• il y a 3 mois
Sébastien Chenu, vice-président du Rassemblement national et député du Nord, était l'invité de Benjamin Duhamel dans C'est pas tous les jours Dimanche sur BFMTV.

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Transcription
00:00Vous regardez C'est pas tous les jours dimanche, et tout de suite l'invité de la semaine.
00:02Bonsoir Sébastien Chenu.
00:07Bonsoir.
00:08Merci d'être avec nous ce soir dans C'est pas tous les jours dimanche.
00:10Je le rappelle, vous êtes vice-président du Rassemblement National, député du Nord.
00:15On parlera bien sûr dans un instant de la situation politique, de l'hypothèse Bernard Cazeneuve à Matignon,
00:20et il est reçu demain matin par le président de la République.
00:23Je n'ai toujours pas compris quelle était la position du RN vis-à-vis de Bernard Cazeneuve,
00:26donc je vous poserai la question dans un instant.
00:28Mais d'abord, bien sûr, l'émotion avalorise.
00:30Une cérémonie a lieu en ce moment en hommage à la petite Camilia,
00:34toujours entre la vie et la mort, après avoir été percutée par un chauffard
00:38qui faisait une roue arrière sur une moto.
00:40Le suspect a été mis en examen et placé sous contrôle judiciaire.
00:43Pas de détention provisoire, ce qui a mis en colère le père de la fillette.
00:47Merci la justice française, a-t-il dit sur son compte Facebook.
00:52Au RN, vous ne cessez de dénoncer une justice qui serait trop laxiste.
00:57Qu'aurait-il fallu faire en l'espèce de différent
01:00pour éviter que ce drame avaloriste n'advienne ?
01:03D'abord, je veux avoir une pensée évidemment pour la famille de cet enfant
01:07dont les heures semblent compter,
01:09et nous sommes dans un moment où je crois qu'il faut avoir cette retenue
01:13et écouter la souffrance des victimes, et notamment ce que dit ce père,
01:18tout comme ce que disait Harmonie Comine à Mougins il y a quelques jours.
01:23Cette colère, cette souffrance vis-à-vis de la France,
01:26de l'État, de ceux qui nous gouvernent,
01:28et je note ce changement de ton chez les victimes.
01:31C'est fini les victimes qui disaient « vous n'aurez pas ma haine »,
01:34qui se repliaient sur elles-mêmes, presque qui culpabilisaient.
01:37Aujourd'hui, on a des victimes qui lèvent la tête et qui disent « ça suffit,
01:41ça suffit, la justice a été laxiste, ça suffit, l'État français n'a pas fait son boulot ».
01:45Et nous, nous croyons effectivement que la justice de notre pays est laxiste,
01:49qu'il y a des angles morts, qu'il n'y a pas la volonté de s'attaquer,
01:52de punir à ceux qui ôtent la vie par des comportements absolument inqualifiables,
01:58la vie de jeunes enfants.
01:59Personne ici ne peut ni contester, ni même remettre en cause,
02:03l'émotion bien légitime, que ce soit de la veuve d'Éric Comine
02:06ou du père de cette fillette qui est entre la vie et la mort.
02:09Mais il y a une différence entre l'émotion, la colère,
02:12de ceux qui sont directement concernés par ces drames,
02:14et des responsables politiques, comme vous venez de le faire à l'instant,
02:16qui au fond laissent entendre qu'il y a un sujet direct de la façon dont la justice fonctionne.
02:21Donc je vous repose la question, vous au pouvoir,
02:24qu'est-ce que concrètement vous changeriez pour éviter que ces drames n'adviennent ?
02:27Ce qui s'est passé à Mougins avec ce refus d'obtempérer,
02:29et ce qui s'est passé à Valoris avec un rôdeux urbain.
02:33Non mais je ne le laisse pas entendre, je le dis.
02:36L'État, les gouvernements successifs n'ont pas été au rendez-vous de la fermeté.
02:41Quand j'entends Éric Dupond-Moretti, le garde des Sceaux,
02:43dire qu'il y a dans notre pays un « sentiment d'insécurité »,
02:45je note qu'on ne l'entend pas beaucoup ces heures-ci,
02:48eh bien oui, je pense qu'il y a une lâcheté, un laxisme politique.
02:52Je vais vous dire ce qu'on ferait.
02:57D'abord, il faut que les peines qui doivent tomber,
02:59elles doivent tomber dans des délais qui soient adaptés, c'est-à-dire rapides.
03:04Je prends un exemple qui est peut-être moins dramatique dans son aboutissement,
03:10c'était cet été, une personne qui a insulté une jeune femme dans le métro
03:15avec des propos antisémites inqualifiables.
03:17Une plainte a été déposée, il devait être jugé en 2025.
03:21Là, il n'y a pas « mort d'homme » et ses propos sont absolument inqualifiables.
03:24Eh bien, c'est pour vous montrer l'exemple des délais de la justice
03:27qui ne sont pas aujourd'hui suffisamment rapides pour pouvoir juger.
03:32Et puis, des peines qui soient adaptées et qui doivent être effectuées.
03:35Nous, nous avons dit avec Marine Le Pen que quiconque,
03:38parce que c'est quand même un fait de société très important,
03:41touchait à l'intégrité physique de quelqu'un,
03:44devait être envoyé derrière les barreaux et ne devait pas avoir d'aménagement de peine.
03:49Eh bien, vous voyez...
03:50Ces aménagements de peine ont déjà été largement réduits ces dernières années.
03:54Oui, non, mais ils existent toujours.
03:56D'ailleurs, ce n'est pas moi qui le dis, ce sont les professionnels du droit qui le disent.
03:59Tant que vous n'avez pas été finalement condamné à deux ans de prison ferme,
04:03vous ne voyez pas les barreaux.
04:05Pour plusieurs raisons.
04:06D'abord, parce qu'il y a un laxisme, je l'ai dit, dans l'appareil judiciaire,
04:09mais aussi parce qu'on manque de place de prison.
04:11Je mets sur quelque chose de très concret.
04:14M'en permettez, parce que vous nous dites qu'est-ce que vous furiez.
04:16Nous, on a dans notre programme la nécessaire construction de 85 000 places de prison en 5 ans.
04:22Mais Emmanuel Macron devait en construire, je crois, 15 000.
04:25Il en a construit combien ?
04:26Vous savez comment ça se passe quand il s'agit de construire des places de prison ?
04:29Vous avez des responsables politiques qui, sur les plateaux télé, viennent dire
04:32qu'il y a un manque criant de places de prison en France.
04:34Et puis quand il y a des élus locaux, qui d'ailleurs souvent sont de la même famille politique
04:38que ceux-là même qui viennent sur les plateaux pour demander plus de places,
04:40ils disent, on veut bien des places, mais pas dans notre agglomération.
04:43Est-ce que ce n'est pas un peu facile de simplement dire, il faut faire 85 000 places de prison ?
04:46Non, d'ailleurs, il y a des élus qui accueillent des prisons,
04:49je pense que quelles que soient leurs étiquettes politiques aussi.
04:51Il y a des prisons dans notre pays, et quelles que soient les étiquettes politiques.
04:53Mais il y a des élus, vous avez raison, en revanche, qui sont portés par des idéologies
04:58qui refusent effectivement de mettre des moyens en matière de sécurité.
05:02Et accueillir une prison, il y a des compensations quand on accueille une prison
05:05sur un terrain de sa commune.
05:07Mais accueillir une prison, c'est effectivement participer à la justice,
05:11à la sécurisation de notre société.
05:13Et je note que d'ailleurs dans les villes les plus dangereuses de France,
05:15ce sont toujours 9 fois sur 10, les 9 premières sur 10,
05:19ce sont des villes gérées par la gauche.
05:20Donc il y a une idéologie qui a miné la société et qui mine la justice.
05:24Sébastien Chouinu, comment est-ce que vous expliquez ce paradoxe,
05:26si précisément comme c'est écrit, puisque c'est une phrase que vous venez de prononcer,
05:29la justice de notre pays est laxiste,
05:30comment se fait-il que les prisons françaises n'aient jamais été aussi remplies ?
05:33Mais très simplement parce que la délinquance a tellement augmenté
05:36qu'il y a évidemment beaucoup plus de gens en prison.
05:38Mais donc il y a des condamnations, puisque vous laissez entendre au fond
05:40que les condamnations ne suivent pas, que personne n'est jamais en détention.
05:44Je n'ai pas dit qu'il n'y avait pas de condamnations, ne dites pas n'importe quoi.
05:46Je n'ai pas dit qu'il n'y avait pas de condamnations.
05:47Je vous ai expliqué qu'avant de faire 2 ans de prison ferme,
05:49et il faut en avoir fait pour faire 2 ans ferme,
05:51pour ne pas avoir volé un stylo ou une orange pour être condamné à 2 ans ferme.
05:54Je vous ai dit qu'avant 2 ans ferme, il n'y avait pas de condamnations effectives,
05:58que les gens ne voyaient pas les barreaux.
06:00Je ne vous ai pas dit que personne n'était enfermé dans notre pays.
06:03Pourquoi il y a aussi beaucoup de monde dans les prisons ?
06:0525% des places sont occupées par des délinquants étrangers.
06:08Donc vous voyez, on a besoin de places de prison.
06:10On a d'un autre côté des gens qui n'ont rien à faire sur notre sol
06:13parce qu'ils ont commis des infractions très graves, qu'ils les ont mises sous les barreaux.
06:17Mais tout ça n'a pas été géré.
06:19Il n'y a aucune politique qui n'a été menée dans le sens de plus de fermeté durant ces années.
06:23Pas plus sous Emmanuel Macron que sous ceux qui l'ont précédé.
06:26Et je pense que là, nous touchons du doigt les limites de ce que notre société peut supporter.
06:30C'est ce que disent bien souvent d'ailleurs les familles des victimes
06:32qui sont finalement les seules à prendre la perpétuité.
06:34Ceux qui prennent la perpétuité aujourd'hui dans notre société, c'est les familles de victimes.
06:38Un mot encore avant de parler de politique Sébastien Chenu sur précisément ce qui est arrivé à Valorise
06:42puisque je le rappelle, va avoir lieu en ce moment dans les minutes qui viennent
06:46un rassemblement en hommage à la petite Camélia qui est toujours entre la vie et la mort.
06:51Est-ce qu'il faut aller encore plus loin ?
06:53On sait que la loi a été durcie sur la question des rodéos urbains.
06:56Est-ce qu'il faut prendre d'autres mesures sur la question de la sécurité routière ?
07:00Sur la question des limitations de vitesse ?
07:02Sur la question de la sécurisation d'un certain nombre d'axes ?
07:05On sait que dans votre parti, quand il avait été question de passer de 90 à 80 km heure,
07:09je ne dis pas que c'est ce qui s'est passé en l'espèce,
07:11mais je parle de la question plus générale de la sécurisation routière,
07:13là vous disiez non, non, il ne faut pas emmerder les automobilistes.
07:16Deux choses. D'abord, appliquons les lois qui existent.
07:20Appliquons les lois qui existent avant d'imaginer en faire d'autres.
07:23Il y avait la nécessité peut-être de qualifier autrement, vous savez, les homicides routiers.
07:28C'était la fameuse loi issue du tristement célèbre Pierre Palmade,
07:31qui était en discussion à l'Assemblée nationale avant qu'Emmanuel Macron ne vienne arrêter nos travaux.
07:35Donc qu'il y ait la création de nouveaux délits, peut-être, pourquoi pas,
07:38moi je n'y suis pas défavorable, mais appliquons déjà ce qui existe pour le reste.
07:42Moi je crois qu'il faut surtout cesser d'ennuyer des conducteurs qui se voyaient enlever,
07:48parce que là on mélange deux choses, se voyaient enlever un point,
07:50c'est ce qu'a fait Darmanin et nous l'avons soutenu,
07:52un point lorsqu'il y avait un excès de vitesse qui était excessivement ridicule.
07:57Donc ne mélangeons pas les choses, on parle d'homicides routiers,
08:00c'est-à-dire de gens qui tuent, notamment par des conduits tels que celles qu'on a connues à Valoris,
08:04et là je pense qu'il faut une fermeté implacable.
08:07Sébastien Cheuny, je voudrais donc qu'on parle de la situation politique.
08:09On a appris en fin de matinée que l'ancien Premier ministre socialiste Bernard Cazeneuve
08:12serait reçu par Emmanuel Macron de bain matin.
08:14Il y aura aussi François Hollande et Nicolas Sarkozy, les anciens présidents.
08:17Je le disais, je n'ai pas bien compris la position de votre parti.
08:21Laurent Jacobelli, le porte-parole du RN, dit il n'y aura pas de censure de principe.
08:24Et en même temps, à longueur d'interview, je vous entends expliquer que Bernard Cazeneuve,
08:28c'est le retour de l'ancien monde, d'ancien Premier ministre socialiste, de François Hollande.
08:32Alors, question extrêmement simple.
08:34Est-ce que, oui ou non, le RN censurerait un gouvernement dirigé par Bernard Cazeneuve ?
08:40On a fait de la politique fiction tout l'été, on continue d'en faire un peu avec vous, je le vois.
08:44Écoutez, Bernard Cazeneuve est reçu demain matin à l'Élysée, c'est bien que l'hypothèse existe.
08:48Je vais vous dire. Nous, nous jugeons sur les actes, les discours, les propos.
08:53Pourquoi nous avions dit que nous censurions le nouveau Front populaire ?
08:55Parce que sa politique, ce qu'il proposait, ce que proposait la dame de la comptabilité de la mairie de Paris,
09:00c'était notamment, d'ailleurs, de la régulation carcérale.
09:03La dame de la comptabilité, c'est cette façon un peu méprisante de parler de Lucie Castex.
09:07Vous savez, on a beaucoup dit de choses sur Jordan Bardella, qu'il n'avait jamais été ministre, qu'il était jeune, etc.
09:12Il est député européen depuis cinq ans. Et puis, on nous sort d'un chapeau,
09:15une dame qui fait de la compta à la mairie de Paris en disant qu'elle va sauver la France.
09:17Qui fait de la compta à Sébastien Cheneux, qui est directrice des affaires financières de la ville.
09:20Vous pouvez être en désaccord avec elle sur son bilan.
09:25Je le dis parce que je trouve que c'est un peu gros.
09:28Il y a eu beaucoup de mensuétudes sur cette dame qui n'a aucune expérience politique,
09:31à part effectivement avoir concouru à ruiner les finances de la ville de Paris,
09:34et appliquer un programme d'extrême-gauche totalement ruineux pour le pays.
09:38Donc là, nous avons dit, sur ça, nous votons contre.
09:40Arrive Bernard Cazeneuve. On nous sort ça aussi d'un chapeau.
09:43Bernard Cazeneuve, qui a été au Parti socialiste depuis 1987,
09:47qu'il a quitté il y a deux ans, qui ne représente rien.
09:50Son mouvement politique, c'est un député à l'Assemblée nationale.
09:54Donc on nous dit M. Cazeneuve.
09:56Moi, M. Cazeneuve, je regarde ce que je sais de lui.
09:58M. Cazeneuve, je ne suis pas dans de très bonnes dispositions
10:02concernant ce que je sais de lui.
10:04C'est un socialiste. Vous me direz, Emmanuel Macron aussi était socialiste.
10:07La boucle est bouclée.
10:09Avant d'être Premier ministre, il a été ministre du budget, des affaires européennes, de l'intérieur.
10:14Sur ces trois sujets, le budget et les finances publiques sont catastrophiques.
10:17Bernard Cazeneuve, lorsqu'il était au budget, ne les a pas relevés.
10:19Sur l'Union européenne, on peut aujourd'hui, avec le résultat des élections européennes,
10:23pouvoir comprendre que les Français n'apprécient pas la politique qui est amenée depuis plusieurs années.
10:27Et sur la sécurité publique, il n'a pas concouru, évidemment, à ce qu'il faisait.
10:31Je termine.
10:32Vous en dites pique-pendre.
10:33Je termine.
10:34Et il a été celui qui, Premier ministre, a eu le plus recours aux ordonnances.
10:39Donc, si vous voulez, voilà ce que je sais de Bernard Cazeneuve.
10:42Et donc ?
10:43Alors, peut-être que demain, Bernard Cazeneuve va nous dire « j'ai tout compris, j'ai tout changé,
10:48il faut s'attaquer à la politique de l'immigration ».
10:50Il n'y aura pas d'une censure de principe, dit Laurent Jacobelli.
10:53Parce que peut-être que demain, Bernard Cazeneuve va nous dire « il faut tout changer,
10:57il faut travailler sur la sécurité, sur l'immigration, redonner du pouvoir d'achat aux Français,
11:02abroger la réforme de la retraite ».
11:03Je serais très curieux d'entendre ce que pense d'ailleurs Bernard Cazeneuve de la réforme de la retraite,
11:06parce qu'on ne l'a pas beaucoup entendu là-dessus.
11:08On va en parler dans un instant.
11:09Mais, pardon Sébastien Chionni, commençons la saison sous de bons hospices.
11:12Je ne comprends toujours pas si, oui ou non, vous censurez un gouvernement Cazeneuve.
11:15Mais vous ne comprenez pas parce que vous ignorez le discours de Bernard Cazeneuve.
11:18Vous ne jugez pas les gens sur leur bonne mine.
11:20Monsieur Bernard Cazeneuve est un bourgeois avec un costume croisé, des petites lunettes rondes,
11:24ce qui lui donne un air de sérieux.
11:25Tout le monde, du coup, dit « il a l'air très sérieux parce que c'est un avocat d'affaires ».
11:29Moi, je considère qu'il a été un mauvais Premier ministre, qu'il a été un mauvais ministre,
11:32que c'est un socialiste.
11:33J'attends maintenant de l'entendre.
11:34Vous dites quoi ? On jugera sur pièce ?
11:36On jugera sur pièce parce que peut-être qu'il a fait son deuil de toutes les politiques qu'il a menées jusque-là
11:40et qu'il va mener une politique totalement contraire.
11:42Et si ce n'est pas le cas ?
11:43Je n'y crois pas vraiment.
11:44Et si ce n'est pas le cas ?
11:45S'il ne va pas dans la bonne direction, il nous aura face à lui car, je vous le dis, nous sommes…
11:48Dès le début, ici, au fond…
11:49Sébastien Chionni, pardon, mais ce que l'on comprend par le biais de son entourage,
11:52c'est que Bernard Cazeneuve veut porter une politique, s'il était nommé de gauche, avec…
11:57Mais qu'est-ce que ça veut dire une politique de gauche ?
11:59Il va abroger la réforme des retraites ?
12:01En tout cas…
12:03Il va lutter contre l'immigration.
12:04Qu'est-ce que ça veut dire ?
12:05Là, vous dites un mot, une politique de gauche, parce que ça, c'est une politique de gauche.
12:08Non, mais vous faites comme si Bernard Cazeneuve sortait de nulle part.
12:10Pardon, Bernard Cazeneuve a gouverné, on voit à peu près les idées qu'il porte.
12:13C'est une sorte de socialiste, social-démocrate réformiste.
12:16Donc, ce que je comprends à travers ce que vous dites, c'est pas de censure a priori.
12:20On jugera sur pièce.
12:21On va l'entendre.
12:22Mais s'il est conforme à ce qu'on sait de lui, vous le censurez.
12:26On va l'écouter, on va l'entendre, on va voir ce qu'il veut pour notre pays, ce qu'il nous propose
12:30et puis on se déterminera en fonction.
12:31Mais ce qu'on sait de lui, ce qu'on sait de son pédigré, de son parcours,
12:35ne nous place pas dans de bonnes dispositions à son égard.
12:40Mais moi, ce que je crois, je vais vous dire, c'est qu'en fait,
12:42Emmanuel Macron ne veut pas, évidemment, de cohabitation et qu'il veut arnaquer les Français.
12:47Ce qu'il veut, Emmanuel Macron, c'est qu'il veut rouler les Français dans la farine,
12:50c'est-à-dire qu'il veut contourner les votes des trois dimanches successifs,
12:54les européennes et les deux dimanches de législatives,
12:56qui ont envoyé un message très clair.
12:58Les Français ne veulent plus de la politique d'Emmanuel Macron.
13:00Et qu'avec Bernard Cazeneuve, c'est-à-dire qu'il va nous exhiber quelqu'un
13:03qui a une carte du Parti Socialiste…
13:04– Je pourrais vous répondre que les Français ont aussi envoyé comme message
13:06qu'ils ne souhaitaient pas de rassemblement national pour gouverner.
13:08– C'est autre chose, ça c'était les alliances.
13:09Il va nous exhiber quelqu'un qui a 35 ans de Parti Socialiste derrière lui,
13:12donc il va nous dire, regardez, il est très différent de moi,
13:14mais qui va continuer les mêmes politiques.
13:16Et ça, ça s'appelle rouler les Français.
13:18– Dans un instant, on rentrera dans le fond de ce que pourrait être un éventuel gouvernement.
13:21Juste un mot, j'ai lu avec attention dans les colonnes de la tribune dimanche
13:24que vous aviez été contacté par l'un de ceux que l'on cite
13:27comme pouvant rentrer à Matignon, Jean-Louis Borloo, ancien ministre,
13:30qui vous aurait appelé pour sonder ce que pourrait être
13:33la position du Rassemblement National sur la question des retraites.
13:36C'est vrai ?
13:37– Moi, j'entretiens de bonnes relations avec Jean-Louis Borloo historiquement.
13:39Nous sommes, j'allais dire, nordistes tous les deux.
13:41Je suis voisin de la circonscription qu'il a longtemps représentée
13:44et on peut avoir des échanges.
13:45– Mais donc vous préféreriez Jean-Louis Borloo plutôt que Bernard Cazeneuve ?
13:47– Ça dépend de ce que ferait Jean-Louis Borloo.
13:49Jean-Louis Borloo ne partage pas la même vision que nous sur l'Europe.
13:52J'ai beaucoup de différences avec Jean-Louis Borloo.
13:54Mais je lui donne le crédit d'être un homme du concret,
13:57d'avoir respecté pendant tout son parcours au moins les électeurs
14:01et les responsables du Rassemblement National
14:03davantage probablement que beaucoup d'hommes et de femmes
14:05de la classe politique actuelle.
14:06– Donc on sent une tonalité quand même plus à l'aise.
14:08– Mais on verra ce que Jean-Louis Borloo propose.
14:10– Et qu'est-ce que vous lui avez répondu sur la question des retraites ?
14:13– Ça me regarde.
14:14– Oui, enfin…
14:15– Ça me regarde, un échange avec Jean-Louis Borloo.
14:17Si j'en ai eu un, si tant est puisqu'on est en pleine politique-fiction
14:19que j'ai eu un échange avec Jean-Louis Borloo,
14:21il me regarde, lui et moi.
14:23– Quelques mesures précises sur lesquelles je voudrais avoir votre regard,
14:27encore une fois dans la perspective de la nomination d'un gouvernement.
14:30Si un gouvernement, par exemple dirigé par Bernard Cazeneuve,
14:32décidait d'augmenter la fiscalité, en disant
14:34il faut envoyer un geste sur la question de la justice fiscale,
14:38une augmentation d'impôts, soit pour les entreprises,
14:40soit sur les plus aisés.
14:42Est-ce que ça, vous pourriez topper et avaliser cet angle-là ?
14:47– Mais ça dépend quelle fiscalité et pour faire quoi.
14:49La situation est dramatique, vous le savez bien,
14:51et d'ailleurs vous posez le problème justement,
14:54puisqu'on a un mur budgétaire devant nous.
14:56Le déficit de l'État, 3 000 milliards d'euros,
14:59le déficit public, 3 000 milliards d'euros,
15:03le déficit, 92 milliards d'euros.
15:05L'Union Européenne nous dit, entre 4 et 7 ans,
15:08il va falloir trouver 110 milliards d'euros.
15:10Il va falloir trouver 25 milliards d'euros par an,
15:12pendant 4 ans, pour rentrer dans les clous.
15:15Et donc ça veut dire qu'il faut faire des économies.
15:17Moi je veux bien que d'un côté on fasse des économies,
15:19de l'autre côté on lève quelques impôts,
15:22auprès de qui, pour faire quoi ?
15:23– Non mais par exemple, la droite dit,
15:25nous c'est une ligne rouge absolue,
15:27l'augmentation des impôts.
15:28Est-ce que pour vous ça en est une aussi ?
15:30– Je pense que les Français croulent sous l'impôt,
15:32mais en revanche on était favorable à une taxe sur les surprofits
15:34que la gauche n'a pas voulu voter.
15:36Je rappelle que le Rassemblement National,
15:37le groupe de Marine Le Pen à l'Assemblée,
15:39a proposé une taxe sur les surprofits
15:40que la gauche a refusé de voter.
15:41Alors même que je crois que le modem y était attentif,
15:44et bien une taxe sur les surprofits
15:46qui soit mesurée dans le temps…
15:48– Un retour de l'ISF par exemple ?
15:49– Non pas du tout, ce n'est pas du tout
15:50ce qu'on a proposé nous, le retour de l'ISF.
15:52– Non mais c'est une piscine d'aventure,
15:53c'est ce qui a été proposé.
15:54– Ce n'est pas ce que nous proposons,
15:55nous nous considérons qu'il faut un impôt
15:56sur la fortune financière,
15:57l'inverse de ce que fait Emmanuel Macron
15:59qu'il fait sur la fortune immobilière,
16:00c'est-à-dire en fait sur du patrimoine physique
16:03dont peuvent parfois hériter ou disposer des Français
16:06qui ne sont pas des millionnaires,
16:07en revanche un impôt sur la fortune financière
16:09nous semble être beaucoup plus intéressant.
16:11– Sur le SMIC, là encore, les forces de gauche,
16:13le nouveau fonds populaire défend un SMIC à 1600 euros,
16:15Emmanuel Macron a dit qu'il ne gouvernera pas,
16:17mais là encore, s'il s'avérait que l'hypothèse
16:19Bernard Cazeneuve était confirmée,
16:21il pourrait vouloir envoyer un message sur le SMIC.
16:23Est-ce que vous seriez favorable
16:25à ce qu'il y ait un coup de pouce substantiel,
16:28peut-être pas 1600 euros,
16:29mais en tout cas davantage qu'il ne l'est aujourd'hui ?
16:30– Moi je pense qu'il faut faire un effort sur les salaires des Français,
16:32pourquoi pas uniquement les Français qui sont au SMIC ?
16:34D'abord parce qu'il faut être un peu plus ambitieux,
16:36nous lorsqu'on propose avec Marine Le Pen
16:38que jusqu'à trois fois le SMIC,
16:40les Français puissent voir leur salaire augmenter de 10%
16:42en échange d'un gel des cotisations patronales,
16:44ça nous semble être beaucoup plus ambitieux.
16:46Mais l'augmentation du SMIC, on le sait,
16:48elle est absolument impossible et insupportable
16:50pour les PME, les TPE, et quand j'entends
16:52Madame Castex, la fameuse dame de la comptabilité
16:54dont nous parlions tout à l'heure, nous dire…
16:56– Vous vous appelez Madame Castex ?
16:57– Madame Castet. – Ah oui, Castet.
16:59– Ou Castex, d'ailleurs tout ça est dans la Macronie.
17:03Quand j'entends cette dame nous dire
17:07qu'elle compenserait, pour payer cette augmentation du SMIC,
17:11elle le compenserait par une taxe sur les entreprises,
17:13je me dis que là on marche sur la tête.
17:15– Donc pas favorable à une augmentation du SMIC ?
17:17– Non mais favorable à une augmentation des salaires
17:19telle que je viens de vous l'expliquer.
17:21– D'accord, mais là-dessus c'est précis.
17:23Un dernier point donc sur les retraites.
17:25On est d'accord que le Rassemblement national
17:27défend l'abrogation de la réforme.
17:29Si donc un gouvernement dirigé par Bernard Cazeneuve
17:31ou par un autre Premier ministre,
17:33vraisemblablement de gauche si c'était le cas,
17:35proposait l'abrogation de la réforme des retraites,
17:37vous soutiendriez ce gouvernement ?
17:39– Nous soutiendrions l'abrogation de la réforme des retraites
17:41et nous allons faire plus que le soutenir
17:43puisque le 31 octobre, c'est notre niche,
17:45c'est-à-dire c'est nous qui sommes maîtres de l'ordre
17:47du jour de l'Assemblée nationale, si tant est que l'Assemblée
17:49se réunisse un jour, et bien nous proposons
17:51l'abrogation de la réforme des retraites le 31 octobre.
17:53– Là-dessus c'est clair, ce qui est quand même assez singulier
17:55dans la période Sébastien Chenu, c'est qu'au fond
17:57les téléspectateurs, les Français vous ont quitté cet été
17:59juste avant le second tour des législatives,
18:01on parlait, on débattait sur ces plateaux
18:03de la possibilité que Jordan Bardella aille à Matignon
18:05et depuis au fond vous en êtes réduit ici
18:07à expliquer que c'est le chaos institutionnel,
18:09quand vous êtes concerté par Emmanuel Macron,
18:11personne ne se dit que vous avez la solution
18:13entre les mains puisque le soutien
18:15à un gouvernement ne pourrait pas venir de vous,
18:17en fait vous jouez les second rôle,
18:19la cinquième roue du carotte, vous ne regardez pas…
18:21– Personne ne le dit sauf les Français, Benjamin Duhamel,
18:23vous n'avez pas regardé encore les sondages dernièrement
18:25qui disent que largement devant les autres
18:27nous sommes ceux que les Français considèrent
18:29comme être les plus aptes à pouvoir gouverner
18:31et aller évidemment à Matignon.
18:33– Là dans le cas de l'articulation, vous n'avez pas grand-chose à faire.
18:35– Les Français vous intéressent peut-être moins
18:37que les hommes et les femmes politiques que vous recevez.
18:39– Ils m'intéressent autant que vous et c'est ce qui nous garde.
18:41– Au-delà de ça, nous sommes revenus bien plus nombreux
18:43que nous n'étions partis, nous n'avons pas la majorité absolue
18:45et d'ailleurs Jordan Bardella avait raison,
18:47sans majorité absolue impossible de gouverner,
18:49on le voit, on l'avait dit.
18:51– Mais vous servez à quoi ?
18:53– Nous on n'emmène pas les gens dans une impasse,
18:55à proposer une autre politique et c'est pour ça d'ailleurs
18:57que nous sommes aujourd'hui beaucoup plus nombreux
18:59parce qu'on porte une autre politique,
19:01pourquoi est-ce qu'aujourd'hui nous sommes
19:03les seuls adversaires politiques d'Emmanuel Macron ?
19:05Tous les autres finalement ont voté pour les macronistes
19:07à un moment ou à un autre, ils ont voté Emmanuel Macron présidentiel,
19:09ils ont fait élire des macronistes, LFI a fait élire Darmanin,
19:11a fait élire Elisabeth Borne, les macronistes ont fait élire
19:13Madame Soudet, ont fait élire M. Guiraud de LFI.
19:15– Ce qui m'étonne c'est que…
19:17– Nous nous sommes la seule opposition,
19:19de plus en plus nombreuses,
19:21tout à fait déterminées,
19:23et ce que nous proposons est très clair.
19:25– Mais j'entends, mais Sébastien Chouinu…
19:27– On ne participe pas comme LR du sketch qui est un pédodame.
19:29– Oui mais le leitmotiv du discours du Rassemblement National
19:31c'est de dire on est pragmatique,
19:33on vote ce qui va dans le sens de l'intérêt des Français.
19:35Là, quand je vous écoute et quand j'écoute
19:37d'autres responsables du Rassemblement National,
19:39je ne vois pas la solution à la crise institutionnelle.
19:41En fait vous dites juste, c'est la faute du président
19:43et on attend maintenant avant la nouvelle dissolution.
19:45– Vous êtes amusant Benjamin Duhamel,
19:47le président de la République, en s'alliant à LFI,
19:49a créé ce chaos, et c'est nous le Rassemblement National
19:51que vous voulez appuyer pour résoudre ce chaos.
19:53– Non mais simplement je constate que vous ne suggérez pas
19:55de solution institutionnelle.
19:57– D'abord nous suggérons des politiques,
19:59je vous en ai donné quelques-unes, nous suggérons des actes politiques.
20:01Nous suggérons aussi des pratiques et des méthodes.
20:03Quand nous suggérons qu'on puisse utiliser le référendum,
20:05si les situations sont bloquées au Parlement,
20:07le président peut consulter les Français
20:09par voie référendaire, il l'a toujours refusé jusqu'à présent,
20:11mais si ça ne passe pas au Parlement,
20:13et bien qu'il consulte les Français sur les grands sujets,
20:15on gagnera du temps,
20:17et si la situation est bloquée, bien évidemment
20:19qu'il faudra revenir en 2025
20:21à des élections législatives anticipées
20:23pour débloquer cette situation.
20:25Donc vous voyez, sur le fond, nous proposons des politiques
20:27qui peuvent soulager les Français de toutes les difficultés
20:29auxquelles ils sont confrontés,
20:31et sur l'aspect institutionnel, on ne veut pas le chaos
20:33et on propose des pistes.
20:35– Deux sujets politiques encore avec vous Sébastien Chenu.
20:37Marine Le Pen le 22 mai 2024 disait la chose suivante,
20:39je n'ai jamais cru en l'union des droites,
20:41vous y croyez ? – Je trouve que c'est trop restrictif.
20:43– Vous y croyez pas ?
20:45– Je trouve qu'il faut aller beaucoup plus loin,
20:47pourquoi l'union des droites, l'union des patriotes ?
20:49Il y a beaucoup plus de gens qui sont patriotes que les gens de droite.
20:51Il faut inclure les gens de droite,
20:53genre Éric Ciotti, mais il faut aller bien au-delà.
20:55– Vous me voyez venir.
20:57– Avec vos gros sabots, c'est toujours facile.
20:59– Le parti créé par Éric Ciotti, l'union des droites pour la République,
21:01donc en fait vous avez un allié qui lui croit
21:03l'union des droites et vous y croyez pas ?
21:05– Oui parce que nous on va au-delà,
21:07c'est un élément du dispositif,
21:09Éric Ciotti a été très courageux,
21:11en rompant avec la lâcheté
21:13qu'incarnent aujourd'hui
21:15les LR historiques qui ne veulent jamais choisir,
21:17qui ont sauvé la tête d'Emmanuel Macron
21:19à chaque fois qu'ils l'ont pu, Éric Ciotti a fait un choix très clair.
21:21Eh bien je pense qu'il faut même aller au-delà.
21:23– Mais choix très clair qui, Sébastien Chenu,
21:25vous empêche de continuer à vous dire ni de droite, ni de gauche,
21:27vous êtes juste ni de gauche, ni de gauche.
21:29Vous avez un allié qui a un groupe à l'Assemblée nationale.
21:33– C'est sûr qu'on n'est pas un nouveau front populaire,
21:35ça c'est sûr qu'on n'est pas pour la régulation carcérale,
21:37l'accueil ad vitam aeternam
21:39et sans condition de toute l'immigration du monde.
21:41On ne dit pas la police,
21:43ça c'est sûr que vous ne nous retrouverez jamais de ce côté-là.
21:45Mais nous considérons que sur des politiques
21:47telles que je vous en ai présentées,
21:49notamment sur le pouvoir d'achat,
21:51ou sur la laïcité, on est la veille de la rentrée.
21:53Est-ce qu'il y aura un prof devant chaque élève,
21:55dans chaque classe, demain ?
21:57Qu'est-ce qu'on sait de la formation initiale des professeurs ?
21:59Où est-ce qu'on en est de tout ça ?
22:01Madame Belloubet d'ailleurs qui continue
22:03n'a pas donné d'indication très probante
22:05en cette rentrée.
22:07Et bien sûr, des sujets comme cela,
22:09comme l'éducation, comme le logement, comme la santé,
22:11oui on a une conscience sociale qui fait qu'il y a beaucoup de gens
22:13de gauche, qui avant votaient à gauche, qui peuvent se retrouver en nous.
22:15Pour terminer Sébastien Chenu,
22:17est-ce que quand vous vous trompez, vous le reconnaissez ?
22:19J'essaye.
22:21On va faire un petit test ?
22:23Petit florilège de ce que le Rassemblement national disait
22:25sur les Jeux Olympiques.
22:27Notre pays qui fut tant admiré
22:29pour son rayonnement intellectuel
22:31et sa puissance, suscite aujourd'hui
22:33la pitié, quand ce n'est pas l'ironie.
22:35Vous n'avez tiré aucune leçon
22:37des émeutes de 2005,
22:39pas plus du Stade de France
22:41qui laisse augurer un désastre sécuritaire
22:43pour les JO de 2024
22:45et avec lui,
22:47une nouvelle humiliation nationale.
22:49Bon, vous reconnaissez votre erreur ?
22:51Non, mais quand on veut la sécurité et qu'on y met les moyens,
22:53il y a du résultat.
22:55Ah, c'est parce que c'est Marine Le Pen qui a demandé ça que
22:57les JO sont répetées ?
22:59Je pense que la pression était tellement forte,
23:01qu'il fallait mettre les moyens.
23:03Quand on met les moyens,
23:05on obtient du résultat.
23:07Ils ne les ont pas mis pendant toutes ces années
23:09où ils étaient au gouvernement.
23:11Pour le reste, on a le droit de ne pas aimer Anaïa Kamoura.
23:13Je pense qu'on a encore le droit
23:15de ne pas l'apprécier.
23:17J'ai trouvé sa prestation plutôt sympathique.
23:19Donc elle n'a pas nié les Français
23:21comme disait Marine Le Pen.
23:23Mais il y a beaucoup de Français qui n'ont pas apprécié
23:25par exemple les scènes, les travelotteries,
23:27Philippe Catherine qui passe sa vie à poil, etc.
23:29Il y a beaucoup de gens qui trouvent que ça,
23:31c'était inapproprié.
23:33La scène religieuse
23:35qui était travestie
23:37au sens premier du terme.
23:39C'était la scène où vous parliez ?
23:41La scène qui était travestie au sens premier
23:43par notamment des drag queens.
23:45Effectivement,
23:47il y a beaucoup de gens qui ont été meurtris de ça.
23:49Je peux les comprendre aussi.
23:51On peut apprécier et se dire que
23:53ça a été une belle opération, les JO.
23:55Franchement, ça a été une belle opération.
23:57Et se dire que dans la cérémonie,
23:59il y avait des choses qui n'étaient pas
24:01à la hauteur de ce qu'on pouvait attendre.
24:03Quel est le problème ? On doit tous, comme des moutons,
24:05penser la même chose.
24:07Toutes les opinions ont pu être entendues
24:09sur la cérémonie.
24:11Ce qui m'interpelle dans les deux extraits qu'on vient de voir,
24:13c'est que vous avez été de ceux
24:15qui n'ont cessé de considérer que ça allait mal
24:17se passer sur la sécurité,
24:19que la cérémonie d'ouverture, c'était une folie de le faire
24:21sur la scène. C'est ce que disait Eric Ciotti
24:23quelques jours à peine avant la cérémonie d'ouverture
24:25qui expliquait que Ayanna Kamoura, ça allait être
24:27une humiliation épouvantable pour les Français.
24:29À la fin, ça se passe bien.
24:31Une immense majorité des Français
24:33interrogés dans les sondages considèrent que la cérémonie d'ouverture
24:35était une belle cérémonie d'ouverture, qui d'ailleurs,
24:37avec Ayanna Kamoura, faisait au fond la chanteuse
24:39elle chantait du Aznavour avec la garde républicaine.
24:41Est-ce que ça ne vous fait pas
24:43faire une sorte de méa culpa sur peut-être parfois
24:45des réactions un peu pavloviennes que vous avez ?
24:47Il y a beaucoup de gens
24:49qui ont pensé que c'était risqué.
24:51Je pense à Alain Bauer, qui vient souvent dans vos émissions,
24:53qui l'a pensé aussi, et je pense que c'était bien
24:55de l'exprimer. Parce que plus c'était exprimé,
24:57plus il y avait une prise de conscience.
24:59Non, c'est une façon de dire attention.
25:01Et je pense que vous savez, dans notre vie politique,
25:03s'il y a bien un mouvement qui ne s'est pas beaucoup trompé
25:05sur ce qui se passe aujourd'hui dans notre pays,
25:07sécurité, immigration,
25:09laïcité, violences faites aux femmes,
25:11antisémitisme, etc., c'est bien le Rassemblement
25:13National et Marine Le Pen.
25:15Je vous interrogeais en vous demandant si vous reconnaissiez
25:17quand vous vous trompiez. Visiblement, pas tout à fait.
25:19Merci Sébastien Chenu d'avoir été l'invité
25:21de C'est pas tous les jours dimanche.

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