"Marine le Pen n'est pas la DRH d'Emmanuel Macron": l'interview intégrale de Sébastien Chenu (RN)

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Sébastien Chenu, vice-président du Rassemblement national et député du Nord était l'invité du Face-à-Face sur BFMTV et RMC.

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00:00Il est 8h32 et vous êtes bien sur RMC et BFM TV, bonjour Sébastien Chenu, merci d'être dans ce studio pour répondre à mes questions.
00:07Vous êtes député Rassemblement National du Nord et vous êtes vice-président du RN.
00:12Finalement c'est vous qui choisissez le Premier Ministre.
00:14Il y a un peu d'ironie dans tout cela, parce que dans ce que vous dites probablement, mais aussi dans la situation que nous vivons,
00:22c'est qu'il y a quelques semaines, il ne fallait pas parler au Rassemblement National, il fallait le faire battre à tout prix,
00:28et il ne fallait pas que le RN puisse exercer une quelconque responsabilité à l'Assemblée Nationale.
00:33Et aujourd'hui, c'est tout juste si on ne nous fait pas la cour et si Marine Le Pen ne devient pas la DRH d'Emmanuel Macron.
00:39Marine Le Pen n'est pas la DRH d'Emmanuel Macron, le RN n'est pas là pour valider ou invalider une idée saugrenue qui traverse l'esprit d'Emmanuel Macron chaque jour,
00:49nous sommes là pour poser un certain nombre de conditions, mais oui, la réalité c'est que nous sommes la première force politique et que par conséquent, on ne peut pas faire sans nous.
00:57En fait, le Président de la République a choisi une méthode dans laquelle, à la fin des fins, c'est vous qui êtes les faiseurs de roi.
01:05On a bien vu ces derniers jours, en testant un certain nombre d'hypothèses ou de noms, au fond, si Marine Le Pen ou vous Sébastien Chenu disaient on censure, il était obligé de retirer ce nom de la table.
01:17Il y a quelque chose qui est totalement saugrenu chez Emmanuel Macron.
01:22D'abord, tous les jours, c'est un peu le baltrap, sort un nouveau nom qui est quand même l'incarnation de ce qu'Emmanuel Macron appelait le vieux monde.
01:28Vous vous rappelez, en 2017, il arrive en disant qu'avant lui, il n'y avait que des bons à rien, des incapables, des voleurs, le vieux monde.
01:34Et aujourd'hui, tous les jours, on a un représentant de ce vieux monde qu'Emmanuel Macron soumet finalement à notre approbation.
01:41Mais là aussi, tout ça n'est pas cohérent politiquement.
01:44Vous jouez le jeu, vous en profitez bien.
01:47Quand Emmanuel Macron appelle Marine Le Pen en lui disant, écoutez, on est à deux doigts, je vais nommer Xavier Bertrand, Marine Le Pen dit pas question, je le censure.
01:55Nous, on a une cohérence que n'a pas Emmanuel Macron.
01:59Vous pensez que justement, Emmanuel Macron peut nommer un jour Xavier Bertrand et le lendemain Thierry Baudet, comme il avait pu nommer Jean-Michel Blanquer et Pape Ndiaye à l'éducation.
02:06C'est-à-dire qu'il n'y a absolument aucune cohérence, aucune ligne idéologique, programmatique, politique.
02:12Et ça, c'est évidemment totalement saugrenu.
02:14Chez nous, il y a une cohérence.
02:15La cohérence, c'est quoi ?
02:16C'est de dire, nous, on ne censura pas immédiatement, c'est-à-dire a priori, un Premier ministre qui dirait qu'il va sur la proportionnelle,
02:24qu'il ouvre le dossier de la proportionnelle, qu'il s'attaque au chantier immigration, sécurité, pouvoir d'achat des Français et qui respecte le Rassemblement national comme première force politique.
02:34À partir du moment où on a un Premier ministre, un nom de Premier ministre qui s'engage à minima sur cela, nous n'allons pas le censurer immédiatement.
02:41Et on va voir ensemble ce matin, Sébastien Chenu, qui sont ceux qui, donc, pourraient avoir votre aval et ainsi être nommés, peut-être même dans la journée.
02:50Revenons simplement par étape.
02:51Xavier Bertrand, c'était donc presque fait, mais vous avez dit que vous le censureriez de manière automatique et immédiate.
03:00Est-ce qu'avec Xavier Bertrand, ce n'était pas un peu une vengeance personnelle ?
03:02Non, pas du tout.
03:03Et d'abord, Xavier Bertrand ne représente rien.
03:06C'est la quatrième ou cinquième force politique, politiquement.
03:11Il ne représente pas une force politique dans le pays considérable, puisque les Républicains qui sont élus, 40 députés à l'Assemblée, ont bénéficié pour la plupart du retrait,
03:20enfin de l'absence de candidats macronistes et ensuite du retrait des candidats de gauche pour pouvoir être élus, ne représentent pas une force politique.
03:26Xavier Bertrand, c'est ensuite une ligne politique, le moins qu'on puisse dire, c'est floue.
03:31C'est le financement pendant des années du lycée islamiste à Veroës, c'est le soutien à des candidats communistes dans notre région aux élections pour faire battre le Rassemblement national.
03:40C'est quelqu'un, quand on l'a vu aux manettes lorsqu'il était ministre de la Santé, n'a pas fait ses preuves.
03:45C'était des fermetures de lits, c'était la tarification à l'acte.
03:48C'est quelqu'un qui a un lourd passif et qui, en plus, surisse sur le gâteau, c'est quelqu'un qui disait, j'ai brisé les mâchoires du Rassemblement national.
04:00C'est quelqu'un qui a insulté pendant des années, qui continue de le faire, les électeurs du Rassemblement national et aujourd'hui les 20 députés RN.
04:07Donc il faudra que le futur Premier ministre soit gentil avec le RN.
04:09Ce n'est pas être gentil, respecter la première force d'opposition à l'Assemblée nationale, le premier parti politique français, c'est le minimum.
04:16Et surtout, ce n'est pas pour nous faire plaisir à nous.
04:18Je m'en fiche que Xavier Bertrand, chaque mois, nous insulte à la région, j'ai le cuir suffisamment épais.
04:23Mais derrière, c'est des millions d'électeurs qu'il insulte, qu'il méprise, qu'il prend pour des imbéciles.
04:28On ne peut pas entrer dans une situation aussi difficile pour le pays avec un Premier ministre qui commence par un crachat au visage de millions d'électeurs que nous représentons.
04:39Vous n'aviez pas censuré Elisabeth Borne, vous aviez estimé à l'époque que vous n'aviez pas, et je cite Marine Le Pen à l'époque, l'objectif de faire sauter les institutions.
04:48Vous n'aviez pas censuré Gabriel Attal, et là encore l'argument c'était les institutions, disant nous traversons déjà une crise sociale, économique et sécuritaire, nous n'avons pas besoin d'une crise de régime.
04:59Est-ce qu'aujourd'hui vous n'êtes pas ceux qui pourriez débloquer la situation et qui malgré tout encourager la crise de régime ?
05:06Non mais vous savez, c'est très clair ce que nous disons. Nous censurons un Premier ministre issu du Nouveau Front Populaire, car nous pensons leur programme dangereux pour notre pays, nous l'avons déjà dit.
05:15Nous censurons Xavier Bertrand ou Bernard Cazeneuve pour les raisons que j'ai expliquées, et pour le reste, eh bien regardons sur la table, selon les conditions que Marine Le Pen exprime,
05:24qui peut évidemment aujourd'hui apparaître comme un Premier ministre technique d'ailleurs, mais qui permet en tous les cas de passer cette année difficile et d'en sortir,
05:32car à la fin, il faut sortir d'une crise politique, pour sortir de cette crise politique qui a été quand même élaborée par Emmanuel Macron et Gabriel Attal,
05:38les désistements avec la gauche, c'est ça qui a conduit à cette situation, eh bien il faudra la proportionner.
05:43Alors on y va, Michel Barnier.
05:44Ah bah si parce que là il y en a deux, de toute façon je ne vais pas vous en faire dix, je vais vous en faire deux. Il y a Michel Barnier et il y a François Bayrou.
05:51Je ne vais pas jouer aux baltrapes mais semblant que je vous dise les choses. Michel Barnier, ça ne fait rêver personne, les Français ne sont pas allés voter au mois de juin aux européennes,
05:59et puis ensuite au mois de juillet pour les législatives, en se disant chouette, vivement, qu'on sorte de ces élections avec Michel Barnier, Premier ministre.
06:05C'est évidemment l'incarnation de quelqu'un qui est soumis à la doxa européenne, c'est quelqu'un qui est dans la vie politique.
06:13Il a été commissaire européen, bien sûr, il a été le négociateur du Brexit pour la Commission européenne.
06:18Ce n'est pas du tout notre ligne politique, mais comme on sait que le Premier ministre qui viendra ne sera pas sur notre ligne politique, il faut bien en prendre acte.
06:24Donc moi j'attends de voir, est-ce qu'un Michel Barnier s'engage sur la proportionnelle ? Pas sûr, car il vient d'une famille, les Républicains, qui est très hostile à la proportionnelle.
06:32Est-ce qu'il est respectueux du Rassemblement national ? Le sentiment qu'il l'est plutôt, en tous les cas, de la première force d'opposition, quel qu'elle soit, respectueux du Rassemblement national et des oppositions.
06:42Est-ce qu'il est décidé à s'engager sur l'immigration, la sécurité et le pouvoir d'achat des Français ? Je doute, ça ne fait pas rêver, Michel Barnier, mais j'attends d'écouter.
06:50Au moment où l'on se parle, Sébastien Chenu, à 8h39, ce jeudi matin, vous ne dites pas « a priori non ».
06:57J'attends de l'écouter, on va voir.
07:00Vous n'attendiez pas à l'écouter, vous l'aviez dit tout de suite.
07:04On l'entend tous les mois à la région nous vomir dessus, on l'a vu à l'œuvre, il est particulièrement odieux, il appelle à voter pour nos adversaires à chaque élection, c'est bon, on a vu.
07:15Mais Michel Barnier, on ne sait pas aujourd'hui quel est son projet pour le pays.
07:20Et le problème d'ailleurs, c'est qu'Emmanuel Macron veut nommer quelqu'un qui ferait semblant d'être un opposant, mais qui continuerait sa politique.
07:27Et il est là le problème de méthode d'Emmanuel Macron, c'est que ça ne sert à rien de tester des noms tous les jours, qu'il nomme quelqu'un selon les conditions que nous avons exprimées.
07:35En fait c'est un problème de méthode, vous avoir demandé aux uns et aux autres d'ailleurs, pas seulement à vous le RN, mais vous avoir demandé aux uns et aux autres une sorte d'engagement moral
07:42avant même que le Premier ministre lui-même ne puisse chercher une majorité, le ou la Premier ministre, Lucie Castex, c'était pareil, il ne leur a même pas laissé le temps de venir eux vous chercher.
07:51Raison pour laquelle il est plus intéressant de dire voilà nous avons quelques lignes rouges, si le Premier ministre ne les franchit pas, nous on regardera et on ne le censura pas a priori,
08:01car il y a la censure a priori et puis après il y aura le vote du budget, qui est une autre étape, est-ce qu'on votera un budget que préparait un Barnier ou quelqu'un d'autre, c'est autre chose ça encore.
08:10Donc si vous voulez, il y a la censure a priori, on a dit gouvernement Front Populaire, Cazeneuve, Bertrand, on censure a priori et ensuite on jugera sur Pièce.
08:18T'as réfléchi, Michel Barnier ce n'est pas non, François Bayrou.
08:21Oui non plus, je ne sais pas ce que pense Michel Barnier, c'est ça le problème d'ailleurs.
08:23François Bayrou.
08:24Et François Bayrou, c'est un peu pareil, je note que François Bayrou est quand même un artisan, en tous les cas un promoteur plutôt, de la proportionnelle, qu'il est plutôt correct avec nous.
08:35Il a toujours défendu la proportionnelle.
08:36On est très éloigné.
08:37Il avait donné son parrainage pour les présidentielles à Marine Le Pen, estimant que les Français devaient pouvoir choisir.
08:44Voilà, on est très éloigné sur la vision que nous avons en matière de politique européenne en particulier ou en matière de fiscalité, etc.
08:53Nous ne sommes pas du tout et on ne sera pas sur la ligne de ce Premier ministre, mais François Bayrou est un homme estimable.
08:59Maintenant, je veux dire, on attendra aussi de voir sur quoi il s'engage, je le redis, le pouvoir d'achat.
09:05Les Français, l'inflation continue à augmenter, 0,6% au mois d'août.
09:10La sécurité, l'immigration, et on a vu des faits de société très graves ces dernières semaines, ces derniers jours.
09:16On attendra de voir ce qu'un Premier ministre, si c'était François Bayrou, proposerait.
09:20Mais encore une fois, vous dites qu'il est estimable et que vous ne le censureriez sans doute pas approprié.
09:25Il y a des gens estimables dans la vie politique française.
09:28Parce que, quitte à ce que vous soyez faiseur de roi, allez-y.
09:30Non, mais moi, comme je vous l'ai dit, nous ne sommes pas les DRH d'Emmanuel Macron.
09:33Emmanuel Macron a créé une situation, alimentée par Gabriel Attal, avec l'histoire des désistements.
09:39Enfin, vous n'avez pas envie d'être DRH, mais vous l'êtes un peu quand même.
09:42Non, on donne des principes.
09:43Vous êtes en train de le devenir.
09:44Non, mais on donne des principes.
09:45Mais parce que nous sommes le plus gros groupe et qu'on ne peut pas faire sans nous.
09:47Il est évident que demain, peu de lois pourraient passer sans le Rassemblement national.
09:52Et le Rassemblement national sera celui qui pourra décider, par exemple, de l'abrogation de la réforme des retraites.
09:58D'ailleurs, nous allons le proposer fin octobre avec Marine Le Pen.
10:00Donc, nous sommes la première force politique.
10:02On ne peut pas faire sans nous.
10:03On n'est pas là pour désigner le Premier ministre, mais on est là pour dire attention, il y a des lignes rouges si on veut que ça se passe.
10:09Et surtout, que ça se passe bien pendant un an.
10:11Parce qu'à la fin, évidemment, il faudra bien passer à autre chose.
10:14Le pays ne peut pas être dans une situation pareille.
10:16Le Nouveau Front populaire ne s'y trompe d'ailleurs pas, puisque l'on reçoit à l'instant un communiqué de presse signé par les quatre chefs des quatre partis membres du Nouveau Front populaire,
10:26qui constate que seuls deux choix, je cite, s'offrent aujourd'hui au président de la République.
10:33Soit un gouvernement issu du Nouveau Front populaire, soit un gouvernement issu du camp présidentiel, mais qui aurait besoin du soutien du RN.
10:43Ce n'est pas le soutien du Rassemblement national.
10:45Nous, on n'est pas là pour soutenir une politique qui n'est pas la nôtre.
10:48On est là pour dire encore une fois, il y a des principes, il y a des priorités.
10:52On en a fait.
10:53J'en ai fait état.
10:54J'ai fait état d'un certain nombre de ces priorités.
10:56La gauche n'a pas gagné ces élections.
10:58Donc, là aussi, c'est une mystification le fait de dire que le Front populaire peut venir.
11:02Ils ne sont peut-être pas gagnés, ils sont arrivés premiers.
11:03Non, mais c'est une coalition.
11:05Le premier groupe, c'est nous.
11:06Et on n'est pas en train de dire qu'il faut nommer un premier ministre du RN, puisque Jordan Bardella l'avait dit avec justesse.
11:10Sans majorité absolue, c'est impossible de gouverner.
11:13Et nous, nous n'emmènerions pas les Français dans cette impasse.
11:17Sébastien Chenu, est-ce qu'Emmanuel Macron, au fond, ne doit pas démissionner ?
11:21Je crois qu'aujourd'hui, Emmanuel Macron a d'autres possibilités que celle-ci.
11:24Aujourd'hui, au moment où nous nous parlons, trouver effectivement la solution qui permettra, en nommant quelqu'un,
11:29d'aller voir les groupes parlementaires à l'Assemblée nationale
11:32et lui-même de trouver des majorités, peut-être sur chacun des textes ou pas, et de construire un budget.
11:37Je rappelle que le chronomètre est lancé.
11:38On doit quand même, à partir du 1er octobre, se pencher, en tous les cas, se voter.
11:43Un budget, raison pour laquelle nous nous demandons aussi une session extraordinaire.
11:46Marine Le Pen a écrit au président des groupes demandant une session extraordinaire.
11:49Il faut bien qu'on vienne à l'Assemblée.
11:51Ont-ils répondu ?
11:52À ma connaissance, pas aujourd'hui, mais certains ont répondu par voix de presse qu'ils demandaient aussi une session extraordinaire.
11:57Mais alors qu'il y en a pour quoi ? Qui doit décider ? Qui doit trancher ?
12:01Mais la session extraordinaire, elle se décide par le président de la République
12:04ou par une majorité de députés qui décident de siéger ensemble.
12:07C'est même, j'allais dire, l'histoire de notre pays.
12:10Mais Richard Ramos, qui était mon invité ce matin sur AMC,
12:12il disait qu'on est quatre Pékins dans les couloirs de l'Assemblée nationale.
12:15Il dit vraiment, ça fait écho tellement c'est vide, l'Assemblée nationale.
12:19On est trois ou quatre, alors qu'en réalité, on devrait déjà tous y être.
12:22Évidemment.
12:23En fait, rien ne vous empêche d'y aller pour au moins commencer à discuter.
12:26Évidemment.
12:27Vous avez la clé, vous avez chacun vos bureaux.
12:28Il faut être convoqué pour ça.
12:30Pour créer une session de manière tout à fait officielle, oui.
12:32Mais vous pourriez déjà commencer à discuter, à essayer de trouver une solution.
12:36Nous avons fait des propositions.
12:37Marine Le Pen fait des propositions.
12:38Elle dit ouvrons immédiatement un débat sur la sécurité.
12:42Ouvrons un débat sur les finances publiques.
12:43Ouvrons un débat sur l'agriculture.
12:45Allons-y pour faire naître des propositions qui ensuite pourraient vivre dans cette année un peu compliquée.
12:50Et puis à la fin, sortons de ce chaos politique en ouvrant le débat sur la proportionnelle
12:55qui permettrait en 2025 de redissoudre l'Assemblée nationale,
13:00d'instaurer la proportionnelle et de revenir avec un système
13:03qui permettrait de dégager une majorité pour gouverner le pays.
13:06Vous n'appelez pas à la démission d'Emmanuel Macron,
13:10mais on comprend bien qu'au fond, si le pays est totalement bloqué et qu'il démissionne,
13:14ce ne serait pas plus mal pour vous.
13:15Aujourd'hui, ça n'aurait pas de sens puisqu'on ne peut pas dissoudre l'Assemblée nationale.
13:19On se retrouverait avec une élection présidentielle
13:21et puis une Assemblée nationale qui ne peut pas être dissoute jusqu'en juin.
13:23Ça veut dire une démission en juin.
13:25De toute façon, on est à peu près condamné à aller jusqu'au mois de juin
13:29avec cette chambre, avec cette Assemblée nationale.
13:32Et en juin, je pense qu'Emmanuel Macron doit redissoudre l'Assemblée nationale
13:35en ayant instauré la proportionnelle.
13:37Si tel n'était pas le cas, alors effectivement, ce sera très compliqué pour lui de continuer.
13:41Redissoudre ou démissionner encore une fois ?
13:43D'abord, dissoudre.
13:45Edouard Philippe se dit prêt, il prend de l'avance.
13:49Et prêt, y compris dans ce scénario qui devient palpable
13:55d'une démission anticipée du président de la République.
13:58Oui, c'est drôle parce qu'Edouard Philippe, il pense avoir un métro d'avance
14:00et moi, je pense qu'il a totalement un métro de retard.
14:02Edouard Philippe, il fait lever l'espoir chez qui ?
14:06Qui a envie de voir revenir l'homme des 80 km heure,
14:10l'homme du blocage de la France par les Gilets jaunes dû à ses décisions,
14:14l'homme de la retraite à 69 ans, l'homme qui n'a rien fait sur l'immigration
14:18et qui nous dit, dès qu'il n'est plus au pouvoir,
14:19il faudrait revoir les accords de 68 avec l'Algérie.
14:23Il avait les leviers, il avait les manettes.
14:25L'homme qui était, d'ailleurs, c'est la Macronie qui probablement par vengeance
14:29le fait savoir, était beaucoup plus extrémiste qu'Emmanuel Macron
14:32lorsqu'il s'agissait d'aller sur une réforme des retraites en particulier.
14:36Donc je veux dire, Edouard Philippe, ces méthodes, on les a vues.
14:38C'est des méthodes d'hier, des méthodes du passé dont les Français ne veulent pas.
14:42Ils pensent avoir un métro d'avance et un métro de retard.
14:44C'est fini pour Edouard Philippe.
14:45On a presque l'impression que la présidentielle est lancée
14:47et que vous êtes déjà dans le combat face à un Edouard Philippe
14:51qui, clairement, s'est mis aussi dans le jeu.
14:54Edouard Philippe, c'est déjà fini.
14:55Avant d'avoir commencé, c'est fini.
14:58Mais l'élection présidentielle, pourquoi est-ce qu'on a l'impression
15:01qu'on s'y dirige rapidement ?
15:03Parce qu'Emmanuel Macron est démonétisé, parce que sa parole,
15:07son action seront particulièrement limitées dans les années qui viennent.
15:11Il n'a plus une majorité.
15:13Il parle, il consulte, il se met dans des impasses
15:15et il met la France dans des impasses.
15:17Et donc, il ne peut pas se représenter en plus.
15:19Donc tout le monde se dit, Emmanuel Macron, ça n'a plus beaucoup d'intérêt.
15:21Son propre camp est en train d'essayer de triper.
15:24Les Gabriel Attal, les Darmanin, les Edouard Philippe, etc.
15:27veulent tous y aller.
15:28Ils cherchent à faire le mauvais coup aux voisins.
15:30Pour quoi faire ? Pour continuer les mêmes politiques.
15:32Nous, on a une offre cohérente, une offre politique qui est différente.
15:35Je crois que les Français la connaissent bien maintenant.
15:37Et par conséquent, nous continuerons à alimenter cette offre politique.
15:40Ils ne vous ont pas donné les manettes.
15:42Il y a cette question aussi de la loi de finances.
15:44C'est-à-dire que pendant tout ce temps-là, il y a quand même de l'argent
15:47qui doit sortir chaque jour des caisses de l'État pour payer toutes les dépenses.
15:52Et Bercy tire à nouveau le signal d'alarme,
15:56estimant qu'il va y avoir encore un nouveau dérapage.
15:59Il y a des engagements qui ont été pris auprès de Bruxelles.
16:03Quelle solution apporter ?
16:05Est-ce qu'il faut un sérieux budgétaire
16:07ou est-ce qu'il faut continuer à faire déraper les comptes ?
16:09Non, Marine Le Pen a dit qu'une dette, en tous les cas, ça se payait.
16:11Contrairement à ce que dit Jean-Luc Mélenchon, qui lui, la passe par-dessus l'épaule.
16:14Mais la situation que nous laisse le gouvernement, Attal, le maire, est terrible.
16:18Je rappelle quand même que Gabriel Attal nous avait dit
16:20qu'il ferait des économies sur la fraude sociale.
16:22Il y a 10 milliards à aller récupérer là-dessus.
16:24On en est où ?
16:25Gabriel Attal qui parlait de la désmicardisation de la France.
16:28C'était il n'y a pas si longtemps.
16:29C'était il y a 5-6 mois.
16:30On en est où ?
16:31Gabriel Attal est la carte vitale biométrique.
16:33On en est où ?
16:33En réalité, ils ont laissé les comptes déraper.
16:36Ils ont fait une politique de chèque qui n'a rien résolu.
16:40Alors que d'un côté, il faut avoir des mesures d'économie.
16:43On peut en lister un certain nombre.
16:45Il faut avoir des mesures fiscales, revoir une certaine tente de fiscalité.
16:48Nous, on pensait par exemple à la taxe sur les surprofits.
16:51Je note que d'ailleurs, le Modem n'était pas désintéressé.
16:53Là-dessus, vous auriez pu vous mettre d'accord.
16:55Ça veut dire que si François Bayrou, ça fait partie des choses.
16:57Quand vous dites, j'attends de savoir qu'est-ce qu'il propose.
16:59S'il vient vous voir et qu'il dit, il y a la proportionnelle, il y a ceci, il y a cela.
17:03Et puis tiens, je suis aussi pour une taxe sur les superprofits.
17:07Vous direz, pourquoi pas ?
17:09On dirait que c'est intéressant.
17:10Ça fait partie de ce qui pourrait vous convaincre de ne pas le censurer.
17:13Et on ajouterait qu'il faut donner du pouvoir d'achat aux Français
17:15par une hausse des salaires de 10% en échange d'un gel des cotisations patronales,
17:19en réunissant immédiatement les syndicats patronaux,
17:22les syndicats de salariés, les partenaires sociaux.
17:23Vous ne faites pas en revanche de l'abrogation de la réforme des retraites impréalable ?
17:27Si, puisqu'on le dépose fin octobre dans notre niche.
17:29C'est le premier acte que nous posons de la rentrée parlementaire officielle.
17:32Quand vous parlez de votre niche, il faut bien que tout le monde comprenne.
17:34Il s'agit d'une niche parlementaire.
17:36C'est un ordre du jour.
17:37C'est un ordre du jour que nous maîtrisons ce jour-là.
17:39Plusieurs fois par an, les groupes parlementaires ont donc la maîtrise de l'agenda,
17:44en quelque sorte, et peuvent déposer un certain nombre de propositions de loi.
17:47Ce jour-là, c'est donc vous qui avez les manettes pour les proposer.
17:50Et votre première proposition, ce serait donc ?
17:52Absolument, c'est d'abroger la réforme des retraites.
17:54Abroger la réforme des retraites.
17:56Je vous rappelle que cette réforme des retraites,
17:57on nous avait dit qu'elle allait faire des économies.
17:59On s'aperçoit qu'elle est très coûteuse aujourd'hui.
18:01Donc, si vous voulez, le système ne fonctionne pas.
18:04Remettons l'ouvrage sur le travail, l'ouvrage sur le métier,
18:08et puis réunissons les partenaires sociaux.
18:09Pour abroger la réforme des retraites, il me semble qu'il faut une loi.
18:14Il faut, alors ça peut se faire, on nous dit que ça peut se faire par décret.
18:17Nous, on souhaite qu'en tous les cas, ce soit le Parlement qui s'en saisisse.
18:19Et là, vous pourriez vous mettre d'accord avec le NFP pour voter ensemble ?
18:22Visiblement, ils n'ont pas envie de voter parce qu'ils ne sont pas à une contradiction près.
18:26On l'avait vu d'ailleurs sur des sujets concrets.
18:31Nous, on propose, c'est à la gauche d'assumer ses responsabilités.
18:34Quand on a proposé les surprofits, ils ne l'ont pas voté.
18:36Quand on a proposé la prise en charge de l'endométriose, ils ne l'ont pas voté.
18:39C'est-à-dire, ce sont des mesures qui peuvent soulager la vie quotidienne des Français.
18:43Et nous, nous les proposons, la gauche ne veut pas les voter.
18:45Et si eux le proposent, vous le voterez.
18:47Mais on n'est pas dingue, madame, pour reprendre l'expression de Richard Ramos,
18:50qui disait que c'était le président qui était dingue.
18:52C'est l'intérêt de la France et des Français qui nous guident.
18:57Si on propose quelque chose, même si ce sont nos adversaires politiques qui le proposent
19:01et qu'on peut le voter pour aboutir, on le fera.
19:04Est-ce que le nom de David Lysnard vous a été soumis ?
19:07Non, jamais. Mais vous savez, ça fait partie de toutes ces rumeurs insensées,
19:12disant oui, on teste auprès du Rassemblement national des noms.
19:16Encore une fois, nous ne sommes pas les DRH.
19:17Jean-Louis Borloo ?
19:19Non, mais Jean-Louis Borloo, moi, j'ai échangé avec lui.
19:22Il fait partie de ces gens estimables.
19:24Non, il y a déjà quelques semaines, en réalité.
19:26Il fait partie de ces gens estimables qui essayent de trouver des solutions pour notre pays.
19:30On a des vrais désaccords avec Jean-Louis Borloo, des vrais désaccords.
19:34Mais il est au moins respectueux et attentif, évidemment,
19:37à ce que le Rassemblement national peut penser,
19:39parce qu'il sait que nous sommes la première force politique.
19:41Et je comprends donc qu'il y a une sorte de top 3,
19:44Jean-Louis Borloo, François Bayrou ou Michel Barnier,
19:48qui en tout cas passerait le premier cap, puisqu'il ne serait pas censuré.
19:51On combattra leur politique si elle est dans la lignée de celle d'Emmanuel Macron.
19:55Mais vous ne les empêcherez pas de gouverner ?
19:57Il faudra bien un Premier ministre, il ne sera pas un Rassemblement national.
19:58Merci Sébastien Chenu d'être venu ce matin répondre à mes questions.
20:01Vous êtes député Rassemblement national du Nord et vice-président du parti.
20:04Il est 8h52 sur AMC et BFMTV.

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