• il y a 2 mois
Sébastien Chenu, député RN du Nord, était l'invité de BFMTV pour évoquer la composition du gouvernement Barnier, promis la semaine prochaine.

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Transcription
00:00Deux lettres, deux lettres que tout le monde, ou presque, balance comme un soupçon depuis huit jours maintenant, deux lettres, R, N,
00:06symbole supposé d'une compromission présidentielle. Vous en débattez avec notre nouvel invité, Yves.
00:11Sébastien Chenu, bonsoir.
00:13Bonsoir.
00:14Merci beaucoup. Donc vous êtes vice-président du Rassemblement national. Vous êtes aussi maintenant vice-président du groupe.
00:20Président délégué du groupe.
00:21Président délégué du groupe à l'Assemblée nationale. Et ça tarde quand même cette rentrée parlementaire.
00:27Vous auriez voulu qu'il y ait une session extraordinaire ?
00:31Oui. Marine Le Pen, d'ailleurs, l'a exprimé. Elle a écrit aux autres présidents de groupe, elle l'a manifesté publiquement,
00:36le souhait que les députés puissent se mettre au travail dès septembre. Le président de la République, visiblement, est sourd à cette demande.
00:43Et le mois de septembre a été, il faut bien le dire, gâché, empêché. Les députés n'ont pas travaillé à l'Assemblée.
00:49Seul le président de la République peut décider ?
00:51Oui, c'est le président qui convoque. Et donc c'est à lui de déclencher une session extraordinaire.
00:56La présidente de l'Assemblée nationale, elle-même, était de mandresse.
01:00Donc, par conséquent, j'ai le sentiment que la vie quotidienne des Français préoccupe moins le président de la République que ses propres internoiements.
01:06À propos du président de la République, pourquoi Emmanuel Macron, finalement, n'a pas nommé Jordan Bardella à Matignon ?
01:12Il n'a pas nommé.
01:14Vu comment les choses évoluent.
01:15Je crois qu'il y a une raison pour laquelle il ne les a pas nommés. C'est, d'abord, qu'ils ne sont pas arrivés en tête.
01:22Le front républicain...
01:23Elle erre encore moins.
01:24Elle erre encore moins, certes. Mais il y a eu des problèmes programmatiques avec le Rassemblement national.
01:30Et notamment un sujet sur les retraites. C'est ça, la ligne de fracture, elle est là.
01:36C'est que le Rassemblement national veut revenir sur les retraites, on va en parler.
01:40Alors que les Républicains, eux, veulent, au contraire, garder cette réforme, peut-être en l'aménageant.
01:48Mais c'était un des critères de sélection pour le président de la République.
01:53Sébastien Chenu, Macron otage du RN.
01:56Vous avez entendu ce qu'a lancé un Français hier au président de la République.
01:59Est-ce que ce n'est pas plutôt le RN qui est condamné, désormais, à être l'allié du pouvoir ?
02:03En fait, Emmanuel Macron, je crois, n'a pas voulu... Enfin, a voulu contourner le souhait des Français.
02:08Au moment des élections européennes, la liste du RN, Jordane Bardella, arrive très largement en tête.
02:13Le double des voix du score des listes d'Emmanuel Macron.
02:16Au moment des élections législatives, premier et second tour, le RN est le parti qui fait le plus de voix dans le pays.
02:22Nous ne sommes pas majoritaires, et nous nous avions dit, si nous n'avons pas de majorité, Jordane l'avait dit,
02:26nous n'irons pas gouverner parce que la situation est intenable.
02:29Donc, nous, nous avons une logique politique, nous la respectons.
02:32Vous, président, vous donniez Matignon à la gauche parce qu'elle a remporté les législatives, même d'une courte tête ?
02:38Non, mais vous, vous auriez fait quoi ?
02:39Mais je pense qu'il a voulu contourner, pas forcément au Nouveau Front Populaire,
02:43mais peut-être qu'il aurait pu trouver des personnalités qui n'étaient pas aussi engagées dans des partis politiques
02:47qui ont fait d'aussi faibles résultats.
02:49Mais surtout, il a voulu contourner la volonté des Français.
02:52Les Français ne veulent plus de la politique d'Emmanuel Macron.
02:54Eh bien, ils trouvent des gens qui peuvent continuer sa politique sans être d'Emmanuel Macron.
02:58Ça vous arrangeait bien, quand même ? Parce que si vous étiez arrivé à Matignon...
03:01Ce qui nous aurait arrangé, c'était de faire 299 sièges.
03:03Si vous étiez nommé à Matignon, vous auriez été bien embarrassé pour constituer une majorité.
03:09Et en plus, vous auriez été handicapé pour 2027. Marine Le Pen aurait été handicapée pour 2027.
03:16Non, il ne serait pas du tout. Nous, nous n'aurions pas été, comme vous dites, nommés à Matignon
03:20si nous n'avions pas eu une majorité de siège. On l'a annoncé avant les élections.
03:24D'ailleurs, on a suffisamment reproché à Jordan Bardella de l'annoncer.
03:27Donc, de toute façon, il n'était pas question qu'on aille à Matignon sans majorité.
03:30Pourquoi faire ?
03:31Qu'est-ce qu'il fallait faire, alors ?
03:32Ce qui nous intéresse, ce n'est pas, comme les LR, avoir des sièges, des voitures, des bourrures, des titres.
03:35Qu'est-ce qu'il fallait faire ?
03:36C'est travailler pour les Français et changer de politique.
03:39Sébastien Chenu, qu'est-ce qu'il fallait faire ? Parce que vous dites, il n'y a qu'un faucon.
03:43Mais qu'est-ce qu'il aurait fallu faire ?
03:45Non, je n'ai pas dit qu'il n'y a qu'un faucon. J'ai dit, nous, on ne bloque pas le pays.
03:47On a montré qu'on ne bloquait pas le pays. On a permis, en disant qu'on n'allait pas censurer immédiatement Michel Barnier,
03:52on permet au pays de continuer à avancer. On a pris du retard, on l'a dit, on n'a pas siégé en septembre, ça suffisait.
03:58On a empêché le Nouveau Front Populaire d'accéder aux responsabilités.
04:01Non, ce n'est pas vous.
04:02Evidemment, si, puisqu'on avait dit qu'on le censurait et les macronistes, LR, etc. avaient dit qu'ils le censuraient.
04:07Donc, immédiatement, le Nouveau Front Populaire n'aurait pas été nommé.
04:11Cazeneuve et Xavier Bertrand, même chose, c'était des épouvantailles pour nous.
04:14Mais si Michel Barnier et son nouveau gouvernement, qu'on connaîtra normalement la semaine prochaine, se met à faire en partie une politique RN,
04:23il n'y a plus besoin du RN, que vont dire vos électeurs ?
04:25Ça m'étonnerait, connaissant le passé de Michel Barnier, qu'il fasse la politique du RN.
04:31Sincèrement, Michel Barnier est un Premier ministre qui est un adversaire politique, avec lequel on a des différences.
04:36Mais on savait bien qu'il n'allait pas y avoir un Premier ministre RN qui allait être nommé.
04:40Il fallait bien un Premier ministre au bout d'un moment.
04:42Donc, nous, on a accepté de ne pas voter une motion de censure immédiate et de laisser Michel Barnier faire ses propositions.
04:49On l'attend donc en discours de politique générale et en construction du budget.
04:53Et c'est là qu'on va décider si Michel Barnier construit un budget dans lequel il n'y a pas d'augmentation des impôts,
04:58dans lequel il va très loin sur la sécurité, sur l'immigration, sur le pouvoir d'achat, dans lequel il accepte l'abrogation de la réforme des retraites.
05:06Mais je crains, connaissant Michel Barnier, qu'il n'aille pas dans toutes ces directions, qui sont les politiques que nous portons, nous.
05:12Je ne sais pas si vous êtes d'accord, Yves, mais quand on entend Sébastien, ça me rappelle un certain Laurent Wauquiez.
05:16Hier, on va écouter ensemble.
05:19La décision évidemment qu'on a prise, c'est de s'engager à ses côtés.
05:22Et il aura le soutien très clair de tous nos parlementaires.
05:25Ce soutien, et vous le savez, ça n'était pas notre position initiale pour aller jusqu'à la participation au gouvernement pour l'aider à réussir.
05:32Et notre conviction, c'est que sur un certain nombre de domaines, on a besoin d'une politique de droite pour qu'il n'y ait pas de hausse d'impôts,
05:38pour qu'il y ait plus de sécurité, pour qu'il y ait moins d'immigration.
05:41Et notre engagement sera aux côtés de Michel Barnier pour l'aider à ce que ces politiques puissent être menées.
05:47Gonflé mais malin, Les Républicains ?
05:49Plutôt malin, parce que jusqu'à présent, on disait que les Français, ils vont préférer l'original à la copie.
05:55Ils vont préférer le Rassemblement national, le Front national par le passé, à la droite qui donnait le sentiment de cavaler derrière le Rassemblement national.
06:04En fait, ce qui se produit, c'est exactement le contraire.
06:06C'est-à-dire que l'original, il est un peu dans les cordes, même s'il est à l'Assemblée nationale plus fort que jamais.
06:12Je l'entends bien.
06:13Mais celui qui est au gouvernement, à Matignon, c'est Michel Barnier.
06:18Donc la droite républicaine, c'est elle qui va tirer les ficelles.
06:23C'est elle qui va gouverner.
06:24Au terme de l'article 20, c'est la droite qui va gouverner.
06:27Puisque vous n'allez pas aller, si on vous contacte, vous ne serez pas au gouvernement de Michel Barnier.
06:32Vous n'êtes pas fait un peu doubler, là, quand même ?
06:34Je serais vous, messieurs, je serais méfiant.
06:36Car il y a quelques semaines, ici même, Benjamin Duhamel me disait, avant la nomination de Michel Barnier,
06:41alors vous êtes la cinquième roue du carrosse, vous ne servez à rien.
06:44Ce que vous semblez, finalement, un peu dire, il ferait.
06:46Un jour après, on a vu que si Marine Le Pen n'avait pas levé le pouce en haut,
06:50n'avait pas accepté qu'on ne censure pas immédiatement Michel Barnier,
06:53il ne serait pas le premier ministre.
06:54Un deal avec Emmanuel Macron ?
06:55Non, simplement dire qu'on ne le censura pas.
06:56Il n'y a pas de deal.
06:57Un deal, il faut qu'il y ait un avantage dans un sens.
06:58Mais ce qui semble s'être produit, quand même.
06:59Il n'y a pas de deal.
07:00Un deal, il faudrait qu'il y ait un avantage dans un sens et dans un autre.
07:02Nous, on ne demande rien.
07:03On ne veut pas participer, contrairement aux LR qui sont les supplétifs, d'ailleurs, d'Emmanuel Macron.
07:07Il note, d'ailleurs, dans le discours de Laurent Wauquiez, quelque chose d'important.
07:10Il ne parle pas du pouvoir d'achat.
07:11Il reste sur sécurité et immigration.
07:14Vous l'avez entendu, et sur hausse d'impôts.
07:16Il n'a pas dit le mot pouvoir d'achat.
07:17Probablement que c'est une différence majeure que nous avons, nous,
07:20quand on propose, par exemple, d'augmenter les salaires de 10% des Français
07:23jusqu'à trois fois le SMIC, en échange d'un gel des cotisations patronales.
07:26C'est un élément fondamental de la politique que nous souhaitons voir menée
07:29au service de la France qui bosse, de la France qui se lève,
07:32et du pouvoir d'achat des Français.
07:33– Yves, tout à l'heure, on parlait d'une éventuelle émission
07:36dans le gouvernement par la gauche, mais après tout,
07:38on peut se poser la question d'une entrée au gouvernement
07:41d'un membre du Rassemblement National.
07:42Qu'en pensez-vous ?
07:43– Je pense que Michel Barnier va sans doute leur proposer.
07:47Peut-être que ce sera une personnalité issue du Rassemblement National
07:50ou une personnalité proche du Rassemblement National,
07:52hors les murs, comme on a dit à une période,
07:55mais le Rassemblement National, en refusant d'aller au gouvernement,
07:59peut faire aussi un refus d'obstacle, parce que son électorat peut dire
08:02mais attendez, l'immigration ça fait partie du programme de Barnier,
08:06l'insécurité ça fait partie du programme de Barnier,
08:09donc ce n'est pas normal qu'il n'y ait aucun représentant
08:12dans ce gouvernement.
08:13– Rassurez-vous, le jour où nous irons au gouvernement,
08:16c'est parce qu'on aura les moyens de mener notre politique,
08:18c'est-à-dire qu'on aura une majorité pour l'affaire,
08:21qu'il n'y aura pas d'ambiguïté, qu'on ne dépendra pas
08:23ni d'Emmanuel Macron ni d'autres forces politiques.
08:25– Il faut vous gagner l'élection présidentielle pour ça.
08:27– Ou l'élection législative qui pourrait avoir lieu
08:30si Emmanuel Macron dissolvait de nouveau en 2025.
08:33Nous on n'est pas des gens ambigus, les LR ils y vont parce qu'ils veulent des sièges,
08:37ça fait je crois 12 ans qu'ils n'ont pas gouverné,
08:40moi je les connais mes collègues LR, ils ne comprennent pas
08:42qu'ils ne soient pas des notables installés dans des ministères,
08:46ils se prennent pour des gens sérieux alors qu'ils ont participé,
08:49on l'a vu accouler le pays à chaque fois qu'ils ont été au gouvernement,
08:52donc ce qu'ils veulent, ils sont les supplétifs d'Emmanuel Macron
08:54et en fait ce qui est en train d'être démontré,
08:56c'est ce qu'on dit depuis des années, c'est que les LR c'est Macron,
08:59quand ils lui ont sauvé la tête à chaque fois
09:01en refusant de voter d'émotion de censure,
09:03les LR, la droite libérale, conservatrice également,
09:07eh bien ce sont les supplétifs d'Emmanuel Macron.
09:09– Qui parlent comme vous aujourd'hui avec le revoqué.
09:10– Non je vous ai expliqué qu'ils n'avaient aucune conscience sociale,
09:13ils n'avaient pas de conscience sociale.
09:15– Si d'aventure il y avait deux mesures qui étaient prises par exemple,
09:18la première c'est d'instituer le scrutin à la proportionnelle,
09:22est-ce que ça ne serait pas un moyen pour vous d'avoir davantage de députés ?
09:27– Barnier dit que ça menace la stabilité de nos institutions.
09:30– Il pourrait aussi d'une certaine façon acheter la paix avec vous
09:33en vous proposant la proportionnelle.
09:35Deuxième chose, il en est question même s'il le nie encore aujourd'hui,
09:38mais ça peut changer s'il crée un ministère de l'immigration
09:41et qu'il vous le propose, vous iriez ou pas ?
09:43– Sincèrement je pense que là on se fourvoie,
09:45d'ailleurs le ministère de l'immigration vous avez vu que
09:47dès qu'ils ont prononcé le mot, moi je pense que c'est un gadget,
09:50il y a un ministère de l'intérieur qui doit mener une politique
09:52de lutte contre l'immigration, mais dès qu'ils ont prononcé
09:55le mot ministère de l'immigration, ils sont tous rentrés aux abris,
09:58parce que ne serait-ce que prononcer le mot immigration,
10:01ça veut dire qu'il faut se prendre à bras-le-corps ce problème,
10:03ça leur fait peur.
10:04– Ce n'est pas gadget un ministère de l'immigration.
10:05– Oui c'est ce que je viens de dire, pour moi ça demeurerait un gadget,
10:08il y a un ministère de l'intérieur qui est chargé de la politique
10:11de l'immigration dans notre pays, il n'y a pas besoin d'inventer
10:13le fil à couper de beurre.
10:14– Et puis votre autre question ?
10:16– Non c'est sur la proportionnelle.
10:18– Sur la proportionnelle, nous c'est quelque chose qu'on porte depuis longtemps,
10:20mais vous dites, vous relayez ce que dit Michel Barnier qui dit…
10:23– Qui est contre.
10:24– Oui qui est contre, qui dit ce serait ingouvernable, j'entends ça,
10:26mais ce que je vois c'est que lorsqu'on a eu la proportionnelle dans notre pays,
10:2986 à 88, il y a eu une stabilité, l'Assemblée n'a pas été ingouvernable,
10:33lorsqu'il y a le scrutin majoritaire à deux tours, c'est ingouvernable aujourd'hui,
10:37donc cet argument ne tient pas parce que par la réalité,
10:40on voit bien que ce n'est pas le bon argument,
10:42on peut être pour ou contre la proportionnelle,
10:43mais cet argument de l'instabilité, il ne tient pas.
10:45– Avec la proportionnelle intégrale, vous auriez 193 députés aujourd'hui,
10:48contre 142.
10:49– Ce n'est pas le sujet d'ailleurs, le sujet c'est comment les Français
10:52se sentent le mieux représentés et ne restent pas sur le bord du chemin.
10:56Tous les pays européens ont la proportionnelle pour les élections législatives.
11:00– Sur l'immigration, Michel Barnier écoutait c'était hier.
11:04– On va traiter cette question grave, sérieuse, avec de la rigueur,
11:09avec de la ténacité, avec le souci de maîtriser l'immigration,
11:12on le fera aussi avec humanité.
11:14– Fermeté et, mais aussi, humanité c'est possible.
11:17– Oui alors c'est ce qu'on entend depuis 30 ans,
11:19fermeté et humanité, notre rédacteur en Chine nous disait tout à l'heure
11:23que c'était la une de l'humanité, pas de l'humanité, de l'immigration,
11:26il y a 30 ans à l'occasion des sans-papiers qui occupaient
11:29l'église Saint-Bernard à Paris, vous vous rendez compte.
11:31Donc, il y a plusieurs choses, le ministère de l'immigration,
11:36il l'écarte, semble-t-il, le Premier ministre, pour le moment, on va voir.
11:40– S'il l'écarte, ça veut dire qu'il y a son G quand même.
11:42– Il y a son G, ou on lui a soufflé.
11:44La deuxième chose, est-ce qu'il va faire comme les Allemands ?
11:47Est-ce que les Allemands viennent de décider de restaurer le contrôle
11:50à toutes les frontières, y compris aux frontières avec la France ?
11:54– À partir de lundi pour 6 mois, c'est temporaire.
11:57– Il faut le dire, la France fait la même chose avec l'Italie, déjà à Vintimille.
12:02C'est-à-dire qu'on contrôle les passages à Vintimille depuis 2015,
12:08vous vous rendez compte ?
12:09Depuis que Manuel Valls a décidé ainsi après les attentats de 2015.
12:14Et puis la troisième chose, mais il ne le fera jamais,
12:17est-ce qu'il veut sortir de Schengen ?
12:19C'est-à-dire, à ce moment-là, rétablir carrément les frontières intra-européennes.
12:25– Oui, moi je crois qu'il ne s'agit pas de relier le discours
12:29qui nous est servi depuis 30 ans.
12:31Il faut travailler avec pragmatisme et détermination sur l'immigration.
12:35C'est-à-dire avoir des solutions qui sont concrètes et qui sont efficientes.
12:39Quand Jordan Bardella a parlé pendant les élections européennes
12:42du concept de double frontière, c'est-à-dire la surveillance
12:44des frontières extérieures à l'Europe, mais également…
12:46– Personne n'a compris ce que c'était.
12:47– Ben si, c'est facile, surveillance extérieure de l'Europe,
12:50les frontières extérieures de l'Europe,
12:52et le contrôle des frontières françaises.
12:55C'est exactement ce qui se passe là, en Allemagne.
12:57C'est exactement ce qui se fait.
12:59On nous a dit, ah mais c'est impossible, vous allez voir,
13:01vous allez remettre des douaniers, des gardes barrières, qu'est-ce que c'est que ça ?
13:04– Ce n'est pas le cas.
13:05– Non mais écoutez, on peut contrôler des frontières avec des moyens modernes aujourd'hui,
13:07avec des drones, avec une organisation moderne d'un pays,
13:10c'est ce que va faire l'Allemagne, elle le fait six mois,
13:12parce que c'est exactement la possibilité qu'elle a de le faire,
13:15que lui donne l'Union Européenne.
13:16La deuxième chose, il ne s'agit pas de sortir de Schengen,
13:19il s'agit de renégocier Schengen.
13:21Et pour ça, il y a effectivement un grand nombre de pays
13:24dans l'Union Européenne qui sont d'accord pour se remettre autour de la table
13:27et renégocier Schengen, des pays du Sud, des pays de l'Est, des pays du Nord,
13:30on peut en trouver beaucoup, et moi je pense que la renégociation
13:33des accords de Schengen est effectivement l'une des clés
13:36de la reprise en main du contrôle de l'immigration dans notre pays.
13:39On n'a plus beaucoup de temps, Sébastien Chanut,
13:41parlons du RN, de ses propres turpitudes, post-législatives en particulier,
13:45sachant qu'il y a aussi le procès des assistants parlementaires
13:47qui débute dans 15 jours maintenant.
13:49Aujourd'hui, Marine Le Pen, qui va donc bientôt se retrouver au tribunal,
13:52souhaite un joyeux anniversaire à son poulain,
13:55elle l'a fait notamment sur X, anciennement Twitter,
13:58son poulain en la personne de Jordan Bardella.
14:01Ça va toujours aussi bien entre Marine Le Pen et Jordan Bardella d'ailleurs, Yves ?
14:04Ça ne va pas si mal que ça, mais c'est vrai qu'il y a...
14:08Les législatives ont laissé quelques traces.
14:10Il y a des tiraillements parce que les législatives ont laissé des traces.
14:14Il y a beaucoup de candidats, et j'imagine que Sébastien Chanut en est le témoin,
14:19beaucoup de candidats qui ne faisaient pas l'affaire.
14:21On en a tenu rigueur à un certain Gilles Penel,
14:27qui était le directeur général du Rassemblement national,
14:30qui est parti depuis.
14:32Maintenant, Mme Le Pen a avec elle un nouveau directeur de cabinet
14:37qui est un jeune énarque, M. de Rincourt.
14:41Et puis, il y a une réorganisation.
14:44Il est probable aussi qu'il y ait davantage de surveillance autour de Jordan Bardella.
14:50Je ne sais pas trop d'où vous sortez ces histoires entre Jordan et Marine.
14:54J'ai vu les deux longuement cette semaine.
14:56Je peux vous dire que tout le monde est raccord.
14:58Il y a une réorganisation quand même.
14:59Sur les candidats, il y a une dizaine de candidats qui ont posé problème.
15:01Une centaine.
15:02Une centaine, non ?
15:03Une centaine de candidats et Bardella.
15:06Dans les casseroles plus ou moins lointaines.
15:08Il n'y a pas davantage qu'à la France insoumise.
15:11Il y a une réorganisation interne quand même.
15:13Je corrige parce qu'il y a eu beaucoup de contrariétés.
15:16Vous parlez de Gilles Penel qui est parti.
15:17Non, Gilles Penel est député européen désormais.
15:19Il était acté.
15:20Il quitte ses fonctions en devenant député européen.
15:22Quatrième chose, vous parlez de l'arrivée d'un directeur de cabinet.
15:26Il est directeur de cabinet de Marine Le Pen à l'Assemblée nationale.
15:28Il ne s'occupe pas des affaires du parti.
15:30Il faut arrêter de tout mélanger, de raconter des choses qui n'ont pas de sens.
15:33Il y a forcément des choses à améliorer.
15:36Lesquelles ?
15:37L'organisation, avoir une organisation plus décentralisée.
15:41Probablement, ça a été fait en une semaine, excusez-du-peu.
15:44Mais effectivement, un choix de candidat qui soit plus pointu.
15:47Nous, on ne se cache pas derrière en se disant qu'il n'y a aucun problème.
15:49Quand il y a des problèmes, on les traite.
15:51Ce n'est pas le cas de tous les partis.
15:52Quand il y a des problèmes, on les traite.
15:54C'est, je crois aussi, ce qu'attendent les Français.
15:56On est plus exigeant de nous que de tous les autres partis.
15:59Ça, c'est la réalité.
16:00Alors, à nous d'être peut-être plus exigeant de nous-mêmes également.
16:03Sébastien Chanu, est-ce qu'il n'y a pas aussi une tentation de normaliser le parti ?
16:08De le rendre plus présentable ?
16:09La stratégie de la cravate, pousser plus loin ?
16:11Vous voyez, je n'en ai pas ce soir de cravate.
16:13Donc, vous voyez, tout ça, ce sont des mots de journaliste, Yves.
16:16Le parti, il est normalisé dans la tête des Français depuis longtemps.
16:20Vous avez vu une étude qui est sortie hier,
16:22disant que le Rassemblement National est un parti qu'on choisit par adhésion à ses idées.
16:27Une étude de Jean Jaurès.
16:29J'ai entendu pendant des semaines et des mois.
16:31Ah oui, mais on vote RN parce qu'on est en colère, parce qu'on est mécontent.
16:34On ne suit pas leurs propositions.
16:36En réalité, c'est par adhésion que les 11 millions de Français nous choisissent.
16:40Mais il y a aussi une plus large majorité encore de Français
16:42qui, aujourd'hui encore, font obstacle au Rassemblement National.
16:47Il faut que je dise cela aussi.
16:48Mais d'accord, c'est à nous d'ailleurs de les convaincre.
16:50Mais il y en a encore davantage qui rejettent la France insoumise.
16:54Et davantage encore, Emmanuel Macron.
16:56La France insoumise, terminons par ça.
16:58Ce n'est pas une semaine facile pour un certain Sébastien Delogu.
17:01Je ne sais pas qui est Pétain, j'ai entendu parler de lui.
17:03Mais je sais que c'est un raciste.
17:05C'est ce qu'il a dit dans une interview hier.
17:07Il s'est digne d'un député, c'est-à-dire d'un représentant de la nation.
17:11Alors, non, parce qu'on voudrait effectivement que ça parait complètement surréaliste.
17:18Ne pas connaître le passé de Pétain.
17:20Ne pas savoir qui est Pétain.
17:22Jamais entendu parler de lui.
17:23Alors, on se demande si ce n'est pas moqué de ses interviewers.
17:27Ou si vraiment, il est complètement inculte.
17:31Mais ça paraît complètement incroyable.
17:33Alors, c'est intervenu aussi dans un continuum de reproches qui lui a été fait.
17:38De ne pas savoir lire.
17:40Ou de très mal lire.
17:42Le procès en illettrisme qui a été fait à l'Assemblée nationale
17:47alors qu'il lisait un texte en commission des finances.
17:51Est-ce que, d'après vous, il a sa place à l'Assemblée nationale ?
17:55Moi, je ne vais jamais sur des questions d'ordre personnel.
17:58Sur est-ce qu'il sait lire ou pas lire.
18:00Non, sur Pétain.
18:01Je tiens à le dire parce que je n'aime pas ce genre d'attaque.
18:04Un collègue qui a peut-être du mal à lire un texte,
18:06il a peut-être des raisons pour ne pas réussir à le lire convenablement.
18:09Ça, c'est sur le texte.
18:10Sur Pétain, je vous dirais le fond de ma pensée.
18:11Je pense que Delogu est un provocateur.
18:13Comme il est un provocateur lorsqu'il refuse de serrer la main
18:15ou de menacer des jeunes députés du RN.
18:17Moi, je pense que c'est un provocateur.
18:19Qu'il se comporte évidemment très mal.
18:21Et qu'en cela, il relaie ce que Jean-Luc Mélenchon fait,
18:25c'est-à-dire ridiculiser les institutions.
18:28Le but de la France insoumise, c'est tout conflictualiser,
18:31tout ridiculiser.
18:32Et Sébastien Delogu, par ses provocations,
18:35en fait, cherche à ridiculiser ses institutions
18:37pour que, comme Mélenchon le dit,
18:39il faut passer à une autre République,
18:40il faut tout changer,
18:41il faut mettre le bazar partout.
18:42Tout ça, ça contribue d'une stratégie...
18:43Donc, vous mettez ça sous forme de la provocation.
18:45Bien sûr, et d'une stratégie très réfléchie.
18:46Et donc, vous êtes un peu l'advocate Delogu ce soir.
18:48Pas du tout.
18:49Parce que je dis que c'est un provocateur
18:50qui cherche à ridiculiser l'institution.
18:52Qui connaît pétain.
18:53Qui est pétain, au fond.
18:54Je ne sais rien sur le fond.
18:55Mais je pense qu'il en rajoute, qu'il le fait exprès.
18:57Et d'ailleurs, Sébastien Delogu,
19:00après cette nouvelle polémique,
19:02a posté une photo sur X encore,
19:05avec...
19:06Voilà.
19:07Ok, Maréchal, nous voilà.
19:08Vous voyez qu'ils se moquent du monde.
19:09Ce ne sont pas un texte, ce sont des partitions, vraisemblablement.
19:11En souhaitant bonne nuit,
19:13sans doute, en particulier à ceux qui le critiquent.
19:16Merci Sébastien Chenu.
19:18Merci beaucoup.

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