Ecoutez l'interview du président du Rassemblement national (RN) depuis 2021.
Regardez L'invité de RTL du 13 novembre 2023 avec Amandine Bégot.
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00:02 RTL matin
00:06 RTL 7h43, excellente journée à vous tous qui nous écoutez, Amandine Bégaud.
00:10 Vous recevez donc ce matin Jordan Bardella, président du Rassemblement National.
00:13 Jordan Bardella, plus de 180 000 personnes ont défilé hier en France contre l'antisémitisme.
00:18 105 000 rien qu'à Paris où vous étiez. Que dites-vous ce matin ? C'est un succès, un soulagement aussi peut-être de voir qu'il y avait du monde ?
00:25 C'est rassurant
00:27 pour la lucidité du peuple français à l'égard de cette
00:31 menace nouvelle qui s'est abattue sur notre sol et qui menace aujourd'hui les français de confession juive qui est l'idéologie
00:37 islamiste importée
00:39 depuis le 7 octobre de manière massive.
00:42 Je trouve que
00:45 cette marche a eu beaucoup de dignité, beaucoup de hauteur, beaucoup de dignité
00:49 et elle nous a permis de dire à nos compatriotes de confession juive qu'ils n'étaient pas seuls. Vous avez
00:55 manifesté en queue de cortège. Est-ce que c'est un problème ?
00:58 Non, nous étions au milieu des français, au milieu de la foule qui manifestait. Je crois que cette
01:04 manifestation était un moment de vérité en réalité puisqu'on a vu les quelques représentants de la NUPES qui ont daigné
01:10 répondre à cette convocation de la République française
01:14 huée.
01:16 Et je crois que c'est le résultat de positions
01:18 qui ont été prises par les différents mouvements de la NUPES et qui visent
01:22 systématiquement à épouser les thèses des fondamentalistes islamistes. Quant à nous
01:26 qui apparaissons aujourd'hui comme probablement le meilleur bouclier des juifs de France,
01:30 nous avons été accueillis avec une certaine chaleur et je tiens à remercier. Il y a eu quelques tout petits incidents
01:35 micro-colons, minimes, quelques
01:37 nervis
01:39 d'un collectif d'extrême gauche qui en arrivant, une dizaine de personnes qui ont hurlé, mais enfin c'est assez anecdotique.
01:44 Selon un journaliste du journal Le Monde qui était sur place, Marine Le Pen a dû être
01:48 exfiltrée du cortège à hauteur du métro rue du Bac. C'est faux ? Je pense que ce journaliste n'était pas sur place.
01:53 Elle a continué la manifestation. Nous avons manifesté, j'étais sur place avec Marine Le Pen et l'ensemble de nos députés, nous avons manifesté pendant
02:00 un peu plus de deux heures et demie et je regrette
02:04 l'absence du président de la République parce que je pense que sa présence aurait permis
02:08 d'accorder plus de poids à cette cause qu'est la lutte contre l'antisémitisme
02:13 et je m'interroge sur les calculs qui ont précédé à ce choix. Et vous pensez qu'il y a des calculs ?
02:19 Écoutez je n'en sais rien. Il y a une lettre qu'il a publiée, écrite, pardon, qui est très claire.
02:25 Le président de la République,
02:27 on n'est pas jugé à ce qu'on dit, on est jugé à ce qu'on fait et je pense qu'en l'occurrence il se serait grandi à
02:33 participer à cette marche et qu'il a probablement raté un rendez-vous avec l'histoire.
02:36 Ses proches disent qu'il n'est pas là pour faire écho à la polémique politique de ces derniers jours, c'est le président de tous les français.
02:43 Oui, la lutte contre l'antisémitisme est aussi la cause de tous les français.
02:47 Cette marche a été
02:49 lancée à l'appel du président du Sénat et de la présidente de l'Assemblée nationale.
02:52 Notre rôle en tout cas était d'y être et à chaque fois que la République nous convoque, nous répondons à son appel.
02:57 Mais quand vous dites faute politique, faute historique, c'est fort.
03:00 Je n'ai pas parlé de faute politique, je pense qu'il a raté un rendez-vous avec
03:04 l'histoire, sans doute avait-il de bonnes raisons de le faire, il ne m'appartient pas de polémiquer, mais je pense que sa présence aurait
03:11 légitimé encore davantage ce combat contre l'antisémitisme
03:14 qui a vu sur notre sol se dérouler près de 860 actes
03:19 dans cette nouvelle judéophobie dont parle Taguieff depuis le 7 octobre.
03:24 Un peu plus de mille d'après les derniers chiffres du ministre de l'Intérieur.
03:28 Le président de la République qui, on l'a appris ce matin, recevra tout à l'heure les représentants des cultes pour prolonger, nous dit l'Elysée,
03:33 justement cet appel à l'unité de la nation et à la fraternité. C'est important ça ?
03:37 Je pense qu'au-delà des appels à l'unité et à la fraternité qui sont indispensables, surtout quand vous êtes le chef de l'État,
03:42 maintenant la question qu'on doit collectivement se poser c'est quelle suite on donne à cette marche ?
03:46 Moi je pense que cette marche doit être le socle d'un sursaut politique,
03:50 moral, juridique, sécuritaire, pour mettre la communauté nationale hors de pitié de ses ennemis.
03:56 Mais ça veut dire quoi concrètement ?
03:57 Ça veut dire d'abord mener une guerre contre le fondamentalisme islamiste
04:01 qui représente l'idéologie du Hamas sur le sol français
04:04 et ce qui s'est passé en Israël le 7 octobre, les pogroms qui ont été commis contre la population israélienne
04:09 seront amenés, je le crains, à frapper l'Europe dans les prochains mois.
04:13 Nous avons connu ce type de mode opératoire.
04:15 Et ça veut dire quoi ? Suspendre, interdire un certain nombre d'organisations ?
04:19 Permettez-moi d'avoir une pensée ce matin, puisque nous sommes le 13 novembre,
04:22 pour l'ensemble des français qui ont perdu la vie dans les attentats du Bataclan, des terrasses parisiennes et du Stade de France.
04:28 Ça veut dire d'abord fermer les mosquées radicales, il y en a plusieurs centaines dans notre société,
04:32 elles ne sont pas fermées. Ça veut dire expulser sans délai du territoire de la République française
04:36 l'ensemble de ceux qui sont radicalisés, étrangers sur le sol de la République française
04:40 et qui représentent 50% des membres du FSPRT, c'est-à-dire le fichier de surveillance des individus radicalisés.
04:46 Et puis il faut avoir le courage de lutter et de dissoudre l'ensemble des officines
04:50 qui sont les relais idéologiques des frères musulmans en France.
04:54 Et je pense notamment à cette association qui a succédé à l'UEF, qui s'appelle "Musulmans de France",
04:59 qui ne représente pas l'intégralité des musulmans fort heureusement, mais qui est le bras armé d'une idéologie
05:03 qui est d'ailleurs combattue plus durement dans certains pays arabes que nous ne le combattons sur le sol de la République française.
05:08 Et puis il faut remettre en cause la politique d'immigration. L'islamisme n'est pas tombé du ciel dans notre société.
05:12 Jordan Bardella, il y a une petite phrase qui a alimenté la polémique la semaine dernière, ce sont vos propos sur Jean-Marie Le Pen.
05:17 Je ne suis pas juge, j'avais vous dit sur BFM TV, mais je ne crois pas que Jean-Marie Le Pen était antisémite.
05:21 Vous avez reconnu quelques jours plus tard une maladresse.
05:25 C'est vraiment une maladresse, pas une faute, une erreur ?
05:28 Oui, j'ai commis la maladresse de balayer cette question d'un revers de main,
05:33 considérant que ce passé était clos depuis 2015,
05:37 puisqu'au regard des provocations, des déclarations antisémites qui ont été celles de Jean-Marie Le Pen,
05:43 Marine Le Pen a rompu avec son propre père en 2015.
05:46 Elle nous l'a dit ici même la semaine dernière, elle l'a redit. Et ce n'est pas une faute !
05:49 Vous savez, quand vous êtes en politique en première ligne, la tentation, le risque de faire des fautes,
05:54 il est plus important que quand vous êtes en deuxième ou en troisième ligne.
05:57 Et j'ai appris à mon corps défendant que plus on monte en politique, moins il y a d'oxygène.
06:01 Vous seriez sans doute passé de cette polémique, j'imagine ?
06:04 Oui, mais c'est une polémique pour vous, dans les salles de rédaction parisiennes,
06:09 ce n'est pas des polémiques pour les Français, si vous voulez.
06:11 L'instrumentalisation qui a été faite de mes propos par le gouvernement n'a absolument aucun impact.
06:15 Les Français, et notamment les Français de confession juive,
06:18 savent pertinemment que nous avons toujours été lucides, très clairs sur ce sujet,
06:22 et que nous dénonçons, Marine Le Pen en première depuis 15 ans, la montée de l'antisémitisme,
06:27 et islamiste notamment. Et, pardonnez-moi, mais lorsque M. Klarsfeld,
06:31 qui a probablement un peu plus de légitimité que M. Véran sur le sujet,
06:35 indique que le RN a rompu avec son passé avec le FN et qu'il est le bienvenu
06:40 à une grande marche républicaine contre l'antisémitisme, pour moi l'affaire est close.
06:44 Et en tout cas, les propos qui ont été tenus, nous les regardons avec intérêt,
06:48 et surtout avec un esprit de responsabilité.
06:50 - Je disais, vous seriez peut-être passé de cette polémique comme vous seriez sans doute passé de ce livre "Les Rapaces",
06:54 dans lequel la journaliste Camille Vigonne-Locouat met en cause la manière dont David Rachlin gère la mairie de Fréjus,
07:00 des liens étroits supposés avec un entrepreneur du BTP qui décroche la quasi-totalité des marchés publics,
07:05 des grosses sommes d'argent aussi qui circulent. Alors, je précise qu'à ce jour,
07:09 aucune enquête judiciaire n'a été ouverte dans cette affaire.
07:12 - Merci. Et que la plainte en diffamation a été déposée par la mairie de Fréjus.
07:15 - Elle a été déposée ? - Elle a été déposée.
07:17 - Je vous pose la question parce que, il y a un mois de janvier dernier, vous étiez venu,
07:21 et vous m'aviez dit "il a déposé plainte, il n'a jamais déposé plainte".
07:24 - La plainte, David Rachlin, maire de Fréjus, conteste les faits qui sont rapportés par quelqu'un qui est une militante politique.
07:29 - Elle est journaliste et n'appartient à aucun parti politique.
07:32 - Oui, enfin, la dernière page de son livre est un remerciement à l'ensemble des journalistes de la presse française
07:37 qui continuent de taxer ce mouvement politique de partis d'extrême droite.
07:41 Donc, je pense que ça donne en tout cas une orientation sur le combat qui est celui de Mme Vigogne.
07:47 Mais je pense que tout cela n'intéresse absolument personne.
07:50 - Ça peut peut-être intéresser les habitants de Fréjus de savoir comment est gérée l'argent de leur ville ?
07:54 - M. Rachlin a été réélu au premier tour des élections municipales en 2020.
08:00 - Mais il n'y avait pas eu ces révélations-là ?
08:02 - En tout cas, manifestement, les habitants de la ville de Fréjus sont satisfaits de son bilan.
08:05 Et je crois encore une fois que les quelques contrefeux qu'on tente d'allumer depuis quelques jours
08:09 n'ont semble-t-il aucune prise, puisque un sondage qui est paru dans le journal La Tribune
08:13 hypsose sur les élections européennes, place le Rassemblement National en tête des prochaines élections européennes.
08:18 Donc, je crois que les Français ne sont pas dupes de cette volonté de rediaboliser un mouvement
08:23 qui a probablement rompu avec son passé.
08:25 Et je vais vous dire, moi, je ne laisserai pas des millions d'électeurs être salis, dédiabolisés...
08:29 - Et juste d'un mot, il a toute votre confiance et il garde toute votre confiance ?
08:32 - Il conteste les faits, il dépose plainte en diffamation, et pour l'instant, et vous le citez,
08:36 il n'y a absolument aucune enquête qui vise David Rachlin.
08:39 - Jusqu'à preuve du contraire, nous a dit Marine Le Pen la semaine dernière.
08:42 Vous n'ajoutez pas jusqu'à preuve du contraire. Il a toute votre confiance.
08:44 - Jusqu'à preuve du contraire, si ça peut vous faire plaisir.
08:46 - Rien ne me fait plaisir. Merci beaucoup, Jordan Bardella.
08:49 le président Macron a raté.
08:50 [SILENCE]