Présidentielle américaine et point sur la guerre en Ukraine

  • le mois dernier
Les débats de l'été avec avec Lieutenant Colonel Jérôme Bonnafoux, Jean de Gliniasty, Jacques Myard, Brice Nkonda et Luc Gras

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##LES_DEBATS_DE_L_ETE-2024-08-20##

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Transcript
00:00:00Bonjour à toutes et à tous, c'est ravi de vous retrouver, comme chaque matin à partir de 10h.
00:00:04On est ensemble pour 3h de débat de l'été.
00:00:07On est ensemble jusqu'à 13h avec toute l'équipe qui est là pour vous accompagner.
00:00:12Djamel au Standard, Manu qui vous attend au studio 0826 300 300.
00:00:16Vous le savez Sud Radio, parlons vrai ces débats.
00:00:18Et bien on les fait grâce à vous, avec vous au Standard 0826 300 300
00:00:23mais aussi sur notre compte Facebook Sud Radio.
00:00:26Allez-y, vous commentez quels que soient les sujets que vous voulez évoquer,
00:00:29si vous voulez réagir, s'il se dit à l'antenne également.
00:00:31Allez-y, on lira bien sûr vos commentaires à l'antenne.
00:00:35Dans quelques instants, la guerre en Ukraine,
00:00:38Poutine est-il en train de perdre son pari, en tout cas l'offensive ukrainienne sur le territoire russe,
00:00:45remplit ses objectifs, c'est ce qu'annonce Volodymyr Zelensky.
00:00:50On en parle dans un instant, mais d'abord un point sur les incendies.
00:00:54Les débats de l'été Sud Radio.
00:00:57Puisqu'ils sont de retour en France, après un été qui a été jusqu'à présent plutôt calme,
00:01:01les incendies ont frappé par deux fois le sud du pays en moins de 24 heures,
00:01:05à Canet en Roussillon, dans les Pyrénées-Orientales.
00:01:073000 vacanciers ont pu regagner leur camping hier, après avoir été évacués dans la nuit.
00:01:11Et puis à Fontignons, dans l'Hérault, on en parlait dans les infos,
00:01:14les fermes qui ont ravagé plus de 350 hectares de pinèdes,
00:01:17alors qu'on apprend ce matin un nouvel incendie s'est déclaré au nord de Perpignan.
00:01:21Pour en parler, je reçois le lieutenant-colonel Jérôme Bonafou.
00:01:24Bonjour.
00:01:25Bonjour.
00:01:26Et merci d'être avec nous ce matin sur Sud Radio.
00:01:28Vous êtes porte-parole de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers.
00:01:31On va revenir sur les deux incendies du week-end.
00:01:35Incendie important, mais d'abord ce nouveau départ de feu,
00:01:38j'en parlais à l'instant, du côté de Perpignan, au nord de Perpignan.
00:01:42Quelle est la situation actuellement sur place, Jérôme Bonafou ?
00:01:46Alors moi, je n'ai pas les dernières informations,
00:01:48mais ce matin, j'avais comme information qu'il y avait un départ de feu,
00:01:51effectivement, sur Perpignan, avec un peu plus de 5 hectares de brûlés.
00:01:57Perpignan, donc les Pyrénées-Orientales sont comme l'Hérault et le Gard en ce moment,
00:02:03donc soumis à un risque de feu torré assez élevé, d'une part par rapport à la sécheresse,
00:02:09mais également par rapport au vent, parce qu'on a un vent assez soutenu.
00:02:15Autrement s'exercer dans l'Hérault, où on a eu le feu sur Contignan.
00:02:19Donc on a des conditions météorologiques qui sont très défavorables en ce moment,
00:02:22et qui sont propices, malheureusement, à l'éclosion des incendies.
00:02:26C'est-à-dire qu'aujourd'hui encore, grande prudence,
00:02:29et des massifs peut-être encore interdits d'accès, j'imagine, aujourd'hui, dans le sud de la France ?
00:02:35Alors, exactement, les massifs peuvent être interdits d'accès,
00:02:41parce que vous savez que l'État, depuis maintenant un peu plus de deux ans,
00:02:44a mis nos cartes de vigilance des risques de feu torré, qui est accessible à tout public,
00:02:49et le préfet, lorsqu'il y a un risque assez marqué, interdit l'accès.
00:02:55Donc c'est très important, parce que c'est très bien que dans les massifs forestiers,
00:03:00notamment l'été, quand on recherche des coins à l'ombre,
00:03:03on peut avoir des randonneurs qui se promènent.
00:03:06D'autres peuvent faire des barbecues,
00:03:11donc, comme on le dit, il y a mieux vaut prévenir que guérir.
00:03:14En plus, il y a une fille éthique qui est mise en place maintenant
00:03:17pour informer le public qu'il y a un risque de feu torré important.
00:03:21Donc, ce sont des mesures qui vont dans le bon sens,
00:03:24puisque le plus important, c'est éviter que l'incendie n'éclose.
00:03:28C'est important, vous avez raison, Jérôme Modafou, de rappeler,
00:03:32de rabâcher ces conseils de prévention.
00:03:35Ils sont cruciaux, capitaux.
00:03:37C'est important de le rappeler aussi, neuf incendies, feux de forêt sur dix,
00:03:41sont d'origine humaine.
00:03:43C'est un chiffre qu'il est capital de rappeler, effectivement, Jérôme Modafou.
00:03:47Tout à fait, 90%, vous l'avez bien dit, sont d'origine humaine.
00:03:51On a eu quelques départs de feux dernièrement avec des travaux agricoles,
00:03:57parce qu'il faut bien que malheureusement les agriculteurs travaillent.
00:04:00Mais lorsqu'on a des conditions explosives,
00:04:04avec une sécheresse très avancée et du vent,
00:04:08ça peut vite dégénérer.
00:04:10Mais aussi, ça peut être, comme je disais tout à l'heure,
00:04:12personne qui va jeter son mégot,
00:04:14quelqu'un qui va faire un barbecue et qui va laisser partir l'incendie.
00:04:18Ou même, on a des feux aussi, suite à des feux de véhicules en bordure de route
00:04:23qui peuvent propager un incendie rapidement.
00:04:25Ce qui est très important, c'est de prévoir le risque.
00:04:28Dès qu'on voit une fumée, qui est un peu suspecte,
00:04:31c'est de le signaler en composant le 18-72,
00:04:34parce que plus vite on aura l'alerte, plus vite on peut engager des secours
00:04:38et moins le feu va se développer.
00:04:41Ce qui est important, c'est qu'en France,
00:04:44on a une stratégie de lutte contre les feux de forêt,
00:04:47qui est probablement unique dans le monde.
00:04:49C'est une attaque, ce qu'on appelle massive d'extrusion.
00:04:51C'est-à-dire que pour tout feu, on va envoyer,
00:04:54c'est le cas de l'Alnéro, mais c'est aussi le cas, ce matin,
00:04:57sur le feu d'Espirale, dans le Perpignan,
00:05:00on engage des moyens terrestres et des moyens aériens.
00:05:03Parce qu'on sait que plus vite on va maîtriser le feu,
00:05:05moins il va s'élargir et moins on a de chances qu'il devienne un incendie.
00:05:08C'est ce qui a permis, notamment du côté de Frontignan, d'éviter le pire.
00:05:12C'est ce qui a permis d'éviter le pire,
00:05:14parce que je vais vous donner un chiffre.
00:05:17Sur Frontignan, il y a eu 160 largages de canard d'air.
00:05:19Donc vous imaginez, c'est énorme.
00:05:22Il y avait la chance qu'il y avait un plan d'eau qui était à côté,
00:05:25mais ça veut dire que pendant un peu plus de trois heures,
00:05:31toutes les cinq minutes, vous aviez un avion bombardier d'eau,
00:05:34un canard d'air qui déversait six tonnes d'eau.
00:05:37Ça, avec l'action au sol, ça a permis que le feu ne s'élargisse pas
00:05:42et ça a permis de contenir le feu
00:05:44et de l'arrêter sur les maisons aux portes de Frontignan.
00:05:49Aujourd'hui, la situation, là, ce matin, elle est maîtrisée.
00:05:52Le feu est maîtrisé.
00:05:54Il y a quand même encore des pompiers qui restent sur place
00:05:56avec des points chauds, peut-être, toujours présents ?
00:05:58Bien sûr, le feu est maîtrisé.
00:06:00Vous l'avez dit, la problématique de ces grands feux,
00:06:03c'est qu'on a toujours des points chauds.
00:06:04C'est-à-dire qu'on a ce qu'on appelle des points chauds
00:06:08qui sont souterrains souvent
00:06:10et qu'il faut aller les détecter avec des caméras thermiques.
00:06:12Donc on utilise soit des caméras thermiques ou des drones.
00:06:15Et il faut aller gratter parce qu'on sait que...
00:06:18Donc ce sont des points chauds qu'il y a sur l'interface
00:06:21entre la partie brûlée et non brûlée.
00:06:24Et on sait que s'il y a du vent, ces points chauds peuvent se réactiver
00:06:27et donc refaire partir l'incendie.
00:06:29Donc il y a toujours un dispositif sur le feu de Frontignan
00:06:32qui a une surveillance.
00:06:33Et depuis hier, ils ont traité pas mal d'une dizaine de reprises,
00:06:37reprises de feu, ce sont des petites reprises,
00:06:39et ils ont traité un peu plus d'une soixantaine de points chauds.
00:06:42Voilà.
00:06:43De nouveau ce matin, au lever du jour,
00:06:45on a envoyé l'équipe de drones des pompiers de l'Hérault
00:06:48pour voir s'il n'y avait pas de nouveaux points chauds.
00:06:51L'utilisation de ces drones, c'est une nouveauté depuis quelques années
00:06:54pour les pompiers, c'est une grande utilité ?
00:06:56C'est une très belle avancée technologique
00:07:01parce que ça permet, d'une part,
00:07:05avant même de détecter les points chauds,
00:07:07si on n'a pas d'hélicoptère, de faire une reconnaissance aérienne
00:07:10c'est toujours plus intéressant d'avoir une vue du feu en hauteur,
00:07:15mais c'est surtout comme vite après le feu,
00:07:17ça permet d'éviter les reprises.
00:07:19Donc beaucoup de départements maintenant en sont équipés
00:07:21et l'utilisent systématiquement grâce à cette caméra thermique
00:07:24qui permet donc d'orienter les secours.
00:07:29Parce qu'avant, on travaillait comme ça sans savoir exactement
00:07:32où c'est qu'il y avait les points chauds.
00:07:34Maintenant, on non seulement les identifie,
00:07:36mais ça permet donc de gagner du temps
00:07:38et de concentrer les moyens où il y en a besoin.
00:07:41Pour avoir une idée, on dispose du côté des pompiers
00:07:44de combien de drones, à peu près ?
00:07:48Pour vous aider dans vos missions ?
00:07:51Aujourd'hui, vous avez pratiquement tous les départements
00:07:55qui en disposent.
00:07:56Si vous prenez le département de Lerode dans lequel j'exerce,
00:07:59nous on a une dizaine de machines de drones.
00:08:02Donc ça dépend parce que les drones ne nous servent pas que pour les feux,
00:08:06ils peuvent nous servir aussi pour des recherches de personnes.
00:08:09Vous avez des optiques avec une caméra de vision dite nocturne
00:08:16qui permet de retrouver des personnes qui seraient garées.
00:08:19Donc beaucoup de départements utilisent.
00:08:23Après, chaque département en est équipé.
00:08:26Ça dépend aussi en fonction des risques du département.
00:08:29Nous, par exemple, à Lerode, on a aussi bien la plaine, la mer que la montagne.
00:08:33Donc on a pris une flotte un peu diversifiée.
00:08:36Mais on utilise pratiquement tous les mêmes machines
00:08:39et c'est rentré dans les mers.
00:08:41C'est d'ailleurs une technique qu'on a importée
00:08:44quand la France est partie au Canada.
00:08:48Moi, j'ai eu la chance d'en repartir.
00:08:51On a emmené les drones et on a montré comment travailler
00:08:55auprès des Canadiens avec les drones.
00:08:57Notamment pour tout ce qui est détection de points chauds
00:09:00et relevés cartographiques du feu.
00:09:02Ça nous permet aussi de faire précisément le contour du feu.
00:09:05De nouvelles technologies qui sont de plus en plus présentes
00:09:08en matière de prévention d'incendies, de feux de forêt.
00:09:11Je crois, du côté de Lerode, notamment, il y a un dispositif
00:09:13de caméras de surveillance très précis pour vous aider.
00:09:17Oui, ce sont les caméras numériques,
00:09:20qui nous permettent de faire des visuels,
00:09:25qu'elles voient tous les départements.
00:09:27Elles nous permettent, elles sont mises sur des points hauts.
00:09:31Immédiatement, lorsqu'on a l'appel 18,
00:09:35on a une salle qui est dédiée à la gestion des feux de forêt,
00:09:37puisqu'on est un département qui est soumis aux risques de feu de forêt.
00:09:40Ça nous permet de faire une visée et de quantifier
00:09:44les moyens et de voir l'évolution du feu.
00:09:46Elles ont servi à Fontignon ?
00:09:48Oui, je peux vous dire qu'elles ont énormément servi à Fontignan.
00:09:51On a vu de suite que c'était un feu qui était attisé par un BAM assez fort.
00:09:57Il faut savoir que sur le feu de Fontignan,
00:09:59on a eu des sortes de feux très importantes,
00:10:01mais on a eu une vitesse de propagation sur certains endroits
00:10:04où le feu a dévoré 4 km par heure.
00:10:07Je ne sais pas si vous imaginez, mais il fait 4 km à une heure,
00:10:10ce qui est énorme.
00:10:11Nous, il faut qu'on adapte systématiquement dans notre dispositif.
00:10:15C'est compliqué quand vous vous déplacez.
00:10:18Souvent, on a des pistes avec des 4 cartes, etc.
00:10:21Ces caméras sont très utiles pour suivre l'évolution du feu.
00:10:25Gérald Darmanin a été à Fontignan hier.
00:10:28Il a donné un chiffre, notamment 4 000 hectares brûlés cette année.
00:10:31C'est trois fois moins que l'an dernier.
00:10:33Comment on explique cela, Jérôme Bonafou,
00:10:35que la France soit un peu plus épargnée,
00:10:37en tout cas jusqu'à présent, du côté des incendies ?
00:10:40On l'explique parce qu'on a eu des pluies assez tardives.
00:10:43On a eu des pluies fin mai et même fin juin,
00:10:47qui ont décalé un peu la saison.
00:10:51Quand on a des pluies, l'herbe n'est pas sèche.
00:10:55Par contre, c'est un peu une bombe en retardement maintenant,
00:10:58parce qu'on commence à voir les effets.
00:11:00Cette pluie a fait pousser ce qu'on appelle une strata herbacée assez basse,
00:11:05qui maintenant est en train de sécher.
00:11:08Quand il y a un feu, ça fait du potentiel calorifique supplémentaire,
00:11:12notamment pour les forêts.
00:11:14Le risque a été déplacé.
00:11:16Le pire est peut-être à venir.
00:11:18C'est ça ce que vous nous dites, Jérôme Bonafon ?
00:11:20Si ça continue comme ça, oui,
00:11:22parce qu'on commence à avoir les réserves en eau qui baissent,
00:11:24parce que c'est un tout.
00:11:26On a une sécheresse élevée.
00:11:28En France, il y a une règle qui est établie.
00:11:32Ça s'appelle la règle des 3.30,
00:11:34c'est-à-dire que lorsque vous avez plus de 30 km heure de vent,
00:11:36lorsque vous avez au sol une température supérieure à 30 degrés,
00:11:40et lorsque vous avez une hygrométrie,
00:11:42c'est-à-dire le taux d'humidité des végétaux qui est inférieur à 30 %,
00:11:45au niveau de l'humidité en l'air,
00:11:47ce sont des critères qui sont extrêmement favorables
00:11:50au développement des incendies.
00:11:52Généralement, quand on a ces critères-là,
00:11:56c'est là qu'on a un gros incendie,
00:11:58voire plusieurs, parce que la problématique,
00:12:00c'est le risque d'avoir plusieurs incendies
00:12:02en même temps dans le département.
00:12:04Bien sûr. Jérôme Bonafou,
00:12:06une question pour conclure.
00:12:08On en a parlé, les Canadaires,
00:12:10qui ont été très utiles, forcément,
00:12:12pour lutter contre l'incendie du côté de Fontignan,
00:12:14notamment, certains étaient cloués au sol,
00:12:17récemment, je ne sais pas où on en est aujourd'hui.
00:12:19Emmanuel Macron avait promis de renouveler
00:12:21la flotte de Canadaires françaises, de l'augmenter.
00:12:23On en est où, aujourd'hui, très concrètement ?
00:12:25Nous, par exemple, sur le front de Fontignan,
00:12:27on a eu cinq Canadaires.
00:12:29Vous avez toujours des Canadaires qui sont en maintenance,
00:12:31parce qu'ils sont des avions qui volent beaucoup,
00:12:33et quand vous prenez le front de Fontignan,
00:12:36c'est un exemple parfait,
00:12:38vous avez les avions qui ont volé pendant 6 heures,
00:12:40vous imaginez la maintenance qu'il y a après.
00:12:42Aujourd'hui, l'État, quand même,
00:12:44a pris les devants,
00:12:46puisqu'ils ont anticipé
00:12:48un louant des hélicoptères bombardiers d'eau.
00:12:51Là, pareil, sur Fontignan,
00:12:53on avait un hélicoptère, un Puma,
00:12:55qui allarguait,
00:12:57qui est très utile.
00:12:59Vous avez des départements comme l'Aéro,
00:13:01qui aussi louent leurs propres cellules d'avion.
00:13:03Nous, on a trois avions bombardiers d'eau,
00:13:05qui ont de chacun 30 litres d'eau.
00:13:07Et puis, dernièrement,
00:13:09le gouvernement a annoncé
00:13:11qu'il avait fait l'acquisition des nouveaux Canadaires.
00:13:13La problématique, c'est que
00:13:15le nouveau Canadair
00:13:17est bientôt fini sur place.
00:13:19Maintenant, il va falloir faire les essais.
00:13:21On sait très bien qu'il ne sortira pas
00:13:23d'usine d'ici, je crois, 2028-2029.
00:13:26Mais là aussi, l'État
00:13:28a fait l'acquisition de gros porteurs.
00:13:30Les fameux DASH, les avions
00:13:32qui larguent Ticondo,
00:13:34et qui, aussi, sur le
00:13:36front de Fontignan, dont on a
00:13:38beaucoup parlé, on avait trois DASH,
00:13:40qui sont assez efficaces.
00:13:42Donc, bien sûr, c'est une problématique.
00:13:44Il ne faut pas oublier que la France
00:13:46est le pays qui a la plus grosse
00:13:48flotte des moyens aériens.
00:13:50Donc, bien sûr que
00:13:52ce n'est pas très
00:13:54bien d'avoir
00:13:56des avions
00:13:58qui sont disponibles,
00:14:00mais c'est tout simplement un manque de pièces.
00:14:02Mais tout ça est en train de s'organiser, puisque
00:14:04la chaîne Canadair vient d'être rajoutée
00:14:06et ça va se remettre en place.
00:14:08Merci beaucoup, lieutenant-colonel
00:14:10Jérôme Bonafou, merci d'avoir été avec nous ce matin
00:14:12sur Sud Radio, porte-parole de la Fédération nationale
00:14:14des sapeurs-pompiers.
00:14:16Bon courage, d'ailleurs, on pense à l'ensemble
00:14:18des pompiers mobilisés, notamment dans la lutte
00:14:20contre ces incendies, et notamment du côté
00:14:22du nord de Perpignan, on aura l'occasion
00:14:24de faire le point
00:14:26progressivement,
00:14:28heure par heure, on verra cela tout à l'heure,
00:14:30sur cet incendie, on vous dira tout.
00:14:32À l'issue de Radio, à 10h17, dans un instant,
00:14:34l'international, on fait le point sur la guerre en Ukraine,
00:14:36l'offensive qui met à mal
00:14:38Vladimir Poutine, et puis les espoirs de paix
00:14:40qui semblent s'amenuiser
00:14:42radicalement, c'est à suivre
00:14:44sur Sud Radio, à tout de suite.
00:14:46Sud Radio,
00:14:4813h, Benjamin Gleize,
00:14:50Sud Radio, il est 10h20,
00:14:52la réponse est sanglante, c'est un grand non,
00:14:54la Russie refuse de négocier,
00:14:56le Kremlin fait savoir qu'il ne parlera pas à l'Ukraine
00:14:58après l'offensive lancée par Kiev,
00:15:00il y a maintenant deux semaines, tout pile, dans la région de Kursk,
00:15:02en territoire russe, Jean de Glignassi,
00:15:04bonjour.
00:15:06Un grand merci d'être avec nous ce matin, vous êtes ancien
00:15:08ambassadeur de France à Moscou, directeur
00:15:10de recherche à l'IRIS, auteur notamment
00:15:12du livre France, une diplomatie
00:15:14déboussolée, c'est aux éditions à l'inventaire, Jean de
00:15:16Glignassi, selon vous, quel message
00:15:18le Kremlin, Poutine, veut-il faire
00:15:20passer à l'Ukraine et au reste du monde
00:15:22en indiquant qu'il ferme la porte
00:15:24à toute négociation de paix,
00:15:26quelle est votre interprétation à ce sujet ?
00:15:28Alors,
00:15:30d'abord il y a, j'allais dire,
00:15:32une constante de
00:15:34opposition russe, et on pouvait
00:15:36deviner que Poutine ne se prêterait
00:15:38pas à la négociation avant d'avoir
00:15:40éradiqué, en quelque sorte, le gage
00:15:42pris par les Ukrainiens
00:15:44à Kursk.
00:15:46Les Ukrainiens avaient annoncé,
00:15:48Zelensky lui-même avait dit que
00:15:50il souhaitait prendre des gages
00:15:52pour renforcer la position de négociation
00:15:54des Ukrainiens, et donc
00:15:56les Russes ne le laisseront pas faire, et
00:15:58leur objectif, une fois qu'ils auront
00:16:00gagné, parce que c'est leur objectif
00:16:02principal, à Pokrovsk,
00:16:04et bien à ce moment-là, ils se retourneront
00:16:06vers Kursk
00:16:08pour mettre fin à la présence
00:16:10ukrainienne. Donc il y a un aspect,
00:16:12j'allais dire,
00:16:14culturel, on ne négocie
00:16:16pas quand on est en pleine guerre sur le territoire
00:16:18russe. Donc ça, c'est un premier
00:16:20élément. Puis deuxième élément,
00:16:22bon, il y avait des négociations
00:16:24qui, semble-t-il, ce que d'après
00:16:26le Washington Post, avaient été
00:16:28annulées à cause de l'offensive
00:16:30ukrainienne,
00:16:32et donc c'est clair qu'elles
00:16:34ont été annulées,
00:16:36reportées. C'était une négociation
00:16:38partielle sur les questions énergétiques,
00:16:40mais qu'il n'est pas question
00:16:42de les reprendre dans les circonstances
00:16:44actuelles. Et puis
00:16:46troisième élément,
00:16:48les Russes, comme les Ukrainiens,
00:16:50veulent négocier en position de force.
00:16:52Et donc...
00:16:53— Alors justement, qui est en position de force
00:16:55aujourd'hui ? Parce que c'est vrai qu'on parle beaucoup de l'offensive
00:16:57ukrainienne, dans le nord-est,
00:16:59au niveau de la frontière entre la Russie
00:17:01et l'Ukraine, l'Ukraine qui
00:17:03s'est enfoncée dans le territoire
00:17:05russe. On oublie
00:17:07peut-être aussi que, du côté du Donbass,
00:17:09les taux se resserrent
00:17:11très sérieusement sur l'Ukraine.
00:17:13— Vous avez parfaitement
00:17:15raison. Parmi les
00:17:17objectifs psychologiques qui ont
00:17:19été remplis à 100%,
00:17:21parmi les objectifs militaires de l'offensive
00:17:23ukrainienne sur Kursk, l'objectif
00:17:25principal, c'était d'alléger
00:17:27le poids, la charge, la pression
00:17:29sur Pokrovsk, qui est...
00:17:31Pokrovsk est un point
00:17:33central, névralgique du front ukrainien.
00:17:35Et là, les Ukrainiens
00:17:37n'ont pas réussi, parce que les Russes
00:17:39ont maintenu leur pression et n'ont pas
00:17:41distrait de force de Pokrovsk
00:17:43que vers Kursk. Ils ont préféré
00:17:45prendre le risque
00:17:47de laisser les Ukrainiens s'installer quelques temps,
00:17:49quitte à régler, si j'ose dire, leur compte après.
00:17:51— Ça reste quand même un profond
00:17:53désaveu, une certaine humiliation
00:17:55pour Vladimir Poutine, cette offensive.
00:17:57— Sans aucun doute. Sur le
00:17:59plan psychologique, l'offensive
00:18:01ukrainienne a eu un effet
00:18:03très positif
00:18:05pour l'Ukraine. Le pouvoir est
00:18:07déstabilisé, il suffisait de voir la
00:18:09figure de Poutine quand il a
00:18:11annoncé l'offensive.
00:18:13D'autre part, les troupes ukrainiennes
00:18:15sont galvanisées, elles retrouvent espoir
00:18:17alors qu'elles étaient sous pression.
00:18:19Les Russes comprennent le
00:18:21poids de la guerre, ils ne l'avaient jamais compris.
00:18:23C'était une opération spéciale
00:18:25lointaine dans les plaines ukrainiennes.
00:18:27Et puis même les étrangers
00:18:29qui fournissèrent d'armes voient
00:18:31que finalement leurs armements
00:18:33servent à quelque chose et que
00:18:35le temps n'est pas venu de faire pression pour
00:18:37l'Ukraine, sur l'Ukraine, pour
00:18:39négocier dans les
00:18:41conditions négatives,
00:18:43de faibles actions.
00:18:45— Comment expliquer qu'une telle percée
00:18:47ait pu avoir lieu ?
00:18:49C'était difficile d'envisager cela
00:18:51à part de l'Ukraine, il y a encore
00:18:53quelques petits mois.
00:18:55Elle est fragilisée,
00:18:57cette Russie ?
00:18:59— Écoutez, c'est difficile à dire.
00:19:01Sans aucun doute, le pouvoir, c'est un coup
00:19:03pour le pouvoir. Mais il y aura,
00:19:05d'ailleurs, Poutine l'a annoncé lui-même,
00:19:07des règlements de compte ensuite.
00:19:09Les officiers
00:19:11responsables du laxisme,
00:19:13de l'absence d'information,
00:19:15de la faiblesse du renseignement,
00:19:17de la faiblesse des
00:19:19gardes-frontières, etc.,
00:19:21ils auront à rendre compte.
00:19:23Ça, c'est clair. Et le pouvoir
00:19:25a été ébranlé.
00:19:27Mais ébranlé, il ne faut pas
00:19:29surestimer trop. À long terme,
00:19:31tout se
00:19:33joue à Pokrovsk.
00:19:35Et si les Russes enregistrent une victoire
00:19:37à Pokrovsk, finalement,
00:19:39le coup de poker ukrainien
00:19:41aura en grande partie
00:19:43raté. — Il y a une information
00:19:45qui est importante aussi pour cette semaine,
00:19:47c'est le premier ministre indien, Modi,
00:19:49qui sera en Ukraine vendredi.
00:19:51Il avait rencontré Poutine le mois dernier.
00:19:53L'Inde, qui est un allié de
00:19:55Moscou. Cette visite,
00:19:57qu'est-ce qu'elle nous dit,
00:19:59finalement, Jean de Glignacy ?
00:20:01Que la perspective
00:20:03d'une paix n'est pas
00:20:05complètement enterrée ? — Absolument.
00:20:11Le Sud n'aime pas cette guerre,
00:20:13parce que ça gêne les échanges économiques,
00:20:15le développement. Ils ne sont
00:20:17pas forcément pro-russes.
00:20:19L'Inde achète beaucoup d'armements
00:20:21à la Russie, mais
00:20:23elle n'a jamais approuvé
00:20:25l'invasion
00:20:27de l'Ukraine, etc. Mais
00:20:29il est de fait que
00:20:31l'Occident n'est pas en capacité
00:20:33actuellement de négocier.
00:20:35Les États-Unis sont en pleine période
00:20:37électorale.
00:20:39Les Occidentaux, les autres occidentaux
00:20:41soutiennent l'Ukraine et ont
00:20:43choisi leur camp.
00:20:45On voit que, paradoxalement,
00:20:47toutes les initiatives de paix
00:20:49viennent du Sud. Il y a le plan
00:20:51africain, il y a le plan chinois,
00:20:53il y a les Indiens qui,
00:20:55effectivement,
00:20:57servent d'intermédiaire.
00:20:59Vous avez un plan indonésien qui avait été
00:21:01présenté au moment du G7.
00:21:03Les Brésiliens ont leur plan,
00:21:05même le Vatican.
00:21:07Donc, ceux qui sont en position
00:21:09d'arbitre, actuellement,
00:21:11c'est plutôt le Sud. Et, évidemment,
00:21:13il y a une concurrence
00:21:15sous-jacente entre l'Inde
00:21:17et la Chine, tous deux
00:21:19cependant membres éboriques,
00:21:21pour apparaître comme un grand
00:21:23acteur de la diplomatie mondiale.
00:21:25– Jean-Douglas, si vous n'avez pas parlé de la France,
00:21:27c'est vraiment l'absence,
00:21:29finalement...
00:21:31– La France a choisi son camp.
00:21:33La France et l'Allemagne avaient essayé,
00:21:35avec les accords de Minsk,
00:21:37de se poser en
00:21:39intermédiaire, mais pour de multiples
00:21:41raisons, elles n'ont pas été
00:21:43capables, en fait,
00:21:45diplomatiquement capables, assez fortes,
00:21:47pour imposer le règlement qu'elles
00:21:49avaient fait négocier.
00:21:51Donc, elles sont, ensuite,
00:21:53après l'invasion russe,
00:21:55elles ont, ce qui est parfaitement explicable,
00:21:57choisi leur camp, elles soutiennent l'Ukraine,
00:21:59donc elles ne sont plus en position
00:22:01de pouvoir négocier
00:22:03un accord
00:22:05ou en position d'arbitre.
00:22:07Mais l'Allemagne est en train d'évoluer un petit peu.
00:22:09– Oui, on l'a vu, notamment sur
00:22:11les crédits, soutien militaire
00:22:13alloué à l'Ukraine.
00:22:15On est sur une certaine reculade,
00:22:17du côté de l'Allemagne, qui a décidé de réduire
00:22:19de moitié son aide militaire à l'Ukraine.
00:22:21C'est pas rien ? – Non, ça n'est pas rien.
00:22:23C'est d'ailleurs un peu un
00:22:25avertissement pour les Ukrainiens.
00:22:27L'Ukraine a reçu, en deux ans,
00:22:29plus que le plan Marshall
00:22:31pendant toute sa durée.
00:22:33Et les Ukrainiens
00:22:35sont parfaitement lucides et ils savent
00:22:37que ce niveau de soutien ne
00:22:39pourra pas durer, ce qui est
00:22:41une incitation supplémentaire
00:22:43à essayer de négocier dans de bonnes conditions,
00:22:45comme ils disent, une paix équitable.
00:22:47Avec ça, il y a aussi le risque
00:22:49évidemment de l'élection de Trump,
00:22:51dont l'adjoint est opposé,
00:22:53enfin le colistier est opposé
00:22:55à toute aide
00:22:57à l'Ukraine.
00:22:59Donc, difficultés aussi politiques
00:23:01en Allemagne,
00:23:03parce que l'AFD,
00:23:05les Landes de l'Est, les Landers
00:23:07de l'Est sont
00:23:09pour la régularisation
00:23:11de la relation avec la Russie.
00:23:13Et puis en France, il y a aussi une incertitude,
00:23:15puisqu'on sait que le Front National
00:23:17et le Nouveau Front Populaire
00:23:19ne sont pas
00:23:21enthousiastes,
00:23:23même s'ils ne le disent pas
00:23:25trop fort,
00:23:27pour le maintien de cette guerre.
00:23:29Mais de toute façon,
00:23:31l'Allemagne ne renoncera pas à l'aide,
00:23:33elle passera par des canaux
00:23:35internationaux,
00:23:37mais elle sera tentée,
00:23:39en essayant d'utiliser
00:23:41les avoirs russes
00:23:43pour garantir en quelque sorte
00:23:45de nouveau paix, en utilisant l'Union Européenne
00:23:47dont elle est principale donateur.
00:23:49Mais c'est le début
00:23:51d'un signal
00:23:53d'affaiblissement de l'aide,
00:23:55et il n'est pas exclu que l'Allemagne
00:23:57change encore
00:23:59plus de position, compte tenu
00:24:01de la faiblesse du gouvernement Scholz,
00:24:03du gouvernement Tricolore.
00:24:05Un grand merci d'avoir été avec nous ce matin,
00:24:07Jean Deglignassi, ancien ambassadeur
00:24:09de France à Moscou, directeur de recherche de l'IRIS,
00:24:11et puis je cite l'un de vos ouvrages le dernier,
00:24:13France, une diplomatie déboussolée.
00:24:15C'est aux éditions l'inventaire. Très bonne journée à vous,
00:24:17Sud Radio, 10h29
00:24:19dans un instant, les coups de cœur, les coups de gueule,
00:24:21on débat de l'actualité, toute
00:24:23l'actualité Sud Radio, parlons vrai avec
00:24:25nos débatteurs en plateau,
00:24:27je suis avec vous, 0826 300 300,
00:24:29et puis sur nos réseaux sociaux, vous allez
00:24:31commenter, laisser vos petits commentaires
00:24:33sur le Facebook de Sud Radio, notamment
00:24:35je lirai vos messages, et puis
00:24:37tenez, cette question notamment, le nouveau Front Populaire vit-il
00:24:39en ce moment, ces dernières
00:24:41heures, on y répond juste après ça.
00:24:43Sud Radio,
00:24:45votre attention. On va rejoindre dans
00:24:47quelques instants, on commence messieurs,
00:24:49sans plus attendre, avec
00:24:51les coups de cœur, les coups de gueule,
00:24:53beaucoup de coups de gueule ce matin, décidément.
00:24:55On commence avec vous, Jacques Myard, on parlait
00:24:57il y a quelques instants de la guerre en Ukraine,
00:24:59vous voulez passer un coup de gueule sur la diplomatie
00:25:01française, c'est cela ?
00:25:03Oui, parce que, qu'est-ce
00:25:05qui se passe ? On constate
00:25:07que l'Allemagne est en train de lever le pied
00:25:09et a décidé de
00:25:11diminuer par deux son aide à l'Ukraine.
00:25:13Nous savons
00:25:15que, bon, les Ukrainiens
00:25:17essaient de prendre des gages
00:25:19et font l'opération
00:25:21de course, les Russes disent
00:25:23que ce n'est pas l'heure de négocier,
00:25:25mais enfin, il faut être sérieux, on voit bien que
00:25:27il y a anguille sous roche.
00:25:29Et ce que j'attends de la
00:25:31diplomatie française, c'est
00:25:33qu'elle se prononce très clairement pour
00:25:35une négociation. Il ne s'agit pas
00:25:37d'embrasser Poutine sur la bouche,
00:25:39mais il s'agit aussi de regarder la réalité
00:25:41en face et de mettre fin
00:25:43à une guerre
00:25:45par proxy qui,
00:25:47bien évidemment,
00:25:49chaque jour, tue des gens,
00:25:51des jeunes gens, de part et d'autre.
00:25:53Et il y a un moment,
00:25:55il faut savoir cesser un conflit,
00:25:57il faut savoir
00:25:59négocier. Et j'attends de mon
00:26:01pays que la
00:26:03diplomatie française lance
00:26:05l'idée incontournable
00:26:07de la négociation,
00:26:09d'une conclusion de paix.
00:26:11Les guerres par proxy, c'est facile,
00:26:13mais c'est quelque chose
00:26:15qui est vraiment
00:26:17scandaleux quelque part, car c'est bien
00:26:19gentil de faire la guerre par les autres,
00:26:21mais quand on n'en paye pas le coup
00:26:23en hommes et en jeunes hommes,
00:26:25de part et d'autre, il y a quand même
00:26:27un problème réel. Ce n'est pas un problème
00:26:29éthique, c'est un problème géographique.
00:26:31Pour négocier, il faut que les
00:26:33belligérants soient d'accord, l'Ukraine et la Russie
00:26:35ne le sont pas aujourd'hui.
00:26:37Ils ne le sont peut-être pas
00:26:39aujourd'hui, mais quand,
00:26:41de part et d'autre, il y aura de plus en plus
00:26:43de voix, et dont la France,
00:26:45membre du Conseil de Sécurité,
00:26:47et l'Allemagne qui vient de décider
00:26:49de couper de moitié son aide à l'Ukraine,
00:26:51je pense que les choses vont
00:26:53avancer. On sait très bien
00:26:55qu'il y a eu dans le passé
00:26:57des initiatives de compromis
00:26:59et des initiatives de négociation,
00:27:01et que ce sont les Anglais, avec
00:27:03l'inéfable Boris Johnson, qui s'y sont
00:27:05opposés. Les Anglais
00:27:07sont très forts pour faire la guerre
00:27:09par autrui. Eh bien, il y a un moment,
00:27:11il faut dire, ça suffit,
00:27:13il faut vous mettre autour d'une table.
00:27:15Ça prendra du temps, mais je pense que la
00:27:17France doit être ferme
00:27:19à ce propos, et j'attends de la diplomatie
00:27:21française... — Et proposer, ça veut dire
00:27:23proposer, si je vous suis bien, un plan de paix.
00:27:25Mais ce plan de paix, sur quelle base, alors ?
00:27:27Est-ce qu'on
00:27:29l'accepte ?
00:27:31— Ne sautez pas aux conclusions.
00:27:33Il faut lancer l'initiative,
00:27:35et petit à petit,
00:27:37il y aura sans doute des solutions qui apparaîtront
00:27:39de part et d'autre.
00:27:41Il y aura certainement un compromis,
00:27:43et il y a toujours un compromis lorsqu'on veut
00:27:45effectivement mettre fin à une guerre
00:27:47qui a coûté aujourd'hui
00:27:49et qui continue de coûter
00:27:51beaucoup d'hommes, et notamment de part
00:27:53et d'autre. Je le répète, il ne s'agit
00:27:55pas d'embrasser Poutine sur la bouche,
00:27:57il s'agit de prendre la réalité
00:27:59en compte, sinon, de toute
00:28:01façon, on aura un conflit qui risque de
00:28:03durer des mois et des mois,
00:28:05et qui aboutira à la
00:28:07fin à un compromis, on le sait
00:28:09très bien. — Lugra est
00:28:11avec nous également, politologue.
00:28:13Lugra, vous avez entendu à l'instant
00:28:15Jacques Millard. La France,
00:28:17la diplomatie française, est-elle aux
00:28:19abonnés absentes dans ce conflit ?
00:28:21En tout cas, dans la possibilité
00:28:23de mettre en place un plan
00:28:25de paix, un éventuel plan de paix.
00:28:27— Bonjour à tous.
00:28:29Bonjour Jacques. Moi, je
00:28:31ne peux pas être contre l'idée
00:28:33du dialogue, bien sûr. Mais encore
00:28:35faut-il, pour pouvoir dialoguer, être
00:28:37d'eux. Et il y a un vieux principe
00:28:39qui est, je sais,
00:28:41sensible à Jacques, c'est la
00:28:43liberté des peuples à disposer d'eux-mêmes.
00:28:45Et donc, c'est les peuples,
00:28:47en fait, en langage commun,
00:28:49ça veut dire chacun chez soi. Et donc,
00:28:51je crois que le premier signe à envoyer
00:28:53de la part de Poutine, c'est de
00:28:55montrer qu'effectivement, il y a
00:28:57des stratégies
00:28:59parfois qui sont erronées. Là,
00:29:01il y a une stratégie d'occupation du sol
00:29:03ukrainien, on en pense qu'on veut ou pas,
00:29:05mais ça a échoué. Et donc,
00:29:07il faut aller au dialogue, c'est
00:29:09vrai, mais sur une base, sur la base
00:29:11de la liberté des peuples
00:29:13à pouvoir occuper
00:29:15leur territoire, ce qui est bien normal. Voilà ce que
00:29:17je peux dire sur ce point. Bien, oui au dialogue,
00:29:19mais pas à la soumission.
00:29:21Jacques Miller, c'est à la Russie, finalement, de
00:29:23faire un premier pas, en vue d'une potentielle...
00:29:25Je vais vous dire, cette guerre,
00:29:27il faut regarder les choses en face,
00:29:29c'est une proto-histoire,
00:29:31c'est une guerre américano-
00:29:33russe, c'est aussi simple
00:29:35que ça. Et de part et d'autre,
00:29:37on a pris des gages pour faire
00:29:39cette guerre. C'est la Russie qui a attaqué
00:29:41l'Ukraine. Non, non, non, non. C'est un
00:29:43choix libre. Non, non,
00:29:45non, non, non. Reportez-vous
00:29:47à Foreign Affairs, en 1998,
00:29:49où Georges Kennan,
00:29:51ambassadeur américain à
00:29:53Moscou du temps de Staline, et qui
00:29:55a inventé la théorie du
00:29:57containment, et qui était vraiment
00:29:59anti-soviétique, a écrit
00:30:01en 1998, dans Foreign Affairs,
00:30:03que si les américains poursuivent
00:30:05cette volonté de
00:30:07pousser les soviétiques
00:30:09dans leur retrait,
00:30:11et bien ça se terminerait
00:30:13mal. Donc il ne faut pas croire
00:30:15la propagande occidentale, ni
00:30:17d'un côté, ni de l'autre. Nous
00:30:19devons avoir une politique
00:30:21d'indépendance. Et cette politique
00:30:23d'indépendance nous oblige
00:30:25aujourd'hui à mettre sur la table
00:30:27des initiatives, à pousser des initiatives
00:30:29pour arriver à un compromis.
00:30:31– Une politique d'indépendance, une politique
00:30:33pro-russe, Jacques Miller. – Il ne s'agit pas
00:30:35d'être pro-russe. Est-ce que j'ai une tête
00:30:37de pro-russe ? Je suis gaulliste
00:30:39depuis Vercingétorix.
00:30:41Je me suis toujours battu pour l'indépendance
00:30:43de la France. Mais il est clair
00:30:45aujourd'hui que ce n'est pas
00:30:47bleu-blanc. Il faut le reconnaître.
00:30:49C'est une affaire qui a commencé en
00:30:511919, lorsque les Allemands
00:30:53ont poussé les Polonais
00:30:55à se révolter
00:30:57contre les Ukrainiens.
00:30:59Et donc il y a une proto-histoire
00:31:01à cette affaire. Donc il faut
00:31:03la prendre en compte. Ce n'est pas
00:31:05une affaire simple. Ce n'est pas une affaire
00:31:07qui a débuté hier matin
00:31:09avec l'attaque des Russes
00:31:11sur le Donbass, parce que de l'autre
00:31:13côté, les Ukrainiens
00:31:15avaient refusé d'appliquer les
00:31:17accords de Minsk, dont on vous a dit
00:31:19comme par hasard après
00:31:21que c'était les Minsks qui avaient
00:31:23pour un seul objectif de permettre
00:31:25aux Ukrainiens d'être armés pour attaquer
00:31:27les Russes. Il y a un moment, les
00:31:29faux-culs, ils sont de part et d'autre.
00:31:31— Lugra, ça vous a fait
00:31:33réagir, j'entendais.
00:31:35— Non mais oui, parce que sur Minsk,
00:31:37Jacques Myard a parfaitement raison. Ça a été
00:31:39de stratégie d'éloignement
00:31:41du danger. Il a parfaitement raison.
00:31:43Sur le reste, je ne peux pas m'empêcher de me dire, en reprenant
00:31:45les propos de Jacques Myard,
00:31:47que les Russes sont
00:31:49de piètre stratégie. Ils donnent
00:31:51des arguments aux Américains
00:31:53en rentrant sur le territoire ukrainien. Alors on peut dire
00:31:55que c'est une vieille histoire, que les Américains
00:31:57exploitent au maximum la situation
00:31:59aujourd'hui, ce qui est juste, mais enfin
00:32:01que n'ont-ils donné
00:32:03des possibilités aux Américains
00:32:05d'agir ainsi, en envahissant l'Ukraine ?
00:32:07C'est quand même, au niveau stratégique,
00:32:09c'est une évidence. Et puis, dernier point,
00:32:11on prend du recul, un sixième
00:32:13des terres émergées, la Russie,
00:32:15150 millions d'habitants.
00:32:17Qu'ont-ils fait
00:32:19d'aller prendre quelques
00:32:21milliers de kilomètres carrés
00:32:23sur l'Ukraine, alors qu'ils ont déjà
00:32:25tellement à faire pour développer la Russie,
00:32:27pour mettre de l'harmonie en Russie ?
00:32:29Un sixième des terres émergées,
00:32:31150 millions d'habitants, ils n'ont rien d'autre
00:32:33à faire que d'envahir
00:32:35l'Ukraine. Enfin, il y a un moment, il faut être
00:32:37raisonnable, il faut être dans la raison.
00:32:39Et si les Américains exploitent
00:32:41les situations, mais
00:32:43encore faut-il que les Russes ne leur donnent pas
00:32:45des arguments.
00:32:46Jacques Myard, pour conclure rapidement sur ce débat,
00:32:48parce que dans un instant, il y a Kévin Bristain-Condé qui nous a rejoint.
00:32:50Il s'agit de sortir
00:32:52des positions idéologiques.
00:32:54Quand j'ai entendu
00:32:56Merkel et que
00:32:58Hollande, il a confirmé que les
00:33:00accords de Minsk, alors qu'on pensait
00:33:02que c'était la solution, que le gouvernement
00:33:04français nous disait à
00:33:06satiété en commission des
00:33:08affaires étrangères, et qu'on apprend
00:33:10que c'était du bluff,
00:33:12eh bien je me dis, mais où va-t-on ?
00:33:14Qu'est-ce que c'est que cette politique
00:33:16où on essaye d'aller à tout prix
00:33:18à l'affrontement, alors qu'il faut
00:33:20trouver une solution ? Qu'on le veuille ou non,
00:33:22la Russie fait partie de l'équilibre
00:33:24européen, et l'Ukraine aussi.
00:33:26Donc il faut trouver une solution, et
00:33:28le plus tôt sera le mieux.
00:33:30Jacques Myard, Lugra, on accueille
00:33:32à l'instant notre troisième débatteur
00:33:34qui vient de nous rejoindre, Bristain-Condé, bonjour.
00:33:36Bonjour à vous. Et merci d'être
00:33:38avec nous, chef d'entreprise, coordinateur du collectif
00:33:40Les Voix des Quartiers Impopulaires.
00:33:42On va justement parler un petit peu
00:33:44de votre coup de gueule dans un instant. Vous restez avec nous
00:33:46à Bristain-Condé, ça concerne le maire
00:33:48de Gennevilliers, qui est qualifié à l'Indolon
00:33:50de petit facho, ça vous fait réagir.
00:33:52Vous aussi, sur le Facebook
00:33:54de Sud Radio, n'hésitez pas, on lit vos commentaires dans un instant.
00:33:56On reste ensemble. Les débats de l'été, à tout de suite.
00:33:58Sud Radio, 13h,
00:34:00Benjamin Gleize.
00:34:02Les débats de l'été qui ont débuté
00:34:04depuis un quart d'heure,
00:34:06c'était franc, direct,
00:34:08et il y a quelques instants à propos de la guerre
00:34:10en Ukraine entre Jacques Myard et
00:34:12Lugra, Jacques Myard, maire de Maison-Lafitte,
00:34:14Lugra, politologue, et puis
00:34:16également présent avec nous, il nous a rejoint,
00:34:18Bristain-Condé, chef d'entreprise, coordinateur du collectif
00:34:20Les Voix des Quartiers Impopulaires.
00:34:22Vous gardez la main, tenez, sur
00:34:24un coup de gueule, là aussi, un coup de gueule concernant
00:34:26le maire de Gennevilliers, c'est cela ?
00:34:28Oui, tout à fait, Benjamin. Mon coup de gueule
00:34:30porte sur le tweet qui a
00:34:32été fait hier, je crois,
00:34:34du maire de Gennevilliers, le maire actuel
00:34:36Patrice Leclerc, qui s'est
00:34:38fendu d'un tweet emprunt de
00:34:40mépris, où il met précisément
00:34:42de long un petit facho
00:34:44qui faisait bien du cinéma.
00:34:46Et en fait, moi, le coup
00:34:48de gueule que je porte, c'est
00:34:50sur le fait qu'il
00:34:52aurait, lui, mieux fait de garder le
00:34:54silence et de ne rien dire, de s'abstenir,
00:34:56pour plusieurs raisons. Tout d'abord,
00:34:58parce qu'il y a une période de deuil,
00:35:00il y a le respect pour la douleur
00:35:02de la famille, c'est une épreuve.
00:35:04Donc ça, c'est un premier point.
00:35:06Le deuxième point, c'est que c'est
00:35:08Alain Delon, on peut aimer ou pas
00:35:10la personne qu'il était en dehors de son
00:35:12art, mais c'est quand même quelqu'un qui est
00:35:14dans le patrimoine historique français
00:35:16et qui méritait d'avoir
00:35:18un peu plus de respect que
00:35:20lui a témoigné Patrice Leclerc.
00:35:22Donc en fait, il aurait dû
00:35:24quelque part faire comme la plupart,
00:35:26la quasi-totalité des responsables
00:35:28politiques, tout comme d'ailleurs Fabien
00:35:30Roussel du Parti Communiste, qui a loué
00:35:32la carrière de l'acteur, mais qui s'est abstenu,
00:35:34qui a fait preuve de retenue, quand
00:35:36il s'est agi de qualifier
00:35:38le positionnement politique
00:35:40d'Alain Delon.
00:35:42En plus de ça, ce que je regrette,
00:35:44c'est qu'il donne une mauvaise image
00:35:46de la ville de Gennevilliers,
00:35:48où on a une population
00:35:50qui est vraiment dans l'ouverture,
00:35:52qui fait preuve à la fois de diversité
00:35:54et d'unité, et en fait,
00:35:56c'est un mauvais signal qui est envoyé,
00:35:58et je pense qu'effectivement, il le dit
00:36:00à la fin de son message, il aurait
00:36:02mieux valu avoir un peu de silence et de retenue,
00:36:04il aurait dû se l'appliquer à lui-même. Donc voilà le coup de gueule
00:36:06que je voulais formuler aujourd'hui.
00:36:08Je lis son tweet,
00:36:10Delon, un petit facho qui faisait bien du cinéma,
00:36:12un peu de recul ou de silence, mais pas
00:36:14dommage, déplacé, ce sont ses mots.
00:36:16Jacques Millard, c'est un tweet,
00:36:18un message qui vous choque ?
00:36:20C'est totalement
00:36:22inopportun, et ça ne grandit pas
00:36:24à l'auteur de ce gazouillis
00:36:26pour parler le français.
00:36:28Parce qu'effectivement, il y a un moment,
00:36:30la mort, on le veut ou non,
00:36:32c'est l'énigme pour tout le monde.
00:36:34Et donc, en l'occusant
00:36:36que Delon ait eu,
00:36:38je dirais,
00:36:40on le sait,
00:36:42des affinités politiques qui plaisent pas
00:36:44à certains, je peux parfaitement le comprendre.
00:36:46Mais il y a un moment...
00:36:48Effectivement, son amitié avec
00:36:50Jean-Marie Le Pen.
00:36:52C'est inopportun, et ça ne grandit pas à l'auteur
00:36:54de ce gazouillis.
00:36:56Lugras, réaction aussi
00:36:58à cela ? Il vous choque ou pas,
00:37:00ce tweet ?
00:37:02Oui, je suis d'accord, il est choquant.
00:37:04D'abord, ce qu'on retient d'Alain Delon,
00:37:06c'est qu'il était un grand acteur.
00:37:08C'est ça qu'il faut retenir, c'est un grand acteur.
00:37:10Après, c'est vrai qu'à titre personnel, je suis toujours
00:37:12réservé, quand les gens sortent
00:37:14de leur spécialité pour aller
00:37:16ailleurs et faire part de
00:37:18leur choix politique, je ne vois pas
00:37:20quelle légitimité il y a.
00:37:22Mais pour rester sur quelque chose de plus positif,
00:37:24il l'a traité d'apprenti facho.
00:37:26Le apprenti facho,
00:37:28à l'heure où tout le monde traite tout le monde de facho,
00:37:30c'est qu'il n'est même pas facho.
00:37:32C'est vraiment dérisoire.
00:37:34Je suis tout à fait d'accord avec ce qui a été exprimé, c'est dérisoire.
00:37:36Delon est d'abord un grand
00:37:38acteur dont il faut saluer la mémoire.
00:37:40On a pas mal
00:37:42de commentaires en ce sens
00:37:44aussi sur le Facebook de Sud Radio.
00:37:46Terminons
00:37:48avec votre coup de gueule, justement.
00:37:50On parlait du maire de Gennevilliers,
00:37:52on parle de politique avec vous.
00:37:54Oui, on parle de politique parce que
00:37:56je me suis dit que les Français
00:37:58en ce mois d'août 2024
00:38:00devaient être sidérés
00:38:02par le décalage
00:38:04qu'il y a entre le jeu politique
00:38:06et leurs préoccupations quotidiennes.
00:38:08Je prends
00:38:10Jean-Luc Mélenchon, à 73 ans
00:38:12c'est tout à fait légitime, il n'a qu'une seule obsession,
00:38:14c'est d'aller à la présidentielle.
00:38:16Mais que n'ont-ils lancé Mme Castex
00:38:18dont chacun sait qu'elle ne sera pas nommée
00:38:20par Macron, puis maintenant il nous sort
00:38:22l'artiste 68 dont chacun sait
00:38:24qu'il est inapplicable.
00:38:26Je ne parle pas non plus
00:38:28de M. Wauquiez qui est dedans
00:38:30tout en n'étant pas dedans, tout en voulant
00:38:32faire partie, tout en se préparant pour la présidentielle
00:38:34également. Je ne parle pas
00:38:36du Salmi Gondi, comme aurait dit Raymond Barre,
00:38:38du centre dont plus personne
00:38:40ne sait qui est avec qui, etc.
00:38:42Je ne parle pas de Macron qui,
00:38:44dans une dissolution d'humeur,
00:38:46dissout alors qu'il avait dit qu'il ne le ferait pas
00:38:48à la suite des européennes. Il dissout
00:38:50et il n'en tire pas les enseignements lui-même
00:38:52de manière gaulliste en partant lui-même
00:38:54parce que la réalité c'est que le pays est bloqué
00:38:56et que la seule solution, ce sera une nouvelle présidentielle
00:38:58pour en sortir. Tout ça, je me dis
00:39:00que quand les Français sont
00:39:02en proie à des difficultés financières,
00:39:04la rentrée, les problèmes
00:39:06d'insécurité qui demeurent pour beaucoup,
00:39:08en tout cas le sentiment d'insécurité,
00:39:10je me dis que finalement, pour
00:39:12honorer justement la mémoire d'Alain Delon,
00:39:14il faut vraiment qu'en politique tout change
00:39:16pour que rien ne change.
00:39:18Mais il y a une seule chose qui ne change pas, c'est que
00:39:20les marchés financiers actuellement continuent de tourner
00:39:22sur la base des réformes qui ont été faites par
00:39:24M. Macron et qui sont bien contentes que rien ne change.
00:39:26— Brice Enconda,
00:39:28une forme d'indécence peut-être
00:39:30de la part de la classe politique aujourd'hui ?
00:39:32— Ouais, en fait, on a l'impression
00:39:34que le microcosme
00:39:36politique est enfermé dans
00:39:38des schémas anciens. Et dans l'ancien, il y a
00:39:40des bonnes choses, il y a des choses
00:39:42qu'il faut conserver. C'est-à-dire qu'avant, en fait,
00:39:44les gens avaient des repères d'idéologies claires
00:39:46et c'est vrai que depuis l'échec
00:39:48du bipartisme et l'arrivée de Macron
00:39:50qui s'est présenté en sauveur, on voit qu'il n'a rien
00:39:52sauvé du tout. Parce que ce qu'il a amené,
00:39:54il s'est positionné au centre sans être
00:39:56centriste. Il a pris un peu à gauche
00:39:58au début et beaucoup à droite après.
00:40:00Et en fait, on voit que les gens sont perdus
00:40:02idéologiquement. Et on se rend
00:40:04compte que la constitution des trois blocs, finalement,
00:40:06ne permet pas de dégager une majorité claire.
00:40:08Donc là, on se retrouve dans une sorte de
00:40:10triangle des Bermudes, où quel que soit
00:40:12le bloc qui prend le leadership,
00:40:14finalement, on n'a pas de majorité absolue.
00:40:16Donc en fait, on est vraiment dans une situation
00:40:18où je suis d'accord, comme ça a été dit,
00:40:20il n'y a a priori que la présidentielle qui permettrait
00:40:22de régler les choses de manière très nette.
00:40:24Parce que là, le fait
00:40:26qu'ils consultent, bon, on verra ce que ça va donner
00:40:28vendredi. – Vendredi, on aura l'occasion d'y revenir aussi
00:40:30tout à l'heure, après les infos. – On va en parler, donc je ne vais pas
00:40:32préempter le sujet, mais c'est vrai qu'aujourd'hui,
00:40:34on est dans une forme d'impasse
00:40:36au niveau de la Ve République, parce qu'on
00:40:38s'est éloigné de l'esprit de la Ve République
00:40:40pour tout un tas de raisons, mais
00:40:42c'est vrai qu'aujourd'hui, les préoccupations
00:40:44des Français, on est dans un jeu politique
00:40:46et les besoins des Français ne sont pas pris
00:40:48en compte, et quand tout ça
00:40:50va revenir en force,
00:40:52on va se rendre compte que finalement
00:40:54on n'a pas pris la mesure du mécontentement dans le pays.
00:40:56– Et pourtant, il était
00:40:58important, d'où cette large
00:41:00mobilisation qu'on a eue dans les urnes.
00:41:02Jacques Myard, est-ce que la classe
00:41:04politique aujourd'hui est en train d'oublier un petit peu les
00:41:06préoccupations des Français ? Elles sont nombreuses
00:41:08à la preuve de cette rentrée. – Il était
00:41:10évident aujourd'hui qu'on a une
00:41:12classe politique, du moins une situation
00:41:14qui a été créée
00:41:16par Macron-Jupiter
00:41:18et qui est de sa faute,
00:41:20point barre. Et il est tout
00:41:22à fait clair qu'on va vers une crise de régime
00:41:24et que le seul moyen d'en sortir,
00:41:26ça va être non pas la destitution,
00:41:28parce que personne ne va la voter,
00:41:30du moins ça va attendre et ça ne viendra
00:41:32pas tout de suite, mais que la solution
00:41:34passe par le fait que
00:41:36M. Macron doit tirer sa révérence
00:41:38et qu'on ait des élections, qu'on ait
00:41:40une élection présidentielle
00:41:42qui est la clé de route.
00:41:44Et c'est aussi évident.
00:41:46– Mais pour les Français, est-ce qu'il n'y a pas une forme de ras-le-bol ?
00:41:48On parle de calcul politique,
00:41:50on parle de la présidentielle, la prochaine présidentielle,
00:41:52c'est quand même assez loin. Est-ce qu'il n'y a
00:41:54pas un risque, à un moment, juste de ras-le-bol
00:41:56des Français qui disent, ben voilà, il y en a marre,
00:41:58on ne s'occupe plus de nous. – Le ras-le-bol
00:42:00provient, et il faut regarder
00:42:02les choses, c'est qu'il y a un rejet
00:42:04effectivement du politique, alors que
00:42:06la politique est nécessaire à partir
00:42:08du moment où les problèmes sont
00:42:10bien posés, à partir du
00:42:12moment où on retrouve,
00:42:14je dirais, un dialogue et
00:42:16un combat droite-gauche
00:42:18et pas du salmigondi pour les chats
00:42:20que Macron nous a imposés.
00:42:22Donc la
00:42:24Macronie s'est terminée,
00:42:26la Macronie
00:42:28doit être envoyée à ses chères études
00:42:30et dans les poubelles de l'histoire
00:42:32dont elle n'aurait jamais dû sortir
00:42:34et que c'est clair aujourd'hui
00:42:36que la situation va
00:42:38empirer parce que le budget,
00:42:40à mon avis, ça va être la clavature
00:42:42du cercle, qu'il y a un moment
00:42:44il va falloir en sortir, et le seul
00:42:46moyen pour en sortir, c'est
00:42:48effectivement de remettre les pendules
00:42:50à l'heure avec une élection présidentielle
00:42:52et puis il est
00:42:54évident qu'il faut bien prendre
00:42:56contracte, j'ai dit tout à l'heure que
00:42:58la diplomatie française était
00:43:00aux abonnés absents, on a à la fois
00:43:02un problème intérieur et à la fois
00:43:04une situation internationale
00:43:06qui commande, qui exige
00:43:08que la France ait une politique
00:43:10claire, nette et précise,
00:43:12ce qui n'est pas le cas aujourd'hui.
00:43:14En tout cas, votre point de vue est net, clair et précis.
00:43:16Jacques Myard, juste, Luc
00:43:18Gras, par rapport à tout ce que vous avez entendu
00:43:20et à votre coup de gueule à l'instant,
00:43:22finalement, ce n'est pas simplement la nomination
00:43:24d'un nouveau Premier ministre, la mise en place
00:43:26d'un nouveau gouvernement qui va permettre
00:43:28de raccrocher, finalement,
00:43:30la politique aux Français et aux
00:43:32préoccupations des Français, parce que là, on va pouvoir concrètement avancer.
00:43:34Je reprends
00:43:36tout ce qui a été dit, ce qui était parfaitement juste.
00:43:38Je ne crois pas que la nomination
00:43:40d'un Premier ministre va permettre
00:43:42longtemps de régler
00:43:44le problème, parce qu'on a un problème, effectivement,
00:43:46qui est celui
00:43:48de la clé de voûte des institutions.
00:43:50C'est le Président de la République. Dans le fait majoritaire,
00:43:52sous la Seigneur République, c'est lui qui
00:43:54oriente le pays et la nation.
00:43:56À partir du moment où il est
00:43:58disqualifié par une série
00:44:00d'élections où il n'a pas gagné,
00:44:02c'est compliqué. Alors, quelle que soit la qualité
00:44:04du Premier ministre ou de la
00:44:06Première ministre qui serait nommée, elle n'aura
00:44:08pas, ou il n'aura pas, de majorité.
00:44:10Donc, ça peut tenir le temps
00:44:12d'une saison pour voter
00:44:14le projet de loi de finances pour passer l'année,
00:44:16mais ce sera très compliqué. La réalité,
00:44:18c'est que Macron nous disait toujours qu'il fallait
00:44:20agir en urgence, et que maintenant, depuis
00:44:22deux mois, il ne se presse pas pour nommer
00:44:24le Premier ministre. Donc, je ne comprends pas
00:44:26l'incohérence.
00:44:28– Alors, une réaction à Brice Nkondaje, d'autant que
00:44:30Emmanuel Macron dit qu'il va nommer un nouveau Premier ministre
00:44:32d'ici à la fin de la semaine, rien n'est
00:44:34nécrétablement sûr là-dessus.
00:44:36– Ce qui est sûr, c'est que ça va être
00:44:38très difficile pour les raisons qui ont été évoquées.
00:44:40Après, ce que j'ai envie de dire, c'est que
00:44:42effectivement, comme le dit Jacques Millard,
00:44:44il faudrait revenir à quelque chose
00:44:46qui donne des repères, c'est-à-dire le
00:44:48schéma droite-gauche de l'époque donnait des repères.
00:44:50Donc, je pense que dans une certaine
00:44:52mesure, il faut revenir à ça, mais dans
00:44:54une autre mesure, au-delà de la
00:44:56question des personnes et de l'architecture
00:44:58institutionnelle qui nous met aujourd'hui
00:45:00dans le bourbier, parce qu'aujourd'hui, on suit la voie institutionnelle
00:45:02mais ça nous emmène dans l'impasse.
00:45:04Donc, il y a quand même le sujet de rénover
00:45:06idéologiquement. Je n'ai pas l'impression
00:45:08que les partis politiques fassent ce travail
00:45:10de rénovation idéologique.
00:45:12– De revenir véritablement aux idées.
00:45:14– De faire ce travail des idées, parce qu'à un
00:45:16moment donné, un parti politique, il est là pour guider
00:45:18la population et j'ai l'impression que
00:45:20la réflexion politique a quitté
00:45:22les partis. Pendant un temps, on les a
00:45:24un peu outsourcés dans les think-tanks
00:45:26qui sont devenus des do-tanks, etc.
00:45:28Mais aujourd'hui, j'ai l'impression que c'est vraiment
00:45:30le sujet de qui va prendre quelle place.
00:45:32On l'a vu avec le Nouveau Front Populaire,
00:45:34c'est un cartel électoral. – Et on oublie les Français,
00:45:36on oublie les idées, les mesures qu'on met en place.
00:45:38– Alors, ils ont mis en place
00:45:40un corpus d'idées, je ne dis pas le contraire,
00:45:42mais c'est avant tout un cartel électoral et on se rend compte
00:45:44qu'entre le Parti Socialiste et
00:45:46la France Insoumise, il y a un monde. Ils n'ont pas du tout
00:45:48le même positionnement en termes de valeurs
00:45:50et en termes d'idées.
00:45:52Donc, ce que je voulais dire par là,
00:45:54c'est qu'il y a un vrai sujet de rénovation des idées
00:45:56et qu'il faut insuffler
00:45:58une nouvelle dynamique à la société française
00:46:00et ce travail n'est pas fait.
00:46:02– Et merci beaucoup, Brice Nkonda, pour la transition.
00:46:04Vous me l'offrez, puisqu'on est en quelques instants
00:46:06après les infos. Bon, on va parler justement
00:46:08du Nouveau Front Populaire, de la gauche.
00:46:10Est-ce que le Nouveau Front Populaire est en train de vivre
00:46:12tout simplement ses dernières heures ?
00:46:14Est-ce qu'on assiste aux dernières heures, aux derniers moments
00:46:16du Nouveau Front Populaire ? On va y répondre
00:46:18avec vous, Brice Nkonda,
00:46:20Lick Gras et Jacques Mya.
00:46:22On vous retrouve les débats de l'été à suivre
00:46:24juste après les infos. Et puis avec vous,
00:46:260826-300-300 et nos réseaux sociaux Sud Radio.
00:46:28– Sud Radio,
00:46:3013h, Benjamin Gleize.
00:46:32– Ben oui, il est 11h passé de 3 minutes,
00:46:34j'espère que vous êtes en forme, ben oui,
00:46:36pour débattre, débattre avec nous.
00:46:38Vous êtes déjà quelques-uns à le faire via nos réseaux sociaux,
00:46:40sur le Facebook de Sud Radio,
00:46:42ça échange pas mal. Et puis,
00:46:44vous nous appelez 0826-300-300
00:46:46si vous voulez réagir
00:46:48à l'actualité, quelle qu'elle soit. Sud Radio,
00:46:50parlons vrai avec nos débatteurs
00:46:52pour ces débats de l'été. Ce matin,
00:46:54Jacques Myard, maire de Maison Lafitte, Brice Nkonda,
00:46:56chef d'entreprise, coordinateur du collectif
00:46:58Les Voix des Quartiers Impopulaires
00:47:00et puis Luc Gras, politologue.
00:47:02On en vient à cette question
00:47:04dans le prolongement de notre débat
00:47:06précédent. Le nouveau Front Populaire
00:47:08est-il en train de vivre ses dernières heures ?
00:47:10Le chef de l'État doit s'entretenir avec les différents
00:47:12chefs de parti et de groupe. Vendredi,
00:47:14dans l'optique de nommer,
00:47:16on ne sait pas quand, l'Élysée nous dit
00:47:18rapidement dans la foulée, un nouveau
00:47:20Premier ministre. En attendant, la gauche se divise.
00:47:22Des divisions qui éclatent au grand jour.
00:47:24Notre journaliste, Jules Bosquérini, nous a rejoints. Bonjour Jules.
00:47:26Bonjour Benjamin, bonjour à tous.
00:47:28Fait important, hier, la candidate du nouveau Front Populaire,
00:47:30Lucie Castex, semble avoir pris ses distances
00:47:32avec les Insoumis, notamment
00:47:34avec leur menace, Brandy,
00:47:36de destitution à l'égard d'Emmanuel Macron.
00:47:38Mon sujet, ce n'est pas la destitution
00:47:40mais la cohabitation. C'est ce
00:47:42qu'a déclaré Lucie Castex hier sur BFM
00:47:44pour balayer la proposition de la France Insoumise.
00:47:46L'option institutionnelle la plus simple
00:47:48pour répondre
00:47:50à une nomination d'un gouvernement
00:47:52qui ne correspondrait pas aux résultats des élections,
00:47:54c'est de censurer ce gouvernement.
00:47:56Je pense que c'est l'option
00:47:58la plus crédible et qu'il faut privilégier
00:48:00plutôt qu'une destitution.
00:48:02Car ce que veut Lucie Castex avant tout,
00:48:04c'est répondre à l'urgence sociale et démocratique
00:48:06que connaît la France. C'est d'ailleurs
00:48:08pour cette raison que celle qui est proposée par le
00:48:10NFP comme Premier ministre ne penche pas
00:48:12en faveur de la destitution d'Emmanuel Macron.
00:48:14Ça fait bientôt deux mois
00:48:16que le résultat des élections législatives
00:48:18est connu. On n'a pas de gouvernement.
00:48:20Il y a un gouvernement démissionnaire.
00:48:22Ce qui est absolument urgent maintenant, c'est de mettre en oeuvre
00:48:24la politique que les Français
00:48:26attendent, c'est-à-dire une politique qui renforce
00:48:28les services publics, qui apporte des réponses
00:48:30à leurs questions.
00:48:32Pour apporter des réponses aux Français, Lucie Castex va justement
00:48:34peut-être pouvoir y voir un peu plus clair.
00:48:36Emmanuel Macron va recevoir vendredi à l'Elysée
00:48:38les présidents des groupes parlementaires
00:48:40et les chefs des partis représentés au Parlement
00:48:42lors d'une série d'échanges. Et bien qu'elle ne soit pas
00:48:44une élue de la République, Lucie Castex
00:48:46est également conviée à ce rendez-vous.
00:48:48Merci, Jules. Vendredi, c'est dans trois jours.
00:48:50C'est court, mais c'est long.
00:48:52Est-ce qu'on est en train de vivre finalement les dernières
00:48:54heures du nouveau Front populaire ? On disait qu'il était morné.
00:48:56Pas de divorce encore officiel.
00:48:58Mais on sent clairement que les divisions sont
00:49:00de plus en plus importantes. Lugra,
00:49:02on est véritablement en train
00:49:04de s'orienter vers un divorce
00:49:06officiel consommé
00:49:08au nouveau Front populaire.
00:49:10Vous savez, la clé de lecture,
00:49:12c'est Jean-Luc Mélenchon.
00:49:14Jean-Luc Mélenchon, il a 73 ans.
00:49:16Il aspire à la plus haute
00:49:18charge de l'État, la présidence de la République.
00:49:20Plus ce sera tôt, mieux ce sera.
00:49:22Avec cette grille lecture,
00:49:24vous comprenez, il a lancé,
00:49:26il a accepté
00:49:28Lucie Castex, proposée par le Parti
00:49:30socialiste, pour alimenter les militants
00:49:32pendant l'été. C'est bien l'heure.
00:49:34Chacun sait que Macron ne nommera jamais
00:49:36Lucie Castex, qui va s'attaquer notamment
00:49:38à certaines mesures.
00:49:40Il ne faut jamais dire jamais avec Emmanuel Macron.
00:49:42Il ne faut jamais dire jamais.
00:49:44Vous avez raison.
00:49:46Vous avez raison.
00:49:48J'ai peur
00:49:50pour elle que Lucie Castex soit là
00:49:52pour alimenter le débat politique,
00:49:54donner à manger un petit peu
00:49:56aux médias politiques,
00:49:58etc., mais qu'elle
00:50:00ne sera pas nommée, donc probablement pas.
00:50:02L'article 68, c'est la même chose.
00:50:04La destitution, chacun sait
00:50:06que c'est impossible
00:50:08que ça aboutisse. Ça fait presque mal au cœur
00:50:10de voir tous les militants et les élus LFI
00:50:12y croire en se
00:50:14relayant sur X,
00:50:16sur les réseaux sociaux, pour demander
00:50:18que l'article 68 soit mené
00:50:20au bout. Il ne le passera pas. Comment peut-on
00:50:22imaginer deux tiers des gens
00:50:24du Sénat, des élus du Sénat,
00:50:26aller voter la destitution
00:50:28du Président de la République ?
00:50:30La grille de lecture, elle est là. La seule
00:50:32solution pour répondre à votre question,
00:50:34est-ce que ce sont les derniers jours du
00:50:36Nouveau Front Populaire ? Elle est
00:50:38dans le fait que tous les membres
00:50:40du Nouveau Front Populaire agissent de
00:50:42manière concertée, et c'est bien mal parti
00:50:44avec l'initiative isolée de LFI
00:50:46sur l'article 68, dans une
00:50:48collégialité. Oui, il y avait un chemin
00:50:50à l'issue des élections, il y avait
00:50:52un chemin pour la gauche. Si elle avait été
00:50:54unie, si tout de suite, au lieu de dire
00:50:56comme Lucie Castex, qu'elle
00:50:58ferait le programme, tout programme, rien que le programme
00:51:00du NFP, eh bien, en tendant la main,
00:51:02en essayant d'élargir, il y avait un chemin
00:51:04je crois, mais il y avait un chemin. Je crois
00:51:06que l'élastique, comme le disait Patrice Cannaire ce
00:51:08matin, tire, il tire sur l'élastique
00:51:10Jean-Luc Mélenchon, à un moment ça risque de casser.
00:51:12Bricelle Konda, est-ce qu'on aura encore
00:51:14un Nouveau Front Populaire, vendredi, au moment
00:51:16où Emmanuel Macron recevra les différentes
00:51:18forces politiques ?
00:51:20J'entends parfaitement la démonstration qui vient d'être
00:51:22faite, qui est plutôt juste,
00:51:24cependant, en fait, à côté, on n'a pas de solution évidente.
00:51:26C'est pour ça que je n'écarte pas totalement
00:51:28le fait que Macron soit capable
00:51:30de nommer Lucie Castex.
00:51:32Il y a plusieurs raisons. La première, c'est que
00:51:34il est quand même vrai qu'ils sont
00:51:36arrivés devant. Alors, c'est vrai que le Nouveau Front
00:51:38Populaire se gargarise en disant
00:51:40on est arrivés premiers, on est arrivés premiers,
00:51:42mais quand on regarde bien, ils sont arrivés premiers grâce au
00:51:44barrage contre le Rassemblement National
00:51:46et parce qu'à un moment donné, ils ont mis
00:51:48sous le tapis toutes leurs divergences.
00:51:50Donc en fait, ils ne sont pas arrivés premiers, et quand bien même
00:51:52le Nouveau Front Populaire est premier,
00:51:54ils sont à une centaine de sièges
00:51:56de la majorité absolue. Donc tout ça, en fait,
00:51:58nous fait naviguer vers l'éphémère.
00:52:00On sait très bien qu'avec le vote du budget, ça va être compliqué.
00:52:02Donc moi, je pense que c'est quand même
00:52:04possible si, in fine, Macron n'a
00:52:06pas d'autre solution que de...
00:52:08Il n'y a pas de solution évidente,
00:52:10alors il y a plusieurs noms qui ont été évoqués, je pense qu'on en parlera
00:52:12après, mais si aucun nom
00:52:14ne permet de faire
00:52:16consensus, et ça va être très difficile,
00:52:18à un moment donné, le choix par défaut, ça va
00:52:20être lequel. Donc moi, je n'exclus pas le fait
00:52:22qu'Emmanuel Macron puisse nommer Lucie Castex
00:52:24avec les conséquences qu'il y aura derrière.
00:52:26Parce que les conséquences qu'il y aura derrière avec la politique
00:52:28qui va être menée, c'est d'accroître les déficits,
00:52:30donc la dette, et donc
00:52:32quelque part, au niveau budgétaire, faire exploser
00:52:34la situation du pays.
00:52:36Il y a un gouvernement qui risque de ne pas tenir aussi, il faut dire.
00:52:38Il tiendra pas.
00:52:40Jacques Myre, en tout cas,
00:52:42on parlait de Lucie Castex, elle sera reçue,
00:52:44alors ce n'est pas une présidente de groupe
00:52:46à l'Assemblée, au Sénat,
00:52:48ce n'est pas une présidente de parti, mais elle sera
00:52:50quand même reçue par Emmanuel Macron à l'Élysée.
00:52:52Jacques Myre, vous y croyez ou pas, à cette option
00:52:54Lucie Castex ?
00:52:56Je vais vous dire une chose.
00:52:58La pierre angulaire de l'action politique,
00:53:00c'est la cohérence.
00:53:02Or, le nouveau front
00:53:04populaire est dans l'incohérence
00:53:06totale par rapport à ce qui s'est passé
00:53:08aux élections.
00:53:10Il a permis à un certain
00:53:12nombre de gens avec lesquels il était en
00:53:14combat permanent, d'être réélu.
00:53:16J'en veux qu'on preuve.
00:53:18Une milice de l'intérieur que je connais un peu
00:53:20et qui
00:53:22n'a pas eu de candidat
00:53:24et les filles en face de lui.
00:53:26Il a permis
00:53:28à tout un tas de gens
00:53:30d'être battus,
00:53:32voire même à un certain nombre de LR
00:53:34de permettre
00:53:36leur réélection.
00:53:38Tout ça, ça ne tient pas la route.
00:53:40C'est de l'incohérence totale.
00:53:42Donc comment voulez-vous,
00:53:44et ça je pense que le Président de la République
00:53:46en est conscient,
00:53:48donner, je dirais,
00:53:50un brin de confiance
00:53:52aux gens qui sont dans l'incohérence politique.
00:53:54C'est la raison pour laquelle
00:53:56je crois, comme ça a été
00:53:58dit auparavant sur cette
00:54:00antenne, que bien évidemment
00:54:02l'incohérence
00:54:04va
00:54:06aboutir
00:54:08à la, je dirais,
00:54:10non pas à la disparition,
00:54:12mais à des césures,
00:54:14à des ruptures
00:54:16au sein de LFI.
00:54:18Et d'ailleurs les socialistes
00:54:20l'ont déjà dit avec
00:54:22force.
00:54:24Je crois qu'on est
00:54:26effectivement dans une
00:54:28gabegie totale.
00:54:30C'est un peu la comédia dell'arte
00:54:32et qu'il y aura un moment,
00:54:34il faudra en sortir par une nouvelle
00:54:36élection présidentielle.
00:54:38– Luc Gras,
00:54:40je retiens cette expression de comédia dell'arte,
00:54:42c'est une expression
00:54:44que vous utilisez également,
00:54:46Luc Gras. Juste en
00:54:48quelques mots par rapport à
00:54:50ce qui peut se produire, on verra,
00:54:52mais la question centrale c'est de savoir
00:54:54jusqu'à quand les socialistes vont
00:54:56tenir finalement
00:54:58au sein de cette alliance du Nouveau Front
00:55:00Populaire. Pour l'instant il n'y a pas eu de ruptures
00:55:02officielles à ce niveau-là,
00:55:04mais la question qui se pose c'est
00:55:06ça va arriver, quand ?
00:55:08– Alors, deux points.
00:55:10Tout d'abord par rapport à la notion de Lucille
00:55:12Castex, je lui souhaite bien
00:55:14du bonheur, mais je ne crois pas
00:55:16qu'elle puisse incarner une solution
00:55:18dans ce sens où elle a d'ores et déjà
00:55:20annoncé qu'elle appliquerait
00:55:22le programme et tout le programme
00:55:24du Nouveau Front Populaire. Il y a dedans
00:55:26notamment la remise en cause
00:55:28de la loi sur les retraites,
00:55:30il y a dedans des impôts
00:55:32supplémentaires pour les plus riches,
00:55:34etc. Donc ça voudrait dire
00:55:36qu'Emmanuel Macron détricote
00:55:38tout ce qu'il a fait par le passé
00:55:40et donc se renie complètement.
00:55:42Donc c'est pourquoi je ne crois pas, c'est pas la personne
00:55:44de Lucille Castex qui est en cause,
00:55:46c'est ce qu'elle porte avec elle. Il n'est pas
00:55:48possible pour Emmanuel Macron de se contredire
00:55:50à ce point, voilà.
00:55:52– Sauf à vouloir bordéliser
00:55:54encore plus, et si je puis me permettre
00:55:56à bordéliser encore plus la politique,
00:55:58la vie politique.
00:56:00– Non, parce qu'à ce moment-là, il n'est même
00:56:02plus légitime de lui mettre dans
00:56:04le fait qu'il ait été élu, puisqu'il a été élu
00:56:06sur ce programme-là.
00:56:08Deuxième point, sur le PS,
00:56:10je finis vite sur le PS,
00:56:12par rapport à votre question.
00:56:14Le PS, c'est là que se situe
00:56:16la possibilité
00:56:18pour Emmanuel Macron
00:56:20de jouer de jeu politicien.
00:56:22Car il y a à l'intérieur du Parti
00:56:24socialiste une majorité
00:56:26qui, avec Olivier Faure,
00:56:28joue l'alliance avec LFI
00:56:30depuis le début, ça a permis des réélections
00:56:32et il veut continuer dans ce sens-là.
00:56:34Mais il y a aussi une forte minorité,
00:56:36autour de 40-45%,
00:56:38et notamment aussi parmi les députés
00:56:40et François Hollande, etc.,
00:56:42qui ne sont pas du tout sur la ligne
00:56:44d'alliance systématique avec
00:56:46le LFI. Et donc là,
00:56:48il peut enfoncer un coin qui peut faire
00:56:50mal à Emmanuel Macron. Si demain,
00:56:52il note quelqu'un qui est assez rond,
00:56:54qui est assez expérimenté au sein du
00:56:56Parti socialiste, il est évident qu'il
00:56:58ajoutera aux 281 députés
00:57:00qui ont voté pour Mme
00:57:02Brome-Pivet,
00:57:04il ajoutera quelque chose. On se rapprochera
00:57:06d'une majorité possible,
00:57:08en tout cas d'une majorité sur certains projets.
00:57:10Vous voyez, le Parti socialiste,
00:57:12c'est un peu le retour de gauche-droite,
00:57:14le Parti socialiste qui est en train
00:57:16de faire son retour, il est vraiment à l'épicentre
00:57:18des enjeux politiciens
00:57:20que nous vivons actuellement.
00:57:24Le problème qu'il y a,
00:57:26à mon avis, encore une fois,
00:57:28le raisonnement, je le comprends tout à fait, il est plutôt juste
00:57:30sur le fond,
00:57:32mais sur la forme en fait, et aussi
00:57:34sur le fond, il faut quand même dire que
00:57:36ce raisonnement-là, il est fait
00:57:38du point de vue d'Emmanuel Macron, qui lui-même
00:57:40a été discrédité.
00:57:42C'est-à-dire que les électeurs
00:57:44ont, à plusieurs reprises lors des dernières élections,
00:57:46dit qu'ils ne voulaient plus
00:57:48de la politique d'Emmanuel Macron.
00:57:50Donc ça veut dire que sur le fond, il faut faire
00:57:52autre chose. Et ce autre chose,
00:57:54il ne peut pas encore être porté par
00:57:56Emmanuel Macron et un assemblage
00:57:58hétéroclite. C'est ça qui est compliqué aussi.
00:58:00C'est qu'à un moment donné,
00:58:02quand on intime, quand on
00:58:04oblige les électeurs à aller aux urnes,
00:58:06comme il l'a fait sur un mouvement d'humeur, vous l'avez
00:58:08très bien dit, on ne peut pas
00:58:10ne pas tenir compte des résultats des élections.
00:58:12Et aujourd'hui, il est très clair qu'il y a
00:58:14trois quarts de la population qui est contre
00:58:16la politique qui est menée par Emmanuel Macron.
00:58:18Donc c'est là qu'il y a un hiatus dans le raisonnement.
00:58:20Et à un moment donné, ça,
00:58:22on est obligé de le prendre en compte. Après,
00:58:24est-ce que c'est Lucie Castex ?
00:58:26Oui.
00:58:28On va juste
00:58:30se retrouver dans un tout petit instant, parce qu'on va
00:58:32faire le débat à ce sujet.
00:58:34Parce qu'au-delà de la possibilité de Lucie Castex,
00:58:36il existe des alternatives à gauche.
00:58:38On entend de plus en plus
00:58:40parler du nom de Bernard Cazeneuve.
00:58:42Il y a aussi le maire de Saint-Ouen,
00:58:44dont on parle de plus en plus également,
00:58:46et qui se positionne aussi dans cette course
00:58:48à Matignon. On y revient juste après ça
00:58:50avec vous, Jacques Myard, maire de Maison-Lafitte,
00:58:52Brice Nkonda, chef d'entreprise, coordinateur du collectif
00:58:54Les Voix des Quartiers Impopulaires,
00:58:56lugra, politologue, et vous également
00:58:58sur nos réseaux sociaux. A tout de suite.
00:59:00Sud Radio,
00:59:0213h, Benjamin Gleize.
00:59:04Les débats de l'été, soyez les bienvenus si vous nous rejoignez.
00:59:06Les débats de l'été, on parle de la politique.
00:59:08C'est musclé, forcément, avec
00:59:10nos débatteurs qui sont toujours avec nous.
00:59:12Je les en remercie de participer à ce débat.
00:59:14Forcément, sur
00:59:16Sud Radio, parlons vrai, Jacques Myard,
00:59:18maire de Maison-Lafitte, Brice Nkonda,
00:59:20chef d'entreprise, coordinateur du collectif Les Voix
00:59:22des Quartiers Impopulaires, et puis
00:59:24lugra, politologue,
00:59:26on poursuit les débats sur la politique
00:59:28avec cette désunion
00:59:30de plus en plus à gauche
00:59:32au Nouveau Front Populaire,
00:59:34notamment ces révélations du journal Le Monde
00:59:36qui indiquent que l'option Bernard Cazeneuve
00:59:38pour Matignon, l'ancien Premier ministre
00:59:40de François Hollande, Premier ministre éphémère,
00:59:42l'option Bernard Cazeneuve pour Matignon
00:59:44a été évoquée en réunion de groupe
00:59:46par les députés
00:59:48socialistes. Jacques Myard,
00:59:50ça peut être une option
00:59:52possible ?
00:59:54Oui, mais le problème, il est simple.
00:59:56Aujourd'hui, vous posez la question
00:59:58qui ? Quel est l'homme
01:00:00que le Président de la République va appeler
01:00:02pour essayer de constituer
01:00:04un gouvernement ? Alors ça,
01:00:06on n'a pas franchi cette étape et
01:00:08effectivement, pas mal d'options
01:00:10circulent. Vous venez de me parler
01:00:12de Cazeneuve, je le connais bien,
01:00:14il est suffisamment madré pour
01:00:16accepter ça, mais
01:00:18il ne suffit pas de s'arrêter
01:00:20à qui ?
01:00:22Il faut ensuite se dire
01:00:24pour quelle politique ?
01:00:26Quelles sont les options ? Et c'est là
01:00:28où ça va coincer,
01:00:30parce qu'on sait très bien qu'on a
01:00:32des gens qui sont en opposition
01:00:34totale sur, je dirais,
01:00:36les options politiques.
01:00:38Il n'y a aucune
01:00:40possibilité, par exemple,
01:00:42de faire voter un budget
01:00:44qui ait l'unanimité
01:00:46et on risque d'avoir immédiatement
01:00:48une motion de censure. Donc,
01:00:50on voit bien
01:00:52qu'aujourd'hui, c'est la
01:00:54Commedia dell'arte qui se poursuit
01:00:56avec une impossibilité
01:00:58totale à avoir
01:01:00un gouvernement cohérent,
01:01:02un gouvernement qui va pouvoir mener
01:01:04une politique qui soit acceptée
01:01:06par, je dirais,
01:01:08l'ensemble de ces forces
01:01:10antagonistes à l'Assemblée.
01:01:12C'est pour ça que je dis que nous sommes
01:01:14dans une crise de régime et que
01:01:16ça ne va pas pouvoir continuer comme ça.
01:01:18Alors, heureusement, il y a
01:01:20encore en France une administration
01:01:22forte. Tout cela rappelle
01:01:24un peu ce que nos amis belges ont connu.
01:01:26C'est-à-dire qu'on a
01:01:28effectivement des
01:01:30hauts fonctionnaires, des gens
01:01:32qui connaissent quelle est leur mission,
01:01:34à savoir le service public,
01:01:36et qui vont continuer la politique.
01:01:38Et puis, quand ils auront,
01:01:40je dirais, un rejet du budget,
01:01:42ça se poursuivrait par un
01:01:44douzième avec
01:01:46la possibilité de
01:01:48les services
01:01:50votés. Mais il n'en demeure
01:01:52pas moins que ça ne peut pas
01:01:54nourrir la vie des rats.
01:01:56– Lugra, quand même, justement,
01:01:58sur cette option-là, Bernard Cazeneuve,
01:02:00la différence, c'est qu'on a des socialistes
01:02:02qui en parlent ouvertement
01:02:04et donc on peut imaginer qu'un Bernard Cazeneuve
01:02:06pourrait justement être le trait d'union
01:02:08entre, on va dire,
01:02:10une aile gauche, centre-gauche,
01:02:12pouvant aller jusqu'à l'aile droite.
01:02:14Et là, on pourrait parler d'une éventuelle
01:02:16majorité de gouvernement
01:02:18possible, non ?
01:02:20– Oui, c'est le rêve
01:02:22du Bloc central, c'est le rêve du Bloc central
01:02:24de mettre ça en place.
01:02:26Imaginez-vous une seule seconde,
01:02:28François Hollande,
01:02:30nouveau député de la Corrèze,
01:02:32renouvelé, ne pas voter
01:02:34les textes proposés
01:02:36par son ancien Premier ministre, dont il est
01:02:38resté relativement proche,
01:02:40Bernard Cazeneuve, évidemment pas.
01:02:42Donc, il y a effectivement, avec la nomination
01:02:44d'un socialiste comme Premier ministre,
01:02:46une brèche qui serait ouverte
01:02:48d'un nouveau fonds populaire
01:02:50et qui permettrait d'élargir la majorité.
01:02:52Autant prendre quelqu'un de droite
01:02:54n'élargira pas la majorité,
01:02:56autant prendre quelqu'un à gauche
01:02:58au Parti socialiste, dans ce qu'on appelle
01:03:00autrefois les partis de gouvernement,
01:03:02il y a une brèche à ouvrir.
01:03:04Donc oui, il y a une possibilité. Je voulais revenir
01:03:06sur ce que disait Brice Nkonda avant,
01:03:08sur l'opinion publique, qui était tout à fait intéressant.
01:03:10Il disait, il y a maintenant un hiatus
01:03:12entre Emmanuel Macron et l'opinion publique
01:03:14dont il va devoir tenir compte.
01:03:16Mais rappelez-vous, cher Brice,
01:03:18qu'en 2 janvier
01:03:20à juin 2023,
01:03:22alors même qu'était discuté
01:03:24le texte sur les retraites,
01:03:2670% des Français
01:03:28étaient contre ce texte sur les retraites.
01:03:3070% !
01:03:32Ça n'a pas bougé d'une virgule
01:03:34la position d'Emmanuel Macron.
01:03:36Emmanuel Macron, il se découvre
01:03:38avec le temps encore plus.
01:03:40On voit bien qu'il est là pour certaines œuvres,
01:03:42il est là pour faire passer des réformes,
01:03:44donc celles sur les retraites,
01:03:46sur la dérégulation des marchés financiers.
01:03:48Et il ne peut pas
01:03:50revenir là-dessus, puisque
01:03:52c'est dans son ADN.
01:03:54Il a deux convictions, une conviction financière
01:03:56et une conviction supranationale
01:03:58au niveau européen.
01:04:00C'est les deux idées qui l'animent.
01:04:02Pour le reste, Macron n'est pas idéologique.
01:04:04Il y a du creux idéologique.
01:04:06Il y a eu une opportunité en 2017 de saisir le pouvoir,
01:04:08mais il ne va pas revenir sur ces deux
01:04:10jambes sur lesquelles il marche,
01:04:12que sont, évidemment, servir l'économie et les milieux
01:04:14financiers et réformer
01:04:16les retraites, ce qui va aussi dans ce sens-là,
01:04:18et le côté supranational.
01:04:20Votre réponse,
01:04:22Brice Elkonda ?
01:04:24Je suis tout à fait d'accord.
01:04:26C'est acté qu'il y ait une désynchronisation
01:04:28entre la volonté populaire et l'ADN
01:04:30d'Emmanuel Macron, c'est sûr.
01:04:32Après, ce que j'observe quand même, c'est qu'il y a
01:04:34une réduction progressive de sa marge de manœuvre
01:04:36et après avoir joué avec les institutions
01:04:38à Gogo, maintenant, on se retrouve
01:04:40quasi à un mètre de l'impasse.
01:04:42Donc, à un moment donné, il n'aura plus
01:04:44le choix que de...
01:04:46Il peut continuer à jouer, mais c'est un jeu
01:04:48qui est très dangereux. Là, il a mis notre démocratie
01:04:50à genoux, et je pense qu'effectivement,
01:04:52le fait même de nommer Bernard
01:04:54Cazeneuve, ça peut être bien pour le
01:04:56Bloc central. Je suis moi-même centriste,
01:04:58mais je ne sais pas si c'est bien
01:05:00comme message qui est envoyé.
01:05:02Parce que Bernard Cazeneuve,
01:05:04si c'est bien ce nom-là qui
01:05:06va être Premier ministre,
01:05:08on aura effectivement un certain soutien du
01:05:10Parti socialiste, mais qui sera immédiatement
01:05:12traité de social-traître
01:05:14par rapport à l'accord qu'ils ont passé avec le Nouveau Front
01:05:16populaire. Donc, ça va être très compliqué
01:05:18à gérer. Je ne suis pas convaincu que tous les socialistes
01:05:20suivent Bernard Cazeneuve. Donc, je ne suis pas
01:05:22convaincu que la base électorale d'Emmanuel
01:05:24Macron s'élargisse autant que ça.
01:05:26De la même manière, si c'est Xavier Bertrand,
01:05:28en fait, on a effectivement quelqu'un
01:05:30qui a prouvé dans sa région qu'il était
01:05:32ouvert, qu'il était contre le Rassemblement national
01:05:34tout en étant ferme sur ses positions,
01:05:36mais Laurent Wauquiez l'a très bien dit,
01:05:38nous ne participerons pas au gouvernement.
01:05:40Donc, que ce soit d'un côté comme de l'autre,
01:05:42je ne suis pas sûr que ces grandes manœuvres
01:05:44soient si grandes que ça, elles sont
01:05:46petites, et je pense
01:05:48qu'en fait, il n'y a pas
01:05:50de solution, en fait. Il n'y a pas de solution
01:05:52si ce n'est, comme l'a dit Jacques Myard, à un moment
01:05:54donné, le fait qu'une
01:05:56présidentielle, c'est la présidentielle
01:05:58qui va trancher tout ça.
01:06:00Oui, Jacques Myard.
01:06:02Je voudrais intervenir parce que
01:06:04j'ai un peu
01:06:06par ricané
01:06:08parce que je sais que
01:06:10ce qu'a dit Luc est frappé
01:06:12au coin du bon sens au regard
01:06:14des soi-disant convictions de
01:06:16M. Macron lui-même.
01:06:18Il a effectivement
01:06:20la volonté de préserver les retraites,
01:06:22il l'a fait avec le 49-3,
01:06:24et il a une idée
01:06:26supranationale, pour lui la France ça n'existe pas,
01:06:28c'est vraiment
01:06:30le cabri, comme l'aurait dit De Gaulle, de l'Europe
01:06:32supranationale. Mais
01:06:34voilà ce qui se passe,
01:06:36c'est que tant pour les retraites
01:06:38que pour le supranational,
01:06:40vous avez une majorité
01:06:42forte dans cette
01:06:44assemblée contre.
01:06:46C'est-à-dire que s'il y a une réforme
01:06:48qui est proposée en ce qui
01:06:50concerne les retraites,
01:06:52elle a toute la possibilité
01:06:54d'être votée. Et donc
01:06:56les belles
01:06:58idées de Macron
01:07:00sur les retraites risquent d'aller à volo.
01:07:02Quant à l'Europe supranationale,
01:07:04il n'y a que Macron
01:07:06pour le croire,
01:07:08y compris en Europe,
01:07:10où tout le monde veut un retour
01:07:12à l'intergouvernemental,
01:07:14notamment les Allemands.
01:07:16Donc il ne faut pas nous raconter des histoires,
01:07:18tout ça c'est des rêves, ce sont des
01:07:20utopies à la Macronie,
01:07:22et qui va, à mon avis, bientôt
01:07:24cesser. Et comme l'a dit
01:07:26à juste titre Brice,
01:07:28il ne peut y avoir de solution
01:07:30que par le haut. Et le haut,
01:07:32c'est le départ de M. Macron
01:07:34lui-même.
01:07:36Jacques Millard, Brice Nkonda, Lugra, on reste ensemble
01:07:38à suite des débats de
01:07:40l'été. On va partir cette fois-ci aux
01:07:42Etats-Unis. C'était cette nuit
01:07:44la première soirée
01:07:46en ce qui concerne la Convention des Démocrates
01:07:48à Chicago. Des moments
01:07:50forts, on va y revenir. Est-ce que
01:07:52les démocrates sont en train de reprendre du poil
01:07:54de la bête ? Est-ce que Donald Trump doit
01:07:56s'inquiéter dans cette élection
01:07:58présidentielle qui va arriver vite,
01:08:00puisque ce sera début novembre ? On en débat
01:08:02juste après ça.
01:08:04Sud Radio, 10h-13h,
01:08:06Benjamin Gleize.
01:08:08Les débats de l'été, 11h30,
01:08:10soyez les bienvenus si vous nous rejoignez.
01:08:12Nos débatteurs ce matin, Jacques Millard,
01:08:14Brice Nkonda, Lugra,
01:08:16on va parler des Etats-Unis
01:08:18dans quelques instants, mais l'actualité,
01:08:20c'est encore et toujours la politique en France,
01:08:22avec cet entretien accordé par
01:08:24Raphaël Glucksmann, au point
01:08:26l'eurodéputé PS Place Publique,
01:08:28qui dit clairement, il faut tourner
01:08:30la page Macron-Mélenchon.
01:08:32Ça fait écho à ce
01:08:34qu'on disait auparavant.
01:08:36Messieurs, ça c'est quand même
01:08:38un revirement important. Brice Nkonda ?
01:08:40Pour moi, c'est un revirement
01:08:42qui est très important. Peut-être que Raphaël
01:08:44Glucksmann aurait dû le faire après, juste après
01:08:46les européennes,
01:08:48ce qui aurait eu un résultat tout autre, parce qu'en fait
01:08:50ces changements de stratégie,
01:08:52ils doivent toujours être accompagnés d'une
01:08:54élection, pour que ce soit acté dans les urnes.
01:08:56Donc là, on est dans une période hors élection
01:08:58où il y a un changement stratégique d'incarnation.
01:09:00Donc Raphaël
01:09:02Glucksmann pourrait effectivement
01:09:04incarner ce virage.
01:09:06D'ailleurs, il n'y a pas que Raphaël Glucksmann,
01:09:08il y a aussi Karim Bouamrane, le maire de Saint-Ouen,
01:09:10qui a fait un papier dans Le Figaro,
01:09:12qui est intéressant, où il dit qu'il faut s'éloigner un peu des
01:09:14responsables LFI, qui cherchent à bord
01:09:16l'Élysée, qui sont d'ailleurs tous des filles et des fils
01:09:18de bourgeois, etc.
01:09:20Donc il ne veut pas quand même de
01:09:22main morte. Donc il faut en fait
01:09:24qu'au sein du parti socialiste ou place publique,
01:09:26il y ait des personnalités
01:09:28qui soient raisonnables et qui entament
01:09:30ce virage. Parce que le virage,
01:09:32M. Faure ne l'a pas
01:09:34incarné ou a du mal à l'incarner.
01:09:36Et là, aujourd'hui, il faut que
01:09:38ce soit fait, il faut qu'il y ait des locomotives
01:09:40pour ce virage. Donc en fait,
01:09:42l'information qui vient de sortir sur Raphaël Glucksmann
01:09:44va un peu dans ce sens-là.
01:09:46Raphaël Glucksmann qui appelle, je le sais, à tourner
01:09:48la page Macron et donc
01:09:50Mélenchon avant la présidentielle de
01:09:522027. Jacques Meir, ça vous fait réagir également ?
01:09:54Écoutez,
01:09:58je crois que
01:10:00tout ça, ce sont des propos, ce sont
01:10:02des mots.
01:10:04Il n'y a pas d'efficacité
01:10:06et d'efficience politique derrière.
01:10:08Dans l'État actuel,
01:10:10des enjeux et des forces
01:10:12au sein de cette assemblée
01:10:14qui est une assemblée qu'on aurait
01:10:16pu qualifier d'introuvable,
01:10:18non pas introuvable au sens de 1918-1919,
01:10:20mais introuvable
01:10:22dans la mesure où
01:10:24les forces sont trop
01:10:26antagonistes
01:10:28pour pouvoir sortir par une politique
01:10:30de cohérence et une politique
01:10:32acceptable par toutes les forces en jeu.
01:10:34Voilà, donc
01:10:36tout ça, je dirais,
01:10:38ce sont des plantes sur la comète
01:10:40que ça vienne, je dirais,
01:10:42d'un certain nombre d'écologistes
01:10:44ou d'un certain
01:10:46nombre de gens à l'extérieur
01:10:48de l'assemblée.
01:10:50Ça ne peut pas
01:10:52marcher tant que
01:10:54les institutions
01:10:56sont bloquées par
01:10:58à la fois cette assemblée et un président de la République
01:11:00qui ne comprend rien.
01:11:02Lugrin, en tout cas, il est curieux ce moment
01:11:04choisi par Raphaël Glucksmann,
01:11:06pour dire cela, et effectivement
01:11:08demander à tourner la page
01:11:10à Mélenchon.
01:11:12Non, mais si je voulais répondre
01:11:14avec un peu d'humour...
01:11:16Si je voulais répondre avec
01:11:18un peu d'humour,
01:11:20il a écouté Sud Radio
01:11:22ce matin et notre débat de ce matin
01:11:24et il en a conclu
01:11:26que plus Jean-Luc Mélenchon
01:11:28sort du bois tout seul,
01:11:30plus lui, qui veut aussi
01:11:32se positionner par rapport à 2027,
01:11:34il est obligé finalement de réagir.
01:11:36La réalité, c'est que
01:11:38l'avenir du nouveau Front populaire,
01:11:40en forme de conclusion par rapport au débat précédent,
01:11:42l'avenir du nouveau
01:11:44Front populaire ne peut exister
01:11:46que s'ils arrivent à mettre en place
01:11:48de la concertation, du dialogue
01:11:50entre eux, à partir du moment où l'un des membres
01:11:52et probablement le plus éminent
01:11:54prend des initiatives, comme pour
01:11:56l'article 68, avec toutes ses troupes derrière
01:11:58sur les réseaux sociaux,
01:12:00les autres sont coincés et il est obligé de sortir
01:12:02du bois Raphaël Glucksmann.
01:12:04Donc c'est tout à fait logique,
01:12:06c'est tout à fait dans l'esprit de ce que nous avons
01:12:08dit ce matin lors de ce débat.
01:12:10On poursuit, on change de
01:12:12sujet messieurs, j'aimerais qu'on parle
01:12:14aussi des Etats-Unis, un début
01:12:16en fanfare pour la convention des démocrates
01:12:18à Chicago, elle s'est ouverte
01:12:20la nuit dernière et doit déboucher
01:12:22sur l'investiture officielle, sur surprise, de Kamala Harris
01:12:24pour la présidentielle américaine.
01:12:26Le scrutin, je le rappelle, c'est le 5 novembre
01:12:28prochain. Avant d'ouvrir les débats,
01:12:30Jules Boscarini, vous nous avez rejoint,
01:12:32journaliste, Sud Radio.
01:12:34Jules, que faut-il retenir
01:12:36de cette première soirée à la convention démocrate ?
01:12:38Tout d'abord, les mots de Kamala Harris
01:12:40juste avant l'arrivée de Joe Biden sur scène.
01:12:42Merci pour ton leadership historique,
01:12:44pour ta vie au service de notre
01:12:46nation et pour tout ce que tu continues à faire.
01:12:48Nous te sommes éternellement reconnaissants.
01:12:50L'image est forte et la réaction
01:12:52des partisans démocrates l'est tout autant.
01:12:54Plus de 4 minutes d'ovations pour l'actuel président
01:12:56des Etats-Unis, sous les « We love Joe »
01:12:58ou « Thank you Joe » de la foule.
01:13:00Et puis, il y a ce tacle adressé à Joe Biden.
01:13:02Pour qui se prend-il ?
01:13:04Il n'est pas digne d'être commandant en chef.
01:13:06Point final, pas à ce moment-là,
01:13:08pas maintenant et jamais.
01:13:10Celui qui promet d'être le meilleur bénévole de la campagne
01:13:12de sa vice-présidence ne mâche pas ses mots.
01:13:14Il va même jusqu'à qualifier Donald Trump
01:13:16de « loser » et de repris de justice,
01:13:18toujours sous les applaudissements du public.
01:13:20A noter qu'à l'extérieur du United Center,
01:13:22des manifestants pro-palestiniens,
01:13:24furieux du soutien à Israël,
01:13:26ont défilé et scandé « Kamala la tueuse,
01:13:28nous t'inculpons pour génocide ».
01:13:30On y reviendra peut-être sur cette mobilisation
01:13:32qui a fait parler, effectivement,
01:13:34en dehors de cette
01:13:36convention des démocrates.
01:13:38Brice Nkonda, on a l'impression, en tout cas,
01:13:40que du côté des démocrates,
01:13:42on y croit.
01:13:44De nouveau, d'une certaine manière, non ?
01:13:46Moi, j'ai l'impression que c'est une
01:13:48construction médiatique
01:13:50qui a pris finalement
01:13:52forme très récemment.
01:13:54J'ai l'impression
01:13:56qu'ils veulent en fait recréer l'effet Obama
01:13:58de manière un peu factice.
01:14:00Avec Obama, il y avait quand même
01:14:02de la carrure, de la prestance. Je me souviens,
01:14:04en 2008, il y avait un vrai engouement.
01:14:06Cet engouement-là, finalement, quand on
01:14:08regarde le mandat d'Obama, il ne s'est pas traduit
01:14:10par énormément de mesures, à part l'Obamacare.
01:14:12Donc je pense qu'il convient de relativiser
01:14:14tout ça. Ce qui est sûr, c'est que
01:14:16c'est vrai qu'il commence, il y a une dynamique
01:14:18qui est présente du côté des démocrates,
01:14:20après une séquence très forte pour
01:14:22Trump, avec ce qui lui est arrivé.
01:14:24Je ne sais pas, en fait.
01:14:26C'est tentative d'assassinat, oui.
01:14:28Il y a quand même un sujet, c'est qu'ils sont aujourd'hui
01:14:30comptables du bilan des
01:14:32Etats-Unis, il faut le porter.
01:14:34Donc recréer une nouvelle dynamique à partir de son
01:14:36propre bilan, il faut quand même faire son autocritique.
01:14:38Je ne vois pas
01:14:40concrètement, parce qu'on parle pas mal du fond depuis
01:14:42tout à l'heure, quelles sont
01:14:44les nouvelles mesures fortes
01:14:46que Kamala Harris souhaite impulser.
01:14:48En tout cas, sur les dossiers qui lui ont été confiés,
01:14:50notamment par rapport à l'immigration, j'ai cru
01:14:52comprendre qu'elle n'avait pas été si efficace que ça.
01:14:54Donc voilà, en fait.
01:14:56Ok, pourquoi pas une dynamique.
01:14:58Elle existe, à mon avis. Mais
01:15:00cette dynamique, elle repose sur quoi ?
01:15:02Quelles sont les nouvelles idées ?
01:15:04Cette politique qui consiste à uniquement
01:15:06faire de la belle communication.
01:15:08C'est le choix de l'Américaine.
01:15:10On a eu cette nuit, très clairement.
01:15:12Après, juste pour finir, avec Joe Biden,
01:15:14il y a eu quand même ce sujet où
01:15:16tous les représentants du parti démocrate
01:15:18avaient voté pour Joe Biden
01:15:20et qu'elle a récupéré ce capital.
01:15:22Je ne suis pas sûr que Kamala Harris aurait été
01:15:24la candidate, si elle avait dû elle-même
01:15:26aller à la pêche de tous les votes.
01:15:28Jacques Millard,
01:15:30on assiste à quoi en ce moment ?
01:15:32Une sorte de fabrication, d'une dynamique
01:15:34en faveur de Kamala Harris ? C'est votre sentiment aussi ?
01:15:36Alors moi, je vais vous dire une chose.
01:15:38Je suis assez stupéfait
01:15:40de l'engouement des Français
01:15:42pour les élections américaines.
01:15:44Et je vois pas pourquoi ils auraient autant
01:15:46d'intérêt. Ça a toujours été le cas.
01:15:48Une chose fondamentale,
01:15:50le président des États-Unis défend
01:15:52les intérêts des États-Unis et rien d'autre.
01:15:54Que ce soit l'un ou l'autre.
01:15:56Et donc, nous aurons en face
01:15:58de nous, quel que soit
01:16:00le président élu, un président
01:16:02qui, à la différence du président français,
01:16:04défend ses intérêts.
01:16:06Et je tiens à vous dire
01:16:08que de ce côté-là, il n'y a rien de nouveau
01:16:10sous le soleil. Et ce n'est pas moi
01:16:12qui vais reprocher aux États-Unis de défendre
01:16:14les intérêts, mais je reproche au gouvernement français
01:16:16de ne pas défendre les autres.
01:16:18Maintenant, on verra ce qui en sort.
01:16:20Vous savez, on peut prendre les paris,
01:16:22mais ça ne changera rien au regard
01:16:24des enjeux mondiaux.
01:16:26Les États-Unis sont les États-Unis
01:16:28et jusqu'à nouvel ordre,
01:16:30ils resteront très intéressés
01:16:32à ce qui se passe dans le monde, car nous sommes
01:16:34dans un village planétaire,
01:16:36et c'est la raison pour laquelle nous devons avoir
01:16:38une politique étrangère indépendante,
01:16:40qui ne soit pas alignée sur celle des Américains.
01:16:42Et j'espère qu'un jour ça viendra
01:16:44et que ça reviendra. Voilà ce que je vais vous dire.
01:16:46C'est clair.
01:16:48On s'y intéresse aussi, peut-être,
01:16:50parce que finalement, cette élection-là,
01:16:52de cette élection, va découler
01:16:54beaucoup de choses pour le reste du monde.
01:16:56C'est une puissance mondiale
01:16:58incontournable.
01:17:00Non, vous avez des illusions.
01:17:02Parce que je tiens
01:17:04à vous dire une chose,
01:17:06c'est que les Américains ont une certaine
01:17:08conception, effectivement,
01:17:10de leur rôle, comme nous,
01:17:12lorsque nous avions une politique étrangère.
01:17:14Un jour, je me suis amusé à faire
01:17:16le parallèle entre les déclarations
01:17:18des présidents américains
01:17:20et nous-mêmes.
01:17:22En réalité, vous avez affaire
01:17:24dans les deux cas
01:17:26à un État,
01:17:28à un pays
01:17:30qui poursuit
01:17:32une vision messianique
01:17:34de son rôle.
01:17:36C'est vrai des États-Unis, mais c'est plus vrai
01:17:38de la France qui s'est alignée sur
01:17:40les États-Unis.
01:17:42Lugra, Kamala Harris,
01:17:44Donald Trump, au final, c'est kiff-kiff pour la France ?
01:17:46Non, je souris
01:17:48parce que Jacques Myard,
01:17:50en bon souverainiste qu'il est,
01:17:52a trouvé astucieusement le moyen
01:17:54de reparler de la France.
01:17:56Heureusement !
01:17:58Heureusement !
01:18:00À l'observation,
01:18:02la démocratie américaine
01:18:04a toujours 2-3 ans d'avance
01:18:06sur la France au niveau du fonctionnement.
01:18:08C'est presque inquiétant
01:18:10parce que c'est une démocratie,
01:18:12des réseaux sociaux et des pages publicitaires.
01:18:14On a eu le droit,
01:18:16consécutivement, dans les dernières 24h,
01:18:18à Trump qui propose
01:18:20qu'Elon Musk rentre au gouvernement
01:18:22et on a eu
01:18:24Kamala Harris
01:18:26qui fait ses courses au supermarché.
01:18:28C'est vraiment le niveau
01:18:30assez modeste
01:18:32de la réflexion politique.
01:18:34J'aurais envie de dire un petit peu
01:18:36que le général De Gaulle, parlant de l'Orient,
01:18:38disait qu'il faut aller à l'Orient
01:18:40compliqué, avec des idées simples.
01:18:42En fait, si on veut regarder ce qui se passe
01:18:44aux États-Unis, il faut y aller avec des idées simples.
01:18:46Ça a été très bien dit par Brice Nkonda.
01:18:48Ce qui compte là-bas, c'est la dynamique.
01:18:50Il y a incontestablement,
01:18:52par la nomination de Kamala Harris,
01:18:54une dynamique
01:18:56qui a été mise en place
01:18:58par les réseaux sociaux,
01:19:00par les pages publicitaires,
01:19:02par tous ceux qui se retrouvent
01:19:04dans le slogan
01:19:06TST, tout sauf Trump.
01:19:08Il y a une majorité aux États-Unis
01:19:10qui est un peu
01:19:12choquée par les
01:19:14expressions triviales,
01:19:16bêtasses
01:19:18de Trump, et il est en train
01:19:20de faire perdre le camp républicain
01:19:22parce que justement, tous ceux qui sont
01:19:24contre lui sont en train de se rassembler.
01:19:26Voilà l'enjeu aux États-Unis actuellement.
01:19:28Quant au programme, on le connaît à peu près,
01:19:30on est un peu dans le new deal avec Kamala Harris,
01:19:32tandis que du côté de Trump,
01:19:34on est plutôt du côté du Trump.
01:19:36– Jacques Myre, je vous redonne la parole dans un instant.
01:19:38Juste Brice Nkonda qui voulait réagir
01:19:40aussi par rapport
01:19:42au propos de Lugra.
01:19:44– Je ne suis pas convaincu que Trump
01:19:46est en train de perdre
01:19:48parce qu'il ne faut quand même pas oublier une chose,
01:19:50et ça a été l'objet du discours d'Hillary Clinton,
01:19:52c'est-à-dire que pour les femmes, il y a un plafond de verre.
01:19:54On n'a jamais eu aucune femme président de la République
01:19:56aux États-Unis. Donc là, on a eu Barack Obama,
01:19:58quelqu'un de métissé qui arrive au pouvoir.
01:20:00Là, elle cumule les deux.
01:20:02Donc ce n'est pas encore gagné.
01:20:04Qu'il y ait une dynamique, c'est incontestable qu'elle le gagne.
01:20:06Je n'en suis pas vraiment sûr.
01:20:08Je dirais que simplement la dynamique
01:20:10est venue pour équilibrer les forces là-bas.
01:20:12Et par rapport à ce qu'a dit Jacques Myre,
01:20:14je suis tout à fait d'accord sur le fait que la France
01:20:16doit se préoccuper de la France.
01:20:18Mais d'un autre côté, on ne peut pas nier que le rôle
01:20:20des États-Unis sur la scène internationale est important.
01:20:22On se rappelle d'ailleurs que Barack Obama
01:20:24avait un peu détourné ses yeux de l'Europe
01:20:26pour se concentrer sur l'Asie,
01:20:28ce qui a eu un tas de conséquences.
01:20:30Donc là, il faut quand même bien comprendre que,
01:20:32soit dans la guerre entre l'Ukraine et la Russie
01:20:34ou au Moyen-Orient,
01:20:36sur la bande de Gaza,
01:20:38le rôle des États-Unis est un rôle qui est prépondérant.
01:20:40C'est prépondérant.
01:20:42Donc on ne peut pas nier
01:20:44le fait que la posture, la position
01:20:46de Donald Trump serait sensiblement différente
01:20:48que celle de Kamala Harris,
01:20:50donc celle de Joe Biden aujourd'hui.
01:20:52Donc c'est quand même des choses qu'il faut regarder
01:20:54tout en ayant la conscience
01:20:56de protéger avant tout nos intérêts.
01:20:58Oui, Jacques Myard.
01:21:00Oui, je voudrais rajouter quelque chose.
01:21:02Premièrement, par rapport à ce que
01:21:04vient de dire Luc,
01:21:06il est évident
01:21:08qu'aujourd'hui,
01:21:10la politique se fait aussi par
01:21:12tous les réseaux sociaux
01:21:14et là, que ce soit
01:21:16l'élection américaine ou l'élection de Macron,
01:21:18on a vu ce que ça donnait.
01:21:20Ça a joué dans les deux cas de la même manière.
01:21:22Donc on a changé de monde
01:21:24et on ne reviendra pas à la marine à voile
01:21:26comme disait De Gaulle.
01:21:28Mais ce qui est certain,
01:21:30c'est que le problème, bien sûr,
01:21:32que les États-Unis restent et demeurent,
01:21:34même s'ils sont traumatisés
01:21:36par l'idée de perdre leur leadership.
01:21:38Il faut notamment lire
01:21:40ce que les services américains
01:21:42avec le département d'État
01:21:44ont publié dans Global Trend
01:21:46et ils savent pertinemment
01:21:48qu'ils vont perdre leur leadership.
01:21:50Ce qui peut les amener
01:21:52à appeler parfois les fameuses guerres préemptives.
01:21:54D'où la nécessité pour nous
01:21:56de ne pas s'aligner
01:21:58sur les Américains et de leur rappeler
01:22:00un certain nombre de réalités,
01:22:02notamment dans ce qui peut se passer
01:22:04en Asie où ils peuvent
01:22:06avoir parfois des volontés
01:22:08parce qu'il y a
01:22:10plusieurs politiques étrangères américaines.
01:22:12Il y a celle, bien sûr,
01:22:14de la Maison Blanche, mais elle vient en dernier.
01:22:16Il y a d'abord le Pentagone,
01:22:18la CIA, le département de la Justice,
01:22:20le département du Commerce, bref,
01:22:22il y a tout un attirail.
01:22:24Il n'y a pas une politique étrangère,
01:22:26il y en a de multiples
01:22:28et parfois elles se prennent les pieds dans le tapis.
01:22:30À nous d'ouvrir les yeux
01:22:32et de ne pas les suivre,
01:22:34voilà le problème.
01:22:36On va poursuivre
01:22:38ces débats de l'été, on va rester
01:22:40aux Etats-Unis avec, je crois que c'est Lugra
01:22:42vous en parliez, vous l'évoquiez tout à l'heure
01:22:44sur cette proposition assez originale.
01:22:46Vous allez la qualifier d'ailleurs tout à l'heure
01:22:48par la proposition de Donald Trump
01:22:50de nommer Elon Musk
01:22:52un poste secrétaire d'Etat
01:22:54ou de conseiller.
01:22:56S'il est élu en novembre,
01:22:58ça vous fait réagir.
01:23:00Vous réagissez sur notre Facebook, Sud Radio,
01:23:02sur nos réseaux sociaux 0826 300 300
01:23:04également et puis
01:23:06on ira bien avec nos débatteurs. On réagit, à tout de suite.
01:23:18Louis-Saint-Condach, chef d'entreprise, coordinateur
01:23:20du collectif Les Voix des Quartiers Impopulaires
01:23:22et puis Lugra, politologue.
01:23:24On reste aux Etats-Unis
01:23:26Messieurs, vous l'avez évoqué, je crois tout à l'heure
01:23:28Lugra, sur cette proposition
01:23:30de Donald Trump. Alors vous allez me dire ce que vous en pensez
01:23:32la qualifier, vous l'avez déjà
01:23:34plus ou moins fait, mais sur cette proposition
01:23:36de Donald Trump qui se dit prêt
01:23:38à offrir un poste de secrétaire
01:23:40d'Etat ou de conseiller à Elon Musk, le propriétaire de X
01:23:42anciennement Twitter. S'il est élu
01:23:44président des Etats-Unis
01:23:46Donald Trump, c'est quoi ?
01:23:48Ça vous amuse, ça vous inquiète, ça vous intéresse
01:23:50Lugra ?
01:23:52Écoutez, pourquoi pas ?
01:23:54En politique, il est normal que le
01:23:56responsable choisisse
01:23:58ses équipes, donc c'est pas choquant.
01:24:00Ce que je peux dire à l'observation,
01:24:02c'est que dans les sondages
01:24:04on l'a vu dans notre beau pays
01:24:06qui est la France, avec François Mitterrand
01:24:08et Nicolas Sarkozy, il a voulu aussi faire des
01:24:10ouvertures, il a nommé des personnalités
01:24:12ça n'a pas changé la queue
01:24:14c'est une cerise au niveau des sondages
01:24:16et des études d'opinion.
01:24:18C'est vraiment un effet d'annonce
01:24:20je prenais cet exemple-là pour montrer
01:24:22que c'était quelque chose de cosmétique
01:24:24mais ça participe, pour finir sur ce
01:24:26beau mot qu'on a pas mal utilisé aujourd'hui
01:24:28c'est la comédie à des nartés du champ politique
01:24:30ça ne changera pas grand-chose
01:24:32c'est un effet d'annonce dans une campagne
01:24:34qui a un peu tendance à ratatouiller
01:24:36du côté de monsieur Trump.
01:24:38Brice Elkonda, avant de donner la
01:24:40parole à Jacques Millard sur cette
01:24:42proposition insolite, intéressante
01:24:44je ne sais pas.
01:24:46Moi je pense qu'il faut faire attention
01:24:48à ça. Pour quelle raison
01:24:50c'est qu'on a affaire à
01:24:52un énorme chef d'entreprise
01:24:54qui a une influence
01:24:56considérable, je rappelle quand même
01:24:58qu'au-delà de X où il a une capacité d'influence
01:25:00il y a SpaceX, il y a des contrats
01:25:02avec la NASA, donc ça pose quand même la question
01:25:04du mélange des genres. Et un
01:25:06excellent patron comme Elon Musk
01:25:08ne fait pas forcément un bon politique
01:25:10son rôle c'est l'intérêt général
01:25:12l'économique, il a ce prisme-là Elon Musk
01:25:14c'est le fait d'innover
01:25:16de faire du cash
01:25:18donc les objectifs ne sont pas les mêmes
01:25:20la construction intellectuelle n'est pas la même
01:25:22donc on peut comprendre que dans une
01:25:24démocratie comme la démocratie américaine
01:25:26la jonction des deux se fasse un peu mieux
01:25:28en France on a eu quelques cas, quelques familles
01:25:30de grands industriels qui se sont intéressés
01:25:32à la politique parce que peut-être que le mandat
01:25:34politique est honorifique et complète
01:25:36la panoplie du pouvoir
01:25:38mais ce que je veux dire c'est qu'il faut quand même être
01:25:40attentif aux conflits d'intérêts
01:25:42au-delà de ça je note qu'Elon Musk a quand même des convictions
01:25:44sur le fond, qu'il partage avec
01:25:46Donald Trump, on le voit souvent s'insurger
01:25:48sur les sujets LGBT où il veut
01:25:50pas justement qu'on mélange les genres etc
01:25:52il est assez conservateur de ce point de vue là
01:25:54donc il n'empêche qu'on a affaire à une individualité
01:25:56une personnalité qui a
01:25:58un positionnement sur les valeurs
01:26:00donc il a le droit de se mêler
01:26:02de la politique, mais je dis
01:26:04est-ce que par exemple il serait
01:26:06prêt au titre d'un portefeuille
01:26:08gouvernemental à abandonner
01:26:10ses activités lucratives
01:26:12j'en suis pas convaincu, donc
01:26:14je dis qu'il faut quand même faire assez attention
01:26:16à comment les choses se font par déontologie
01:26:18Jacques
01:26:20Jack Meier
01:26:22écoutez moi c'est très simple, je vais vous dire
01:26:24je comprends parfaitement les arguments
01:26:26de Bruce et de Luc
01:26:28moi je vais vous dire une chose
01:26:30lorsque Sarkozy
01:26:32a voulu, Nicolas Sarkozy
01:26:34a voulu ouvrir, je lui dis méfie-toi
01:26:36des coups en l'air, parce que
01:26:38il est clair que faire rentrer
01:26:40faire entrer au gouvernement
01:26:42l'ami Kouchner
01:26:44avec lequel je me suis bagarré
01:26:46ça manque pas de sel
01:26:48mais en réalité
01:26:50ça lui a fait perdre des voix bien davantage
01:26:52que ça lui en a fait gagner
01:26:54et donc ici aux Etats-Unis
01:26:56on a une conception qui concerne
01:26:58les affaires qui n'est pas tout à fait
01:27:00la nôtre mon cher Bruce
01:27:02et il est évident
01:27:04que de ce côté là
01:27:06la notion
01:27:08que ce qui est bon pour les grandes entreprises
01:27:10aux Etats-Unis c'est bon pour l'Amérique
01:27:12voilà le problème
01:27:14chez nous ce n'est pas tout à fait la même chose
01:27:16on se méfie effectivement
01:27:18des grandes entreprises
01:27:20qui pourraient imposer
01:27:22leur politique et non pas celle du service
01:27:24public et de l'intérêt général
01:27:26et donc là il y a une conception
01:27:28américaine qui n'est pas la nôtre
01:27:30je dirais presque
01:27:32qu'ils s'en démerdent
01:27:34parce qu'il est vrai que ça peut créer
01:27:36un certain nombre de tensions
01:27:38et que ça peut apporter des voix
01:27:40et ça peut en faire perdre également
01:27:42Oui sur la question de la déclinaison en France
01:27:44c'est ça qui m'intéresse aussi
01:27:46c'est très intéressant ce que vous dites Jacques Myard
01:27:48sur le rapport qui est différent sur ces sujets là
01:27:50entre les Etats-Unis et la France
01:27:52il y a le rapport aussi à l'argent
01:27:54qui n'est pas le même quoi
01:27:56En fait je suis d'accord avec ce que vient de dire
01:27:58je suis tout à fait d'accord avec ce que vient de dire Jacques Myard
01:28:00on a une conception de la démocratie
01:28:02qui n'est pas la même
01:28:04nous c'est vrai que l'intérêt général
01:28:06doit s'émanciper parfois de l'intérêt économique
01:28:08mais j'observe quand même
01:28:10que le profil d'Emmanuel Macron
01:28:12de notre président depuis quelques années maintenant
01:28:14c'est quand même un profil à l'américaine
01:28:16où on a parlé en France
01:28:18de start-up nation etc
01:28:20et c'est là où à un moment donné
01:28:22il y a une divergence qui s'effectue avec le peuple
01:28:24c'est que les intérêts des entreprises
01:28:26ne convergent pas totalement avec les intérêts
01:28:28de la population française
01:28:30et ça j'ai envie de dire que c'est vrai partout
01:28:32c'est vrai partout
01:28:34une entreprise elle est là pour faire du cash
01:28:36elle est là avec un intérêt lucratif
01:28:38elle n'est pas là pour l'intérêt général
01:28:40et donc à un moment donné ce mélange des genres
01:28:42il peut se faire parce qu'il y a de la compétence dans les entreprises
01:28:44mais il faut que ce soit bien encadré
01:28:46idéologiquement
01:28:48je pense vraiment que
01:28:50Elon Musk n'est pas prêt
01:28:52à abandonner ses activités professionnelles
01:28:54pour un mandat
01:28:56parce que c'est quelqu'un qui a une vision
01:28:58qui a une vision de la conquête de l'espace
01:29:00qui a une vision de tout un tas de choses
01:29:02et donc
01:29:04il ne pourra pas déroger à cette vision là
01:29:06et je pense
01:29:08qu'il faut faire très attention
01:29:10et bien heureux pour nous qu'en France on n'en soit pas à ce stade là
01:29:12il faut qu'on ait des garde-fous
01:29:14pour conserver la politique dans le sens noble du terme
01:29:16d'où la nécessité
01:29:18d'avoir un projet national
01:29:20fort
01:29:22et ça ça manque aujourd'hui
01:29:24c'est à dire que les français doivent réapprendre
01:29:26à ce que c'est la France
01:29:28qui est à la fois une terre d'entreprise
01:29:30et une terre de service public
01:29:32c'est vrai
01:29:34Lugra
01:29:36je vais être un petit peu provoqué
01:29:38mais est-ce qu'un Elon Musk
01:29:40ministre en France
01:29:42un profil à Elon Musk ministre en France
01:29:44c'est envisageable ou pas ?
01:29:46Mais tout est envisageable
01:29:48surtout dans cette période actuelle
01:29:50sauf que
01:29:52je crois que c'est très bien dit par les deux intervenants précédents
01:29:54c'est qu'il y a deux approches de la politique
01:29:56il y a l'approche américaine qui est très utilitariste
01:29:58qui est consommation
01:30:00c'est l'homo economicus
01:30:02et puis nous notre histoire politique
01:30:04notre histoire constitutionnelle
01:30:06elle repose sur autre chose
01:30:08elle repose sur la res publica la chose publique
01:30:10le service du bien commun
01:30:12et on s'est trop éloigné ces dernières années
01:30:14effectivement dans une sorte de dérive américaine
01:30:16quelques années plus tard
01:30:18d'une approche utilitariste
01:30:20regardez comme les institutions de la 5ème république
01:30:22aujourd'hui chaque article
01:30:24est disséqué pour savoir
01:30:26s'en servir au mieux au service d'intérêt
01:30:28mais non la 5ème république
01:30:30elle repose sur un équilibre
01:30:32au service du peuple
01:30:34et donc on a une culture qui fait que
01:30:36je ne vois pas l'intérêt de la nomination
01:30:38d'un éventuel Elon Musk
01:30:40au gouvernement français
01:30:42Jacques Myard
01:30:44il n'y a pas beaucoup de risques
01:30:46c'est à dire
01:30:48oui je veux dire par là
01:30:50ça a été très bien dit effectivement
01:30:52la res publica ça existe
01:30:54et ça existe depuis je dirais
01:30:56Charles Auguste et Charles Nobel
01:30:58qui ont compris
01:31:00que la fonction royale
01:31:02n'était pas simplement une fonction
01:31:04je dirais
01:31:06personnelle qui avait
01:31:08la res publica a été inventée
01:31:10effectivement par les rois de France
01:31:12et continuée
01:31:14par eux et l'empire
01:31:16et la république
01:31:18donc on est dans une tradition effective
01:31:20de la res publica
01:31:22et que cette res publica
01:31:24aujourd'hui on doit la retrouver
01:31:26sans ignorer bien sûr le monde
01:31:28économique dans lequel on vit
01:31:30on conclut avec vous Brice Nkonda
01:31:32ce débat justement
01:31:34concernant Elon Musk mais pas que, sa déclinaison française
01:31:36non pour compléter ce que disait Jacques Myard
01:31:38c'est que la technologie
01:31:40prend progressivement
01:31:42les algorithmes le pas sur notre démocratie
01:31:44et donc on a l'application
01:31:46scientifique avec toutes les technologies
01:31:48qu'on a, les réseaux sociaux etc
01:31:50ça va très très vite et ça façonne
01:31:52les esprits, les mentalités, les réflexions
01:31:54et que derrière le niveau de conscience
01:31:56ne va pas aussi vite alors on sait très bien que
01:31:58science sans conscience n'est que ruine de l'âme
01:32:00et donc le problème qu'on a aujourd'hui et ça devrait être au coeur
01:32:02d'un nouveau projet politique c'est comment
01:32:04on remet la politique au coeur
01:32:06du sujet, comment on redémocratise
01:32:08les esprits, comment on fait en sorte
01:32:10que la participation citoyenne
01:32:12la formation, l'éducation permettent
01:32:14d'avoir des citoyens engagés
01:32:16aujourd'hui on est en train de
01:32:18s'acheminer vers le
01:32:20degré zéro de la démocratie et il faut
01:32:22faire très attention parce que si
01:32:24on substitue l'homme avec une
01:32:26fonction uniquement utilitariste
01:32:28et consumériste, on va se consumer
01:32:30là-dedans. Merci beaucoup
01:32:32merci à vous Bricelle Konda,
01:32:34chef d'entreprise, coordinateur du Collectif
01:32:36Les Voix des Quartiers Impopulaires, un grand merci
01:32:38à vous aussi, Lugra, politologue
01:32:40et à vous Jacques Millard, maire de Maison Lafitte
01:32:42merci d'avoir été avec
01:32:44nous pour débattre de l'actualité
01:32:46on continue sur Sud Radio dans un instant
01:32:48après le journal
01:32:50de midi, on parlera de ce projet
01:32:52titanisque, titanique
01:32:54titanesque, c'est ça
01:32:56vous me corrigez Bricelle Konda, vous avez raison
01:32:58titanesque dans le golfe de
01:33:00Gascogne, l'installation d'une
01:33:02ligne de très haute tension pour relier
01:33:04la France et l'Espagne
01:33:06le tribunal a ordonné
01:33:08l'arrêt des travaux, c'est une première victoire
01:33:10pour un collectif qui fait de plus en plus
01:33:12de bruit, qui s'oppose à ce projet
01:33:14titanesque, on y revient dans un instant, à tout de suite

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