Sébastien Chenu, vice-président du Rassemblement national et député sortant du Nord, était l’invité du Face-à-Face ce jeudi sur BFMTV et RMC.
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00:00Il est 8h32 et vous êtes bien sur RMC et BFM TV. Bonjour Sébastien Chenu.
00:04Bonjour madame.
00:05Merci d'être dans ce studio pour répondre à mes questions.
00:07Vous êtes député sortant du Nord, vous êtes vice-président du Rassemblement National.
00:11Beaucoup de questions en cette toute fin de campagne, trois jours avant le premier tour des législatives.
00:17Je voudrais commencer par vous faire écouter le témoignage de Fadela.
00:20Fadela, elle m'a appelé ce matin au 32-16, le standard RMC.
00:24On parlait de la question d'une forme de racisme, d'antisémitisme débridé.
00:29Elle le ressent dans sa vie, au quotidien.
00:32Elle a 47 ans, elle est infirmière libérale dans l'Ariège et voilà ce qu'elle raconte.
00:37Moi je me suis sentie profondément humiliée lors du débat sur le thème de la binationalité.
00:43Parce que vous avez la double nationalité Fadela ?
00:46Franco-marocaine, voilà.
00:47Et je l'assume et je suis fière de mes origines marocaines et je suis fière d'être née en France.
00:52J'ai l'impression qu'à ce jour, il faut se promener dans la rue avec un panneau.
00:57Je suis fière d'être français.
00:59J'ai plus à me justifier, stop.
01:00J'ai 47 ans, je n'ai plus à me justifier.
01:03Elle trouve ça non seulement très douloureux d'avoir le sentiment de devoir en permanence prouver
01:08qu'elle est une bonne française, elle est infirmière, elle est d'ailleurs victime
01:13de plus en plus d'une forme de racisme débridé, y compris de la part de ses patients,
01:17parfois les plus fidèles et depuis longtemps.
01:19Qu'est-ce que vous lui répondez à Fadela ?
01:22Qu'elle n'a pas à s'inquiéter, qu'elle écoute ce que nous proposons.
01:26Fadela est française, elle est binationale, mais elle est donc par définition française.
01:31Et évidemment, elle a toute sa place dans la société française en tant que telle.
01:35Vous savez, sur les insultes racistes qu'elle peut recevoir, puisque j'ai entendu ce témoignage,
01:42on juge un homme extraordinaire à ce qu'il exige des autres,
01:46ordinaire à ce qu'il exige des autres et extraordinaire à ce qu'il exige de lui-même.
01:50C'était Marc Aurel qui écrivait ça.
01:53Nous, on va être exigeants de nous-mêmes et de l'appareil d'État,
01:57des responsabilités que les Français nous confieront.
02:00Et nous n'accepterons pas que des personnes puissent éventuellement mal se comporter,
02:06parce que pensant que finalement, l'arrivée du Rassemblement national devrait permettre
02:12de laisser ouvert une porte sur la façon dont on considère nos compatriotes.
02:16Ça veut dire qu'au fond, c'est moins à Fadela que vous vous adressez qu'à vos sympathisants,
02:22c'est-à-dire qu'ils pourraient se sentir en quelque sorte galvanisés ?
02:24Non, parce que moi j'ai confiance d'abord dans le bon sens des Français.
02:27Je pense que les Français sont des gens tolérants, sont des gens qui veulent du changement,
02:32sont des gens qui veulent de l'autorité, mais sont des gens qui n'ont pas envie de voir s'installer
02:36ce qui existe depuis des années, c'est-à-dire ce qu'ont fait nos prédécesseurs,
02:39une société fragmentée, communautarisée et abîmée parce qu'on a mis les gens dans des cases
02:45et que finalement, on les a opposés les uns aux autres.
02:48Ce que vit Fadela, c'est le fruit des conséquences des politiques
02:52qui sont menées depuis des années dans notre pays.
02:54Ce n'est pas le Rassemblement national qui amène à ça, c'est parce que la société a été fracturée,
02:59parce que dans notre société, on a distingué les Français les uns des autres.
03:04Moi, je ne distingue pas les Français.
03:05On est Français quelle que soit sa religion, on est Français quelle que soit son origine sociale,
03:10quelle que soit sa couleur de peau, quel que soit ses choix affectifs.
03:14On est Français. Quand on est Français, on est Français.
03:17Le truc, c'est quand même que je vous ai entendu aussi il y a dix jours,
03:20vous ne disiez pas exactement ça comme Sébastien Chelut.
03:22Vous étiez sur le plateau de Touche pas à mon poste,
03:25et vous disiez quand on a une nationalité, on en a une,
03:28parce que ça dit beaucoup de ce que vous êtes et de ce à quoi vous êtes attaché.
03:32Vous défendiez alors avec vigueur l'interdiction de la double nationalité extra-européenne
03:37avant de faire un mea culpa le soir même en disant je me suis trompé, erreur.
03:43Je défendais une position qui était anciennement celle du RN, mais qui ne l'est plus.
03:49Je vais vous dire parce que moi, fondamentalement, n'étant pas binational,
03:53je considère qu'effectivement lorsqu'on a une nationalité,
03:56on la porte comme un étendard et on doit en être particulièrement fier.
04:01Marine Le Pen a souhaité renoncer à l'arrêt de la double nationalité,
04:07au fait de ne plus pouvoir avoir la double nationalité.
04:09Elle a considéré que c'était trop blessant.
04:11On a eu ce débat, elle m'a dit c'est beaucoup trop blessant de dire à quelqu'un
04:15tu dois renoncer à ta double nationalité parce que c'est une part constitutive de ce qu'on est.
04:19Je l'ai compris comme ça et dans notre programme, nous ne demandons pas aux gens de renoncer.
04:23Vous avez été convaincu parce que quand même, moi j'avais écouté cet extrait, vous étiez vigilant.
04:27Il faut probablement être soi-même double national pour comprendre,
04:31avoir cette double nationalité pour comprendre effectivement
04:33combien ça peut être pénible de devoir, comme le disait Fadela,
04:37être dans la nécessité de toujours trouver quelque chose.
04:40Je croyais que ça a laissé un doute et qu'on a été retrouver aussi des propos,
04:43qui sont les propos notamment de Jean-Marie Le Pen,
04:45qui lui étaient très attachés à l'interdiction de la double nationalité.
04:48Il l'avait même dit à propos de Yannick Noah quand il avait gagné Roland-Garros,
04:53estimant que comme il avait aussi la nationalité manienne,
04:57il n'était pas vraiment totalement français.
04:59Je le croyais compatriote, avait-il dit à l'époque.
05:02Marine Le Pen a tranché tout ça et elle a considéré
05:05qu'effectivement on pouvait être un citoyen avec une double nationalité sans aucun problème.
05:09Et d'ailleurs, dans le débat qui nous préoccupe,
05:11quand nous parlons de la fonction publique et de l'accès à des emplois de fonction publique,
05:16il n'y a aucun problème pour les agents de la fonction publique dans notre pays,
05:19qu'ils soient nationaux ou binationaux.
05:21Nous avons fait en revanche, nous ferons en revanche,
05:23une liste des emplois, il y en a peut-être 50,
05:25qui sont des emplois extrêmement sensibles de direction,
05:27de services de renseignement, etc.,
05:29dans lequel nous considérons que pour ne pas avoir de pression,
05:32peut-être même affective, familiale, il faut être national, français.
05:38Pourquoi est-ce qu'effectivement, depuis 3 jours,
05:40ça éveille une telle passion ?
05:43D'abord parce qu'il y a 3 millions de binationaux en France
05:45qui se sont donc sentis visés,
05:47qui se disent au fond, on m'expulsera des fonctions les plus importantes,
05:54parce qu'effectivement on retrouve des mots de Jean-Marie Le Pen
05:57qui dit que si on est français, on adopte les mœurs, les coutumes, les lois,
06:00si on préfère ses racines.
06:02Alors dans ce cas-là, je crois qu'il vaut mieux rentrer chez soi.
06:04Encore une fois, il parlait à ce moment-là de Yannick Noah,
06:06qui devait rentrer au Cameroun d'après lui.
06:08Tout cela n'est pas du tout anodin, vous l'entendez bien.
06:11Par exemple, j'ai regardé ce qui se passe ailleurs.
06:13En Algérie, il y a une liste de hauts fonctionnaires,
06:16qui est interdite aux binationaux.
06:18C'est-à-dire que cette liste est rendue officielle,
06:20et ils vont beaucoup plus loin,
06:22puisqu'ils demandent même aux gens d'abandonner leur binationalité.
06:26Nous, on considère qu'il y a à peu près 50 postes en France
06:31extrêmement sensibles dans la sécurité et le renseignement.
06:34On n'a pas envie de voir arriver un franco-chinois,
06:36un franco-russe, un franco-américain,
06:38parce qu'on considère que sa vie personnelle,
06:41il y a ce qu'on appelle un criblage,
06:43sa vie personnelle ou sa binationalité
06:46peut le mettre dans une situation,
06:48un moment qui soit difficilement compatible
06:50avec cette exigence, avec cette sensibilité
06:53sur les affaires de la France.
06:55C'est tout. Point. Ça ne va pas plus loin.
06:57Et donc, j'ai l'impression qu'on monte en mayonnaise
07:00quelque chose qui, sincèrement, ne touchera évidemment aucun...
07:03Vous-même, je vous le dis, il y a 15 jours,
07:05vous étiez quand même assez convaincu pour ce que vous disiez.
07:07Je comprends que depuis, vous avez eu cette discussion
07:09avec Marine Le Pen, mais vous ne pouvez pas nous faire le reproche,
07:11puisque vous-même, ça faisait partie des points
07:13que vous avez défendus ardemment.
07:15Je vous dis ce qui ça va concerner.
07:17Donc, à partir du moment où on dit les choses
07:19et qu'on le fait de façon transparente,
07:21il n'y a pas de problème ou de fantasme à faire naître.
07:24Je vous dis les choses, ça va concerner à peu près 50 postes,
07:28la très haute fonction publique extrêmement sensible.
07:32Bien sûr, c'est justement ça l'intérêt,
07:34c'est que la liste soit publiée et transparente.
07:36Sébastien Chenu, sur la question de ce racisme débridé,
07:40il y a mon confrère Karim Rissouli,
07:43qui a lu une lettre qu'il a reçue à son domicile,
07:47qui lui dit franchement, Karim, tu n'as rien compris
07:49au vote du 9 juin, il fait donc référence
07:52aux résultats des Européennes,
07:54ce n'est pas le pouvoir d'achat, ce n'est pas la retraite, etc.
07:56Non, non, ce qui est fondamental,
07:58c'est que le peuple français historique en a plein le cul
08:00de tous ces bicots, le reste c'est du blabla.
08:04Le Souchien, c'est-à-dire le français de Souche,
08:06ne t'acceptera jamais, ni toi, ni tes frérots,
08:08et même malgré le nombre, vous ne posséderez jamais la France.
08:12Qu'est-ce que vous lui dites ?
08:13Non, mais c'est inacceptable.
08:14Le racisme sous toutes ses formes,
08:16mais je pense au racisme, vous savez,
08:18j'ai reçu des lettres aussi épouvantables,
08:22des menaces homophobes, de racisme anti-blanc,
08:26j'en ai rarement fait la promotion.
08:27Une fois, j'ai attiré l'attention de la présidente de l'Assemblée nationale,
08:29en réalité, on n'a pas beaucoup été soutenus dans ces cas-là,
08:31mais ce qui traverse notre société,
08:33cette violence qui traverse notre société,
08:35démontre un où nous en sommes,
08:37et l'exigence...
08:38Mais ça n'a rien à voir, d'après vous, avec...
08:40Parce qu'il commence sa lettre,
08:42c'est une lettre anonyme évidemment,
08:43par le vote du 9 juin,
08:45c'est donc une référence précise.
08:47Non, mais regardez, dans la société,
08:48il y a des faits divers,
08:49voire plus que des faits divers,
08:51qui nous ont montré dernièrement
08:52que des jeunes pouvaient être victimes de racisme anti-blanc
08:55au point de se faire tuer,
08:56donc ce n'est même pas des faits divers,
08:59ce sont des faits d'une gravité extrême,
09:01et c'était qui étaient structurés par du racisme anti-blanc,
09:04donc ça veut dire qu'on est dans une société,
09:06ça ramène à ce que je disais en début de notre conversation,
09:09dans lesquelles la France est fracturée,
09:11elle a besoin d'unité,
09:13et l'unité, elle se fait à travers...
09:14Comment vous ferez pour protéger ?
09:15La restauration de l'autorité.
09:16J'ai bien entendu,
09:17mais comment est-ce que vous ferez pour protéger ?
09:19Vous évoquiez à l'instant aussi les menaces homophobes,
09:22vous faites référence à ces sympathisants,
09:25encore une fois,
09:26ils se sont revendiqués comme tels,
09:27sympathisant de vos idées,
09:29sympathisant RN,
09:30qui le soir des Européennes,
09:32ont dit avoir célébré en quelque sorte votre victoire,
09:36et ont dit bientôt on pourra casser du PD.
09:38Mais madame, il faut être très exigeant de ça,
09:40et j'ai dit, j'espère qu'ils prendront le maximum.
09:42Moi, je pense que notre société,
09:44comme je vous le dis,
09:45est fracturée,
09:46elle est fracturée parce qu'il n'y a plus de cadre,
09:47parce qu'il n'y a plus d'autorité,
09:48parce que chacun s'autorise,
09:49dans tous les sens,
09:50à pouvoir faire, dire ou agir comme bon lui semble,
09:54je suis désolé.
09:55Ramenez un cadre,
09:56structurez la société,
09:57c'est notre boulot demain.
09:58C'est votre boulot,
09:59il y a du boulot,
10:00j'aimerais qu'on parle un instant de cette étude
10:02qui a été révélée hier soir,
10:04et qui montre qu'il y a une explosion
10:05de consommation de la drogue
10:07parmi les Français.
10:08Donc il y a avec la drogue le problème du trafic,
10:11il y a avec la drogue désormais le problème de la consommation,
10:14et notamment de la consommation de cocaïne.
10:16Qu'est-ce que vous feriez de différent ?
10:18Comment est-ce que vous,
10:19vous traiteriez ce problème majeur ?
10:21Et pourquoi vous arriveriez là où les autres ne sont pas ?
10:23Vous avez raison,
10:24c'est un problème éminemment important,
10:25ça fait très longtemps,
10:26et j'en ai souvent parlé dans les médias,
10:30que la drogue envahit notre société,
10:32elle l'envahit aujourd'hui y compris dans la ruralité.
10:35Et moi je l'ai vu aussi l'envahir dans des professions
10:37qui étaient parfois assez inattendues,
10:39puisqu'on dit qu'il y a des gens qui consomment des drogues
10:41pour pouvoir tenir le goût.
10:43Au boulot,
10:44dans le bâtiment,
10:45dans la restauration.
10:46Ce n'est pas simplement des traders
10:47comme dans l'idée qu'on s'en faisait auparavant,
10:49mais parfois dans des métiers difficiles.
10:51Il y a plusieurs choses,
10:52d'abord la drogue,
10:54les drogues n'arrivent pas de la planète Mars.
10:57Elles arrivent sur notre territoire,
11:00souvent par des voies qui montrent
11:02qu'il faut contrôler nos frontières.
11:04Notamment dans les ports de Rotterdam ou d'Anvers.
11:07Donc il faut contrôler nos frontières.
11:09On peut revenir sur la politique que nous proposons
11:11en matière de contrôle des frontières,
11:13je vous rappelle ce que Jordan Bardella disait
11:15pendant les élections européennes,
11:16avec la double frontière,
11:17la nécessité de reprendre en main le contrôle des frontières,
11:20ça c'est pour l'importation.
11:22La question de la consommation et de la sanction du client.
11:25Car évidemment, je crois que pendant des années,
11:27on a fermé les yeux sur le fait
11:29qu'il y ait des consommateurs,
11:30parce que tout le monde connaît des gens
11:32qui consomment de la drogue,
11:33et bien on se dit finalement,
11:34est-ce que c'est si grave une fois de temps en temps
11:36ils fument un joint, etc.
11:37Moi, je pense que c'est très grave.
11:38Je pense qu'il faut taper le consommateur,
11:40le taper évidemment au portefeuille,
11:42le taper par des sanctions pénales,
11:43mais il faut avoir zéro tolérance
11:46en matière de consommation de drogue.
11:47Zéro tolérance pour les consommateurs ?
11:49Bien sûr.
11:50Vous dites que vous feriez un peu différemment,
11:53ou en tout cas que la fermeture des frontières
11:55ou le contrôle des frontières
11:56serait une des réponses.
11:58À propos des frontières,
11:59une autre question sur les OQTF.
12:01Régulièrement, cette question de l'application ou non des OQTF
12:05traverse l'actualité.
12:08Hier, on a appris qu'il y avait un agresseur
12:10qui avait fait une tentative de viol
12:13et peut-être même d'homicide ou en tout cas d'agression
12:17contre une infirmière
12:19qu'il a séquestrée chez elle dans les Hauts-de-Seine.
12:23Il est de nationalité algérienne,
12:24il est bien connu des services de police,
12:26c'est ce que disent nos confrères du Figaro.
12:28Il fait l'objet d'au moins une fiche de recherche
12:30pour son OQTF.
12:32Pourquoi est-ce que vous, vous arriveriez
12:34à renvoyer les OQTF,
12:36à appliquer les OQTF,
12:38là où, honnêtement, Gérald Darmanin,
12:40il n'a pas l'air moins motivé que vous
12:41sur l'application des OQTF ?
12:43Lui, par exemple, il est de nationalité algérienne.
12:44Pourquoi il partirait avec vous ?
12:46Je l'ai vécu dans ma ville de Denain,
12:48où hier il y a eu une agression au couteau
12:49faite par quelqu'un qui est sans papier,
12:51qui n'avait pas le droit de résider,
12:52a priori, de ce que je sais sur le territoire français,
12:54qui pourtant l'était,
12:55et qui a commis hier à Denain
12:57une agression au couteau avec deux victimes,
12:59dont l'une est dans un état sérieux.
13:01Donc, on a aujourd'hui des gens
13:03qui n'ont pas l'autorisation,
13:06vous l'avez dit, d'être ici,
13:07et parfois qui sont sous la vindicte d'une OQTF.
13:10Gérald Darmanin, ce qu'il n'a pas fait...
13:12Prenons cet exemple, pourquoi vous y arriveriez ?
13:14J'y viens parce que vous prenez l'exemple de l'Algérie,
13:16il est particulièrement intéressant.
13:18Les accords que nous avons avec l'Algérie
13:20permettent à l'Algérie de nous envoyer
13:22une immigration plus importante
13:23depuis les accords de 68.
13:25Edouard Philippe, d'ailleurs, lui-même, avait dit
13:27qu'il faudrait revoir les ressources
13:29qui nous lient à l'Algérie.
13:30Edouard Philippe, le problème,
13:31a été Premier ministre pendant deux ans.
13:33Il a vu, je crois, deux fois le président Tebboune.
13:35À aucun moment, ils n'ont ouvert ce dossier.
13:38Nous allons ouvrir ce dossier.
13:39Nous allons reprendre à zéro
13:41les discussions avec les pays d'origine.
13:43C'est-à-dire que nous allons leur dire
13:45la réduction des visas sera réalisée
13:47si vous ne reprenez pas vos ressortissants étrangers
13:49qui sont sous la menace d'OQTF,
13:51sous l'obligation d'OQTF.
13:53Nous allons évidemment regarder...
13:55OQTF, obligation de quitter le territoire.
13:57En termes de coopération économique et financière,
13:59d'aide finalement au développement,
14:01nous allons dire à ces pays,
14:02nous pouvons continuer à vous aider,
14:04mais de l'autre côté, vous devez assumer
14:06votre obligation de reprendre vos ressortissants.
14:08Ça n'a pas été fait.
14:09Je vous donne l'exemple des accords de l'Algérie
14:12C'était porté par Edouard Philippe lui-même
14:14qui dit, nous ne l'avons pas fait,
14:15or il faudrait le faire.
14:16Eh bien nous, nous allons le faire, madame.
14:18Nous allons ouvrir ces dossiers,
14:20les faire aboutir en cela.
14:21Et puis, je le dis aussi,
14:22le délit de séjour irrégulier sera rétabli.
14:25Lorsque vous êtes irrégulièrement
14:27sur le territoire français,
14:29vous commettrez un délit,
14:31vous serez en situation de délit,
14:33où ça a été abrogé par la Macronie.
14:35Avec quelles sanctions et avec quelles conséquences ?
14:37Avec des conséquences qui sont effectivement
14:39l'expulsion, avec aussi des conséquences
14:41que vous n'avez plus le droit à rien.
14:43Lorsque vous commettez un délit
14:44sur le sol français,
14:45que vous n'êtes pas autorisé
14:46à vous maintenir sur le sol français,
14:47vous n'avez pas le droit
14:48de toucher des prestations sociales,
14:49vous n'avez pas le droit
14:50d'avoir un logement social,
14:51vous n'avez pas le droit
14:52d'être embauché dans une entreprise.
14:55Il faut un moment remettre de l'ordre
14:57dans notre pays.
14:58On ne peut pas laisser des gens
14:59qui n'ont pas le droit,
15:00qui ont franchi toutes les autorisations
15:03ou toutes les lois françaises
15:05qui sont passées outre les lois françaises
15:07et ensuite leur donner des droits
15:08sur le territoire.
15:09Ce n'est pas possible.
15:10On se décrédibilise.
15:11Sébastien Chenu,
15:12je voudrais qu'on parle
15:13des retraites et des armées.
15:14C'est qui le chef des armées ?
15:15Vous savez, la Constitution,
15:16j'ai regardé l'article 15,
15:17le chef de l'État
15:18est le chef des armées.
15:21Le Premier ministre,
15:22il a la maîtrise
15:23de la politique de la défense
15:24avec, j'allais dire,
15:25un veto budgétaire.
15:26C'est-à-dire que c'est
15:27le Premier ministre
15:28qui engage les crédits,
15:29c'est le Premier ministre
15:30qui signe les autorisations de crédit
15:32lorsqu'il y a des opérations militaires
15:34et dans la Constitution,
15:35les choses sont bien claires.
15:37Donc, le chef des armées,
15:39c'est le président
15:41et ce serait le Premier ministre
15:43qui aurait, par contre,
15:44le pouvoir budgétaire.
15:45Est-ce que le pouvoir budgétaire,
15:46il faut l'entendre aussi,
15:47comme stopper les budgets
15:51pour l'envoi d'armes en Ukraine ?
15:53En tous les cas,
15:54comme celui qui peut mettre
15:55une ligne rouge
15:56ou des limites à un président
15:57qui semble ne pas en avoir.
15:58Si je vous pose cette question,
15:59c'est parce que Marine Le Pen,
16:00dans une interview qu'elle accorde
16:01à nos confrères du Télégramme de Brest,
16:03dit ce matin que le président
16:05chef des armées,
16:07ce n'est que symbolique.
16:08Oui, c'est vrai.
16:09Honorifique, même, dit-elle.
16:10Oui, mais c'est exactement cela.
16:12C'est la Constitution,
16:13toute la Constitution,
16:14rien que la Constitution.
16:16Nous considérons
16:17qu'Emmanuel Macron
16:18est un président sans limites.
16:19Est-ce que ça veut dire
16:20que vous demanderez, par exemple,
16:21à obtenir,
16:22si vous arrivez au pouvoir,
16:23le ministère de la Défense ?
16:25Ou est-ce que
16:26c'est Emmanuel Macron
16:27qui pourra choisir,
16:28parmi ses proches,
16:29un ministre de la Défense ?
16:30Le président de la République
16:31nomme les ministres
16:32sur proposition
16:33du Premier ministre.
16:34Donc, Jordan Bardella,
16:35si les Français le souhaitent,
16:36sera à Matignon
16:37et proposera au président
16:38de la République
16:39un ministre de la Défense
16:40qui sera respectueux
16:41de la Constitution,
16:42c'est-à-dire des prérogatives
16:43du chef de l'État,
16:44chef des armées,
16:45mais qui comptera,
16:46évidemment,
16:47comme ministre de la Défense
16:48sous l'autorité de Jordan Bardella
16:49mettre des limites
16:50à Emmanuel Macron
16:51si celui-ci voulait franchir
16:52certaines limites.
16:53Et qui sera issu
16:54des rangs du RN ?
16:55Pourquoi pas ?
16:56Quel est le problème ?
16:57Ministre de la Défense
16:58et ministre des Affaires étrangères
16:59également.
17:00Mais pourquoi pas ?
17:01Les deux domaines
17:02qu'on a traditionnellement estimés
17:03être les domaines réservés
17:04du président de la République.
17:05Nous, ce qu'on veut,
17:06c'est avoir des gens compétents,
17:07c'est avoir des gens
17:08qui ont le sens de l'État,
17:10qui savent évidemment
17:11mener les affaires de l'État
17:12dans ces domaines-là.
17:13Qu'ils soient issus du RN
17:14ou pas,
17:15s'ils se retrouvent
17:16dans notre gouvernement
17:17d'union nationale,
17:18dans cette majorité
17:19d'union nationale,
17:20qu'il ait une carte
17:21au Rassemblement national
17:22ou qu'il n'en ait pas,
17:23ce n'est pas très grave.
17:24En tout cas,
17:25il n'y aura pas
17:26deux ministères
17:27les plus régaliens
17:28comme ministre de la Défense
17:29et ministre des Affaires étrangères
17:30dont vous diriez
17:31au président Emmanuel Macron
17:32ça, vous pouvez vous garder
17:34Non, en fait,
17:35ce qu'il faut comprendre,
17:36je crois,
17:37c'est que si nous arrivons
17:38aux responsabilités,
17:39c'est pour appliquer
17:40une politique.
17:41Ce n'est pas pour
17:42faire semblant.
17:43Ce n'est pas pour
17:44occuper des places
17:45et des strapontins.
17:46Et dans cette politique
17:47en matière de défense
17:48et d'affaires étrangères,
17:49la ligne rouge,
17:50ce n'est pas de soldats
17:51en Ukraine.
17:52La ligne rouge,
17:53ce n'est pas d'armes
17:54à longue portée.
17:55La ligne rouge,
17:56c'est aider l'Ukraine
17:57financièrement,
17:58dans la mesure où financièrement
17:59on peut continuer
18:00à l'aider.
18:01Donc vous voyez,
18:02nous avons des propositions
18:03qui sont claires,
18:04qui sont cohérentes,
18:05elles seront portées
18:06demain par nos ministres,
18:07mais on n'est pas là
18:08pour faire semblant
18:09de mener une politique.
18:10On n'est pas là
18:11pour faire aboutir
18:12les propositions
18:13que les Français connaissent.
18:14Sébastien Chenu,
18:15une question encore
18:16sur les retraites,
18:17parce que je n'ai pas
18:18tout à fait compris
18:19quelle était la différence
18:20entre les retraites avec vous
18:21et les retraites
18:22avec Emmanuel Macron.
18:23C'est le gain d'année.
18:24Moi, j'ai regardé,
18:25tout simplement,
18:26j'ai un comparatif,
18:27on peut comparer nos tableaux,
18:28sur l'âge de départ
18:29ou l'âge de départ
18:30à taux plein.
18:32Un âge de départ
18:33qui part de 64 ans
18:34et qui peut aller
18:35jusqu'à 67 ans
18:36selon l'âge
18:37auquel vous entrez
18:38dans la vie active.
18:39Annulation de la décote
18:40à 67 ans.
18:41Pour l'instant,
18:42au moment où on se parle,
18:43c'est-à-dire jusqu'en 2030,
18:44c'est 62 ans
18:45l'âge légal
18:46qui va être porté
18:47progressivement,
18:48donc en 2030.
18:49Un mot là-dessus,
18:50d'ailleurs,
18:51parce que j'ai regardé
18:52ce que le comité
18:53de suivi des retraites
18:54disait.
18:55Le comité de suivi des retraites
18:56est placé sous l'autorité
18:57du Premier ministre.
18:58Emmanuel Macron
18:59nous avait dit
19:01à faire rentrer
19:02beaucoup d'argent dans les caisses.
19:03Elle devait rapporter
19:0418 milliards d'euros.
19:05Et le comité de suivi des retraites
19:06nous dit, à long terme,
19:07cette propre réforme
19:08d'Emmanuel Macron,
19:09il est possible même
19:10qu'elle coûte plus cher.
19:11Donc voyez que,
19:12quand même,
19:13cette réforme des retraites,
19:14elle a vraiment besoin
19:15d'être abrogée
19:16et de la remettre sur la table.
19:17Ça, j'ai bien compris,
19:18mais j'ai du mal à comprendre
19:19que vous abrogiez une réforme
19:20qui, en réalité,
19:21n'est pas très différente
19:22de celle que vous proposez.
19:23Encore une fois,
19:24j'ai entendu Jordan Bardella
19:25qui parlait de 62 ans.
19:26C'est le cas au moment
19:27où on se parle.
19:28Je vous le dis,
19:29avec notre réforme
19:30dont l'âge de départ
19:31est de 60 ans
19:32pour ceux qui ont travaillé
19:33avant 20 ans.
19:34Puis ensuite,
19:35progressivement,
19:36jusqu'à 62 ans.
19:37Eh bien, vous pouvez partir
19:38évidemment à partir de...
19:39Donc il n'y aura pas de 64 ans
19:40avec vous ?
19:41C'est ça ce que vous voulez dire ?
19:42Même en 2030,
19:43il n'y aura pas de 64 ans ?
19:44Non, mais à partir du moment
19:45où vous voulez une retraite
19:46à taux plein,
19:47si vous êtes entré très tard
19:48dans la vie active,
19:49évidemment, progressivement,
19:50ça fait reculer
19:51votre âge de départ en retraite
19:52à taux plein.
19:53Parce que, par exemple,
19:54la gauche dit,
19:55tout le monde a 60 ans,
19:57tout le monde a une année
19:58de travail.
19:59Eh bien, avec notre réforme,
20:00quand vous êtes entré
20:01sur le marché du travail
20:02à 21 ans,
20:03vous gagnez deux années.
20:04Enfin, deux années,
20:05c'est quand même extrêmement important
20:06quand on arrive
20:07à la fin de sa carrière professionnelle
20:08et qu'on a fait
20:09des métiers difficiles.
20:10Et quand vous êtes entré
20:11à 23 ans
20:12sur le marché du travail,
20:13vous gagnez une année.
20:14Donc, si vous voulez,
20:15notre réforme, oui,
20:16elle a des conséquences
20:17extrêmement importantes
20:18dans le quotidien
20:19des Français.
20:20Merci Sébastien Chenu
20:21d'avoir répondu
20:22à mes questions ce matin.
20:23Je rappelle que vous êtes
20:24député sortant du Nord
20:25et vice-président
20:26de l'Assemblée nationale.
20:27Il est 8h52
20:28sur AMC BFM TV.