Ecoutez l'interview du vice-président du Rassemblement national et maire de Perpignan.
Regardez L'invité de RTL du 09 janvier 2024 avec Amandine Bégot.
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00:02 RTL matin
00:06 RTL 7h44 bienvenue à vous tous qui nous rejoignez. Amandine Bégaud vous recevez ce matin.
00:12 Louis Alliot, maire de Perpignan et vice-président du rassemblement national.
00:15 Louis Alliot, on devrait donc connaître dans les toutes prochaines heures le nom du nouveau premier ministre. Emmanuel Macron a-t-il eu raison de se séparer d'Elisabeth Parne ?
00:22 Ecoutez, toute la question c'est pourquoi faire ? Si c'est pour faire la même chose qu'avant, il aurait pu la garder.
00:29 Elle faisait très bien le travail qu'il lui a demandé de faire.
00:31 Le prochain ou la prochaine, parce qu'on ne sait pas à l'heure où on se parle qui sera l'élu, eh bien
00:37 devra quand même redonner des signes importants à la population, à nos compatriotes,
00:44 notamment en matière de pouvoir d'achat, mais pas seulement.
00:46 Et de ce point de vue là, j'ai l'impression qu'autour de monsieur Macron aujourd'hui, il n'y a pas de candidat qui se détache vraiment
00:53 pour une autre politique. Et le problème il est là.
00:55 Le pouvoir d'achat pour vous c'est la priorité, c'est d'ailleurs la priorité numéro un des français, on l'a encore vu dans notre dernier sondage ?
01:02 C'est clair. Je veux dire, moi qui suis maire d'une ville de plus de 100 000 habitants, c'est les seules discussions aujourd'hui
01:09 qu'on peut avoir avec les citoyens, ça tourne autour du pouvoir d'achat et autour de l'économie en général, du social.
01:16 Et le reste vient un peu derrière, mais sur ces questions là, en fait,
01:21 il y a une absence totale de réponse immédiate et les gens continuent à...
01:25 Mais il y a eu des réponses, il y a eu un certain nombre d'aides, le bouclier énergétique...
01:30 Oui, mais les réponses, elles sont, si vous voulez, très en deçà des difficultés que connaissent de plus en plus de familles et de français.
01:38 Donc il y a un décalage entre ce qu'on entend à Paris, ce qui est proposé à Paris et ce que l'on vit en province.
01:43 Mais alors vous, Premier Minister, vous feriez quoi, Louis Elio ?
01:46 On reviendrait sur... On a dit, on baisserait la TVA, on reviendrait sur un certain nombre de solutions sur les produits de première nécessité, par exemple.
01:54 Le fameux panier à bas prix, etc.
01:58 Mais c'est ce qui a été fait quand même dans un certain nombre d'enseignes.
02:00 On croit que ça a été fait, ça n'a pas été fait.
02:02 L'essence, dont je rappelle qu'elle avait été à l'origine du mouvement des Gilets jaunes.
02:07 Aujourd'hui, on voit bien que malgré les mesures qui ont été prises, c'est toujours très cher.
02:11 Parce que le carburant aujourd'hui, ce n'est pas seulement pour aller en vacances, c'est surtout pour aller travailler.
02:15 Alors, il n'a jamais été aussi bas de toute l'année que pendant ses vacances de Noël.
02:18 Oui, mais il est toujours plus haut que ce qu'il était au moment des Gilets jaunes.
02:22 Donc, on voit bien que la situation économique se durcit, et sociale.
02:25 Et aujourd'hui, je ne vois pas par quel biais ce gouvernement va pouvoir en sortir.
02:30 Surtout qu'il n'y a pas que le pouvoir d'achat, il y a le reste, la sécurité, l'immigration, etc.
02:34 Plusieurs politiques, y compris dans l'opposition d'ailleurs, ont rendu hommage hier à Elisabeth Borne.
02:39 Je pense notamment à Éric Ciotti, le président des Républicains, qui a écrit
02:41 "J'ai apprécié la rigueur et l'honnêteté intellectuelle d'Elisabeth Borne dans bien des circonstances", écrit-il.
02:46 "Elle a eu le courage que d'autres n'ont pas eu."
02:48 Vous retenez quoi d'elle, vous ?
02:49 Ah oui, non mais elle était le fusible idéal.
02:52 La preuve, c'est qu'au moment où les Européennes approchent,
02:56 il va tenter de réexister par un nouveau Premier ministre.
03:00 Mais ça a été, je crois, une première ministre de service public, on va dire,
03:07 qui a fait le job que lui a demandé le président de la République.
03:11 Mais s'il y a un changement maintenant, d'après vous, c'est en vue des Européennes, pour la bataille des Européennes ?
03:14 Oui, parce que je pense qu'après les Européennes, il y aura une autre séquence.
03:17 Je ne pense pas qu'il puisse garder un Premier ministre, quel qu'il soit aujourd'hui,
03:22 après le score que fera le parti présidentiel aux Européennes.
03:25 Bon, et alors le meilleur choix ou le pire des choix pour vous, Rassemblement National, ce serait quoi ? Gabriel Attal ?
03:31 Écoutez, moi, Gabriel Attal, à son poste de ministre de l'Éducation nationale,
03:36 je l'observe, je le jauge, je le juge un peu, puisque en tant que maire,
03:42 j'étais candidat, moi, pour l'uniforme à l'école, il a mis Perpignan dans la liste, donc...
03:47 Il fait le job ?
03:48 Ah oui, lui, il fait le job sur cette partie-là, en venant même piller un petit peu les mesures de notre programme.
03:54 Est-ce que Premier ministre, il aurait la même attitude ? C'est à voir, je n'en sais rien, mais...
03:59 L'homme gêne rien contre l'homme, voilà, et on verra à l'usage si c'est lui.
04:04 Maintenant, encore une fois, il y a un président de la République,
04:07 et le problème du président de la République aujourd'hui, c'est qu'il est président de la République,
04:10 mais on sait qu'il ne le sera plus à l'avenir.
04:12 Oui, mais enfin, il a été élu, donc il a un mandat, il faut qu'il ait un mandat...
04:14 Oui, il a un mandat, mais son influence sur la politique elle-même va aller en diminuant au fur et à mesure qu'on va se rapprocher de la présidentielle.
04:21 Et c'est pour ça que, finalement, les deux quinquennats, et l'absence d'un troisième quinquennat possible,
04:28 vont limiter nécessairement l'autorité que peut avoir M. Macron aujourd'hui sur la vie politique,
04:33 d'où un certain flou dans la politique gouvernementale.
04:35 Mais c'est-à-dire qu'il faudrait quoi, un troisième mandat, que ce soit possible ?
04:38 Pas du tout, je dis que nous, on est pour le septennat, non renouvelable.
04:41 Voilà, au moins les choses sont claires. Mais on voit bien, là, aujourd'hui, les limites de l'exercice.
04:46 Et aujourd'hui, M. Macron, bon, ben voilà, il est aujourd'hui le roi, mais il sait très bien que dans quatre ans c'est terminé.
04:52 Un roi élu, je le rappelle.
04:54 Revenons sur Gabriel Attal. Vous dites, il a proposé l'uniforme, vous étiez candidat, et vous allez expérimenter cette mesure.
05:01 C'est lui aussi qui a interdit la baïa, il veut restaurer l'ordre, visiblement, au sein de l'éducation nationale.
05:07 Il coche pas mal les cases, il est populaire, plus populaire qu'Édouard Philippe et que Marine Le Pen.
05:13 Qu'il réponde à des aspirations populaires fortes, tant mieux !
05:18 Pour une fois qu'il y a quelqu'un qui vient, j'allais dire, sur des terrains un peu difficiles,
05:25 et ces terrains-là, ce sont les nôtres, en l'occurrence, et qu'il arrive à reprendre des mesures que nous prenons depuis...
05:31 Il a piqué vos idées, c'est ce que vous dites.
05:33 Oui, exactement ! Non mais il faut dire les choses telles qu'elles sont.
05:35 Et il est populaire pour ça, parce que dans l'opinion, sur ces sujets-là, il y a un besoin d'autorité.
05:41 Et si à l'école, il est arrivé, avec ces mesures, on verra, sur l'uniforme, ce n'est qu'une proposition, une expérimentation.
05:48 Et sur la baïa, c'est pour vous dire, il n'y a pas que la baïa à l'école, il y a beaucoup de choses.
05:51 Et sur les programmes scolaires, sur l'influence de l'Islam radical dans un certain nombre d'établissements, etc.
05:56 Mais vous dites, si, il garde cette attitude, Banco, oui.
05:58 Banco, je vous le dis, on le jugera sur pièce, on verra bien sa politique.
06:01 Mais je crains que, s'il est Premier ministre, il n'aura pas du tout la même attitude que celle qu'il a aujourd'hui à l'éducation nationale.
06:08 34 ans seulement, il deviendrait le plus jeune Premier ministre de la 7ème République, c'est un problème ou pas ?
06:12 Non, je ne pense pas. Aujourd'hui, vous savez, je pense que les jeunes entrent vite dans la carrière.
06:17 Et après tout, on avait eu, je crois, M. Fabius en 1984.
06:21 Oui, 37 ans.
06:21 Bon, après, deux ans après, il y a eu la cohabitation, d'ailleurs.
06:23 Ce n'est peut-être pas aussi bon signe que ça.
06:25 Et vous avez un président de parti, Jordan Mardela, qui a 28 ans.
06:27 Exactement !
06:28 Il serait prêt à être Premier ministre en cas de cohabitation.
06:31 Pourquoi pas ?
06:32 Louis Elio, dernière question après ce rapport de la Cour des comptes sur l'immigration.
06:38 Je voulais avoir votre réaction ce matin.
06:39 Pierre Mauscovici, le président de la Cour des comptes, a reconnu avoir délibérément reporté sa publication au début du mois de janvier,
06:44 c'est-à-dire après l'adoption du projet de loi Immigration.
06:48 On rappelle pour nos auditeurs que ce rapport estime que la réponse du gouvernement face à l'immigration est inefficace proportionnellement aux dépenses, 1,8 milliard d'euros.
06:56 Laurent Wauquiez a dénoncé un mot grave à notre démocratie.
07:00 Il réclame d'ailleurs la démission de Pierre Mauscovici.
07:02 Vous aussi vous réclamez ce matin sa démission ?
07:04 Écoutez, non. Je pense que réglementairement, en parlant, il fait ce qu'il veut.
07:08 C'est une autorité indépendante.
07:10 C'est une autorité indépendante.
07:12 Maintenant, c'est vrai que ça fait un peu calcul politicien pour ne pas influencer un débat parlementaire.
07:18 Et le temple de la démocratie, ça reste le débat parlementaire.
07:20 Donc on peut s'interroger effectivement sur cette manière de faire.
07:24 Il explique ne pas avoir voulu rajouter de la crise à la crise.
07:26 Oui, mais ce n'est pas de la crise. C'est de la vérité à la vérité.
07:29 Et les parlementaires ont aussi besoin d'un éclairage sur ce problème particulier pour pouvoir prendre les bonnes décisions.
07:35 Et peut-être que ça aurait permis d'autres développements de cette loi sur l'immigration.
07:40 Donc de ce point de vue-là, il a quand même, je crois, fauté. Voilà.
07:43 Et fauté et donc démissionné ?
07:45 Non, je ne crois pas. Vous savez, maintenant, tout le monde demande la démission de tout le monde.
07:48 Je pense qu'encore une fois, c'est une autorité indépendante.
07:50 Et il faut regarder ça avec une certaine distance.
07:54 Mais je pense qu'il n'aurait pas dû intervenir d'une certaine manière par son silence dans le débat parlementaire.
08:00 Merci beaucoup, Louis-Edou.
08:01 Il a piqué nos idées. Il est populaire pour ça.
08:03 [SILENCE]