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Sébastien Chenu, vice-président du Rassemblement national et député du Nord, était l'invité d'Apolline de Malherbe dans le Face à Face sur RMC et BFMTV ce mercredi 23 octobre.

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Transcription
00:00Il est 8h32, vous êtes bien sur AMC et BFM TV. Bonjour Sébastien Chenu, merci d'être dans ce studio pour répondre à mes questions.
00:08Vous êtes le député du Nord, vice-président du Rassemblement National. Il y a de nombreuses questions à vous poser sur, évidemment, ce budget,
00:16sur votre attitude vis-à-vis du député qui a été pris en flagrant délit d'achat de drogue, et puis sur la question de l'abrogation des retraites,
00:25puisque cette abrogation pourrait avoir lieu si votre proposition de loi était adoptée. Mais je voudrais d'abord commencer par vous faire réagir
00:34au propos de la porte-parole du gouvernement qui, ce matin, a précisé que, vraisemblablement, au Conseil des ministres, qui aura lieu dans quelques heures,
00:41la question d'un 49-3 sera abordée. Il faut rappeler la procédure pour pouvoir utiliser et dégainer un 49-3, c'est-à-dire un vote bloqué sur un texte à l'Assemblée.
00:52Il faut qu'au préalable, cela ait été autorisé par le Conseil des ministres. Ça ne veut donc pas forcément dire qu'ils vont l'utiliser, mais ça veut dire
00:59qu'à partir d'aujourd'hui, ils auront cette carte qu'ils pourront sortir à tout moment. Ça vous surprend ?
01:04Ça me surprend parce que c'est en contradiction avec ce que les ministres, en tous les cas le ministre du Budget, avait annoncé.
01:11Il nous avait dit qu'il n'était pas favorable à cette utilisation. Il nous avait dit qu'il souhaitait que les débats durent le plus longtemps possible.
01:17Je vous rappelle qu'on va voter la partie recette le 29 octobre, la semaine prochaine, que d'ici là, nous allons débattre.
01:24Nous pouvons d'ailleurs débattre dans le week-end. Nous pouvons ouvrir des séances pour que les parlementaires fassent évoluer ce budget,
01:32s'opposent, contribuent par des amendements à le faire évoluer. Et là, patatras, Michel Barnier nous rappelle les pires heures des gouvernements
01:41Macron, Elisabeth Borne, Gabriel Attal, qui dégainaient le 49-3 à toute vitesse. Nous, nous considérons que c'est un outil utile.
01:51Le 49-3, ça existe dans la Constitution. On n'est pas pour l'abrogation du 49-3. Mais Michel Barnier nous avait promis une méthode.
01:58Or, s'il enclenche le 49-3, ce sera contraire à cette première promesse sur la forme, en tous les cas.
02:06Tout ça, c'est un peu de l'hypocrisie. Moi aussi, c'est un peu de l'hypocrisie.
02:10Parce que la réalité, c'est que vous-même vous dites « Ah, mais vous voyez, ça nous rappelle les pires heures ».
02:13Vous savez très bien qu'il n'y a pas de majorité, qu'il y en a encore moins aujourd'hui qu'il y en avait pour Elisabeth Borne,
02:19qui, la première année, on s'en souvient, avait dit « Non, mais je vais laisser débattre, je n'utiliserai pas le 49-3 ».
02:25À la fin, elle a bien été obligée de le faire. Et en effet, la deuxième année, elle l'a dégainé tout de suite, parce que ça y est, elle avait appris la leçon.
02:31Vous voulez une attitude, vous voulez une posture.
02:34Non, on ne veut pas que le Parlement soit brutalisé. Pourquoi ? Parce que, regardez, hier, nous avons eu une séance.
02:40Nous nous sommes quittés à l'Assemblée nationale à minuit. Et il y a des choses qui ont pu évoluer.
02:44Par exemple, il y a une contribution sur les hauts revenus qui a été votée. Un projet de loi de finances rectificative.
02:49Elle était dans le budget. Simplement, elle devait être temporaire. Elle sera désormais pérenne.
02:55Voilà. Il y a un budget rectificatif qui a été voté. On a empêché la désindexation, par exemple, de l'impôt sur le revenu que voulait faire la gauche.
03:04L'intégration dans cette hausse sur les hauts revenus du patrimoine professionnel que portait la gauche, qui aurait coûté la vie à des milliers d'entreprises.
03:13Donc il y a eu une utilité à ce débat. Ce débat, il fait bouger les lignes. Et c'est exactement ce qu'ont souhaité les Français.
03:19Les Français n'ont pas souhaité confier les clés du camion à Michel Barnier et au macroniste pour continuer la même politique.
03:25Ils ont souhaité, à travers ces trois blocs, qu'il y ait ce débat permanent et les possibilités de faire évoluer les choses.
03:32Oui, mais justement, précisons la procédure. Et c'est là que j'ai quand même l'impression d'être, pas seulement face à vous, Sébastien Chenu,
03:37mais face à la plupart des politiques en ce moment. Et j'en vois beaucoup. Je suis quand même sidérée par le décalage entre ce qu'on dit et ce qu'on fait.
03:44Parce que là, vous dites tous, c'est super, il y a du débat. Regardez, on fait évoluer les choses.
03:48Regardez ce qui s'est passé avec la commission des finances. Tout le week-end, la gauche a pu se targuer d'avoir fait évoluer ce budget.
03:53Patatras ! Au bout de deux jours de commission des finances, ce débat, qui certes avait évolué, n'avait évolué que pour la forme.
03:59Il a été rejeté. Et ce sera la même chose. Vous le savez, tout le monde le sait.
04:03Mais madame, si le gouvernement... En fait, je veux dire, le problème vient du gouvernement.
04:06Si le gouvernement est dans une posture de continuité, de logique, qui était celle qui a présidé aux politiques de Attal, de Borne et des prédécesseurs,
04:15qui ont été sanctionnés par les électeurs, alors évidemment, à la fin, ils seront sanctionnés.
04:20Parce que les Français ont voté pour une rupture. Si Michel Barnier ne l'entend pas, n'incarne pas cette rupture, alors évidemment, il s'expose à un rejet et plus tard à une censure.
04:30Même si ça ne sert à rien, même si à la fin, il revient à son texte initial, vous estimez qu'il doit, au moins pour la forme, laisser vivre ces débats pendant quelques jours ?
04:38Mais ça, c'est l'avis démocratique. Les parlementaires, c'est d'ailleurs pour ça aussi qu'on est élus et indemnisés, font vivre le débat, font des propositions.
04:46Et ça permet quoi aussi ? Ça permet de montrer aux Français ce que nous ferions si nous étions à la place.
04:51Nous, ça nous permet d'expliquer aux Français qu'il y a d'autres chemins.
04:54Quand on voit que ce gouvernement a ruiné la France, ils ont abîmé, je dis ce gouvernement parce que ce sont les mêmes,
05:01Laurent Saint-Martin, il avait été rapporteur du budget, il est aujourd'hui ministre du budget.
05:05M. Antoine Armand, le ministre des Finances, était président de la commission des affaires économiques il y a quelques mois.
05:12Ce sont les mêmes acteurs, ce sont les LR, on sauvait la tête de tous ces gens-là.
05:17Donc les Français veulent un changement, et bien il faut leur montrer que le changement, il est possible et qu'il y a d'autres voies.
05:22Nous, quand on explique qu'on pourrait faire 15 milliards d'euros d'économies, on explique comment.
05:26On explique comment on pourrait rendre du pouvoir d'achat aux Français.
05:29On explique sur quoi on ferait des économies.
05:31Et bien je pense que c'est très éclairant.
05:33Et puis je vais vous dire, il va y avoir un débat qui va être très intéressant, c'est où est passé l'argent qu'ont fait les macronistes
05:39pendant cette année passée de ces milliards d'euros qui n'ont visiblement pas bénéficié aux Français, mais qui manquent dans les caisses de l'État.
05:47Et ça, ce sera notamment l'objet de cette commission parlementaire, avec des anciens ministres comme Bruno Le Maire
05:54qui seront convoqués devant vous tous, les parlementaires, pour dire où est passé l'argent pour vous.
06:00Est-ce que vous estimez d'ailleurs qu'ils ont utilisé l'argent à des fins qui n'étaient pas forcément suffisamment dites,
06:06ou est-ce que vous vous dites qu'ils ont sciemment menti aux Français sur l'ampleur du déficit ?
06:12Ou leur prévision, c'est ce que disait l'ancien ministre du Budget Thomas Cazenave,
06:16ou leur prévision était à côté de la plaque, pardonnez-moi l'expression, n'était pas juste, mais alors donc qu'ils sont mauvais.
06:21Donc ils se sont trompés, ils se sont plantés, alors qu'ils s'étaient présentés devant les Français comme étant des champions,
06:28des as, des as de la finance publique.
06:30Donc où ils se sont trompés, et donc ce sont des nuls.
06:32Où ils ont menti aux Français, sciemment, parce que nous étions dans une période électorale.
06:38Et alors les Français se seraient prononcés au moment des élections législatives,
06:42dans un contexte dans lequel ils n'auraient pas été sciemment éclairés sur l'état des finances du pays.
06:49Et là c'est très grave.
06:50Donc où ils ont menti, où ils se sont trompés, peut-être même les deux ensemble d'ailleurs,
06:54ils peuvent, parce qu'ils sont mauvais et nuls, avoir menti aux Français,
06:58et bien c'est la commission d'enquête, la commission des finances transformée en commission d'enquête,
07:02qui fera la lumière.
07:03Mais c'est la première fois, je crois, sous la Vème République,
07:06qu'on est à ce niveau à la fois de plantage des finances publiques,
07:11mais aussi d'enfumage des Français.
07:14Donc on va regarder qui est responsable, mais sincèrement, il y aura des conséquences à tout ça.
07:19Avec une question aussi, même immédiate, c'est que ce budget,
07:23qui déjà doit tenter de combler un déficit considérable,
07:27il est écrit à l'aune d'une prévision de croissance de 1,1%.
07:31Hier matin, j'avais ici même le patron du MEDEF,
07:34qui disait que d'après tout ce qui lui remontait des différentes entreprises de France,
07:37il disait en réalité, je crains que nous ne soyons déjà passés en récession,
07:40récession légère, mais que le 1,1% de croissance soit déjà très largement éloigné,
07:44et que donc le budget soit déjà insincère.
07:46Oui, des choses, alors d'abord, ça, ils nous ont déjà fait le coup.
07:49Bruno Le Maire nous avait déjà construit des budgets
07:51qui n'étaient pas conformes aux prévisions de croissance.
07:54Donc ça, j'allais dire, c'est un peu l'habitude de la maison.
07:56Ils construisent des budgets dont ils savent pertinemment qu'ils sont construits sur du sable.
08:00La deuxième chose, c'est l'OCDE qui nous dit que le projet de budget de Michel Barnier
08:04aura des effets récessifs, aura des effets négatifs.
08:08C'est-à-dire entraînerait l'effet inverse de ce qu'il espère,
08:10casserait la croissance et donc moins de revenus pour l'État.
08:12Plus de chômage, plus de faillite d'entreprise, etc.
08:14Et donc moins de revenus pour l'État.
08:16Mais à partir de là, et ça reboucle avec finalement votre question,
08:20il est donc nécessaire de faire évoluer ce budget.
08:22Il est donc nécessaire de redonner des perspectives différentes.
08:25Parce que si l'idée, c'est d'accepter un budget dont on sait à l'avance
08:28que non seulement il est mal construit, il est peu sincère,
08:31mais il aura des effets récessifs.
08:33Il y a urgence à arrêter la casse.
08:35Donc vous estimez qu'il ne faut pas utiliser ce 49-3.
08:38J'ajoute, si vous me permettez, une urgence, c'est stopper leur idée
08:43de désindexer les retraites des Français.
08:46Je le dis, et beaucoup de députés le vivent en circonscription,
08:52c'est repousser l'augmentation des retraites.
08:56Beaucoup de retraités modestes vivent ça avec une angoisse certaine.
09:02Et je pense qu'il y a urgence à les jamais chercher à faire ça.
09:05Mais à cela, je précise ce que répond justement le ministre du Budget,
09:08il dit en réalité qu'il y a eu un trop-perçu l'an dernier.
09:10C'est-à-dire que la revalorisation des pensions de retraite
09:12a été plus élevée que ne l'a été l'inflation.
09:15Non mais stop.
09:16Je pense que demander sans arrêt des efforts aux Français,
09:19leur demander de se serrer la ceinture,
09:21alors qu'en parallèle ils ne voient pas où passent tous les prélèvements
09:25on est champion de toute catégorie des prélèvements.
09:27Je crois qu'il y a 250 taxes différentes.
09:29L'une des propositions aujourd'hui sur la table,
09:31ce serait l'idée de compenser pour les pensions des retraités les plus modestes
09:36par un chèque.
09:37Est-ce que ça, ça vous paraît acceptable ?
09:39Non mais stop avec cette politique des chèques
09:41qui a coûté suffisamment cher aux finances publiques.
09:44Enfin je veux dire avec Emmanuel Macron...
09:45Ça coûterait moins cher que de réindexer pour tout le monde.
09:47Non mais avec Emmanuel Macron...
09:48Oui mais ce sera injuste.
09:49Avec Emmanuel Macron...
09:50Votre argument en tout cas sur le chèque, il ne tient pas
09:52puisque vous demandez justement à ce qu'il y ait plus d'argent.
09:54Non mais ce qu'on veut c'est de l'argent dans la poche des Français.
09:57Il faut arrêter la politique des chèques qui ne résout pas les problèmes
10:00alors qu'elle coûte aux finances publiques.
10:02Moi quand ça coûte aux finances publiques, c'est pour que ça bénéficie
10:05aux Français et aux Français les plus modestes.
10:07Cette histoire de politique des chèques, je crois qu'on arrive au bout.
10:10Le 31 octobre prochain, Marine Le Pen va défendre une proposition de loi
10:14d'abrogation des retraites.
10:16Qui va voter avec vous ?
10:18Tous ceux qui souhaitent, je l'espère, l'abrogation des retraites.
10:21D'abord, dans le pays, il y a une majorité de Français
10:24qui souhaitent l'abrogation des retraites, de cette loi sur les retraites.
10:28Il y a un débat qui n'avait pas pu aller jusqu'au bout
10:30puisqu'on n'avait jamais voté à l'Assemblée nationale.
10:33Nous on porte...
10:34En raison justement d'un 49-30.
10:35Voilà.
10:36On porte cette...
10:37Et aussi en raison du fait que la gauche a empêché la possibilité de voter
10:40avec foultitude des milliers d'amendements qui avaient embouteillé
10:44le débat parlementaire.
10:45Nous avons entendu ce que disent, quelque part, nos adversaires politiques aussi.
10:49C'est-à-dire la gauche, pour l'abrogation de la réforme des retraites.
10:53Une partie d'autres députés, dans leurs différentes sensibilités...
10:57Et donc vous leur dites, chiche, votez avec nous.
10:59On leur dit, vous ne vous engagez pas finalement sur un autre texte
11:03sur lequel il y aurait peut-être...
11:04Sur une réforme que nous, nous pourrions porter,
11:06une nouvelle réforme des retraites.
11:07Vous vous engagez tout simplement sur un socle que nous aurions en commun,
11:11abroger les dispositions de la loi Macron.
11:14Tout en conservant les possibilités sur les petites retraites.
11:17C'est-à-dire en ne détricotant pas, quelque part,
11:19les quelques légers avantages qui pouvaient exister,
11:22mais abroger le fait de faire passer la retraite de 62 à 64 ans.
11:26Une forme de piège.
11:27Et une partie, d'ailleurs, des électeurs, enfin des députés de gauche,
11:31je recevais ce matin Sandrine Rousseau sur RMC,
11:35qui disait, voilà, par cohérence personnelle,
11:37je ne voterai pas ce texte parce qu'il vient du RN.
11:40D'autres, comme Fabien Roussel, disent, si j'étais encore député,
11:43je voterai le texte d'abrogation des retraites du RN.
11:45Les Français veulent l'abrogation, ils se foutent de savoir d'où ça vient.
11:48Mais je crois qu'il a raison, M. Roussel, sur ça.
11:51Les Français veulent l'abrogation.
11:53Nous avons une fenêtre de tir.
11:55Nous proposons l'abrogation.
11:56Ça ne va pas rendre Mme Rousseau militante du RN que de le voter.
11:59Ça aura pour effet, satisfaisant pour les gens qui votent pour elle,
12:02pour lesquels elle s'est engagée, d'abroger cette proposition de loi.
12:08Donc, oui, bien entendu, que la gauche doit dépasser son sectarisme.
12:14Mais Mme Rousseau, elle a toujours été très sectaire.
12:17C'est même un des marqueurs de l'extrême gauche.
12:19C'est que lorsqu'on avait proposé, par exemple,
12:21de prendre en charge l'endométriose, elle avait refusé.
12:24Mais parfois, eux-mêmes ont proposé, et Mme Rousseau avait proposé,
12:27un amendement qui, justement, faisait évoluer la réforme des retraites,
12:29que vous-même, vous n'avez même pas voté.
12:31Un amendement, là, on va plus loin.
12:33On abroge la réforme des retraites, c'est-à-dire les annuités
12:37et l'âge de départ à la retraite voulu par Emmanuel Macron,
12:40c'est-à-dire les deux années de plus d'efforts demandés aux Français.
12:43Sur ça, on peut avoir une majorité.
12:45Et sur ça, il y a même une majorité à l'Assemblée nationale.
12:48Ne pas le faire, pour des petits calculs politiciens,
12:51comme le fait Mme Rousseau, qui assume son sectarisme,
12:53en disant, moi, je ne vote jamais les propositions du Rassemblement national,
12:56c'est oublier l'intérêt des Français.
12:58– Certains disent aussi que ça coûterait extrêmement cher.
13:01Et c'est vrai que vous venez de dire, nous, on aurait montré
13:04qu'on aurait fait 15 milliards d'euros d'économies.
13:08La patronne de la CFDT, par exemple,
13:10dit que votre manière à vous d'abroger la réforme des retraites,
13:13ça entraînerait 25 milliards d'euros de dépenses.
13:16– Non, ce n'est pas du tout.
13:18– Et regardez à l'inverse ce que dit Patrick Martin,
13:22le patron du Medef, ici même hier.
13:24– Il faut que dans ce pays, on travaille plus.
13:26Et il y a beaucoup de seniors qui souhaitent travailler, d'ailleurs.
13:29Donc, si on revient sur cette réforme,
13:32ça sera terrible pour la performance économique du pays,
13:34pour le taux d'emploi dans le pays,
13:36mais ça sera terrible également pour les marchés financiers.
13:38Donc, ne nous racontons pas d'histoire,
13:41si on abroge cette réforme des retraites,
13:43on part, alors là, carrément en vrille.
13:45J'insiste, alors que la conjoncture économique est déjà très fragile.
13:48– On part carrément en vrille.
13:50– Non, d'abord, c'est la réforme Macron qui coûte cher actuellement.
13:52La réforme Macron, alors qu'elle devait rapporter,
13:54elle va coûter près de 5 milliards d'euros.
13:56Parce que lorsque vous faites travailler les gens plus tard,
13:58ils sont souvent plus malades, ils ont un handicap, etc.
14:00Ça coûte cher.
14:02– C'est la Caisse nationale d'assurance vieillesse qui chiffre à 25 milliards.
14:04– Oui, mais il y a d'autres chiffrages,
14:06et nous, notre chiffrage sur notre propre réforme des retraites.
14:08– Chacun son chiffrage, à chaque fois.
14:10– Non, par exemple, c'était je crois l'IFRAP,
14:12mais je ne veux pas les mettre en cause, de mémoire,
14:14c'était l'IFRAP qui chiffrait notre réforme des retraites à 9 milliards,
14:16une fois, j'allais dire, cette nouvelle réforme installée,
14:199 milliards par an.
14:21Donc, on n'est pas du tout sur les mêmes chiffres.
14:23Mais aujourd'hui, ce qui coûte, c'est la réforme Macron,
14:25c'est elle qui coûte cher, parce que lorsque vous arrivez
14:27à l'âge d'épargne retraite et que vous êtes au chômage,
14:29et bien, vous êtes pris en charge par, finalement, la collectivité,
14:32ça coûte de l'argent, ça coûte aujourd'hui,
14:34près de 5 milliards d'euros, la réforme Macron.
14:37Donc, nous, nous considérons qu'il y a une fenêtre de tir,
14:39possibilité d'abroger la réforme Macron,
14:41qui est injuste et qui coûte cher.
14:43La balle est au Parlement,
14:45les députés Rassemblement National
14:47savent prendre leurs responsabilités,
14:49j'en attends autant de la gauche,
14:51qui, dans son programme, a mis qu'elle était
14:53pour l'abrogation de la réforme des retraites.
14:55Donc, qu'ils soient honnêtes avec leurs électeurs,
14:57quand on est pour quelque chose, on le vote.
14:59– Vous vous êtes déjà drogué Sébastien Chenu ?
15:01– Non, je suis très hostile aux addictions,
15:05je bois très très peu,
15:07je ne me suis jamais drogué,
15:09et je fais en sorte, parce que j'aime trop ma liberté,
15:12d'avoir une conduite qui m'empêche d'être addictif à quelque chose.
15:17– Pourquoi je vous pose cette question ?
15:19Parce que ce matin, Sandrine Rousseau,
15:21dans le soutien qu'elle apporte à son collègue,
15:23notre collègue député Andy Carbrat,
15:25qui a donc été pris en flagrant délit
15:27d'achat de drogues de synthèse,
15:29elle disait, il y a beaucoup, beaucoup de drogues
15:33qui circulent à l'Assemblée Nationale,
15:35il y en a probablement à l'Assemblée Nationale et au Sénat,
15:37on a vu d'ailleurs quelques exemples déjà.
15:39– Elle a dit aussi dans votre rédaction,
15:41il y en a dans la société française.
15:43– Exactement, elle a dit partout, mais y compris, tout à fait,
15:45elle a dit partout, il y en a sûrement ici, a-t-elle dit,
15:47en effet, en parlant de ses studios de télé,
15:49effectivement, elle a dit partout,
15:51en particulier à l'Assemblée et au Sénat.
15:53– Il y a deux choses, et Mme Rousseau fait semblant
15:55de ne pas voir les choses dans leur entièreté.
15:57La problématique, c'est quoi ?
15:59C'est qu'un député a commis un délit.
16:01D'abord, acheter de la drogue à un mineur,
16:03dans le métro, comme il l'a fait, c'est un délit.
16:05Donc, il a commis un délit,
16:07dans ce cas-là, il n'est pas uniquement victime d'une addiction,
16:09il commet un délit,
16:11et il doit être puni pour cela.
16:13C'est la justice qui va s'en charger, et c'est normal.
16:15C'est un peu aussi l'arroseur arrosé à la LFI,
16:17vous savez, ils demandent la tête de tout le monde à la LFI,
16:19mais quand ça tombe sur eux, quand leurs députés se tiennent mal…
16:21– Vous estimez qu'il ne peut pas rester député ?
16:23– Alors, c'est autre chose.
16:25Je veux dire, la LFI, ils ont toujours l'habitude
16:27de demander la tête des autres, mais quand c'est les leurs
16:29qui se prennent les pieds dans le tapis, ils sont en général…
16:31ils trouvent beaucoup d'excuses.
16:33Est-ce qu'il doit démissionner ?
16:35Il y a un sénateur, par exemple, qui a consommé de la drogue,
16:37qui a fait consommer visiblement de la drogue
16:39à une députée, dont il a tenté d'abuser,
16:41qui est toujours sénateur.
16:43Moi, ça me pose problème.
16:45Et ça devrait lui poser problème, d'ailleurs, à ce sénateur,
16:47tout comme aujourd'hui aux députés LFI.
16:49Car c'est quand on commet un délit
16:51que la question de la démission se pose.
16:53Je ne suis pas, vous savez, ce que disait Louis Aragon,
16:55je ne serai pour personne ni un exemple,
16:57ni une excuse.
16:59Donc, je ne suis pas dans une position
17:01moralisateur vis-à-vis d'Andy Carbra,
17:03dont je veux bien comprendre qu'il se trouve
17:05confronté à des problèmes d'addiction
17:07qu'il faut soigner. En revanche,
17:09à partir du moment où un député commet un délit,
17:11c'est-à-dire va au-delà de ce que la loi permet
17:13et au-delà de ce que son rôle lui permet,
17:15puisque c'est le député qui construit la loi,
17:17à partir du moment où, sciemment,
17:19il va au-delà de la loi,
17:21la question se pose et la question lui est posée.
17:23C'est lui et sa conscience.
17:25Vous estimez que c'est à lui d'en décider,
17:27mais au minimum, il doit se poser cette question.
17:29Il y a le dealer aussi, mineur,
17:31en effet, déjà connu pour une dizaine de faits,
17:33déjà condamné, d'ailleurs,
17:35et qui, au moment où on se parle,
17:37est en détention provisoire.
17:39Est-ce que, pour vous, il faut aller plus loin
17:41dans les sanctions vis-à-vis des dealers
17:43comme des consommateurs ?
17:45Je pense qu'il faut taper très fort
17:47sur les consommateurs,
17:49sur les trafiquants, évidemment.
17:51Là, il y a une amende forfaitaire
17:53qui, semble-t-il, a été payée par le député.
17:55Oui, mais d'accord, parce qu'un député
17:57paye facilement une amende.
17:59Sincèrement, ce n'est pas avec ça qu'on résout le problème.
18:01Mais je pense qu'il faut, évidemment,
18:03taper très fortement les consommateurs
18:05de toutes les drogues dans notre pays.
18:07C'est un problème de santé publique.
18:09Je pense que la prévention,
18:11les prises en charge en font partie.
18:13Mais je pense qu'on est au début du problème
18:15qui a été fort maltraité.
18:17Sébastien Chenu, la vérité est que la moitié des gens
18:19qui travaillent pour s'occuper de nos enfants,
18:21de nos parents et de nos grands-parents
18:23sont des immigrants,
18:25qu'ils prennent soin d'eux avec respect et affection
18:27comme s'ils étaient leur propre famille.
18:29C'est le Premier ministre espagnol,
18:31Pedro Sanchez, qui a eu cette déclaration
18:33et qui en tire cette conséquence.
18:35Nous, les Espagnols,
18:37nous sommes des enfants de l'immigration.
18:39Nous n'allons pas être les parents de la xénophobie.
18:41Il a décidé de pouvoir intégrer par le travail
18:43les 6,5 millions de sans-papiers
18:45qui résident sur le territoire espagnol.
18:47Est-ce qu'au fond, il n'a pas raison
18:49quand il dit la vérité,
18:51et c'est le cas en France aussi,
18:53c'est que la moitié des gens qui travaillent
18:55pour s'occuper de nos enfants, de nos parents
18:57et de nos grands-parents sont des immigrants ?
18:59Je connais ce discours et je préférerais
19:01qu'on commence par se poser la question
19:03de comment on fait pour trouver du boulot
19:05de Français, mais qui sont légalement
19:07sur notre territoire, de citoyens,
19:09et qui sont actuellement au chômage.
19:11Comment est-ce que vous pourriez trouver
19:13pour aller s'occuper de nos enfants, de nos parents
19:15et de nos grands-parents, des gens qui ne sont pas des migrants ?
19:17Est-ce que vous avez déjà essayé, vu autour de vous ?
19:19Est-ce que les Français sont prêts à le faire ?
19:21Évidemment, madame, mais il faut traiter la question
19:23des salaires, de l'attractivité, de la formation
19:25de ces professions, la question du logement,
19:27la question des transports. Lorsque vous êtes mal payé,
19:29ce sont des boulots difficiles, ce sont des boulots mal payés.
19:31Donc ils sont victimes eux-mêmes de ce système social ?
19:33Bien entendu, madame. À partir du moment
19:35où vous payez mal les gens,
19:37ils ne peuvent pas se loger dans les grandes villes.
19:39Mais est-ce que ce ne serait pas glissant, alors qu'ils sont en train
19:41de s'occuper, comme le dit Pedro Sanchez,
19:43de nos enfants, nos parents et nos grands-parents,
19:45comme si c'était leur propre famille, de leur donner des papiers ?
19:47Mais madame, nous n'avons pas à importer
19:49une main d'œuvre qui ne permet pas
19:51de solutionner le problème et qui le fait
19:53empirer. C'est une façon,
19:55le cœur en bandoulière, d'essayer
19:57de nous faire pleurer sur une réalité sociale,
19:59dont la source, même,
20:01c'est dans le fait que nous ne traitions pas
20:03la question des salaires, de la formation,
20:05des transports et du logement. Elles sont là,
20:07les priorités. Merci beaucoup d'être venu
20:09répondre à mes questions, Sébastien Chenu,
20:11député du Nord et
20:13vice-président du Rassemblement National.

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