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Au lendemain des élections européennes, Sébastien Chenu, vice président du Rassemblement National, réagit dans RTL Matin.
Regardez L'invité de RTL avec Amandine Bégot du 10 juin 2024

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Transcription
00:00 (Générique)
00:03 RTL 7h43, Mandine Bégaud, vous recevez donc ce matin le vice-président du Rassemblement National,
00:08 vice-président de l'Assemblée Nationale, Sébastien Chenu.
00:11 Sébastien Chenu, ça fait des mois, je le disais, que vous réclamiez cette dissolution.
00:15 Est-ce que finalement ce matin, ce n'est pas le plus dur qui commence ?
00:18 Vous savez, nous on n'a pas peur du choix des Français.
00:21 On est amené depuis longtemps à faire des campagnes électorales, à assumer nos positions.
00:27 On nous fait rarement de cadeaux, c'est le moins qu'on puisse dire.
00:30 Donc oui, c'est jamais un cadeau, une élection.
00:33 Et dans ces conditions-là, ça ne l'est pas, mais l'important, c'est peut-être le cap que l'on fixe,
00:38 les objectifs que l'on se fixe et qu'on fixe aux Français.
00:41 Mais vous pensiez que ce serait si rapide ? Marine Le Pen était à votre place vendredi matin,
00:44 et quand je lui posais la question de cette dissolution, elle me disait "non mais ça peut attendre septembre".
00:49 Vous pensiez qu'on revoterait dès le 30 juin ?
00:51 Non mais nous savions que Emmanuel Macron avait la possibilité,
00:54 il pouvait appuyer sur le bouton quand il le voulait.
00:56 Nous ne pensions pas forcément que ce serait immédiatement après l'élection européenne,
00:59 même si nous le souhaitions, nous le réclamions, mais nous l'avions anticipé,
01:02 puisque nous sommes prêts, préparés, nos candidats, notre matériel de campagne,
01:06 nous avions pris de l'avance, donc c'est qu'on avait anticipé le fait qu'il puisse appuyer sur le bouton.
01:11 Il le fait aujourd'hui, et je pense que c'est très bien.
01:14 Il ne faut pas perdre de temps, notre pays a assez perdu de temps.
01:17 Nous sommes prêts, ça veut dire que vous avez vos 577 candidats dans les 577 circonscriptions ?
01:23 D'ici la fin de la semaine, ils seront tous investis,
01:25 mais nous en avons une grande partie qui hier soir ont déjà été pré-investis,
01:30 un petit peu de formalisme dans tout ça,
01:32 mais évidemment ce sont des hommes et des femmes aguerris,
01:34 qui savent non seulement faire des campagnes électorales,
01:36 mais qui souvent assument ou ont déjà assumé des responsabilités,
01:40 donc pas de doute là-dessus, nous savons sélectionner des candidats,
01:43 et bien entendu nous serons au rendez-vous dans toutes les circonscriptions.
01:46 Donc ça veut dire un candidat RN dans chaque circonscription ?
01:49 Alors un candidat RN ou qui adhérera à la plateforme de proposition que nous sommes en train de structurer.
01:55 Ça veut dire quoi ? Que vous tendez la main à d'autres ?
01:57 Ça veut dire que pour une élection, il faut des candidats,
02:00 il faut aussi un programme, à minima, une plateforme,
02:03 et nous dirons quelque part, qui a envie de souscrire à cette plateforme est le bienvenu,
02:09 et qui a envie de souscrire à cette plateforme peut candidater avec nous,
02:13 même s'il n'est pas du Rassemblement National.
02:16 Donc cette offre politique, car c'est une offre politique qu'on fait aux Français,
02:19 mais elle se fait aussi aux hommes et aux femmes qui, sans être au Rassemblement National,
02:23 venant des LR, de la gauche patriote, peut-être parfois de chez Zemmour, etc.,
02:28 peuvent se retrouver dans ce que nous proposons.
02:30 Nous sommes la principale...
02:31 - NUPES de la droite ?
02:32 - Vu le résultat de la NUPES et la façon dont ça s'organise chez eux,
02:36 et la dépendance qu'ils ont à des mouvements comme LFI,
02:40 que je qualifierais d'antisémite,
02:41 je n'ai pas du tout envie de me projeter ou de me comparer à ce genre de structure.
02:45 Nous avons une plateforme électorale qui permettra d'être le ciment
02:50 des hommes et des femmes qui, demain, concourront à redresser le pays.
02:52 - Mais ça veut dire que vous tendez la main, ce matin, à reconquête,
02:57 le parti d'Éric Zemmour ?
02:58 Si Éric Zemmour, demain, est candidat sous la bannière RN, c'est quoi ?
03:01 - Non, ce n'est pas une alliance de partis.
03:03 On n'est pas du tout...
03:04 Vous savez, je vois la majorité d'un côté totalement fébrile,
03:07 qui dit "Ah mais nous, peut-être qu'on pourrait faire des alliances avec les LR,
03:10 peut-être qu'on pourrait faire des alliances de... "
03:11 De l'autre côté, Stéphane Sejourné disait "avec les écologistes".
03:13 Enfin bon, tout est bon pour essayer de sauver sa place.
03:16 Nous, on veut changer les choses.
03:17 Donc, notre offre politique, c'est une offre politique,
03:20 elle s'adresse à tout le monde, en dehors des partis politiques.
03:23 - Donc c'est au cas par cas ?
03:25 - Il ne nous a pas échappé que, tant chez Reconquête,
03:27 qu'au Républicain, qu'à gauche,
03:29 ces partis politiques sont, aujourd'hui, fracturés
03:33 par des choix stratégiques très différents.
03:35 - Ça va donc être au cas par cas ?
03:36 - C'est au cas par cas des candidats qui souscriront à notre offre politique,
03:40 qui ne feront pas forcément partie du Rassemblement National,
03:43 et puis, bien entendu, une grande part viendront des rangs du RN,
03:46 et qui seront destinés à former la majorité de demain.
03:49 Et ça peut aller très loin.
03:50 On peut avoir des gens qui ont fait d'autres choix politiques,
03:53 qui ont soutenu les LR,
03:55 qui pourraient avoir soutenu Emmanuel Macron dans le passé,
03:57 avoir été de gauche, ou avoir soutenu la gauche,
04:00 mais qui se retrouvent sur nos propositions.
04:02 Oui, bien sûr, ils sont les bienvenus.
04:03 - Le patron des LR, Éric Ciotti, a été assez clair hier soir.
04:06 "Je suis dans l'opposition, dit-il, plus que jamais,
04:08 jamais je ne m'associerai à la majorité présidentielle."
04:11 Est-ce que ce n'est pas l'occasion de faire cette fameuse union des droites,
04:14 de lui dire...
04:15 - Non mais c'est trop restrictif, l'union des droites.
04:17 Pourquoi l'union des droites ?
04:18 Pourquoi juste les droites ?
04:19 Je veux dire, moi, dans ma circonscription,
04:21 je suis désolé de parler de moi,
04:22 et je salue, et même j'embrasse les électeurs
04:24 qui nous ont donné près de 55% à l'analyse de Jordan Bardella, à Denain.
04:28 C'est une circonscription dans laquelle la majorité des villes
04:31 sont tenues par l'EPC ou le PS.
04:33 Donc, il y a beaucoup de gens qui votent aussi à gauche,
04:35 mais qui, dans les scrutins nationaux,
04:37 se retrouvent dans ce que nous proposons.
04:39 Donc, notre offre, elle dépasse les droites, c'est trop restrictif.
04:41 - Donc, il n'y aura pas d'accord de parti, ça c'est sûr.
04:43 - Non, non, non, pas de tambour, pas de petite cuisine électorale,
04:47 une offre politique, un programme, des propositions
04:50 sur lesquelles les Français pourront se prononcer très clairement.
04:53 - Ça peut suffire, très clairement, à faire une majorité 32%.
04:56 C'est un score important, celui des européennes,
04:59 même si le mode de scrutin, bien sûr, est différent,
05:02 puisqu'on est sur un scrutin à deux tours,
05:04 avec des listes dans chaque circonscription.
05:06 Vous pensez, malgré tout, que c'est possible
05:08 d'avoir une majorité, une majorité absolue ?
05:10 - C'est possible, beaucoup de Français le souhaitent,
05:13 et nous pensons qu'effectivement, nous pouvons constituer
05:16 autour du Premier ministre qui serait Jordan Bardella,
05:18 là encore, on l'a annoncé il y a longtemps.
05:20 Moi, je me souviens, quand on annonçait
05:22 qu'on demanderait la dissolution et que Jordan Bardella
05:24 serait notre candidat pour Matignon,
05:26 on nous riait au nez.
05:28 Enfin, tout de même, vous demandez des choses qui sont irréalistes.
05:30 Regardez, Éric Zemmour avait été le premier à le faire,
05:32 la gauche nous riait au nez.
05:34 Eh bien non, la dissolution est donc actée.
05:37 Jordan Bardella est notre candidat pour aller à Matignon.
05:40 - C'est lui qui ira à Matignon, c'est le R.N. majoritaire, vous le confirmez ?
05:43 - Nous, on l'a annoncé aussi, nous on est des gens assez simples.
05:45 On dit les choses qu'on veut faire, on fait les choses qu'on a annoncées.
05:48 Donc, voilà, il suffit d'écouter ce que nous proposons.
05:51 En général, on est assez raccord avec notre parole publique.
05:53 - Il sera candidat pour ces législatives, Jordan Bardella ?
05:56 - Il a été hier candidat dans les 577 circonscriptions.
05:59 Je ne crois pas que son rôle, ce soit d'aller se poser,
06:01 comme là, en trois semaines, dans une circonscription
06:03 et d'aller poser ses bagages.
06:04 Il a été élu hier député européen.
06:06 - Il pourrait prendre le risque d'aller, je ne sais pas, à Saint-Denis,
06:08 qui est sa circonscription.
06:10 - Oui, d'accord, il pourrait aller aussi, là où on fait 2% pour dire...
06:13 Non mais, écoutez, Jordan Bardella était candidat...
06:15 - S'il veut être Premier ministre, il faut peut-être se mouiller un peu, non ?
06:17 - Mais Jordan Bardella était en tête hier, dans, je crois, à part Paris,
06:20 enfin Paris-Ville de France. - Paris et Lyon, sinon...
06:22 - Voilà, il a été en tête dans toutes les circonscriptions
06:25 et dans tous les départements et régions de France,
06:27 en dehors de Paris et des grandes villes que nous venons de citer.
06:31 Donc, quelque part, il a déjà l'onction populaire,
06:36 mais il mènera la campagne, évidemment, c'est lui qui va la mener.
06:39 - On peut mener la campagne sans être soi-même candidat ?
06:41 - Il vient d'être élu député européen.
06:43 Avouez que si on disait "Jordan Bardella abandonne le Parlement européen immédiatement
06:47 pour trouver une circonscription et se faire parachuter quelque part",
06:51 tout le monde trouverait ça bizarre.
06:52 Nous, on est clair, Jordan Bardella a été élu député européen,
06:54 il mène la campagne pour aller à Matignon, des 577 candidats,
06:58 de ce qui sera, je l'espère, la plus large union nationale possible.
07:01 - Le président de la République, Emmanuel Macron, a posté un message ce matin sur Xlex Twitter.
07:07 "J'ai confiance, dit-il, en la capacité du peuple français à faire le choix le plus juste pour lui-même
07:11 et pour les générations futures.
07:13 Ma seule ambition est d'être utile à notre pays que j'aime tant."
07:17 - Oui, ça laisse un peu songeur.
07:21 Emmanuel Macron a beaucoup abîmé le pays, mais c'est un désaveu pour lui.
07:25 Donc, que voulez-vous que je vous dise ?
07:28 Qu'il serve le pays, c'est normal quand on est président de la République d'imaginer servir son pays.
07:32 Je pense que les français aspirent à autre chose.
07:34 Au bout de 7 ans de macronisme, les français ont vu l'échec et ont d'autres espoirs.
07:40 Moi, je crois qu'on suscite un espoir.
07:42 La candidature des députés Rassemblement national, Jordan Bardella à Matignon, Marine Le Pen,
07:46 plus tard, parce que c'est une première étape que nous destinons à présider notre pays,
07:51 ça suscite un espoir.
07:53 Il y a beaucoup de français qui se disent "ça pourrait être mieux si on faisait autrement".
07:56 C'est ce que nous proposons.
07:57 - 3 semaines de campagne, est-ce que Marine Le Pen débattra avec Emmanuel Macron ?
08:01 On se souvient qu'elle avait mis dans la balance la dissolution.
08:03 C'est fait ?
08:04 - Ecoutez, vous voyez, nous n'avons pas réfléchi à ça.
08:07 Je me garde bien de parler à la place de Marine Le Pen.
08:09 On verra ce que souhaite faire Emmanuel Macron.
08:11 - Mais d'après vous, vous avez bien une petite conviction quand même.
08:14 - Mais nous, on n'est pas des gens qui...
08:15 - Vous, vous, Sébastien Chenu, pas vous le RN.
08:17 - Ah oui, mais on n'est pas des gens qui refusons ni le débat, ni la prise de risque.
08:22 Donc, a priori, quand il s'agit de...
08:24 - Ça risque quand même d'être un référendum pour ou contre le RN, cette élection ?
08:28 - Surtout pour ou contre Emmanuel Macron, je crois.
08:29 Stop ou encore.
08:30 Parce que pour l'instant, c'est un peu...
08:32 Sauf qu'il peut, dans la majorité.
08:34 Moi, je crois que c'est l'inverse qui est en train de se passer.
08:36 C'est pour ou contre Emmanuel Macron.
08:38 Est-ce que vous voulez encore d'Emmanuel Macron et son plan de réforme de l'assurance chômage ?
08:43 Est-ce que vous voulez la désindexation des retraites ?
08:45 Enfin, tout ce qu'il a prévu de faire après le scrutin européen
08:49 et qu'il est aujourd'hui empêché de faire, heureusement.
08:51 - Merci beaucoup Sébastien Chenu.
08:53 Et effectivement, on va avoir le temps de détailler les programmes de chacun.
08:56 30 juin donc pour le premier tour, 7 juillet pour le second.

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