Sébastien Chenu, vice-président de l'Assemblée nationale, vice-président du Rassemblement national et député du Nord, était l'invité de BFMTV dans C'est pas tous les jours dimanche.
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00:00 Il y a un vote, un moment crucial qui aura lieu la semaine prochaine à l'Assemblée nationale et au Sénat, le vote sur l'accord bilatéral de sécurité entre la France et l'Ukraine.
00:10 Pour nos téléspectateurs, j'explique, il porte sur une durée de 10 ans. C'est une aide militaire qui peut aller jusqu'à 3 milliards d'euros pour 2024. Est-ce que vous voterez pour ?
00:19 Alors, je vais corriger un peu votre propos, mais je me range derrière ce que disait la présidente de l'Assemblée nationale aujourd'hui.
00:25 Ce n'est pas un vote sur l'accord. C'est un vote sur la déclaration du Premier ministre, puisque l'accord, il est déjà scellé par le président de la République.
00:33 Le président de la République, dans le dos du Parlement, a monté cet accord, l'a fait valider avec sa diplomatie, mais en revanche, il n'est pas venu le présenter devant le Parlement français.
00:44 C'est donc une déclaration de Gabriel Attal, et c'est là où on va pouvoir se déterminer sur les lignes rouges que nous, nous avons fixées et savoir si nous votons pour ou contre.
00:53 C'est là où la parole de Gabriel Attal va être importante. Il y a deux lignes rouges chez nous, chez nous et peut-être chez d'autres, je l'espère aussi.
01:00 D'abord, c'est le fait de ne pas envoyer de troupes au sol.
01:03 Mais ça, c'est bon, vous avez vu, Sébastien Lecornu, il a dit, ce ne sera pas des troupes au sol, ce sera une plus grande implication industrielle, une implication directe au niveau industriel.
01:12 Le problème, c'est que c'est un peu, vous savez, c'est comme leurs histoires d'arc républicain. Le lundi, il n'y a pas de troupes au sol.
01:16 Le mardi, il y a des troupes au sol. Le mercredi, il n'y en a pas. Le jeudi, il n'y a plus aucune limite.
01:20 C'est ce qu'a dit d'ailleurs Emmanuel Macron. Il n'y a aucune limite au soutien à l'Ukraine.
01:24 Donc moi, j'attends une clarification ferme et définitive du premier ministre.
01:28 Et puis la deuxième chose, c'est l'adhésion à l'Union européenne. C'est une autre ligne rouge que nous avons.
01:32 Parce que nous, nous avons cette constance.
01:34 Vous savez très bien que ce n'est pas d'actualité, ça, pour l'instant.
01:35 Mais madame, dans l'accord.
01:37 Mais ça ne fait pas du tout partie de ce qui vous sera soumis la semaine prochaine à la Somme des Nationales.
01:41 Il y a déjà une adhésion de l'Ukraine à l'OTAN.
01:43 Donc vous savez, le problème avec la Macronie et avec l'Eternel en même temps, c'est qu'ils n'ont pas de cohérence.
01:49 C'est qu'ils changent de pied tous les jours et que ce qu'ils essayent de nous présenter le lundi n'est pas conforme à ce qu'ils vont essayer de faire vivre le mardi.
01:55 Donc moi, j'attends de Gabriel Attal une clarification pour savoir où Emmanuel Macron emmène la France en ce qui concerne le soutien à l'Ukraine,
02:03 en ce qui concerne la politique, la diplomatie française et qu'il sort de ce qu'il a lui-même appelé les ambiguïtés diplomatiques.
02:10 Les Français ont besoin de savoir et ce sera toujours mieux, je vais vous dire, que de jouer sur les peurs, comme le fait Renaissance,
02:16 en disant "Attention, si le Rassemblement National gagne cette élection, il n'y a plus d'Europe, rassurez-vous, il y aura toujours une Union européenne.
02:23 Peut-être qu'on aura une chance qu'elle fonctionne différemment.
02:25 Mais moi, ce qui m'inquiète plutôt, c'est de savoir où Emmanuel Macron nous emmène et si, à un moment ou à un autre,
02:29 il n'a pas dans l'idée de ce soutien sans aucune limite, pour reprendre son expression, d'envoyer un jour des soldats.
02:34 Et pour l'instant, ce n'est pas d'actualité. Donc, dans l'idée, est-ce que vous êtes pour continuer à aider l'Ukraine et les aider militairement,
02:42 continuer à envoyer des armes ?
02:43 Dans l'idée aider l'Ukraine, oui, à la réserve que je vous ai exprimée, des lignes rouges qu'il ne faut pas franchir.
02:48 Et puis, il y a une autre initiative qu'on aimerait voir prise par la France, c'est des initiatives en faveur de la paix,
02:54 d'amener des gens à un moment autour de la table, parce que, vous le savez bien, tous les conflits armés finissent toujours par un accord
03:01 entre des gens qui se sont évidemment fait la guerre, tapé dessus.
03:05 Et pour l'instant, on en est très loin.
03:06 Oui, mais la France pourrait avoir une parole forte, pourrait avoir une parole indépendante, elle est attendue.
03:10 Il y a des pays qui pourraient être des partenaires et qui pourraient faciliter les initiatives de paix.
03:15 Des grands pays, je pense à l'Inde par exemple, on n'entend pas Emmanuel Macron là-dessus.
03:18 Ce serait bien qu'on l'entende plus que tout pour nous raconter des bobards comme le Frexit.
03:22 Donc, on ne saura pas si vous voterez en tout cas cet accord bilatéral de sécurité.
03:24 Vous allez le savoir rapidement, puisqu'on attend le discours de Gabriel Attal mardi.