Françoise Degois : "Le RN dans la panade !"

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##L_EDITO_POLITIQUE-2024-10-31##

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00:00— L'examen du budget se poursuit à l'Assemblée nationale, avec aujourd'hui la fameuse niche parlementaire du Rassemblement national sur l'abrogation de la réforme des retraites, entre autres, parce qu'il y aura aussi des textes sur l'immigration.

00:11Un RN qui traverse depuis quelques jours une zone de turbulence, Françoise. — Oui. Alors c'est pas folichon pour les amis de Marine Le Pen.

00:18D'abord, parlons de cette fameuse niche parlementaire. Vous savez que le RN voulait piéger cette bonne guerre à la gauche, l'obliger à voter pour en terminer

00:27avec le cordon sanitaire politique qui lui a coûté au RN les élections législatives. Mais c'est un coup d'épée dans l'eau, voire un camouflet,

00:35puisque le texte a été totalement vidé de sa substantifique moelle par la commission des affaires sociales, qui a rejeté les deux articles essentiels.

00:43Article 1, l'âge légal de la retraite à 62 ans, et article 2... — 64. — 62... Non. Ils avaient fixé à 62 ans. Rejeté par la commission.

00:53— Le premier abrogé de 64 ans. — Et article 2, les 42 annuités obligatoires. À ce compte-là, à quoi sert alors Jean-Jacques Niche à Paraboyer dans le vide ?

01:01Ça sert à quoi peigner la girafe ? Évidemment, on se demande bien ce qu'ils vont faire aujourd'hui, les députés du RN. C'est inutile, cette niche parlementaire

01:10évidée de son sens. La deuxième raison du malaise du RN, eh bien c'est la posture, en fait, dans laquelle il se retrouve malgré lui, d'une certaine manière,

01:17en sauvant littéralement, mardi, on l'a vu, le gouvernement, justement, sur l'abrogation de la réforme des retraites. C'est uniquement grâce au vote

01:25des députés du RN que le gouvernement a pu rejeter l'amendement déposé par la gauche dans le budget de la Sécurité sociale. Alors c'était complètement

01:33à front renversé, en réalité. On a vu un rassemblement national qui est passé d'opposants à béquilles et, mardi, de véritables alliés objectifs,

01:42parce que, pendant que le RN votait pour rejeter cet amendement, eh bien vous aviez les macronistes et le fameux bloc central qui étaient partis cueillir des pâquerettes.

01:49Parce que, eux, vraiment, eux, ils sont nulle part. Ils sont à la buvette. — C'est une tactique de Michel Barnier, ça. — C'est l'attaque tactique du gendarme.

01:57— On attend le Sénat. — Oui, on attend le Sénat. Et voilà la posture sociale, en fait, ce qui s'est passé cette semaine. Pourquoi je dis que c'est compliqué

02:03pour le RN, c'est que la posture sociale soigneusement entretenue par Marine Le Pen depuis 2017, mais surtout depuis 2022, a littéralement volé un éclair.

02:13Elle qu'on disait quasiment communiste – je me souviens de commentaires en disant « Marine Le Pen, c'est quasiment un programme social d'extrême-gauche » –

02:19eh bien la voilà alliée d'un gouvernement libéral qui rabote tout et se consortionne pour éviter d'avoir à toucher au super-profit.

02:25— Eh oui. Marine Le Pen qui, elle, est occupée par autre chose, par son procès. Et puis est-ce que vous sentez les divergences entre Marine Le Pen et Jordane Bardella ?

02:37— Bien sûr. Ça n'est pas encore... Vous savez, Jean-Jacques, ça n'est pas encore public. Mais d'abord, là où vous avez raison, c'est qu'on a l'impression

02:43qu'on ne fait mise ce qui se passe dans le prétoire pour Marine Le Pen. Mais c'est extrêmement grave ce qui se passe. Elle est accusée de détournement de fonds.

02:50Le calendrier judiciaire, si on va jusqu'à la cour de cassation, si elle était condamnée, eh bien pourrait nous amener au printemps 2027, en réalité.

02:58Donc avec un véritable empêchement. Elle a quand même des fidèles qui comparaissent. Et tout l'État-major du RN, passé et présent,

03:05avec des comparutions assez calamiteuses. On se souvient de Julien Audoul il y a 10 jours, Louis Alliot hier. C'est très compliqué pour Marine Le Pen.

03:12Et là où vous avez raison, c'est que ça n'apparaît pas encore. On ne le voit pas au grand jour. Mais nous avons senti aller signe au faible, mon cher Jean-Jacques Bourdin.

03:20Il y a un petit sujet désormais entre Marine Le Pen et Jordane Bardella. On sent très bien que Jordane Bardella a pris un coup avec la défaite aux législatives.

03:28Mais on sent très bien que l'Empire bolloré, pour le citer, a décidé de mettre tous ses oeufs dans le panier, Bardella, en publiant 156 000 exemplaires, en tirant à 100.

03:38– En oubliant Marine Le Pen. – En oubliant un peu Marine Le Pen. Et on sent surtout, Jean-Jacques, et là où vous avez raison, on sent qu'il y a d'abord une divergence idéologique.

03:46Vous avez une Marine Le Pen qui est plutôt sociale, c'est-à-dire le Rassemblement, vous le connaissez très bien, le Rassemblement national du Nord.

03:54– Oui, l'électorat des Nabomons. – Et de l'Est de la France, et de tous ces paysages urbains complètement dévastés par une industrie dévastée.

04:03Et puis vous avez le canal historique, c'est-à-dire le Sud. Et là, vous avez Bardella qui se rapprocherait d'Éric Zemmour d'une certaine manière.

04:11Pour le moment, les couteaux ne sont pas sortis officiellement, mais pour le moment seulement, nous savons, vous et moi, car nous avons de la mémoire,

04:18à quel point les guerres de succession au Rassemblement national avant au Front national lors du Jean-Marisme, sous le règne de Jean-Marie,

04:25eh bien sont fratricides. Je ne sais pas si vous vous en souvenez. – Oui, on en a parlé dans tous les partis politiques.

04:29– C'est assez terrible. Mais là, on n'en est pas encore là. On verra qui va sortir le couteau le premier.

04:34– Merci beaucoup, Françoise. Merci, merci. Nous sommes avec Rémi dans un instant.

04:40– Sous-titrage ST' 501