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##L_EDITO_POLITIQUE-2024-12-17##

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News
Transcription
00:00La tragédie de Mayotte. L'île est dévastée, nous avons entendu le témoignage très fort d'Estelle Youssoupha tout à l'heure sur l'antenne de Sud Radio.
00:11Les habitants manquent d'eau, de nourriture, on le sait. Emmanuel Macron va se rendre sur place dans quelques jours, François Bayrou également.
00:18Mais malgré ce drame national, parce que Mayotte c'est la France, il faut quand même le rappeler, sa polémique.
00:26Sa polémique. En France, de toute façon, on ne peut pas vivre sans polémique.
00:32Oui, alors Emmanuel Macron, finalement, Jean-Jacques, il fait ce qu'il doit faire, être présent sur ce territoire français ravagé, meurtri.
00:38Et puis deuil national qui sera décrété.
00:41Oui, deuil national, des centaines, voire des milliers de vies fauchées, c'est le cyclone, on le rappelle, le plus meurtrier depuis 90 ans, c'était en 1934 à Mayotte.
00:49Déplacement dans quelques jours, deuil national, c'est très bien, car c'est une telle tragédie, et c'est rare sur le territoire national.
00:56Et puis hier, finalement, Jean-Jacques, vous le disiez, il y avait deux salles et deux ambiances.
00:59Vous aviez Emmanuel Macron en réunion de crise, et vous aviez François Bayrou qui a choisi de sécher physiquement cette réunion de crise à l'Elysée,
01:06pour filer au conseil municipal de Pau.
01:08Bien sûr, il a fait cette réunion en visio, depuis la préfecture des Pyrénées-Atlantiques,
01:13mais il avait tout de même un petit côté décalé, pas tellement sur Mayotte, malgré la présence du ministre de l'Intérieur qui y était,
01:19mais plutôt sur le message envoyé hier par François Bayrou.
01:23On compte les morts à Mayotte, et lui, qu'est-ce qu'il nous a dit, François Bayrou ?
01:26Reprendre le débat sur la question du non-cumul des mandats, et ouvrir celui de la proportionnelle.
01:31Alors, ça, frayez, c'est du Bayrou tout craché, et qui sert à la classe politique, parce qu'il doit constituer un gouvernement, on rappelle quand même.
01:38Il sert ce qu'elle a envie d'entendre.
01:41– Il y a plusieurs urgences en même temps.
01:43– Voilà, il sert ce qu'il a envie d'entendre aux élus, pour s'acheter les bonnes grâces, évidemment.
01:47Moi, j'ai quand même une question, ce matin, un peu vacharde.
01:49Si le désastre de Mayotte avait touché la Corse, par exemple,
01:52est-ce que François Bayrou aurait choisi le conseil municipal de Pau plutôt que le premier avion ?
01:57– Dites-moi, c'est plus près, quand même.
01:59– Oui, écoutez, ce n'est pas une question de près, c'est juste une question…
02:01– François de Gaulle, c'est plus près. Il y a 8 000 km pour la Mayotte, et il y a 1 200 km pour la Corse.
02:06– Jean-Jacques, ne faites pas semblant.
02:08Je sais ce que vous dites, mais ne faites pas semblant de ne pas comprendre ce que je veux dire.
02:12Il serait dans le premier avion pour Bastien.
02:14Quant aux déclarations de LFI, parce que j'aimerais bien qu'on revienne sur cette polémique,
02:18qui pointe la responsabilité de l'État, on a juste envie de répondre,
02:22vous feriez mieux, les insoumis, d'utiliser votre puissance de parole qui est très importante,
02:27votre capacité à interpeller, et bien vous feriez mieux de l'utiliser pour arracher des moyens,
02:33pour Mayotte, plutôt que de polémiquer dans un moment aussi difficile.
02:36– Oui, mais de toute façon, ce sont les rois de la polémique.
02:39J'en parlerai à Manuel Bompard tout à l'heure, évidemment, qui sera mon invité, à 8h30.
02:44Vous dites que les Outre-mer ne comptent pas, finalement.
02:46– Ben oui, absolument. Je vous le dis clairement.
02:48Quand est-ce qu'on s'intéresse aux Outre-mer, Jean-Jacques ?
02:51Quand les Antilles se révoltent contre la vie chère et bloquent tout, c'était en 2009, Elie Domota.
02:55Tout était bloqué, là, d'un seul coup, crac, tous les moyens de l'État.
02:58Quand les Antilles se révoltent, alors que depuis 50 ans,
03:02la Guadeloupe s'emploisonne avec le chlordécone et personne ne lève le petit doigt.
03:07Il y a des tours d'eau à pointe à pitre, et vous avez des heures entières dans la journée,
03:12vous n'avez pas d'eau. Est-ce que quelqu'un bouge ? Non.
03:14Il faut qu'on bloque tout pour bouger.
03:16Quand est-ce qu'on s'intéresse à Mayotte ? Je vous le demande.
03:18Quand un cyclone rase absolument tout, alors que l'île manque de tout depuis des années,
03:22de services publics, de réseaux d'eau, d'un plan d'urbanisation
03:25qui soit conforme aux risques climatiques.
03:27Et depuis des années, elle n'est que le prétexte à un affrontement idéologique
03:31sur le droit du sol, on se souvient du cinéma,
03:33et des cinémas multiples de Gérald Darmanin et des réponses de Marine Le Pen.
03:37Et tout le monde s'étonne ce matin que des vents de 230 km heure
03:41puissent balayer des bidonvilles.
03:43Mais Jean-Jacques, on devrait d'abord se révolter qu'il y ait des bidonvilles sur le territoire français.
03:48C'est quand même absolument dingue.
03:50C'est ça qu'on devrait dénoncer.
03:52Qu'est-ce qu'on peut souhaiter ce matin ?
03:54Que de ce malheur jaillisse un grand bien.
03:56C'est-à-dire que tout est rasé, il y a tout à réécrire à Mayotte.
03:59Et j'espère, j'espère vraiment que l'État et que la France métropolitaine,
04:05parce qu'il y a une vraie émotion de nos concitoyens.
04:07Oui, il y a une solidarité, elle est forte.
04:09Elle est très puissante.
04:10Je suis étonné d'ailleurs par ce mouvement de solidarité.
04:13Je trouve ça super fort parce que c'est aussi les nouvelles générations
04:15qui regardent véritablement différemment les habitants de Mayotte.
04:19Et bien j'espère que ce regard va changer.
04:21Y'en a marre.
04:22Les Outre-mer, Jean-Jacques, c'est pas simplement des confettis
04:25qui nous permettent de garantir la deuxième puissance maritime du monde.
04:28Ce sont des gens, des êtres humains, c'est des français.
04:31Bien, merci Françoise de Goa.
04:33Il est 7h53 ici, chacun s'exprime évidemment sur l'antenne de Sud Radio librement.
04:39Comme Frédéric qui sera avec nous dans un instant.
04:42Il est parisien, il a voulu réagir.
04:44A tout de suite.

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