• il y a 11 mois
Mettez vous d'accord avec Nicolas Corato, président fondateur du think tank Place de la République, Christine Bouillot, journaliste Sud Radio, correspondante à Toulouse et Jean Luc Bennahmias, membre de la Ligue des Droits de l'Homme, ancien membre du CESE


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##METTEZ_VOUS_D_ACCORD-2024-01-05##

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Transcription
00:00:00 (Générique)
00:00:02 Sud Radio, le 10h midi, mettez-vous d'accord, Valérie Expert.
00:00:07 Mettons-nous d'accord aujourd'hui avec Nicolas Corato, président fondateur du think-tank Place de la République.
00:00:13 Bonjour Nicolas, tous mes voeux pour cette nouvelle année.
00:00:15 Bonjour Valérie, tous mes voeux. Bonne année à tous.
00:00:18 Christine Bouillaud, journaliste à Sud Radio, correspondante à Toulouse. Bonjour Christine.
00:00:23 Bonjour Valérie, bonjour à tous et meilleurs voeux aussi.
00:00:26 Oui, meilleurs voeux. Et Jean-Luc Benamias, membre de la Ligue des Droits de l'Homme et ancien membre du Conseil économique, social et environnemental.
00:00:33 Bonjour à vous, nous sommes...
00:00:35 Bonjour à toutes et à tous, meilleurs voeux aussi.
00:00:38 Eh bien je vais vous demander vos voeux dans un instant.
00:00:40 Votre voeu pour cette nouvelle année, comme nous l'avons fait depuis le début de la semaine.
00:00:46 Nous sommes le vendredi 5 janvier, déjà une semaine de passé.
00:00:49 Peut-être un remaniement aujourd'hui, c'est ce qui bruit, c'est ce qui s'annonce.
00:00:53 On va en parler avec les rumeurs, les noms qui circulent, comme à chaque fois.
00:00:58 On va parler sur ce qui se passe au sein de la famille Delon, ça intéresse les Français.
00:01:04 Et puis, immigration, échec de la politique de lutte contre l'immigration illégale, ça coûte 1,8 milliard d'euros.
00:01:10 Et visiblement, ça ne fonctionne pas, c'est le rapport de la Cour des comptes.
00:01:14 On va évoquer tous ces sujets avec vous, bien évidemment.
00:01:17 Alors commençons avec vos voeux, Christine, de bons voeux pour...
00:01:22 - Pour la grande cause nationale 2024, faire 30 minutes de sport par jour,
00:01:27 on ne veille du week-end, on est dans les bonnes résolutions, donc allons-y gaiement.
00:01:31 Mais toujours est-il que c'est un peu passé en dehors des radars de l'actu, peut-être, depuis le 1er janvier.
00:01:38 Mai 2024 a été déclaré grande cause nationale.
00:01:41 Alors le sport, vous savez, ça m'intéresse, mais je suis un peu inquiète par rapport à ça,
00:01:46 puisque les grandes causes nationales précédentes n'ont pas véritablement bien abouti dans ce qu'on voulait faire.
00:01:54 Je prends les violences faites aux femmes, je prends le handicap,
00:01:58 des sujets qui ont eu du mal, finalement, à devenir de véritables grandes causes nationales.
00:02:04 Alors, je ne milite pas pour les 30 minutes de sport parce que je baigne dedans,
00:02:10 parce que c'est ma passion ou parce que je suis intéressée par ça.
00:02:13 C'est qu'en réalité, 30 minutes, alors, ce n'est pas 30 minutes de sport,
00:02:17 le gouvernement propose de bouger 30 minutes par jour.
00:02:22 Donc, vous voyez un peu ce que ça peut représenter,
00:02:25 mais c'est intéressant d'un point de vue économique, d'un point de vue social, d'un point de vue sociétal,
00:02:32 de mettre les gens et de remettre les gens d'aplomb, d'autant plus qu'on a appris, par exemple,
00:02:36 que du côté des naissances, on fait de moins en moins de bébés et on a une population vieillissante.
00:02:41 Et comme par hasard, on se rend compte, pour lutter contre les maladies, des personnes âgées,
00:02:46 que l'activité physique, l'activité tout court, c'est extrêmement bénéfique.
00:02:53 Mais par quel bout et par quel moyen va-t-on arriver à mettre les gens ?
00:02:57 L'obésité est une maladie qui nous pend au nez, une pandémie terrible.
00:03:02 On le voit chez les enfants et c'est donc les générations futures qu'on est en train de préparer.
00:03:07 Donc voilà, bien, super, mais pourvu que cette grande cause nationale 2024,
00:03:13 cette activité physique de 30 minutes par jour aille au bout, avec de vraies ambitions, des moyens, je crains le pire.
00:03:23 Vous faites quoi vous, Christine ? Vous faites tous les jours du sport ?
00:03:27 Alors, tous les jours du sport, non, mais je fais du sport souvent.
00:03:32 En tous les cas, je fais en sorte de bouger tous les jours au moins 30 minutes.
00:03:38 Voilà, parce que si on se laisse prendre au jeu, on regarde vite son...
00:03:43 Vous avez des petites applications, vous avez des montres, machin,
00:03:46 vous voyez vite, très très vite que vous ne faites pas beaucoup de pas par jour.
00:03:49 Et puis bon, voilà, ça fait du bien à la tête en fait.
00:03:52 Petit tour de table, Jean-Luc, Nicolas ?
00:03:55 Il faudrait déjà qu'au niveau de la jeunesse, des écoles, des collèges, des lycées,
00:04:03 on mette les moyens nécessaires pour que les horaires de sport soient déjà maintenus,
00:04:08 qu'ils ne soient pas continuellement supprimés,
00:04:12 qu'il y ait de vrais enseignants et enseignantes qui s'en occupent,
00:04:15 que le temps donné au sport soit vraiment considéré comme parté,
00:04:19 plein et entier dans le cursus scolaire.
00:04:24 Malheureusement, ce n'est toujours pas le cas.
00:04:27 Et ils sont nombreux dans les collèges et lycées,
00:04:30 et même au niveau des écoles primaires, à ne pas être spécialistes.
00:04:35 On ne peut pas demander à tout le monde d'être spécialiste.
00:04:37 Je pense aux instits, aux institutrices.
00:04:39 Tout le monde n'est pas spécialiste de toutes les disciplines.
00:04:42 Il faut donc des moyens considérables déjà par rapport à la jeunesse du pays.
00:04:46 C'est vrai que ces campagnes-là ne sont pas très très impactantes, on va dire.
00:04:52 Nicolas, sport, pas sport, no sport ?
00:04:55 Comme Churchill, no sport, mais mes 10 000 pas par jour.
00:05:00 Parce que ce que j'entends dans ce que vous dites,
00:05:03 c'est surtout une question de mobilité et de santé publique.
00:05:06 Au-delà de la pratique d'un sport, c'est l'idée aussi qu'on a des vies très sédentaires.
00:05:12 Je pense que le Covid n'a rien arrangé par rapport à ça.
00:05:16 Le télétravail, c'est quand même aussi du travail assis, et du travail assis toute la journée.
00:05:23 Et je pense qu'effectivement, il y a un vrai enjeu de santé publique sur l'idée de pouvoir bouger,
00:05:28 de pouvoir être mobile physiquement chaque jour pour s'entretenir un peu.
00:05:32 Et pour moi, qui ne suis pas du tout un bon élève sur ce sujet-là,
00:05:35 j'ai été convaincu et sensibilisé.
00:05:39 Donc oui, mes 10 000 pas par jour.
00:05:41 Grâce à un hidalgo, ça se fait assez facilement.
00:05:43 Ça c'est sûr.
00:05:46 Alors Nicolas, vous avez un autre vœu qui rejoint les vœux de cette semaine,
00:05:52 qui sont des vœux un peu utopiques, un peu idéalistes, moins concrets que les 10 000.
00:05:58 Oui, alors moi c'est beaucoup moins concret et peut-être beaucoup moins efficace,
00:06:03 c'est plus polémique, mais j'avais envie de dire que si je prends mon vœu pour 2024,
00:06:07 c'est qu'on fasse un peu plus de place aux jeunes.
00:06:10 Et je vais m'expliquer, ce n'est pas du jeunisme caricatural,
00:06:15 c'est que je trouve qu'on a dans ce pays un discours global,
00:06:20 dans le débat public, que je trouve très nostalgique, très passéiste,
00:06:25 très aigri par rapport au présent, toujours inquiet par rapport à l'avenir.
00:06:31 Et je me dis que c'est peut-être parce que ce discours et ce débat public,
00:06:34 il est tenu par des personnes, et je me mets dedans,
00:06:37 qui sont de génération, qui ont plus facilité à regretter le passé qu'à envisager l'avenir.
00:06:43 Et peut-être parce que c'est aussi physiologique et aussi un peu psychologique.
00:06:47 Et je me dis que j'aimerais qu'on entende en 2024 plus de jeunes,
00:06:50 de n'importe quelle orientation politique, de n'importe quelle origine sociale, culturelle ou territoriale,
00:06:56 mais je trouve que dans nos débats publics, ça nous ferait beaucoup de bien
00:06:59 d'entendre un peu plus la voix de la jeunesse.
00:07:02 On s'en occupe souvent, là on est en train de les mettre en uniforme,
00:07:06 de leur faire faire du SNU, on imagine.
00:07:09 Mais au lieu de leur intimer un certain nombre d'obligations,
00:07:13 je trouve que ce serait bien de les entendre un peu plus.
00:07:16 C'est ce que vous faites aussi dans votre émission Valérie,
00:07:18 vous dénichez de nouveaux profils qui viennent d'horizons politiques différents.
00:07:24 Oui, oui, mais c'est vrai que c'est…
00:07:26 Mais je trouve que ça manque, voyez, moi le discours d'Alain Finkielkraut
00:07:31 qui disait que c'était mieux hier, les lutentes glorieuses c'était formidable,
00:07:37 et tout ce qui vient après est nul, je trouve que c'est très anxiogène
00:07:40 et j'aimerais bien entendre d'autres personnes et d'autres discours,
00:07:44 encore une fois, quelles que soient les orientations politiques,
00:07:46 mais qui considèrent l'avenir autrement que comme ceux qui finalement
00:07:50 ont fait une croix dessus à titre personnel ou philosophique.
00:07:53 Alors vous en pensez quoi, Christine ?
00:07:57 Alors c'est vrai que le discours du "c'était mieux avant" est rassurant,
00:08:03 parce que comme on est dans un pays ou dans un monde
00:08:07 qui connaît des chocs, des grands bouleversements,
00:08:12 on peut s'interroger en se disant est-ce qu'on fait bien d'avancer,
00:08:16 est-ce que l'avenir… parce qu'en fait, le paradoxe par rapport à ce que dit Nicolas,
00:08:22 c'est que la jeunesse ne vote pas, par exemple,
00:08:25 elle milite différemment, donc là où elle a la possibilité
00:08:28 éventuellement de s'exprimer, elle est plutôt à déserter,
00:08:32 donc ça veut dire qu'elle a un problème de confiance,
00:08:34 elle n'a pas confiance certainement aussi en les personnes qui la représentent,
00:08:39 quelle est la moyenne d'âge aujourd'hui des élus,
00:08:41 alors il y a un gouvernement qui a été rajeuni,
00:08:44 il y a beaucoup de choses qui ont été faites pour que ça colle un peu plus
00:08:47 à la France active, ou en tous les cas à la population active,
00:08:51 mais par rapport aux représentants c'est difficile,
00:08:54 en fait, je ne sais pas, le tour d'une faculté ou une sortie de lycée,
00:08:58 vous demandez aux jeunes qui les représentent le mieux,
00:09:02 il n'y a certainement aucun nom politique qui doit sortir,
00:09:05 donc ils ont leur expression ailleurs,
00:09:09 donc c'est peut-être là que vous devez les écouter.
00:09:12 - Si ma mémoire est bonne, de ce que nous dit Frédéric Daby dans les sondages,
00:09:15 ils votent aussi beaucoup pour le RN,
00:09:19 - Tout à fait. - Cette génération-là.
00:09:22 - Les jeunes, place aux jeunes, pour vous aussi Jean-Luc Benamias ?
00:09:26 - Je ne suis pas à ce niveau-là, je ne pense pas que c'était mieux avant,
00:09:32 effectivement il y a une désaffection par rapport au vote,
00:09:36 mais ce n'est pas une désaffection que chez les jeunes,
00:09:39 il faut être clair, évidemment chez les plus de 70,
00:09:42 il y a moins de désaffection, mais dès qu'on descend en dessous de 70,
00:09:45 il y a une désaffection continuelle, elle n'est pas spécifique chez les jeunes,
00:09:48 il y a des centaines de milliers de jeunes,
00:09:51 quel que soit le courant politique ou le courant associatif,
00:09:54 qui se bougent, qui militent, qui se bougent dans tous les sens,
00:09:58 il me semble bien qu'au niveau par exemple de la défense de l'environnement,
00:10:03 on va dire le contraire, ça se bouge, mais je pourrais prendre d'autres sujets,
00:10:07 au niveau de la lutte contre la pauvreté, au niveau de l'engagement sociétal,
00:10:12 il y a des milliers de jeunes qui se bougent,
00:10:14 moi je ne suis pas catastrophiste par rapport à ça,
00:10:17 je le suis beaucoup plus évidemment au niveau d'analyse globale
00:10:21 sur la désaffection populaire générale par rapport au monde politique,
00:10:26 ça c'est autre chose.
00:10:28 Votre coup de, votre vœu plutôt Jean-Luc,
00:10:31 après on aura vos coups de cœur et vos coups de gueule,
00:10:33 votre vœu, ça concerne les sinistrés du Pas-de-Calais.
00:10:36 Oui, du Pas-de-Calais et de tous ceux qui ont vécu des graves événements environnementaux,
00:10:42 mais là spécifiquement sur le Pas-de-Calais,
00:10:45 j'entends, je vois certains ministres aller sur place,
00:10:49 le président du conseil régional, Xavier Bertrand,
00:10:51 dire on va mettre les moyens nécessaires.
00:10:55 Tout le monde s'est bien aperçu en regardant les images
00:10:58 que les moyens nécessaires au bout de 2, 3 fois, 2 inondations,
00:11:02 3 inondations, 4 inondations, alors je pense aux gens eux-mêmes,
00:11:06 à la population, je pense aux maires et mairesses de ces différentes villes,
00:11:11 là il faut une aide considérable et quasiment immédiate,
00:11:15 sans prendre acte de ce qu'a dit Xavier Bertrand,
00:11:20 c'est-à-dire oui, ce qu'il faut c'est justement respecter les règles environnementales,
00:11:24 en amont, pour l'instant c'est un peu tard par rapport à ce qui se passe,
00:11:27 donc mettre les moyens nécessaires et que dans les 6 mois qui viennent,
00:11:31 les 1 an qui viennent, on ne voit pas toutes ces familles,
00:11:34 toutes ces maires de villages et de petites villes,
00:11:37 revenir en disant "ben, rien n'a avancé,
00:11:40 on a eu des réponses sur rien".
00:11:42 C'est déjà excédent, Jean-Luc.
00:11:44 Oui, malheureusement, mais c'est une région, pourquoi j'insiste là-dessus,
00:11:48 c'est une région pauvre, on n'est pas avec des…
00:11:52 on est dans une région, alors pauvre ça ne veut pas dire qu'ils vivent tous
00:11:56 dans une totale pauvreté, mais je regardais les images comme vous je suppose,
00:12:00 de ces gens qui perdent leur maison, perdent leur entreprise,
00:12:04 les agriculteurs perdent une partie de leur territoire agricole,
00:12:07 voilà, ça demande une vraie réponse et pas uniquement…
00:12:11 Mais ce serait quoi une vraie réponse ?
00:12:15 Une vraie réponse c'est l'aide à la reconstruction,
00:12:18 c'est l'aide à la destruction, c'est l'aide au relogement,
00:12:21 c'est l'aide réelle aux différentes mairies qui n'ont pas les moyens,
00:12:26 qui n'ont pas les moyens de répondre à la demande de leurs administrés,
00:12:30 ce n'est pas possible, il y a des centaines de millions de dégâts,
00:12:33 il y a des choses à… des changements structurels même,
00:12:37 il va falloir qu'on dise à certaines personnes, et elles le savent ces personnes,
00:12:41 que le lieu où est leur maison, ce ne sera plus le lieu où sera leur future maison,
00:12:45 mais il faut qu'ils aient une future maison.
00:12:48 Jean-Luc, si je peux donner un petit autre exemple,
00:12:51 ce qui s'était passé en 1998 lors des inondations à Trèbes, dans l'Aude,
00:12:55 je vous rappelle, cette vague qui avait submergé,
00:12:59 dans le nord de la Calais, il n'y a quasiment pas eu de victimes,
00:13:03 là, les gens ont été surpris, pendant toute la nuit, il y a eu des morts.
00:13:06 Donc, ce qui s'était passé à ce moment-là, c'est qu'il a fallu dans certains villages,
00:13:09 je pense au village de Villegaïn, qui est au-dessus de Trèbes,
00:13:12 qui est au contrefort de la montagne de l'Arc,
00:13:15 il a fallu dire à des gens, vous devez quitter cette zone,
00:13:18 elle est désormais inhabitable, et on va donc détruire les maisons,
00:13:21 et vous installer ailleurs.
00:13:23 Il a fallu effectivement annoncer ça à ces personnes,
00:13:26 et leur dire, ce n'est plus possible, donc il faut les dédommager.
00:13:29 La problématique que l'on a, c'est qu'il faut,
00:13:32 vu l'urgence, reloger les gens tout de suite,
00:13:35 il faut donc que les assurances, que l'Etat,
00:13:38 que tout le monde se coordonne par rapport à ça,
00:13:40 donc c'est un véritable plan Marshall qu'il faut mettre en place.
00:13:43 Et tout ça, malheureusement, vu l'échelle et l'ampleur du dossier,
00:13:47 à l'échelle, aussi vite que l'on puisse aller,
00:13:51 ça n'ira jamais assez vite, par rapport à l'urgence.
00:13:54 Mais ensuite, c'est qu'est-ce qu'on fait demain pour éviter que ça se reproduise ?
00:13:58 Ça c'est un vrai sujet, et malheureusement à chaque fois,
00:14:01 tout le monde est là à dire, déjà des travaux prennent du temps,
00:14:04 mais ce qu'on peut constater aussi, c'est que,
00:14:07 il y a des choses qui pouvaient être anticipées,
00:14:09 ou en tous les cas qui pouvaient être prévisibles,
00:14:11 qui n'a pas écouté, qui n'a pas agi,
00:14:13 qui n'a pas fait les choses en temps et en heure,
00:14:15 là peut-être qu'effectivement il y aura des responsabilités,
00:14:18 ou des choses à regarder de près.
00:14:20 Mais dans l'instant T, malheureusement, ça va prendre du temps.
00:14:23 Prends un exemple d'une maison,
00:14:25 moi je me souviens de chez un boulanger,
00:14:27 l'assurance prenait la réfection des murs,
00:14:31 mais à hauteur de l'eau où elle était montée,
00:14:34 au-dessus, ils considéraient que le placo pouvait...
00:14:36 C'est impensable, c'est intenable pour les gens.
00:14:39 Donc si vous voulez, vous avez des dossiers comme ça qui s'embourbent,
00:14:42 l'histoire d'être relogé, vous avez des assurances
00:14:45 qui vont vous reloger pendant un mois,
00:14:47 dans un gîte, dans un appartement,
00:14:49 mais au bout d'un mois, vous faites quoi ?
00:14:51 Qui prend en charge ?
00:14:53 Donc il faut effectivement, et très certainement c'est ce qui va se passer,
00:14:56 c'est qu'une espèce de task force qui se mette en route autour de la préfecture,
00:15:00 pour essayer d'accélérer les procédures,
00:15:02 pour les situations, je dis bien, d'urgence.
00:15:05 - Effectivement, là où Jean-Luc a raison,
00:15:07 c'est qu'on a l'impression à chaque fois qu'on redécouvre,
00:15:10 qu'on se retrouve dans la même situation,
00:15:12 et que les gens sont dans la même détresse,
00:15:15 et que les actions n'ont pas été là et ne sont pas là.
00:15:18 L'autre exemple qu'on pourrait prendre,
00:15:21 c'est la vallée de la Vésubie et de la Roya,
00:15:24 qui se sont reprises cette année des nouveaux dégâts,
00:15:29 heureusement il y a eu moins de morts,
00:15:31 merci, il y en avait eu déjà suffisamment la fois d'avant,
00:15:34 mais on s'aperçoit,
00:15:36 parler comme je le fais c'est facile,
00:15:39 mettre en place les coordonnations c'est moins facile,
00:15:42 mais là, il y a vraiment un besoin d'urgence,
00:15:47 parce qu'au fur et à mesure,
00:15:49 un certain nombre de personnes dans la société sont totalement désabusées,
00:15:52 on les laisse, parce que...
00:15:54 - Bien sûr, on les abandonne.
00:15:56 - Christine, tu parles d'assurance,
00:15:58 mais à un moment donné ça va au-delà des assurances ces histoires-là.
00:16:00 - Bien sûr, bien sûr.
00:16:01 Et Jean-Luc, pardon, Nicolas Corato ?
00:16:03 - Oui, oui, je suis d'accord avec Jean-Luc,
00:16:06 ce n'est pas un sujet facile,
00:16:08 mais il faut reconnaître que cette région,
00:16:10 elle est abonnée aux inondations,
00:16:12 c'est-à-dire que ce qui rajoute au sentiment d'abandon et de désespoir,
00:16:16 c'est que ce n'est pas la première fois,
00:16:18 ce n'est pas la deuxième fois,
00:16:19 ça fait des décennies qu'on entend parler d'inondations régulières dans cette région,
00:16:23 et qu'on voit bien qu'il y a une forme d'inégalité territoriale,
00:16:26 on voit comment par exemple on a mobilisé beaucoup d'énergie,
00:16:29 d'infrastructures autour du bassin parisien,
00:16:31 pour protéger cette activité et ce territoire stratégique,
00:16:35 notamment de la crue centenaire de la Seine.
00:16:38 On n'a pas fait les mêmes efforts dans tous les territoires français,
00:16:41 et on voit bien qu'effectivement,
00:16:42 on a besoin d'infrastructures, de bassins de rétention d'eau,
00:16:46 plus généralement de toute une coordination,
00:16:49 et que ça coûte énormément cher,
00:16:51 et qu'il y a des choix qui sont faits en fonction des bassins d'emploi,
00:16:54 des bassins de vie,
00:16:55 et qu'il y a certains territoires qui sont traités,
00:16:58 oui il faut le dire, de manière inégale.
00:17:00 Et donc ça c'est aussi un sujet de débat public et de débat politique,
00:17:04 comment on répartit les moyens pour effectivement lutter contre ces inondations
00:17:08 qui deviennent désormais récurrentes,
00:17:10 mais ce n'est pas nouveau,
00:17:12 ça fait des années qu'on parle des inondations dans le Pas-de-Calais,
00:17:14 et qu'on a l'impression que c'est un marronnier qui revient quasiment chaque année.
00:17:17 On marque une pause, c'est l'heure du journal,
00:17:20 sorciers de radeau, bientôt 11h,
00:17:22 et on se retrouve dans un instant.
00:17:23 Vos coups de cœur, vos coups de gueule,
00:17:25 le remaniement en question,
00:17:27 le chaos du contrôle de l'immigration clandestine,
00:17:30 la situation ubuesque,
00:17:31 quand on lit le détail de la Cour des Comptes,
00:17:33 c'est assez sidérant.
00:17:36 Bref, tous ces sujets avec vous, tout de suite après le journal.
00:17:39 C'est Brigitte Lahaye,
00:17:40 pour cette nouvelle année 2024,
00:17:43 n'oubliez jamais que vous êtes la personne la plus importante,
00:17:46 alors faites-vous plaisir et accordez-vous vos désirs les plus chers.
00:17:49 Bonne année avec Sud Radio.
00:17:51 Sud Radio.
00:17:52 Parlons vrai.
00:17:53 En vrai.
00:17:54 Les infos, Antoine Evassian, bonjour.
00:17:57 Bonjour à tous.
00:17:58 Un hommage national rendu dans quelques instants à Jacques Delors,
00:18:01 une cérémonie doit débuter dans la Cour d'honneur des Invalides,
00:18:04 présidée par Emmanuel Macron.
00:18:05 Un hommage pour saluer le parcours d'une figure de la scène politique française et européenne.
00:18:09 Une quinzaine de dirigeants européens ont prévu d'y assister.
00:18:12 Le Pas-de-Calais, désormais en orange face aux risques de crues,
00:18:15 en déplacement dans le département hier,
00:18:17 le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchut,
00:18:19 n'a pas exclu de rendre inhabitables certaines zones actuellement inondées.
00:18:23 Il promet également des réponses exceptionnelles pour venir en aide aux sinistrés.
00:18:26 Le Nord, les Ardennes et la Meuse sont désormais en vigilance orange pour risques de crues.
00:18:31 Fin de l'alerte en revanche sur l'Aisne.
00:18:32 Christophe Béchut, qui menace également de sanctionner les entreprises
00:18:36 qui ne jouent pas le jeu sur le bonus réparation,
00:18:38 il prévient qu'elles pourront être délabellisées.
00:18:40 Depuis la mise en place du dispositif destiné à faire réparer les appareils électriques et électroniques
00:18:45 plutôt que de les jeter, les prix ont augmenté de 10 à 15%
00:18:48 selon l'association de consommateurs CLCV.
00:18:51 La baisse de la cote de popularité d'Elisabeth Borne,
00:18:53 selon les derniers sondages, baisse de 3 points,
00:18:56 alors que le nom de la Première Ministre est cité pour un possible départ
00:18:59 dans le cadre d'un remaniement ministériel.
00:19:01 Près d'un Français sur trois estime que Gabriel Attal,
00:19:03 l'actuel ministre de l'éducation, serait un bon remplacement.
00:19:07 Il n'y aura pas de présence civile israélienne dans la bande de Gaza après la guerre,
00:19:11 les mots du ministre de la Défense israélienne.
00:19:13 Une fin de conflit qui n'est toutefois pas d'actualité,
00:19:16 les opérations vont se poursuivre jusqu'au retour des otages,
00:19:19 au démantèlement des capacités militaires et de gouvernance du Hamas
00:19:22 et à l'élimination des menaces militaires, précise le ministre.
00:19:25 Et puis un mot de tennis pour finir,
00:19:27 et Raphaël Nadal en quête d'une place dans le dernier carré du tournoi de Brisbane,
00:19:31 l'Espagnol a pour l'instant réussi son retour après un an d'absence sur les cours,
00:19:35 avec une qualification en quart de finale dans le tournoi australien.
00:19:39 Il affronte ce matin le local Jordan Thompson.
00:19:43 Voilà pour ce point sur l'actualité résumée en deux minutes,
00:19:46 merci de l'avoir suivi, je vous souhaite une belle journée
00:19:49 et une très belle fin de matinée à notre écoute.
00:19:51 Et tout de suite les pronostics hippiques de Jean-Paul Delperrier.
00:19:56 Bonjour Jean-Paul, vous êtes à Deauville aujourd'hui.
00:19:59 Eh oui ma chère Valérie, bonjour à vous, bonjour à tous.
00:20:02 L'hippodrome de la Côte Normande nous accueille pour une très belle réunion,
00:20:06 avec à 20h15 le départ du Prix du Pays d'Ouche,
00:20:09 support des paris à la carte sur 2500 mètres sur la piste en sable fibré,
00:20:13 avec 16 concurrents, dont le numéro 4 Huzel qui a attiré mon attention,
00:20:17 j'en ai fait mon favori, le 10 Caléo Palace, son entraîneur est confiant,
00:20:21 attention au 3 Just Light, derrière ces trois bases viendront le 2 Monsieur XO,
00:20:25 As Charles Quint, 16 Chergui, 5 Adéliade et 7 G7,
00:20:30 4 Dix, 3 Teux, As, 16 Cinq et 7,
00:20:35 en Rignon de 3 Courses à 4 sur l'hippodrome de Cabourg,
00:20:38 ma sélection du jour, le 7 Jeep de Daline.
00:20:41 Avec vous sur Sud Radio jusqu'à midi pour commenter l'actualité
00:20:53 avec Christine Bouillot, Christine vous êtes journaliste à Sud Radio,
00:20:57 les auditeurs vous connaissent bien, vous me remplacez régulièrement lorsque je suis absente,
00:21:02 et je vous en remercie à l'antenne.
00:21:04 Vous avez le grand plaisir.
00:21:05 Vous êtes la correspondante de Sud Radio à Toulouse également,
00:21:08 Nicolas Corrado, président du Think Tank Place de la République,
00:21:11 et Jean-Luc Benamias, membre de la Ligue des Droits de l'Homme,
00:21:15 ancien membre du Conseil économique, social et environnemental.
00:21:19 Remaniement, c'est pour aujourd'hui, paraît-il, il y a différents sondages
00:21:23 sur les personnalités qui sont plébiscitées par les Français,
00:21:28 mais un remaniement, pourquoi faire ? En tout cas, cela semble acté.
00:21:32 L'hommage à Jacques Delors en ce moment, qui va se disputer cet héritage,
00:21:36 vous me direz ce que vous avez retenu les uns et les autres de Jacques Delors,
00:21:39 la famille Delon qui se déchire en public, et puis Immigration,
00:21:42 ce rapport de la Cour des Comptes qui n'a pas été dévoilé,
00:21:45 moi c'est ce que je retiens aussi, avant la loi Immigration,
00:21:48 pour ne pas interférer, dit le président de la Cour des Comptes,
00:21:51 mais bon sang, c'est une information ce qu'il y a dans ce rapport.
00:21:56 On va y revenir. Je vous ai demandé également des coups de cœur et des coups de gueule.
00:22:01 Jean-Luc, c'est un coup de gueule sur les Jeux Olympiques.
00:22:06 Oui, c'est un coup de gueule que j'aimerais me tromper, quand je vais le faire.
00:22:11 Donc la France, on accueille les Jeux Olympiques, ça tout le monde le sait, j'invente rien.
00:22:17 Et on va essayer de viser la cinquième place au niveau du nombre de médailles.
00:22:24 Alors, je ne suis pas un spécialiste, mais quand même un petit peu, même beaucoup.
00:22:29 La cinquième place, c'est à peu près 60 à 70 médailles.
00:22:34 Les meilleurs des époques ont fait entre 35 et 40 médailles.
00:22:41 Le plus grand nombre de médailles se joue généralement autour de l'athlétisme et la natation.
00:22:47 Alors en athlétisme, aux dernières championnats du monde, on a fait une médaille d'argent au 4x400 dans la dernière épreuve.
00:22:53 Chapeau pour les garçons du 4x400.
00:22:57 On peut compter en mettre… allez, je vais être extrêmement positif.
00:23:02 L'athlétisme, il y a 200 pays qui concourent, l'adversité est totale, les concurrences sont excellentes.
00:23:10 3-4 médailles.
00:23:12 L'autre domaine où il y a beaucoup de médailles, c'est la natation.
00:23:16 Alors certes, nous avons le meilleur nageur du monde avec Léon Marchand, mais il ne va pas nous faire 18 médailles.
00:23:24 S'il en fait 3-4, ce sera déjà bien.
00:23:27 Donc j'ai mon calcul et on a le judo, bien sûr.
00:23:30 Et après, on est très bon en sport collectif, mais le sport collectif, ça rapporte une médaille à chaque fois.
00:23:35 On est bon chez les hommes, on est bon chez les femmes, quasiment dans tous les sports collectifs.
00:23:39 Je ne vois pas comment on pourra atteindre cet objectif que la ministre des Sports et que le chef de l'État ont bien voulu annoncer.
00:23:48 Je vous le dis, ça ne me réjouit pas. J'espère me tromper, mais je pense que je ne me trompe pas.
00:23:53 Non, Christine, vous mettez des voeux pour des bons Jeux olympiques et que tout se passe bien.
00:23:58 Tout se passe bien sur le plan de la sécurité aussi, l'organisation, parce que c'est quand même aussi l'image de la France dans tout ça qui se joue derrière.
00:24:06 Il ne faut pas l'oublier. C'est un événement sportif, certes, mais il y a quand même des enjeux, on va dire géopolitiques.
00:24:13 Et on voit bien comment c'est compliqué aujourd'hui. Imaginez donc s'il y a le moindre drame pendant cette période-là.
00:24:21 C'est catastrophique au-delà des compétitions. Mais pour rejoindre ce que dit Jean-Luc,
00:24:26 quelle autre ambition pourrait afficher le gouvernement que de dire "il faut être dans le top 5".
00:24:32 Ce n'est pas possible. En revanche, n'oubliez pas ce qu'avait rétorqué quand la délégation française s'était fait tirer les oreilles après les derniers Jeux.
00:24:42 En gros, qu'il fallait faire mieux avec autant et les mêmes moyens.
00:24:47 Moi, je vais le dire carrément, on n'est pas une nation de sport. On aime le spectacle sportif, on aime le PSG, on aime ce qui brille,
00:24:54 mais on n'est pas une nation sportive, ce n'est pas vrai. L'athlétisme fera quasiment zéro médaille.
00:25:00 Il faut compter sur le judo, à moins qu'il y ait un pépin. Les sports co, oui très bien, mais il y a quand même de la concurrence.
00:25:05 Et puis après, on verra bien si on est bon au skateboard, si on est bon au breakdance.
00:25:11 Ce sont les nouvelles compétitions et les nouvelles disciplines.
00:25:14 Mais ça ne peut pas être autrement que d'afficher ce top 5 et d'aligner.
00:25:20 Après, réussir à faire des médailles, c'est autre chose. Parce que vous avez la Chine, vous avez les Etats-Unis, vous avez les pays émergents,
00:25:27 vous avez les pays d'Afrique, la compétition sera particulièrement serrée.
00:25:33 Si on arrive à faire aussi bien que les derniers JO, on sera très contents, je pense.
00:25:36 - Oui, enfin là, il y a des choses qui ne sont pas top. Je voyais ce matin l'information sur les 88 logements que propose le promoteur qui a construit le village olympique.
00:25:46 Seuls 7 ont été achetés. Vous imaginez ? Il en reste 81 vacants. Ça ne se vend pas du tout, j'ai lu.
00:25:53 - Le mètre carré est un peu cher, non ?
00:25:55 - Oui, ils sont en train de baisser les prix. Et puis j'ai vu qu'il y avait un problème sur la piscine aussi, sur la construction du bassin qui ne sera pas prêt à temps.
00:26:03 - Il reste 500 jours. Lundi, dans 500 jours, les JO commencent.
00:26:08 - Bon, 500 jours pour construire une piscine et que tout soit au top. Voilà. Nicolas, vous, c'est un coup de cœur ?
00:26:17 - Oui, c'est un coup de cœur par rapport aux élections européennes qui se profilent à la fin du premier semestre.
00:26:24 Un coup de cœur sur les élus sortants, quel que soit d'ailleurs leur camp politique.
00:26:29 Puisque c'est peut-être... Alors Jean-Luc Benhamia, c'est le mieux, le plus fin connaisseur que moi de cet environnement-là.
00:26:37 Mais ça fait longtemps, il me semble, qu'on n'a pas vu autant de sortants se représenter et après avoir fait plutôt du travail assez sérieux en tant que député représentant la France au Parlement européen.
00:26:49 Je veux parler des jeunes qui étaient têtes de liste en 2019 et qui se représenteront et qui vont certainement, pour certains d'entre eux, être de nouveau têtes de liste en 2024.
00:27:00 Je pense à Jordane Bardella, je pense à Manon Aubry, à M. Glucksmann ou à M. Bellamy.
00:27:06 Et ce qui est intéressant, c'est qu'on a souvent connu des Français, des députés français très peu présents à Bruxelles,
00:27:13 qui considéraient que c'était finalement quelque chose d'assez accessoire, ce genre de mandat.
00:27:18 Eux, manifestement, ont pris leur mandat à cœur, ont été présents avec leurs imperfections et les critiques qu'on peut formuler vis-à-vis de leur position.
00:27:26 Et je trouve intéressant de voir qu'ils y retournent et qu'ils y retournent avec un bilan.
00:27:29 Ce qui est assez nouveau, il me semble, dans la vie politique française et dans le regard qu'on peut porter vis-à-vis de l'activité au Parlement européen.
00:27:36 Donc plutôt un coup de cœur sur ces têtes de liste qui se prospectent ou qui se projettent pour les prochaines échéances.
00:27:45 Alors, on va passer à Christine Bouillot, votre coup de gueule. C'est un sujet que je souhaitais aussi développer dans nos débats.
00:27:52 Donc on va pouvoir le commenter. C'est ce chiffre que je vous laisse nous présenter.
00:27:58 Oui. Un patron de TPE-PME, c'est une étude de la Confédération des petites et moyennes entreprises auprès de ses adhérents.
00:28:07 Un patron de TPE-PME gagne sur cinq. Un sur cinq gagne moins que le SMIC aujourd'hui.
00:28:13 Donc non, ce ne sont pas des nababs. L'immense majorité aujourd'hui, et il y a une forme de précarisation même de ces salariés.
00:28:21 Alors TPE-PME, ça veut dire auto-entrepreneurs, salariés des toutes petites entreprises.
00:28:29 Mais pourquoi je dis ça ? C'est que c'est aussi l'immense majorité du tissu économique du pays.
00:28:35 On n'est pas un pays de très très grosses. Il y a de très grosses entreprises, Airbus, Total.
00:28:41 Vous avez des géants aujourd'hui qui sont sur la place. Mais le tissu économique français tient par toutes ces TPE et ces PME.
00:28:49 Souvent, on est seul à bord, on est seul à la tête du navire.
00:28:53 Et quand on sait que donc un sur cinq, ce qui est quand même colossal aujourd'hui, gagne moins que le SMIC, et que c'est une moyenne par rapport à ce qui a été demandé.
00:29:02 Ça veut dire aussi que derrière, ce sont des entreprises et des emplois qui sont fragiles, ce sont des personnes qui sont isolées.
00:29:09 La dématérialisation de toutes les procédures n'a pas dû faciliter les choses.
00:29:14 Et une sur cinq ne survit pas.
00:29:18 Non, pas une sur cinq, pardonnez-moi. Au bout de cinq ans, une sur deux ne survit pas.
00:29:23 Donc c'est vrai que pour un gouvernement qui s'affiche comme pro-entreprise, je trouve que ce constat est quand même...
00:29:32 Soit il y a effectivement une volonté plus grande de prendre son avenir en main et de créer des petites entreprises, des petites structures.
00:29:40 Soit il y a une forme aujourd'hui de salariés à déguiser, en tous les cas de gens qui aujourd'hui créent leur propre emploi via ce statut d'auto-entrepreneur.
00:29:49 Enfin, il y a plusieurs différents statuts qui sont proposés, mais derrière, le modèle économique ne suit pas et donc il y a une forme de précarisation.
00:29:56 Donc je trouve qu'il y a un sujet là-dessus et une image à déconstruire aussi de penser que parce qu'on est patron, on est le roi du pétrole.
00:30:05 Ce n'est pas du tout vrai.
00:30:06 Non, non, la réalité de la France n'est évidemment pas celle-là.
00:30:09 Beaucoup d'entre eux ne se salarient même pas.
00:30:12 C'est assez... C'est une situation tragique. Nicolas Corato, vous avez vu ces chiffres, effectivement ?
00:30:17 Oui, ils sont intéressants et je rejoins ce que disait Christine, c'est qu'il y a aussi un effet certainement paradoxal,
00:30:25 puisque la France est un pays qui a connu un nombre de créations d'entreprises complètement délirants ces dernières années.
00:30:33 On a créé énormément, se sont créées énormément d'entreprises en France et on peut y voir aussi derrière, peut-être effectivement,
00:30:39 un effet de glissement entre le statut de salariat à celui d'entrepreneur, voire d'auto-entrepreneur.
00:30:44 Ce qui pose d'autres questions, y compris les cotisations sociales, etc.
00:30:49 Mais on voit bien qu'on a aussi beaucoup motivé les Français à devenir entrepreneurs, avec effectivement derrière des modèles économiques.
00:30:56 Je pense notamment à ceux sur la nouvelle économie, les types chauffeurs Uber ou autres.
00:31:02 Il y a des gens comme ça aussi derrière ces chiffres.
00:31:05 Il y a des auto-entrepreneurs ou des petits entrepreneurs qui sont allés travailler pour ces plateformes
00:31:10 et qui se sont retrouvés parfois coincés par des modèles économiques qui ne sont ni protecteurs économiquement, ni protecteurs socialement.
00:31:17 Donc, au-delà de la problématique récurrente du petit patron, et moi je suis tout à fait d'accord pour dire qu'il y a du mal à vivre et à joindre les deux bouts,
00:31:25 se rajoute aussi cette nouvelle génération d'entrepreneurs qu'on a fortement motivé, fortement poussé à s'investir en entrepreneuriat
00:31:33 et qui se retrouvent quand même confrontés à une limite de modèles économiques et de modèles sociaux.
00:31:37 Bien sûr, c'est pour ça. J'ai souvent cette discussion avec Sophie de Menton quand elle se réjouit du nombre de créations d'entreprises.
00:31:44 Je lui dis à chaque fois "attention" parce que le nombre de salariés diminue.
00:31:49 Et pour les patrons, c'est beaucoup plus simple de demander à chacun de se mettre en auto-entrepreneur.
00:31:53 Mais ce à quoi fait référence Christine, vous avez raison de dire que ça regroupe un certain nombre de réalités,
00:31:58 mais vous avez aussi des petits patrons d'entreprise, enfin quand je dis d'entreprise, avec quelques salariés
00:32:04 qui n'arrivent pas à se salarier ou qui sont salariés moins que le SMIC.
00:32:09 Oui, et peut-être juste une autre chose par rapport à ça, et je laisse la parole à Jean-Luc, c'est que quand on reconnaît le...
00:32:14 Non, ça va, merci.
00:32:15 Non, je vais juste... après je te laisse la parole, mais c'est simplement aussi...
00:32:19 Donc il y a les auto-entrepreneurs, il y a les gens qui travaillent tout seuls dans leurs coins,
00:32:22 mais il y a aussi toutes ces petites entreprises dont la trésorerie est fragile aujourd'hui,
00:32:26 on le sait, les coûts de matières premières, le coût de l'énergie, on voit bien le resserrement du crédit aussi de ce côté-là,
00:32:32 le remboursement des PGE, et donc on sent que...
00:32:36 N'oublions pas que derrière ce sont donc des emplois aussi, et que par conséquent, souvent ces chefs d'entreprise
00:32:43 sont un, noyés par effectivement des traqués administratifs, une paperasserie qui devait disparaître normalement
00:32:49 par la digitalisation, mais finalement ça en rajoute encore un peu plus, et puis aussi la difficulté de trouver un modèle économique,
00:32:57 d'être payé aussi, moi je connais plein qui vous disent "j'attends 3 mois, 4 mois pour être payé",
00:33:04 tout ça ça devait être simplifié, on s'aperçoit que c'est pas forcément toujours le cas.
00:33:09 Allez, petite pause et on se retrouve dans un instant, on va parler de la famille Delon, du remaniement, et de l'immigration illégale, à tout de suite.
00:33:17 C'est Jacques Pessis, bonne année, très bonne année, une année meilleure que les précédentes, c'est tout le bien que je peux vous souhaiter.
00:33:24 Bonne année avec Sud Radio, parlons vrai.
00:33:28 Sud Radio, le 10h midi, mettez-vous d'accord, Valérie Exper.
00:33:34 Mettons-nous d'accord, aujourd'hui, je vous le disais, nous allons parler, enfin pas de la loi immigration, mais du rapport de la Cour des comptes sur l'immigration illégale,
00:33:44 entre autres, on va parler de la famille Delon, juste une remarque à l'instant, je vois que notre, je sais pas si c'est un concours de connerie,
00:33:52 j'ai envie de dire, avant le remaniement, pour se faire remarquer, mais Agnès Firmin-Lebaudot, notre ministre de la Santé, est allée visiter la fondation Lejeune.
00:34:01 Alors la fondation Lejeune, c'est celle de Jérôme Lejeune, qui est concrètement et très fermement anti-avortement,
00:34:11 qui a publié cette inscription du droit à l'avortement dans la constitution, exprime un symbole tragique,
00:34:17 sanctuarisé l'acte de tuer un enfant dans le ventre de sa mère, donc Madame Lebaudot est allée là-bas, et elle trouve formidable,
00:34:23 "Visite de l'Institut Jérôme Lejeune, lieu de passion et d'énergie où l'innovation et le développement des connaissances autour des déficiences intellectuelles sont pratiquées à un niveau d'excellence remarquable."
00:34:34 Oui, c'est une institution qui s'occupe des jeunes enfants déficients, mais tout de même, ce n'est pas neutre, ce n'est pas un lieu neutre, l'Institut Lejeune,
00:34:42 et il y a eu de nombreuses opérations, peut-être vous en souvenez-vous les uns et les autres, de manifestations assez violentes contre les centres IVG,
00:34:52 je ne sais pas ce que ça vous inspire, Jean-Luc, peut-être vous qui...
00:34:56 C'est qu'elle a envie de démissionner !
00:34:58 Vous pensez ?
00:35:00 Ce n'est pas très compliqué !
00:35:02 C'est un coup d'éclat absolument horrible, mais c'est un coup d'éclat !
00:35:05 C'est insensé quand même !
00:35:07 Je tombe de ma chaise quand même, parce que pour le coup, là, du fait que c'est...
00:35:12 Mais franchement, on a une majorité, un président de la République qui s'engage sur la constitutionnalisation d'une forme de droit à l'avortement,
00:35:21 je ne vais pas rentrer dans les détails, et une ministre qui rend hommage publiquement et qui se rend physiquement dans les lieux d'une fondation
00:35:29 qui a toujours été en pointe contre le droit à l'avortement !
00:35:33 Je veux bien qu'effectivement cette fondation rende aussi des services, et on ne rentre pas dans le débat !
00:35:39 Enfin, en termes de symboles...
00:35:41 Il y a quand même un gros point noir !
00:35:43 C'est pas une institution neutre, effectivement, le geste est absolument incroyable !
00:35:50 Christine ?
00:35:52 Je ne sais pas si, effectivement, quel est le message subliminal qui se veut derrière tout ça,
00:36:01 parce que je trouve que ce sont des sujets qui sont tellement sensibles et qui sont tellement destructeurs,
00:36:07 je comprends difficilement l'objectif, enfin si on le comprend aussi, c'est sans doute aussi rassurer une frange,
00:36:15 puisqu'il y a aussi la loi sur la fin de vie qui est en préparation, donc il faut peut-être rassurer une frange,
00:36:23 mais ne mélangeons pas tous les sujets.
00:36:26 Il y a des manières de faire, il y a des méthodes...
00:36:31 À force de jouer sur la disruption, c'est-à-dire cette espèce de confrontation toujours avec des symboles,
00:36:38 des moments symboliquement très clivants, très hachés, on en arrive finalement à des actes qui apparaissent
00:36:44 plus comme de la provocation pour une partie des Français, et je trouve que c'est une méthode absolument délétère
00:36:48 de conduire les affaires publiques.
00:36:50 Alors elle a répondu, elle dit "pour ceux que ça dérange, la démocratie c'est aussi échanger avec les personnes
00:36:54 qui ne partagent pas vos idées, et en l'occurrence j'ai eu avec les professionnels de santé de cet institut
00:36:59 un échange sur la fin de vie, elle dit "pour info, et face à ce déferlement de haine juste gratuit,
00:37:05 cette visite s'inscrivait dans le cadre de la labellisation en centre de compétence déficience intellectuelle rare
00:37:12 pour le ministère de la santé, mes positions sur PMA, IVG, constitution et fin de vie sont connues".
00:37:18 Bon, voilà, c'est ce qu'elle a dit.
00:37:24 - Oui mais qu'elle se rende dans une supersalle du planning familial, qui manque singulièrement de budget, par exemple,
00:37:29 voilà, je pense qu'elle aurait plus son rôle là-bas.
00:37:32 - Oui, absolument. Enfin bon, moi cette information m'a interpellée, voire choquée.
00:37:38 Puis, droit de suite également, on a évoqué la destruction du pavillon de Marie Curie à Paris,
00:37:44 je ne sais pas si vous avez suivi cette affaire, visiblement la ministre de la Culture a convoqué des journalistes,
00:37:50 la réunion se tient en ce moment, donc les affaires continuent en attendant le remaniement,
00:37:55 mais c'est vrai qu'il y a beaucoup de mobilisation autour de ce bâtiment qui est très symbolique du travail de Marie Curie
00:38:03 et on ne comprend pas bien pourquoi on va le détruire.
00:38:08 Bref, passons à l'actualité, un mot sur la famille Delon, tout de même, c'était à la Une du Parisien ce matin,
00:38:14 Anthony Delon était chez Pascal Praud pour expliquer les enjeux, c'est triste non tout cela ?
00:38:19 Moi je trouve qu'on n'a pas envie de tout ça, je ne sais pas qui veut réagir, Nicolas, je vous vois hocher la tête.
00:38:27 - Oui, c'est triste, ça rappelle le feuilleton de la fin de vie de Johnny Hallyday, de sa succession,
00:38:34 mais il faut aussi rappeler que c'est une famille, et notamment un comédien, qui a toujours vécu dans une cage de verre transparente,
00:38:41 sa vie a toujours été étalée dans les journaux, c'est-à-dire que finalement ce comédien, on le suit,
00:38:48 donc cette famille s'est toujours épanchée d'une certaine manière dans la presse,
00:38:54 et c'est vrai que l'on n'a pas envie de cette chose un peu dégoulinante qui fait plaisir à personne et qui est assez indigne.
00:39:05 - Mais c'est vrai que c'est le dernier monstre sacré, peut-être avec Brigitte Bardot aujourd'hui,
00:39:10 et que ce drame familial s'étale sous nos yeux et nous met mal à l'aise, en tout cas c'est ce que je ressens.
00:39:18 Christine Bouillaud ?
00:39:19 - Oui, un sentiment d'être... ce voyeurisme qu'on nous impose, parce qu'on ne demande rien en réalité.
00:39:27 Moi je les plains plutôt, parce que utiliser les avocats, donc la presse, pour régler des questions qui vont se profiler de succession,
00:39:40 est-ce que ça doit se passer en Suisse, en France, etc., tout en faisant un espèce de grand déballage auquel on va assister alors qu'on n'a rien demandé.
00:39:51 Il y a des journaux qui sont spécialisés là-dedans et ils font leur boulot, et il y a un public aussi, un lectorat et un auditoire pour ça.
00:39:58 Mais moi je plains plus la personne qui est déclinante, la personne âgée qui est Alain Delon,
00:40:05 et qui très certainement, en tous les cas je n'en sais rien, mais je n'aimerais pas être à leur place.
00:40:12 - Jean-Luc Mélamias ?
00:40:14 - Non, là je n'ai pas lu le Parisien ce matin, je n'ai pas eu le temps, je ne suis même pas au courant.
00:40:21 Je sais qu'autour d'Alain Delon, ça a toujours été... c'est un garçon compliqué, c'est un excellent, c'est un acteur excellent, tout le monde le dit,
00:40:29 sa vie a toujours été compliquée, notamment dans les... moi j'ai toujours le souvenir que j'ai de Delon,
00:40:35 ses relations avec Simone Signoret et Jean-Paul Belmondo, pour être clair, et c'était plutôt positif,
00:40:41 même si c'était des gens avec des caractères extrêmement différents.
00:40:44 Pour le reste, j'en pense à rien moi.
00:40:48 - Vous n'en pensez à rien, et on va marquer une pause de publicité,
00:40:54 on se retrouve dans un instant pour parler de cette immigration clandestine qu'on a beaucoup de mal à gérer en France,
00:41:01 et du remaniement qui devrait arriver dans la journée, nous dit-on, à tout de suite.
00:41:05 - Dites-moi Gérard Vives, est-ce qu'on peut encore gagner sa vie en faisant de l'humour en 2023 ?
00:41:18 - Aujourd'hui, l'humour c'est très compliqué, c'est un métier qui est difficile.
00:41:21 C'est plus facile de faire un film sur un bébé qui est atteint d'un cancer et qui va mourir,
00:41:25 et dont la maman a dû se prostituer pour pouvoir le soigner,
00:41:28 simplement se payer un loyer et bouffer, mais il y en a combien qui arrivent à le faire ?
00:41:31 - Et nous sommes ensemble avec Nicolas Corato, Christine Bouillaud et Jean-Luc Benamias,
00:41:45 en ce moment le gouvernement est réuni, tout le gouvernement est réuni, rassemblé dans la Cour des Invalides
00:41:51 pour l'hommage à Jacques Delors.
00:41:54 Combien seront-ils au prochain Conseil des ministres, mercredi prochain ?
00:41:58 Il semble maintenant à peu près certain qu'il y aura un remaniement d'ampleur.
00:42:02 Les rumeurs nous parlent d'un Gérald Darmanin qui partirait au Quai d'Orsay,
00:42:07 on nous parle de l'arrivée de M. Ferrand.
00:42:12 Que se passera-t-il de l'aile gauche de la Macronie ?
00:42:16 Là on est dans les supputations, en tout cas les sondages nous disent que les Français veulent voir partir Elisabeth Borne.
00:42:22 Est-ce qu'un remaniement va changer quelque chose ?
00:42:25 Jean-Luc, commencez avec vous.
00:42:28 - La réponse est non.
00:42:30 Connaissant la façon de diriger la France du président de la République Emmanuel Macron,
00:42:35 tout ça ne changera strictement rien, il décide de tout.
00:42:38 Il cause un torré à travers, je le dis régulièrement.
00:42:41 Ces ministres suivent ou ne suivent pas, mais je n'attends strictement rien.
00:42:48 Que les gens disent aujourd'hui qu'Elisabeth Borne a fait son temps,
00:42:52 c'est la logique normale de la Ve République par rapport à un Premier ministre.
00:42:56 Ça fait assez longtemps que ça dure.
00:42:58 J'entends parler de Gabriel Attal.
00:43:02 Je ne sais pas, je vais être très méchant,
00:43:06 mais quand est-ce que ce garçon va commencer à travailler,
00:43:11 à avoir un véritable métier avant de vouloir co-diriger le pays ?
00:43:19 Si c'est ça, là on tombe aussi dans des histoires assez incroyables.
00:43:24 Je ne suis pas contre le jeunisme, c'est bien d'avoir des gens plus jeunes.
00:43:27 - Place aux jeunes, a dit Nicolas tout à l'heure.
00:43:30 - Je confirme, mais pas n'importe comment.
00:43:33 - En même temps, Gabriel Attal fait le job au ministère de l'Éducation.
00:43:38 - Non, il n'agit pas du tout.
00:43:42 Il ne fait qu'essayer de récupérer les grands malheurs
00:43:47 faits par Jean-Michel Blanquer au niveau de l'éducation.
00:43:50 Quand vous regardez l'état de nos enseignants et enseignantes,
00:43:53 l'état psychologique, je ne parle pas de leur état, tout va bien heureusement pour eux,
00:43:58 mais le fait d'une désorganisation générale de l'école publique
00:44:03 à tous les sens du terme, c'est des salaires qui sont les plus bas d'Europe,
00:44:10 une conception non collective et non pédagogique de la conception éducative.
00:44:18 Non, je pense que Gabriel Attal, là aussi, c'est bien de parler de l'école publique,
00:44:23 c'est encore mieux quand on en sort.
00:44:25 - Alors, remaniement, on ne sait pas ce que deviendra Gabriel Attal.
00:44:30 Christine, votre sentiment, puisque pour l'instant on est dans les supputations.
00:44:37 - Moi je me souviens quand j'ai commencé dans ce métier,
00:44:39 qu'à chaque fois qu'il y avait des rumeurs de remaniement,
00:44:42 un journaliste politique m'avait dit "ceux qui savent en général se taisent
00:44:46 et ceux qui parlent ne savent rien".
00:44:49 Donc, Quid d'Olivier Dussopt, par exemple, qui est sous le coup d'une condamnation.
00:44:56 Est-ce que ça va arriver avant ?
00:44:59 - Il est méchant. Il a dit "qui" hier, moi je l'ai fait sur la ministre chargée du handicap,
00:45:04 je ne sais toujours pas le nom.
00:45:06 Ministre du logement, qui est quand même un poste très important,
00:45:09 et on ne connaît pas son nom, enfin on le connaît, mais voilà.
00:45:12 Donc Olivier Dussopt, vous disiez, pardon, vous a interrogé.
00:45:16 - Ce n'est pas ça, c'est est-ce que ce remaniement va arriver avant de savoir
00:45:19 quelle est la condamnation ou pas,
00:45:21 quelles décisions de justice vont être prononcées contre le ministre du travail,
00:45:26 puisque lui aussi a eu une fin d'année judiciaire sur le plan de son ancien poste,
00:45:36 pas quand il était ministre, mais bien avant.
00:45:38 Donc est-ce qu'on fait un remaniement avant de savoir ce qui s'est passé ?
00:45:42 Donc très sincèrement, je pense que ça ne va pas bouleverser la vie des gens
00:45:46 de savoir qu'il y a un remaniement en poste,
00:45:48 ou qui est dans les tuyaux, ou qui n'est pas dans les tuyaux,
00:45:52 ou on nous fait croire qu'il est dans les tuyaux, mais qui n'est pas dans les tuyaux.
00:45:55 Voilà, moi je suis, comment on dit, je ne vois que ce que je crois,
00:46:00 et je ne suis pas certaine que dans les attentes des Français,
00:46:04 des priorités qui sont les leurs, et je le rappelle,
00:46:07 c'est d'abord la question du pouvoir d'achat, la question de la santé.
00:46:11 Vous disiez Jean-Luc, de l'éducation également,
00:46:13 pour ceux qui ont des enfants, effectivement,
00:46:15 c'est des vraies questions qui se posent, des profs qui manquent encore et tout.
00:46:18 Je ne suis pas sûre que ce jeu de chaises musicales,
00:46:21 ce énième jeu de chaises musicales avec une Assemblée nationale
00:46:24 qui n'a qu'une majorité relative pour le chef de l'État,
00:46:27 je ne sais pas ce qu'on peut fabriquer pour...
00:46:30 à moins de faire rentrer des LR, encore un peu plus,
00:46:32 et à ce moment-là, on fait un bloc de droite, clairement identifié,
00:46:36 et auquel cas les textes passeront comme ça.
00:46:38 Donc c'est plus du côté de l'aile gauche qu'il faut s'interroger
00:46:41 si c'est intéressant de la conserver à quelques semaines des européennes.
00:46:45 Est-ce que c'est Elisabeth Borne qui doit rester jusqu'aux européennes
00:46:49 et après on bouge encore ? Je ne sais pas.
00:46:51 Je ne suis pas assez pointu là-dessus.
00:46:53 Nicolas Coratow ?
00:46:55 Oui, on sent bien une forme d'indifférence complète du pays
00:47:00 qui ne bat pas au même rythme que le petit monde politique
00:47:04 qui ne pense qu'à ça.
00:47:05 J'ai l'impression qu'effectivement, l'indifférence de nos concitoyens
00:47:09 par rapport à ce remaniement devrait être un signal plus que fort
00:47:13 que devrait entendre l'Elysée.
00:47:15 Parce que ce remaniement, il risque de passer pour une gesticulation de plus
00:47:19 d'un président qui a du mal à faire démarrer son quinquennat,
00:47:23 alors que ça fait déjà finalement deux ans qu'il est censé avoir démarré.
00:47:28 Mais ce quinquennat est embourbé,
00:47:30 Emmanuel Macron nous promet des grands gestes citoyens,
00:47:34 un mois de janvier séquencé, scandé.
00:47:37 On est passé vraiment sur une phase de communication tous azimuts
00:47:40 où le remaniement n'est qu'un instrument parmi d'autres,
00:47:43 c'est un peu l'effet que ça nous fait,
00:47:47 pour relancer ce quinquennat qui n'a jamais vraiment démarré
00:47:51 du fait aussi d'une circonstance institutionnelle
00:47:54 qui est celle qu'on connaît à l'Assemblée nationale.
00:47:56 Donc il faut faire attention parce qu'à force de, je dirais,
00:48:00 d'indifférencier les actes politiques,
00:48:03 on ne peut pas ensuite se plaindre d'une chute de l'autorité,
00:48:06 de la représentativité toujours croissante.
00:48:09 Les Français se lassent, à mon avis, de ce jeu politicien.
00:48:13 Un remaniement, c'est censé porter un nouveau projet, un nouveau souffle.
00:48:17 Pour l'instant, on n'a rien entendu.
00:48:19 Ce n'est pas juste changer des têtes.
00:48:21 Voilà, et on peut changer la photo de famille, entre guillemets.
00:48:26 On ne changera pas l'impression qu'elle produit sur le peuple français.
00:48:31 Et en l'occurrence ici, j'ai l'impression qu'elle ne produira aucune impression.
00:48:35 Dans le sondage, Gabrielle Attal arrive en tête des souhaits des Français, 36 %,
00:48:41 devant Bruno Le Maire, 31 %,
00:48:44 Gérald Darmanin ferait pour 26 % des Français un bon Premier ministre.
00:48:50 Il arrive ensuite très loin, Yael Brown-Pivet.
00:48:54 Oui, Christine.
00:48:56 Ce que je veux dire, pour rejoindre et continuer dans le discours et dans l'analyse de Nicolas,
00:49:03 c'est que l'impression que ça donne, effectivement, c'est ce décalage.
00:49:06 Mais après, dans le fonctionnement de l'État aussi,
00:49:09 on a des dossiers qui sont urgents, qui sont importants.
00:49:14 Je pense à l'environnement, l'écologie, je pense à la santé, je reprends l'éducation également.
00:49:19 Ce changement permanent, éventuellement d'équipe,
00:49:23 à chaque fois, c'est du temps pour moi, et pour les concitoyens,
00:49:31 c'est de relancer une machine.
00:49:33 Je ne suis pas sûre que même changer Elisabeth Borne,
00:49:40 ça bouleverse complètement.
00:49:43 Et la remplacer par quelqu'un de plus charismatique,
00:49:47 elle fait le job aussi.
00:49:50 Elle est dans une situation, sans la défendre,
00:49:53 elle est là, elle fait le job,
00:49:56 elle n'a pas que des réussites et pas que des amis aussi, certainement.
00:50:00 Mais on ne peut pas lui enlever qu'elle n'est pas à son poste.
00:50:04 Mais ce changement permanent,
00:50:07 est-ce que ça répond vraiment aux préoccupations des gens
00:50:10 qui veulent des réponses et qui veulent un cap ?
00:50:12 On a le sentiment que c'est un peu pour "amuser la galerie",
00:50:15 c'est-à-dire que ça nous occupe,
00:50:17 on nous dit "tiens, pourquoi pas truc"
00:50:20 et puis après les choses recommencent.
00:50:23 Ou alors il va faire un énorme coup en nommant Jordan Bardella,
00:50:29 ou quelqu'un comme ça.
00:50:31 Mais si c'est pour reprendre les macronistes,
00:50:34 on entend parler de Julien Normandie, de Normandie,
00:50:37 de Ferrand, qu'est-ce que ça va changer ?
00:50:41 Rien du tout, puisque ça ne changera rien
00:50:44 à la majorité qui n'existe pas au niveau de l'Assemblée nationale.
00:50:47 Donc dissolution, c'est ce qu'on dit.
00:50:49 À un moment donné, je ne vois pas comment tout ça peut tenir plusieurs années.
00:50:53 Je n'ai pas de date précise,
00:50:55 mais on ne peut pas avoir une assemblée à tonnes,
00:50:59 une assemblée où les 49.3 se succèdent aux 49.3,
00:51:03 où, je ne sais pas comment vous êtes,
00:51:05 mais moi je n'arrive même plus à regarder un débat à l'Assemblée nationale,
00:51:08 je regarde deux minutes puis j'arrête.
00:51:10 Je me retrouve, à l'âge que j'ai, à regarder peut-être de manière plus intéressante
00:51:15 les débats au Sénat, qui sont au moins plus polis, plus argumentés.
00:51:20 À l'Assemblée nationale, ça ne devient même plus une foire d'empoigne,
00:51:24 personne ne s'écoute.
00:51:26 Non, non, absolument.
00:51:28 Bon, attendons ce remaniement,
00:51:31 peut-être qu'Emmanuel Macron joue avec aussi les nerfs de ses ministres,
00:51:36 on verra, peut-être qu'il faudra…
00:51:38 Après c'est peut-être aussi une stratégie médiatique
00:51:40 d'alimenter en petites phrases et en petites informations qui n'en sont pas
00:51:45 le landerneau politique, histoire de faire patienter et de parler d'autres choses.
00:51:51 Parce qu'en termes de timing, on nous annonce…
00:51:54 Tout le monde sait d'un truc, on n'en sait rien en fait.
00:51:56 Oui, c'est ça, on nous annonce le remaniement aujourd'hui,
00:51:59 sauf qu'il y a l'hommage à Jacques Delors en ce moment,
00:52:01 il y a la galette des rois cet après-midi,
00:52:04 donc je ne sais pas entre la galette et…
00:52:06 Soyons sérieux, un remaniement aujourd'hui, mais pourquoi pas, après tout…
00:52:10 Moi je vous le dis, je n'y croirai que quand je verrai le micro sur le perron de l'Elysée.
00:52:15 C'est ce qui aura eu la fève !
00:52:17 Ça va peut-être être ça, ça sera le roi.
00:52:21 Moi j'attends ce moment-là, avant, on verra.
00:52:25 On verra, c'est vous qui êtes le plus sage.
00:52:27 On aurait dû demander à Alexandre Delevane ce matin qu'on recevait.
00:52:30 On se retrouve dans un instant pour parler de l'immigration clandestine,
00:52:35 coût annuel 1,8 milliard d'euros de cette lutte contre l'immigration irrégulière en France,
00:52:41 qui visiblement ne fonctionne pas.
00:52:44 A tout de suite.
00:52:46 Sud Radio, le 10h midi, mettez-vous d'accord, Valérie Exper.
00:52:51 La semaine prochaine, grâce à Sud Radio, dévaler les pistes des Pyrénées
00:52:55 avec Béarn Pyrénées Tourisme et Gîtes de France 64
00:52:58 qui vous offrent deux jours exceptionnels à la montagne
00:53:01 dans les stations de Gourette, d'Artouste, la Pierre-Saint-Martin ou encore à Sonport ou Hirati.
00:53:08 Des hébergements pour deux personnes, incluant vos forfaits et la location de votre matériel.
00:53:13 La semaine prochaine, écoutez le Grand Matin Sud Radio entre 7h et 8h30
00:53:18 et gagnez votre week-end de ski inoubliable en Béarn Pyrénées.
00:53:23 Sud Radio, parlons vrai.
00:53:25 Sud Radio, le 10h midi, mettez-vous d'accord, Valérie Exper.
00:53:31 Avec vous sur Sud Radio jusqu'à midi pour commenter l'actualité.
00:53:36 Ce rapport de la Cour des Comptes qui a été retenu par Pierre Moscovici
00:53:45 puisqu'il était prêt avant le débat de la loi immigration.
00:53:50 Moi j'ai un petit peu de mal à comprendre pourquoi il n'a pas été révélé à ce moment-là
00:53:54 si ce n'est pour influer d'une certaine manière sur les débats
00:53:58 puisque les rapports de la Cour des Comptes, a priori,
00:54:00 ils sont destinés justement à éclairer les débats, à éclairer les discussions qui sont prises.
00:54:07 Donc il y avait l'édito du Figaro ce matin, le grand bazar édito d'Yves Tréhard,
00:54:13 c'est quand même un petit peu ça.
00:54:15 On apprend donc, on dépense 1,8 milliard d'euros pour la politique
00:54:22 contre la lutte contre l'immigration clandestine
00:54:25 et qu'on est l'un des pays les moins performants dans cette lutte.
00:54:32 On est, pour mille raisons bureaucratiques, politiques, nous dit Yves Tréhard,
00:54:37 seuls 10% des obligations de quitter le territoire sont exécutées
00:54:41 là où la moyenne européenne est de 40%.
00:54:44 Et quand on lit le détail de la loi, on se rend compte que c'est assez ubuesque,
00:54:48 qu'il n'y a pas d'empreintes digitales qui sont récoltées,
00:54:51 qu'il n'y a pas de contrôle de croisement avec les fichiers de police,
00:54:56 qu'il y a un nombre de recours absolument phénoménaux
00:55:00 et qu'on ne peut pas les traiter.
00:55:02 Donc que vous inspire ce rapport ?
00:55:05 Et déjà le fait qu'il n'ait pas été rendu public avant le débat sur la loi immigration.
00:55:11 Nicolas, pour un peu ?
00:55:15 Moi je suis assez choqué de cette pudeur de gazelle du président de la Cour des Comptes
00:55:20 qui effectivement a quand même vocation sur la partie des rapports
00:55:23 à éclairer le débat public et le débat politique.
00:55:25 Je rappelle que depuis la réforme de la Constitution de 2008,
00:55:29 toute loi doit être assortie d'une étude d'impact.
00:55:32 C'était le cas y compris de la loi sur l'immigration
00:55:35 et que les rapports de la Cour des Comptes contribuent à ces études d'impact.
00:55:39 Donc manifestement, le choix de ne pas publier ce rapport est un choix politique
00:55:45 et qu'il faut que Pierre Moscovici explique et assume.
00:55:50 Moi je trouve qu'on a intérêt sur des sujets comme l'immigration
00:55:53 à objectiver au maximum les situations
00:55:55 et la Cour des Comptes a quand même des outils plutôt sérieux pour le faire.
00:55:58 Donc c'est dommage qu'elle n'ait pas contribué au débat y compris parlementaire.
00:56:02 Ça c'est pour la première partie.
00:56:04 Pour le reste, je trouve qu'il est très intéressant ce rapport
00:56:06 parce qu'il démontre une chose,
00:56:08 c'est que la lutte contre l'immigration illégale
00:56:10 ce n'est pas qu'une affaire de parlotte médiatique ou politique,
00:56:13 c'est aussi d'abord une question de moyens.
00:56:15 Et qu'à force de dire qu'il faut lutter contre l'immigration,
00:56:19 il va falloir aussi qu'on se dise qu'il va falloir y consacrer des moyens.
00:56:22 Ça coûte très très cher de lutter contre l'immigration illégale,
00:56:25 pas seulement pour la France mais pour l'Europe.
00:56:27 Et qu'il va falloir véritablement qu'on choisisse et qu'on fasse des arbitrages politiques.
00:56:31 Mais ça ne suffit pas de dire qu'il faut reconduire tout le monde aux frontières,
00:56:34 il faut s'en donner les moyens et les moyens on ne se les a jamais donnés.
00:56:38 Donc il y a un moment sur les débats sur l'immigration,
00:56:41 il va aussi falloir dire la vérité aux Français.
00:56:44 Et ceux qui disent aux Français qu'ils renverront tout le monde sont des menteurs.
00:56:48 Parce qu'aujourd'hui on n'a pas les moyens de le faire.
00:56:50 - Il y a surtout ce que ce rapport des mondes,
00:56:53 c'est qu'il y a beaucoup d'argent qui est dépensé
00:56:56 et qui part dans une sorte d'oubliette.
00:57:02 Ce n'est pas efficace, il y a de l'argent qui est dépensé
00:57:04 mais on se rend compte que ce n'est pas efficace, c'est vraiment la conclusion.
00:57:08 Jean-Luc Benamias vous l'avez regardé ?
00:57:10 - Oui j'ai regardé mais je ne vais pas changer d'avis par rapport à ça,
00:57:13 ça ne peut pas être efficace, quelles que soient les dispositions.
00:57:17 Le problème migratoire est un problème ancestral de plusieurs millénaires.
00:57:23 On n'arrête pas les migrations quand les problèmes structurels,
00:57:27 géopolitiques, mondiaux sont ce qu'ils sont aujourd'hui.
00:57:30 Alors qu'est-ce qu'on fait par rapport à ça ?
00:57:32 Après, moi je veux bien que la France décide d'avoir une politique migratoire,
00:57:36 très bien, c'est normal.
00:57:38 Sauf qu'on a laissé entre les mains de l'Union Européenne la politique migratoire,
00:57:43 tout en laissant aux pays les plus touchés, c'est-à-dire la Grèce et l'Italie,
00:57:47 le soin de gérer 90% des accueils au démarrage.
00:57:50 C'est le processus de Dublin, je ne vais pas y revenir, ce serait trop long.
00:57:54 Clairement, les moyens mis en 1,5 milliard, oui c'est une somme
00:57:59 par rapport au budget de l'État, mais c'est surtout que ça n'a pas de...
00:58:03 Le sens donné à tout cela ne peut pas être réel, puisqu'on est sur une volonté
00:58:09 de réguler l'immigration, ce qui est territorialement normal,
00:58:13 sans en avoir ni les moyens, ni les possibilités, car on n'arrête pas
00:58:19 l'immigration quand les gens sont prêts à mourir en mer, aussi bien en Méditerranée
00:58:24 que par les passages de ceux qui veulent aller en Angleterre,
00:58:27 avec femmes et enfants et ainsi de suite.
00:58:29 Donc, pour moi, il y a deux choses et ça ne répond pas à tout.
00:58:33 La stratégie d'accueil quand ils sont là, et de voir comment on forme
00:58:37 un certain nombre de gens à la citoyenneté, à la République française
00:58:41 dans l'accueil qui serait autorisé, et comment on fait aussi avec les pays
00:58:45 d'où viennent ces personnes, pour voir comment on peut les réaccueillir chez eux.
00:58:50 Quand je dis ça, je n'ai pas dit grand-chose, puisque quand les gens
00:58:54 sont prêts à partir parce qu'il y a la guerre, parce qu'il y a la famine,
00:58:57 parce qu'il y a la pauvreté, parce qu'il y a le changement climatique,
00:59:00 rien ne peut les arrêter.
00:59:02 Donc, ça demande une politique à la fois totalement européenne,
00:59:05 d'accueil réel et de régulation réelle par rapport aux pays qui accueillent,
00:59:11 mais j'arrête là parce que globalement, je ne vois pas de porte de sortie facile,
00:59:15 facile de parler comme je parle, plus difficile de mettre en œuvre
00:59:19 une vraie politique migratoire qui soit à la fois humaniste et à la fois de réalité.
00:59:26 - Oui, juste, je le répète à chaque fois, il y a énormément d'ivoiriens,
00:59:30 je ne sache pas que la Côte d'Ivoire est un pays en guerre,
00:59:33 que la Côte d'Ivoire est un pays pauvre, que la Côte d'Ivoire ne pourrait pas
00:59:37 garder ses ressortissants, je donne cet exemple-là.
00:59:40 Il y en a d'autres en Afrique, il y a des responsabilités des gouvernements aussi.
00:59:46 - Mais qu'est-ce qu'on fait par rapport à ça ?
00:59:48 - Peut-être mettre les gouvernements devant leurs responsabilités.
00:59:52 Christine ?
00:59:53 - Par rapport à ça, parce que j'ai regardé un peu le rapport par rapport à cette histoire
00:59:57 de difficulté d'avoir des visas consulaires des pays d'origine pour renvoyer.
01:00:04 La Cour des comptes dit qu'il faut centraliser ou en tous les cas,
01:00:07 il faut arrêter parce que c'est chacun dans son coin.
01:00:09 Donc ça dilue la demande.
01:00:13 Donc ils demandent tout simplement du côté de la Cour des comptes
01:00:17 à avoir une plus grande cohérence.
01:00:19 Il y a des chiffres que je trouve absolument...
01:00:21 Est-ce qu'il fallait une loi par rapport à ça ?
01:00:23 Ce matin, le gouvernement nous dit que la nouvelle loi qui a été votée
01:00:26 va répondre à tous les problèmes qui sont soulevés par le rapport de la Cour des comptes.
01:00:29 Donc soit, mais le rapport rappelle qu'il y a eu 133 modifications législatives
01:00:34 en moins de 10 ans, je ne sais pas si vous vous rendez compte.
01:00:37 Et que au final, comme disait Nicolas, toute cette surenchère législative
01:00:42 a compliqué considérablement et surtout a engorgé les systèmes et les préfectures
01:00:49 avec des circulaires ministériels afin d'obtenir des mesures d'éloignement.
01:00:52 En gros, la politique du chiffre pour afficher une certaine volonté de fermeté
01:00:58 mais qui au final se retrouvait dans un entonnoir
01:01:01 où les procédures n'étaient pas administrativement et légalement possibles.
01:01:07 Autre chiffre, moi je vous invite à lire ce rapport.
01:01:11 Les stages de la Cour des comptes se sont rendus par exemple sur la frontière italienne.
01:01:15 117 km de frontière.
01:01:17 Il y avait ce jour-là, quand ils se sont déplacés le 19 janvier 2023,
01:01:21 il y avait 60 personnes pour surveiller 117 km, dont une dizaine de policiers réservistes.
01:01:27 Donc comme disait Nicolas, si on veut une politique migratoire cohérente,
01:01:32 ça va coûter de l'argent et que c'est un fantasme de penser
01:01:36 qu'on arrivera à une immigration zéro.
01:01:40 C'est ce que dit le rapport, parce qu'on comprend bien qu'il y a aussi des difficultés
01:01:45 et des pays où ça marche.
01:01:47 Ils prennent l'exemple que vous parliez Valérie, du coût que ça représente.
01:01:52 Il y a une proposition, c'est l'aide au retour.
01:01:55 L'Allemagne propose 4000 euros d'aide au retour.
01:01:59 La Cour des comptes dit avec ça, l'Allemagne fonctionne mieux.
01:02:04 Il y a plus de candidats, ils sont à 40% de personnes qui souhaitent en tous les cas
01:02:08 qu'ils retournent dans leur pays.
01:02:10 Donc ils font des propositions pour dire proposons 2500 euros pour l'aide au retour
01:02:16 parce que ça coûtera de toute façon moins cher que d'avoir quelqu'un
01:02:20 qui est dans un centre de rétention.
01:02:24 Un centre de rétention c'est 600 euros par jour et par personne.
01:02:28 Sauf qu'ils reviennent après, il y a une aide au retour, mais il y a un retour après non ?
01:02:33 Ou si ? Dans certains cas.
01:02:36 Je n'ai pas les chiffres en Allemagne, c'est la comparaison que donne la Cour des comptes
01:02:40 pour dire que sur les systèmes qui fonctionnent, celui-là paraît opérant.
01:02:45 C'est une des propositions que fait la Cour des comptes par rapport à ça.
01:02:48 Mais le système, est-ce qu'il fallait une loi ?
01:02:51 Du coup quand on voit le constat établi par la Cour des comptes,
01:02:54 c'est la question qu'on peut éventuellement s'imposer.
01:02:56 - Oui, oui. Nicolas, peut-être sur ce que vient de dire Christine.
01:03:00 Encore une fois, lisez la procédure, le process comme on dit.
01:03:05 Pas de scan des documents d'identité, pas de vérification des fichiers de police, je l'ai dit.
01:03:11 Des services submergés par des erreurs de procédure et de droit
01:03:15 parce qu'ils n'ont pas les moyens de gérer tous ces dossiers.
01:03:18 Et puis après, pas de défense face aux contentieux.
01:03:20 C'est-à-dire que quand il y a des contentieux et que ces expulsions sont contestées,
01:03:25 il n'y a pas de droit de suite et on laisse faire.
01:03:27 C'est quand même ubuesque. Nicolas.
01:03:30 - Oui, c'est le roi ubue, mais je suis assez d'accord avec ce que dit Jean-Luc Benamias.
01:03:34 C'est-à-dire qu'on est en plein délire.
01:03:37 On s'imagine qu'on va enlever l'eau de la Méditerranée avec une petite cuillère.
01:03:45 De toute façon, c'est fulminatoire.
01:03:47 Il faudrait que des hommes politiques aient le courage de le dire.
01:03:50 Ce n'est pas une chance, ce n'est pas un danger.
01:03:54 C'est une fatalité qui tient aux ressorts géopolitiques et climatiques de notre planète.
01:04:00 Avec la richesse qui est accumulée en Europe, il faudrait être fou pour imaginer
01:04:05 que des gens ne prendront pas tous les risques pour venir une fois, revenir deux fois,
01:04:10 revenir trois fois à partir du moment où ils se sentent en danger de mort
01:04:14 ou où leur avenir n'est plus assuré, ni leur protection n'est plus assurée.
01:04:17 Il faut qu'on tienne compte de ce phénomène,
01:04:20 qui est un phénomène sur lequel aucun mur ne pourra avoir de prise.
01:04:24 On peut mettre 18 milliards d'euros de la lutte contre l'immigration illégale.
01:04:29 Je pense qu'on aura des rapports de la Cour des comptes à peu près du même topo,
01:04:33 avec beaucoup plus de moyens.
01:04:35 La vraie question, c'est où est-ce qu'on met les moyens ?
01:04:37 D'abord, il y a une question européenne.
01:04:39 Je pense que Jean-Luc a parfaitement raison.
01:04:41 Il va falloir un moment qu'on se repenche sur Dublin.
01:04:43 C'est absolument délirant que ce soit les pays les plus fragiles
01:04:45 qui soient en première ligne face à l'immigration illégale,
01:04:49 ce qui crée aussi des problèmes humanitaires terribles,
01:04:52 notamment d'exploitation humaine.
01:04:54 Il n'y a qu'à avoir les exploitations agricoles en Sicile,
01:04:57 dans le Péloponnèse, en Grèce,
01:04:59 où vous verrez que les migrants ne sont pas là pour les allocations sociales,
01:05:02 mais sont en train de ramasser les tomates que nous vendent les grands distributeurs,
01:05:06 sans aucun climat social et sans aucune protection.
01:05:09 Mais ça pose aussi des problèmes économiques majeurs.
01:05:12 L'Europe doit reprendre en main.
01:05:14 Le rapport de la Cour des comptes le dit très bien dans une phrase de Sibylle,
01:05:17 quand il dit que les moyens de Frontex sont assez réduits.
01:05:20 Oui, les moyens de Frontex sont quasiment inexistants aujourd'hui.
01:05:23 Il faut le dire puisqu'on a délégué à ces États,
01:05:25 à la Grèce et à l'Italie, en majeure partie à l'Espagne,
01:05:28 la protection des frontières européennes.
01:05:30 On sait quels sont leurs problèmes budgétaires.
01:05:32 Ensuite, il va falloir aussi que nous,
01:05:34 on se penche sur ce qu'on fait de ces personnes
01:05:37 quand elles sont sur le territoire français.
01:05:39 On peut passer beaucoup de temps à mobiliser beaucoup de moyens,
01:05:42 à les retourner vers chez elles.
01:05:44 Mais est-ce qu'on ne peut pas aussi imaginer les intégrer dans une nation
01:05:47 qui aurait un projet un peu nouveau ?
01:05:49 Oui, je sais que ce n'est pas facile ni populaire de le dire,
01:05:52 mais il va falloir être sérieux un jour.
01:05:54 Il faut regarder les choses objectivement.
01:05:56 On peut consacrer des milliards d'euros
01:05:58 à faire revenir les clandestins chez eux,
01:06:00 ça ne réglera pas le problème.
01:06:02 Donc il y a un moment où, en tant qu'Européens,
01:06:04 il faut qu'on ait une attitude responsable et objective
01:06:07 par rapport à la situation du monde telle qu'elle est,
01:06:10 et qu'on prenne le sujet par le bon bout.
01:06:12 Le sujet par le bon bout, c'est un moment.
01:06:14 Qu'est-ce qu'on fait de cette immigration ?
01:06:16 Qui de toute façon reviendra.
01:06:17 Merci à tous les trois.
01:06:19 Ce sera le mot de la fin, Nicolas Corato.
01:06:21 Très bonne journée sur Sud Radio, dans un instant André Bercoff.
01:06:23 À demain.
01:06:25 C'est Gilles Gonzeman, je vous souhaite une bonne année 2024 sur Sud Radio.
01:06:29 Bonne année avec Sud Radio.

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