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Regardez L'invité de RTL du 16 octobre 2023 avec Amandine Bégot.

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00:02 RTL matin
00:06 RTL 7h42, excellente journée à vous tous qui nous écoutez. Amandine Bégaud vous recevez donc ce soir,
00:11 ce matin pardon, notre ancien président de la république, François Hollande.
00:15 François Hollande, cela fait aujourd'hui trois ans jour pour jour que Samuel Paty a été
00:19 décapité. Il y a trois jours c'était Dominique Bernard, ce professeur de lettres d'Aras qui était assassiné.
00:25 Qu'est ce que vous vous êtes dit en découvrant ça ? La France est complètement impuissante face au terrorisme.
00:30 Non, j'ai pensé que le terrorisme qui nous avait frappé depuis des années
00:36 allait continuer à nous frapper parce que nous sommes un pays cible et parce que nous représentons un mode de vie
00:43 et des positions sur le plan politique et international qui heurtent les islamistes
00:48 radicalisés. Voilà ce que je me suis dit
00:52 parce que j'ai vécu des actes terroristes d'une très grande ampleur. Je sais ce que représente
00:57 l'islamisme lorsqu'il dégénère en terrorisme. Je vois la situation
01:01 internationale et je sais que nous n'en avons pas fini. Nous pouvons nous protéger, nous pouvons aller vers des procédures plus contraignantes
01:09 mais nous serons toujours confrontés à cette menace là. Nous ne pensons pas que nous allons par une solution...
01:15 Il n'y a pas de baguettes magiques ?
01:18 Il y a des baguettes si je puis dire mais elles ne sont pas magiques. Mais il faut donc être d'une extrême fermeté, d'une grande vigilance
01:24 mais nous savons que nous sommes toujours
01:26 pris dans cet angle là. Nous ne sommes pas le seul pays
01:28 mais nous sommes un des pays qui sont qui sont frappés par le terrorisme.
01:33 Je vous pose cette question François Hollande de l'impuissance de la France face au terrorisme
01:36 parce que quand on regarde le cas de l'assaillant d'Arras
01:39 on peut se dire quand même qu'on a raté sur toute la ligne. Je prends quelques exemples. Le lycée fait plusieurs signalements
01:45 dès 2016 pour son frère, en 2021 et 2022 pour lui. C'est un individu
01:50 fiché S depuis le mois d'octobre. Son frère est en prison, condamné à deux reprises notamment pour apologie du terrorisme. Le père
01:57 tenant d'un islam radical a été expulsé et toute la famille d'ailleurs aurait dû être expulsé en février 2014
02:04 mais le cabinet de Manuel Valls qui était à l'époque votre ministre, François Hollande, a à l'époque annulé cette mesure d'éloignement.
02:10 Franchement avec un peu de recul vous ne vous dites pas on a peut-être manqué de fermeté ?
02:15 Il y a des règles en France et il faut les connaître et les
02:19 comprendre. Quelle était la situation de cette famille ? Je l'ai regardé depuis bien sûr le drame
02:26 car j'ai pensé tout de suite à ce que pouvaient être les polémiques qui allaient nécessairement naître et des questions qui sont légitimes.
02:34 Cette famille est rentrée en 2008 de Tchétchénie. Elle venait de Tchétchénie.
02:39 C'est à dire la Tchétchénie c'est en Russie.
02:41 Elle a été accueillie
02:43 pendant cinq ans. Cinq ans sans qu'il ne se passe rien du tout. Et puis
02:48 Manuel Valls avait fait une circulaire qui permettait
02:52 effectivement à des familles, pas celle-là, à toutes les familles installées depuis plus de cinq ans en France et qui avaient des enfants scolarisés,
03:00 il y en avait quatre, de pouvoir être régularisé. Régulariser ça veut pas dire pouvoir s'installer sans
03:07 contrôle ni sans surveillance. C'est ce qui s'est produit. Ensuite il ne se passe rien.
03:12 L'enfant en question, celui qui a tué l'enseignant
03:16 et scolarisé, pose pas tellement de problèmes. Celui-là, son frère en pose. Et puis
03:23 se retrouve fiché S très tardivement. Au mois d'octobre dernier. Fiché S ça veut pas dire expulsable.
03:29 Fiché S ça veut dire qu'on le surveille.
03:32 J'ai entendu dire que on pouvait pas expulser les
03:37 personnes qui étaient rentrées sur le territoire français et à moins de 13 ans. Ce qui est faux. C'est pas vrai.
03:42 Vous avez parfaitement raison de le rappeler. Un
03:46 jeune rentré à moins de 13 ans, qui vieillit, qui s'endurcit dans la radicalisation et dans le fanatisme, peut être expulsé
03:54 quand il menace les
03:56 intérêts supérieurs de l'État et qu'il a un comportement terroriste. Donc c'est vrai qu'il y a des procédures.
04:02 Il aurait dû être expulsé donc ? Il aurait pu, mais
04:06 non, que ce n'est pas si simple. Parce qu'il a été fiché S que, vous me dites là, je n'ai pas d'informations particulières.
04:12 Que le mois d'octobre, c'est-à-dire qu'il y a très peu de temps. Mais
04:16 ce que je vous dis, c'est que les règles existent. Par exemple, on parle souvent d'expulsion et on va en parler beaucoup
04:24 en ce moment, compte tenu du drame qui s'est produit.
04:27 Il y a deux manières de
04:31 reconduire à la frontière. Il y a une manière classique, ce qu'on appelle les opérations de conduite à la frontière, les OQTF,
04:37 qui sont d'ailleurs assez mal exécutées, faute souvent de pays d'accueil. Mais il y a une autre procédure, celle-là, elle va être maintenant
04:45 peut-être davantage activée. C'est que lorsque il y a une menace pour la sécurité, pour l'ordre public, de la part d'un étranger en situation
04:52 irrégulière, l'expulsion peut être même prise
04:56 dans l'urgence absolue et donc avec une grande célérité.
05:00 Alors voilà pourquoi il existe des règles. Et chaque fois qu'il se passe un drame, et je le comprends tellement,
05:05 il y a toujours des demandes de changer la loi ou les règles. - Il n'y a pas besoin de changer la loi, d'après vous ?
05:10 - Il y a quelquefois besoin de la... - Mais dans le cas présent ?
05:12 - Dans le cas présent, en l'occurrence, pour les procédures d'expulsion, elles existent, il faut les appliquer.
05:17 En fait, il y a un problème en France, et c'est peut-être pour ça qu'il y a cette espèce de
05:23 procès qui est fait d'impuissant. C'est pas que les lois sont
05:26 particulièrement mal faites, quelquefois il faut les améliorer, c'est qu'elles ne sont pas exécutées. Mais c'est vrai, hélas,
05:33 dans l'affaire des étrangers, comme dans d'autres domaines. - Je vous repose la question, et vous allez me dire, c'est facile,
05:39 rétrospectivement, de me poser cette question, mais vous n'avez aucun sentiment de
05:43 culpabilité face à cette affaire-là ? - Mais quand on est au pouvoir, on a toujours un sentiment de responsabilité.
05:48 Toujours, quoi qu'il se passe.
05:50 Parce que c'est toujours vers
05:52 et c'est normal, c'est ce qui a été
05:54 un moment voulu dans notre démocratie, il y a toujours un moment où on a pris des décisions. En l'occurrence,
06:00 c'était pas moi qui ai appris à prendre une décision, c'était au niveau du préfet que ça se faisait, c'était au tournoi d'une circulaire, Manuel Valls s'en est
06:07 parfaitement expliqué. Mais il y a toujours, donc ce qu'il faut, c'est pas essayer de
06:11 regarder avec
06:14 introspection ce que l'on aurait dû faire, une famille,
06:17 cet enfant avait 9 ans, c'est qu'est-ce qu'on aurait pu faire tous,
06:21 y compris les pouvoirs. - Elle est collective cette responsabilité ? - Oui, parce qu'un enfant scolarisé, c'est très grave quand même de penser que cet enfant
06:29 qui était en CM2,
06:31 - qui était élevé sur le sol français - en 2013, quand il aurait pu être
06:34 effectivement reconduit à la frontière. Mais même avant, il est rentré, il avait 4 ans,
06:40 qu'un enfant de 4 ans qui est en France puisse
06:44 15 ans plus tard commettre l'irréparable par rapport à l'enseignant qui voulait lui transmettre un savoir qu'il lui avait,
06:51 enfin son frère en tout cas, transmis un savoir et voulu qu'il soit un citoyen.
06:55 Ça c'est ce que nous devons faire. Il y a le domaine du droit et de l'expulsion et de la fermeté, il y a le domaine
07:01 et qui doit nous intéresser
07:03 au premier chef de l'éducation, ce qui n'est pas simplement l'éducation par les enseignants mais aussi par les familles. Quant aux enseignants aujourd'hui,
07:09 j'ai une pensée pour eux. Je sais ce que ça représente
07:11 d'arriver la boule au coeur, la boule au ventre
07:14 devant des enfants et quelques fois des enfants avec des comportements qui ne sont pas
07:20 de cette nature mais des comportements qui sont
07:22 violents, au moins verbalement et de faire l'enseignement, de faire l'enseignement de toutes les matières. Je dis bien de toutes les matières.
07:29 56% d'entre 10 s'auto-censurent aujourd'hui les enseignants.
07:33 Sans en encarter aucune. Donc nous devons donner un appui aux enseignants, ça vaut pour le ministère,
07:38 pour l'état, ça vaut pour nous-mêmes, pour les parents, donner un soutien aux enseignants dans notre pays.
07:44 François Hollande, ce nouveau drame intervient dans un contexte bien particulier.
07:47 Quelques jours après l'attaque du Hamas contre Israël, on a beaucoup ces derniers jours évoqué l'attitude de Jean-Luc Mélenchon et de la France Insoumise
07:53 qui ont refusé d'employer le mot terroriste pour qualifier le Hamas. Vous dites quoi ? C'est une honte, une faute politique ?
08:00 D'abord c'est une faute par rapport à ce qu'est
08:04 l'état de droit international.
08:07 Le terrorisme n'a jamais été
08:09 justifié.
08:11 En l'occurrence, aller tuer des enfants, aller prendre des otages, aller
08:16 saccager, massacrer un village tout entier où une rêve partie, ça ne fait pas partie de ce qu'est le droit
08:23 d'un peuple qui veut s'émanciper et qui veut avoir des possibilités d'une véritable
08:30 indépendance. Donc là c'est une faute et c'est une faute morale aussi et c'est une faute politique.
08:36 Quand les trois s'ajoutent, ça fait beaucoup. Et aux socialistes qui sont toujours au sein de la nupes, vous leur dites quoi ce matin, François Hollande ?
08:42 Quittez, claquez la porte, vite ! Je dis tout simplement, soyez vous-même
08:46 capables de prononcer les mots qui conviennent, ce qui a été fait, et soyez capables d'être les premiers à gaucher. Ce qui n'est pas du tout
08:54 acceptable, c'est que Jean-Luc Mélenchon s'est installé dans la première place de la gauche.
08:59 Donc le rôle du parti socialiste et de tous ceux qui veulent s'y associer, c'est de
09:04 redevenir les premiers à gaucher.
09:06 - Mais quand vous les voyez chez les socialistes, toujours au sein de la nupe, pardonnez-moi, vous n'avez pas un peu honte quand même ?
09:12 Quand vous les voyez toujours aux côtés de la nupe, vous ne vous dites pas "ce n'est pas l'héritage que j'aurais voulu" ?
09:17 - Ah oui, je préfère que vous posiez la question comme ça, car je n'ai jamais
09:21 moi compris, l'union, oui, je l'ai toujours voulu l'union. J'ai même été un homme de synthèse, comme on disait,
09:29 synthèse dans mon propre parti, synthèse pour emmener les autres et faire que nous puissions accéder aux responsabilités du pays.
09:35 Donc je n'ai jamais pensé que cette union, telle qu'elle était conçue, c'est-à-dire autour
09:39 de la France insoumise, pouvait être d'une certaine façon ni crédible, ni comprise.
09:45 A partir de là, il faut en tirer les conclusions. - Mais là, c'est une ligne rouge qui a été franchie, non ?
09:48 - Mais ce n'est pas la première en plus. Si c'était la première, on pourrait dire que c'est sur une question internationale.
09:52 Mais on l'a vu sur les émeutes, on l'a vu sur
09:55 des comportements personnels, on l'a vu sur la politique économique.
09:59 Donc à un moment, il faut dire "écoutez, vous faites votre vie,
10:01 ce n'est pas la nôtre, on n'est pas obligés de vivre en commun". À un moment, il y a des divorces possibles.
10:06 Donc il faut être capable, non pas simplement de se séparer, c'est le plus facile, c'est de construire une possibilité pour les Français
10:12 de croire à une alternance. - Merci beaucoup François Hollande.
10:15 - François Hollande qui exprime son soutien aux enseignants après le meurtre...
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