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Matinale spéciale en direct du salon de l'agriculture, Amandine Bégot reçoit Gabriel Attal, Premier Ministre.
Regardez L'invité de RTL du 27 février 2024 avec Amandine Bégot.

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00:02 Calibre 20/40 mm. Détails sur carrefour.fr.
00:06 Yves Kellevy, Amandine Bégaud.
00:08 Matinale spéciale en direct du Salon de l'Agriculture sur RTL.
00:12 RTL, 7h34.
00:16 Excellente journée à vous tous qui nous écoutez.
00:18 En pleine crise agricole, le Premier Ministre Gabriel Attal
00:20 prend la parole sur RTL avec vous, Amandine Bégaud.
00:22 Monsieur le Premier Ministre, bonjour.
00:24 Bonjour.
00:25 Et bienvenue, je le disais, dans ce studio installé ici,
00:27 Hall 1, en direct du Salon de l'Agriculture, à mes côtés.
00:30 Pour vous interroger, François Langlais.
00:32 Bonjour, François.
00:33 Bonjour.
00:34 On va bien sûr ensemble évoquer longuement cette crise agricole,
00:37 mais d'abord, c'est l'information de la nuit.
00:39 Emmanuel Macron n'exclut pas l'envoi de troupes occidentales en Ukraine.
00:43 Il ne dit pas qu'il y est favorable, mais il ne l'exclut pas.
00:47 Gabriel Attal, est-ce que ça veut dire qu'on peut se retrouver
00:49 avec des soldats français au combat, aux côtés de l'armée ukrainienne ?
00:53 La première question qu'on doit se poser,
00:56 c'est de savoir si on accepte la perspective qu'à un moment donné,
01:01 la Russie puisse gagner cette guerre.
01:04 Avec le président de la République, on répond que non.
01:07 Parce qu'on ne peut pas accepter, aujourd'hui,
01:10 qu'un pays autoritaire puisse prendre le contrôle d'un pays démocratique par la force.
01:15 Et parce que derrière l'Ukraine, c'est nous.
01:18 Pourquoi est-ce qu'aujourd'hui, vous avez des pays comme la Suède, la Finlande,
01:22 qui avaient une histoire de neutralité, qui décident de rejoindre l'OTAN ?
01:26 Précisément parce qu'ils voient venir cette menace.
01:28 Et moi, je ne veux pas que ma génération, les générations qui viennent,
01:31 grandissent dans un monde de menaces,
01:34 où un pays comme la Russie peut se dire qu'il prend le contrôle
01:38 d'un autre pays libre et démocratique par la force.
01:40 Mais ça veut dire que c'est un scénario envisagé, envisageable ?
01:43 Attendez, j'y viens. C'est pour ça qu'on a été,
01:46 depuis le premier jour de cette guerre, aux côtés de l'Ukraine.
01:50 Ce qu'a dit le président de la République,
01:52 c'est d'abord qu'on allait continuer à soutenir les Ukrainiens.
01:55 Hier, il a réuni au Palais de l'Elysée une coalition de pays
01:58 qui se sont engagés pour poursuivre et amplifier le soutien,
02:02 notamment en équipement militaire, à l'Ukraine, pour résister face à la Russie.
02:06 Et quand le président a été interrogé sur le fait de savoir
02:10 si on pouvait exclure des choses pour l'avenir,
02:13 il a répondu que rien ne pouvait jamais être exclu.
02:15 De la même manière qu'il avait répondu cela il y a deux ans,
02:18 au début de la guerre en Ukraine, vous vous souvenez ?
02:21 A l'époque, vous aviez beaucoup de pays qui disaient
02:24 qu'on peut éventuellement envoyer, je crois que l'exemple a donné
02:27 le président hier, des sacs de couchage ou du matériel non militaire
02:31 pour soutenir les Ukrainiens.
02:33 Envoyer des troupes françaises, ce n'est quand même pas du tout
02:35 la même chose que d'envoyer des sacs de couchage.
02:37 Absolument, justement. Il y a deux ans, beaucoup disaient
02:39 qu'on exclut d'envoyer des armes, ne serait-ce que pour se défendre.
02:43 On est aujourd'hui à envoyer des missiles à longue portée
02:45 pour soutenir les Ukrainiens face à cette agression.
02:47 Ce qu'a rappelé le président de la République, c'est qu'on ne peut rien exclure
02:50 dans une guerre qui, encore une fois, agit au cœur de l'Europe
02:54 et au port de l'Union Européenne.
02:56 Envisageable donc, mais pas envisagée là à très court terme.
02:59 Je crois qu'il a été clair sur le sujet.
03:01 Venons-en à cette crise agricole et ces images qu'on a vues ici samedi,
03:04 ces tensions parfois extrêmement musclées et tendues
03:07 entre les agriculteurs et les forces de l'ordre.
03:10 Sincèrement, monsieur le Premier ministre, on n'avait jamais vu ça.
03:13 Des CRS ici même dans les allées du salon,
03:15 des allemands qui ont été bousculés dans leur enclos.
03:18 Qu'est-ce que vous vous êtes dit, vous, en voyant ces images ?
03:22 Moi, j'ai été nommé Premier ministre au début du mois de janvier
03:25 et je n'ai eu de cesse d'échanger avec les représentants des agriculteurs
03:28 et avec les agriculteurs sur le terrain.
03:30 Je me suis déplacé chaque semaine au contact de nos agriculteurs,
03:33 de nos éleveurs. J'ai été dans le Rhône, j'ai été en Haute-Garonne,
03:36 j'ai été dans la Marne, j'ai été en Indre-et-Loire
03:38 et je vais continuer à me déplacer.
03:40 Évidemment qu'il y a un malaise extrêmement fort chez nos agriculteurs,
03:43 une détresse même chez beaucoup d'entre eux,
03:45 qui vient de loin, de plusieurs décennies, ils le disent d'ailleurs eux-mêmes.
03:49 Mais ce qu'on a vu samedi, ce n'est pas ça.
03:52 Ce qu'on a vu samedi, c'est certains qui instrumentalisent cette colère
03:57 pour semer une forme de chaos.
03:59 C'est qui certains ?
04:01 On a bien vu le Rassemblement National instrumentalisant probablement
04:06 certaines forces syndicales.
04:08 Ce qu'on m'a dit aussi, c'est que parmi ceux qui ont cherché à bousculer samedi,
04:12 il n'y a manifestement pas que des agriculteurs.
04:14 Vous aviez des militants qui étaient venus pour ce week-end.
04:17 Des militants RN.
04:19 En tout cas, je laisse aussi la presse faire son travail.
04:23 Je crois qu'il y a eu un certain nombre d'articles de vos confrères
04:25 qui ont été faits sur le sujet.
04:26 Moi je le dis, évidemment, quand je me déplace sur le terrain,
04:29 quand j'échange avec les agriculteurs, et encore ce matin à mon arrivée
04:31 avec les éleveurs, je vois que les attentes sont très fortes,
04:34 que les inquiétudes sont fortes, que les angoisses et la détresse,
04:36 oui, la détresse est forte.
04:38 Mais je vois aussi beaucoup de responsabilité de leur part.
04:41 Vous savez, je me suis rendu quelques jours après ma nomination
04:44 sur le barrage de Carbone, en haut de Garonne.
04:47 Vous aviez des agriculteurs qui avaient bloqué.
04:50 Ils ont levé le barrage. Vous savez ce qu'ils ont fait ?
04:53 Ils ont tout remis en état eux-mêmes.
04:55 Ils ont même payé à leurs frais une société de nettoyage pour balayer l'autoroute.
05:00 Tu casses, tu répares.
05:01 Mais non, en fait, c'est même pas ça.
05:03 C'est juste de la responsabilité.
05:05 Moi, c'est ça que je vois chez nos agriculteurs et nos éleveurs.
05:08 Nos agriculteurs, nos éleveurs, nos pêcheurs aussi, on pourrait en parler aussi.
05:13 Ils se lèvent tous les matins, très tôt, on l'a vu là, pour nourrir les Français.
05:18 Ils sont toujours au rendez-vous de leurs responsabilités.
05:20 Donc je ne les mélange pas avec les sommeurs de chaos
05:23 qui ont voulu bousculer la visite du président de la République,
05:25 qui encore une fois était très politique.
05:28 Très politique, vous avez dénoncé un cirque médiatique et politique.
05:32 Jordan Bardella, qui a passé deux jours ici,
05:35 hier et avant-hier a eu des mots très durs à l'encontre d'Emmanuel Macron.
05:38 Je pense, a-t-il dit qu'Emmanuel Macron est atteint non seulement d'une schizophrénie inquiétante,
05:43 mais aussi d'une forme de complotisme et de dérive paranoïaque très inquiétante
05:46 quand on est président de la République ?
05:48 D'abord, moi, je ne suis jamais favorable à l'utilisation de pathologies,
05:55 et notamment de pathologies mentales, comme une insulte.
05:57 Parce que c'est quand même ça qu'il y a derrière les propos de Jordan Bardella.
06:00 Ensuite, la réalité, on le voit, c'est que le Rassemblement National
06:05 et Marine Le Pen au premier chef, ce sont les passagers clandestins de cette crise agricole.
06:10 Passagers clandestins ?
06:12 Mais bien sûr, parce qu'ils sont là, ils attendent que la crise s'éveille,
06:16 et puis ils viennent butiner sur cette crise, expliquer qu'ils auraient toutes les solutions.
06:21 Madame Le Pen, ça fait plus de 20 ans qu'elle est élue.
06:24 Le Rassemblement National, il a 40 ans de bilan au Parlement européen.
06:28 Qu'est-ce qu'ils ont fait depuis 40 ans ?
06:31 Qu'est-ce qu'elle a fait, Madame Le Pen, depuis 20 ans au Parlement européen ?
06:33 Est-ce qu'il y a eu une proposition de résolution, une proposition d'amendement,
06:37 une question sur l'enjeu de nos agriculteurs ?
06:40 Mais rien, mais rien du tout !
06:42 Vous ne voulez pas débattre avec lui.
06:44 Vous ne voulez pas vous retrouver dans une situation où vous pourriez justement faire valoir le bilan dont ils ne peuvent pas faire valoir.
06:51 J'ai toujours été prêt à débattre, Jordan Bardella,
06:53 j'ai débattu je crois 6 fois avec lui pendant la campagne présidentielle.
06:55 On était tous les deux porte-parole de nos candidats.
06:58 Aujourd'hui, la proposition qui m'a été faite, c'est qu'il débatte avec moi en tant que tête de liste pour les européennes.
07:03 Je ne suis pas tête de liste pour les élections européennes.
07:06 Moi, je suis Premier ministre.
07:07 Le Premier ministre, il est responsable devant le Parlement.
07:09 Qui est la présidente du premier groupe d'opposition au Parlement ?
07:12 C'est Madame Le Pen.
07:13 C'est pour ça que je lui ai proposé un débat.
07:16 Elle a refusé, mais je vous le dis, probablement parce qu'elle est mal à l'aise,
07:20 parce qu'en 40 ans ou 20 ans de mandat, elle n'a absolument rien fait, rien proposé,
07:25 parce qu'il y a une incohérence absolue du Rassemblement national,
07:28 qui vote pour la PAC une fois, contre la PAC la fois suivante,
07:30 qui est re-pour la PAC, re-contre la PAC.
07:32 Quand on fait la réforme de l'assurance récolte, ils ne sont pas dans l'hémicycle pour la voter.
07:35 Quand on met en place la loi EGalim, ils ne la votent pas.
07:38 Et je pense que Madame Le Pen est mal à l'aise par rapport à ça, et qu'elle a peur que ça se voit.
07:42 Sauf que vous dites "je ne suis pas tête de liste, je n'ai pas à débattre avec Jordan Bardella",
07:46 sauf que M. le Premier ministre, pardonnez-moi, mais ces élections européennes,
07:50 si c'est un échec pour la majorité, ce sera votre échec.
07:53 Je vais vous dire, l'enjeu de ces élections européennes, il est européen,
07:56 et donc si je vais me battre pour ces élections européennes, c'est avant tout pour notre pays et pour l'Europe.
08:02 Parce que la réalité, c'est que l'alternative, en tout cas la liste que constitue le Rassemblement national,
08:09 ce qu'ils défendent au fond, dans leur programme, c'est la sortie de l'Union européenne.
08:14 Quand on dit "on va sortir de tous les traités, on va arrêter de payer la contribution à l'Union européenne",
08:18 à la fin ça veut dire quoi ? Ca veut dire la sortie de l'Union européenne.
08:21 Je vous rappelle par ailleurs que quand il y a eu le Brexit, il y a quelques années seulement,
08:24 ce n'était pas il y a 10 ans, ils soutenaient et défendaient le Brexit.
08:27 Donc il n'y aura pas de débat avec Jordan Bardella ? Il n'y aura pas de débat entre Gabriel Attal ?
08:30 Encore une fois, je ne suis pas tête de liste. Je ne suis pas président de parti, je suis Premier ministre.
08:33 C'est Valérie Ayer qui sera bien tête de liste, vous pouvez nous le confirmer ?
08:35 Ah mais ce n'est pas à moi de l'annoncer, c'est au parti de la majorité de l'annoncer.
08:39 En tout cas, le modem Horizon, le parti radical, ce sera dans les prochains jours, je pense.
08:44 On va venir aux aides que vous envisagez pour le secteur de l'agriculture.
08:49 Samedi, le Président a annoncé un plan de trésorerie d'urgence pour les exploitations qui sont en grande difficulté.
08:55 Il s'agit de recenser ces exploitations. Est-ce que ce recensement a commencé ?
09:00 Oui, il a démarré à l'initiative des préfets, avec également les directions départementales des finances publiques.
09:06 Il y a une réunion très importante qui se tiendra aujourd'hui autour de Bruno Le Maire,
09:10 avec les ministres en charge de l'agriculture, Marc Fesneau, Agnès Pannier-Runacher,
09:15 pour à la fois lancer ce travail de recensement des exploitations en difficulté,
09:19 mais aussi et surtout de mobilisation de l'ensemble des acteurs.
09:23 Qu'est-ce qu'on va leur proposer ?
09:24 Qu'est-ce qu'on va leur accompagner en matière de trésorerie ?
09:25 Ils demandent une année blanche. Est-ce que vous allez leur proposer des allègements de charges,
09:28 diminution d'impôts, des prêts garantis par l'État ? Est-ce que vous envisagez tout ça ?
09:34 Bien sûr. Il faut du cas par cas. Il faut regarder la situation de chaque exploitation et regarder comment on peut y répondre.
09:39 Mais je veux quand même parler de ce qui est déjà fait. Il faut parler de prêts garantis par l'État.
09:43 On a voté dans le budget, et c'est applicable cette année, 2 milliards d'euros de prêts qui sont garantis par l'État.
09:48 Visiblement, ça ne suffit pas, puisque c'est antérieure à la crise.
09:52 Ça démarre là, début 2024. Donc je peux vous dire qu'il y a des possibilités.
09:56 Après, ça ne s'applique pas forcément à toutes les situations. On a aussi beaucoup tourné ça vers l'installation, etc.
10:01 Un report de cotisation sociale ?
10:02 Deuxième chose, je veux quand même insister aussi sur les aides d'urgence en trésorerie qu'on a mis en place,
10:06 notamment pour les éleveurs qui ont été confrontés à la MHE dans le sud du pays.
10:12 Ce que je peux vous dire, c'est qu'en une semaine, le nombre d'éleveurs qui ont reçu une indemnisation a doublé.
10:17 On était mercredi dernier à 400 éleveurs à 5 millions d'euros qui avaient été engagés.
10:20 On est aujourd'hui à 800 exploitations, 10 millions d'euros qui ont été versés.
10:25 Et ça continue à monter. Tous les jours, ça continue à monter.
10:27 Troisième chose, on a maintenant ce travail qui va être mené sur la trésorerie pour regarder,
10:33 situation par situation, comment on peut accompagner.
10:36 Et on a beaucoup poussé les banques à se mobiliser. Pour certaines, il n'a pas fallu les pousser beaucoup.
10:40 Elles sont engagées avec nos agriculteurs. Je veux quand même insister sur ce qui a été annoncé encore ces tout derniers jours
10:45 par le crédit agricole, le crédit mutuel, des prêts à taux zéro, des prêts à 2% pour soutenir l'installation,
10:51 pour soutenir la trésorerie de nos exploitations.
10:53 Est-ce qu'on a une idée du nombre d'exploitations qui seront concernées par ces aides ?
10:57 C'est pour ça qu'on fait le recensement qui est en cours. Je ne veux pas m'avancer sur un chiffre, François Langret.
11:02 C'est impossible de...
11:04 Je ne veux pas m'avancer sur un chiffre. Je pense que c'est pour ça précisément,
11:07 pour avoir une vision exhaustive de la situation qu'on a lancé ce travail.
11:10 Autre annonce du chef de l'État, Gabriel Attal, le fameux prix plancher.
11:14 C'est une mesure qui a été réclamée par plusieurs syndicats agricoles, qui a été proposée par LFI,
11:18 par le passé, retoquée par la majorité, démagogique et infaisable, disait même Marc Fesneau,
11:23 le ministre de l'Agriculture, qui est d'ailleurs ici avec nous ce matin, en novembre dernier.
11:27 C'est il n'y a pas longtemps que ça... Non, il n'est pas là, je l'ai croisé tout à l'heure, je croyais, pardon.
11:31 Excusez-moi, Agnès Pannier-Runacher.
11:34 Trois mois plus tard, en tout cas, Emmanuel Macron remet cette idée sur le tapis.
11:39 Franchement, monsieur le Premier ministre, il faut nous expliquer.
11:41 Soit ce n'est pas très sérieux, soit c'est de l'improvisation.
11:44 Je vais vous expliquer très clairement. Je vous l'ai dit, je me déplace beaucoup au contact de nos agriculteurs et de nos éleveurs.
11:49 Il y a une chose qu'ils me disent tous, parce que la réalité, c'est qu'il y a des revendications, des attentes
11:53 qui sont très différentes selon les filières et au sein des filières, selon la taille des exploitations.
11:57 Mais il y a une chose qui revient partout, c'est qu'on veut être rémunérés au juste prix.
12:02 Et on veut être rémunérés au-dessus de notre coût de production.
12:06 Ça paraît quand même une forme de bon sens pour tous les auditeurs qui nous écoutent.
12:10 À chacune de mes visites, ça m'a été demandé. Et donc qu'est-ce qu'on va faire ?
12:15 On va faire en sorte que des indicateurs de coût de production qui existent,
12:19 ils sont dans la loi EGalim, qui permettent filière par filière, en les définissant avec l'interprofession,
12:26 qui permettent de regarder quel est le coût de production dans chaque filière,
12:30 qui puisse être la base de la construction du prix.
12:33 C'est ça sur quoi on est en train de travailler.
12:35 Et donc c'est ça, cette forme de préplancher dont a parlé le président de la République.
12:38 Ça n'a rien à voir, comme vous le disiez, avec la proposition de la France insoumise.
12:42 La France insoumise, c'est pas ça du tout.
12:44 La France insoumise, ils veulent transformer nos agriculteurs en fonctionnaires
12:47 et nationaliser la grande distribution.
12:49 Mais ce que vous ne dites pas, c'est qu'un système comme celui-là ne peut pas fonctionner
12:52 si vous ne contrôlez pas les frontières françaises, les importations,
12:55 qui elles n'ont pas les mêmes coûts de production
12:57 et qui arrivent sur notre marché à des coûts inférieurs à ceux des Français.
13:01 François Langlais, on a des filières, déjà aujourd'hui,
13:04 malheureusement on aimerait qu'elles soient plus nombreuses,
13:06 dans lesquelles ces indices de coût de production fonctionnent dans la construction du prix.
13:10 C'est donc bien que c'est possible.
13:12 Et donc l'objectif c'est de l'étendre aux autres filières, là où ça n'est pas aujourd'hui possible.
13:15 Deuxième chose, on veut aussi mettre fin à une situation
13:19 qui est une forme de dévoiement de la loi EGalim.
13:23 Vous avez aujourd'hui certains industriels qui s'accordent avec la distribution sur un prix
13:28 et se retournent ensuite vers le producteur en lui disant
13:30 "Voilà, on s'est accordé avec le distributeur sur tel prix, maintenant il faut s'aligner".
13:33 - Vous prouvez bien que les lois EGalim, 1, 2, 3, ça ne marche pas.
13:36 - Je ne dis pas ça, les lois EGalim ça a été un vrai progrès,
13:39 et ça d'ailleurs les agriculteurs le disent.
13:41 - Ils ne sont pas appliqués, nous disait tout à l'heure un producteur de lait.
13:43 - Si vous allez au bout de ma démonstration, aucun agriculteur ne demande à revenir sur les lois EGalim.
13:46 Avant c'était la loi LME qui donnait les pleins pouvoirs à la grande distribution.
13:50 Et moi j'ai même vu des agriculteurs qui m'ont dit "Sans la loi EGalim, on serait tous morts".
13:53 Maintenant, est-ce que la loi EGalim ou les lois EGalim ont répondu à toutes les difficultés ?
13:58 La réponse est non, c'est pour ça qu'on a confié une mission à des parlementaires qui vont faire des propositions.
14:03 Et notamment, moi j'ai donné une piste, c'est ce qu'on appelle la construction du prix en marche avant.
14:07 Ça veut dire quoi ? Ça veut dire qu'on impose à l'industriel,
14:12 avant de conclure un prix avec le distributeur, la grande distribution,
14:15 de conclure d'abord le prix avec le producteur.
14:18 - Dans l'ordre en fait.
14:19 - De faire les choses en bon ordre.
14:20 Et c'est comme ça François Langlais qu'avec cette série de mesures,
14:23 la construction du prix en marche avant,
14:25 les indices de coûts de production qui doivent devenir beaucoup plus centraux dans la construction du prix.
14:28 Qu'on arrive à cette forme de prix plancher qu'a évoqué le président de la République.
14:31 - Ça ce sera pour quand ?
14:32 - Mais qui n'est pas du tout la proposition de la France insoumise.
14:34 Entre l'URSS et le Far West, il y a un équilibre.
14:37 - Ce sera pour quand ? 2024, 2025 ?
14:40 - Les parlementaires doivent nous faire une proposition avant l'été.
14:43 Ensuite, on fera un projet de loi à l'été,
14:46 qui devra être examiné rapidement pour que ça puisse entrer en vigueur, je l'espère l'année prochaine.
14:50 - Monsieur le Premier ministre, en marge de cette crise agricole, vous avez annoncé 10 milliards d'euros d'économies.
14:54 C'est M. Nolomère qui a fait cette annonce il y a un peu plus d'une semaine.
14:57 Edouard Philippe salue ce matin l'effort qui a été fait dans les colonnes du journal "L'Opinion".
15:02 Mais clairement, dit l'ancien Premier ministre, ça ne suffit pas.
15:05 L'État, dit-il, continue de dépenser presque 50% de plus que ce qu'il perçoit en impôts chaque année.
15:11 Et il ajoute qu'en 2017, il était assez d'accord avec le président qui disait,
15:16 quitte à dépenser, il faut réformer massivement.
15:18 Problème, aujourd'hui, on ne réforme pas grand-chose, dit Edouard Philippe.
15:22 Il est toujours dans la majorité quand il dit ça ?
15:24 - Bien sûr, et je suis ravi qu'Edouard Philippe s'exprime aussi sur ce sujet de la dette.
15:29 - Vous ne vous faites pas un peu la leçon, là ?
15:31 - Pas du tout. Franchement, je vais vous dire, Edouard Philippe,
15:34 le cœur de son engagement en politique, c'est ses questions de déficit de dette.
15:40 Vous savez, il est engagé sur ce sujet depuis toujours.
15:44 Et je vais vous dire, moi je le rejoins totalement dans le fait que c'est évidemment une priorité
15:48 de réduire nos déficits, d'assainir nos comptes pour les générations futures.
15:51 Parce que ce qui vous explique qu'on peut vivre dans un monde sans contraintes,
15:55 ce qui vous explique que les questions de déficit de dette, ce n'est pas un sujet,
15:59 ils promettent aux générations à venir, et d'ailleurs pas si lointaines,
16:02 des augmentations d'impôts, notamment pour les classes moyennes qui travaillent.
16:05 Moi, je ne veux pas qu'on augmente les impôts des classes moyennes.
16:07 Au côté du RNF, ça ne les dérangerait pas, mais moi, je le refuse.
16:11 Et donc, le meilleur moyen de l'éviter, c'est évidemment la responsabilité budgétaire,
16:16 la réduction des déficits. Et oui, on va continuer à réformer.
16:18 Justement, parmi les réformes que vous annoncez, il y a celle de l'assurance chômage.
16:22 Vous l'avez confirmé ce week-end dans le journal du dimanche.
16:26 Deux questions, c'est pour quand allez-vous réduire la durée d'indemnisation
16:32 de tous les chômeurs, ou vous focalisez seulement, si je puis dire, sur les plus de 55 ans,
16:37 en réduisant aussi leur durée d'allocation ?
16:39 Vous savez que les partenaires sociaux négocient actuellement sur ces questions,
16:44 emploi des seniors et assurance chômage. Donc, on verra comment la négociation se poursuit.
16:49 Mais moi, ce que je veux dire, c'est que cette négociation, elle a été lancée par ma prédécesseure
16:54 dans un cadrage financier qui n'est plus celui qu'on a aujourd'hui.
16:58 Pour être encore plus clair, quand cette négociation a démarré,
17:02 on n'avait pas le ralentissement économique qu'on observe aujourd'hui partout en Europe.
17:06 Heureusement, la France s'en sort mieux que nos voisins européens.
17:08 Ça veut dire que vous confirmez la réduction de la durée d'indemnisation pour les chômeurs ?
17:13 Ce que je confirme, c'est que l'évolution des conditions économiques et par ailleurs,
17:18 le fait que vous ne pouvez pas vous déplacer quelque part aujourd'hui sans rencontrer un chef d'entreprise,
17:23 un patron de PME qui vous dit « je cherche à recruter », c'est un frein pour mon activité de ne pas pouvoir recruter.
17:28 Ça, ce sont des impressions. Les chiffres de l'emploi, c'est zéro.
17:31 C'est pas des impressions.
17:32 Zéro, zéro, zéro fréhension d'emploi.
17:33 Il y a aujourd'hui, on est à plus de 7% de chômage et vous vous déplacez partout.
17:37 J'étais encore en Charente-Maritime il y a quelques jours, mais à chaque fois que je me déplace,
17:40 vous avez des gens qui cherchent à recruter.
17:42 Et deuxièmement, quand le chômage augmente, on va allonger la durée d'indemnisation.
17:48 Et deuxièmement, François Langley, on a aussi une attente des Français que j'entends,
17:53 qui est de dire qu'on doit toujours avoir un modèle qui incite à la reprise d'emploi.
17:56 Et que travailler doit toujours apporter plus que ne pas travailler.
18:00 Moi, je me retrouve totalement, et je vais vous dire, les Français qui nous écoutent là,
18:03 qui sont en route vers le travail dans leur voiture, je pense qu'ils se retrouvent aussi derrière cet objectif.
18:08 Travailler doit toujours apporter plus que ne pas travailler.
18:10 Et notre modèle social doit inciter davantage à l'activité.
18:13 Et donc oui, moi je suis favorable à ce qu'on rouvre ce chantier.
18:17 Maintenant, les partenaires sociaux sont en négociation.
18:20 Négociation qui doit courir, je crois, jusqu'à fin mars.
18:23 Donc on fera le point dans les prochaines semaines.
18:25 Moi, je suis favorable à ce qu'on puisse avancer sur cette question.
18:28 Autre chantier, et vous l'évoquiez à l'instant, vous parliez des classes moyennes
18:32 avec ces 2 milliards d'euros qui ont été promis pour 2025.
18:37 Vous avez d'ailleurs indiqué dans votre déclaration politique générale
18:40 que ce serait financé par la solidarité nationale.
18:43 Ça veut dire quoi ? Un nouvel impôt ?
18:45 Ah non, ça veut dire que vous avez aujourd'hui, je le disais tout à l'heure,
18:48 des circonstances budgétaires qui sont compliquées.
18:52 Il y a un ralentissement de l'économie, du coup il y a moins de recettes pour l'État.
18:55 Ça nous impose de faire des économies, et on en a fait.
18:58 On a annoncé 10 milliards d'euros d'économies.
19:00 C'est jamais facile, mais on le fait.
19:02 On a un engagement du président de la République,
19:04 abaisser de 2 milliards d'euros les impôts pour les classes moyennes.
19:06 Je rappelle que cet engagement vient après la suppression de la taxe d'habitation,
19:09 la suppression de la redevance télé, que payait beaucoup de Français.
19:13 On a tendance à oublier, mais on l'a supprimée.
19:15 La baisse de l'impôt sur le revenu pour les Français qui travaillent sur les premières tranches.
19:18 Ça vient aussi après tout ça.
19:20 Mais donc il y a cet engagement.
19:21 Les impôts n'ont jamais été aussi élevés en France.
19:24 Lesquels ?
19:25 Les prélèvements obligatoires.
19:28 45,3% du PBI.
19:30 Les prélèvements obligatoires, ils ont augmenté
19:33 parce qu'on a davantage de recettes, notamment des entreprises liées à l'activité économique.
19:37 On perçoit effectivement plus d'impôts des entreprises.
19:40 Parce qu'on a créé 2 millions d'emplois,
19:42 parce qu'on a des activités économiques qui s'est beaucoup développées ces dernières années.
19:45 Mais on n'a pas augmenté de taux d'imposition.
19:47 Vous avez eu des décisions de collectivité locale sur la taxe foncière,
19:50 qui sont des décisions de collectivité locale.
19:52 La taxe d'habitation, sa suppression leur a été compensée.
19:55 Donc c'est important de le dire.
19:56 Vous voulez trouver où ces 2 milliards ? Pardon.
19:58 C'est le travail qu'on va faire avec les parlementaires.
20:00 Il y a ici avec moi le rapporteur général du budget.
20:03 Je ne le vois pas non plus.
20:04 Il n'était pas dans la salle, il était avec nous il y a 2 secondes.
20:06 Jean-René Cazeneuve.
20:07 C'est une case neuve.

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