Lancement de la campagne officielle pour les élections législatives : le Premier ministre Gabriel Attal est l'invité de Amandine Bégot.
Regardez L'invité de RTL avec Amandine Bégot du 17 juin 2024
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00:00RTL 7h42, Amandine Bégaud, vous recevez ce matin le Premier Ministre, Gabriel Attal.
00:08Gabriel Attal, c'est aujourd'hui, je le disais, le début de cette campagne officielle pour les législatives.
00:12577 circonscriptions, mais l'actuelle majorité présidentielle n'aura pas des candidats partout.
00:17Vous avez choisi de ne pas présenter de candidats dans une soixantaine de circonscriptions, c'est ça 62 ?
00:22Oui, c'est ça une soixantaine, parce que nos candidats sont les candidats utiles contre les extrêmes,
00:27pour éviter l'arrivée des extrêmes au pouvoir, c'est le cas dans la quasi-totalité des circonscriptions.
00:32Il y a quelques circonscriptions, une soixantaine, on sait que ce ne seraient pas nos candidats qui seraient les mieux placés
00:38pour éviter la victoire des extrêmes, et dans ces cas-là, on soutient un autre candidat.
00:44Pas de candidats, par exemple, face à François Hollande en Corrèze, ça veut dire que vous apportez votre soutien ce matin à l'ancien président ?
00:49Ah non, l'ancien président, il est candidat dans l'alliance France Insoumise,
00:53et donc, évidemment, ce n'est pas cette alliance-là qu'on souhaite voir gagner pour le pays,
00:58de la même manière que l'alliance menée par le Rassemblement National serait une catastrophe pour le pays.
01:02Il y a d'autres candidats dans la circonscription que vous évoquez, plus à même d'éviter la victoire du RN.
01:08Le candidat des Républicains ?
01:10Oui, je crois que c'est M. Dubois qui le permet dans de meilleures conditions.
01:14C'est bien ça qu'il faut comprendre. Aujourd'hui, il y a trois choix.
01:17Il y a l'alliance menée par la France Insoumise, il y a l'alliance menée par le RN, les extrêmes,
01:22qui serait une catastrophe, d'abord en termes de climat social dans le pays,
01:25parce que c'est la division à tous les étages, le conflit à tous les étages,
01:28mais une catastrophe aussi pour l'économie et pour l'emploi,
01:31avec un programme non financé de plusieurs centaines de milliards d'euros de chaque côté
01:36qui se traduirait par une saignée pour nos classes moyennes, pour nos retraités, avec des augmentations d'impôts.
01:40Un des deux camps a même annoncé, déjà, 50 milliards de hausses d'impôts cet été s'il gagnait.
01:45Et il y a un troisième bloc, qui est celui des candidats ensemble pour la République,
01:50que nous menons dans la quasi-totalité des circonscriptions.
01:53Ils sont en situation d'empêcher l'extrême droite ou l'extrême gauche de gagner.
01:57Dans quelques dizaines d'entre elles, ça n'est pas le cas.
01:59Et à ce moment-là, nous apportons notre soutien à un autre candidat.
02:02Et on va parler du fond des propositions dans un instant,
02:04mais ça ne vous gêne pas, par exemple, de faire alliance par endroits avec les Républicains,
02:07ce qu'on disait pour le cas de la Corrèze, quand leur président par intérim,
02:10François-Xavier Bellamy, qui a été, je le rappelle, tête de liste aux Européennes,
02:14dit qu'il votera RN en cas de duel RN à l'EFI.
02:17Mais ça, vous savez, c'est des propos qui engagent ceux qui les ont prononcés.
02:22La question, en fait, c'est celle de l'avenir du pays.
02:25Est-ce qu'on veut un pays qui subit la pire crise économique depuis un siècle
02:30au lendemain des élections législatives ?
02:32La réponse est non. C'est ce qui se passerait avec les extrêmes.
02:35Et donc, il faut l'empêcher.
02:37Et pour l'empêcher, vous avez des candidats ensemble pour la République
02:40dans quasiment toutes les circonscriptions.
02:42Dans certaines, encore une fois, on savait que si on mettait un candidat,
02:45ça diviserait plutôt ceux qui veulent empêcher les extrêmes d'arriver au pouvoir.
02:48Donc, c'est le choix de la sagesse ? La raison ?
02:50La responsabilité pour le pays, évidemment.
02:52Moi, je pense aux classes moyennes, je pense aux retraités,
02:54je pense aux indépendants qui nous écoutent, à ceux qui vont travailler.
02:57On se bat pour eux.
02:58Évidemment, tout n'est pas parfait.
03:00Évidemment, il y a encore des difficultés dans le pays, des Français qui souffrent.
03:02Mais on a le taux de chômage le plus bas depuis 25 ans,
03:04le taux de chômage des jeunes le plus bas depuis 40 ans,
03:06le taux d'emploi le plus haut depuis qu'il est mesuré.
03:082,5 millions d'emplois qui ont été créés depuis 2017.
03:12Tout ça pourrait disparaître si les extrêmes venaient à prendre le pouvoir,
03:16à arriver au pouvoir dans notre pays.
03:18Cette élection législative, c'est clair.
03:21C'est quel Premier ministre ? Quel gouvernement ? Quelle majorité ?
03:25Les Français me connaissent, j'ai mes qualités, j'ai mes défauts.
03:28Je suis clair, je suis prêt et je suis libre.
03:31De l'autre côté, il y a Jordan Bardella, Jean-Luc Mélenchon
03:34et le programme derrière qui serait une catastrophe économique et financière.
03:37Ça veut dire que ce sera vous le Premier ministre en cas de...
03:39C'est moi le Premier ministre, c'est moi qui mène cette campagne.
03:41C'est moi qui, avec nos candidats ensemble pour la République, propose un autre chemin.
03:45Un chemin positif pour l'avenir du pays.
03:48Encore une fois, qui est conscient qu'il y a des difficultés, qui cherche à y répondre,
03:50problème par problème, situation par situation.
03:53Un chemin qui nous permet de nous appuyer sur, encore une fois, un bilan économique
03:58qui nous a fait sortir du chômage de masse.
04:00Moi, j'ai grandi en entendant chômage de masse toujours en France.
04:0310% de chômage.
04:05Aujourd'hui, encore une fois, on est au plus bas depuis 25 ans
04:07et pour les jeunes au plus bas depuis 40 ans.
04:08Alors, tous ces chiffres que vous nous citez sont vrais.
04:11Bien sûr, il y a un certain nombre de choses qui sont améliorées.
04:13Malgré tout, il y a un certain nombre de Français, et on en a tous croisé ces derniers jours,
04:17qui nous disent, ça ne suffit pas. Moi, je n'ai rien vu.
04:21Je voudrais vous faire entendre Christian et Yves.
04:24C'est un père et son fils. 50 ans et 75 ans, Valentin Boisset les a rencontrés dans l'Aisne,
04:28le département qui a le plus voté RN aux dernières européennes.
04:32Ils ont voté pour Emmanuel Macron en 2017, de nouveau en 2022,
04:36mais aujourd'hui, il n'y croit plus. Écoutez et vous réagirez juste après.
04:40Mon ancien salarié agricole, il est à la retraite depuis un an en février dernier.
04:44Sa pension a diminué avec la hausse de la CSG.
04:47Normalement, j'avais 1417 euros. Il m'a redescendu à 1300.
04:52Sur la fiche, il est inscrit 1327 euros par mois.
04:55J'ai perdu 90 euros. J'ai pris la retraite l'an dernier.
04:59J'avais 75 ans. J'ai fait 15 ans de plus.
05:02Et là, il me repique encore du fric.
05:05On doit payer, on paye, on paye et on travaille pour payer.
05:08On paye, on paye, on travaille pour payer.
05:11C'est cette France-là qui aujourd'hui n'y croit plus. Qu'est-ce que vous leur dites ?
05:14Quand je me suis engagé en politique et dans les différentes responsabilités ministérielles que j'ai eues,
05:18j'ai toujours parlé de ces fameuses classes moyennes.
05:20Tous ces Français qui gagnent trop pour avoir des aides, pas assez pour s'en sortir.
05:23Sauf qu'ils n'ont pas encore vu leur quotidien changer aujourd'hui.
05:26C'est le cœur de mon combat. Vous parlez des retraités.
05:28Les pensions de retraite ont augmenté de 5% au début de l'année.
05:31On n'a pas pris l'engagement, si nous avons une majorité,
05:34que les retraites seront systématiquement revalorisées avec l'inflation.
05:37Mais ça, c'est la loi. C'est la loi de revaloriser les retraites sur l'inflation.
05:40Vous savez qu'il y a eu plein d'années dans le passé où ça n'a pas été fait.
05:43Là, je prends l'engagement de le faire. On est les seuls à pouvoir prendre cet engagement.
05:46Que ce soit extrême-droite ou extrême-gauche, ils proposent le retour à la retraite à 60 ans
05:51qui coûte quasiment 100 milliards d'euros, qui serait impossible à financer,
05:54qui se réparerait par une baisse des pensions.
05:57Mais c'est bien la preuve qu'ils ont conscience de la catastrophe économique de leur programme.
06:00C'est vrai, on a entendu sur votre antenne, Jordan Bardella,
06:03qui depuis un an explique partout qu'il reviendra sur la réforme des retraites
06:07qui a été adoptée il y a un an, qui en prend l'engagement devant les Français
06:11et devant ses électeurs, qui là, tout d'un coup, au détour d'une phrase,
06:14dit finalement non, on n'est pas sûr de le faire.
06:16Vous vous rendez compte ? Ça montre un amateurisme absolu.
06:19Ça montre qu'ils commencent à prendre conscience que leur programme est une folie économique.
06:23Ça montre que ce sont finalement les premiers politiciens
06:26à trahir leurs électeurs avant même d'être élus.
06:29Et nous, on est sérieux, on est crédibles.
06:31Tout n'est pas parfait, encore une fois, mais quand on dit des choses, on le fait.
06:34On s'était engagé en 2017 à ne pas augmenter les impôts.
06:37On n'a pas augmenté les impôts, on les a même baissés pour une partie d'entre eux.
06:40On a supprimé la taxe d'habitation compensée aux collectivités locales.
06:44On a supprimé la redevance télé que payaient justement les classes moyennes chaque année.
06:48On veut continuer à le faire.
06:49J'ai annoncé ce week-end des mesures nouvelles sur la question du pouvoir d'achat.
06:54Une baisse de la facture d'électricité à l'hiver prochain.
06:57Pourquoi pas tout de suite ?
06:59Le RN par exemple promet de baisser toutes les factures.
07:02Évidemment, ils promettent tout.
07:03Ils disent tout, on va tout baisser, on va tout supprimer, vous inquiétez pas.
07:05C'est infaisable, ça n'existe pas.
07:07Nous, on est sérieux, crédibles.
07:08Quand on dit des choses, on le fait.
07:09Quand on dit des choses, on le fait.
07:11Sur l'acquisition d'un logement, on va supprimer pour les primo-accédants
07:15des jeunes qui veulent acheter leur premier logement les DMTO,
07:19ce qu'on appelle les frais de notaire, jusqu'à une certaine partie.
07:22On les supprimera pour leur permettre de faciliter l'accès à un logement.
07:25Voilà, c'est des choses très concrètes sur lesquelles on s'engage.
07:28Et nous, on ne promet pas monts et merveilles comme les extrêmes,
07:31mais quand on promet des choses, on le fait.
07:33Quand on dit des choses, on le fait, martelez-vous ce matin.
07:36Les agriculteurs, ils attendent toujours les aides de la PAC bio.
07:39Arnaud Rousseau, le président de la FNSE,
07:41menace même de remettre les actions en marche aujourd'hui.
07:45Ils ne les ont toujours pas, ces aides.
07:46Ça fait des semaines et des semaines que vous les promettez.
07:48Toutes les aides de base de la PAC ont été versées.
07:50Ensuite, vous avez effectivement certaines aides PAC,
07:52notamment sur le bio, qui n'ont pas encore été intégralement versées.
07:55Évidemment, on s'y attache.
07:56D'autres mesures sur lesquelles on s'était engagés entrent en vigueur là.
07:59Je vous donne un exemple.
08:00Ça fait des années que les agriculteurs demandaient
08:03à ce que la déduction fiscale GNR, c'est un peu technique, pardon,
08:07on leur rembourse sur le gazole non routier un crédit d'impôt.
08:11Ils le reçoivent aujourd'hui un an après avoir acheté leur gazole,
08:14après avoir rempli plein de papiers.
08:16Ça faisait des années qu'ils disaient,
08:17nous on voudrait que ça soit déduit immédiatement
08:19quand on va acheter notre gazole,
08:20que ça soit déduit tout de suite, ça fait moins de papiers à remplir
08:23et c'est de la trésorerie en plus.
08:24Ça entre en vigueur au 1er juillet.
08:26C'est un engagement que j'ai pris.
08:27Ça, c'est ma méthode.
08:28Ma méthode, c'est de regarder quels sont les problèmes,
08:30d'être lucide, de ne pas mettre les choses sous le tapis
08:33et de prendre des décisions claires
08:34et de chercher à ce qu'elles soient appliquées.
08:35Et l'enjeu de cette élection, je le redis,
08:37ce n'est pas une élection présidentielle,
08:39ce n'est pas une élection européenne,
08:41c'est une élection législative.
08:42La question qui est posée, c'est
08:44qui a Matignon pour diriger le gouvernement,
08:46qui au gouvernement
08:47et quelle majorité pour appliquer un programme.
08:49Et cette méthode, Gabrielle Attal,
08:50avait suscité de nombreux espoirs pour de nombreux Français.
08:54Je pense notamment à votre passage à l'éducation nationale.
08:56Cinq mois plus tard,
08:58force est de constater que l'école est plus au centre du débat politique.
09:00Les problèmes sont toujours bien là.
09:02Est-ce que vous n'avez pas, au fond de vous,
09:04très sincèrement,
09:05le sentiment d'un gros gâchis ?
09:07Alors d'abord, moi, à chaque fois qu'on me permet de parler école,
09:09je bondis sur cette possibilité.
09:10Vous savez à quel point ça me tient à cœur.
09:12Vous vouliez faire plein de choses.
09:14Vous avez envie aujourd'hui de faire encore plein de choses.
09:16Je me suis engagé quand j'ai été nommé interdiction de l'Abaya.
09:18Là aussi, ça faisait des années que c'était...
09:20Je vais y venir, je vais parler d'autres choses.
09:22Interdiction de l'Abaya, ça faisait des années qu'on en parlait.
09:24Là aussi, beaucoup disaient, c'est pas possible, etc.
09:26C'est fait, il n'y a plus d'Abaya.
09:28Je me suis engagé sur un nouveau calendrier du bac.
09:30Parce qu'il y a un an, les parents qui nous écoutent,
09:32qui avaient des jeunes qui passaient le bac,
09:34qui avaient leurs épreuves en mars,
09:36qui derrière n'avaient plus rien à faire, s'en souviennent,
09:38le nouveau calendrier du bac s'applique.
09:40Je me suis engagé à ce que nos jeunes fassent plus de stages.
09:42Parce que c'est ce qui permet de mieux réussir l'orientation.
09:44Il y a dans ce studio avec nous,
09:46deux stagiaires de seconde,
09:48comme les 500 000 stagiaires de seconde qui démarrent aujourd'hui.
09:50C'est moi qui me suis engagé sur ce stage, qui l'ai créé.
09:52Le redoublement. Parce que depuis des années,
09:54on avait arrêté le redoublement de manière idéologique.
09:56Ce qui entraînait de l'échec pour beaucoup d'élèves.
09:58Le redoublement est revenu.
10:00Et maintenant, quand un élève,
10:02l'équipe pédagogique considère que c'est mieux pour lui qu'il redouble,
10:04et ben, il redouble.
10:06Je me suis engagé sur des mesures...
10:08Attendez, je me suis engagé...
10:10Amandine Bégaud, l'éducation nationale, c'est évidemment du temps long.
10:12Regardez les mesures qu'on a prises en 2017
10:14pour dédoubler les classes dans les quartiers difficiles.
10:16On commence à peine
10:18à voir les résultats sur le niveau de nos élèves.
10:20Et à la rentrée prochaine,
10:22comme je m'y suis engagé, des mesures nouvelles vont entrer en vigueur
10:24pour l'élévation du niveau des élèves.
10:26L'application de la méthode de Singapour
10:28pour les mathématiques, pour nos élèves,
10:30parce qu'on voit que tous les pays dans le monde qui l'ont adoptée
10:32ont des meilleurs résultats que nous en mathématiques.
10:34Moi, le message que je suis venu passer ce matin,
10:36c'est que oui, il y a des difficultés dans le pays.
10:38Évidemment, il y a des Français qui souffrent.
10:40Mais un, il n'y a pas de fatalité.
10:42Et moi, ma méthode, je suis à Matignon
10:44depuis cinq mois maintenant.
10:46Ma méthode, c'est d'identifier les problèmes,
10:48de dire la vérité et de prendre des décisions fortes,
10:50radicales parfois, pour y répondre.
10:52Et deux, c'est pas les extrêmes,
10:54avec leur programme inapplicable
10:56de chaos économique qui entraînerait une saignée
10:58pour nos retraités et pour nos travailleurs de classe moyenne
11:00qui ont la réponse.
11:02La réponse, c'est nous, c'est les candidats, ensemble pour la République.
11:04Bon, je ne saurais pas si vous avez des regrets ou pas.
11:06Merci beaucoup, en tout cas, M. le Premier ministre.
11:08Vous restez avec nous ou vous êtes dans l'oeil de Philippe Cavrevière, M. le Premier ministre ?
11:10Ah non.