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Avec François-Xavier Bellamy, député européen et vice-président exécutif des Républicains

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##L_INVITE_POLITIQUE-2024-12-20##

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News
Transcription
00:00« Sud Radio, l'invité politique Jean-Jacques Bourdin. »
00:07« Notre invité ce matin, François-Xavier Bellamy, député européen, vice-président exécutif des Républicains. François-Xavier Bellamy, bonjour. »
00:15« Bonjour. »
00:15« Bien. Nous allons en savoir plus grâce à vous. Vous étiez hier à Matignon, autour de François Bayrou.
00:23Vous n'étiez pas seul. Tous les partis politiques qui ont participé à la vie politique, aux responsabilités depuis, maintenant, la Ve République, étaient représentés autour de la table.
00:36N'était pas là l'ERN, n'était pas là LFI. »
00:39« Bon. François-Xavier Bellamy. »
00:40« Moi, je crois, je me permets de le dire en commençant, que tous les partis auraient dû être représentés. »
00:44« Comment vous pensez ? »
00:45« Je le dis depuis le début. Quand on veut consulter les forces politiques, on consulte toutes les forces politiques. »
00:49« Même les forces politiques qui ne veulent pas participer au gouvernement. »
00:53« J'ai des désaccords évidents avec les formations politiques qui étaient autour de la table. Et pourtant, c'est nécessaire de respecter tous les Français, tous les électeurs français, à travers leurs élus. »
01:04« Et encore une fois, ça n'empêche pas d'avoir des désaccords. Mais soit on consulte tout le monde, soit on ne consulte personne. »
01:09« Bien. Est-ce qu'il a proposé à tous les chefs de partis, tous les représentants qui étaient là, d'entrer au gouvernement ? »
01:17« Est-ce que François Bayrou vous a proposé d'entrer au gouvernement ? »
01:21« Non. Il a posé la question de savoir quelles formations politiques étaient partantes pour participer à un gouvernement. »
01:29« Et effectivement, la question a été posée en ces termes. Pour nous, la réponse est très simple. Elle est toujours la même. »
01:36« Pour vous, les Républicains, quelle est la réponse ? »
01:38« La réponse, elle dépend du mandat, de la mission de ce gouvernement. »
01:42« La seule chose qui compte, vous savez, je pense que les Français doivent être écœurés. Et je le suis un peu avec eux. »
01:47« Par le spectacle de ces discussions partisanes interminables. »
01:51« Moi, la seule chose qui compte pour moi, la seule chose qui compte pour nous, c'est la France. »
01:55« La France, la situation des Français, leurs inquiétudes, leurs espoirs, c'est ça qui compte aujourd'hui. »
02:02« Mais Boris Vallaud, qui était à votre place, me disait exactement la même chose hier matin. Exactement ! »
02:07« Mais vous savez, Boris Vallaud, il est du parti socialiste. »
02:10« Oui. »
02:11« Mais quand on a eu une réunion du même type à l'Elysée il y a quelques jours de cela, il a dit une chose que j'ai trouvée très vraie. »
02:18« Et je suis d'accord avec lui pour ça. »
02:20« Il a dit, on est là, on n'est pas tous d'accord, on ne nous mettra pas tous d'accord. »
02:25« Dans ce pays, il y a une gauche et il y a une droite. Et le clivage politique, ça existe. »
02:29« Et moi, j'ai résisté au macronisme pendant des années parce que je ne crois pas en même temps. »
02:35« Je pense qu'on ne peut pas mentir aux gens. Je pense que la politique, c'est faire des choix. »
02:38« Et que pour résoudre un problème, il y a plusieurs directions possibles. »
02:42« Il faut juste assumer la ligne qu'on défend. »
02:44« Nous, on est la droite française. »
02:46« Sur le sujet de l'immigration, on pense qu'il faut maîtriser les frontières et pas accueillir indéfiniment plus d'immigration illégale. »
02:52« Sur le sujet des finances publiques, on pense qu'on résoudra la question de la dette en libérant ceux qui travaillent et pas en empilant les impôts. »
03:00« Ça fait des grandes différences avec la gauche. »
03:02« Hier, quand on a parlé de Mayotte, la première chose que M. Ford a demandé, c'est qu'on crée des impôts pour que les plus riches payent pour reconstruire Mayotte. »
03:09« L'obsession fondamentale de la gauche, c'est de créer de la fiscalité. »
03:13« Très bien. D'une certaine manière, c'est clair. »
03:15« Et moi, la gauche, ce n'est pas mon camp. »
03:18« Mais du coup, je crois qu'aujourd'hui, on ne peut pas résoudre la crise démocratique actuelle par encore plus de confusion. »
03:24« Par encore plus de « en même temps ». »
03:25« Et nous, ce que nous disons avec la droite française, c'est qu'avec la droite républicaine, nous ne rentrerons dans un gouvernement que si le mandat est clair. »
03:33« Et si ça nous permet d'apporter notre ligne, nos réponses aux problèmes que les Français rencontrent. »
03:38« Donc ce matin, vous n'êtes pas prêt à entrer dans un gouvernement Bayrou. »
03:41« Mais nous attendons de savoir quelle sera la ligne, quelle sera la mission. »
03:44« Prenez Bruno Retailleau. Moi, j'ai été heureux que Bruno Retailleau soit ministre de l'Intérieur. J'espère qu'il le restera. »
03:50« Mais il sera reconduit. Est-ce que François Bayrou vous a dit que Bruno Retailleau serait reconduit ? »
03:55« J'espère qu'il le restera. Mais s'il le reste, ce sera pour avoir une politique claire, pour rétablir l'ordre, pour lutter contre l'insécurité, pour reconstruire la maîtrise de l'immigration. »
04:05« S'il reste au gouvernement, ça veut dire que vous entrez au gouvernement. Ça veut dire que les LR entrent au gouvernement, puisqu'il est LR. »
04:11« Nous, on ne dit pas qu'on ferme la porte à l'idée de participer à un gouvernement. Pour nous, ce qui compte, c'est d'être utile au pays. »
04:18« Et les deux ans qui viennent, on ne peut pas en faire l'occasion de tourner en rond indéfiniment. »
04:23« On a conscience de la situation politique. On n'a pas gagné la dernière élection législative, et on aborde cette situation avec une immense humilité. »
04:32« Mais notre sujet fondamental, c'est de faire en sorte que nous puissions, dans la clarté, essayer de faire en sorte que les deux ans qui viennent puissent être utiles au pays. »
04:41« Alors soyons dans la clarté. Le Premier ministre, François Bayrou, a dit, il y a trois postures possibles. »
04:50« Celle de ceux qui souhaitent intégrer le gouvernement. »
04:53« Celle de ceux qui n'y entreront pas, mais ne le censureront pas. »
04:58« Et puis celle de ceux qui s'opposent et qui censureront. »
05:01« Vous êtes où ? »
05:02« Nous, encore une fois, c'est très clair. On a dit depuis le début qu'on censurerait automatiquement un gouvernement qui inclurait des ministres issus de la France insoumise. »
05:10« Ou qui mettrait en œuvre le programme du nouveau Front populaire. »
05:13« Parce que le programme que la gauche voudrait mettre en œuvre, et pas seulement la France insoumise, la gauche en général... »
05:20« Quand j'entends hier les socialistes parler de remettre en cause la réforme des retraites, tout le monde sait très bien qu'aujourd'hui, si on venait toucher aux équilibres de cette réforme, »
05:28« qui n'est pas parfaite, bien sûr, mais qui permet de sauvegarder notre système de retraite, on irait vers un effondrement financier dans la situation de dérapage du déficit qu'on connaît aujourd'hui. »
05:37« Donc nous, nous censurerons ce qui mettra en danger le pays. »
05:41« Mais est-ce que vous seriez... Si Bruno Retailleau reste au gouvernement, est-ce qu'il pourrait siéger dans un gouvernement avec des ministres socialistes ? »
05:50« Ou communistes ? »
05:52« Mais je vous l'ai dit, je ne crois pas au en même temps. Et Bruno Retailleau lui-même ne le croit pas au en même temps. »
05:57« Bruno Retailleau, il a échangé avec le Premier ministre... »
05:59« Vous dites non. »
06:01« Il a échangé avec le Premier ministre pour savoir quelle était la feuille de route. Nous, c'est ce que nous demandons au Premier ministre. »
06:05« Il nous a demandé une clarification. Nous sommes clairs, c'est nous qui demandons une clarification sur la mission. »
06:10« Pas... Vous dites non. Pas de gouvernement, de coalition large, de gouvernement genre CNR, Conseil national de la résistance, ou je ne sais pas. Non. Vous dites non, ça. »
06:21« Non. Et la réponse est d'autant plus simple à vous donner, Jean-Jacques Bourdin, que les socialistes eux-mêmes disent non. »
06:25« Moi, je les ai entendus dire hier que si Bruno Retailleau était au gouvernement, eux, ils n'en feraient pas partie. »
06:31« Alors comment peut-on imaginer que François Bayrou arrivera à composer un gouvernement avant Noël ? Vous le croyez ? »
06:37« Eh bien, c'est sa mission. Il a... »
06:39« Oui, c'est sa mission. Mais est-ce que vous croyez que c'est possible ? »
06:41« Et nous, on respecte la fonction du Premier ministre. »
06:43« C'est possible ? »
06:44« Aujourd'hui, c'est bien sûr que c'est possible. Pour une raison assez simple. »
06:47« C'est que, vous savez, la vie politique, elle est très compliquée aujourd'hui. Mais il faut revenir à des choses très simples. »
06:52« Qu'est-ce que veulent les Français ? »
06:54« Prenez encore une fois les questions d'insécurité. »
06:56« De la stabilité, ils veulent. »
06:58« Ils veulent de la stabilité, vous avez raison. Et de ce point de vue-là, je maintiens que l'idée de censurer le gouvernement de Michel Barnier
07:03n'était sans doute pas la meilleure chose à faire pour le pays dans un moment aussi critique.
07:07Mais ils veulent aussi des réponses à leurs problèmes du quotidien.
07:10Les problèmes les plus importants qui montent autour d'eux.
07:12Vous avez 80% des Français qui considèrent que la violence est en train de monter dans leur vie,
07:17en train de monter dans le pays, en train de monter autour d'eux.
07:20Ils veulent qu'on réponde à ça. Vous avez 80% des Français qui considèrent que l'immigration illégale
07:25est en train de devenir un problème vital pour l'avenir du pays.
07:28Ça, c'est des choses toutes simples sur lesquelles on doit pouvoir avancer,
07:31à condition d'être clair en effet, à condition d'avoir un mandat clair.
07:34Vous avez des Français qui, dans leur écrasante majorité,
07:37considèrent qu'on est aujourd'hui l'un des pays les plus fiscalisés d'Europe
07:41et qu'il est temps de rendre de l'oxygène à ceux qui travaillent, de rémunérer le travail.
07:45Ça a été toujours la priorité des Républicains, c'est ce que défend Laurent Wauquiez.
07:49Aujourd'hui, il est temps de mettre en œuvre une politique qui rende à ceux qui travaillent le produit de leur effort.
07:54– Dernière question, et puis je vais venir sur les dernières propositions de François Bayrou.
07:57Dernière question, à l'heure où je vous parle maintenant,
08:00êtes-vous prêts, les LR, à entrer dans un gouvernement Bayrou ?
08:04Oui ou non, à l'heure où je vous parle ?
08:06– Mais encore une fois, tout dépend pour faire quoi ?
08:08La question c'est quel est le mandat.
08:09– Non mais aujourd'hui, à l'heure où je vous parle, c'est oui ou c'est non ?
08:11– Mais si c'est pour faire ce que je viens de vous dire, la réponse est oui.
08:14On l'a fait avec Michel Barnier. Nous, nous disons, c'est très simple,
08:17notre participation n'est pas impossible, tout dépend du mandat.
08:20Notre participation n'est pas non plus garantie.
08:22On n'ira pas dans un gouvernement pour faire n'importe quoi.
08:24– Et vous donnerez votre réponse quand vous aurez des précisions de François Bayrou,
08:27si j'ai bien compris ?
08:28– On n'ira pas dans un gouvernement pour faire n'importe quoi.
08:30– Vous le revoyez, François Bayrou, vous allez le revoir ?
08:32– Notre objectif, c'est pas seulement de prendre des places, des postes,
08:35de se répartir des fonctions.
08:36Notre objectif, c'est d'être utile au pays, c'est la seule chose qui compte pour nous.
08:39– Bien, donc aujourd'hui, vous dites non, on n'entre pas au gouvernement
08:42tant qu'on n'a pas des garanties.
08:44– Tant qu'on ne sait pas, encore une fois, quelle est la feuille de route,
08:46je vais prendre un dernier exemple.
08:47– Vous dites non, nous n'entrerons pas au gouvernement.
08:50– Encore une fois, la question, c'est quelle est la mission,
08:52quelle est la ligne politique ?
08:53Et c'est là-dessus qu'on a besoin d'une clarification.
08:55Je vais prendre un dernier exemple, parce que, encore une fois,
08:57dans la confusion politique, il faut parler du réel.
08:59Le réel, c'est l'école qui est en train de s'effondrer.
09:01Il y a une semaine, on a une enquête internationale qui s'appelle TIMSS,
09:06qui est une enquête sur l'apprentissage des mathématiques,
09:08qui a montré que nos élèves sont maintenant,
09:10non seulement les derniers de l'Union Européenne, ça, on le savait déjà,
09:14mais ils sont les avant-derniers de l'OCDE.
09:16Ça veut dire de tous les pays développés.
09:18C'est un effondrement.
09:19Et cet effondrement, malgré le dévouement des professeurs,
09:22malgré le fait que nos élèves ne sont pas plus stupides que dans d'autres pays,
09:25bien sûr, et qu'ils ne sont pas moins doués que les générations précédentes,
09:28cet effondrement, il est le fait d'une école qui a été organisée
09:33pour ne plus transmettre la connaissance.
09:36Il faut renverser cette logique.
09:38Il faut rendre aux professeurs leur métier.
09:40Ça, c'est une urgence vitale pour l'avenir du pays.
09:42Moi, c'est ça qui m'intéresse.
09:43On ne peut plus qu'on parle indéfiniment de ces sujets de parti.
09:46La seule chose qui compte, c'est le pays, le pays, le pays.
09:48— Oui, mais tous les politiques que je reçois me disent
09:51« Ce qui compte, c'est le pays, les Français, le pays, les Français ».
09:53Bon, très bien.
09:54— Si c'était le cas, la France en serait peut-être pas là aujourd'hui.
09:57— C'est essentiel, mais pour l'instant, les Français ne vous comprennent pas,
10:01vous, les responsables politiques.
10:02Mais je vais y revenir.
10:03Mais François-Xavier Bellamy, j'ai quand même deux précisions.
10:06François Bayrou a dit « Je n'utiliserai pas le 49-3,
10:09sauf s'il y a blocage absolu sur le budget ».
10:12C'est ce qu'il a dit dans La Réunion.
10:14— C'est ce qu'il a dit.
10:15— Bon, c'est ce qu'il a dit.
10:16Et vous dites quoi à ce qu'il a dit ?
10:18— Mais là encore, vous disiez « Les Français ne vous comprennent plus ».
10:21Est-ce que vraiment les Français s'intéressent à ces argues-ci réglementaires ?
10:25Est-ce que vraiment le 49-3, le 49-2, c'est leur souci du quotidien ?
10:29Est-ce que quand les Français se réveillent le matin,
10:30ils se demandent si le gouvernement va utiliser le 49-3 ?
10:34Moi, je ne crois pas, personnellement.
10:35Donc on peut parler de méthode autant qu'on veut.
10:37La chose qui m'importe, c'est le fond.
10:39Et vous disiez « Les politiques ne sont plus comprises par les Français ».
10:42Je crois que c'est à cause de ça.
10:43Parce qu'on passe son temps à parler de 49-3 et de 49-2,
10:47alors qu'on devrait parler d'écoles, d'immigration, de sécurité.
10:49On devrait parler de baisse de la fiscalité.
10:51On devrait parler de notre agriculture, qui est aujourd'hui dans un danger existentiel.
10:55C'est ça qui compte pour moi.
10:56— Alors, Franck Choc, Xavier Bellamy.
10:58Autre idée et proposition avancée par le Premier ministre.
11:03Il dit « Je propose de reprendre la réforme des retraites ».
11:07Reprendre la réforme des retraites.
11:09De discuter avec les syndicats, le patronat, les syndicats de salariés,
11:14et de retravailler sur un texte qui serait, si j'ai bien compris,
11:20transmis à l'Assemblée nationale à l'automne 2025.
11:23Qu'en pensez-vous ?
11:24— Nous, on est tout à fait partant pour discuter de la question des retraites.
11:27Le système de retraite français, il va mal.
11:29Et il va falloir évidemment continuer d'en parler.
11:31On est prêt à proposer des idées nouvelles, d'ailleurs.
11:33Nous, on pense...
11:34— Un peu de capitalisation ?
11:36— Moi, je pense qu'il est absolument fondamental de passer vers la capitalisation
11:39à un système qui rende aux Français le pouvoir sur leur retraite.
11:42Je pense qu'il faut qu'on sorte de cette situation mensongère
11:45où, en réalité, on accumule de la dette pour financer un système de retraite
11:48qui n'est plus équilibré.
11:49Donc, on est tout à fait prêt à en parler.
11:51— Vous asseoir autour d'une table avec les syndicats, vous dites oui.
11:54— Mais, encore une fois, ne nous faisons pas croire qu'on va tous être d'accord.
11:58Parce que c'est pas vrai.
11:59On sera manifestement pas d'accord avec la gauche.
12:01Je ne crois pas au « en même temps ».
12:03Et on sortira pas des impasses du macronisme
12:05avec encore plus de « en même temps ».
12:07C'est pas vrai.
12:08Donc, il faut dire la vérité aux Français.
12:10Il faut pas leur mentir sur l'état de notre système de retraite.
12:12Et il faut pas leur mentir non plus sur le fait
12:14qu'il y aura évidemment des clivages sur ce sujet.
12:16Et que la vraie question à la fin, c'est qui dira la vérité aux Français ?
12:20C'est ce que Michel Barnier a fait, d'ailleurs.
12:22Michel Barnier, il a finalement été censuré
12:24parce qu'il a refusé de céder n'importe quoi
12:27qui lui était demandé par des formations politiques.
12:29Quand vous avez le RN et la FI qui votent ensemble
12:32pour la retraite à 60 ans, c'est un gigantesque mensonge.
12:35Et il faut le dire comme ça.
12:37Parce qu'on peut pas mentir aux Français.
12:39– François-Xavier Bellamy, est-ce que certains spéculent sur le chaos ?
12:42– Oui. – Oui ?
12:43– Oui. – Pourquoi ?
12:44Pour obtenir une élection présidentielle anticipée, selon vous ?
12:47– Il y a des gens qui ont manifestement envie d'accélérer le calendrier,
12:49qui ont des intérêts électoraux.
12:52Moi, je crois qu'on joue pas avec les institutions.
12:56La politique, c'est pas un jeu, vous savez.
12:58Et je sais que les Français le savent.
13:00Parce que la politique, c'est la vie des gens à la fin.
13:03Et quand la politique fait faillite, c'est les Français qui payent l'addition.
13:08C'est pas les responsables politiques qui vivent dans leur chair,
13:12dans leur vie, dans leur quotidien, la réalité des conséquences de la crise.
13:16Ceux qui payent aujourd'hui typiquement la censure
13:18du gouvernement de Michel Barnier,
13:20alors qu'il n'y avait pas d'alternative,
13:22on le touche du doigt aujourd'hui, il n'y avait pas de meilleure option.
13:25Ceux qui payent aujourd'hui cette censure, c'est les agriculteurs
13:28qui sont privés de la loi que portait Annie Gennevard,
13:31qui devaient répondre aux problèmes qu'ils se posent tous les jours.
13:34Ceux qui payent le prix de cette censure,
13:36c'est ceux qui, je pense aux sapeurs-pompiers,
13:38je pense aux policiers, aux gendarmes,
13:40qui devaient trouver dans le budget qui allait être voté,
13:43des solutions pour agir mieux, pour avoir plus de moyens
13:46pour mettre en œuvre leur action.
13:48La vérité, c'est qu'à la fin,
13:50quand les politiques ne sont pas à la hauteur de leurs responsabilités,
13:54c'est la France qui paye l'addition.
13:56Marine Le Pen se prépare à une élection présidentielle, vous aussi ?
13:59Pas à titre personnel peut-être, cela dit, mais vous les Républicains ?
14:04On s'y prépare depuis le début,
14:06parce que ce qui compte pour nous, c'est d'apporter à la France
14:09l'alternative dont elle a besoin, l'alternance possible
14:12qui lui rendra une espérance.
14:14On s'y prépare parce que oui, bien sûr, encore une fois je le redis,
14:17ce n'est pas parce qu'on a essayé de faire au mieux
14:19dans les derniers mois autour de Michel Barnier
14:21qu'on croit que l'alternance est arrivée.
14:23Elle n'est pas arrivée, on n'a pas gagné les élections législatives.
14:26Et pour réussir à changer les choses en profondeur,
14:28il faudra qu'on arrive à reconstruire une majorité politique dans ce pays
14:31qui soit enfin une majorité pour agir.
14:33Mayotte, tout le monde s'accorde à dire qu'il y a urgence.
14:36Urgence, évidemment, pour rétablir les fonctions sur l'île,
14:43et puis pour nourrir et fournir de l'eau à la population.
14:46Ça, c'est l'urgence absolue.
14:48Deuxième urgence, évidemment, il faut compter les victimes.
14:52Troisième urgence, il faut redonner un toit à la population de Mayotte, mahoraise,
14:58mais ce toit.
15:00Les bidonvilles ont commencé à être reconstruites.
15:02Est-ce qu'il ne faut pas une loi spéciale, une loi d'urgence ?
15:05Ce qu'a annoncé le président de la République,
15:07il a parlé de loi spéciale, mais une loi pour interdire
15:09la reconstruction de bidonvilles, par exemple.
15:11Il ne faut pas seulement interdire la reconstruction des bangas, des bidonvilles.
15:15Ça, ça fait longtemps qu'on le dit et ça fait longtemps qu'on soutient
15:18l'action de l'État qui cherche à éradiquer cet habitat informel.
15:21Ce qu'il faut, c'est faire en sorte de construire pour les Mahorais,
15:26pour les Mahoraises, les logements dont ils ont besoin.
15:29Et ce qu'il faut, évidemment, et Bruno Retailleu a eu raison
15:31de mettre ce sujet sur la table, c'est lutter contre l'immigration illégale
15:35qui déstabilise Mayotte depuis très longtemps.
15:37– Il a eu raison sitôt, ça a choqué certains.
15:39– Mais Jean-Jacques Bourdin, comment est-ce que vous voulez parler
15:41de la question de l'habitat illégal si vous ne parlez pas de l'immigration illégale ?
15:45Les deux sujets sont évidemment liés.
15:47Et donc oui, bien sûr, à Mayotte, tout est lié à la crise migratoire, tout.
15:50La situation de l'hôpital, la situation de l'école,
15:53parce qu'à Mayotte, il faudrait, pour réussir à scolariser correctement
15:56tous les enfants, il faudrait construire une classe par semaine.
15:59C'est impossible, on n'y arrive pas.
16:01La situation de pénurie sur l'alimentation, sur les tensions qui existent sur l'eau,
16:07on l'a vécu au cours des dernières années, l'épidémie de choléra,
16:10tout ça est lié à une situation de crise migratoire incontrôlable.
16:13Et donc le vrai sujet, c'est évidemment de reconstruire Mayotte,
16:16mais c'est aussi de reconstruire, à travers Mayotte,
16:19les frontières de notre État, parce que Mayotte, c'est la France,
16:22et les frontières de Mayotte, ce sont les frontières de la France,
16:24et ce sont les frontières de l'Europe.
16:26C'est évidemment pas aujourd'hui qu'on va traiter la question.
16:28Aujourd'hui, l'urgence, elle est dans les secours qu'il faut apporter
16:31à toute la population, quelle que soit son origine, évidemment.
16:34On ne va pas trier les gens sur l'archipel de Mayotte aujourd'hui.
16:37Le sujet, c'est de venir en aide à tous ceux qui en ont besoin.
16:41Mais bien sûr que dans la durée, si on veut reconstruire Mayotte,
16:44si on veut que Mayotte redevienne ce que Mayotte était,
16:47un lieu de sécurité, de paix, un petit paradis sur terre,
16:50et bien il faudra évidemment qu'on affronte enfin cette question
16:53d'une manière déterminée.
16:54– Bien, François-Xavier Bellamy, le Mercosur, vous êtes député européen,
16:58où en est-on ? Parce que Ursula von der Leyen est allée signer, très bien,
17:02mais ce n'est pas parce qu'elle a signé que ça va être appliqué,
17:05on est bien d'accord, parce qu'il y a encore beaucoup d'étapes à franchir.
17:09– Ce n'est évidemment pas la fin du combat.
17:11– Oui, alors où en est-on là, aujourd'hui ?
17:14Quelle est la prochaine étape ?
17:15– La prochaine étape, c'est que maintenant, il va y avoir un travail
17:18de décryptage et de publication de tous les détails de cet accord.
17:24– Parce qu'on ne sait pas les détails de l'accord.
17:26Est-ce que vous avez en main tous les détails de l'accord, vous député européen ?
17:31– Non, c'est un immense accord, c'est 20 ans de négociation,
17:34et donc effectivement, il faut rentrer dans le contenu de l'accord.
17:37Nous, notre position est très claire, nous y sommes opposés depuis le début.
17:41– Tout le monde, pratiquement, est opposé à l'accord.
17:44– En France ? – Oui, en France, oui.
17:46– C'est un sujet, et ça c'est très important que tout le monde le comprenne,
17:49Jean-Jacques Bourdin, c'est un sujet qui en Europe
17:51oppose plutôt les pays que les partis.
17:53Parce que je vois certains qui agitent des anathèmes un peu faciles,
17:59en disant, oui, les alliés des républicains en Europe
18:01votent pour le Mercosur, c'est vrai, des Allemands, des Espagnols…
18:06– Vos alliés votent pour le Mercosur.
18:08– Mais ce sera aussi les alliés des socialistes, ce sera aussi,
18:11y compris les alliés du Rassemblement National vont voter pour le Mercosur.
18:15Dans tous les partis en Europe, il y a un clivage qui traverse les pays européens.
18:20Et moi, je suis en Europe, justement, pour faire entendre la voix des Français.
18:23C'est ça le combat quotidien.
18:25Mon combat, c'est de faire entendre la voix de la France au sein de notre propre groupé.
18:29Donc oui, on va construire cette majorité au Parlement européen,
18:32parce que le Parlement devra voter sur cet accord.
18:35On va construire une majorité pour faire tomber le Mercosur.
18:38– Alors, si le Parlement européen n'intervient pas, l'accord est caduque ?
18:41– Il sera caduque.
18:43Et nous, notre travail, c'est de construire cette majorité au Parlement
18:46pour faire tomber le Mercosur.
18:47On y travaille tous les jours, avec Céline Limard,
18:49comme ces dernières années avec Anne Sander.
18:51Et on n'a pas attendu les imprécations des commentateurs du Rassemblement National
18:56pour commencer ce travail-là.
18:58C'est un travail de fond, c'est un travail de fourmi,
19:00ça consiste à convaincre, délégation après délégation,
19:03élus après élus, collègues après collègues,
19:05pour faire comprendre le véritable enjeu.
19:07Parce que qu'est-ce que c'est l'enjeu du Mercosur ?
19:09Moi, je n'ai pas peur de le dire, le commerce international,
19:11ça ne doit pas être un sujet d'inquiétude pour la France.
19:14Si ça l'est, c'est parce qu'on a perdu notre compétitivité.
19:17C'est parce qu'on a détruit la capacité de nos entreprises,
19:20de nos agriculteurs, de nos producteurs,
19:22à produire ce dont nous avons besoin et ce que nous saurions exporter.
19:26Moi, je crois qu'on doit pouvoir exporter l'agriculture française,
19:29d'ailleurs, elle exporte aujourd'hui.
19:31Elle a besoin d'exporter et les pays qui reçoivent l'alimentation qu'elle exporte
19:35ont besoin de ce qu'elle produit.
19:37Donc, on ne doit pas renoncer à cette ambition-là.
19:39Mais si on regarde le Mercosur aujourd'hui,
19:41il organise des conditions de concurrence déloyale
19:44qui mettraient en grand danger des filières agricoles entières,
19:48notamment nos filières d'élevage.
19:49Et ça, ça ne doit pas être regardé comme un paramètre,
19:52parmi d'autres, dans un jeu économique.
19:54Ce n'est pas une question de bénéfices et de coûts,
19:56c'est un enjeu stratégique.
19:58Produire notre alimentation, c'est un enjeu stratégique pour un pays,
20:02pour un continent tout entier.
20:03C'est la sécurité alimentaire de nos pays pour demain
20:05qui se joue à travers le choix que nous ferons sur l'accord du Mercosur.
20:08J'ai une dernière question.
20:09Vous êtes proche des chrétiens d'Orient.
20:11Est-ce que les chrétiens d'Orient ont rencontré le nouveau pouvoir syrien ?
20:16Alors, les chrétiens d'Orient, ce n'est pas un tout général.
20:19Non, ce n'est pas un tout.
20:20Non, mais parce qu'il y a une inquiétude, évidemment.
20:23Immense inquiétude.
20:24Immense inquiétude.
20:26D'abord, je crois qu'il ne faut pas caricaturer la réalité.
20:28Le régime de Bachar el-Assad n'était pas l'ami des chrétiens d'Orient.
20:32Et il l'a montré en particulier.
20:33Ça dépend desquels ?
20:34Non, non, il faut quand même le dire,
20:35parce qu'il y a des gens qui aiment soutenir des dictateurs
20:38et qui cherchent des prétextes pour ça.
20:40Mais si vous parlez à des chrétiens du Liban,
20:42si vous parlez à des Libanais,
20:44ils vous diront ce que Bachar el-Assad a fait à leur pays.
20:47Si vous parlez à des Libanais,
20:48ils vous diront que Bachar el-Assad,
20:50c'était l'allié des islamistes iraniens.
20:52C'était l'allié du Hezbollah qui met ce pays sous tutelle
20:55avec des milices armées.
20:57Donc le vrai sujet aujourd'hui,
20:58c'est d'abord de reconnaître que le destin des chrétiens d'Orient
21:02dans cette région,
21:03il est lié aussi à la capacité que nous aurons de faire pression
21:06sur des pays, y compris comme le Liban,
21:08pour qu'ils puissent retrouver des institutions qui fonctionnent.
21:11Et aujourd'hui, le grand défi,
21:13c'est de faire en sorte que nous trouvions tous les moyens nécessaires,
21:17y compris par des pays tiers,
21:19je pense notamment la Turquie,
21:20qui soutient ceux qui ont pris le pouvoir en Syrie,
21:23que nous puissions passer notamment par la Turquie
21:25pour faire pression sur ce nouveau régime
21:28pour qu'il garantisse les droits des minorités
21:31et notamment des minorités chrétiennes.
21:32Et ça, c'est un défi existentiel pour la région
21:35et c'est une responsabilité existentielle pour l'Europe.
21:37J'ai une dernière question.
21:38Est-ce que vous avez eu Nicolas Sarkozy au téléphone depuis sa condamnation ?
21:42Non, pas depuis sa condamnation.
21:45Sa condamnation, qu'il conteste,
21:47qu'il parle d'injustice, vous aussi ?
21:50Oui, moi je respecte la justice.
21:52Je pense qu'elle doit travailler en toute indépendance.
21:54Mais dans cette affaire, j'avoue ne pas comprendre du tout un tel verdict.
21:58Nicolas Sarkozy a dit qu'il porterait cette affaire devant la Cour européenne des droits de l'homme.
22:02Et je pense que c'est nécessaire.
22:03Il a beaucoup contesté la Cour européenne des droits de l'homme.
22:05Oui, mais vous savez, on ne peut pas parler de droits de l'homme à géométrie variable.
22:08Et en l'occurrence, on est quand même dans la situation
22:10où un ancien président de la République,
22:11écouté pendant des mois dans une affaire pour laquelle il a été relaxé,
22:14se voit accusé dans cette affaire d'un autre cas,
22:18c'est-à-dire d'avoir eu l'intention d'obtenir quelque chose qu'il n'a pas obtenu
22:25en échange d'un soutien qu'il n'a pas apporté dans une relation qu'il n'a jamais eue.
22:30Et là, pour le coup, honnêtement, on a du mal à voir exactement
22:33comment on peut en arriver à une telle conclusion.
22:36J'attends donc avec beaucoup d'impatience de savoir ce que dira
22:39la Cour européenne des droits de l'homme sur ce sujet.
22:41C'est désolant qu'il faille demander à une institution supranationale
22:45de porter un regard sur la procédure française.
22:48Mais en même temps, je crois que là, pour le coup,
22:50il y a vraiment un sujet de droits fondamentaux.
22:52Et sur ce cas précis, je dois dire, avec Nicolas Sarkozy
22:56qui a exprimé sa profonde incompréhension,
22:58que je crois qu'il y a quelque chose qui doit interroger tous les citoyens,
23:02quel que soit d'ailleurs leur engagement politique
23:04et le regard qu'ils portent sur l'action de Nicolas Sarkozy
23:07comme président de la République.
23:08Merci François-Xavier Bellamy d'être venu nous voir.
23:11Vous êtes sur Sud Radio, merci.

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