on parlait à 7h30, des droits de douane 25% sur l'aluminium et 25% sur l'acier.
02:01Ça va nous faire du mal, ça.
02:02Eh bien, Donald Trump, il défend les intérêts américains et l'emploi local et l'industrie locale.
02:07On ne doit pas reprocher à Donald Trump de défendre les intérêts de son pays.
02:10Ce qu'on doit reprocher, c'est aux dirigeants européens précisément de ne pas défendre les nôtres.
02:13Et pourquoi nous sommes si angoissés à l'idée d'avoir amené cette guerre commerciale
02:16et angoissés à l'idée de ce rapport de force ?
02:18C'est parce que c'est vrai que nous avons des boulets au pied.
02:20Et que nous organisons, finalement, notre manque de compétitivité par des normes extrêmement nombreuses et coûteuses,
02:26par une fiscalité en France extrêmement lourde, par des contraintes diverses et variées,
02:32notamment sur les questions énergétiques, avec un système européen du prix de l'énergie qui se fait en notre défaveur.
02:38Et tout ça fait qu'en effet, nous sommes aujourd'hui très affaiblis dans le cadre de ce rapport de force.
02:42Mais à nous d'en tirer les conséquences, nous sommes dos au mur.
02:44Précisément, utilisons cette aubaine de l'arrivée de Donald Trump pour renouer avec la puissance et l'indépendance.
02:49Vous parlez de fiscalité. Il aurait fallu censurer le gouvernement Bayrou ou pas ?
02:53Il aurait fallu le faire tomber, ce gouvernement ?
02:55Déjà, je ne vais pas vous dire que je suis ravie à l'idée du vote de ce budget, qui m'apparaît très insatisfait.
03:00Personne ne l'est. Même le Premier ministre n'est pas ravi de ce budget.
03:02Très bien. Mais enfin, c'est regrettable pour quelqu'un qui était à la manœuvre
03:06et qui aurait pu, me semble-t-il, davantage orienter ce budget vers des économies dans les dépenses de l'État
03:12et le train de vie de l'État, plutôt que d'augmenter la fiscalité encore sur les entreprises
03:16qui sont déjà, dans les tribunaux de commerce, totalement laminées, avec un taux de chômage qui est en train d'exploser.
03:21Il a fait le choix de faire reposer ce gouvernement sur les socialistes.
03:25Donc, mécaniquement, il ne fallait pas s'attendre à ce que les économies majeures soient faites.
03:29Maintenant, la situation est ce qu'elle est.
03:31La situation, c'est que nous n'avons pas de majorité à l'Assemblée nationale.
03:34C'est que nous ne pouvons pas dissoudre avant septembre prochain.
03:37Donc, nous avons intérêt, en tout cas à court terme, à une relative stabilité,
03:42même si, évidemment, ça ne nous empêche pas d'être résolument hostiles au budget tel qu'il a été voté.
03:45Marion Maréchal, droit du sol, fin de vie, retraite, financement du système social, scrutin proportionnel.
03:50Depuis quelques jours, c'est un peu le concours lépine du référendum,
03:53puisqu'Emmanuel Macron semble décider à utiliser cette arme pour consulter les Français.
03:57Et vous, quelles questions aimeriez-vous que le chef de l'État leur pose ?
04:00De nombreuses, mais j'ai envie de vous dire, avant de vous répondre en détail,
04:04qu'il y a, selon moi, un sujet de fond qui devra être abordé d'ici 2027
04:08et qui, probablement, ne pourra pas être traité en amont,
04:10mais qui, je crois, doit être posé,
04:12qui est aujourd'hui le fait que les Français, comme l'Assemblée nationale d'ailleurs,
04:15n'ont plus la main sur la décision concernant la politique migratoire.
04:18C'est-à-dire qu'aujourd'hui, la politique migratoire dans notre pays,
04:20elle est faite par un homme, un socialiste qui s'appelle Laurent Fabius,
04:22qui est le président du Conseil constitutionnel,
04:24et qui, probablement, est remplacé par un autre socialiste,
04:29qui est Richard Ferrand.
04:31C'est un bon candidat pour la présidence du Conseil constitutionnel ?
04:34C'est un choix, évidemment, très politique, c'est un proche d'Emmanuel Macron,
04:37qui aura, j'imagine, comme mandat premier de mettre des croches-pattes
04:39à celui qui, demain, obtiendra une accession à l'Élysée.
04:43Mais ce qui m'inquiète, si vous voulez, là-dedans...
04:45Il n'est pas légitime pour vous, Richard Ferrand, à ce poste ?
04:47Non, je pense qu'aujourd'hui, il y a une nécessité, précisément, j'y viens,
04:50de dépolitiser le Conseil constitutionnel.
04:51C'est-à-dire qu'aujourd'hui, quand on a un Conseil constitutionnel
04:53qui explique aux Français qu'ils ne peuvent pas faire de référendum sur l'immigration,
04:56qu'ils ne peuvent pas faire de référendum sur le droit du sol,
04:58qu'ils ne peuvent pas mettre en place la préférence nationale,
05:00qu'ils censurent pas moins de 32 dispositions de la dernière loi immigration
05:03sous des prétextes objectivement et juridiquement fallacieux,
05:06on a un problème.
05:07Et donc, je crois que ce vers quoi il faut s'engager,
05:09c'est une réforme constitutionnelle qui devra remettre en cause
05:12le système de composition, de nomination et de compétence du Conseil constitutionnel.
05:16Mais il faut une majorité des deux tiers du Parlement.
05:18Absolument, vous avez raison.
05:20C'est pour ça que ça doit, me semble-t-il, être lancé dans le débat aujourd'hui
05:22pour advenir demain.
05:23Parce qu'il n'y aura pas de véritable changement sur les questions migratoires
05:27tant que nous n'aurons pas résolu ce problème.
05:29Or, c'est un sujet central, majeur.
05:31Le phénomène n'a jamais été aussi massif qu'aujourd'hui.
05:33Vous le savez, il n'y a jamais eu autant d'entrées, près de 500 000 par an.
05:37C'est l'équivalent de la ville de Toulouse qui rentre chaque année en France.
05:39Et il n'y a jamais eu aussi peu de naissances dans notre pays.
05:42Donc quand on parle de submersion, ça n'est pas un sentiment,
05:45comme le dit François Véroux, c'est une réalité statistique.
05:48Et le débat actuel sur le droit du sol, est-ce qu'il sert à quelque chose ou pas ?
05:52Il sert évidemment à quelque chose, d'autant plus que vous avez face à vous
05:55quelqu'un qui est pour sa suppression complète et intégrale
05:57sur l'ensemble des territoires français.
05:59Mais en tout cas, ce qui est sûr, c'est qu'il y a quelque chose de très intéressant
06:01qui s'est passé jeudi dernier à l'Assemblée Nationale.
06:03Car pour la première fois, une majorité s'est constituée,
06:05allant des Républicains jusqu'à la coalition RN Identité Liberté,
06:10qui est notre parti, et UDR d'Éric Ciotti,
06:13permettant la restriction du droit du sol à Mayotte.
06:15Et c'est une, j'ai envie de dire, et pas seulement d'ailleurs,
06:18parce qu'on a vu qu'une partie même des macronistes avait voté pour.
06:21Et à certains égards, j'en suis heureuse,
06:23puisque moi, c'est un des modèles que je défends de coalition.
06:25Celui qu'on retrouve en Italie, porté par Giorgia Meloni,
06:29qui est l'union finalement qui va d'une partie du centre droit
06:32jusqu'au camp national, et il me semble-t-il
06:34qu'on devrait s'en inspirer pour les années à venir.
06:36Sur Mayotte, si vous étiez au pouvoir, est-ce que vous vous poseriez la question
06:40de garder ce département au sein de la République ?
06:42Ah non, bien sûr, c'est un département français,
06:44il ne s'agit en aucun cas d'abandonner ce département.
06:47Il ne faut pas lâcher Mayotte ?
06:48Non, bien sûr, déjà parce que les maorais veulent rester français,
06:51c'est la première des choses.
06:52La deuxième chose, c'est que c'est un territoire
06:54qui aujourd'hui pourrait être stratégique pour la France,
06:57au regard de son positionnement, évidemment, géographique,
07:00des ressources qu'il pourrait nous apporter,
07:02notamment océanique.
07:04Malheureusement, c'est un territoire sur lequel
07:06la République, depuis bien longtemps, n'investit plus
07:08et ne veut plus faire, malheureusement,
07:11de ce territoire et de ses atouts, un enjeu stratégique.
07:14Mario Maréchal, il paraît que vous regardez vers la mairie de Paris
07:17pour l'année prochaine, est-ce que c'est vrai ?
07:18Est-ce que vous êtes potentiellement candidate à la mairie de Paris ?
07:20Je pense qu'aujourd'hui, beaucoup regardent vers la mairie de Paris
07:23pour une raison simple, c'est que notre capitale,
07:25c'est une ville qui a beaucoup souffert des années Hidalgo,
07:28dont la seule perspective aujourd'hui semble être
07:30le débat sur l'installation des camps de migrants
07:32et les pistes cyclables.
07:33Donc là, vous n'avez pas répondu, mais vous commencez la campagne.
07:35Non, non, je vous réponds très simplement.
07:37C'est une élection, évidemment, que je regarde de près.
07:40Je suis allée soutenir deux candidats, vous savez,
07:42de la coalition du camp national qui sont passés au second tour
07:44lors des dernières législatives.
07:45Donc c'est inédit, pour la première fois, le camp national peut obtenir des élus.
07:48Vous aimeriez faire liste commune avec le Rennes ou pas ?
07:50Je vous le dis très simplement, de toute façon,
07:52quelle que soit la configuration, il faudra qu'il y ait une liste commune
07:55pour espérer faire quelque chose.
07:56Mais je note d'ailleurs qu'aux élections européennes,
07:58quand on cumule les voix de la liste de Jordane Bardella,
08:00de la liste que j'ai portée et de celle même de François-Xavier Bellamy,
08:03on arrive à 25%.
08:04Donc il peut se passer quelque chose.
08:06Maintenant, il est beaucoup trop tôt pour vous dire aujourd'hui
08:08quel est le rôle personnel que je pourrais jouer dans cette élection.
08:10Mais vous n'excluez rien ?
08:11Je regarde avec attention.
08:13Et pour la présidentielle de 2027,
08:15qu'est-ce qui va se passer si dans quelques semaines,
08:17le 31 mars, Marine Le Pen est déclarée inéligible ?
08:19Ça sera qui, la voix de recours ?
08:21Écoutez, pour l'instant, je me refuse à envisager cette hypothèse.
08:24C'est une hypothèse qui...
08:26Elle serait un tel scandale démocratique,
08:29objectivement, qu'avant de penser qui peut remplacer qui
08:33et qui peut aller où...
08:34Ça pourrait être vous ?
08:35Non mais moi, écoutez, je ne suis pas du tout aujourd'hui
08:37dans une démarche présidentielle.
08:38Je suis dans une logique déjà de construire une coalition efficace,
08:42je l'ai toujours dit, avec notre mouvement Identité-Liberté,
08:44en alliance d'ailleurs avec le Rassemblement National,
08:47avec l'UDR d'Éric Ciotti,
08:48et plus largement avec, je l'espère un jour,
08:50une partie des Républicains, une partie du centre droit,
08:52même issus, pourquoi pas, des macronistes.
08:54Je l'ai dit, c'est un modèle auquel je crois
08:56et qui fonctionne en Italie,
08:57qui devrait être une source d'inspiration par son efficacité.
09:00Donc commençons déjà par réaliser cette construction de coalition
09:04avant de savoir qui pourrait apporter cela.
09:06Mais je l'ai dit d'ores et déjà,
09:07j'ai annoncé que je soutiendrai Marine Le Pen.
09:10Donc j'espère que cette configuration ne sera pas amenée à changer.
09:13Vous ne soutiendrez pas Cyril Hanouna éventuellement ?
09:15Si on en croit l'hebdomadaire Marianne,
09:17il se préparerait, il prendrait la température très sérieusement.
09:19C'est une enquête qui a été réalisée par l'hebdomadaire.
09:21J'ai beaucoup de sympathie pour Cyril Hanouna,
09:23mais mon soutien n'est pas à l'ordre du jour.
09:25A l'ordre du jour.
09:26Dernière question, Marie-Maréchal,
09:27la tombe de votre grand-père Jean-Marie Le Pen
09:29a été profanée quelques jours après ses obsèques.
09:31Savez-vous qui est derrière cette profamation
09:33et est-ce que vous avez porté plainte ?
09:34Oui, évidemment, une plainte a été lancée.
09:36Nous n'en savons rien,
09:38mais enfin, on imagine bien qu'il s'agit là d'un militantisme
09:41probablement d'extrême-gauche,
09:43du même ordre que ceux qui s'amusaient à lancer des feux d'artifice
09:46et à boire le champagne sur la tombe fraîche, en effet, de Jean-Marie Le Pen.
09:49Je pense que ça en dit long sur la décivilisation
09:52d'une partie aujourd'hui de ce peuple d'extrême-gauche,
09:55qui d'ailleurs a des accointances douteuses,
09:58avec même une tendance islamiste.
10:00On constate, ce sont les mêmes qui, de manière générale,
10:02ont fêté le 7 octobre, qui dansaient ce soir-là.
10:05Et je constate que même sur la place de la République,
10:07j'ai vu des tags disant
10:09« Lapidation pour Marine et Marion »,
10:11donc je vois qu'ils vont jusqu'à reprendre même leur rhétorique.
10:14Même si rien ne dit qu'aujourd'hui,
10:15ce sont les mêmes qui ont profané la tombe de Jean-Marie Le Pen.
10:17L'avenir le dira, mais enfin, tout indique cela.
10:19Merci Marie-Anne Maréchal.