François-Xavier Bellamy : "La crise du monde agricole tue"

  • il y a 9 mois
Avec François-Xavier Bellamy, député européen LR et tête de liste aux élections européennes

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##L_INVITE_POLITIQUE-2024-01-23##

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Transcription
00:00 - Sud Radio, l'invité politique Jean-Jacques Bourdin.
00:06 - Il est 8h34, bonjour à toutes et à tous, les français veulent savoir, parlons vrai ce matin avec François-Xavier Bélami,
00:14 tête de liste LR aux européennes et députés européens. François-Xavier Bélami, bonjour.
00:19 - Bonjour.
00:19 - Merci d'être avec nous, la colère des agriculteurs avec ce drame a pamié dans l'Ariège
00:25 une voiture qui fonce sur un blocage, sur des bottes de paille, une femme est morte, deux blessés graves.
00:34 En fait la femme, le mari, la fille étaient sur ce barrage, ont été bousculés, renversés par cette voiture.
00:41 La femme est morte, premier drame dans cette mobilisation agricole. François-Xavier Bélami.
00:47 - Évidemment c'est une nouvelle absolument terrible et je voudrais dire à quel point je crois nous pensons tous à cette femme, à ses proches,
00:55 à ceux qui ont été blessés en espérant qu'ils puissent être rapidement pris en charge.
00:59 Je pense aussi à tous les agriculteurs qui manifestaient avec eux, et vous disiez Jean-Jacques Bourdin, premier drame, c'est vrai.
01:06 Mais en même temps c'est aussi une manière de se souvenir que aujourd'hui, dans notre pays aujourd'hui,
01:12 deux agriculteurs se donnent la mort tous les jours. La crise du monde agricole, elle fait des morts, elle tue des gens,
01:19 et elle tue ceux qui nous font vivre. Un pays qui laisse mourir ceux qui le font vivre, c'est un pays qui n'a pas d'avenir.
01:26 Et pour notre part, nous n'avons pas attendu la mobilisation actuelle pour le dire, pour le crier, ça fait des années que nous disons,
01:33 ça fait des années que nous nous battons au Parlement européen pour dire que nous avons le devoir, le devoir de sauver nos agriculteurs.
01:41 Parce qu'aujourd'hui, l'agriculture française est effectivement en danger de mort, et si elle devait disparaître,
01:48 c'est pas seulement les agriculteurs qui y perdraient. Ça je crois que c'est très important que tout le monde le comprenne.
01:52 Le sujet de la crise de l'agriculture ne concerne pas les agriculteurs seulement, elle concerne tous les français.
02:00 Parce que si les agriculteurs français devaient disparaître demain, c'est nous tous, comme consommateurs, mais aussi comme citoyens
02:06 qui avons à y perdre l'alimentation sur laquelle nous comptons, et puis notre capacité de maîtriser notre destin, notre souveraineté, c'est ça qui est en jeu.
02:13 - François-Xavier Bellamy, je vais revenir sur les raisons de la crise. Pourquoi est-ce que l'agriculture française est en crise ?
02:20 Mais il y a des blocages partout maintenant, sur la 7, sur la 63, sur la 62, au niveau d'Agin, sur la 68, Albi, partout, partout en France,
02:30 les blocages gagnent du terrain. Est-ce que d'abord vous soutenez les agriculteurs qui bloquent ?
02:36 Est-ce que ces blocages sont nécessaires aujourd'hui pour que les agriculteurs se fassent entendre ?
02:41 - Je trouve désolant qu'on en arrive là, mais en même temps, d'une certaine manière, quel choix a été laissé aux agriculteurs dans ce pays ?
02:50 Ça fait des mois qu'ils nous alertent, ça fait des années que je vais rencontrer les agriculteurs partout en France,
02:57 et je vois à quel point ils traversent des difficultés infinies, à quel point depuis des années ils nous disent qu'on marche sur la tête,
03:04 nous le voyons tous les jours, et je le vois tous les jours au Parlement européen.
03:07 Depuis des mois, ils essayent de dire paisiblement, pacifiquement, leur détresse devant le sort qui leur est réservé,
03:14 l'inflation des normes qui les asphyxient. - Je vais y revenir, je vais revenir sur le détail.
03:17 - Le fait est qu'ils ont essayé de dire ça pacifiquement, ils ont retourné les panneaux des communes, ils ont essayé de faire des actions symboliques,
03:23 personne ne les a entendues en tous les cas, chez nos dirigeants, chez nos gouvernants, dans la majorité présidentielle.
03:28 - Donc vous soutenez ces blocages, c'est clair. - Je trouve ça désolant qu'il faille en arriver là,
03:33 mais j'ai le sentiment que ces blocages sont d'abord le fait de nos gouvernants qui n'ont pas voulu écouter, qui n'ont pas voulu entendre.
03:39 - Ont-ils raison aujourd'hui de bloquer ? Ont-ils raison aujourd'hui de manifester de la sorte ?
03:44 - Encore une fois, je vous le redis, c'est désolant, parce que les blocages font des victimes parmi les Français ordinaires
03:50 qui vont travailler tous les jours, qui ont besoin de se déplacer, qui ont besoin d'aller au travail, qui ont besoin de vivre leur vie quotidienne.
03:56 - Ils ont même fait une victime physique ce matin. - Et aujourd'hui ?
03:59 - En tous les cas, il faudra savoir. - Il faudra savoir.
04:02 - Pardon, c'est pas les blocages qui ont fait une victime. - Oui, oui.
04:04 - La question est, il faudra qu'une enquête est lue pour savoir comment les choses se sont prenues. - C'est pas le blocage, vous en êtes bien d'accord.
04:09 Néanmoins, c'est la conséquence du blocage. - L'enfermement de l'encontre, en tous les cas, c'est qu'on sorte de cette crise et qu'on en sorte avec des solutions.
04:15 - Parce que c'est ça dont les agriculteurs ont besoin. - Il y a urgence, là. Il y a urgence.
04:19 - Il y a une urgence absolue. Mais c'est une urgence de long terme. En 2019...
04:23 - Est-ce qu'aujourd'hui, le ministre de l'Intérieur doit demander l'évacuation par les forces de l'ordre de tous les agriculteurs qui bloquent ?
04:31 - Encore une fois, le ministre de l'Agriculture, il doit apporter des solutions. - Non, je parle du ministre de l'Intérieur.
04:35 - Est-ce qu'il doit demander l'évacuation ? - Moi, je vous réponds, le ministre de l'Agriculture doit apporter des solutions.
04:40 C'est ça, la vraie question. C'est ça, la vraie question.
04:42 Et moi, je crois que les agriculteurs, vous savez, d'abord, ils ont du travail, eux aussi.
04:45 C'est des gens sérieux, c'est des gens paisibles. Ils ne viennent pas bloquer les routes par plaisir.
04:50 Leur but, c'est de retourner demain faire leur travail.
04:53 - Et donc, la question, c'est pas... - Mais est-ce qu'ils sont obligés de continuer ces actions pour se faire entendre, aujourd'hui ?
04:59 - Mais est-ce que le gouvernement est prêt à leur apporter des réponses ? C'est pour ça que je vous dis, Jean-Jacques Bourdin,
05:03 il faut qu'aujourd'hui, le ministre de l'Agriculture, que le Premier ministre, que le Président de la République apportent des réponses concrètes.
05:08 Et pour ma part, j'ai quelques questions à poser, tiens, au gouvernement sur la manière dont il envisage les dossiers européens qui arrivent.
05:14 - Alors, attendez... - Parce que c'est devant nous, aussi.
05:16 - Alors, attendez. Regardons les problèmes des agriculteurs. Les prix à la production, d'abord.
05:20 Je vais venir sur les règles européennes. Parce que j'ai lu votre tribune, ce matin, dans Le Figaro.
05:26 Mais je vais revenir sur les règles européennes. Mais les prix à la production, les prix payés par le consommateur,
05:33 les prix sont en hausse, et les prix payés aux producteurs sont en baisse.
05:37 Alors, les agriculteurs demandent l'application à 100% de la fameuse loi EGalim.
05:43 Est-ce que les industriels de l'agroalimentaire et la grande distribution font des bénéfices sur le dos des agriculteurs ?
05:49 - Aujourd'hui, en tous les cas, il y a un vrai problème de répartition de la valeur. C'est un fait.
05:54 Et la loi EGalim n'a pas, actuellement, permis de répondre à cette question absolument majeure.
05:59 Comment se fait-il que, dans notre pays...
06:01 Et c'est une question, encore une fois, je le redis, qui nous concerne tous, comme consommateurs et qui nous concerne comme citoyens.
06:05 Comment se fait-il que, dans notre pays, on n'a jamais alloué aussi peu de ce que nous produisons tous ensemble à notre alimentation ?
06:12 Comment se fait-il qu'à la fin, on n'a jamais accordé aussi peu à ceux qui nous font vivre ?
06:16 Comment se fait-il que le revenu des agriculteurs soit, aujourd'hui, parmi les plus bas revenus dans la société française ?
06:23 C'est pourtant l'un des métiers les plus importants. Tout le monde en conviendra.
06:27 Qui que nous soyons ici, on a tous besoin de s'alimenter tous les jours.
06:30 Et donc, si nous ne sommes pas capables de produire notre alimentation, si nous ne finançons pas ceux qui la produisent...
06:34 - Est-ce que, je vous pose la question, vous allez me répondre... - Évidemment, nous perdons le contrat.
06:36 - Est-ce que les industriels de l'agroalimentaire et la grande distribution font des bénéfices sur le dos des agriculteurs ?
06:42 - Mais le fait est, effectivement, qu'il y a un problème de répartition de la valeur et qu'il y a des acteurs qui ne jouent pas le jeu.
06:46 - Qui ne jouent pas le jeu. - Il y a des acteurs qui ne jouent pas le jeu dans la distribution et dans l'industrie.
06:51 Et il faut, évidemment, que ce sujet soit mis sur la table.
06:53 Mais je crois que le problème n'est pas d'abord là, si vous me permettez. En tous les cas, il est là.
06:57 - Il est là. - Mais il y a un problème d'application de la loi.
06:58 - Les prix et la production, il est là. - Bien sûr, il y a un vrai problème.
07:02 - Bien. Surtransposition des règles européennes. Les règles européennes, vous les connaissez bien, vous avez beaucoup travaillé dessus.
07:07 La transition verte de l'agriculture européenne a-t-elle imposé une forme de décroissance et donc un passif à tous nos agriculteurs ?
07:17 - Oui, et c'était le projet, Jean-Jacques Bourdin. C'était le projet.
07:22 En 2020, c'est-à-dire il y a maintenant 4 ans, la Commission européenne a présenté un projet qui s'appelle "Farm to Fork", de la ferme à la fourchette.
07:31 L'idée, c'était la transition environnementale de l'agriculture. Et les conséquences de ce projet étaient annoncées dès le départ.
07:37 C'est ce que je rappelle avec Anne Sander qui travaille sur ces sujets d'agriculture dans la tribune que vous avez évoquée, publiée dans le Figaro aujourd'hui.
07:44 La Commission européenne elle-même assumait que les conséquences de ce projet, c'est que la production agricole en Europe allait baisser de 15%.
07:51 Entre 13 et 15%. Que le revenu des agriculteurs allait encore baisser. Que les prix pour les consommateurs allaient encore augmenter.
07:58 Tout ça a été d'une certaine manière déjà prévu. Et ce projet de décroissance, il a malgré tout été porté par les Verts au Parlement européen,
08:06 par une grande partie de la gauche et par les élus macronistes. Et c'est là que j'ai des questions à poser au gouvernement.
08:12 Qu'est-ce que le gouvernement dit de la ligne défendue au Parlement européen par Pascal Canfin qui est président de la Commission de l'environnement,
08:20 qui est un élu macroniste ? Ça fait des années que Pascal Canfin explique qu'il faut faire cette transition verte. Ça fait des années qu'il défend...
08:27 - Il est responsable de la situation actuelle ?
08:29 - Il est en tous les cas l'un de ceux qui a porté avec le plus de détermination ce projet de transition environnementale,
08:35 au mépris je crois de quelques éléments de contexte extrêmement simples. Est-ce que ça a du sens par exemple, Jean-Jacques Bourdin ?
08:41 Est-ce que ça a du sens de dire à nos agriculteurs, pour restaurer la nature, c'était un texte de loi sur la restauration de la nature,
08:48 pour restaurer la nature, on va devoir geler 10% des surfaces agricoles existantes, ça veut dire imposer une baisse de la production
08:56 pour rendre ces terres à la frige, pour rendre ces terres à la nature, pour les faire se reposer d'une certaine manière,
09:02 on va faire baisser la production agricole et en même temps évidemment on va augmenter nos importations.
09:08 Parce que quand nos agriculteurs ne produisent plus, où est-ce qu'on achète de quoi nous nourrir ?
09:13 On l'achète dans des pays extra-européens qui ne respectent aucune de nos règles environnementales.
09:18 Donc en fait on a la double peine, on détruit nos emplois, on détruit la vie de nos agriculteurs
09:23 et simultanément on se rend dépendant des modèles de production qui détruisent l'environnement.
09:29 Donc multiplication des règles environnementales pour les agriculteurs qui n'y s'y retrouvent plus,
09:36 quel a été le comportement du Rassemblement National lors de ce débat autour de la loi Restauration de la Nature ?
09:44 Nous, nous avons mené le combat, nous avons été en première ligne avec le PPE, avec la droite européenne, avec les Républicains,
09:50 nous avons dénoncé ce texte Restauration de la Nature dès le début et nous avons combattu pied à pied,
09:55 nous avons mené les négociations, c'est ma collègue Anne Sander des Républicains qui était négociatrice sur ce sujet
10:01 pour notre groupe en Commission de l'Agriculture. Elle a travaillé pied à pied pour éviter le pire.
10:05 Le Rassemblement National, lui, vous savez, il proteste, il se plaint, il vient voter,
10:10 mais quand il s'agit de négocier, de faire le travail de fond, il est absent.
10:13 Quant à M. Canfin, pendant tout ce débat, il nous a accusés d'être le trumpisme européen,
10:19 il nous a accusés d'entretenir une dérive populiste, il nous a accusés d'être hostiles à l'environnement
10:24 et encore une fois, moi je pose la question très simplement au gouvernement, est-ce que c'est ça sa ligne ?
10:28 Est-ce que sa ligne c'est celle de M. Canfin qui disait il y a quelques semaines, dans un entretien à Terra Nova,
10:34 "le projet finalement, ça pourrait très bien être de se passer de l'élevage, parce que l'élevage, ça émet du carbone" ?
10:40 Est-ce que les élus macronistes au Parlement européen vont voter dans quelques semaines
10:43 la Directive sur les émissions industrielles qui classe l'élevage comme les usines
10:49 dans ce qui produit du carbone et qui impose des normes aberrantes à nos éleveurs,
10:54 au risque de les voir disparaître ? Est-ce que c'est ça la politique du gouvernement ?
10:57 Et pardon de le dire, mais quand on dit, comme M. Canfin,
11:01 "on pourrait demain faire du lait de synthèse dans les laboratoires pour pouvoir", je le cite mot à mot,
11:05 "se passer complètement de vaches", quand on dit, comme M. Bruno Le Maire, ministre de l'économie,
11:11 que l'élevage, ça pollue et que par conséquent il vaut mieux se tourner vers la viande de synthèse,
11:16 est-ce qu'on ne peut pas comprendre le malaise des agriculteurs ?
11:20 Est-ce qu'on ne peut pas comprendre la révolte des agriculteurs dans ce pays ?
11:23 Et moi je dis que cette dérive idéologique, nous l'avons combattue depuis le premier jour
11:29 et nous continuerons à la combattre avec détermination parce que nous voulons soutenir nos agriculteurs
11:33 qui aujourd'hui produisent l'alimentation la plus vertueuse au monde
11:38 du point de vue de la santé et du point de vue de l'environnement.
11:40 - Alors François-Xavier Bellamy, les charges financières des agriculteurs, la fiscalité par exemple sur le GNR,
11:46 en hausse, est-ce qu'il faut revenir à une défiscalisation du GNR ?
11:53 - Mais évidemment ! - Le GNR c'est le gazole non routier, il faut savoir.
11:56 - C'est le gazole qu'un agriculteur met dans son tracteur.
11:59 - Exactement. - Alors le gazole qu'on met dans le tracteur,
12:02 il était effectivement l'objet d'une fiscalité favorable. Pourquoi ?
12:05 - Exact. - Pour une raison très simple, c'est que quand vous êtes un agriculteur,
12:08 vous n'avez pas le choix de ne pas mettre de gazole dans votre tracteur.
12:11 - Ça existe les tracteurs électriques ? Non mais on marche sur la tête.
12:14 - Oui mais il y a un paradoxe chez vous, pardon. - La fiscalité c'est ?
12:18 - Quel est le paradoxe ? Le paradoxe c'est simple, c'est que vous dites sans cesse
12:21 "il faut faire des économies, il faut faire des économies, la dette est trop lourde, absolue"
12:25 donc là c'était une économie que faisait l'État.
12:29 - Je vois pas, mais faire des économies, ça veut pas dire
12:32 prendre toujours plus d'argent aux Français Jean-Jacques Bourdin ?
12:34 Parce que si c'est ça l'idée, alors effectivement c'est pas la ligne des Républicains.
12:37 La ligne des Républicains c'est que l'État commence par baisser sa propre dépense,
12:41 pas par augmenter les impôts. Faire des économies ça veut pas dire
12:45 entretenir encore plus cette pression fiscale délirante qui fait qu'on est le pays du monde
12:48 où on paye le plus d'impôts, on est le pays du monde où les prélèvements obligatoires
12:51 sont les plus importants et simultanément la dette n'a cessé d'augmenter,
12:55 la dépense publique n'a cessé d'augmenter et pourtant l'État est défaillant
12:58 sur toutes ses missions régaliennes. Désolé mais là pour le coup ça s'appelle un constat de faillite.
13:01 Donc le vrai sujet c'est pas que Bruno Le Maire décide de punir les agriculteurs
13:05 parce qu'il a pas réussi à faire des réformes efficaces, le vrai sujet c'est qu'il commence
13:08 à réformer l'État pour faire baisser la dépense de l'État, c'est ça qui compte.
13:11 - Faut-il comme le demande de l'ERN et le Rassemblement National
13:14 diminuer la contribution de la France à l'Union Européenne ?
13:18 - Il faut en tous les cas que la contribution de la France à l'Union Européenne
13:21 soit l'occasion d'un vrai retour sur investissement pour les Français.
13:24 C'est ça la question. - La France est le pays qui touche le plus d'argent,
13:28 la PAC, la politique agricole commune, la France est le pays qui touche le plus d'argent.
13:32 Mais 9 milliards d'euros, si on diminue la contribution,
13:37 est-ce qu'on ne risque pas de diminuer les aides européennes aux agriculteurs ?
13:40 - C'est la raison pour laquelle on s'est battu pour préserver la PAC
13:43 et là encore, avec Anne Sander qui était rapporteur sur le sujet,
13:46 le travail a été très difficile et très compliqué au tout début du mandat
13:50 pour faire en sorte que la PAC reste ce qu'elle est.
13:52 Pour expliquer à nos auditeurs qu'est-ce que c'est que la PAC,
13:54 c'est une subvention versée aux agriculteurs pour soutenir leur travail.
13:59 Ça n'est pas un cadeau qu'on fait aux agriculteurs,
14:01 c'est pas un cadeau qu'on pourrait mettre sous condition en leur disant
14:04 "si vous faites ceci ou cela, alors dans ce cas on vous donne ces aides",
14:06 c'est ce que nous leur devons,
14:09 c'est ce que nous leur devons pour faire face à la concurrence mondiale.
14:12 Toutes les grandes puissances du monde subventionnent leur agriculture,
14:15 la Chine évidemment, mais aussi bien sûr les Etats-Unis,
14:17 qui ne sont pas spécialement en biais soviétiques.
14:19 Donc on doit absolument faire que l'agriculture soit regardée
14:24 pour ce qu'elle est un secteur stratégique.
14:26 Et là encore, on s'est retrouvé toujours devant les mêmes qui nous expliquent,
14:29 d'ailleurs finalement c'est la même logique,
14:31 finalement est-ce qu'on a vraiment besoin de continuer à soutenir l'agriculture ?
14:34 Est-ce qu'on a vraiment besoin de continuer à financer nos éleveurs, nos cultivateurs ?
14:37 Est-ce qu'on ne ferait pas mieux finalement de mettre cet argent ailleurs ?
14:40 Les mêmes qui nous disent en substance, on pourrait faire de la viande synthèse
14:43 ou bien on pourrait l'acheter ailleurs après tout.
14:45 Les élus macronistes dont je vous parlais tout à l'heure,
14:47 qui ont soutenu restauration de la nature,
14:49 qui ont soutenu cette inflation normative permanente portée sur nos agriculteurs,
14:53 sont les mêmes qui ont voté massivement l'accord de commerce avec la Nouvelle-Zélande.
14:59 C'est une manière de dire finalement...
15:00 - Il faut dénoncer tous les accords,
15:02 faut-il dénoncer tous les accords de libre-échange signés par l'Union Européenne ?
15:06 - Non, ce qu'il faut c'est une règle très simple,
15:08 qu'on ne s'autorise pas à importer en Europe ce qu'on s'interdit de produire en Europe.
15:13 Est-ce que, Jean-Jacques Bourdin, vous vous mettez à la place,
15:16 on se met à la place d'un agriculteur à qui on dit
15:18 qu'il n'a pas droit de pratiquer l'élevage de telle ou telle manière qu'il doit ?
15:23 On prenait les éleveurs avicol, vous prenez ceux qui font par exemple de la volaille,
15:28 on leur dit "alors dans vos élevages vous devez respecter des normes de bien-être animal extrêmement précises,
15:33 méticules très complexes, il faut absolument que tous les animaux aient droit à tant d'espace,
15:37 tant de lumière, tant d'éclairage, tant de temps pour aller dehors, etc."
15:41 Et simultanément, vous voyez arriver sur le marché européen,
15:44 de la volaille produite sans respecter aucune de nos règles.
15:48 - Par exemple, la volaille ukrainienne, est-ce qu'il faut remettre les droits d'importation
15:51 sur la volaille ukrainienne, sur les produits ukrainiens ?
15:54 - Bien sûr, et là encore nous le disons depuis longtemps.
15:56 Nous nous sommes favorables évidemment au fait de soutenir le peuple ukrainien
15:59 qui mène un combat pour sa liberté,
16:01 mais ça ne veut pas dire que nos agriculteurs doivent payer le prix fort,
16:04 et payer le prix fort d'ailleurs à la fin qui bénéficie un peu moins au peuple ukrainien
16:08 qu'à quelques oligarques qui possèdent, qui ne sont pas toujours ukrainiens d'ailleurs,
16:12 ces filières industrielles d'élevage qui aujourd'hui sont en train de déstabiliser nos pays.
16:16 Le vrai sujet, soyons pragmatiques encore une fois,
16:19 regardons les choses en face,
16:20 regardons comment nous pouvons aider nos amis ukrainiens sur le terrain militaire,
16:23 c'est un sujet clé,
16:24 mais le sujet n'est pas aujourd'hui de faire en sorte que nos pays
16:27 perdent leur capacité de produire leur propre alimentation.
16:30 Personne n'y gagnera rien.
16:31 - Dans le Figaro ce matin, Marion Maréchal estime que vous devez être avec elle,
16:35 que vous devriez la rejoindre, et rejoindre Éric Zemmour,
16:40 vous êtes incohérent, vous dit-elle,
16:43 le PPE, votre parti européen,
16:46 enfin le parti auquel, le regroupement politique auquel vous adhérez en Europe,
16:51 a voté la répartition des migrants,
16:54 l'extension des mers porteuses,
16:57 les sanctions, etc.
17:01 - Ce qui me frappe, c'est de voir à quel point...
17:03 - C'est du mensonge ? Elle ment ?
17:05 - En tous les cas, c'est inexact,
17:08 je ne sais pas si c'est intentionnel ou pas,
17:09 mais le fait est que la répartition des migrants, par exemple...
17:12 - Parait que vous avez voté les traités de libre-échange aussi.
17:14 - La répartition des migrants, nous l'avons combattue.
17:16 - Est-ce que vous avez voté les traités de libre-échange ?
17:18 - Non, j'ai voté contre l'accord avec la Nouvelle-Zélande.
17:21 - Mais ce n'est pas ce qu'elle dit.
17:22 - Eh bien, de fait, les votes sont publics, il suffit de se renseigner.
17:25 Le fait est que le débat européen est parfois un peu plus compliqué
17:28 que ce que certains voudraient nous raconter depuis Paris
17:30 dans des campagnes nationales.
17:32 Effectivement, au PPE, il y a des gens qui soutiennent les accords de libre-échange,
17:34 il y a des gens qui s'y opposent.
17:35 La question du libre-échange, elle traverse beaucoup plus les groupes politiques
17:39 en fonction des pays, en fonction des partis politiques qui les constituent.
17:43 Elle ne se construit pas sur une équation aussi simpliste.
17:48 Il y a, par exemple, une majorité de socialistes au Parlement européen
17:52 qui sont favorables aux accords de libre-échange.
17:54 En France, les socialistes français sont opposés.
17:56 Je n'irai pas raconter, moi, dans le débat public national,
17:59 simplement pour me faire plaisir,
18:00 que les socialistes français votent pour les accords de libre-échange,
18:03 parce que ce n'est pas vrai.
18:04 - Vous pourriez rejoindre... - Sur les localisations des migrants,
18:06 on l'a combattu.
18:06 Et permettez-moi de dire une chose toute simple.
18:08 La vie politique européenne, c'est plus compliqué
18:12 que ce que, peut-être, certains voudraient faire croire.
18:15 Le commissaire européen, qui porte aujourd'hui les questions d'agriculture
18:19 et qui, par conséquent, a porté toutes les réformes qu'on a évoquées aujourd'hui,
18:22 il est du groupe ECR, il est du groupe des conservateurs,
18:26 le parti politique auquel, je crois, Marion Maréchal aspire à appartenir demain.
18:31 Donc, vous voyez, c'est plus compliqué que ça.
18:34 Sur la répartition des migrants, parce que moi, ce qui m'intéresse, c'est le fond.
18:36 Je ne vais pas rentrer dans la spéculation politique.
18:38 La répartition des migrants, c'est un sujet majeur.
18:41 Ça a été un des grands combats de notre mandat,
18:44 que de tenter d'empêcher le projet que voulait porter Emmanuel Macron,
18:49 le projet de répartir de manière obligatoire les migrants en Europe.
18:53 Le projet qu'il mène en France.
18:55 Parce que chaque semaine, le gouvernement répartit des migrants arrivés illégalement en France,
19:00 partout dans les départements français.
19:02 Cette idée de répartition, elle est évidemment désastreuse.
19:05 Elle consiste à gérer notre impuissance à maîtriser nos frontières,
19:09 plutôt qu'à mettre fin à cette impuissance.
19:10 - Pourquoi y a-t-il une accélération ? Parce que les Jeux Olympiques se profilent ?
19:13 Parce que les Jeux Olympiques se profilent à l'horizon ?
19:15 - Je crois, malheureusement, et puis je crois aussi, tout simplement,
19:17 qu'un gouvernement qui accepte de laisser rentrer 500 000 personnes légalement
19:21 sur le sol français chaque année, parce qu'on en est là, Jean-Jacques Bourdin,
19:24 ne peut pas ne pas faire en sorte que ces migrants se répartissent partout en France.
19:29 Mais c'est un désastre, évidemment.
19:31 Et nous avons réussi à empêcher que ce désastre se répète au plan européen.
19:36 Parce que les textes européens sur la migration et l'asile
19:39 qui ont été l'objet d'un accord en décembre,
19:42 ont enfin validé le fait qu'il n'y aurait pas de répartition obligatoire
19:48 des migrants sur le sol européen.
19:49 Quand un pays sera victime d'une crise migratoire massive,
19:52 comme l'Italie l'a été récemment, comme la Grèce a pu l'être,
19:54 il faut une solidarité européenne.
19:56 Il faut venir aider ce pays, bien sûr.
19:58 Mais aider les pays qui sont victimes d'une crise migratoire massive,
20:01 ça ne veut pas dire accepter de prendre chez soi
20:04 les migrants qui y sont rentrés illégalement.
20:05 Ça peut vouloir dire aussi envoyer des équipes sur place,
20:09 envoyer des militaires, des policiers, des gendarmes, des équipes humanitaires,
20:13 des interprètes, des gens qui viendront soutenir logistiquement le pays
20:17 qui est en première ligne.
20:18 Ça peut vouloir dire l'aider financièrement, budgétairement.
20:21 Il faut une solidarité européenne,
20:22 parce que moi je ne crois pas qu'on puisse dire
20:23 "chacun se débrouille tout seul".
20:24 Si demain la Grèce est envahie ou l'Italie,
20:26 ça aura des conséquences pour nous.
20:27 Donc il faut qu'on résolve ce problème ensemble.
20:29 Mais résoudre ce problème ensemble,
20:31 ça ne veut pas dire la répartition obligatoire des migrants.
20:33 - François-Xavier Bellamy, deux questions pour terminer.
20:35 Vite les réponses s'il vous plaît.
20:37 L'IVG dans la Constitution, projet de loi examiné demain à l'Assemblée nationale,
20:42 c'est une bonne décision, c'était indispensable ?
20:44 - Indispensable pourquoi ?
20:46 - Je vous pose la question.
20:47 - Est-ce que c'est indispensable ?
20:50 - Est-ce qu'il y a une seule femme qui pense que sa vie va changer avec cette réforme ?
20:53 Objectivement, étant donné tout ce dont on vient de parler aujourd'hui,
20:57 tout ce qui est préoccupant de l'IVG.
21:01 Mais la loi Veil n'est pas remise en cause dans ce pays.
21:03 Et ce qui est fascinant, c'est qu'on voit à quel point notre vie politique
21:06 est marquée par l'américanisation des débats.
21:08 La Cour de Justice, la cause suprême de l'Union européenne,
21:11 prend une décision, immédiatement on se dit qu'il faut absolument faire évoluer notre Constitution.
21:15 - Donc vous êtes contre ?
21:17 - Donc on est devenu un Xème état des Etats-Unis d'Amérique.
21:21 - Vous êtes contre ?
21:23 - Moi en tous les cas, je pense que le sujet aujourd'hui pour les droits des femmes,
21:27 il n'est pas là d'abord.
21:28 Le sujet pour la protection des femmes contre les violences qu'elles subissent,
21:31 il n'est clairement pas là d'abord.
21:33 Et on peut peut-être se mettre d'accord sur le fait
21:35 qu'il y a un certain féminisme aujourd'hui qui préfère agiter des symboles comme celui-ci
21:39 que de se préoccuper de la réalité de la vie des femmes et de la réalité de ce qu'elles vivent.
21:43 - Oui, mais vous êtes contre donc, l'inscription de l'IVG dans la Constitution ?
21:47 - Je pense que ça ne changera rien à la vie des femmes.
21:49 - Vous êtes donc contre ? Dites-le !
21:51 - Je crois que c'est... Mais d'ailleurs, tout le monde le voit.
21:53 Vous pouvez me poser la question.
21:55 - Je vous pose pas la question, je vous demande simplement une réponse.
21:57 - C'est juste une diversion, voilà ma réponse. C'est une diversion.
22:00 - Vous êtes prof de philo, est-ce que vous demandez la démission d'Amélie Oudéa Castera ?
22:05 Avec tout ce qui s'est passé récemment, depuis qu'elle a été nommée ministre.
22:11 - Quelle désolation pour l'éducation nationale.
22:13 C'est vraiment dramatique.
22:15 Et moi ce qui me marque, c'est que notre nouveau Premier ministre,
22:19 qui a fait de son passage éclair à ce ministère l'occasion de vanter un bilan qui n'existe pas,
22:26 qui avait promis qu'il partirait avec la cause de l'école dans son cœur,
22:29 a fini par confier l'école à la ministre chargée des sports.
22:33 Et moi, d'une certaine manière, j'en veux moins à Amélie Oudéa Castera que ceux qui ont fait ce choix.
22:37 L'éducation nationale, c'est le premier budget de l'État.
22:39 C'est un ministère avec un million de fonctionnaires.
22:42 Et c'est surtout, Jean-Jacques Bourdin, c'est surtout notre avenir.
22:45 C'est la chose la plus importante pour l'avenir du pays.
22:47 Et on la confie, cette cause, à quelqu'un qui ne connaît rien à la question de l'école.
22:54 Je ne le lui reproche pas, encore une fois.
22:56 On n'est pas tous obligés d'être des spécialistes de la question éducative.
22:59 Mais à quel moment est-ce qu'elle a vécu l'expérience de l'enseignement ?
23:03 À quel moment est-ce qu'elle a connu la structure de l'éducation nationale ?
23:06 Qu'est-ce qui l'a prédisposé à s'occuper de ce ministère ?
23:09 Elle était en charge des sports, elle est supposée s'occuper des Jeux Olympiques.
23:12 Et on lui dit "Tiens, tu vas aussi t'occuper de l'éducation nationale".
23:15 Mais ça n'a aucun sens, ça n'est pas sérieux, Jean-Jacques Bourdin.
23:17 Et le fait qu'elle ait évidemment vécu cette séquence catastrophique depuis le début,
23:23 avec ces mots qui étaient tellement blessants pour les professeurs,
23:26 et notamment pour les professeurs de l'enseignement public,
23:28 j'en ai été un, Jean-Jacques Bourdin.
23:30 Le fait qu'elle ait eu cette expression incroyable,
23:33 finalement, est d'abord l'indice du fait qu'elle, malheureusement,
23:37 découvre des sujets qui sont d'une importance infinie.
23:41 Je crois qu'il faut sortir de là le plus vite possible, en effet.
23:43 - Donc, qu'elle démissionne ?
23:45 - Je ne sais pas comment elle va réussir...
23:47 - Sortir de là le plus vite possible ?
23:49 - Tout le monde le voit, je ne sais pas comment elle va réussir
23:51 à mener le travail qu'il faut à la tête de l'éducation nationale.
23:53 Mais encore une fois, je ne lui reproche pas.
23:55 - Bon, j'ai compris.
23:57 - On a dénoncé, Jean-Jacques Bourdin, cette politique du casting,
23:59 de l'affichage et de la communication dans la construction du gouvernement.
24:01 Et bien, aujourd'hui, on en paye les conséquences.
24:03 Et qui en paye les conséquences ? Les professeurs, les élèves et les familles de France.
24:05 - Le casting Rachida Daté.
24:07 - Mais bien sûr, c'est la même chose.
24:09 Mais qui ont de quoi être inquiets, évidemment, pour le sérieux de l'action
24:11 qui sera conduite à la tête de ce ministère.
24:13 - À la Culture, ils ont de quoi être inquiets, avec la nomination de Rachida Daté.
24:15 - Mais là encore, tout le monde voit très bien que Rachida Daté n'a pas été nommée ministre de la Culture.
24:19 Ce n'est pas lui faire offrance que de le dire,
24:21 pour ce qu'on savait de sa compétence,
24:23 de son expérience, de son autorité sur les sujets de culture.
24:25 Simplement pour faire un coup politique,
24:27 pour fragiliser les républicains.
24:29 Jouer à la politique politicienne,
24:31 avec les questions les plus importantes pour le destin du pays,
24:33 me semble être assez irresponsable, malheureusement.
24:35 - Bien, merci François-Xavier Bellamy.
24:37 - Merci à vous.
24:39 - 0826, merci.
24:41 300, 300 pour réagir après.
24:43 - On vous donne toutes les infos sur ce qui se passe dans le Sud-Ouest,
24:45 notamment autour de Pamier dans la Riège.
24:47 Il est 08h59.

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