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La Présidente de l'Assemblée Nationale et députée des Yvelines répond aux questions de Amandine Bégot dans RTL Matin.
Regardez L'invité de RTL du 03 octobre 2023 avec Amandine Bégot.

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Transcription
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00:02 RTL matin
00:06 RTL 7h45, excellente journée à vous tous qui nous écoutez. Maudine Bégaud vous recevez donc ce matin la présidente de l'Assemblée nationale
00:13 Yael Broun-Pivet.
00:14 Yael Broun-Pivet, je voulais qu'on commence avec l'exode massif de ces dizaines de milliers d'arméniens contraints de fuir le haut carabar après l'offensive
00:20 de la Zaire-Pajeon sur la région. La ministre des affaires étrangères Catherine Colonna se rend sur place aujourd'hui.
00:26 Vous avez vous-même rencontré vos homologues la semaine dernière. Est-ce qu'il n'est pas temps de durcir le ton, de prendre des sanctions
00:33 contre la Zaire-Pajeon ? Il est clairement le temps de durcir le ton et c'est ce qu'on fait, c'est ce que fait la France
00:38 par l'intermédiaire de sa ministre des affaires étrangères
00:40 via notamment cette convocation de la réunion du conseil de sécurité à l'ONU,
00:45 via les parlementaires et c'est ce que j'ai fait lorsque j'ai rencontré mes homologues.
00:49 On ne peut pas laisser passer, on ne peut pas laisser faire et donc il faut regarder toutes les
00:54 éventualités, toutes les possibilités qui s'offrent à nous pour
00:57 calmer le jeu, faire en sorte que la paix revienne et que l'Arménie soit sécurisée dans ses frontières.
01:04 Des sanctions économiques ? Il faut aller jusque là, c'est ce que réclament par exemple plusieurs élus de gauche et de droite d'ailleurs qui ont signé
01:10 une tribune dans le monde,
01:12 des maires notamment. "Nous refusons de chauffer les logements et les bâtiments publics de nos villes au prix du sang de populations civiles
01:18 abandonnées", écrivent-ils. Il faut rappeler que 7% du gaz aujourd'hui
01:22 importé par l'Union Européenne vient d'Azerbaïdjan
01:24 et ça a doublé ces derniers mois après l'arrêt de livraison du gaz russe. C'est la question des sanctions
01:31 économiques et vous avez raison de le souligner, c'est une grande dépendance encore de l'Europe au gaz azéri.
01:37 Et puis c'est aussi des sanctions qui pourraient être des sanctions personnelles,
01:41 qui pourraient viser directement la famille Alief.
01:45 Moi ce que je crois en tout cas c'est qu'il ne faut pas laisser faire et il faut utiliser toutes les
01:50 armes que nous avons à notre disposition
01:52 pour marquer la limite de ce qui est en train de se passer et c'est à dire préserver l'intégrité
01:58 arménienne. Moi je crois qu'il faut qu'on se pose collectivement la question, il faut qu'on se pose collectivement la question en tout cas ce qui
02:05 est certain c'est que
02:06 on ne peut pas laisser faire pour préserver cet approvisionnement en gaz.
02:10 - Quand vous entendez Olivier Véran, le porte-parole du gouvernement, qui refuse ce week-end de parler d'épuration
02:15 ethnique, ça vous choque ?
02:18 - En tout cas moi ça n'est pas ce que je vois. Moi ce que je vois c'est effectivement une poche
02:23 qui est le haut carabar, qui vient d'être en quelques jours
02:27 vidée de l'intégralité de ses habitants, de l'intégralité de ses habitants, qui viennent de tout perdre en quelques heures leur maison, leur histoire,
02:35 l'endroit où ils sont nés et donc si ça ce n'est pas une
02:39 épuration ethnique je ne sais pas ce que c'est. - On est un peu mou, un peu lâche ?
02:43 - On n'est jamais mou, on n'est jamais lâche mais on n'est pas tout seul et en tout cas ce qui est sûr et c'est ce
02:48 que nous disent les Arméniens et moi je me suis rendue également en Arménie l'année dernière, en janvier de cette année,
02:54 c'est qu'ils comptent beaucoup sur nous. Nous sommes les grands amis de l'Arménie et donc
02:59 - Mais ce n'est pas ces amis, on ne les abandonne pas normalement.
03:01 - Justement, nous devons être à la hauteur de leurs attentes et ne pas les abandonner et c'est ce que nous faisons.
03:05 Et c'est pour ça que la ministre des affaires étrangères est sur place aujourd'hui.
03:09 - Yael Brune-Pivet, vous réunissez demain le bureau politique de l'Assemblée pour évoquer une éventuelle réforme des questions au gouvernement.
03:14 Les QAV, ces séances qui ont lieu chaque mercredi, pourquoi est-ce que vous voulez changer ?
03:20 - En fait depuis un an que je préside l'Assemblée nationale, mon objectif c'est de faire en sorte que l'Assemblée nationale
03:26 retrouve pleinement sa place dans la vie démocratique de notre pays. J'ai mené une grosse politique d'ouverture aux citoyens à l'Assemblée nationale
03:33 en notamment doublant le nombre de visiteurs pour que les français se réapproprient l'institution.
03:39 Mais je pense maintenant que le temps est venu de réformer l'Assemblée dans son fonctionnement même et les questions au gouvernement
03:44 sont un élément essentiel du contrôle de l'Assemblée nationale sur le gouvernement
03:49 mais qui au fil du temps avec les différentes réformes a perdu de son intérêt et donc a perdu de son efficacité.
03:56 Et donc moi ce que je souhaite c'est
03:58 renforcer l'efficacité de ces questions au gouvernement pour permettre un meilleur contrôle de l'Assemblée nationale sur le gouvernement.
04:05 Alors plusieurs possibilités sont sur la table, questions plus courtes,
04:09 revenir à deux séances, puisqu'avant nous étions à deux séances, aujourd'hui nous sommes passés à une séance de questions.
04:15 C'est trop dix heures, certains membres du gouvernement de séance.
04:17 De l'avis général elle est trop longue cette séance puisqu'elle dure un peu plus de deux heures et en fait
04:23 pour moi je suis au perchoir, ce que je vois c'est que je perds 50% de tout.
04:27 Je perds 50% de députés au bout de la première heure, je perds 50% de membres du gouvernement ce qui est quand même embêtant,
04:33 ce sont les questions au gouvernement et je sais qu'on perd 50% de français.
04:38 Mais il ne faudrait pas tout simplement...
04:40 ... ces questions au gouvernement. Donc ça pose question parce qu'elle ne remplissent clairement pas l'objectif qui est de contrôler l'action du gouvernement.
04:46 Mais est-ce qu'il ne faudrait tout simplement pas obliger et les membres du gouvernement et les députés à siéger à ce moment-là ?
04:52 Enfin ça paraît...
04:53 Comment j'oblige ?
04:54 Je ne sais pas, je vous pose la question.
04:55 Je mets les gardes républicains devant la porte de l'hémicycle pour empêcher de sortir.
04:59 Non, soyons sérieux, il faut réformer au fond pour que justement les personnes, que ce soit les députés, le gouvernement ou les français,
05:07 aient envie de regarder cette séance de questions et donc regardons ensemble.
05:12 Moi je ne sais pas si j'arriverai à les réformer, mais en tout cas j'essaye et c'est la raison pour laquelle j'ai réuni les présidents de groupe pour ce faire.
05:19 Et j'ai plein d'autres sujets à leur soumettre parce que j'ai l'intention de vraiment transformer l'institution Assemblée Nationale pendant mon mandat.
05:25 Vous avez répété ce week-end que vous ne voterez jamais aucun texte, aucun amendement du Rassemblement National.
05:30 Est-ce que ça veut dire que vous faites partie de ceux qui ne voteront pas la proposition de loi du RN qui prévoit de reconnaître les femmes souffrant d'endométriose en affection longue durée ?
05:39 Je vous pose la question parce que c'est un sujet transpartisan qui concerne de très nombreuses femmes, une femme sur dix.
05:45 Oui, deux millions de femmes.
05:46 Et les associations s'inquiètent de voir qu'elles sont un peu victimes d'une politique politicienne, de combats politiques.
05:53 C'est un peu ça. C'est un peu ça et c'est dommage. Et en fait, ça n'est pas de notre fait puisque les niches parlementaires sont les jours où les groupes politiques peuvent mettre justement des sujets très politiques sur la table.
06:10 Moi ce qui m'importe, ce sont les femmes qui souffrent d'endométriose. Moi c'est ça mon sujet.
06:14 Pourquoi est-ce que Renaud Sanchet ne voterait pas ça ?
06:16 C'est pour la santé des femmes et donc c'est ce que l'on fait, ce que le gouvernement fait. Et le gouvernement n'a pas attendu que le Rassemblement National inscrive un texte de loi à l'Assemblée Nationale pour agir sur l'endométriose.
06:28 C'est des investissements sur la recherche, sur la prévention, sur la détection, sur l'accompagnement des femmes.
06:33 Sauf que sur le fond, l'idée n'est pas mauvaise. Si ce n'était pas le RN qui l'avait proposé.
06:37 Je suis complètement convaincue que ce soit une bonne idée de considérer que par principe une femme qui est victime d'endométriose soit atteinte d'une affection de longue durée.
06:47 L'idée c'est qu'elle puisse le demander et que ce soit systématiquement le demande.
06:49 Mais c'est le cas aujourd'hui ?
06:50 Non, c'est pas tout à fait le même code. C'est les ALD 30.
06:53 On ne va pas rentrer dans le truc.
06:55 Il y a deux classements d'ALD. Un qui est plus difficile à obtenir et il se trouve qu'aujourd'hui c'est le plus difficile.
07:00 En fait, le classement ALD 30 prévoit une liste de maladies qui, de facto, vous permettent d'être en affection de longue durée.
07:08 L'endométriose n'est pas dedans.
07:10 L'endométriose n'est pas dedans, mais parce qu'il y a plein de cas d'endométriose, il y a toute une graduation, vous le savez très bien.
07:16 Et donc on n'a pas deux millions de femmes qui sont en affection de longue durée.
07:22 Mais sur le fond, c'est pas dommage que parce que ça vient du RN, on ne vote pas ?
07:26 Mais parce que ça ne sert à rien. On n'est pas dans le domaine de la loi et le gouvernement ne les a pas attendus pour agir.
07:32 Et c'est ça qui est important.
07:33 Encore un mot de Gérard Larcher, réélu hier à la présidence du Sénat pour un cinquième mandat.
07:39 12 ans qu'il est président du Sénat, 33 ans de mandat de sénateur. Ça vous fait rêver ?
07:43 Alors oui et non, parce que moi je faisais partie de ceux qui prenaient le non-cumul des mandats dans le temps.
07:49 Mais en revanche, je suis admirative pour cette carrière politique.
07:53 Et puis moi je m'entends très bien avec Gérard Larcher.
07:56 Nous sommes deux personnalités politiques avec des histoires et des parcours différents.
08:00 Mais nous avons tous les deux le sens de l'État, le sens de nos responsabilités.
08:04 Je suis très heureuse pour lui et pour le Sénat et pour la France qu'il soit à cette fonction.
08:09 Parce que je crois qu'il remplit sa fonction avec beaucoup de panache.
08:14 Vous ne vous voyez pas à la tête de l'Assemblée aussi longtemps ?
08:17 Écoutez, ce serait les parlementaires qui le décideront.
08:20 Mais non, ce n'est pas l'ambition que je porte.
08:22 J'espère avoir réussi à transformer l'Assemblée nationale avant.
08:26 Merci beaucoup Yael Bouan-Pivet.
08:28 Merci beaucoup.
08:29 [SILENCE]

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