• il y a 2 semaines
Retrouvez l'édito politique de Françoise Degois

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##L_EDITO_POLITIQUE-2024-12-03##

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Transcription
00:00— Françoise de Goa. — Bonjour, mon cher Jean-Jacques.
00:03— Ça va, Françoise ? — Bah oui, oui.
00:05— Marine Le Pen votera une censure de LFI, un texte dans lequel elle est insultée.
00:11C'est quand même extraordinaire. — C'est un grand classique, en fait.
00:14— D'accord. Enfin d'accord. Vous êtes insultée dans un texte, et vous allez voter ce texte.
00:19— Je vous le dis, c'est un grand classique. Ça veut dire que vous n'avez jamais vu
00:23les motions de censure, en fait. Ou si, vous les avez vues. Mais je sais que c'est un point
00:28presque sentimental. Je vois fleurir ça sur Twitter. Mais la réalité, c'est quel est le but ?
00:32Le seul but pour Marine Le Pen, c'est d'avoir un instrument pour descendre le gouvernement.
00:36Et c'est pas sentimental. — Non, non, on va y revenir.
00:38C'est pas le gouvernement la cible de Marine Le Pen. — Alors on y va. Allez-y.
00:41— On va y revenir. Mais bon, elle va voter cette motion de censure. Ce soir,
00:46Michel Barnier est à la télévision sur TF1 et France 2. Je ne sais pas ce qu'il va dire.
00:51Mais à mon avis, il va charger Marine Le Pen. — C'est évident. Pourquoi ?
00:55Parce qu'hier... Écoutez, Jean-Jacques, vous avez 100% raison. Si je suis Michel Barnier,
00:59ce soir, je vais pas faire le petit garçon dans les deux plus grands journaux de France.
01:04Je vais taper, parce qu'hier, elle a franchi le Rubicon. Et on peut se demander
01:09pourquoi est-ce qu'il peut taper Michel Barnier quand on l'entendait hier à la tribune de l'Assemblée
01:13avec sa diatribe si cette décision, en fait, elle n'est pas prise depuis très longtemps,
01:18depuis le jour où les réquisitions sont tombées et où Marine Le Pen a compris que sa mort politique
01:23symbolique, bien sûr, arrivait probablement en mars et qu'il fallait absolument créer une crise
01:29qui la protège. C'était la seule issue pour s'en sortir. Autrement dit, accélérer le calendrier,
01:34chercher une présidentielle anticipée. Elle votera donc cette censure après l'avoir annoncé le matin
01:39avec Jordan Bardella, puis avoir donné le sentiment à Michel Barnier qu'elle pouvait négocier.
01:45— Coup de fil entre les deux. — Oui, coup de fil entre les deux. Lorsqu'il annonce le déremboursement,
01:49la fin du déremboursement des médicaments au moins pour 2025, il part sauter sans parachute, lui,
01:55en déclenchant le 49.3 avec peu d'assurance du RN. Et Marine Le Pen sort et lui dit « Le continuez pas ».
02:01En fait, la journée d'hier, ça a été une journée de dupe. Elle a mis Michel Barnier à genoux.
02:06Elle l'a roulé littéralement, en fait, dans la farine. Lui, qu'elle soutenait comme la corde de soutien de pendu,
02:11hier, elle a coupé la corde. Mais mon intuition, c'est quand même que cette décision a été prise depuis longtemps.
02:16— Et que le pendu remue encore, si je puis dire. Le pendu va se rebiffer ce soir, à mon avis.
02:22— Oui. Après, vous pouvez casser la vaisselle. — Parce qu'en fait, c'est pas Michel Barnier... L'idée, c'est le pacte du diable,
02:28pardon de vous le dire. Mais c'est Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen qui n'ont plus qu'une idée et une obsession,
02:34la chute d'Emmanuel Macron. — Alors elle chasse le gros gibier.
02:38— Le gros gibier. Et c'est Emmanuel Macron. — Oui. Marine Le Pen, c'est Emmanuel Macron.
02:43Je rappelle quand même que la censure, c'est pas la censure de LFI. C'est la censure du nouveau Front populaire. C'est LFI qui...
02:48Non, mais c'est Éric Coquerel qui la porte, parce que c'est un tour de rôle. — Enfin le texte, vous l'avez lu, hein.
02:53— Mais le texte, il est co-signé par toutes les formations politiques. Arrêtons de dire... Voilà. Alors je l'ai lu.
02:58Non, non, non. Mais s'il vous plaît, on termine sur Emmanuel Macron. La stratégie de Marine Le Pen, elle est simple.
03:04Qu'est-ce qu'elle veut ? Si elle veut une présidentielle anticipée, elle va faire quoi ? Elle va censurer, censurer et censurer encore
03:10jusqu'à ce que le président craque comme une coque de noix. Alors la réalité, c'est qu'Emmanuel Macron, il a les moyens institutionnels
03:16de résister sur le papier. Mais combien de censure peut-il supporter avant de faire le constat que ça marche pas ?
03:23Je sais très bien que sa ligne de survie, c'est d'essayer d'aller jusqu'à juillet pour atteindre la nouvelle dissolution.
03:29Vous savez, comme quand on atteint le pic d'une montagne. — C'est une cohabitation.
03:33— Oui, mais finalement, c'est un président sous influence, vous voyez, parce qu'Emmanuel Macron, hier, on lui prête des propos.
03:38C'est toujours les mêmes, le carteron de conseillers qui lui ont conseillé que des mauvaises idées. La dissolution, c'est les mêmes.
03:44Barnier, c'est les mêmes. Et là, ils sont en train de lui dire va encore plus à droite pour le nouveau gouvernement.
03:50La réalité, c'est que ce gouvernement sera censuré. Il faut donc trouver une coalition qui résiste au coup de boutoir de Marine Le Pen.
03:57— Mais c'est pas possible. — Eh bien si elle est possible, si vous faites centre-gauche et centre-droite.
04:00Et d'ailleurs, quand vous regardez le communiqué hier soir du Parti socialiste, c'est la première fois que le PS dit il faut élargir.
04:07— Exactement. — Donc ça veut dire qu'on peut aller au PS... — Et rejeter les extrêmes.
04:10— On rejette Alafi, on rejette Marine Le Pen. Si Emmanuel Macron est intelligent, ce dont je ne doute pas, eh bien au lieu de s'entêter, il regardera ça.
04:17— Est-ce que vous avez vu la députée socialiste qui a décidé de ne pas voter la censure ? Il y a une députée socialiste qui l'a déjà dit. Je ne voterai pas la censure.
04:25— Oui, il y en a une sur 66. Donc... — Oui, non, non, mais oui, mais c'est intéressant.
04:29— Écoutez, moi, ce que je pense, si vous voulez, c'est qu'Emmanuel Macron, il est au carrefour de sa vie. Là, il choisit.
04:35Est-ce qu'il fait encore un attelage en partant encore plus sur la droite ? S'il n'a pas compris que Marine Le Pen ne cherchera que la censure,
04:42eh bien qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ? C'est qu'il a perdu ses moustaches politiques. C'est pas sûr.
04:46— Bien. Merci. Merci, François Asselet. 7h53. Nos auditeurs et auditrices sont là. Dans un instant. A tout de suite.

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