Jean-François Achilli : "Trump, Ukraine… Les avis divergent chez les politiques français"

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##L_EDITO_POLITIQUE-2025-02-24##

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00:00— Si, Jean-François, qui dit bonjour. — Bonjour, Jean-Jacques. Jean-François, Emmanuel Macron est donc à Washington. Alors je rappelle ce qui va se passer.

00:06À midi, il entre dans le bureau de Donald Trump. Les deux hommes vont discuter pendant un certain temps.

00:13— Qu'est-ce qu'il va lui dire ? — Mais imaginez. Que va pouvoir dire Emmanuel Macron en entrant dans le bureau de Donald Trump ?

00:21Que va-t-il lui dire, dans tous les cas ? — « Salut, Donald. Fais gaffe à Vladimir ».

00:25— « Peut-être ». « Salut, Donald. Fais gaffe à Vladimir ». Mais c'est « peut-être », « peut-être ». Dans tous les cas.

00:31Ensuite, il y aura un déjeuner. Et ensuite, conférence de presse commune. C'est important, hein. Conférence de presse commune.

00:36C'est important de savoir cela. Bien. Pendant qu'Emmanuel Macron est à Washington, eh bien la classe politique française

00:43se débrouille avec cette histoire d'Ukraine, avec des lignes de fracture à droite comme à gauche.

00:49— Oui, 3 ans jour pour jour après le déclenchement de la guerre. Je vous cite une formule d'un proche d'Emmanuel Macron.

00:54« Je ne pense pas qu'il y ait un consensus mais plutôt la conscience de la gravité du moment ».

00:59Alors ce proche conseiller, évidemment, a observé la réunion qui s'est tenue la semaine dernière, jeudi dernier,

01:05avec tous les chefs de parti pour Olivier Faure. Vous prenez la gauche. Olivier Faure, qu'est-ce qu'il dit ?

01:10« Il faut que Trump se rende compte que l'Ukraine n'obtiendra pas la division des Européens ».

01:15Alors le premier socialiste, lui, il n'y va pas par quatre chemins avec Emmanuel Macron. Il le dit affaibli à l'intérieur.

01:20Mais il dit qu'il faut le soutenir. Quand il va à Washington, il faut le soutenir. Il représente la France et l'Europe.

01:25Jean-Luc Mélenchon, forcément, en désaccord. Qu'est-ce qu'il écrit sur son blog « Le leader insoumis » ?

01:30« Macron s'est rallié à la thèse du non-alignement ». Pour lui, la manœuvre de Trump sera un coup terrible pour l'Europe.

01:38Il prouvera que la politique européenne n'a bien été la suite d'un non-sens. C'est ce que dit Mélenchon,

01:43qui égratigne au passage les Glucksmann, Bernard-Henri Lévy, Jadot, Cohn-Bendit et autres va-t'en-guerre-illuminés.

01:52— Il les qualifie de va-t'en-guerre-illuminés. — Va-t'en-guerre-illuminés, oui. — Bon. La gauche se fracture sur l'idée d'une défense européenne.

01:58— Oui. Défendue par les sociaux-démocrates du PS, rejetée par les Insoumis, les écologistes. Ironie de Mélenchon encore.

02:06« Ce qui était impossible, dit-il, pour la santé et l'éducation devient tout d'un coup possible pour les bombes, les chars, les drones, les missiles.

02:13Le rêve européen sent la poudre ». Contrairement donc au camp Macron... — Lui, il est pour le désarmement.

02:18— Oui, désarmement. Alors c'est très flou vis-à-vis de Poutine. — Ça m'appelle les pacifistes des années 30. — Exactement.

02:24Alors là, il y a le camp Macron et la droite qui clairement mettent en garde sur Poutine. Édouard Philippe, hier soir sur LCI,

02:31s'est dit convaincu que les Russes ne vont pas s'arrêter là. Donc ça, c'est l'avis du socle commun autour d'Emmanuel Macron.

02:38Dans le détail, M. Édouard Philippe est pour l'envoi de soldats français. Mais après, le patron d'Horizon dit ce que dit Emmanuel Macron aussi

02:47avec sa force européenne de 30 000 hommes. — De 30 000 hommes, ce que disent les Anglais et beaucoup de pays européens, d'ailleurs, à ce propos.

02:53— Après la paix. — Après la paix, oui. Pour garantir la paix, si j'ai bien compris. L'offensive Trump divise au rassemblement national

03:00et au sein de l'extrême-droite. — Très intéressant, ce qui s'y passe. Le Rennes est sur sa ligne soutien économique à l'Ukraine,

03:06mais pas militaire, pas de défense européenne. Alors certains dans les rangs du Rennes n'ont pas compris pourquoi Jordan Bardella,

03:11le président du Rassemblement national, s'est rendu à la conférence des conservateurs à Washington.

03:16Il n'y avait que des coups à prendre, estime un cadre du parti que j'ai consulté hier, qui rappelle que Marine Le Pen a su se tenir soigneusement

03:25à distance de M. Trump. Pour le leader du Rennes, Jordan Bardella... Alors pour la leader du Rennes, Trump et l'Amérique font office

03:34de repoussoir pour l'électorat français. Je vous rappelle un chiffre, un sondage OpinionWay. 37% seulement des sympathisants à Rennes

03:41sont pro-Trump, alors que Jordan Bardella a déclaré depuis le salon de l'agriculture hier que Donald Trump incarnait aux États-Unis

03:49un vent de liberté qui souffre sur toutes les démocraties occidentales. C'est pas l'avis de Marine Le Pen.

03:54— Pas du tout. Il y a là une profonde divergence entre Marine Le Pen et Jordan Bardella.

03:59— Et j'ajoute en conclusion que Jordan Bardella épouse pour le coup exactement la position de Sarah Knafodre-Conquête, qui dit qu'il se fait prendre

04:07en selfie avec Milley. — Il paraît qu'elle a payé pour ce selfie. C'est vrai, ça ?

04:12— Oui. Mais malgré tout, elle l'assume. Elle assume pleinement cette position pro-Trump. — On lui demandait combien ?

04:17— Je sais pas. — Combien coûte un selfie avec Milley ? — Oui, parce qu'il participe. On paye. — Oui, oui. On paye.

04:23— Prudence, donc, de la grande partie de la classe politique, Jean-Jacques. Prudence, parce que l'opinion publique est de plus en plus consciente

04:30et inquiète de la menace russe, beaucoup plus consciente que les années précédentes.

04:33— Il est 7 h 51. Merci, Jean-François. Thierry Breton sera là tout à l'heure. J'ai plein de questions à lui poser pour savoir exactement

04:41ce que font vraiment les Européens, parce que je ne sais pas. Personne ne sait. Il est 7 h 52.