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Sébastien Chenu, porte-parole du Rassemblement national, était l'invité du Face-à-Face sur BFMTV et RMC. 

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00:00Il est 8h32 et vous êtes bien sûr RMC et BFM TV, bonjour Sébastien Chenu, merci d'être dans ce studio pour répondre à mes questions.
00:07Vous êtes le député du Nord et vice-président du Rassemblement National. On a vu ce gouvernement commencer à arriver depuis une demi-heure maintenant à Matignon.
00:17Il a été dévoilé ce week-end. Pour la première fois au moment où on se parle, il est donc réuni à Matignon. Il sera à l'Élysée cet après-midi.
00:24Mais la vérité c'est qu'ils n'iront pas beaucoup plus loin si vous en décidez ainsi. Alors qu'allez vous faire ?
00:30Vous le savez, nous l'avons dit, ce gouvernement comme son Premier ministre est sous surveillance.
00:35C'est-à-dire que nous dans notre position, ce que nous souhaitons c'est peser sur les choses et empêcher des virages que nous ne souhaiterions pas voir prendre par ce gouvernement dans l'intérêt des Français.
00:46Peser, ça veut dire qu'on souhaite qu'il y ait des orientations en matière de pouvoir d'achat, d'immigration et de sécurité qui soient prises et qui aillent le plus loin possible.
00:56Et puis empêcher, ce serait évidemment notamment par exemple en matière fiscale, en matière d'impôts, d'aller taper la France qui travaille, les classes populaires ou qui ont travaillé.
01:04Si j'entends bien, vous utilisez encore le conditionnel, ce qui veut dire que vous ne censurerez pas à priori ce gouvernement.
01:11Vous allez lui laisser un petit peu de temps. Vous allez lui regarder courir.
01:14Mais vous savez, le conditionnel sera utilisé avec ce gouvernement tout le temps que ce gouvernement agira.
01:19C'est-à-dire qu'il n'aura jamais rien d'acquis avec nous. Il n'y aura jamais rien qui pourrait nous empêcher à un moment de changer notre position si nous jugeons que ce n'est pas l'intérêt des Français.
01:28On a dit, on ne censure pas à priori.
01:31C'est-à-dire qu'avant d'avoir vu le budget, c'est-à-dire les grandes orientations traduites de façon très concrète dans le budget, nous ne censurons pas pour laisser Michel Barnier installer, proposer, exposer sa politique.
01:43Hier, c'était un peu court sur France Télévisions.
01:46Il y a eu déjà pas mal de trucs. On va quand même y revenir, notamment sur le budget. On voit bien les quelques orientations.
01:51Pas toujours, mais on va y revenir si vous le souhaitez.
01:54Et en tous les cas, on va être exigeants.
01:57Puisqu'on laisse à Michel Barnier cette possibilité de dévoiler ses batteries et de construire un budget, on va être exigeants.
02:05C'est horrible, cette situation.
02:06C'est-à-dire qu'en fait, quand on vous écoute, on se dit, ils sont là, ils avancent.
02:09Et puis en même temps, vous êtes là, tapis dans l'ombre à tout moment.
02:12À tout moment, vous pouvez couper la corde.
02:13Alors, on n'est pas du tout tapis dans l'ombre.
02:15On est fort de 11 millions d'électeurs.
02:17Ils vont être obligés de gérer au jour le jour.
02:19Non, au contraire, je pense que s'ils avaient des grandes perspectives et qui permettaient de donner des objectifs à long terme,
02:25ce serait probablement rassurant.
02:26Je pense que c'est exactement l'inverse.
02:27C'est pas gérer au jour le jour.
02:28Ils devraient nous donner des grands objectifs à atteindre.
02:32C'est-à-dire quoi ?
02:33Qu'ils viennent vous voir, qu'ils vous disent, voilà ma feuille de route.
02:35Le Parlement.
02:36Vous validez, vous validez pas.
02:37Vous savez, nous, nous sommes le groupe le plus important du Parlement.
02:41Mais nous sommes aussi la seule opposition.
02:43Car tous les autres groupes, gauche comprise, ont un jour ou l'autre voté pour Emmanuel Macron et ses députés.
02:49Donc, nous, nous sommes les seuls à être la véritable opposition avec nos alliés d'Éric Ciotti.
02:54Tous les autres, à un moment ou à un autre, leur ont fait la courte échelle.
02:57Donc, on est exigeants parce qu'on représente des millions de Français.
02:59Vous savez ce que me disaient hier les électeurs ?
03:01Moi, j'étais ce week-end dans ma circonscription dans des communes à Famars, à Veine-le-Sec.
03:04Ils m'ont dit, on prend les mêmes et on recommence.
03:06Donc, soyez exigeants d'eux.
03:08Et s'ils sortent du chemin, s'ils viennent chercher de l'argent dans nos poches alors que nous travaillons,
03:14eh bien, tapez-les. Voilà ce que nous disaient.
03:16Précisément, Sébastien Chenu, on va regarder point par point ce qui a quand même commencé à être dévoilé hier par Michel Barnier.
03:23D'abord, sur les finances.
03:25Parce que c'est bien ce que vous disiez à l'instant, la toute première épreuve, ce sera le budget.
03:30Réussir ou non à passer l'épreuve du budget à l'Assemblée nationale,
03:34à faire voter ce budget, et ça va être dans les jours qui viennent.
03:38Sur la question des recettes, Michel Barnier a laissé entendre hier qu'il pourrait augmenter les impôts,
03:45faire participer, je cite, les plus riches et les très grosses entreprises.
03:50Est-ce que là-dessus, vous dites pourquoi pas ?
03:52Alors, c'est là où Michel Barnier n'est pas très clair, justement.
03:55Parce que lorsqu'il commence à ouvrir la boîte de l'augmentation des impôts,
04:00on peut imaginer où ça peut commencer.
04:03Parce que, dit Michel Barnier, faire participer les plus riches, on peut y être attentif.
04:07Il ne dit pas les classes moyennes. Je ne vais pas toucher les classes moyennes.
04:09Oui, mais on ne sait pas jusqu'où ça va.
04:10Et il est là, le problème.
04:11Parce que, moi, j'ai entendu que le gouvernement regardait travailler sur un projet, par exemple,
04:15de gel du barème de l'impôt sur le revenu, pour récupérer 4 milliards.
04:19Ce qui ferait entrer, mécaniquement, sans que leur revenu ait augmenté,
04:23300 000 Français actifs ou retraités dans cette tranche supérieure d'impôts.
04:28Et là, on ne parle plus des plus riches.
04:30On parle des gens qui auraient basculé dans une tranche supérieure sans que leur revenu n'ait augmenté.
04:34Alors, on va préciser les choses pour que tout le monde comprenne bien ce qui, pour vous, est la ligne rouge.
04:39Aujourd'hui, il y a des barèmes, des paliers, au-dessus desquels vous payez davantage d'impôts qu'en dessous.
04:44Et, mécaniquement, chaque année, ces barèmes sont relevés pour tenir compte de l'inflation.
04:50Si on ne touche pas les barèmes, on a effectivement l'air de ne pas augmenter les impôts,
04:53puisqu'on n'y touche pas.
04:54Mais, mathématiquement, on fait rentrer un certain nombre de Français dans la tranche supérieure.
04:59Sans que leur revenu n'ait augmenté.
05:01C'est-à-dire qu'en fait, ils subissent l'inflation beaucoup plus...
05:04Sans que leur pouvoir d'achat n'ait augmenté.
05:05Oui, enfin, vous avez vu que, d'ailleurs, l'INSEE nous a montré que le pouvoir d'achat des salariés,
05:10publics et privés, avait baissé en 2023, en 2024.
05:14Donc là, c'est une ligne rouge.
05:16C'est une ligne rouge pour nous, parce que c'est une hausse d'impôts déguisée.
05:19Et on va nous dire que ça touche les plus fortunés,
05:21alors qu'en réalité, on aura fait entrer dans le barème supérieur des Français
05:25qui n'auront pas vu leur pouvoir d'achat augmenter ces dernières années.
05:28Donc, si j'ai bien compris, Sébastien Chenu,
05:29gel des barèmes de l'impôt sur le revenu, ça, c'est la ligne rouge.
05:32En revanche, quand il dit, Michel Barnier, hier,
05:35qu'il pourrait faire participer les plus riches et les très grosses entreprises,
05:39vous ne sortez pas le stylo avec le fait que ce soit la ligne rouge.
05:42Là, non.
05:43Mais on va voir.
05:44Nous, on a proposé, par exemple, une taxation sur les surprofits.
05:47Pas sur les profits.
05:48Il est normal qu'une entreprise fasse des profits sur les surprofits,
05:51c'est-à-dire le fait que des entreprises aient pu,
05:54en dehors de leur stratégie, faire des surprofits qui leur ont bénéficié.
05:59Là, on est d'accord.
06:00Et d'ailleurs, le modèle était d'accord.
06:02Mais l'ISF, c'est un faux débat.
06:05Nous, on est pour un impôt sur la fortune financière
06:07qui remplace l'impôt sur la fortune immobilière.
06:10Mais on est conscient tout à fait que ce n'est pas cet impôt
06:13qui va résorber le déficit abyssal.
06:15Il est symbolique, cet impôt.
06:16Il est symbolique.
06:17On veut un impôt sur la fortune financière.
06:19Nous l'avons dit.
06:20Nous referons cette proposition.
06:21C'est quoi la fortune financière ?
06:22C'est l'argent qui dort, en réalité,
06:24et non pas l'argent issu ou du patrimoine
06:27que des Français ont pu se construire avec leur travail
06:30qui a été taxé par Emmanuel Macron.
06:32Donc ça, ce sont des lignes rouges.
06:34Ce sont des perspectives.
06:35Et souvent, les milieux économiques,
06:37ils ne demandent pas d'ailleurs qu'on taxe les plus modestes,
06:40qu'on taxe la France du travail.
06:41Ils demandent quelque chose de cohérent et de cohérent dans le temps.
06:44Donc j'aimerais que Michel Barnier nous donne ces perspectives,
06:47nous explique quelle est sa logique,
06:49et puis ensuite, nous nous déterminerons.
06:51Alors voilà pour ce qui est des impôts.
06:52Ensuite, les retraites.
06:53Michel Barnier a dit qu'il ne souhaitait pas
06:55abroger la réforme des retraites, contrairement à vous.
06:57En revanche, il est prêt, dit-il, à des aménagements.
07:00Est-ce que ça, ça vous suffit ?
07:01Non, mais d'ailleurs, nous allons proposer, nous,
07:03l'abrogation de la réforme des retraites.
07:04Pour revenir au système,
07:05l'abrogation de la réforme des retraites,
07:07celle d'Emmanuel Macron,
07:08mais aussi du système de Marisol Touraine,
07:10revenir à 42 annuités
07:12pour pouvoir partir à partir de 62 ans.
07:14C'est ce que nous proposons dans notre niche.
07:16Et nous pensons qu'effectivement,
07:17il ne s'agit pas d'aller essayer de faire un bricolage.
07:20Ce que Michel Barnier propose,
07:21c'est d'aller faire du bricolage,
07:22probablement sur des carrières longues,
07:24de retrouver quelques dispositifs.
07:25Aménagés, oui, il a parlé de la crédibilité.
07:27Je pense qu'il faut remettre le chantier à zéro.
07:31Il faut recommencer, revoir les partenaires sociaux.
07:33C'est une réforme qui n'emporte pas l'adhésion des Français.
07:36C'est une réforme aussi coûteuse.
07:38Je vous repose la question, Sébastien Chenu.
07:40Est-ce que c'est un souhait ou est-ce que c'est une exigence ?
07:42C'est-à-dire, est-ce que si en effet,
07:44il n'abroge pas cette réforme des retraites
07:46et qu'il se contente pour l'instant d'aménagement à la marge,
07:49est-ce que vous censurez ou vous ne censurez pas ?
07:53Ou vous direz, bon, allez, ce n'est pas la priorité ?
07:55Pour la réforme des retraites, c'est la priorité,
07:57mais nous ne comptons que sur nous.
07:58Michel Barnier a déjà dit qu'il ne voulait pas l'abroger.
08:00Alors nous, nous le proposons le 31 octobre.
08:03Ce n'est pas une raison suffisante pour le censurer ?
08:06Ça fera partie quand même du package.
08:08Parce que ça viendra avant le vote du budget.
08:11Si notre proposition d'abrogation de la réforme des retraites n'était pas votée,
08:16si la gauche faisait la fine bouche,
08:18refusait de voter ce qui peut bénéficier aux salariés
08:20après avoir tapé sur des casseroles pendant des mois,
08:22on leur amène sur un plateau.
08:24Si ça ne passait pas, effectivement, on demandera à Michel Barnier
08:27d'inclure cette abrogation dans son projet de budget.
08:29Sébastien Chenu sur la question de l'immigration.
08:32Il a promis Michel Barnier d'être pour une fermeté et une humanité.
08:37Il a même été jusqu'à parler de l'Allemagne
08:40qui, vous le savez, referme ou renforce le contrôle aux frontières
08:44comme en quelque sorte d'un modèle.
08:47Pouvoir contrôler nos frontières qui sont souvent des frontières passoires.
08:50Regardez ce que font les Allemands.
08:51On va faire des choses pratiques pour maîtriser et limiter une immigration
08:55qui devient souvent insupportable et qui peut d'ailleurs conduire
08:58à ne pas bien accueillir ceux qu'on accueille chez nous.
09:01Pas d'idéologie, je pense qu'on doit traiter cette question de l'immigration
09:04avec beaucoup plus de rigueur.
09:05Il y aura des ruptures.
09:06Beaucoup plus de fermeté en même temps de l'humanité.
09:09Ça, vous pouvez signer, non ?
09:11J'ai entendu ce discours déjà dix fois, notamment par les Républicains.
09:15Et puis à la fin, rien ne s'est fait.
09:17On va pouvoir voir si Michel Barnier, par exemple,
09:19veut supprimer, réformer, modifier l'AME, l'Aide médicale d'État.
09:23Il a dit qu'il n'y avait pas de tabou là-dessus.
09:25Oui, lui, il n'en a pas.
09:26Mais est-ce qu'il sera suivi ?
09:27Non, mais ça, c'est dessiné aussi pour...
09:29D'accord, mais tout ça, c'est le service minimum.
09:32Ce n'est pas pour nous, c'est pour les Français, madame.
09:34C'est le service minimum.
09:35Ça pèse sur les finances publiques.
09:37C'est totalement injuste.
09:38L'Aide médicale d'État, je vous rappelle,
09:40sont des soins offerts, un grand panier de soins
09:42offerts gratuitement à des gens en situation irrégulière.
09:46Donc nous, on est pour une réforme de cette Aide médicale d'État.
09:49Quelqu'un, bien sûr, qui est à l'article de la mort sera soigné.
09:52Quelqu'un qui est porteur d'une épidémie sera soigné.
09:55Mais Bruno Retailleau, qui devient le ministre de l'Intérieur,
10:01avait dit d'ailleurs ici, à ce même micro,
10:03qu'il était pour la suppression de l'Aide médicale d'État
10:05et la remplacer par une Aide médicale d'urgence.
10:07Oui, mais vous savez...
10:08Il partage là-dessus le même point de vue que vous.
10:11Oui, mais regardez.
10:12Bruno Retailleau, moi, je me souviens de lui,
10:14très anti-Maastricht, très souverainiste,
10:17très dans les combats pour que la France
10:20résiste face à l'Union européenne.
10:22Et puis, il termine dans un gouvernement
10:24dont le ministre des Affaires étrangères et de l'Europe
10:26est Jean-Noël Barraud, c'est-à-dire un fédéraliste.
10:28Donc j'entends les propos d'Estrade, d'un Bruno Retailleau,
10:32désormais associé à un garde des Sceaux socialiste
10:35qui n'a visiblement pas les mêmes...
10:36Didier Migaud.
10:37...dans son parcours, à montrer qu'il n'avait pas
10:38les mêmes options politiques, le même logiciel
10:40que Bruno Retailleau.
10:41Et je crains le retour dû en même temps.
10:43Ça veut dire quoi ?
10:44Bruno Retailleau d'un côté, Didier Migaud de l'autre ?
10:46Évidemment.
10:47Justice et Intérieur, ça vous paraît se nuire l'un l'autre ?
10:51En tous les cas, ça paraît ne pas pouvoir
10:54permettre à un ministre de l'Intérieur,
10:56même déterminé, d'aller au plus loin
10:58sur ces questions de sécurité et d'immigration,
11:00car il sera borné par le garde des Sceaux.
11:02Je reviens quand même sur une expression
11:04qu'on a entendue dans la bouche de Michel Barnier,
11:06qui dit que nos frontières sont de véritables passoires.
11:09Oui, mais nous le dénonçons depuis longtemps.
11:11Et lorsque Jordan Bardella dénonçait
11:13pendant la campagne des élections européennes
11:16cette Europe passoire et qu'il proposait
11:18la double frontière, garder les frontières de l'Europe
11:20mais rétablir un contrôle de nos frontières intérieures,
11:23il a été moqué.
11:24On a dit mais ce n'est pas possible,
11:25vous êtes des ringards, vous voulez remettre
11:27des gardes barrières, des douaniers.
11:28Mais qu'est-ce qu'est en train de faire l'Allemagne ?
11:30Qu'est-ce qu'est en train de proposer peut-être
11:32Michel Barnier demain ?
11:33Mais c'est ce qu'il dit.
11:34C'est pour ça que je vous ai dit en début de conversation,
11:36nous allons peser sur ce gouvernement,
11:39nous allons être exigeants, nous allons les pousser
11:42à avoir du résultat sur les thématiques
11:44sécurité, immigration, pouvoir d'achat.
11:46Et s'ils ne vont pas dans cette direction,
11:48nous prendrons nos responsabilités.
11:49Michel Barnier qui a insisté sur le fait que
11:51le gouvernement allemand qui décide
11:53de renforcer les contrôles aux frontières,
11:55le gouvernement danois, le gouvernement britannique,
11:57sont des gouvernements de gauche.
11:59Oui, des gouvernements sociaux-démocrates,
12:01de gauche, et tout ça sans sortir des traités.
12:04Ça montre bien que les solutions que nous proposons
12:06avec Marine Le Pen et Jordan Bardella
12:08au moment des élections,
12:09elles peuvent être appliquées et applicables.
12:11Ça prouve bien que ça a du sens,
12:13et ça prouve bien qu'en réalité,
12:14il faut faire confiance aux gens qui ont fait
12:16les bonnes analyses, qui proposent les bonnes mesures,
12:18mais qui sont les plus déterminés à le faire,
12:20et non pas à des gens qui de toute façon
12:21arrivent avec des propos d'estrade
12:23et qui à la fin devront composer.
12:25Ça va être un peu compliqué, ça, quand même, pour vous.
12:27Parce qu'au fond, vous allez vouloir dire
12:30qu'on veut qu'ils aillent dans ce sens-là,
12:32parce qu'évidemment, c'est ce que vous avez toujours
12:34plaidé pour le pays.
12:35En même temps, s'ils y vont trop,
12:36vous n'aurez plus rien à vendre ?
12:38Nous, c'est l'intérêt de la nation.
12:40Il y a urgence, madame.
12:41Pourquoi est-ce qu'on propose la bourgation
12:43et la réforme des retraites ?
12:44Parce qu'on va à l'efficacité.
12:45Il y a urgence de faire gagner
12:47des années de vie en bonne santé à la retraite
12:49à des Français.
12:50Pourquoi est-ce qu'on propose sur l'immigration
12:52le contrôle des frontières intérieures ?
12:54Parce qu'il y a urgence.
12:55Donc nous, ce qui nous mobilise,
12:57c'est l'intérêt national.
12:58On voit bien que ce n'est pas exactement
13:00ce qui mobilise ce gouvernement,
13:01en tous les cas, Emmanuel Macron,
13:03dont l'éternel, en même temps,
13:04est l'unique boussole.
13:05Côté ministère de l'Intérieur,
13:07au côté de Bruno Retailleau,
13:09il y a désormais Nicolas Daragon,
13:11le maire de Valence,
13:12qui va être chargé de la sécurité du quotidien.
13:15C'est le nom de son nouveau portefeuille.
13:18Il a été opposé, et ça a été dur d'ailleurs,
13:21à des candidats du RN pour la mairie de Valence.
13:25Et il a obtenu un certain nombre de résultats,
13:27en tout cas, il s'en vante,
13:28sur les rodeaux urbains,
13:29sur la police municipale,
13:31les logements sociaux dont il a expulsé les délinquants.
13:34Un certain nombre de points sur lesquels
13:36vous pourriez, là aussi, applaudir.
13:38Nous, nous n'applaudirons que ce que nous soutenons
13:41depuis toujours.
13:42On est cohérent.
13:43Si ce gouvernement décide de revenir sur la suppression,
13:45en tout cas d'aller, puisqu'on ne l'a jamais testé,
13:47sur la suppression partielle, temporaire, définitive,
13:50d'allocations ou d'aides sociales
13:52à des parents d'enfants étrangers délinquants,
13:54eh bien nous irons sur cela.
13:56Et d'ailleurs, en direct sur BFMTV,
13:58pour ceux qui nous regardent,
14:00ce sont donc les images de cette toute première réunion
14:03du gouvernement au complet,
14:05des images en direct qui nous parviennent
14:07de Matignon, ce petit déjeuner.
14:09On voit bien, ce n'est pas très informel,
14:11mais ce petit déjeuner, ce premier petit déjeuner
14:13autour de Michel Barnier,
14:15alors même que le premier conseil des ministres, lui,
14:17aura lieu à l'Elysée cet après-midi.
14:19Culture du compromis, voilà ce que promet
14:21Michel Barnier.
14:23Est-ce que vous pourriez accepter, vous aussi,
14:25de faire des compromis,
14:27c'est-à-dire de discuter avec eux, y compris en amont,
14:29si Michel Barnier vous appelle régulièrement
14:31et dit, voilà, venez, on discute ensemble
14:33avant même que je n'arrive au Parlement.
14:35Est-ce que vous jouerez le jeu ?
14:37Discuter, écouter, échanger, toujours.
14:39On a toujours répondu présent
14:41lorsqu'on nous a demandé notre avis.
14:43Si c'est pour négocier ce que nous pensons
14:45être les bonnes solutions,
14:47si c'est pour négocier ce que nous sommes,
14:49négocier ce qu'est notre pays,
14:51revenir sur ou amodier
14:53un certain nombre de grandes
14:55traditions de notre pays, comme la laïcité,
14:57etc., il ne faudra pas compter sur nous.
14:59On n'est pas là pour négocier la France.
15:01On est là pour travailler, pour faire en sorte
15:03de pousser ce gouvernement à aller le plus loin possible
15:05et, encore une fois, à l'empêcher aussi
15:07s'il prend de mauvaises directions et à pouvoir
15:09le censurer si les directions qu'il prenait
15:11étaient jugées mauvaises et aller beaucoup trop loin.
15:13On veut du résultat.
15:15Sur les questions de société, on a entendu
15:17un Gabriel Attal qui
15:19se veut le gardien d'un certain nombre
15:21d'avancées sur la PMA,
15:23la GPA, le mariage pour tous,
15:25les droits LGBT,
15:27l'IVG. Il a dit qu'il faut
15:29s'assurer, il a imposé même
15:31à Michel Barnier de devoir y répondre
15:33hier, estimant qu'il y avait
15:35peut-être une menace sur ces points-là
15:37et sur ces droits-là. Quelle est votre position
15:39à vous Sébastien Chenu ?
15:40C'est intéressant que Gabriel Attal découvre
15:42que finalement il a fait
15:44élire, il a permis l'arrivée
15:46de partenaires qui sont des libéraux
15:48économiquement et des conservateurs sociétalement.
15:50C'est toujours bien de le voir après,
15:52comme quand il fait élire des gens d'extrême-gauche. Il s'aperçoit
15:54qu'il a fait réélire Louis Boyard ou
15:56David Guiraud, mais il s'en aperçoit un peu
15:58tardivement. C'est assez hypocrite. Moi je pense
16:00qu'effectivement on ne découvre pas, ce sont
16:02des conservateurs en matière
16:04sociétale pour la plupart
16:06de ces ministres. Nous,
16:08la question ne se serait pas posée avec Marine Le Pen
16:10puisque Marine Le Pen avait dit qu'il n'y avait
16:12aucun sujet sur lequel nous reviendrions.
16:14On ne reviendra pas sur le mariage
16:16pour tous, on ne reviendra pas sur les sujets de société
16:18tels que ceux qui ont été énoncés, évidemment
16:20sur le droit à l'avortement, jamais.
16:22Donc avec nous la question ne se posait pas. La question s'est donc
16:24posée aux yeux de Gabriel Attal, même si
16:26je pense que c'est un peu hypocrite, car je pense
16:28qu'il y a plus à redouter de
16:30l'islamisme qui pèserait
16:32sur les droits des gays,
16:34les droits des femmes, etc. que de
16:36Mme Garnier qui maintenant s'occupe de la consommation.
16:38Sincèrement. Donc je pense que c'est un peu
16:40un jeu drôle.
16:42Si Gabriel Attal veut vraiment
16:44défendre les droits des gays,
16:46ce n'est pas Michel Barnier qu'il faut qu'il s'en prenne ?
16:48C'est quand même Gabriel Attal qui a permis
16:50l'arrivée de Michel Barnier
16:52et de ses ministres sociétalement
16:54conservateurs. Donc pourquoi
16:56s'en est-il aujourd'hui ? Il s'en étonne
16:58parce qu'il a envie
17:00de camper un personnage
17:02qui pourrait s'opposer à Michel Barnier.
17:04Donc il prend cette porte-là. Mais je pense qu'il se trompe.
17:06Il y a un poste qui va
17:08être libéré de vice-présidente
17:10de l'Assemblée, puisque Annie Gennevard
17:12était vice-présidente de l'Assemblée.
17:14Elle rentre au gouvernement. Elle va donc devoir laisser
17:16ce job-là. Sébastien Chenu, allez-vous
17:18recandidater à ce poste-là ? En tout cas, pas pour un
17:20poste de vice-présidente de l'Assemblée.
17:22Je vous remercie. Non, de vice-président, évidemment.
17:24Mais pour le reste, nous,
17:26nous voulons être respectés dans ce que nous représentons.
17:28On va voir. Je ne sais pas si
17:30ce poste va se libérer.
17:32Ce qui compte, ce n'est pas notre intérêt. Les fonctions...
17:34On sait que mécaniquement, il va se libérer. Non, pas forcément.
17:36Je pense qu'il faut un accord du bureau. Le bureau pourrait se
17:38mettre d'accord pour que ce soit un autre républicain
17:40ou supprimer cette vice-présidente.
17:42C'est possible aussi.
17:44Nous, ce qui compte, c'est
17:46les fonctions politiques. On les occupe un moment, puis on
17:48les occupe plus, puis on les occupe de nouveau. Mais vous aviez été
17:50candidat. Vous pourriez être candidat de nouveau.
17:52On pourrait être candidat sans aucun problème, évidemment.
17:54Le 30 septembre prochain, il y a l'ouverture du procès
17:56dans lequel Marine Le Pen va devoir elle-même
17:58comparaître à faire des assistants parlementaires
18:00du Front national au Parlement
18:02européen. Ça va être deux mois
18:04d'audience. Il est reproché
18:06à des assistants parlementaires d'eurodéputés
18:08FN, à l'époque,
18:10d'avoir en réalité non pas tant oeuvré
18:12pour leurs activités au sein
18:14du Parlement européen que
18:16devrait, pour le parti, ce serait donc un détournement
18:18de fonds européens
18:20au profit du parti
18:22FN. Jordan Bardella,
18:24d'après le journal
18:26Libération, aurait même
18:28fait des faux
18:30pour tenter de masquer un certain nombre
18:32de ses activités alors qu'il était lui-même
18:34assistant parlementaire, non pas en tant que président
18:36du parti, mais en tant qu'assistant parlementaire
18:38à l'époque. Que répondez-vous à cela ?
18:40Jordan Bardella et nous-mêmes contestons
18:42formellement ses affirmations de Libération.
18:44Une plainte a été déposée.
18:46Libération, c'est un journal militant
18:48qui ne se cache pas de mener un combat politique
18:50contre nous. Jordan Bardella a donc annoncé
18:52le dépôt d'une plainte. Sur le reste, Marine Le Pen...
18:54Le RN porte plainte
18:56contre Libération. Et la plainte est déposée.
18:58Ce n'est pas une menace de déposer.
19:00Elle a été annoncée. Si elle ne l'est pas, c'est qu'elle est en cours de rédaction.
19:02Mais enfin, ce n'est pas une menace. Il y aura un dépôt
19:04de plainte. Pour le reste, Marine Le Pen
19:06compte, en s'impliquant et en étant très présente
19:08à l'occasion de ce procès,
19:10démontrer la volonté
19:12de nuire au Rassemblement national
19:14qu'a l'Union européenne, qu'a la Commission
19:16à travers ce procès de nous nuire politiquement.
19:18C'est-à-dire quoi ? C'est un procès politique ?
19:20Bien sûr que c'est un procès politique. Et d'ailleurs,
19:22l'Union européenne ne s'en cache à peine
19:24à travers son bras armé qui s'appelle l'OLAF
19:26et qui ne respecte pas les droits de la défense,
19:28qui déclenche des perquisitions,
19:30qui déclenche des surveillances.
19:32Sur le fond, nous le contestons aussi.
19:34Est-ce que, sur le fond,
19:36ce qui vous est reproché, c'est de l'avoir fait sciemment ?
19:38D'avoir utilisé
19:40ceux qui étaient payés par l'Europe pour le Parti ?
19:42Nos collaborateurs font de la politique.
19:44Ils sont aussi des militants.
19:46Ils assument des responsabilités. Il se trouve que
19:48la politique qu'ils mènent, elle est hostile
19:50à cette construction européenne.
19:52Elle est hostile au discours de cette Commission.
19:54Et c'est ça que ne supporte pas la Commission.
19:56À une autre échelle, d'ailleurs, c'est ce que François Bayrou lui-même
19:58a plaidé.
20:00Et François Bayrou a été relaxé. Nous attendons
20:02la même chose concernant, évidemment, Marine Le Pen.
20:04Sébastien Chenu, merci d'être venu
20:06dans ce studio. On comprend bien qu'effectivement
20:08le gouvernement reste sous surveillance.
20:10Ce gouvernement qui est encore,
20:12au moment où l'on se parle, réuni à Matignon
20:14autour de Michel Barnier.
20:16Sébastien Chenu, député du Nord, vice-président du Rassemblement national.
20:18Merci d'avoir répondu à mes questions.

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