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Mettez vous d'accord avec Jacques Myard, Jean-Baptiste Moreau, Gaëtan Dussausaye et Sophie De Menthon.

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##METTEZ_VOUS_D_ACCORD-2023-11-22##

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Transcription
00:00 Et nous sommes ensemble pour les débats comme tous les jours vers 11h15 avec aujourd'hui Jean-Baptiste Moreau.
00:06 Bonjour, ancien député, ancien agriculteur, consultant indépendant, Gaëtan Dussosset,
00:11 bonjour, porte-parole du Rassemblement National, Sophie de Menton, chef d'entreprise, présidente du mouvement Éthique.
00:18 Jacques Myard, bonjour, maire LR de Maisons-Lafitte.
00:25 Et je rappelle ce livre majeur que vous venez de publier, Bye Bye Démocratie, le brûlot de l'année, qui est paru aux éditions Robert Laffont.
00:35 Merci d'être avec nous. - Merci Joëlle Héré.
00:37 - Merci, non non, mais ce sont vos points de vue qui sont toujours très intéressants et très percutants.
00:44 On va revenir évidemment sur le meurtre de Thomas Crépole avec l'arrestation des suspects, cette marche blanche.
00:51 Faut-il revoir la justice des mineurs ? C'est ce que prônait ce matin Bruno Retailleau en disant que la justice n'était plus adaptée,
00:58 bien que ceux qui ont été arrêtés soient majeurs visiblement, mais ça pose quand même la question.
01:04 On a vu que les délinquants sont de plus en plus jeunes. Est-ce que cette justice est adaptée ?
01:10 Macron au chef d'entreprise, réveillez-vous, Sophie, c'est pour vous.
01:14 - J'aspire maintenant, là, j'aspire.
01:16 - Le chômage, ça va pas, comme dirait Anne Hidalgo, et puis l'accord sur la libération des otages,
01:22 est-ce que c'est une victoire du Hamas ? La question se pose.
01:26 On commence avec vos coups de cœur et vos coups de gueule. Jacques, on va commencer avec vous.
01:29 Coup de gueule.
01:31 - Oui, un sacré coup de gueule sur un navet monumental fabriqué par les Anglais, Ridley Scott, sur Napoléon.
01:40 J'ai jamais vu... Alors premièrement, son Napoléon ressemble à un soudard des bafons de Sceaux.
01:47 Deuxièmement, on voit vraiment que c'est du Hollywood.
01:51 Visiblement, Ridley Scott a été complètement traumatisé par l'affaire Charles et Camilla,
01:58 et il monte tout un film où, à la sortie, vraiment c'est du Hollywood de mauvais genre.
02:05 - Sans compter Joséphine qui ressemble à une femme de mauvaise vie.
02:08 - Oui, parce qu'il y avait une présentation d'avant-première dans ma ville à notre cinéma.
02:13 Mais franchement, ça ne vaut pas un pet de lapin.
02:16 - Alors, une toute petite réaction.
02:18 - Alors, faire parler notamment Napoléon en anglais, alors ça c'est le summum, je tiens à vous dire.
02:23 Donc ça n'a aucun sens, vraiment.
02:28 Et surtout, tout tourne autour de Joséphine.
02:30 C'est vrai, il l'aimait.
02:32 Tout l'aspect politique de Napoléon, on n'entend pas un mot.
02:38 Donc c'est un navet de première.
02:40 - Alors Sophie l'a vu également hier.
02:43 - Alors Jacques, c'est à peu de choses près, je pense exactement la même chose.
02:47 En plus, Joséphine a l'air d'une pute.
02:49 C'est hallucinant.
02:51 Non mais c'est extraordinaire.
02:52 - D'ailleurs, Napoléon l'a dit.
02:53 - Oui, en plus.
02:54 C'est vrai.
02:55 Enfin là, ils l'ont bien caricaturé.
02:57 Je pense la même chose, on est très déstabilisés en plus
03:00 parce qu'on l'a vu en version originale.
03:02 C'est vrai que c'est quand même déstabilisant.
03:03 Ils ont mis le jeune Napoléon qui était tout fringant, qui avait 25 ans.
03:09 Là on a un type qui est bouffi et qui a déjà vécu depuis je ne sais pas combien d'années.
03:14 - Après vous êtes resté jusqu'au bout.
03:17 Ça dure 2h40 quand même.
03:19 - Ça dure 2h30.
03:20 Je ne me suis pas ennuyée.
03:22 J'ai trouvé que l'argent mis...
03:25 Je n'ai jamais vu quelque chose d'aussi impressionnant.
03:27 Il y a 200 millions de dollars.
03:29 Avec franchement le spectacle des batailles de Napoléon, Waterloo, etc.
03:36 C'est quand même stupéfiant.
03:38 Franchement, Jacques.
03:39 Stupéfiant.
03:40 Rien que pour ça, bon voilà.
03:43 Historiquement, c'est nul.
03:45 Je ne comprends pas qu'on puisse mettre autant de moyens
03:49 en faisant des erreurs de casting.
03:51 Y compris Marie-Antoinette qu'on guillotine la pauvre qui sort de chez le coiffeur.
03:55 C'est du mauvais Hollywood.
03:59 - Bon, c'est mercredi, c'est les sorties cinéma.
04:02 - Mais surtout n'y allez pas.
04:05 - Oh non, on ne peut pas dire ça non plus.
04:07 - Vous donnerez du fric à ces bandits d'anglais.
04:11 - Je ne suis pas d'accord.
04:12 Faut peut-être y aller.
04:13 - Bon, faites-vous votre opinion.
04:16 On commençait avec la séquence cinéma, comme on dit.
04:20 Sophie, c'est un coup de gueule pour vous aussi.
04:23 - Alors, c'est un coup de gueule
04:26 et c'est un coup de gueule qui rejoint celui de la CPME
04:30 qui a vraiment fait un communiqué
04:33 et je pense que c'est important pour qu'il manifeste comme ça.
04:36 Est-ce que vous avez vu qu'il y a des spots télévisés ?
04:39 L'ADEME, l'Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Énergie
04:42 et le ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des Territoires
04:46 déjà quand on lit ça, avec des fonds publics,
04:48 ont lancé une campagne de com'
04:50 qui, sous couvert de communication responsable,
04:53 vous dit en gros "ne consommez pas".
04:55 Je trouve ça hallucinant.
04:57 En même temps, dirais-je,
04:59 le ministre, le président de la République lance "Étincelle",
05:03 le mouvement pour le développement des moyennes entreprises.
05:07 En même temps, on nous dit toute la journée,
05:09 et il y a le coup de gueule dont on va parler,
05:11 du président lui-même,
05:12 qui dit "mobilisez-vous". Non mais quoi ?
05:14 Ils font une campagne de pub en disant qu'il faut produire moins,
05:17 qu'il ne faut pas consommer,
05:18 qu'il faut faire accommoder ses vieux pantalons,
05:20 qu'il faut faire ressembler ses chaussures,
05:22 qu'il ne faut surtout pas acheter,
05:23 après on va subventionner le textile.
05:25 Je veux dire, c'est plus possible un délire pareil.
05:28 Et donc vraiment, non,
05:30 on ne doit pas inciter les Français à ne pas consommer.
05:33 C'est le chômage qui est en cause.
05:34 Non mais vous consommez moins, ok,
05:36 nos boîtes vont plus mal, très bien.
05:37 Et qu'est-ce qu'on fait ?
05:38 - Alors, qui veut réagir à ça ?
05:40 - Oui, non.
05:41 - Jean-Baptiste ?
05:42 - Le ministère de la Transition écologique,
05:44 ce n'est pas mes meilleurs amis globalement,
05:45 mais effectivement, je pense que c'est dans le cadre du Black Friday,
05:49 où sans doute il y a quelque chose d'approchant.
05:51 - Non, non, non, même pas.
05:52 - Je n'ai pas vu la plupart, honnêtement.
05:53 Mais c'est assez ridicule, oui, effectivement.
05:55 - Mais en même temps, il y a le Black Friday.
05:57 - Consomment responsable,
05:58 essayons de faire en sorte de stimuler la production française
06:02 et pas de consommer des produits importés.
06:04 Mais après, la déconsommation,
06:06 où je ne suis pas du tout un adepte.
06:09 - Les dévendeurs.
06:10 - Je ne suis pas du tout un adepte de la secte de la décroissance
06:14 qui solutionnerait un certain nombre de problèmes.
06:16 C'est un problème d'enfants gâtés et de pays riches,
06:18 je veux dire, et de personnes aisées,
06:20 des beaux arrondissements de Paris.
06:22 Mais la plupart de notre pays et des Français,
06:25 aujourd'hui, ne sont pas dans un excès de consommation.
06:27 Ils consomment en fonction des moyens qu'ils ont
06:29 et qui ne sont pas forcément énormes.
06:30 Donc, je ne sais pas ce que c'est que cette campagne,
06:32 mais à mon avis, c'est complètement à côté.
06:34 Ce n'est vraiment pas ce qu'il faut faire en ce moment dans notre pays,
06:37 où le moral est déjà compliqué.
06:39 - En revanche, du Made in France,
06:41 qui passe une campagne civile sur Made in France.
06:43 - Mais qui nous permet de fabriquer en France.
06:45 - Consommer responsable, consommer durable, ça d'accord,
06:47 mais moins consommé, enfin, quoi ?
06:49 Qu'est-ce qu'il faut moins consommer ?
06:51 Enfin, je veux dire, c'est...
06:53 - C'est les mêmes en Sud qui vont prendre l'avion
06:55 pour aller passer des vacances, je ne sais où.
06:57 - À Meuger, oui.
06:59 - Donc, on est en pleine hypocrisie.
07:01 Et ce n'est qu'une secte, comme vient de le dire Jean-Baptiste
07:03 à juste titre, et je suis tout à fait d'accord avec Sophie,
07:06 on est en pleine idéologie perverse.
07:08 - Oui, mais c'est soutenu effectivement par Christophe Béchut.
07:11 - Mais parce que c'est l'incohérence.
07:13 Voilà.
07:15 C'est l'incohérence, c'est un truc dramatique dans l'action de l'État.
07:17 - Mais je ne comprends pas, le président de la République,
07:19 le président de la République, quand même,
07:21 c'est un homme intelligent, il a des convictions.
07:23 - A priori.
07:25 - Comment est-ce qu'il laisse des ministres s'égarer comme ça ?
07:27 Est-ce que, je veux dire, il est chef d'entreprise,
07:30 il a un DG qui est Élisabeth Borne,
07:32 et il a des ministres qui sont des cadres supérieurs.
07:35 Qu'est-ce qu'il fait ? Pourquoi il ne s'intéresse pas à ça ?
07:38 Comment est-ce qu'il peut laisser des ministres ?
07:40 - Parce qu'on les convoque dans son bureau le lendemain.
07:42 - Vous avez parfaitement raison.
07:44 Le problème, c'est qu'on a un ministre
07:46 qui est quand même aussi un peu le porte-parole
07:48 du gouvernement et de la ligne politique
07:50 qui est celle du gouvernement, qui se fait l'écho
07:52 à une petite musique.
07:54 - Je ne renoncerais pas à ça.
07:56 - Un ministre d'embattement.
07:58 - Bien sûr.
08:00 - Donc ça donne quelque chose de la ligne politique du gouvernement.
08:02 Et en fait, il se fait juste l'écho d'une petite musique
08:04 que l'on entend sans cesse aujourd'hui,
08:06 qui est celui, vous l'avez dit, celui de la décroissance.
08:08 Mais qui est irresponsable parce que c'est cette logique
08:10 de décroissance qui risque
08:12 de mettre la France hors
08:14 de la compétition mondiale,
08:16 hors de tous les grands chantiers qu'on devrait mettre en œuvre.
08:18 Parce que sous prétexte d'un
08:20 réchauffement climatique qui est évidemment
08:22 important et qu'il faut prendre en considération,
08:24 le fait de prôner
08:26 la décroissance, le fait de prôner
08:28 le moins de production, que ce soit agricole,
08:30 que ce soit scientifique, technologique,
08:32 etc., on risque de mettre finalement
08:34 la France en dehors de la compétition mondiale.
08:36 - Et c'est ceux qui nous écoutent, c'est le job
08:38 de ceux qui nous écoutent qui est en jeu.
08:40 - Le job et tous nos mécanismes
08:42 de solidarité. Avec la
08:44 décroissance, vous n'avez plus de solidarité
08:46 avec ceux qui sont le plus en difficulté.
08:48 C'est un mythe. C'est pas de gauche
08:50 la décroissance. - Bientôt 11h, l'heure du
08:52 journal et on se retrouve dans un instant avec vous.
08:54 A tout de suite sur ceux de Radio.
08:56 Et nous sommes ensemble pour commenter l'actualité.
08:58 Mettez-vous d'accord aujourd'hui avec
09:00 Jacques Myard, maire LR de Maison-Lafitte.
09:02 Votre livre "Bye bye démocratie",
09:04 le brûlot de l'année, est paru
09:06 aux éditions Robert Laffont,
09:08 Jean-Baptiste Moreau, ancien député,
09:10 ancienne agriculteur,
09:12 consultant indépendant,
09:14 Gaëtan Dussosset, porte-parole du Rassemblement
09:16 National et Sophie de Menton, chef d'entreprise
09:18 et présidente du mouvement
09:20 Éthique, beaucoup de sujets, le meurtre
09:22 de Thomas Acrépole, Emmanuel
09:24 Macron qui interpelle
09:26 les chefs d'entreprise, "Réveillez-vous"
09:28 et puis l'accord sur la libération des
09:30 otages. Est-ce que c'est une victoire
09:32 du Hamas d'une certaine
09:34 manière ? On parlera de tous ces sujets avec vous.
09:36 On continue notre tour
09:38 de table. Jean-Baptiste Moreau, vous, c'est
09:40 un coup de cœur ? - Oui, un coup de cœur pour un coup de gueule
09:42 en quelque sorte, parce que c'est un coup de gueule
09:44 des agriculteurs dans le
09:46 sud de la France. Alors, c'est pas
09:48 national pour le moment, mais ça monte doucement.
09:50 Ils ont retourné les panneaux
09:52 d'entrée et de sortie
09:54 d'un certain nombre de villes et de villages.
09:56 Alors, moi, dans mon département de la Creuse,
09:58 ils l'ont fait, mais c'est parti, je crois,
10:00 du tarn, avec le hashtag
10:02 "On marche sur la tête" et
10:04 "Pas de transition sous pression".
10:06 Je suis au cœur de la
10:08 machine depuis toujours, parce que je suis agriculteur,
10:10 et puis j'ai fait de la politique
10:12 pendant quelques années, et
10:14 effectivement, l'agriculture, on n'en peut
10:16 plus des injonctions contradictoires permanentes
10:18 et tout ce qu'on a fait au cours des dernières
10:20 années sur l'écologie,
10:22 notamment au niveau européen, est en train de mettre
10:24 toute une partie du pays, non seulement
10:26 ils veulent
10:28 plus entendre parler
10:30 de transition écologique,
10:32 mais en plus, ils sont en résistance, carrément,
10:34 face à cette transition écologique, parce qu'on leur impose
10:36 des normes et des
10:38 mesures qui n'ont rien à voir avec la
10:40 réalité du temps agricole et avec les réalités
10:42 de l'agriculture. C'est-à-dire qu'aujourd'hui, il y a un
10:44 règlement européen qui va être voté
10:46 probablement aujourd'hui au Parlement européen,
10:48 qui explique qu'on va diminuer de 50% l'usage
10:50 des produits phytosanitaires à horizon
10:52 2030. 2030 en agriculture, c'est demain,
10:54 parce que 6 ans sur une exploitation, c'est rien du tout.
10:56 Le temps est
10:58 beaucoup plus long en agriculture, et
11:00 donc, on leur explique qu'il va falloir
11:02 qu'ils diminuent de 50% l'usage
11:04 des produits phytosanitaires. Alors, on ne sait pas d'où sort
11:06 cet objectif-là, c'est aux doigts mouillés,
11:08 comme souvent, hélas, les décisions
11:10 qu'on prend en politique, sans avoir
11:12 mesuré quel qu'impact que ce soit que ça va avoir
11:14 sur la production. On est déjà dépendant
11:16 des importations sur tout ce qui est fruits et légumes, on importe
11:18 plus de 50% des fruits et légumes.
11:20 En viande, on importe plus de 20% de la viande bovine,
11:22 on importe une grosse majorité
11:24 de la viande de mouton
11:26 qu'on consomme aujourd'hui en France, et
11:28 la seule
11:30 production sur laquelle on est
11:32 autonome, voire exportateur, c'est les céréales,
11:34 mais à cette vitesse-là, en diminuant de 50%
11:36 les produits phytosanitaires, on va vite être, là aussi,
11:38 en situation de devoir importer
11:40 et de ne plus produire suffisamment pour nourrir
11:42 nos consommateurs. Donc, on est
11:44 vraiment sur... Qu'il faille
11:46 diminuer l'utilisation des produits phytosanitaires, il n'y a aucun
11:48 agriculteur qui les utilise par plaisir. Déjà, ça coûte
11:50 cher, et je ne connais pas un agriculteur qui est ravi
11:52 de sortir son pulvérisateur pour aller traiter dans
11:54 ses chambres, parce que s'il pouvait faire autre chose, il ferait autre chose.
11:56 Mais,
11:58 ces produits phytosanitaires, ils sont là
12:00 parce qu'il a besoin d'assurer un potentiel
12:02 de production qui lui permet de tirer un revenu
12:04 de son travail. C'est comme
12:06 si demain, on expliquait qu'on met fin à tous les
12:08 micro-ordinateurs parce que ça pollue, et qu'on revient
12:10 en machine à écrire. Je ne suis pas sûr qu'il y ait
12:12 beaucoup de journalistes ou autres qui seraient ravis
12:14 d'en revenir en machine à écrire.
12:16 Donc, globalement,
12:18 ces injonctions permanentes, contradictoires...
12:20 - Mais, c'est par rapport à la santé.
12:22 - Oui, mais bien sûr.
12:24 J'entends bien.
12:26 - Quand on voit qu'un progrès...
12:28 - Quand on va importer, ce sera pire pour notre santé.
12:30 - On importe la pollution qu'on ne veut plus chez nous.
12:32 C'est de l'hypocrisie totale.
12:34 - Je voudrais ajouter quelque chose.
12:36 C'est hallucinant, le Conseil d'État s'est
12:38 prononcé aussi. Il y a un nouveau
12:40 délire qui est de diminuer
12:42 le nombre de vaches. Le nombre de vaches,
12:44 c'est le cuir, une industrie qui marche
12:46 très bien en France.
12:48 Le président de la Confédération hier...
12:50 Le nombre de vaches, parce que
12:52 effectivement, c'est du CO2...
12:54 Que les Français ne mangent pas
12:56 tellement moins de viande, donc on va l'importer...
12:58 - On importe déjà.
13:00 - Et que vient faire le Conseil d'État dans la diminution
13:02 du nombre de bovins ?
13:04 - Quel est l'argument ?
13:06 - C'était ça, c'était les émissions de gaz à effet de serre
13:08 et autres, sachant qu'ils ne prennent pas...
13:10 Le Conseil d'État, j'avais poussé un coup de gueule,
13:12 je pense à ce micro déjà, quand ils ont sorti leur avis,
13:14 parce que c'était complètement à côté de la plaque.
13:16 Ils ne connaissent rien à l'agriculture,
13:18 ça se saurait sinon, qu'ils s'occupent de leur champ de compétences,
13:20 à savoir les finances publiques, notamment,
13:22 ça serait déjà pas mal,
13:24 et qu'ils laissent les autres
13:26 domaines aux gens qui sont compétents.
13:28 Mais globalement, oui, ça fait partie de ce message,
13:30 des messages contradictoires, avec des règlements
13:32 français qui ne sont pas les mêmes que les règlements européens,
13:34 avec une concurrence déloyale
13:36 qui est faite du coup par un certain nombre de nos voisins
13:38 européens, on importe une partie
13:40 de produits de pays qui
13:42 utilisent des produits phyto, parce qu'en France, on a
13:44 déjà réduit les produits phyto,
13:46 les plus dangereux, on les a déjà interdits, depuis
13:48 20 ans, on interdit chaque année des dizaines
13:50 de produits phytosanitaires, ce qui fait que par exemple,
13:52 aujourd'hui, la production de noisettes est quasiment
13:54 à l'arrêt en France, parce qu'on a
13:56 supprimé un certain nombre de produits phyto qui, effectivement,
13:58 étaient dangereux, mais du coup, on l'importe
14:00 de Turquie, où ces produits sont utilisés.
14:02 Donc, je veux dire, c'est...
14:04 Oui, il faut sans doute
14:06 faire attention à ce que l'on fait.
14:08 - Alors, Jacques Myard, vous êtes d'accord ?
14:10 - Oui, écoutez, c'est les moutons
14:12 de panurge, n'est-ce pas ?
14:14 On a une idéologie ambiante,
14:16 je dirais, aujourd'hui,
14:18 des bobos écolos,
14:20 Khmers, et donc,
14:22 ils essaient d'imposer partout,
14:24 et notamment, au niveau
14:26 de ce qui s'appelle le Parlement
14:28 européen, on a
14:30 la volonté de passer
14:32 en force, et d'en surajouter.
14:34 Moi, je suis... Prenons le cas du glyphosate.
14:36 Je suis extrêmement
14:38 surpris que tous nos partenaires,
14:40 qui ne sont pas plus bêtes que nous,
14:42 ne veulent pas, je dirais,
14:44 le bannir et l'interdire.
14:46 Donc, il suffit qu'une ONG
14:48 dise "attention, danger",
14:50 pour qu'on suive les yeux fermés.
14:52 Donc, il y a un moment, nous sommes
14:54 une terre d'agriculture,
14:56 l'agriculture est un atout pour la France,
14:58 et il faut arrêter les bêtises.
15:00 Comme le Conseil d'État,
15:02 lui, il juge sur les textes.
15:04 C'est aux politiques à dire "non"
15:06 et pas au contraire, et que si
15:08 le règlement européen est
15:10 une imbécilité notable, la France
15:12 doit s'y opposer.
15:14 - Oui, c'est très juste, d'autant plus que la France,
15:16 pour le coup, on l'a rappelé, est déjà très exigeante
15:18 vis-à-vis de la qualité de nos
15:20 produits, et très exigeante donc vis-à-vis de nos éleveurs
15:22 et de nos agriculteurs.
15:24 En réalité, il y a un vrai problème, parce qu'on se retrouve
15:26 déjà notamment avec une exigence française
15:28 qui se retrouve maintenant en concurrence avec
15:30 une multiplication de normes décidée
15:32 au niveau européen. Il y a un peu
15:34 aussi la question qui se pose de savoir quelle est
15:36 la ligne et la position de la France sur ce sujet.
15:38 On a mentionné la question du glyphosate.
15:40 - La France est abstenue. - On l'a certainement rappelé
15:42 à ce micro, mais on sait que
15:44 Emmanuel Macron a pas mal changé
15:46 de position sur la question du glyphosate. En 2017,
15:48 il disait qu'on allait en sortir à horizon 3 ans,
15:50 c'est-à-dire en 2020. En 2018,
15:52 il dit qu'on sortira du tout glyphosate
15:54 en sous 5 ans, c'est mentir
15:56 aux Français. D'accord, on prend note.
15:58 - On est quelques-uns à avoir
16:00 essayé de le convaincre que ce n'était pas possible de sortir aux 3 ans.
16:02 - On a ce sentiment, un peu comme sur un grand
16:04 nombre d'autres domaines que le Président n'est pas spécialement
16:06 à l'écoute de ceux qui sont portants aux réalités.
16:08 - Si, en l'occurrence, le glyphosate nous a écoutés.
16:10 - Le problème, c'est que, comme on l'a
16:12 dit, on a une puissance agricole française
16:14 qui est quand même garante, notamment, de notre
16:16 souveraineté alimentaire, d'une alimentation
16:18 saine, de qualité, d'une indépendance
16:20 aussi stratégique et économique
16:22 qui est complètement mise à mal,
16:24 à la fois par la multiplication des normes
16:26 au niveau européen, mais aussi par le fait
16:28 que cette même Union européenne, qui, il ne faut pas
16:30 oublier, est quand même le bébé d'Emmanuel Macron et d'Ursula
16:32 von der Leyen, qui multiplient les traités
16:34 de libre-échange à travers le monde, pour
16:36 importer, finalement, des produits qui ne respecteront
16:38 à aucun moment les normes sociales, écologiques, environnementales et sanitaires.
16:42 - Il y a les clous de miroirs
16:44 qui ont été mis en place. Alors,
16:46 effectivement, pour pas que ce soit des miroirs aux alouettes,
16:48 il faut mettre les moyens de contrôle et d'aller
16:50 contrôler, notamment dans les pays d'origine, la façon dont c'est produit
16:52 parce qu'aujourd'hui, ce n'est pas le cas et donc, on ne peut pas
16:54 dire, quand ça arrive au port de Rotterdam,
16:56 il y a un certain nombre de produits dont on n'est pas capable
16:58 de contrôler l'usage ou le non-usage
17:00 dans les pays d'origine. Donc, il faut,
17:02 là-dessus, mettre le paquet sur les clous de miroirs.
17:04 Mais au-delà de ça, je veux dire,
17:06 les accords internationaux, ça ne va pas être un problème d'ici peu.
17:08 Si on n'a plus d'agriculture, il va bien falloir qu'on importe.
17:10 Mais dépendre, dans le contexte géopolitique,
17:12 d'autres pays pour se nourrir aujourd'hui. Et sur les phytos,
17:14 par rapport à ce que vous disiez tout à l'heure, Valérie,
17:16 sur les produits phytos, ce n'est pas parce qu'une
17:18 ânerie est répétée des milliers de fois à longueur de radio
17:20 et de plateau télé, que ça devient une réalité.
17:22 Parce que la principale étude
17:24 épidémiologique qui a eu lieu sur l'impact des produits phytosanitaires
17:26 sur la population agricole,
17:28 c'est l'étude Agrican, qui regroupe
17:30 toutes les données de la MSA depuis 40 ans
17:32 sur les agriculteurs.
17:34 Et ce qu'on constate, c'est que la population des agriculteurs
17:36 est moins exposée aux risques de cancer
17:38 que la moyenne de la population globale.
17:40 Donc, si vraiment ces produits phytosanitaires
17:42 étaient hyper dangereux, alors il y en a.
17:44 Ils ont été supprimés au fur et à mesure.
17:46 Mais aujourd'hui, les agriculteurs, quand ils les utilisent,
17:48 déjà, ils prennent des précautions, ils ne font pas n'importe quoi,
17:50 ils ne mettent pas n'importe quelle quantité, ils déclarent tout ce qu'ils font.
17:52 Et globalement, ils sont moins exposés aux cancers
17:54 que la population globale. Donc, c'est faux
17:56 d'expliquer que,
17:58 comme les écolos nous disent, oui, il faut interdire les produits phytosanitaires
18:00 d'abord pour les agriculteurs. Il faut les interdire
18:02 d'abord pour leur dogme, parce que c'est leur croyance,
18:04 mais qu'ils ne prennent pas prétexte des agriculteurs.
18:06 - Alors, question de nos auditeurs, d'où viennent
18:08 les maladies et les cancers
18:10 des agriculteurs ?
18:12 Vous n'êtes pas médecin,
18:14 vous ne savez pas, ce sont des mensonges.
18:16 Et comment font
18:18 les pays qui n'utilisent plus
18:20 le glyphosate ? - Il n'y en a pas, déjà.
18:22 Le seul au monde, c'était Sri Lanka,
18:24 ils sont revenus en arrière parce que la production agricole s'est effondrée.
18:26 Donc, non, il n'y en a pas
18:28 qui ont interdit le glyphosate. Le Luxembourg a voté
18:30 contre le renouvellement,
18:32 mais ils continuent à l'utiliser. La seule qui a restreint
18:34 ses usages, c'est la France aujourd'hui sur le glyphosate.
18:36 La seule qui réellement a restreint ses usages de 30%,
18:38 c'est la France. Il n'y a aucun autre pays dans le monde.
18:40 - Qui croire ? Parce que...
18:42 - Non, mais ce n'est pas croire. - C'est tellement pas les ONG.
18:44 - Non, mais ce n'est pas une question de croyance.
18:46 - Il y a un problème. - Faisons confiance à la science
18:48 et aux chiffres. - Ils disent qu'il y a un danger,
18:50 pardon,
18:52 qu'il y a un danger qui, immédiatement,
18:54 ce soit, je dirais,
18:56 la bataille en ligne.
18:58 C'est dramatique.
19:00 Comment expliquez-vous
19:02 que tous nos partenaires, ils sont 26,
19:04 continuent à utiliser
19:06 le glyphosate ? Je pense
19:08 qu'ils ont aussi des experts qui leur ont dit
19:10 "Pas de panique". Donc, c'est
19:12 les ONG qui mènent
19:14 la danse et qui sont repris par
19:16 les médias. - Et c'est la même chose
19:18 sur le plastique. Il y a un livre qui est sorti
19:20 "Plastique bashing
19:22 lintox".
19:24 Le plastique, c'est vrai. On nous montre
19:26 indéfiniment le même phoque qui s'étouffe
19:28 avec des sacs plastiques dans une mer éloignée.
19:30 Le plastique, il y a ceux qui sont recyclables,
19:32 il y a ceux qu'on fait en France,
19:34 il y a la nécessité de maintenir du plastique
19:36 dans les hôpitaux, sinon ce serait impossible
19:38 de continuer. Le plastique est
19:40 indispensable. Et ils veulent en France
19:42 l'interdire, ils luttent contre
19:44 alors qu'on va importer des
19:46 plastiques parce qu'il faut bien.
19:48 Et en plus, le recyclage, c'est là qu'on pêche
19:50 alors qu'il faudrait en France être capable de mieux recycler.
19:52 Et ça, c'est là la filière
19:54 qu'il faudrait essayer de développer.
19:56 Et donc là aussi, le plastique, ça y est,
19:58 c'est devenu
20:00 un poison général.
20:02 - Alors Stéphane, un auditeur
20:04 me dit "Il est interdit au Vietnam,
20:06 en voie de bannissement au Mexique, aux Etats-Unis,
20:08 il reste en vente, même
20:10 si des restrictions locales limitent son usage.
20:12 Et en 2019, l'Agence américaine
20:14 de protection de l'environnement avait
20:16 réaffirmé que le glyphosate n'était probablement
20:18 pas cancérigène pour les humains.
20:20 - Non, oui, c'est ça. Non, non, il n'y a pas de restrictions
20:22 d'usage aux USA, c'est pas vrai.
20:24 Alors, sur l'Asie du Suédois, c'est possible.
20:26 Je dis pas. Je sais qu'il y avait
20:28 un pays qui était extrêmement cac, où c'était interdit,
20:30 où ça a été réautorisé parce que ça a posé un certain nombre
20:32 de problèmes. Mais au-delà de ça, c'est pas une question
20:34 de croire ou de ne pas croire, c'est une question
20:36 de faire confiance à la science. Il y a un rapport
20:38 de l'EFSA sur plus de 2000 études
20:40 qui explique que le glyphosate n'est pas
20:42 cancérigène. Voilà, donc, après,
20:44 tout le monde peut croire en Dieu
20:46 ou pas croire en Dieu, mais c'est une question d'une foi.
20:48 Mais ça n'a rien à voir avec la science et la réalité
20:50 du terrain. Et voilà.
20:52 Oui, il y a des cas de cancer,
20:54 effectivement, chez des agriculteurs,
20:56 qui ont été reconnus comme maladies professionnelles,
20:58 dû à un certain nombre de produits qui ne sont plus
21:00 utilisés, ou à des mésusages ou des
21:02 problèmes d'usage au moment d'utilisation.
21:04 Mais il y a des cancers,
21:06 il y en a dans la population globale, et ce n'est pas lié
21:08 aux produits phytosanitaires. - Oui, mais on sait que certains
21:10 cancers sont
21:12 des marqueurs
21:14 de l'utilisation de certains produits.
21:16 On peut lier
21:18 certains... C'est ce que nous disait
21:20 Jean-Luc Benamias.
21:22 C'est ce qu'il nous disait
21:24 hier. - Oui, alors, je sais, je ne connais pas son
21:26 cas particulier, donc je ne me prononce pas sur des cas particuliers.
21:28 Je dis juste qu'en
21:30 globalité, je veux bien voir les études
21:32 qui relient précisément un produit
21:34 à un type de cancer. Parce qu'à ce moment-là,
21:36 il faut l'interdire absolument et très vite. Mais j'en ai
21:38 pas vu beaucoup, honnêtement. Des études scientifiques
21:40 qui prouvent ça, j'en ai pas
21:42 vu des tas. Et aujourd'hui, oui, mais qu'il faille
21:44 que le sens de l'histoire soit la réduction des produits phytos,
21:46 mais ne le faisons pas n'importe comment,
21:48 en prenant en compte
21:50 la science, et surtout, en fonction des objectifs
21:52 aussi de production, parce que, enfin,
21:54 je veux dire, à un moment... - Qu'est-ce que vous feriez ?
21:56 - Stop, il faut qu'on marque une pause. On marque une
21:58 pause et on se retrouve dans un instant.
22:00 - Et nous continuons nos débats.
22:02 Gaëtan Dussosier, on va avancer un petit peu,
22:04 parce qu'on pourrait faire une émission entière sur le
22:06 glyphosate et sur les
22:08 produits phytosanitaires.
22:10 Gaëtan, à vous, c'est un coup de
22:12 cœur pour l'UFC Que Choisir. - Oui, tout à fait.
22:14 - Vous n'êtes pas très éloigné de notre sujet, ici ?
22:16 - Un petit peu, un petit peu. - Non ?
22:18 - Alors, en réalité, l'association de consommateurs
22:20 UFC Que Choisir, donc, vous savez que chaque
22:22 année, ils remettent un peu à jour une carte interactive
22:24 sur ce qu'ils appellent la fracture
22:26 sanitaire, donc la multiplication des déserts
22:28 médicaux sur d'autres pays. Et là,
22:30 ils ont décidé de mettre en place une grande action,
22:32 une grande campagne qui s'appelle
22:34 #MasSantéN'attendPlus
22:36 et qui vise à attaquer l'État pour inaction
22:38 justement contre
22:40 la lutte, pour inaction sur la lutte
22:42 contre la fracture sanitaire.
22:44 Les chiffres, ils les ont mis à jour. - C'est quoi la fracture sanitaire ?
22:46 - La fracture sanitaire, c'est quand, en fait, vous habitez
22:48 un territoire dans lequel il y a une insuffisance
22:50 d'accès aux soins, il y a un temps de déplacement
22:52 qui est beaucoup trop long, ça peut aller à une demi-heure
22:54 de voiture, à 45 minutes, ne serait-ce
22:56 que pour une pharmacie ou même
22:58 un médecin généraliste. J'ai regardé un peu les chiffres
23:00 qu'ils ont mis à jour. Aujourd'hui, vous avez donc,
23:02 selon cette méthodologie,
23:04 25 millions de Français, donc c'est quasiment un Français
23:06 sur trois qui appartient justement à un
23:08 territoire sous-doté d'un point
23:10 de vue d'accès aux soins. Pour les
23:12 femmes, c'est une femme sur quatre qui vit dans ce qu'on appelle
23:14 un désert gynécologique et pour les enfants, c'est pareil,
23:16 un enfant sur quatre qui vit dans un
23:18 désert pédiatrique. Alors, le
23:20 grand problème qu'on a là-dessus, parce que les déserts
23:22 médicaux, c'est pas la première fois qu'on en parle,
23:24 il y a la question de la saturation des hôpitaux
23:26 publics, notamment dans les grandes villes
23:28 ou les régions surdansées urbainement
23:30 comme l'Île-de-France, il y a la question des déserts
23:32 médicaux et du manque d'implantation
23:34 de généralistes, de spécialistes,
23:36 dans des territoires plus reculés, plus
23:38 ruraux. Le problème, en fait,
23:40 c'est qu'il manque d'une véritable volonté à la tête
23:42 de l'État pour répondre à ça.
23:44 - Ils ont fait le numerus clausus.
23:46 - On a agi sur le numerus clausus, on est d'accord, mais comme on le fait,
23:48 ça va prendre, ça va avoir des effets,
23:50 ça va avoir des conséquences concrètes seulement au bout
23:52 de 10, 11 ou 12 ans. Donc, en fait,
23:54 pour accélérer, nous nous avions par exemple proposé
23:56 pendant l'élection présidentielle avec Marine Le Pen
23:58 d'avoir des
24:00 rémunérations de la consultation
24:02 qui soient modulables, mais automatiquement
24:04 en fonction du lieu d'implantation
24:06 de l'exercice du médecin. Ce qui fait qu'en fait,
24:08 on n'a plus à faire des démarches, à aller
24:10 chercher les incitations
24:12 fiscales, à aller chercher, etc. C'est automatique,
24:14 si vous appartenez à un territoire considéré
24:16 comme un désert médical, vous avez une rémunération
24:18 dont... - Le médecin voulait dire.
24:20 - ... une consultation pour la médecine, oui, tout à fait.
24:22 - Oui, alors, le problème, c'est la pénurie de médecins aussi.
24:24 - Globalement, donc, on peut faire de l'aménagement
24:26 de la misère, mais globalement, de toute façon,
24:28 notamment les généralistes, il en manque partout en France.
24:30 Il n'y a pas que dans des territoires comme
24:32 le mien, comme la Creuse, où il en manque
24:34 de façon cruciale, il en manque aussi
24:36 dans les quartiers, dans les banlieues, enfin, il en manque
24:38 partout. - Je suis d'accord, et je voudrais ajouter que le numéro
24:40 exclosus, il y a eu un petit effort minuscule de fait,
24:42 que c'était insuffisant, mais ce qui
24:44 m'ennuie dans tous ces constats que je partage
24:46 complètement, c'est que,
24:48 très objectivement, on n'a pas fait
24:50 un pas en avant pour les solutions.
24:52 Le premier pas en avant,
24:54 d'abord, pardon, c'est de faire confiance
24:56 aux privés. Laisser les gens s'organiser,
24:58 faire confiance aux privés.
25:00 Là, tout d'un coup,
25:02 on va obliger les médecins
25:04 à aller dans une région. Non, on n'oblige pas
25:06 un médecin, ça ne marche pas. - Non, mais le problème,
25:08 il est à la base, c'est qu'il n'y a pas de médecins. - Il n'y a pas de médecins.
25:10 - Pourquoi il n'y a pas de médecins ? - On a tout fait. On n'a même pas
25:12 de quoi former les nouveaux médecins,
25:14 car un professeur de médecine doit
25:16 aller à la fac, il n'a pas le temps, parce qu'il est à l'hôpital
25:18 en même temps. On n'a pas,
25:20 même à la fac, on n'a pas de quoi augmenter la
25:22 formation des médecins. C'est absolument
25:24 effarant et je crois
25:26 que, objectivement, sur tous ces problèmes,
25:28 parce qu'ils sont tous là, on est d'accord sur
25:30 le constat, et on ne sait pas comment
25:32 faire et quoi faire parce qu'on a
25:34 tellement de retard que c'est épouvantable.
25:36 Donc il y a une seule solution,
25:38 c'est d'arrêter que l'État se mêle de tout,
25:40 dépense sur n'importe quoi,
25:42 et donne une liberté d'action.
25:44 - Vous êtes comme le président brésilien,
25:46 vous assurez que c'est du bon ton ?
25:48 - Je vais vous dire que, quand on a commencé
25:50 le Covid, il y avait l'hospitalisation
25:52 privée qui est membre du mouvement éthique que je préside,
25:54 qui disait "je vous en supplie, on a des salles
25:56 vides avec des réanimateurs". Le privé,
25:58 le public a refusé pendant
26:00 trois mois qu'il y ait quelqu'un
26:02 de soigné pour le Covid et de réanimé
26:04 dans les cliniques privées.
26:06 - Tout à fait. Là-dessus, je vous rejoins
26:08 parfaitement sur le fait qu'il faut avoir
26:10 aussi une coordination, il ne faut pas
26:12 hésiter à mêler le public du privé,
26:14 la médecine libérale, les infirmières libérales,
26:16 d'autant plus dans les territoires qui sont sous-dotés
26:18 où l'accès aux soins est compliqué.
26:20 Mais après, sur la question du nombre de médecins,
26:22 en fait, il y a le temps long,
26:24 c'est celui de la décision qui, heureusement,
26:26 a été prise, malheureusement un peu tard à notre gouverne,
26:28 mais heureusement qui a été prise sur le numerus clausus,
26:30 et ensuite, il y a les réponses
26:32 immédiates et urgentes.
26:34 Par exemple, on peut investir et encourager
26:36 de manière considérable, avec des investissements
26:38 publics, pour le coup,
26:40 de l'État et des collectivités sur la télémédecine.
26:42 On peut aussi aller chercher, il y a
26:44 un certain nombre de médecins, je crois que ça se compte en
26:46 dizaines de milliers de médecins qui sont aujourd'hui
26:48 à la retraite, et ça peut se comprendre après des années
26:50 de service, mais qui ont encore
26:52 en dessous de 75 ans. Et avec
26:54 des incitations fiscales, on peut les inciter
26:56 justement à reprendre un peu de service
26:58 dans les territoires où ils sont réunis.
27:00 Donc là-dessus aussi, on peut appeler
27:02 un service, un engagement
27:04 de leur part, si l'État leur rend.
27:06 - C'est un peu le dodo dans la tragédie.
27:08 - Oui, mais il n'y a pas une solution unique,
27:10 c'est un ensemble de solutions.
27:12 - C'est un ensemble de solutions, mais moi je vois, Véronique,
27:14 qui nous dit l'hôpital Purpan, qui est très réputé
27:16 à Toulouse, a reculé quatre fois l'opération
27:18 de mon mari, faute d'anesthésis.
27:20 Stéphane nous raconte qu'il a une amie qui a rendez-vous
27:22 dans un centre antidouleur neuf mois.
27:24 Neuf mois d'attente, là on parle de Toulouse,
27:26 je ne sais pas, Maison Lafitte, comment ça se passe ?
27:28 - Eh bien, je vais vous dire,
27:30 ça se passe comme partout ailleurs.
27:32 Parce que la principauté libre et sérénissime
27:34 de Maison Lafitte appartient à la France.
27:36 Bon, ce qui est certain, j'oserais dire
27:38 à Gaëtan, mais vous n'y êtes plus, voyons,
27:40 la SNCF a décidé
27:42 qu'elle mettrait les possibilités
27:44 de consulter un médecin dans les gares.
27:46 Oh, pardon, il n'y a pas de gare
27:48 justement en zone rurale,
27:50 en Creuse ou ailleurs.
27:52 Donc, on marche un peu sur la tête.
27:54 Ce qui est certain,
27:56 c'est que le couple
27:58 public-privé doit être,
28:00 je dirais, le même couple.
28:02 C'est-à-dire qu'il ne doit pas y avoir de césure.
28:04 Et Sophie a raison, parce qu'on a
28:06 assisté à du tralala,
28:08 notamment au Covid,
28:10 où on déménageait des gens
28:12 par train, alors même qu'ils auraient
28:14 pu être soignés sur place, dans le lieu
28:16 où on les avait enlevés. Et donc ça, c'est un exemple.
28:18 Eh bien, il y a une solution,
28:20 c'est effectivement qu'on paye mieux les médecins.
28:22 Et là, je pense qu'il y aura,
28:24 je dirais, des médecins
28:26 qui accepteront de s'installer en Creuse
28:28 ou en Corrèze ou ailleurs. - Enfin, il faut se méfier,
28:30 parce qu'on a fait ça avec les intérimaires,
28:32 ça a creusé les déficits dans les hôpitaux,
28:34 mais ça n'a pas résolu les problèmes de manque
28:36 de spécialistes. - Et vous avez aussi, c'est à la charge
28:38 aussi un peu des mutuelles,
28:40 et c'est à la charge aussi des gens qui,
28:42 pour se soigner, peuvent dépenser correctement.
28:44 - Non, mais sur la télémédecine... - On doit arrêter de mettre tous les médicaments
28:46 gratuits. - Non, mais sur la télémédecine,
28:48 il y a des choses à faire, parce qu'il y a un certain nombre de pharmacies
28:50 aujourd'hui, notamment dans les territoires ruraux.
28:52 - On ne va pas dans les gares, enfin c'est ridicule.
28:54 - Non, mais les pharmacies, il y a un certain nombre de pharmacies
28:56 qui ne sont plus du tout adossées aujourd'hui
28:58 à des cabinets médicaux, parce que
29:00 les médecins sont partis à la retraite et n'ont pas trouvé
29:02 de remplaçant, et donc dans les pharmacies,
29:04 on pourrait mettre en place des espèces de télémédecine
29:06 assez facilement, mais pas partout.
29:08 - Ça a multiplié les arrêts de travail,
29:10 on a été obligés d'arrêter les prescription d'arrêt de travail.
29:12 - Oui, alors ça c'est encore autre chose,
29:14 mais on a aujourd'hui,
29:16 il y a aussi un certain nombre de conservatismes
29:18 dans la profession médicale, et il y a un certain
29:20 nombre de médecins, et les responsables syndicaux
29:22 médecins ne veulent pas trop qu'on touche
29:24 au gris-gris.
29:26 - Oui. On marque une pause,
29:28 on se retrouve dans un instant pour commenter
29:30 l'actualité avec vous sur Sud Radio.
29:32 Avec vous pour commenter
29:34 l'actualité, alors on a plusieurs
29:36 sujets, vous vouliez évoquer le "Réveillez-vous,
29:38 nous n'y sommes pas" d'Emmanuel Macron.
29:40 Hier,
29:42 il a prévenu,
29:44 il parlait de l'objectif du
29:46 plein emploi,
29:48 "Nous n'y sommes pas, réveillez-vous",
29:50 il s'adressait aux partenaires sociaux
29:52 et donc le MEDEF
29:54 inclus, donc à moi.
29:56 - A tout le monde, je pense qu'il s'adressait
29:58 à lui compris, je pense, au gouvernement y compris.
30:00 - Quand on dit "réveillez-vous", c'est pas "réveillons-nous".
30:02 - Oui. - Oui. - Jean-Baptiste.
30:04 - Oui, mais c'est... - Très juste.
30:06 - Vu le reste, il faut le remettre dans
30:08 l'ensemble de la phrase, et vu ce qu'il dit,
30:10 il s'adresse un peu à tout le monde, aux politiques,
30:12 voilà, on n'est pas au plein emploi,
30:14 aujourd'hui on est à 7% de chômage, malgré tout,
30:16 il y a un certain nombre de secteurs aujourd'hui où les gens n'arrivent pas à embaucher,
30:18 - Incompressible, 7%.
30:20 - Où les restaurants ferment parce qu'ils n'ont pas
30:22 suffisamment de personnel,
30:24 nous on a à l'ESCA, à Châteauroux,
30:26 un restaurant routier qui n'a jamais fermé,
30:28 qui ouvre 7 jours sur 7, 24 sur 24,
30:30 toute l'année, et ça fait
30:32 déjà deux fois qu'il ferme 15 jours,
30:34 parce qu'il n'a pas assez de personnel pour tourner.
30:36 - D'ailleurs le Président de la République avait dit "Vous traversez la rue,
30:38 vous aurez du boulot", ça avait été vérifié
30:40 par des journalistes où effectivement, dans les restaurants,
30:42 on était pré-engagé.
30:44 - Alors il y a quelque chose de
30:46 terrible là-dedans, c'est que
30:48 je voyais Bruno Le Maire, qui vraiment
30:50 comprend bien les choses, et à qui
30:52 nous disions, quelques chefs d'entreprise, la même chose.
30:54 Et il a dit
30:56 7% de chômage, c'est incompressible.
30:58 Pourquoi ? Parce que
31:00 nous avons un modèle
31:02 social qui est plus... Pardon de le dire,
31:04 parce qu'il y a des gens pour qui c'est horrible,
31:06 mais un modèle social qui est plus confortable
31:08 dans énormément de boulot et dans des endroits
31:10 précis en France, etc.
31:12 qui est plus confortable
31:14 que d'aller bosser. On a quand même
31:16 une prime lorsqu'on reprend un boulot,
31:18 enfin c'est quand même hallucinant.
31:20 On a un modèle social, il me dit
31:22 par exemple le temps de chômage,
31:24 c'était dit officieusement
31:26 certes, qu'il faudrait
31:28 carrément diviser le temps, la durée
31:30 du chômage par deux dans certains secteurs.
31:32 Et donc on a...
31:34 Les premiers qui doivent se réveiller,
31:36 c'est la puissance publique.
31:38 Il faut faire un effort terrible.
31:40 Il faut poursuivre les réformes.
31:42 Il a eu la réforme de l'assurance chômage,
31:44 mais on voit fleurir les propositions,
31:46 notamment celle du Parti socialiste de Lille-et-Ford,
31:48 donner 60 000 euros à tout jeune qui n'a pas son bac.
31:50 C'est là-dessus.
31:52 Son énervement est lié à ça.
31:54 Comme si la France avait
31:56 les moyens aujourd'hui de
31:58 distribuer de l'argent public
32:00 n'importe comment, parce qu'on sera au plein emploi.
32:02 On n'est pas au plein emploi.
32:04 - Oui, mais pourquoi ?
32:06 Il y a plusieurs secteurs qui se plaignent de ne pas trouver
32:08 de salariés à embaucher.
32:10 - C'est très simple.
32:12 Il faut quand même le savoir, on se réjouit.
32:14 J'ai contribué à ça
32:16 avec Harvey Novelli et Madeleine, à créer
32:18 les auto-entrepreneurs. Parfait. C'était vachement bien.
32:20 - On a une dissension sur ce sujet.
32:22 Je pense que ça a été totalement
32:24 perverti aujourd'hui.
32:26 - C'est exactement ce que je dis.
32:28 - Vous avez des entreprises qui n'embauchent plus, et donc vous vous retrouvez à monter.
32:30 - Valérie, c'était mon discours.
32:32 C'est-à-dire que ça a été formidable à l'époque.
32:34 Maintenant, tout le monde se met à son compte pour ne pas payer les charges.
32:36 - Mais c'est les patrons qui ne veulent pas.
32:38 Ce sont les patrons.
32:40 - Non, non. Les salariés...
32:42 - Je peux vous parler du milieu du journalisme.
32:44 - On vous demande si vous êtes à votre compte pour ne pas payer les charges.
32:46 - On a viré des journalistes de certaines rédactions.
32:48 - Oui, on les a réembauchés en auto-entrepreneurs
32:50 pour ne pas avoir à payer les charges sociales.
32:52 - C'est ce que je dis.
32:54 Mais je peux vous dire également
32:56 qu'il y a énormément de métiers,
32:58 y compris la coiffure. J'ai des exemples concrets
33:00 où on se met au chômage
33:02 et on se met aussi en auto-entrepreneur
33:04 ou en tout cas,
33:06 on travaille, on a le droit d'avoir certaines activités.
33:08 On se met au chômage en France
33:10 et il y a énormément de gens
33:12 qui font du black
33:14 et qui touchent le chômage.
33:16 Mais si, c'est vrai, surtout dans ces professions-là.
33:18 Regardez les Uber,
33:20 regardez les livreurs,
33:22 regardez les coiffeurs.
33:24 - Ils sont salariés.
33:26 - Non, je ne pense pas que ça soit le cœur du problème.
33:28 Je ne pense pas que ce soit le cœur du problème.
33:30 Il y a quelque chose qui est profondément indécent
33:32 dans la formule d'Emmanuel Macron
33:34 quand il dit "réveillez-vous".
33:36 On fait un peu des analyses psychologiques
33:38 en disant "non, non, en fait, il parle à tout le monde,
33:40 pas seulement aux représentants syndicaux
33:42 ou aux patrons, mais aussi à la classe politique, etc."
33:44 J'aimerais bien qu'il se parle à lui-même, le président de la République.
33:46 Parce qu'il est quand même président
33:48 de la République française depuis 2017.
33:50 Avant cela, il était ministre
33:52 de l'Économie sous François Hollande.
33:54 Il a mis en place un certain nombre de réformes
33:56 qui étaient censées tout solutionner et tout régler
33:58 en ce qui concerne la question de l'emploi en France.
34:00 Je suis désolé, mais quand on regarde,
34:02 il nous avait fait la loi travail sous Myriam El Khoury,
34:04 la loi travail XXL
34:06 qu'il a mise en place dès le lendemain
34:08 de son élection en 2017.
34:10 Il nous a fait la réforme de l'assurance chômage,
34:12 la réforme ô combien contestée des retraites.
34:14 Et le résultat, c'est quoi ?
34:16 C'est le chômage qui repart à la hausse
34:18 avec les 7% de chômeurs que nous comptons aujourd'hui.
34:20 C'est la pire balance commerciale française possible
34:22 avec les pires records
34:24 de toute l'histoire économique française.
34:26 Une dette de 600 milliards d'euros supplémentaires
34:28 depuis l'élection d'Emmanuel Macron.
34:30 600 milliards ! Et c'est lui le Mozart de la finance ?
34:32 On a le droit d'en douter. On peut parler de la fiscalité aussi.
34:34 La France championne du taux de prélèvement
34:36 de taxes, d'impôts, etc.
34:38 Championne européenne.
34:40 On est aujourd'hui quasiment à 45-46%
34:42 de taux de prélèvement par rapport au PIB.
34:44 C'est 4 ou 5 points de plus que ce qu'on a
34:46 au niveau de l'Union Européenne.
34:48 Moi, je trouve qu'il y a quand même une certaine indécence
34:50 du président de la République à rejeter la faute
34:52 sur l'intégralité des professions.
34:54 - Mais tout le monde est responsable !
34:56 - C'est les Français qui ne veulent pas embaucher,
34:58 c'est les Français qui sont gênés.
35:00 Tout ça, je trouve ça parfaitement indécis.
35:02 - On peut écouter Jacques Miam.
35:04 - Non, non, non, il y a la situation du travail,
35:06 il y a les salaires. Il faut aller continuer à répondre.
35:08 - Jacques Miam.
35:10 - En même temps, il faut ajouter quelque chose.
35:12 Parce que dans, je dirais,
35:14 les politiques contradictoires
35:16 de Macron, il y a eu les heures supplémentaires
35:18 qui avaient été
35:20 instituées par Sarkozy
35:22 et qui ont ensuite été
35:24 flinguées par Hollande
35:26 et poursuivies par Macron.
35:28 - Non, les armes.
35:30 - Il y a une chose importante, indépendamment du fait
35:32 qu'il y a un moment, quand on
35:34 propose un travail à quelqu'un
35:36 et qu'il le refuse systématiquement,
35:38 il doit y avoir des sanctions. Ce qui n'est pas le cas.
35:40 - Mais on est d'accord.
35:42 - Jacques, Jacques.
35:44 - On a 700 millions d'euros
35:46 en France.
35:48 - On a 700 millions.
35:50 - Pourquoi ils sont sous le chiffre ?
35:52 - Alors, en haut de bilan,
35:54 il y a malheureusement aujourd'hui
35:56 beaucoup d'entreprises qui ont
35:58 besoin d'investissement et sur
36:00 lequel ce n'est plus le cas.
36:02 Si vous prenez par exemple les collectivités publiques
36:04 qui finançaient jusqu'à 72%
36:06 des investissements publics,
36:08 aujourd'hui c'est tombé à 50% parce qu'on
36:10 leur a coupé les ailes.
36:12 C'est aussi simple que ça.
36:14 Il y a une incohérence totale.
36:16 La fiscalité, la nécessité
36:18 d'investir en haut de bilan,
36:20 aujourd'hui, l'État,
36:22 avec le budget des affaires sociales
36:24 de 800 à 900 milliards,
36:26 a investi à tout caché
36:28 2% de toutes ses sommes.
36:30 Donc ça ne peut pas marcher.
36:32 Et là, il faut s'interroger.
36:34 Quant aux exportations,
36:36 vous savez,
36:38 les causes, on les connaît.
36:40 C'est la cherté de l'euro
36:42 par rapport à l'Allemagne
36:44 et c'est de ce côté-là
36:46 une monnaie inadaptée.
36:48 Il faut savoir aussi pour le chômage
36:50 que la différence
36:52 entre ce que touche
36:54 un salarié
36:56 et ce que paie le chef d'entreprise,
36:58 ce que ça lui coûte,
37:00 c'est l'écart le plus
37:02 important du monde.
37:04 Vous touchez 1000 euros,
37:06 le salarié en a 850
37:08 et le chef d'entreprise en a
37:10 1900 à payer.
37:12 L'écart le plus important, il est là.
37:14 Et ça, cet écart, il faut absolument
37:16 le réduire. - Oui, c'est exactement pour cette
37:18 raison qu'on avait une proposition avec Marine Le Pen
37:20 pendant l'élection présidentielle
37:22 qui consistait à faire un pacte gagnant-gagnant
37:24 entre l'entreprise et le salarié,
37:26 à savoir de permettre une augmentation jusqu'à 10%
37:28 du salaire du salarié en échange d'une
37:30 exonération totale de la hausse de charges
37:32 liée à cette augmentation. - C'est ce qu'on avait proposé avec la fameuse prime.
37:34 - Tout à fait.
37:36 Mais ce que je voulais dire, c'est juste que là,
37:38 c'est une augmentation qui
37:40 reste et qui se maintient, ce n'est pas juste une prime.
37:42 Mais si vous voulez, moi j'ai quand même une grande difficulté
37:44 avec l'argument, et qui est un argument purement
37:46 macronien, qui est celui de dire que finalement
37:48 s'il y a des emplois vacants, c'est parce que les Français ne veulent pas
37:50 le faire, c'est parce que les Français sont faits néant.
37:52 Désolé, mais les chiffres ne trahissent pas.
37:54 Les chiffres, ils disent quoi ? On a 700 000
37:56 emplois vacants et on a en minimum catégorie A
37:58 3 à 4 millions
38:00 de chômeurs français. Donc, il y a un moment donné,
38:02 le vrai problème, c'est quoi ? - Toutes les catégories A ?
38:04 - C'est ceux qui sont hors activité totale.
38:06 Et le véritable problème
38:08 en France, c'est celui de la réindustrialisation.
38:10 C'est celui de la relocalisation.
38:12 C'est celui de la question des salaires.
38:14 C'est celui des investissements dans la recherche.
38:16 C'est les investissements dans la recherche technologique,
38:18 dans le progrès scientifique. C'est tout ça, le vrai
38:20 problème. - Et comment on va changer ça ? - Et pas seulement la question
38:22 de savoir... - Mais il y a aussi
38:24 le fonctionnement de Pôle emploi. Jacques, vous m'avez
38:26 fait sursauter, certains auditeurs aussi,
38:28 en disant "si on refuse des emplois,
38:30 on est radiés". Il faut voir comment ça fonctionne.
38:32 Moi, j'ai des amis qui sont au chômage,
38:34 ils n'ont jamais reçu une offre.
38:36 Ils n'ont pas de suivi. Enfin, on s'en fout
38:38 complètement. - Et bien ceux-là, ceux qui n'ont pas reçu d'offre,
38:40 ils ne seront pas sanctionnés. - Non, mais il y a deux choses.
38:42 - Ceux qui ont reçu des offres
38:44 et qui disent "non, systématiquement,
38:46 parce que je gagne plus avec l'ORSA
38:48 et les allocations de l'aménagement". - Non, non, non, mais quand on vous
38:50 propose d'aller ramasser
38:52 des pommes ou de faire un travail
38:54 qui n'est pas dans votre
38:56 champ d'activité... - Et alors ?
38:58 - Et alors ?
39:00 - Il y a un moment où il faut savoir
39:02 si on va concourir
39:04 à la production de valeur ajoutée
39:06 ou si on va continuer à payer,
39:08 à se tourner les pouces.
39:10 - Et alors ? Vous êtes secrétaire,
39:12 on vous propose un job de stripteaseuse, vous devez accepter.
39:14 C'est François qui pose la question.
39:16 - Attends, il n'y a pas de striptease.
39:18 Il y a longtemps que ça,
39:20 vous les féministes, vous avez lutté contre.
39:22 - Non, non, mais franchement, c'est vrai que vous
39:24 ne pouvez pas accepter n'importe quoi.
39:26 - Oui, mais il n'y a pas de pratique. Il faut regarder ça de manière pragmatique.
39:30 - Il y a des formations, il y a des choses qu'on peut mettre en place.
39:32 Aujourd'hui, il y a sans doute
39:34 une inadéquation
39:36 entre la formation des personnes
39:38 et les emplois qui sont disponibles.
39:40 Mais ça, ça se gère.
39:42 On peut se reformer tout au long
39:44 d'une carrière professionnelle.
39:46 - Mais il n'y a pas de généralité.
39:48 Il y a plein de cas absolument différents.
39:50 Il y a des secteurs en tension,
39:52 il y a des secteurs qui ne sont pas remplis,
39:54 il y a des secteurs qui sont moins bien payés, etc.
39:56 Mais d'abord, on ne peut pas généraliser.
39:58 Il n'y a pas un chômeur.
40:00 Il y a vraiment des cas particuliers et ils ne sont pas pris en compte.
40:02 - Camille, elle nous dit
40:04 - je ne sais pas si c'est son prénom, il faudrait qu'elle me précise
40:06 - je suis auto-entrepreneuse
40:08 depuis moins d'un an
40:10 et je ne vis pas du tout, du tout avec cela.
40:12 Je cherche des ménages à faire
40:14 mais un contrat, pas un remplacement
40:16 de 15 jours.
40:18 - Pour moi, je viens d'en sortir parce que
40:20 je l'étais aussi dans le conseil.
40:22 Au niveau URSAF et compagnie,
40:24 vous ne pouvez pas
40:26 décompter vos frais.
40:28 - Pas de restaurant, etc.
40:30 - En fait, c'est plutôt rentable.
40:32 - C'est plus du tout.
40:34 - En transitoire, ça peut être utile
40:36 mais à long terme, effectivement,
40:38 c'est de l'emploi déguisé. Je comprends ce qu'il dit, mais il n'y a pas que dans le journalisme.
40:40 - Oui, mais c'est pour sortir de la campagne.
40:42 - Ça permet d'éviter les pansertes et s'adapter.
40:44 - Mais pour le salarié, ce n'est pas intéressant.
40:46 - Camille nous dit "je n'ai jamais eu d'entretien en deux ans de chômage
40:48 de la part de Pôle emploi et aucune aide proposée.
40:50 Je me débrouille toute seule".
40:52 - Elle fait quoi ? Quel est son métier ?
40:54 - Je pense qu'il y a un vrai...
40:56 - C'est un prénom, parce que dans les associations,
40:58 il y a quand même des associations d'aide à domicile.
41:00 Je ne sais pas dans quel territoire.
41:02 - Ok, un prénom pour femme de mineur, c'est bizarre,
41:04 parce que maintenant, il y a quand même une facilité pour payer
41:06 avec des chèques emploi-service qui sont vachement bien.
41:08 - Regardez, une collègue est au chômage
41:10 depuis juin, après 30 ans dans le bâtiment.
41:12 Sa boîte a fermé.
41:14 Elle est chef de travaux.
41:16 Pôle emploi ne lui propose que des postes
41:18 de technicien en Ehpad.
41:20 Deux fois moins payés que ce qu'elle touchait.
41:22 - Alors, Pôle emploi propose qu'il a aussi.
41:24 - Oui, mais c'est surprenant, parce que dans le bâtiment,
41:26 on touche plutôt.
41:28 - Ça dépend où.
41:30 - Par exemple, je vais vous donner
41:32 le cas de la ville de Maison-la-Fitte,
41:34 qui cherche pas mal des policiers municipaux,
41:36 des contrôleurs de gestion,
41:38 et on a beaucoup de mal.
41:40 C'est peut-être le niveau des charges,
41:42 le niveau des rémunérations,
41:44 parce que c'est la fonction publique territoriale.
41:46 Il n'en demeure pas moins
41:48 que nous sommes en manque de recrutement.
41:50 - C'est vrai, mais on n'est pas policiers comme ça.
41:52 On sait qu'on manque de policiers en France.
41:54 - On peut commencer par SVP,
41:56 et peut-être on monte en puissance.
41:58 - Et donc, il n'y a pas de candidats ?
42:00 - Non, il n'y a pas de candidats.
42:02 Nous avons des difficultés, notamment pour les patrouilles de nuit.
42:04 - Je comprends en plus
42:06 les policiers, ce qu'on leur fait subir.
42:08 - Allez, petite pause,
42:10 et on se retrouve dans un instant.
42:12 Alors, on continue.
42:14 Visiblement, c'est un sujet qui vous passionne,
42:16 qui nous passionne, et vous êtes nombreux
42:18 à témoigner.
42:20 Pôle emploi nous dit, Carine,
42:22 qu'on oublie beaucoup de postes
42:24 dans la fonction publique. Ils sont sur une plateforme
42:26 spécifique, même quand ils sont
42:28 ouverts à tous,
42:30 etc.
42:32 Et donc, je vois aussi
42:34 un auditeur qui me dit, on recherche en France
42:36 60 000 chauffeurs routiers.
42:38 - Ah ben, on peut en parler.
42:40 On peut en parler. Les CarSuzanne,
42:42 vous connaissez ? Eh bien,
42:44 ils sont adhérents
42:46 au mouvement éthique. C'est une boîte formidable.
42:48 La PDG...
42:50 - Des cars de tourisme.
42:52 - Oui, des tourismes. CarSuzanne,
42:54 très connue, la plus grande
42:56 marque de des cars en France.
42:58 Eh bien,
43:00 elle revient tous les ans avec
43:02 un quart, c'est le cas de le dire,
43:04 de 60 ou 70
43:06 chauffeurs polonais, qu'elle va chercher dans les pays de l'Est.
43:08 Récemment, elle est allée au Maroc.
43:10 Elle a mis
43:12 une annonce à Pôle emploi Maroc.
43:14 1500 réponses.
43:16 Elle en a demandé 40.
43:18 Et tenez-vous bien,
43:20 ils sont pas du tout illégaux. C'est Pôle emploi
43:22 Maroc qui téléphone à Pôle emploi France
43:24 et ils se débrouillent
43:26 entre eux pour qu'il y ait les papiers
43:28 et que les chauffeurs
43:30 marocains puissent venir travailler,
43:32 car elle n'a pas pu depuis 10 ans
43:34 recruter un chauffeur de car.
43:36 Je lui ai demandé, je lui ai dit "Mais est-ce que vous les payez suffisamment ?"
43:38 Elle me dit "Et comment ? Je les paie 3 000 euros."
43:40 3 000 euros par mois.
43:42 Je n'ai pas trouvé quelqu'un
43:44 en France depuis 10 ans qui veuille être
43:46 chauffeur de car.
43:48 - Ça paraît hallucinant.
43:50 - 60 000 chauffeurs
43:52 routiers qu'on cherche.
43:54 - Ils ne veulent pas être chauffeurs ?
43:56 - Oui, parce que...
43:58 - C'est difficile peut-être ?
44:00 - Oui, la notion de pénibilité,
44:02 le fait qu'on n'est jamais chez soi,
44:04 et qu'on voyage énormément,
44:06 qu'on est absent les week-ends, la semaine.
44:08 Il y a un certain nombre de personnes qui
44:10 ne veulent plus ce type de contraintes. C'est la même problématique
44:12 dans la restauration où vous avez des horaires décalées
44:14 ou des choses comme ça. Mais à un moment,
44:16 l'État-providence ne pourra pas
44:18 faire face à tout ça. Et déjà,
44:20 on voit bien au niveau de l'endettement,
44:22 ça coince déjà pas mal.
44:24 Il va falloir à un moment se poser la question...
44:26 Alors il y a eu des réformes de fait sur la science chômage
44:28 et autres, mais il y a encore des choses à faire.
44:30 Bien évidemment, ce n'est pas normal aujourd'hui
44:32 qu'il y ait autant de postes à pourvoir
44:34 alors qu'on a autant de chômage.
44:36 - Pourquoi le président de la République s'adresse aux partenaires sociaux
44:38 en disant "Réveillez-vous ?"
44:40 Qu'est-ce que les entreprises peuvent faire de plus ?
44:42 - Non mais il parle,
44:44 je le répète, dans sa phrase,
44:46 il dit aussi qu'il ne peut pas s'arrêter de réformer aujourd'hui
44:51 parce que justement, il a fait la réformation en chômage,
44:54 il a fait un certain nombre de réformes
44:56 et il ne peut pas s'arrêter de réformer.
45:00 Il faut qu'il continue. Et c'est aussi ça qu'il dit.
45:02 - Mais il réforme tout seul !
45:04 - Il dit "Il faut qu'on continue à réformer, on ne peut pas s'arrêter
45:06 parce qu'on n'a pas fini de résoudre les problèmes du tout."
45:09 - Qu'il confie, qu'il consulte des chefs d'entreprise de terrain
45:12 pour qu'on lui explique le B à B.
45:15 Il réforme entre eux.
45:17 - Gaëtan Dussossey ?
45:19 - Je voulais juste revenir sur l'exemple des chauffeurs
45:21 qui sont allés chercher en Pologne ou au Maroc.
45:23 En fait, c'est complètement symptomatique
45:25 et c'est le résultat qu'on crée de l'incapacité de la France
45:27 à se réformer dans le bon sens
45:29 et à faire en sorte, en fait, on a plusieurs solutions.
45:32 Le choix qui est celui d'Emmanuel Macron,
45:34 on le connaît, il ne s'en est jamais caché,
45:36 c'est de faire venir de l'immigration pour occuper les métiers,
45:38 les emplois disponibles dans les métiers dits en tension,
45:41 ceux de la restauration, etc.
45:42 Ça veut dire quoi ?
45:43 Ça veut dire qu'on laisse les salaires très bas,
45:44 on laisse les conditions de travail à changer.
45:46 - Non, les salaires ont augmenté, ça ne se peut pas dire ça.
45:47 - Non, on va forcer de constater non.
45:49 Parce qu'en réalité, si certains Français
45:51 sont encore plus de 170 à 80% des emplois
45:54 dans les métiers dits en tension,
45:55 sont déjà occupés par des Français.
45:57 Donc les emplois vacants qui restent,
45:59 on peut leur donner, mais en fait, il faut avoir le courage,
46:01 un, d'améliorer les conditions de travail,
46:03 deux, d'augmenter les salaires de manière considérable.
46:06 - C'est ce qu'on fait.
46:08 - C'est ce qu'on fait, mais enfin la restauration,
46:09 on ne va pas manger à 15h ou à 10h du matin
46:11 pour ne pas avoir d'honneur décalé.
46:13 - Non, mais c'est ce qu'on fait, la plupart des restaurateurs.
46:15 C'est ce qu'ils ont fait, la plupart d'entre eux.
46:17 - Oui, mais vous améliorez moins les salaires.
46:19 - Et notamment sur le saisonnier,
46:20 on voit qu'il y a des personnes qui mettent en place
46:22 des possibilités de logements et d'aides au logement
46:24 pour les emplois saisonniers, notamment dans des récoltes, etc.
46:27 Mais ça peut être l'État, ça peut être le privé.
46:29 - Non, l'État, c'est fumil !
46:30 - Il faut que l'État agisse là où il peut être utile.
46:33 - Mais c'est fini, on n'a plus à boire !
46:35 - En fait, c'est où l'État investit, où il se retrouve à faire.
46:37 Comme Macron a décidé de le faire,
46:39 la politique des chèques a tout va,
46:40 ce qui nous coûte deux fois plus cher,
46:41 et qui n'investit rien et ne construit rien.
46:43 Donc en réalité, l'État, l'État stratège que nous souhaitons,
46:46 il peut agir, il peut avoir des investissements
46:48 qui sont utiles et qui servent concrètement à quelque chose.
46:50 - Après avoir fait des économies.
46:51 - Mais oui, sur l'immigration, je vous rejoins.
46:53 - Mais ça, c'est nos boulots.
46:56 - Et puis il faut avoir le courage aussi de poser
46:58 la question de l'emploi et de l'évolution de l'emploi
47:00 et de la manière dont on fait dans la restauration.
47:02 Oui, peut-être, désolé de le dire comme ça,
47:04 mais peut-être qu'un certain nombre de jeunes,
47:06 notamment étudiants, ne veulent plus travailler
47:08 sur les deux services le midi et le soir
47:10 jusqu'à pas d'heure et s'épuiser.
47:11 Peut-être qu'il faut revoir aussi une certaine évolution
47:14 du métier et de l'emploi.
47:17 Et ça, ça passe par des discussions,
47:19 notamment interprofessionnelles.
47:20 - Jacques, on ne vous entendait pas, allez-y.
47:22 - Je me piège.
47:23 - Oui, allez-y, on vous écoute,
47:24 parce qu'on ne vous a pas entendu.
47:26 - Je disais donc, en macroéconomie, c'est stupéfiant,
47:29 parce que vous avez toujours une masse
47:31 de 3 à 4 millions de chômeurs,
47:33 compte tenu des critères, et ce n'est pas à 7%,
47:35 ce n'est pas tout à fait vrai.
47:37 Et puis de l'autre côté, vous avez effectivement
47:41 un système social qui est un piège.
47:44 Et donc c'est ça, il faut sortir de ce piège
47:47 pour essayer de trouver…
47:48 Et mieux payer les gens, c'est une solution,
47:50 mais les entreprises aujourd'hui payent mieux,
47:53 il faut le reconnaître.
47:54 Et donc il est évident qu'il y a un piège
47:58 du côté du système social qui ne permet pas,
48:02 je dirais, l'adéquation entre les offres et les demandes.
48:06 - Oui, ben oui.
48:07 - Mais attention aussi au petit refrain,
48:09 qui est un peu d'ailleurs…
48:11 Je ne soupçonne pas, Jacques Myard,
48:13 d'avoir une… comment dire,
48:15 de reprendre les éléments de langage du gouvernement,
48:17 mais attention à cette idée que les entreprises payent mieux.
48:20 Est-ce qu'on peut considérer…
48:21 - C'est fait, il y a eu une fonte d'augmentation
48:22 qui a gardé le temps.
48:24 - Je suis tout à fait d'accord,
48:25 mais le problème c'est que cette augmentation,
48:26 elle est aussi à reconsidérer,
48:28 étant donné l'explosion des prix du quotidien
48:30 et des prix à la consommation.
48:31 Oui, les salaires augmentent,
48:32 mais derrière, les prix augmentent de partout,
48:34 sur le carburant, sur l'énergie,
48:36 sur les produits alimentaires, etc.
48:38 Donc en faisant un peu de fragmentation derrière,
48:39 vous ne ressentez même pas ce que vous retrouvez.
48:41 - Oui, mais ça c'est la boucle prix-inflation…
48:43 - Il y a tous en même temps, stop.
48:44 - Et 13%, donc c'est pas rien.
48:47 - Oui, oui, Jean-Baptiste.
48:48 - Non mais la boucle salaire-inflation,
48:49 effectivement, quand vous augmentez les salaires,
48:50 vous augmentez les coûts de production,
48:51 donc vous augmentez les prix de vente,
48:52 donc vous augmentez l'inflation.
48:54 Ça c'est imparable.
48:55 C'est pour ça qu'il faut trouver des solutions
48:57 pour diminuer la différence entre le salaire net
49:00 et le salaire brut, sans doute.
49:01 Effectivement, comme disait Sophie tout à l'heure,
49:03 il y a un gros écart entre le brut et le net.
49:06 Le seul souci, c'est que ce gros écart,
49:08 il sert à financer notre système social.
49:10 Donc à un moment, il va falloir se poser la question,
49:12 est-ce qu'on veut toujours le même système social
49:13 ou est-ce qu'on le modifie ?
49:14 Parce que la vérité, c'est que si on veut plus de salaire net,
49:17 il faut moins de salaire différé,
49:18 et si on veut moins de salaire différé,
49:19 il faut changer le système social.
49:21 - Ils le savent ce qu'on dit, c'est du bon sens,
49:23 c'est retenu par les économistes, qu'est-ce qu'ils font ?
49:25 - Oui, pardon Jacques, c'est compliqué
49:27 comme vous êtes un peu à distance.
49:29 Vous disiez ?
49:30 - Je disais que le système social,
49:32 il faut certainement le réajuster,
49:36 mais c'est vrai qu'entre le salaire net
49:38 et le salaire indirect,
49:40 c'est quelque chose de rigide.
49:42 Et il faut sortir de ça,
49:44 ça ne va pas se faire en 15 jours.
49:45 Donc il faut une politique des revenus
49:48 et de cette manière-là,
49:50 quand vous avez une politique des revenus,
49:52 eh bien petit à petit, vous augmentez les salaires
49:55 et vous diminuez les charges.
49:57 - Oui.
49:58 - Qu'est-ce que ça veut dire exactement
49:59 politique des revenus ?
50:00 Je n'ai pas compris.
50:01 - Moi non plus.
50:02 - La politique des revenus,
50:03 c'est ce que Georges Pompidou a fait
50:04 et qu'on devrait reprendre.
50:05 - Alors allez-y.
50:06 - C'est-à-dire qu'il augmentait les salaires nets
50:08 et les salaires directs.
50:09 - Oui.
50:10 - Et on ne vous demande pas mieux ?
50:12 - Et ensuite, on diminue les charges.
50:14 - Oui, c'est ça.
50:15 - Sauf que c'est un manque à gagner terrible pour l'État.
50:19 - Non, parce qu'à ce moment-là,
50:21 à partir du moment où les gens ont des revenus suffisants
50:25 pour pouvoir se payer un logement,
50:27 pour pouvoir se payer un certain nombre de choses,
50:29 y compris un médecin,
50:31 eh bien ça se rééquilibre.
50:33 - Oui, ça veut dire qu'on diminue au contraire
50:35 la prise en charge.
50:36 - Et il faut de ce côté-là avoir une TVA sociale,
50:39 c'est-à-dire faire sanctionner les importations
50:42 et que ça ne soit pas le consommateur français qui paye tout.
50:45 - Oui, d'accord.
50:47 Mais bon, est-ce que le gouvernement y est prêt ?
50:49 - C'est surtout dès que vous allez toucher à la sécurité sociale,
50:53 au remboursement des médecins et des médicaments,
50:55 je peux vous dire que ça va bouger.
50:57 - La France est dans la rue, c'est la révolution.
51:00 - Oui, c'est à juste titre.
51:01 Parce que ça fait en réalité 30 ou 40 ans qu'on enchaîne.
51:03 - Oui, mais il n'y a pas de solution miracle.
51:04 - Qu'on enchaîne quelque soit le gouvernement,
51:05 qu'il soit de gauche, qu'il soit de droit,
51:07 ça fait 40 ans qu'on enchaîne.
51:08 En fait, les mêmes mesures qui ne visent qu'à une chose,
51:10 c'est détricoter au fur et à mesure où le système de protection sociale français...
51:14 - Détricoter ? On l'a retricoté ?
51:16 - Non, mais sans remettre en cause en plus de ça
51:18 la question de l'universalité de nos systèmes de protection sociale,
51:21 à savoir que l'on donne nos aides à n'importe qui,
51:23 y compris à énormément d'étrangers qui viennent
51:25 sans avoir cotisé un seul centime sur notre sol.
51:27 Ça fait 40 années qu'on détricote au fur et à mesure
51:30 le Code du travail en France
51:31 pour systématiquement les mêmes résultats.
51:33 Et on nous dit, on n'en a pas encore assez fait.
51:34 Je pense que ce qu'il faut,
51:35 c'est avoir une véritable alternative en termes de politique économique.
51:38 - C'est ce qu'on propose avec Marine Le Pen.
51:40 On aura l'occasion à d'autres débats dont on peut parler, évidemment.
51:43 - Les chiffres de l'immigration, vous pouvez les multiplier
51:45 comme Jésus multipliait les petits pains.
51:47 Vous n'allez pas résoudre tous les problèmes de déficit
51:49 et tous les problèmes d'écart entre salaire brut et salaire net.
51:51 Il faut arrêter de mentir et de raconter n'importe quoi au français.
51:53 - On va parler des justes dépenses et des bonnes dépenses de l'État.
51:56 - On aura l'occasion d'en reparler, je pense.
51:58 Merci à tous les quatre.
51:59 Merci Jacques Myard également.
52:01 Et on se retrouve demain.
52:02 Très bonne journée sur Sud Radio.
52:04 Dans un instant, André Bercoff.

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