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Sébastien Chenu, vice-président du Rassemblement national et député du Nord, était l’invité du Face-à-Face de ce lundi 2 décembre sur BFMTV et RMC. Il a notamment été interrogé sur la possible censure du gouvernement Barnier. 

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Transcription
00:00Il est 8h32 et vous êtes bien sur RMC et BFM TV, semaine décisive et journée même décisive
00:07pour le gouvernement avec une censure possible.
00:11Bonjour Sébastien Chenu, vous êtes le vice-président du Rassemblement National, vous êtes député du Nord.
00:16Est-ce que vous croyez au miracle, vous ?
00:18Je crois au miracle de façon spontanée, on peut y croire, oui bien sûr.
00:24Alors est-ce qu'il peut y avoir un miracle aujourd'hui ?
00:26Je vous explique, le terme a été utilisé notamment par Jordan Bardella, utilisé par vous au RN,
00:31vous dites on censure, on censure sauf miracle.
00:35Alors moi j'aimerais bien savoir ce que c'est qu'un miracle possible et si vous y croyez vraiment.
00:38Un miracle ce serait un changement de ligne politique parce que la problématique elle vient de là.
00:43D'ici 15h donc ? D'ici 15h il faudrait un changement de politique ?
00:47Bien sûr, c'est-à-dire que Michel Barnier considérant qu'il va être censuré et qu'il va tomber,
00:53rebat les cartes et change la ligne politique et accepte de prendre en considération
00:58les propositions que le RN a faites sur le budget,
01:01qui sont des propositions claires, qui sont des propositions connues de tous depuis le début.
01:05Nos fameuses lignes rouges n'ont pas bougé, ce sont toujours les mêmes depuis le début,
01:09c'était évidemment sur les retraites, c'était évidemment sur le remboursement des médicaments en particulier,
01:16mais c'était également sur les allégements de charges pour les entreprises.
01:19Nos lignes rouges elles sont connues et si Michel Barnier dit,
01:22posons-nous, je vais prendre en considération les propositions du RN pour que ce budget
01:29ne soit pas un budget de punition pour les Français, un budget qui fasse les poches des Français,
01:33alors le RN considérait que les choses peuvent miraculeusement se résoudre.
01:38Miraculeusement, donc on va regarder effectivement étape par étape,
01:41mais d'abord est-ce que vous savez si Michel Barnier a pris son téléphone directement pour appeler Marine Le Pen ?
01:46Elle dit qu'il n'y a aucune courroie de transmission directe, ils ont chacun un portable, est-ce qu'ils se parlent ?
01:51Non mais vous savez, Michel Barnier est sous le chantage de sa propre majorité,
01:55en tous les cas de ce qu'il en reste du Bloc central depuis un certain temps,
01:59qui lui dit qu'il ne faut rien retenir du RN, il ne faut retenir aucun amendement,
02:03il ne faut retenir aucune proposition, ne faire aucune concession.
02:07Dans une démocratie, il n'est pas indécent qu'un Premier ministre puisse faire des concessions
02:13au premier groupe de l'Assemblée nationale.
02:15Non, qu'est-ce qu'il a fait ? Ridicule sur l'électricité, d'ailleurs ce n'est même pas financé.
02:19Ridicule ?
02:20Mais oui, ce n'est même pas financé.
02:21Donc en fait, ce que propose Michel Barnier n'est pas tout à fait sérieux.
02:25Et sur l'AME, alors il n'y a même plus, c'est même plus ridicule sur l'AME.
02:27L'Aide médicale d'État.
02:28L'Aide médicale d'État, pardon.
02:29100 millions d'euros d'économie sur un milliard d'eux,
02:32on ne sait même pas comment ça peut s'organiser ces 100 millions d'euros sur un tel dispositif en réalité.
02:37Ou on repense le dispositif, on l'annule, on annule l'Aide médicale d'État et on crée un nouveau dispositif.
02:42Mais faire un rabotage de 100 millions d'euros, ce n'est pas sérieux.
02:45On va préciser exactement de quoi il s'agit.
02:46Effectivement, dans le week-end qui vient de s'écouler, il y a eu deux étapes.
02:49En tout cas, on le voit bien, c'est ce que Michel Barnier estimait être des gestes vis-à-vis de vous.
02:55Vous aviez dit première ligne rouge.
02:59Effectivement, ne pas remettre ou augmenter les taxes sur l'électricité.
03:04Et il a donc annoncé qu'il n'allait pas les augmenter autant qu'il avait prévu.
03:09Bon, visiblement, ça ne vous suffit pas.
03:11Sur l'AME, effectivement, il a dit qu'il allait, je cite,
03:13« sensiblement baisser les soins pris en charge par l'Aide médicale d'État »
03:18et promettre de la réformer l'année prochaine pour éviter les abus.
03:21Ça non plus, ça ne vous suffit pas.
03:23Deux choses, Madame.
03:24Sur l'électricité, est-ce que la fiscalité sur l'électricité va augmenter ?
03:27Oui, la réponse est oui.
03:29La fiscalité sur l'électricité va augmenter.
03:32Donc, en fait, en réalité, on augmente moins.
03:34Pour vous, c'est ridicule.
03:35C'est un tour de passe-passe.
03:36Ça veut dire que le bénéfice qu'auraient dû avoir les Français
03:38d'une annulation de taxes sur l'électricité, ils ne vont pas le retrouver.
03:42Quant à l'Aide médicale d'État, je rappelle ce que c'est.
03:45C'est une aide pour soigner des gens qui sont en situation irrégulière sur le territoire,
03:49qui n'ont pas le droit d'être en France.
03:51Cette Aide médicale d'État coûte un milliard d'euros par an.
03:53Chaque année, elle coûte davantage.
03:55Le Premier ministre dit qu'on va raboter 100 millions d'euros.
03:58Ça veut dire quoi ? On ne pourra plus faire quelques soins esthétiques ?
04:01C'est ça, les 100 millions d'euros ?
04:03Ce n'est pas sérieux.
04:04Sincèrement, Michel Barnier, qui d'ailleurs refuse de dire qu'il le fait
04:08pour donner le point au Rassemblement national,
04:11ce n'est pas sérieux.
04:12Ce n'est pas comme ça qu'on construit un budget.
04:15J'ai l'impression quand même parfois, quand je vous écoute les uns et les autres,
04:17qu'il y a presque une forme d'orgueil.
04:19C'est-à-dire qu'il y a l'idée, on aurait bien aimé qu'ils disent, je le fais pour vous.
04:23Il le fait et on a bien tout compris que c'était pour vous.
04:26Ce n'est pas de l'orgueil.
04:27Nous représentons 11 millions d'électeurs.
04:29Jordan Bardella est arrivé en tête des élections européennes.
04:32Puis deux fois, le Rassemblement national a fait un score historique aux élections législatives.
04:37C'est-à-dire qu'il y a des gens derrière qui veulent une autre politique.
04:40Le problème, c'est qu'ils n'entendent pas cela.
04:42Une autre politique, c'est évidemment, on l'a vu sur l'électricité,
04:45c'est évidemment sur l'AME, c'est sur les retraites,
04:48c'est sur les allègements de charges.
04:50Ce sont d'autres priorités qui préservent le pouvoir d'achat des Français.
04:54Les gens, comme vous dites, ce sont en effet vos électeurs qui souhaitent une autre politique.
04:58Non, pas seulement.
04:59Il y a aussi tous ceux qui ont voté pour d'autres candidats
05:02qui sont en opposition sur le pouvoir d'achat, je pense.
05:05Vous vous promettez.
05:06Est-ce qu'ils souhaitent le chaos ?
05:08Est-ce qu'ils souhaitent un pays sans gouvernement, un pays sans budget ?
05:14Quand vous écoutez Michel Barnier,
05:16la France pourrait basculer dans une sorte de situation à la grecque
05:19avec des taux d'emprunt considérables,
05:22avec une situation extrêmement compliquée pour la dette.
05:25Est-ce que vos électeurs souhaitent cela ?
05:27Personne ne souhaite le chaos.
05:28Gardons-nous de tout propos excessif quand on dit
05:30« oui, mais la France va avoir des taux d'intérêt qui ressemblent à ceux de la Grèce ».
05:34Enfin, on essaie de dupliquer la situation de la Grèce en période de crise
05:39à celle d'aujourd'hui, ce qui n'est déjà pas la même.
05:42Donc attention, gardons-nous de tout ça.
05:44Tout ça est très prévu par les textes.
05:46Nous, nous disons simplement, nos électeurs,
05:49tous ces électeurs qui ont voté pour une autre politique n'ont pas été entendus.
05:53Donc derrière, il ne s'agit pas d'un chaos, il s'agit d'un changement de politique.
05:58Ce n'est pas un chaos de changer de politique.
06:00Ce n'est pas un chaos que le président de la République et Gabriel Attal,
06:03qui a été le principal artisan de ce chaos
06:06et qui préside aujourd'hui le groupe qui soutient Michel Barnier avec Les Républicains,
06:10ce n'est pas un chaos que de changer de ligne politique.
06:14Et nous, nous leur disons, écoutez ce que les électeurs ont dit
06:16parce que nous, nous sommes le porte-parole de tous ces milliers de millions de Français.
06:20On va essayer de se projeter et d'imaginer effectivement les différents scénarios.
06:25Scénario 1, le 49.3 est dégainé dès aujourd'hui.
06:30Motion de censure déposée par vous, j'imagine ?
06:33Oui, nous allons en déposer une, bien entendu.
06:35Elle est prête ?
06:36Elle est prête, les députés du Rassemblement national l'ont signée.
06:39Elle est prête.
06:40On sait très bien que la gauche, par son éternel sectarisme
06:43qui ne pense qu'à ses intérêts de boutique,
06:45ne votera pas la motion de censure du Rassemblement national.
06:47Mais notre motion de censure à nous, elle est prête.
06:50La gauche dépose sa motion de censure, celle-là vous la votez ?
06:53Oui, parce que c'est un outil.
06:54C'est un outil qui est proposé par la Constitution, la motion de censure.
06:58Ce n'est pas une alliance de quoi que ce soit.
07:01On ne s'allie pas sur un programme ensemble.
07:04C'est un outil.
07:05Et si on considère que l'objectif, c'est de censurer un gouvernement
07:08pour faire tomber un projet de loi de financement de la sécurité sociale
07:11ou un projet de loi de budget qui fait les poches des Français,
07:14qui aura des effets récessifs.
07:16Je rappelle que l'OCDE nous dit que ça aura des effets récessifs.
07:21On reste sur les quelques heures qui viennent.
07:24On a bien compris, 6,493 dépôts de censure.
07:28La vôtre est déjà signée dans le tiroir.
07:30Il n'y a plus qu'à la déposer.
07:31Celle de la gauche également, vous la voterez ?
07:33Absolument.
07:34Le gouvernement tombe.
07:35Et après ?
07:36Et après, Emmanuel Macron, face à ce nouveau scénario,
07:39va devoir tirer les conclusions de tout cela.
07:41Il a plusieurs leviers à sa disposition.
07:43La dissolution n'est pas encore possible.
07:45Elle ne sera qu'au moment de l'été puisqu'il faut un an entre deux dissolutions.
07:49Il y a la possibilité de renommer un nouveau Premier ministre
07:51avec une nouvelle ligne politique.
07:53C'est sûr que si c'est pour renommer le petit-fils de Michel Barnier
07:56qui fait la même politique, ça n'a aucun intérêt.
07:58Et s'il allait le chercher ou l'a cherché dans les rangs du nouveau Front populaire ?
08:02Non, il ne le fera pas.
08:03Est-ce que vous estimeriez avoir une forme de responsabilité vis-à-vis de vos électeurs ?
08:06Il ne le fera pas parce qu'il sait que le Rassemblement national
08:09déposera immédiatement une motion de censure
08:12si le Premier ministre venait de les rendre à gauche
08:14avec le programme de ruine du pays que mènerait la gauche.
08:18Donc il le sait très bien et ça n'aurait aucun sens de le faire.
08:20Un gouvernement technique éventuellement ?
08:22Ce qu'on appelle un gouvernement technique fait de hauts fonctionnaires, moins clivants ?
08:25Et pour faire quoi ? Technique pour faire quoi ?
08:27Il y aura un budget à repenser.
08:29Mais donc il n'y a rien, il n'y a pas d'option en fait sur la table.
08:31Si, il y a ensuite, je vous ai dit, la dissolution qui peut arriver cet été,
08:35un nouveau Premier ministre.
08:37On pourrait imaginer que le Président de la République aussi,
08:40pour essayer de se relégitimer, puisse déposer un référendum,
08:44puisse proposer aux Français un référendum sur une grande question de notre société,
08:47tout en laissant évidemment un budget à construire.
08:49Vous espérez évidemment que ce soit sur la question de l'immigration, votre référendum ?
08:51Absolument, nous lui demandions et je note que Bruno Retailleau y était d'ailleurs favorable.
08:55Et puis si tous ces scénarii, aucun ne réussit à perdurer,
09:00à faire avancer le pays, la question de la démission du Président de la République
09:03se posera à lui-même.
09:05Il devra se la poser à lui-même.
09:07Mais nous ne sommes que sur un scénario final.
09:09Vous voyez, il y a plusieurs étapes,
09:11mais je pense que la responsabilité fondamentale de cette situation de crise,
09:16qu'elle soit économique, qu'elle soit sociale ou aujourd'hui politique,
09:20elle repose sur les épaules d'Emmanuel Macron.
09:22Sébastien Chenu, autre scénario, et moi honnêtement je serais Michel Barnier,
09:25je ne déposerai pas de 49.3 aujourd'hui, j'essaierai de gagner du temps.
09:27On a bien compris que de toute façon, s'il le déposait, il tombait.
09:30Il ne fait pas de 49.3.
09:32Il décide d'aller au vote.
09:34Est-ce que vous voterez contre ce budget ?
09:36Mais oui, nous voterons contre ce budget.
09:38Vous ne vous abstiendrez pas, vous voterez contre.
09:39Nous sommes hostiles à ce budget.
09:41Nous souhaitons que ce budget n'existe pas parce qu'il est néfaste pour les Français.
09:45Donc si Michel Barnier ne déclenche pas le 49.3,
09:47alors ce projet de loi de financement de la sécurité sociale sera mis au vote,
09:51nous voterons contre et il sera rejeté.
09:53Et Michel Barnier gagnera 15 jours en réalité.
09:56Mais tout ça se terminera inévitablement par un 49.3.
10:00Inévitablement par un 49.3.
10:02Sauf qu'entre-temps, deux semaines, ça peut permettre des miracles.
10:06Disons que ça laisse un peu plus de temps au miracle, si je reprends vos mots.
10:08Oui, oui, oui.
10:10Effectivement, pour que la Vierge apparaisse, il faut la prier de temps en temps.
10:13Pendant ces 15 jours, Michel Barnier pourra en tous les cas y croire.
10:22Mais il ne suffira pas d'y croire, il faudra faire des gestes.
10:25Ce matin encore, le gouvernement dit notre porte est ouverte.
10:29Nous sommes ouverts au dialogue.
10:31Madame, il dit l'inverse chaque jour.
10:34Hier, Laurence Amartin, le ministre du Budget, a dit c'est fini,
10:38il n'y a pas de négociation possible.
10:40Ce matin, parce que nous avons acté, parce que Jordan Bardella a annoncé la censure.
10:43Il a dit précisément, le ministre du Budget,
10:45le projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2025 ne sera plus modifié.
10:49Voilà, donc ça c'était hier dimanche.
10:51Ce matin, à partir du moment où Jordan Bardella a annoncé la censure,
10:54le gouvernement réouvre la porte.
10:56Donc si vous voulez, est-ce que c'est très sérieux ?
10:58Est-ce qu'on peut travailler comme ça au bénéfice de la France ?
11:01Ils disent que pour être ouverts au dialogue, il faut être deux.
11:03Madame, nous avons été à peine reçus.
11:05Il fallait supplier le Premier ministre pour être reçus.
11:07Il fallait lui demander une audience, comme on demande audience au pape.
11:10Je vous repose la question.
11:11Ils n'ont rien retenu.
11:12On reste sur le vocabulaire du pape et du miracle.
11:14Mais je vous repose quand même la question Sébastien Chenier,
11:17parce que je n'ai pas vraiment compris.
11:18Il n'y a jamais eu de coup de fil direct entre Marine Le Pen et Michel Barnier ?
11:21Pas à ma connaissance.
11:23Depuis, en tous les cas, le fait qu'il ait rencontré Marine Le Pen lundi de la semaine passée.
11:28Mais nous, on a fait des propositions.
11:29Parce qu'on n'arrive pas les mains dans les poches.
11:31On a fait des propositions.
11:32Elles sont connues.
11:33Par exemple, il avait été voté une réduction de la contribution de la France
11:37de 5 milliards à l'Union européenne.
11:39On a même proposé que cette contribution ne soit que de 1 milliard.
11:43Que la réduction ne soit que de 1 milliard.
11:44Voilà des économies pour vous.
11:45On avait fait des pas aussi en avant.
11:47Mais rien n'a été retenu, madame.
11:49Ce gouvernement a fait preuve d'une arrogance, mais aussi d'un sectarisme.
11:53Parce qu'il ne voulait pas donner le sentiment de donner un point au RN
11:57et finalement d'écouter les électeurs du RN.
12:00Ce qui est profondément méprisant, c'est que derrière nous,
12:04nous, on s'en fiche que Michel Barnier ne nous salue pas, ne nous reçoive pas.
12:09Mais c'est que derrière, c'est des millions de Français.
12:11Ils ne veulent pas les écouter.
12:12Sébastien Chenier, on a bien compris les différents scénarios.
12:15Quoi qu'il arrive, ils conduisent au même chemin.
12:17C'est-à-dire le 49-3 et vraisemblablement la censure,
12:19que ce soit dès aujourd'hui ou avec un peu de temps gagné d'ici deux semaines.
12:23Les points sur lesquels reste peut-être à vos yeux une forme de marge ou de discussion.
12:29On va y revenir.
12:30Le déremboursement, la question des aides aux entreprises.
12:33Mais est-ce que vous avez entendu, y compris des gens dont vous dites habituellement
12:38entendre les revendications, la FNSEA ?
12:40Bien sûr.
12:41La FNSEA qui ce matin, dans le journal Les Echos,
12:44disent qu'on nous doit un budget.
12:47S'il n'y a pas de budget, s'il y a 49-3, s'il y a censure,
12:51est-ce qu'honnêtement, vous êtes capable de dire les yeux dans les yeux aux agriculteurs
12:54les mesures que vous espériez ?
12:56Tant pis, elles ne passeront pas.
12:57Non, elles passeront.
12:58Par exemple, le GNR, le gaz non routier.
13:00La baisse de la fiscalité sur le GNR.
13:02Elle continuera à s'appliquer.
13:04Aucun problème.
13:05Elle est appliquée.
13:06Ça, c'est la première chose.
13:08Dans le budget proposé par Michel Barnier en 2025,
13:11il y a une baisse des crédits agricoles de la mission agriculture de 13,5%.
13:15Ça veut dire qu'il y a moins d'argent pour l'agriculture.
13:17Si on revient au budget 2024, si celui-ci n'est pas adopté,
13:20ça veut dire qu'il y a plus d'argent pour l'agriculture.
13:23Ça, c'est très concret.
13:24J'ai regardé les dispositifs de transmission des structures agricoles
13:30aux jeunes agriculteurs.
13:32Ils peuvent être intégrés dans un prochain projet de loi de finances.
13:36Aucun problème dans un prochain PLF.
13:40Pourquoi eux s'angoissent et disent qu'on leur doit un budget ?
13:44C'est à vous qu'ils s'adressent quand ils disent ça.
13:46Tout est fait pour essayer d'angoisser les Français.
13:49Depuis quelques temps, on entend une musique qui dit
13:52que si ce projet de loi de finances est rejeté, ce sera le drame.
13:55La France va s'écrouler.
13:56Tout va fermer.
13:57Elisabeth Borne disait que les cartes vitales ne vont plus fonctionner.
14:02Les remboursements de Sécurité sociale ne vont pas être faits.
14:05Est-ce qu'à un moment, on peut juste atterrir ?
14:07Tout ça est très encadré par les textes dans notre pays.
14:10Il y a la possibilité pour les recettes de voter ce qu'on appelle
14:14une loi spéciale, c'est-à-dire pour prélever l'impôt.
14:17Maude Bréjon, qui est la porte-parole du gouvernement,
14:20dit ce matin qu'on mettrait des mois à se relever d'une censure.
14:25Ce qu'on met, c'est des années à se relever de la politique
14:28d'Emmanuel Macron.
14:29Ils ont mis le pays à genoux, que ce soit en matière économique,
14:32que ce soit en matière fiscale, que ce soit en matière sociale,
14:35que ce soit en matière sécuritaire, que ce soit en matière migratoire.
14:39Ils viennent nous dire aujourd'hui que ce très mauvais budget,
14:42qui aura donc, je le répète, des effets de récession,
14:45c'est-à-dire du chômage, c'est la clé pour qu'il n'y ait pas de crise.
14:49La crise, ils l'ont créée de toutes pièces.
14:51Nous, on n'a pas de responsabilité.
14:52On n'est pas au gouvernement.
14:53On n'a pas pris une seule disposition, on n'a pas signé un seul décret
14:57depuis toutes ces années.
14:58Ils ont créé les conditions d'une crise et en plus,
15:01ils veulent filer le mystic gris à d'autres.
15:03Sébastien Chenut, les miracles, désormais,
15:06est-ce que ça pourrait être si, par exemple, aujourd'hui,
15:09avant 15h, Michel Barnier annonçait qu'il renonçait
15:13à la désindexation des retraites sur l'inflation ?
15:16Est-ce qu'alors, vous pourriez revoir votre copie et votre question ?
15:20Oui, mais est-ce que c'est sérieux de faire ça à la va-vite comme ça ?
15:23Oui, d'accord, mais enfin, on a des lignes rouges.
15:27On a présenté 5 ou 6 mesures.
15:29Non, c'est toujours les mêmes.
15:31Là, je vous dis, imaginons qu'ils annoncent là, dans l'heure qui vient,
15:35qu'ils renoncent à désindexer les retraites et vous me dites
15:38ouais, mais en fait, non, c'est exactement ça.
15:40D'abord, nos lignes rouges, et j'étais venu le dire à votre micro
15:43il y a quelque temps, sont toujours les mêmes.
15:45Toujours les mêmes.
15:46Mais ce n'est pas un bricolage, un budget.
15:48C'est une vision d'ensemble.
15:50Or, ce n'est pas parce que vous allez bricoler d'un côté
15:52et bricoler de l'autre que vous aurez une vision d'ensemble cohérente.
15:55Nous, on a une vision d'ensemble cohérente.
15:56Ce qu'on propose dans le budget, c'est effectivement des économies,
15:59notamment la baisse des crédits sur les agences d'État.
16:02Il n'y a eu aucune mesure sur ça.
16:04Le fait que les collectivités, on leur fasse des poches de 11 milliards d'euros,
16:07est-ce que c'est bien acceptable ?
16:09Est-ce que les mairies qui vont devoir stopper leurs projets,
16:11c'est bien acceptable ?
16:12Ça a été revu à la baisse au Sénat.
16:13D'accord, mais c'est du bricolage.
16:15On demande une vision d'ensemble à Michel Barnier.
16:17Est-ce qu'il est capable de porter une nouvelle vision politique
16:20qui soit une rupture avec le macronisme d'ici 15 heures ?
16:23Il va falloir faire vite.
16:24Oui, je sens bien qu'effectivement, ça va être compliqué.
16:26Il y a également la question du déremboursement.
16:29Est-ce que là aussi, vous considérez que s'il fait un geste,
16:31vous direz que c'est ridicule, que ce n'est pas suffisant ?
16:35On parle de 5 % de déremboursement.
16:37Oui, ces 600 millions d'euros de mémoire,
16:39il faut en tous les cas que ça s'intègre dans nos lignes rouges.
16:42S'il reprend les 5 ou 6 lignes rouges qui sont les nôtres
16:46qui ont été présentées par Marine Le Pen,
16:48alors tout redevient peut-être possible.
16:51Mais je crois qu'ils n'ont pas la volonté de faire ça
16:54parce que c'est une autre politique qu'ils veulent mener à ce moment-là.
16:58Et que nous nous demandons.
16:59C'est la rupture avec le macronisme.
17:01C'est le fait de donner du pouvoir d'achat aux Français
17:03ou en tous les cas, de ne pas obéir au pouvoir d'achat aux Français.
17:06Et puis, il y a bien entendu l'AME qui restait en plan.
17:10Sur l'AME, ce qu'il a dit ne vous suffit pas.
17:12Vous le dites, vous estimez que ça n'est pas sérieux.
17:14Il annonce qu'il va sensiblement baisser les soins pris en charge par l'AME.
17:20Qu'il y aura une réflexion l'année prochaine
17:22pour tenter d'éviter les désabus.
17:24Mais on nous a déjà fait le coup, Mme de Malherbe.
17:26Rappelez-vous Elisabeth Borne et Gérard Larcher.
17:28Il y a un an, on disait qu'on allait revoir l'aide médicale d'État.
17:31Un an après, rien n'a bougé.
17:34On nous a déjà fait le coup.
17:37Bruno Retailleau qui quand même vous dit, à vous, le RN,
17:41si vous votez la censure, vous prenez le risque de vous retrouver avec,
17:45notamment, il disait, il prenait l'exemple de son ministère,
17:48le ministère de l'Intérieur, qui serait à quelqu'un comme Louis Boyard.
17:52Non, mais ce n'est pas sérieux.
17:53Ce n'est pas au niveau de M. Retailleau que d'agiter des peurs pareilles.
17:56Nous, le seul intérêt qui nous guide, c'est la défense des Français,
17:59de ceux qui ont travaillé, de ceux qui travaillent,
18:02qui se lèvent tôt le matin, de ceux à qui on demande des efforts
18:05matin, midi et soir.
18:07De l'autre côté, agiter l'arrivée de Louis Boyard.
18:09Personne dans ce bas monde n'aurait l'idée saugrenue
18:12de nommer M. Boyard un ancien dealer ministre de l'Intérieur.
18:15Il faut atterrir et revenir à des choses sérieuses.
18:18Quand je vous écoute depuis le début de cette interview, Sébastien Chenu,
18:21on sent bien qu'effectivement la décision est actée.
18:23Vous l'avez dit d'ailleurs, elle est déjà signée, votre censure.
18:26Elle est prête à être déposée.
18:28En réalité, vous n'attendez plus que ça.
18:30Il n'y a plus vraiment d'autres options sur la table.
18:33Votre souhait, c'est quoi ?
18:35C'est que le macronisme, comme vous dites, se soit fini
18:38et qu'il y ait une démission d'Emmanuel Macron quasi forcée.
18:41Non, mais ça, c'est une décision du président de la République.
18:43Oui, mais en fait, c'est un changement de politique.
18:45Oui, mais Madame, quand vous avez 11 millions d'électeurs
18:49qui votent pour rompre avec le macronisme...
18:52Ce n'est pas tant la chute de Michel Barnier que la chute d'Emmanuel Macron.
18:55Mais Michel Barnier, il incarne la continuité du macronisme.
18:57Le président de la République a refusé d'entendre le message
19:00car il a refusé de nommer un premier ministre de cohabitation,
19:03c'est-à-dire quelqu'un qui fasse une rupture avec la politique
19:07qui a été désavouée par les Français.
19:09Vous n'avez pas eu la majorité que vous espériez.
19:11Sinon, Jordan Bardenat aurait été nommé à Matignon.
19:13Mais Madame, les trois blocs qui aujourd'hui, quelque part,
19:16paralysent l'Assemblée nationale, est paralysé par ces trois blocs.
19:18C'est bien Gabriel Attal qui a fait voter pour la France insoumise au second tour,
19:22qui a poussé à contourner le souhait des électeurs par des manœuvres politiques.
19:26Ils sont bien les artisans de ce chaos.
19:28Aujourd'hui, ils font semblant de s'étonner, semblant de déplorer les choses.
19:31La crise économique, les taux d'intérêt de la France,
19:34c'est bien l'œuvre d'Emmanuel Macron, de Bruno Le Maire,
19:37de Gabriel Attal, d'Elisabeth Borne.
19:39Tout ça, c'est bien eux qui étaient à la manœuvre.
19:41Donc aujourd'hui, nous, on est des gens tout à fait responsables.
19:44Nous n'avons jamais été à la manœuvre.
19:46Nous faisons des propositions pour une autre politique pour le pays
19:48que nous sommes prêts à assumer demain,
19:50si les Français, dans le cadre d'une nouvelle dissolution, nous font confiance.
19:52Demain ou dès cet après-midi.
19:54Merci Sébastien Chenier, vice-président du Rassemblement national
19:57et député du Nord d'avoir répondu à mes questions.
19:59Il est 8h52 sur RMC-BFM TV.

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