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Sébastien Chenu, vice-président de l'Assemblée nationale, vice-président du Rassemblement national et député du Nord, était l'invité de BFMTV dans C'est pas tous les jours dimanche.

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00:00 Et notre invité de la semaine c'est Sébastien Chenu, vice-président de l'Assemblée nationale, député Rassemblement du Nord.
00:05 Merci beaucoup. Rassemblement national du Nord, merci beaucoup à vous d'avoir accepté notre invitation.
00:10 J'imagine que vous avez regardé le lancement de la campagne de Renaissance hier à Lille, le discours de Valérie Ayé.
00:18 Est-ce que vous la considérez comme une rivale sérieuse ?
00:21 Moi je ne fais pas dans le registre du mépris, donc je prends avec sérieux la liste Renaissance dans la concurrence politique
00:29 qui est la nôtre. En revanche c'est vrai que sur la forme, on a découvert une candidate qui n'était pas au niveau,
00:34 c'était assez navrant dans le mode d'expression. On pourra parler du fond même s'il y avait très peu de fond finalement.
00:39 Parce qu'à part dire l'Europe, l'Europe, l'Europe, l'Europe, je crois qu'elle l'a dit près de 70 fois et 3 fois la France,
00:45 elle n'a pas annoncé et proposé grand-chose. Mais c'est vrai que sur la forme, c'était quand même pas très convaincant.
00:51 C'est une candidate qui était inconnue de tout le monde et on se dit...
00:54 Présidente du groupe Renew Europe quand même au Parlement européen. A priori elle connaît ses dossiers.
00:58 Enfin a priori elle connaît ses dossiers, c'est bien le minimum quand on est tête de liste.
01:02 Mais on voit que c'était une candidate par défaut. On voit que personne n'avait envie d'y aller.
01:06 D'ailleurs c'est assez aussi étonnant, mais on voit que c'est une candidate faible.
01:11 C'est une candidate qui est à mi-chemin entre Pécresse et Nathalie Loiseau et qui aujourd'hui a une difficulté à porter un vrai message politique.
01:18 Donc c'est gagné d'avance pour vous quand on regarde le sondage Elabe pour BFM TV.
01:21 Aujourd'hui la liste du Rassemblement national est à 29,5 dans les sondages.
01:26 Celle de Renaissance est 12 points derrière à 17%. C'est gagné d'avance ?
01:30 Vous savez, comme je vous ai dit, moi je ne fais pas dans le registre du mépris et pas dans le registre de c'est gagné d'avance.
01:35 On doit convaincre et mobiliser les Français.
01:37 Parce que la vraie difficulté dans une élection européenne, c'est d'abord de mobiliser les Français qui ne se sentent souvent pas concernés par cette élection.
01:44 Et c'est dommage. Donc d'abord il faut faire campagne.
01:46 Jordan Bardella a choisi de prendre au sérieux cette date du 9 juin. Nous on fait des meetings dans toute la France.
01:51 On a commencé à Marseille, il y aura un meeting dans le nord probablement début avril.
01:55 Mais c'est vrai qu'on souhaite faire campagne. Je le dis parce qu'il y en a, j'ai entendu que les Républicains, par exemple, eux ne comptaient pas faire de meeting.
02:02 Donc nous on prend cette élection au sérieux. Elle n'est pas gagnée d'avance. On fait la course en tête.
02:07 Je pense qu'on est les plus raccords avec les attentes des Français et on pourra parler peut-être de quelques projets.
02:12 C'est un duel finalement ? C'est Jordan Bardella ?
02:15 Il y a d'autres listes. Il y a d'autres listes mais les deux grandes offres les plus identifiées, c'est-à-dire l'offre souverainiste qui veut redonner les clés et les leviers à la France, c'est celle de Jordan Bardella.
02:26 Et l'offre fédéraliste parce que Mme Ayé, elle a tout voté. Le Green Deal, elle était absente même au vote pour le Chili.
02:32 Il faut le faire quand même sur les accords avec le Chili. Il y avait la crise agricole en France.
02:36 Elle est allée sourire aux agriculteurs et pendant le vote sur le Chili, sur l'accord de libre-échange au Chili, elle n'était pas là.
02:43 Nous, je peux vous dire qu'on était là. Donc, vous voyez, on prend cette élection sérieuse.
02:47 Jordan Bardella a peu souvent été là à Strasbourg et à Bruxelles. C'est ce que beaucoup lui reprochent.
02:51 Non, justement. J'ai noté pas du tout 94,6 % d'assiduité. Et Jordan Bardella a été…
02:56 21 amendements en 5 ans. Si on compare à Manon Aubry, alors ça c'était de l'extrême-inverse, 3 466 amendements.
03:02 Ça servait à quoi les 3 400 amendements de Manon Aubry ? Ça a fait bouger d'une ligne, d'une virgule, d'un pourcentage quelque chose au niveau européen.
03:10 Jordan Bardella est classé comme un des leaders européens les plus influents.
03:16 Donc, il est chef d'un parti politique. Il est à la tête d'un groupe politique, en tous les cas d'une équipe de députés européens
03:23 qui, effectivement, s'opposent à ces logiques-là et qui, comme tous les opposants, n'ont pas beaucoup de marge de manœuvre au Parlement européen.
03:28 Gabriel Attal dit le bilan du clan Le Pen à Bruxelles, c'est 40 années de fantômes dans les couloirs de Bruxelles et à Strasbourg.
03:36 Sous-entendu, on ne l'a jamais vu et il n'est pas le seul à le dire.
03:40 Oui, mais vous voyez, je vous ai rappelé son taux d'assiduité quand Gabriel Attal parle de clan.
03:44 Moi, je trouve que c'est méprisant vis-à-vis des 42 % des Français. Ce côté un peu cordon sanitaire permanent, je vais vous dire,
03:50 le vrai cordon sanitaire, moi, que je demande aux Français, c'est de le faire autour de ceux qui ont ruiné notre pays,
03:54 autour de ceux qui ont fait 800 milliards d'euros de plus de dettes, autour de ceux qui nous ont mis dans cette situation sur la crise agricole,
04:00 sur la crise de l'immigration, la crise migratoire. On ferait bien de faire un cordon sanitaire autour de ceux qui, depuis 30 ans, nous gouvernent.
04:06 Alors, j'aimerais qu'on écoute Gabriel Attal. Gabriel Attal qui a parlé de sa défense, la défense de l'Europe.
04:13 Qui la défend mieux selon lui ? On l'écoute.
04:16 Car aujourd'hui, je vous le dis, aujourd'hui, c'est le jour où nous levons la voix pour dire à la France et à l'Europe, oui, nous sommes là.
04:27 Oui, il va falloir compter sur nous. Et oui, nous sommes les seuls vrais défenseurs de l'Europe dans le paysage politique français.
04:35 Vous vous considérez, vous, comme des défenseurs de l'Europe ?
04:39 Oui, mais pas de celle-ci, d'une autre Europe. L'Europe des coopérations, des nations souveraines qui travaillent entre elles et librement sur des projets.
04:47 Moi, j'entends ces outrances. Vous savez, c'est un peu, c'est une outrance binaire.
04:50 C'est-à-dire que si vous n'acceptez pas les règles du jeu de cette Europe-là, qui nous amène toutes les crises que nous connaissons,
04:55 alors vous êtes pour le Frexit. Mais c'est n'importe quoi.
04:57 Mais c'est vrai qu'on a du mal à y voir très clair. Vous avez beaucoup changé d'avis sur la sortie de l'euro, la sortie de l'Europe.
05:03 Vous avez changé d'avis sur ces questions-là.
05:05 Non, mais on a considéré...
05:06 Vos électeurs ont du mal à y voir clair aussi sur votre vision de l'Europe.
05:09 Je vous assure que nos électeurs comprennent très bien ce qu'on veut et d'ailleurs, ils auront l'occasion de l'exprimer le 9 juin.
05:14 Donc vous ne défendez pas le Frexit ?
05:16 Non, on ne défend pas le Frexit. On ne défend pas l'idée de sortir de l'Union européenne. En revanche, on défend l'idée de faire, de modifier les règles du jeu.
05:23 Et Jordane Bardella l'a dit, ce n'est pas lorsqu'on est en train de gagner la partie qu'il faut quitter la table.
05:27 Oui, on peut faire l'Union européenne avec d'autres règles du jeu, dans lesquelles les nations reprennent le levier de commande de grandes politiques.
05:33 Vous voulez le moins d'Europe possible quand même.
05:35 Non, une Europe qui...
05:36 Le meeting de Jordane Bardella la semaine dernière à Marseille, il n'y avait même pas le drapeau européen derrière lui.
05:41 L'Europe, ce n'est pas une nation jusqu'à présent. Un drapeau, c'est l'identité d'une nation.
05:45 Les symboles sont importants.
05:46 Exactement, ce n'est pas une nation. Nous, on veut une Europe qui permette des partenariats, qui respecte les identités des pays, qui respecte leurs intérêts.
05:53 Et c'est vrai que lorsque j'entends ceux qui ont créé, je le disais, des milliards d'euros de dettes, monsieur Attal, avant d'être Premier ministre, il était ministre du budget.
06:00 Enfin, on voit l'état budgétaire de notre pays qui ont laissé la crise agricole dégénérer.
06:05 On voit les difficultés de nos agriculteurs et qui continuent à signer des accords de libre-échange qui soutiennent...
06:10 Votre groupe au Parlement européen a signé le traité de libre-échange avec la Nouvelle-Zélande, je le rappelle.
06:15 Mais ce n'était pas sur ça, d'ailleurs. Ça n'impactait pas fortement l'agriculture. C'était d'autres types d'échanges.
06:20 Ce serait parti des traités de libre-échange avec la Nouvelle-Zélande, que votre groupe Identité et Démocratie a voté au Parlement.
06:25 Il faut regarder ce qu'il y a dans les traités. Mais simplement, ce que je veux dire, c'est que l'Union européenne, il y a des choses qui fonctionnent.
06:30 Par exemple, prenons Erasmus. Il y a des choses qu'il faut revoir. Je pense au traité de Schengen.
06:34 Quand on circule librement dans l'Union européenne, c'est bien lorsqu'on est européen et c'est normal.
06:38 Mais lorsqu'on arrive du bout du monde, on n'a pas à circuler partout librement. Donc ça, c'est un revoir.
06:43 Et puis, il y a des choses auxquelles il faut s'opposer. Des traités de libre-échange, des accords internationaux ou le pacte asile-migration,
06:50 qui va nous amener à payer très cher la relocalisation de migrants en France.
06:55 Alors, le premier débat des européennes, ce sera la semaine prochaine, organisé par Public Sénat.
07:01 Il y aura sept têtes de liste qui y participeront. Il n'y aura pas Jordan Bardella. Pourquoi ?
07:05 Vous savez, en général, ce sont les présidents des partis politiques qui, il y a quelques années, menaient les listes aux élections européennes.
07:10 On a vu pendant des années, à gauche, à droite, des Fabius, des Pasqua, des Séguin, des Philippe de Villiers,
07:15 tous présidents de leurs partis politiques qui menaient les listes européennes.
07:19 Nous, nous avons fait le choix d'investir et de soutenir Jordan Bardella.
07:22 Mais les autres, finalement, désignent des purs inconnus, des gens qui ne sont pas à la tête de leur parti.
07:29 Donc nous, nous avons désigné Thierry Mariani, qui est un second de liste de notre ancien ministre.
07:33 J'ai l'impression que Jordan Bardella ne peut pas dire ce que moi je lisais, c'est parce qu'il considérait qu'il n'y avait pas assez de visibilité sur Public Sénat pour le champion.
07:38 Non, non, je crois que...
07:39 Parce que lui, voilà, il est un peu au-dessus de tout ça, quoi.
07:41 Non, non, mais je crois qu'on aurait mis face à Jordan Bardella les présidents des partis politiques.
07:44 Le problème, c'est qu'à Renaissance, ils ont eu du mal à trouver quelqu'un.
07:46 Donc je veux bien qu'à la fin, on dise à Jordan Bardella de débattre avec la terre entière, avec le monde entier.
07:51 Mais nous avons dans nos rangs des gens de qualité. Je pense à Thierry Mariani, eurodéputé sortant, ancien ministre.
07:56 Il y a quand même un peu du mépris, non, pour Public Sénat ?
07:58 Non, mais il n'y a pas de mépris. On n'est pas dans le registre du mépris, sincèrement.
08:00 Et moi, j'ai beaucoup de sympathie en plus pour Public Sénat, qui fait très bien son boulot.
08:03 Mais Thierry Mariani, il va aller représenter nos idées.
08:05 Et je vous rappelle que dans une élection européenne, il y a 81 candidats sur les listes.
08:09 Ce serait bien qu'on les entende, les autres candidats des listes.
08:12 Par exemple, Mme Rima Hassan de la LFI, la militante pro-palestinienne.
08:16 7ème dans la liste.
08:17 J'espère qu'on va avoir l'occasion de l'entendre, cette dame, parce que c'est bien de se planquer sur une liste pour se faire élire député européen.
08:22 Mais moi, je serais curieux de savoir ce qu'elle pense de ses copains du Hamas, Mme Hassan.
08:25 Mais en l'occurrence, Jordan Bardella est tête de liste et il ne participera pas à ce premier débat.
08:30 Vous envoyez donc Thierry Mariani, ardent défenseur de la Russie. Pourquoi ce choix ?
08:36 De quelle Russie ?
08:37 De la Russie de Vladimir Poutine.
08:39 Non, du dialogue franco-russe. Thierry Mariani.
08:41 Il a quand même défendu Vladimir Poutine après l'addiction de la Crimée, par exemple, en 2014.
08:45 Thierry Mariani est sur la ligne que nous défendons. D'ailleurs, il n'y a pas de candidat qui ne soit pas sur la ligne que nous défendons.
08:50 En revanche, parler aux dirigeants d'un État, vous savez ce que disait le général De Gaulle, les États ont des relations entre eux.
08:55 Parler aux dirigeants d'un État, aujourd'hui, c'est ce que fait d'ailleurs le président de la République.
09:00 Je crois que le président de la République a parlé avec Vladimir Poutine encore...
09:03 Non, mais il n'a jamais défendu l'annexion de la Crimée. Il n'a jamais fêté, 5 ans plus tard d'ailleurs, cette même annexion de la Crimée avec Vladimir Poutine.
09:10 C'était en 2019. Il est allé d'ailleurs jusqu'à partager la responsabilité du conflit avec les Ukrainiens.
09:17 Il dit voilà, c'est autant la faute des Ukrainiens que de la Russie.
09:19 Non, écoutez, vous demanderez à Thierry Mariani ce qu'il pense aujourd'hui, mais je crois qu'il est totalement sur notre ligne.
09:24 D'ailleurs, sur la condamnation de la Russie et de Vladimir Poutine, c'est-à-dire que c'est indéfendable ce que fait Vladimir Poutine.
09:30 Et nous, on a soutenu toutes les aides à l'Ukraine. On les a toutes soutenues lorsqu'on est venu nous le proposer.
09:36 Mais vous ne votez pas les sanctions envers la Russie.
09:40 Ça dépend, ça dépend. Il y a des sanctions qui... Quand des sanctions marchent et qu'elles n'impactent pas la France, moi je suis ravi de pouvoir les voter.
09:46 Le problème, c'est que les sanctions vis-à-vis de la Russie, je me rappelle de Bruno Le Maire qui disait "Nous allons mettre à genoux l'économie russe".
09:51 Plus 3,5% de croissance cette année en Russie. Donc si vous voulez, des sanctions qui marchent, c'est intéressant.
09:57 Des sanctions qui n'impactent pas la France, elles ne font pas...
09:59 Donc il ne vaut mieux aucune sanction du tout.
10:00 Non, des sanctions qui marchent, des sanctions qui fonctionnent. Jusqu'à présent, on ne peut pas dire que ça a beaucoup marché.
10:05 Il y a un vote, un moment crucial qui aura lieu la semaine prochaine à l'Assemblée nationale.
10:11 Et au Sénat, le vote sur l'accord bilatéral de sécurité entre la France et l'Ukraine.
10:16 Pour nos téléspectateurs, j'explique, il porte sur une durée de 10 ans.
10:19 C'est une aide militaire qui peut aller jusqu'à 3 milliards d'euros pour 2024. Est-ce que vous voterez pour ?
10:25 Alors, je vais corriger un peu votre propos, mais je me range derrière ce que disait la présidente de l'Assemblée nationale aujourd'hui.
10:31 Ce n'est pas un vote sur l'accord. C'est un vote sur la déclaration du Premier ministre,
10:36 puisque l'accord, il est déjà scellé par le président de la République.
10:39 Le président de la République, dans le dos du Parlement, a monté cet accord, l'a fait valider avec sa diplomatie.
10:46 En revanche, il n'est pas venu le présenter devant le Parlement français.
10:50 C'est donc une déclaration de Gabriel Attal, et c'est là où on va pouvoir se déterminer sur les lignes rouges que nous, nous avons fixées,
10:57 et savoir si nous votons pour ou contre.
10:59 C'est là où la parole de Gabriel Attal va être importante.
11:02 Il y a deux lignes rouges chez nous, chez nous et peut-être chez d'autres, je l'espère aussi.
11:07 D'abord, c'est le fait de ne pas envoyer de troupes au sol.
11:10 Ça, c'est bon, vous avez vu, Sébastien Lecornu a dit que ce ne sera pas des troupes au sol,
11:13 ce sera une plus grande implication industrielle, une implication directe au niveau industriel en Ukraine.
11:18 Le problème, c'est que c'est un peu, vous savez, c'est comme leurs histoires d'arc républicain.
11:21 Le lundi, il n'y a pas de troupes au sol. Le mardi, il y a des troupes au sol. Le mercredi, il n'y en a pas.
11:25 Il n'y a plus aucune limite. C'est ce qu'a dit d'ailleurs Emmanuel Macron.
11:27 Il n'y a aucune limite au soutien à l'Ukraine.
11:30 Donc moi, j'attends une clarification ferme et définitive du Premier ministre.
11:34 Et puis la deuxième chose, c'est l'adhésion à l'Union européenne.
11:36 C'est une autre ligne rouge que nous avons, parce que nous, nous avons cette circonstance.
11:40 Vous savez très bien que ce n'est pas d'actualité, ça, pour l'instant. Ça va prendre des années.
11:43 Mais Madame, dans l'accord…
11:44 Mais ça ne fait pas du tout partie de ce qui vous sera soumis à la seconde frontière, à la seconde nationale.
11:47 Mais Madame, dans l'accord, il y a déjà une adhésion de l'Ukraine à l'OTAN.
11:50 Vous savez, le problème avec la Macronie et avec l'Eternel en même temps, c'est qu'ils n'ont pas de cohérence.
11:55 C'est qu'ils changent de pied tous les jours.
11:57 Et que ce qu'ils essayent de nous présenter le lundi n'est pas conforme à ce qu'ils vont essayer de faire vivre le mardi.
12:01 Donc moi, j'attends de Gabriel Attal une clarification pour savoir où Emmanuel Macron emmène la France
12:08 en ce qui concerne le soutien à l'Ukraine, en ce qui concerne la politique, la diplomatie française
12:13 et qu'il sort de ce qu'il a lui-même appelé les ambiguïtés diplomatiques.
12:17 Les Français ont besoin de savoir et ce sera toujours mieux, je vais vous dire, que de jouer sur les peurs,
12:21 comme le fait Renaissance en disant "attention, si le Rassemblement national gagne cette élection, il n'y a plus d'Europe, rassurez-vous,
12:27 il y aura toujours une Union européenne, peut-être qu'on aura une chance qu'elle fonctionne différemment".
12:31 Mais moi, ce qui m'inquiète plutôt, c'est de savoir où Emmanuel Macron nous emmène
12:34 et si, à un moment ou à un autre, il n'a pas dans l'idée de ce soutien sans aucune limite, pour reprendre son expression,
12:39 d'envoyer un jour des soldats.
12:41 Et pour l'instant, ce n'est pas d'actualité.
12:43 Dans l'idée, est-ce que vous êtes pour continuer à aider l'Ukraine et les aider militairement, continuer à envoyer des armes ?
12:49 Dans l'idée d'aider l'Ukraine, oui, à la réserve que je vous ai exprimée, des lignes rouges qu'il ne faut pas franchir.
12:54 Et puis, il y a une autre initiative qu'on aimerait voir prise par la France,
12:58 c'est des initiatives en faveur de la paix, d'amener des gens à un moment autour de la table,
13:03 parce que, vous le savez bien, tous les conflits armés finissent toujours par un accord
13:08 entre des gens qui se sont évidemment fait la guerre, tapés dessus...
13:11 Pour l'instant, on en est très loin.
13:13 Oui, mais la France pourrait avoir une parole forte, pourrait avoir une parole indépendante, elle est attendue.
13:17 Il y a des pays qui pourraient être des partenaires et qui pourraient faciliter les initiatives de paix.
13:21 Des grands pays, je pense à l'Inde par exemple, on n'entend pas Emmanuel Macron là-dessus.
13:25 Ce serait bien qu'on l'entende plus que pour nous raconter des bobards comme le Frexit.
13:29 Donc, on ne saura pas si vous voterez en tout cas cet accord bilatéral de sécurité.
13:31 Vous allez le savoir rapidement, puisqu'on attend le discours de Gabriel Attal mardi.
13:34 Je voulais vous faire réagir à cette toute dernière information.
13:37 Emmanuel Macron qui annonce un projet de loi pour une aide à mourir.
13:40 Il a donné une interview au journaux Libération et La Croix, une interview commune.
13:47 Et il annonce donc un projet de loi sur la fin de vie, représenté en Conseil des ministres au mois d'avril.
13:52 Le texte doit renforcer les soins palliatifs.
13:57 Et il prévoit aussi la possibilité de demander une aide à mourir sous des conditions strictement encadrées.
14:03 Je découvre en même temps que vous, ça vient de tomber.
14:06 Cet accompagnement sera réservé aux personnes majeures.
14:10 Deuxième condition, les personnes devront être capables d'un discernement plein et entier.
14:15 Ce qui signifie que l'on exclut de cette aide à mourir les patients atteints de maladies psychiatriques
14:19 ou de maladies neurodégénératives qui altèrent le discernement.
14:24 Il faut avoir une maladie incurable et un pronostic vital engagé à court ou à moyen terme.
14:29 Oui, mais aurez-vous ça ?
14:31 Ce sont les phrases de quelqu'un qui ne sait pas, encore une fois, comment aborder ce sujet-là,
14:37 alors qu'il a en responsabilité notre pays comme il aime à le rappeler.
14:41 Le choix n'est pas binaire. Le problème en Macronie, c'est que c'est toujours binaire.
14:44 C'est-à-dire que si on vous donne le choix entre mourir dignement en fermant les yeux sur un lit de rose,
14:49 entouré des gens que vous aimez, ou alors en hurlant de douleur sur un lit seul au fin fond d'un Ehpad
14:55 et en ayant perdu la raison, vous choisissez effectivement l'aide active à mourir
14:58 parce que vous voulez garder un peu de dignité.
15:00 Mais la vie est souvent bien plus compliquée que ça.
15:02 Et ce n'est souvent pas si binaire que ça.
15:04 Nous, ce que nous considérons, c'est que pour entrer dans ce débat-là,
15:07 il faut d'abord entrer dans le débat par la porte des soins palliatifs.
15:10 Mais c'est ce qu'il dit aussi, c'est prévu.
15:12 Il faut renforcer les soins palliatifs et les développer.
15:16 Mais parallèlement à ça, est-ce qu'il faut aider les gens à mourir quand ils répondent à ces critères ?
15:20 Ça fait sept ans d'abord qu'ils sont au pouvoir.
15:22 D'abord, il y a des départements dans lesquels il n'y a pas de soins palliatifs dans les hôpitaux.
15:26 Donc on ne peut ouvrir ce débat sur l'aide active à mourir qu'à partir du moment
15:31 où tous nos départements et un maximum de services hospitaliers ont des soins palliatifs qui fonctionnent.
15:36 Et après, on pourra se poser la question.
15:38 Parce que l'avantage des soins palliatifs qui fonctionnent,
15:41 c'est que ça vous résout effectivement une grande partie du problème.
15:44 Parce que ça permet de soulager, comme le nom le dit, la douleur des gens.
15:48 Et quand la douleur est soulagée, beaucoup cherchent à s'éteindre paisiblement et non pas de façon active.
15:54 Mais pas pour une aide à mourir.
15:56 Je vais regarder le texte en lui-même.
15:58 Mais aujourd'hui, j'ai l'impression qu'on met un peu la charrue avant les bœufs.
16:02 Travaillons sur les soins palliatifs. Donnons des moyens plutôt que d'enlever des moyens.
16:05 Je vois que dans le budget de l'État et dans les réductions budgétaires qui arrivent,
16:08 il y a des moyens en moins pour l'hôpital public.
16:11 Donnons des moyens à l'État. Donnons davantage de moyens,
16:14 comme il en faut pour la santé mentale, comme il en faut pour la gynécologie,
16:17 comme il en faut pour des tas de spécialités, avant de passer à une aide active à mourir.
16:22 Je pense que c'est dans cet ordre-là que les choses peuvent se gérer sereinement.
16:26 Parce que c'est un débat qui fait appel non seulement à la sérénité,
16:29 mais aussi à une part d'intimité de chacun.
16:32 Et je pense qu'il faut que ce débat soit mené sereinement.
16:35 Merci à vous Sébastien. Je suis heureuse d'avoir pris le temps de répondre à nos questions sur BFM TV.

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