Les débats de l'été avec Jacques Myard, maire de Maisons-Laffitte, Brice Nkonda, chef d'entreprise, coordinateur du collectif "Les voix des quartiers impopulaires"
Luc Gras, politologue
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00:00:00Dans quelques instants, on commence messieurs, sans plus attendre, avec les coups de cœur, les coups de gueule, beaucoup de coups de gueule ce matin, décidément.
00:00:08On commence avec vous Jacques Myard, on parlait il y a quelques instants de la guerre en Ukraine, vous voulez passer un coup de gueule sur la diplomatie française, c'est cela ?
00:00:16Oui parce que, qu'est-ce qui se passe ? On constate que l'Allemagne est en train de lever le pied et a décidé de diminuer par deux son aide à l'Ukraine.
00:00:27Nous savons que, bon, les Ukrainiens essaient de prendre des gages et font l'opération de course, les Russes disent c'est pas l'heure de négocier, mais enfin il faut être sérieux, on voit bien qu'il y a anguille sous roche.
00:00:43Et ce que j'attends de la diplomatie française, c'est qu'elle se prononce très clairement pour une négociation, il ne s'agit pas d'embrasser Poutine sur la bouche,
00:00:52mais il s'agit aussi de regarder la réalité en face et de mettre fin à une guerre par proxy qui, bien évidemment, chaque jour tue des jeunes gens de part et d'autre.
00:01:07Et il y a un moment, il faut savoir cesser un conflit, il faut savoir négocier. Et j'attends de mon pays que la diplomatie française lance l'idée incontournable de la négociation, d'une conclusion de paix.
00:01:24Les guerres par proxy, c'est facile, mais c'est quelque chose qui est vraiment scandaleux quelque part, car c'est bien gentil de faire la guerre par les autres, mais quand on n'en paye pas le coup en hommes et en jeunes hommes de part et d'autre, il y a quand même un problème réel.
00:01:42Ce n'est pas un problème éthique, c'est un problème géographique.
00:01:45Pour négocier, il faut que les belligérants soient d'accord, l'Ukraine et la Russie ne le sont pas aujourd'hui, la Russie l'a rempli hier.
00:01:51Ils ne le sont peut-être pas aujourd'hui, mais quand de part et d'autre, il y aura de plus en plus de voix, et dont la France, membre du conseil de sécurité, et l'Allemagne qui vient de décider de couper de moitié son aide à l'Ukraine, je pense que les choses vont avancer.
00:02:07On sait très bien qu'il y a eu dans le passé des initiatives de compromis, des initiatives de négociation, et que ce sont les Anglais avec l'unifab Boris Johnson qui s'y sont opposés.
00:02:20Les Anglais sont très forts pour faire la guerre par autrui.
00:02:24Eh bien il y a un moment, il faut dire ça suffit, il faut vous mettre autour d'une table.
00:02:29Ça prendra du temps, mais je pense que la France doit être ferme à ce propos, et j'attends de la diplomatie française...
00:02:36Et proposer, ça veut dire proposer, si je vous suis bien, un plan de paix, mais ce plan de paix, sur quelle base alors ?
00:02:41Est-ce qu'on accepte ?
00:02:44Justement l'objectif, ne sautez pas aux conclusions, il faut lancer l'initiative, et petit à petit il y aura sans doute des solutions qui apparaîtront de part et d'autre.
00:02:54Il y aura certainement un compromis, mais il y a toujours un compromis lorsqu'on veut effectivement mettre fin à une guerre qui a coûté aujourd'hui,
00:03:03et qui continue de coûter beaucoup d'hommes, et notamment de part et d'autre.
00:03:07Je le répète, il ne s'agit pas d'embrasser Poutine sur la bouche, il s'agit de prendre la réalité en compte,
00:03:14sinon de toute façon on aura un conflit qui risque de durer des mois et des mois, et qui aboutira à la fin à un compromis, on le sait très bien.
00:03:23Lugra est avec nous également, politologue Lugra, vous avez entendu à l'instant Jacques Millard.
00:03:29La France, la diplomatie française, est-elle aux abonnés absente dans ce conflit ?
00:03:34En tout cas dans la possibilité de mettre en place un plan de paix, un éventuel plan de paix.
00:03:40Bonjour à tous, bonjour Jacques.
00:03:44Moi je ne peux pas être contre l'idée du dialogue, bien sûr, mais encore faut-il pour pouvoir dialoguer, être deux.
00:03:51Il y a un vieux principe gaulliste sensible à Jacques, c'est la liberté des peuples à disposer d'eux-mêmes.
00:03:59C'est les peuples en langage commun, ça veut dire chacun chez soi.
00:04:04Je crois que le premier signe à envoyer de la part de Poutine, c'est de montrer qu'effectivement il y a des stratégies parfois qui sont erronées.
00:04:14Là il y a une stratégie d'occupation du sol ukrainien, on en pense qu'on veut ou pas, mais ça a échoué.
00:04:20Et donc il faut aller au dialogue, c'est vrai, mais sur la base de la liberté des peuples à pouvoir occuper leur territoire, ce qui est bien normal.
00:04:30Voilà ce que je peux dire sur ce point.
00:04:32Oui au dialogue, mais pas à la soumission.
00:04:35Jacques Millard, c'est à la Russie finalement de faire un premier pas en vue d'une potentielle...
00:04:39Je vais vous dire, cette guerre, il faut regarder les choses en face, c'est une proto-histoire, c'est une guerre américano-russe, c'est aussi simple que ça.
00:04:49Et de part et d'autre, on a pris des gages pour faire cette guerre.
00:04:53C'est la Russie qui a attaqué l'Ukraine ?
00:04:55Non, non, non.
00:04:56C'est un choix libre ?
00:04:58Non, non, non, non, non.
00:05:00Reportez-vous à Foreign Affairs en 1998, où George Kennan, ambassadeur américain à Moscou du temps de Staline,
00:05:08et qui a inventé la théorie du containment, et qui était vraiment anti-soviétique,
00:05:14a écrit en 1998 dans Foreign Affairs que si les américains poursuivent cette volonté de pousser les soviétiques dans leur retrait,
00:05:26et bien ça se terminerait mal.
00:05:28Donc il ne faut pas croire la propagande occidentale, ni d'un côté, ni de l'autre.
00:05:32Nous devons avoir une politique d'indépendance.
00:05:36Et cette politique d'indépendance nous oblige aujourd'hui...
00:05:40Une politique d'indépendance ou une politique pro-russe, Jacques Millard ?
00:05:43Une politique d'indépendance ou une politique pro-russe, Jacques Millard ?
00:05:48Il ne s'agit pas d'être pro-russe. Est-ce que j'ai une tête de pro-russe ?
00:05:52Je suis gaulliste depuis Vercingétorix.
00:05:55Je me suis toujours battu pour l'indépendance de la France.
00:05:58Mais il est clair aujourd'hui que ce n'est pas bleu-blanc.
00:06:02Il faut le reconnaître.
00:06:03C'est une affaire qui a commencé en 1919,
00:06:06lorsque les Allemands ont poussé les Polonais à se révolter contre les Ukrainiens.
00:06:13Il y a une proto-histoire à cette affaire.
00:06:16Donc il faut la prendre en compte.
00:06:18Ce n'est pas une affaire simple.
00:06:20Ce n'est pas une affaire qui a débuté hier matin avec l'attaque des Russes sur le Donbass
00:06:26parce que, de l'autre côté, les Ukrainiens avaient refusé d'appliquer les accords de Minsk,
00:06:32dont on vous a dit, comme par hasard après,
00:06:35que les Minsk avaient pour un seul objectif
00:06:38de permettre aux Ukrainiens d'être armés pour attaquer les Russes.
00:06:41Il y a un moment, les faux-culs sont de part et d'autre.
00:06:45Lugra, ça vous a fait réagir, j'entendais.
00:06:49Sur Minsk, Jacques Myard a parfaitement raison.
00:06:52Ça a été une stratégie d'éloignement du danger.
00:06:55Il a parfaitement raison.
00:06:56Sur le reste, je ne peux pas m'empêcher de me dire,
00:06:58en reprenant les propos de Jacques Myard,
00:07:01que les Russes sont de piètre stratégie.
00:07:04Ils donnent des arguments aux Américains en rentrant sur le territoire ukrainien.
00:07:08On peut dire que c'est une vieille histoire,
00:07:10que les Américains exploitent au maximum la situation aujourd'hui,
00:07:13ce qui est juste,
00:07:14mais que n'ont-ils donné des possibilités aux Américains d'agir ainsi,
00:07:19en envahissant l'Ukraine ?
00:07:21Au niveau stratégique, c'est une évidence.
00:07:24Dernier point, on prend du recul,
00:07:26un sixième des terres émergées, la Russie,
00:07:29150 millions d'habitants.
00:07:32Qu'ont-ils fait d'aller prendre quelques milliers de kilomètres carrés sur l'Ukraine,
00:07:38alors qu'ils ont déjà tellement à faire pour développer la Russie,
00:07:41pour mettre de l'harmonie en Russie ?
00:07:43Un sixième des terres émergées, 150 millions d'habitants.
00:07:46Ils n'ont rien d'autre à faire que d'envahir l'Ukraine.
00:07:50Il y a un moment où il faut être raisonnable,
00:07:52il faut être dans la raison.
00:07:53Si les Américains exploitent les situations,
00:07:56mais encore faut-il que les Russes ne leur donnent pas des arguments.
00:07:59Jacques Maire, pour conclure rapidement sur ce débat,
00:08:01parce que dans un instant, l'accueil Brice Nkondek nous a rejoint.
00:08:04Il s'agit de sortir des positions idéologiques.
00:08:08Quand j'ai entendu Merkel et que Hollande,
00:08:12il a confirmé que les accords de Minsk,
00:08:15alors qu'on pensait que c'était la solution
00:08:17que le gouvernement français nous disait à satiété
00:08:20en commission des affaires étrangères,
00:08:23et qu'on apprend que c'était du bluff,
00:08:25eh bien je me dis, mais où va-t-on ?
00:08:28Qu'est-ce que c'est que cette politique
00:08:30où on essaye d'aller à tout prix à l'affrontement
00:08:33alors qu'il faut trouver une solution ?
00:08:35Qu'on le veuille ou non,
00:08:36la Russie fait partie de l'équilibre européen
00:08:38et l'Ukraine aussi.
00:08:40Donc il faut trouver une solution
00:08:41et le plus tôt sera le mieux.
00:08:43Jacques Maire, Lugra,
00:08:45on accueille à l'instant notre troisième débatteur
00:08:48qui vient de nous rejoindre, Brice Nkondek.
00:08:49Bonjour.
00:08:50Bonjour à vous.
00:08:51Et merci d'être avec nous,
00:08:52chef d'entreprise, coordinateur du collectif
00:08:54Les Voix des Quartiers Impopulaires.
00:08:56On va justement parler un petit peu de votre coup de gueule.
00:08:58Dans un instant, vous restez avec nous,
00:09:00Brice Nkondek.
00:09:01Ça concerne le maire communiste de Jeunes-Villiers
00:09:03qui est qualifié à l'Indolon de petit facho.
00:09:05Ça vous fait réagir ?
00:09:06Vous aussi ?
00:09:07Sur le Facebook de Sud Radio,
00:09:08n'hésitez pas, on lit vos commentaires dans un instant.
00:09:10On reste ensemble.
00:09:11Les débats de l'été, à tout de suite.
00:09:12Sud Radio.
00:09:13Parlons vrai.
00:09:14Parlons frais.
00:09:1513h.
00:09:16Benjamin Gleize.
00:09:17Non mais les débats de l'été
00:09:18qui ont débuté depuis un quart d'heure,
00:09:19ça a été franc, direct,
00:09:21et il y a quelques instants,
00:09:22à propos de la guerre en Ukraine
00:09:24entre Jacques Myard et Lugra.
00:09:26Jacques Myard, maire de Maison Lafitte,
00:09:28Lugra, politologue,
00:09:29et puis également présent avec nous,
00:09:31il nous a rejoint, Brice Nkondek,
00:09:32chef d'entreprise, coordinateur du collectif
00:09:34Les Voix des Quartiers Impopulaires.
00:09:36Vous gardez la main,
00:09:37tenez sur un coup de gueule.
00:09:38Là aussi, un coup de gueule concernant
00:09:40le maire de Jeunes-Villiers, c'est cela ?
00:09:42Oui, tout à fait Benjamin.
00:09:43Mon coup de gueule porte sur le tweet
00:09:45qui a été fait hier, je crois,
00:09:47du maire de Jeunes-Villiers,
00:09:49le maire actuel Patrice Leclerc,
00:09:51qui s'est fendu d'un tweet
00:09:53emprunt de mépris,
00:09:55où il met précisément, de long,
00:09:57un petit facho qui faisait bien du cinéma.
00:09:59Et en fait, moi,
00:10:01le coup de gueule que je porte,
00:10:03c'est sur le fait que
00:10:05il aurait, lui, mieux fait
00:10:07de garder le silence et de ne rien dire,
00:10:09de s'abstenir, pour plusieurs raisons.
00:10:11Tout d'abord parce qu'il y a
00:10:13une période de deuil,
00:10:14il y a le respect pour la douleur
00:10:16de la famille,
00:10:18c'est une épreuve.
00:10:19Donc ça, c'est un premier point.
00:10:20Le deuxième point, c'est que c'est
00:10:22Alain Delon, on peut aimer ou pas
00:10:24la personne qu'il était en dehors de son art,
00:10:26mais c'est quand même quelqu'un
00:10:28qui est dans le patrimoine historique français
00:10:30et qui méritait d'avoir
00:10:32un peu plus de respect
00:10:34que lui a témoigné Patrice Leclerc.
00:10:36Donc en fait, il aurait dû
00:10:38quelque part faire, comme la plupart,
00:10:40la quasi-totalité des responsables
00:10:42politiques, tout comme d'ailleurs
00:10:44Fabien Roussel du Parti Communiste,
00:10:46qui a joué la carrière de l'acteur, mais qui s'est abstenu,
00:10:48qui a fait preuve de retenue
00:10:50quand il s'est agi de qualifier
00:10:52le positionnement politique
00:10:54d'Alain Delon.
00:10:56En plus de ça, ce que je regrette,
00:10:58c'est qu'il donne une mauvaise image
00:11:00de la ville de Gennevilliers
00:11:02où on a une population
00:11:04qui est vraiment dans l'ouverture,
00:11:06qui fait preuve à la fois de diversité
00:11:08et d'unité, et en fait
00:11:10c'est un mauvais signal qui est envoyé.
00:11:12Et je pense qu'effectivement, il le dit
00:11:14à la fin de son message, il aurait
00:11:16mieux valu avoir un peu de silence et de retenue,
00:11:18il aurait dû se l'appliquer à lui-même. Donc voilà le coup de gueule
00:11:20que je voulais formuler aujourd'hui.
00:11:22– Je lis son tweet,
00:11:24Delon, un petit facho qui faisait bien du cinéma
00:11:26un peu de recul ou de silence, mais pas
00:11:28dommage, déplacé, ce sont ses mots.
00:11:30Jacques Millard, c'est un tweet,
00:11:32un message qui vous choque ?
00:11:34– C'est totalement
00:11:36inopportun et ça ne grandit pas
00:11:38l'auteur de ce gazouillis
00:11:40pour parler le français.
00:11:42Parce qu'effectivement, il y a
00:11:44un moment, la mort, on le veut
00:11:46ou non, c'est l'énigme pour tout le monde.
00:11:48Et donc en l'occusant
00:11:50que Delon ait
00:11:52eu, je dirais,
00:11:54on le sait,
00:11:56des affinités politiques qui plaisent
00:11:58pas à certains, je peux parfaitement
00:12:00le comprendre, mais il y a un moment...
00:12:02– Effectivement, son amitié avec
00:12:04Jean-Marie Le Pen. – C'est inopportun
00:12:06et ça ne grandit pas l'auteur de ce
00:12:08gazouillis.
00:12:10– Le Gras, réaction aussi
00:12:12à cela, il vous choque ou pas ce
00:12:14tweet ?
00:12:16– Oui, oui, je suis d'accord, il est choquant.
00:12:18D'abord, ce qu'on retient d'Alain Delon, c'était
00:12:20un grand acteur, c'est ça qu'il faut retenir,
00:12:22c'est un grand acteur. Après, c'est
00:12:24vrai qu'à titre personnel, je suis toujours réservé
00:12:26quand les gens sortent de leur
00:12:28spécialité pour aller
00:12:30ailleurs et faire part de leur
00:12:32choix politique, je ne vois pas quelle
00:12:34légitimité il y a, mais
00:12:36pour rester sur quelque chose de plus positif,
00:12:38il a traité d'apprenti facho,
00:12:40le apprenti facho, à l'heure où tout le monde
00:12:42traite tout le monde de facho,
00:12:44c'est qu'il n'est même pas facho, donc voyez,
00:12:46c'est vraiment dérisoire.
00:12:48Je suis tout à fait d'accord avec ce qui a été exprimé,
00:12:50c'est dérisoire. Delon est d'abord
00:12:52un grand acteur dont il faut saluer la mémoire.
00:12:54– On a pas mal
00:12:56de commentaires, effectivement, en ce sens
00:12:58aussi sur le Facebook de Sud Radio,
00:13:00continuez. Terminons
00:13:02avec votre coup de gueule, justement. Le Gras,
00:13:04on parlait du maire de Gennevilliers,
00:13:06on parle de politique avec vous,
00:13:08avec un coup de gueule. – Oui, on parle de politique
00:13:10parce que je me suis dit que les Français
00:13:12en ce mois d'août
00:13:142024 devaient être sidérés
00:13:16par le décalage
00:13:18qu'il y a entre le jeu politique
00:13:20et leurs préoccupations
00:13:22quotidiennes. Je prends
00:13:24Jean-Luc Mélenchon, à 73 ans
00:13:26c'est tout à fait légitime, il n'a qu'une seule obsession,
00:13:28c'est d'aller à la présidentielle.
00:13:30Mais que n'ont-ils lancé, Mme Castex,
00:13:32donc chacun sait qu'elle ne sera pas nommée
00:13:34par Macron, puis maintenant il nous sort
00:13:36l'artiste 68 dont chacun sait qu'il
00:13:38est inapplicable. Je ne parle
00:13:40pas non plus de
00:13:42M. Wauquiez qui est dedans
00:13:44tout en n'étant pas dedans, tout en voulant
00:13:46faire partie, tout en se préparant pour la présidentielle
00:13:48également. Je ne parle pas
00:13:50du Salmi Gondi, comme aurait dit Raymond
00:13:52Barre, du centre dont plus personne
00:13:54ne sait qui est avec qui, etc.
00:13:56Je ne parle pas de Macron qui,
00:13:58dans une dissolution d'humeur,
00:14:00dissout, alors qu'il avait dit qu'il ne le ferait pas
00:14:02suite des européennes, il dissout
00:14:04et il n'en tire pas les enseignements lui-même
00:14:06de manière gaulliste en partant lui-même
00:14:08parce que la réalité c'est que le pays est bloqué
00:14:10et que la seule solution ce sera une nouvelle
00:14:12présidentielle pour en sortir. Tout ça, je me dis
00:14:14que quand les Français sont
00:14:16en proie à des difficultés financières,
00:14:18la rentrée, les problèmes
00:14:20d'insécurité qui demeurent pour beaucoup,
00:14:22en tout cas le sentiment d'insécurité,
00:14:24je me dis que finalement, pour
00:14:26honorer justement la mémoire d'Alain Delon,
00:14:28il faut vraiment qu'en politique tout change
00:14:30pour que rien ne change.
00:14:32Mais il y a une seule chose qui ne change pas, c'est que
00:14:34les marchés financiers actuellement continuent de tourner
00:14:36sur la base des réformes qui ont été faites par
00:14:38M. Macron et qui sont bien contentes que rien ne change.
00:14:40– Brice Enconda,
00:14:42une forme d'indécence peut-être
00:14:44de la part de la classe politique aujourd'hui ?
00:14:46– Oui, en fait on a l'impression
00:14:48que le microcosme politique
00:14:50est enfermé dans
00:14:52des schémas anciens, et dans l'ancien
00:14:54il y a des bonnes choses, il y a des choses
00:14:56qu'il faut conserver, c'est-à-dire qu'avant
00:14:58les gens avaient des repères d'idéologie claires
00:15:00et c'est vrai que depuis l'échec du
00:15:02bipartisme et l'arrivée de Macron
00:15:04qui s'est présenté en sauveur, on voit qu'il n'a rien sauvé
00:15:06du tout, parce que ce qu'il a amené,
00:15:08il s'est positionné au centre sans être
00:15:10centriste, il a pris un peu à gauche
00:15:12au début et beaucoup à droite après,
00:15:14et en fait on voit que les gens sont perdus
00:15:16idéologiquement, et on se rend
00:15:18compte que la constitution des trois blocs finalement
00:15:20ne permet pas de dégager une majorité claire.
00:15:22Donc là on se retrouve dans une sorte de
00:15:24triangle des Bermudes, où quel que soit
00:15:26le bloc qui prend le leadership,
00:15:28finalement on n'a pas de majorité absolue.
00:15:30Donc en fait on est vraiment dans une situation
00:15:32où je suis d'accord, comme ça a été dit, il n'y a
00:15:34a priori que la présidentielle qui permettrait
00:15:36de régler les choses de manière
00:15:38très nette, parce que là le
00:15:40fait qu'ils consultent, bon on verra ce que ça va donner
00:15:42vendredi. Vendredi on aura l'occasion d'y revenir aussi
00:15:44tout à l'heure après les infos. On va en parler, donc je vais pas
00:15:46préempter le sujet, mais c'est vrai qu'aujourd'hui
00:15:48on est dans une forme d'impasse
00:15:50au niveau de la Ve République, parce qu'on
00:15:52s'est éloigné de l'esprit de la Ve République
00:15:54pour tout un tas de raisons, mais
00:15:56c'est vrai qu'aujourd'hui, les préoccupations
00:15:58des Français, on est dans un jeu politique
00:16:00et les besoins des Français ne sont pas
00:16:02pris en compte, et quand tout ça
00:16:04va revenir en force,
00:16:06on va se rendre compte que finalement
00:16:08on n'a pas pris la mesure du mécontentement dans le pays.
00:16:10Et pourtant, il était
00:16:12important, d'où cette large
00:16:14mobilisation qu'on a eue dans les urnes.
00:16:16Jacques Millard, est-ce que la classe
00:16:18politique aujourd'hui est en train d'oublier un petit peu les
00:16:20préoccupations des Français ? Elles sont nombreuses
00:16:22à l'approche de cette rentrée.
00:16:24Il est évident aujourd'hui qu'on a une
00:16:26classe politique, du moins une situation
00:16:28qui a été créée
00:16:30par Macron-Jupiter
00:16:32et qui est de sa faute,
00:16:34point barre. Et il est tout
00:16:36à fait clair qu'on va vers une crise de régime
00:16:38et que le seul moyen d'en sortir,
00:16:40ça va être non pas la destitution,
00:16:42parce que personne ne va la voter,
00:16:44du moins ça va attendre et ça ne viendra
00:16:46pas tout de suite, mais que la solution
00:16:48passe par le fait que
00:16:50M. Macron doit tirer sa révérence
00:16:52et qu'on ait des élections, qu'on ait
00:16:54une élection présidentielle
00:16:56qui est la clé de route.
00:16:58Et c'est aussi évident.
00:17:00Mais pour les Français, est-ce qu'il n'y a pas une forme de ras-le-bol ?
00:17:02On parle de calcul politique,
00:17:04on parle de la présidentielle, la prochaine présidentielle,
00:17:06c'est quand même assez loin. Est-ce qu'il n'y a
00:17:08pas un risque, à un moment, juste de ras-le-bol
00:17:10des Français qui se disent, ben voilà, il y en a marre,
00:17:12on ne s'occupe plus de nous.
00:17:14Le ras-le-bol provient, et il faut regarder
00:17:16les choses, c'est qu'il y a un rejet
00:17:18effectivement du politique, alors que
00:17:20la politique est nécessaire à partir
00:17:22du moment où les problèmes sont
00:17:24bien posés, à partir du
00:17:26moment où on retrouve,
00:17:28je dirais, un dialogue et
00:17:30un combat droite-gauche
00:17:32et pas du salmigondi pour les chats
00:17:34que Macron nous a imposés.
00:17:36Donc, la
00:17:38Macronie, c'est terminé.
00:17:40La Macronie
00:17:42doit être envoyée à ses chères études
00:17:44et dans les poubelles de l'histoire
00:17:46parce qu'elle n'aurait jamais dû sortir
00:17:48et que c'est clair, aujourd'hui,
00:17:50que la situation va
00:17:52empirer parce que le budget,
00:17:54à mon avis, ça va être la coinature
00:17:56du cercle, qu'il y a un moment,
00:17:58il va falloir en sortir. Et le seul
00:18:00moyen pour en sortir, eh bien,
00:18:02c'est effectivement de remettre
00:18:04les pendules à l'heure avec une élection
00:18:06présidentielle. Et puis,
00:18:08il est évident qu'il faut bien
00:18:10prendre contracte. J'ai dit tout à l'heure
00:18:12que la diplomatie française
00:18:14n'a pas d'abonnés absents. On a à la fois
00:18:16un problème intérieur et à la fois
00:18:18une situation internationale
00:18:20qui commande, qui exige
00:18:22que la France ait une politique
00:18:24claire, nette et précise.
00:18:26Ce qui n'est pas le cas aujourd'hui.
00:18:28En tout cas, votre point de vue est net, clair et précis.
00:18:30Jacques Myard, juste,
00:18:32Luc Gras, par rapport à tout ce que vous avez
00:18:34entendu, à votre coup de gueule à l'instant,
00:18:36est-ce que, finalement, ce n'est pas simplement la nomination
00:18:38d'un nouveau Premier ministre, la mise en place
00:18:40d'un nouveau gouvernement qui va permettre
00:18:42de raccrocher, finalement,
00:18:44la politique aux Français et aux préoccupations
00:18:46des Français ? Parce que là, on va pouvoir concrètement avancer.
00:18:50Je reprends tout ce qui a été dit, c'est qu'il était parfaitement
00:18:52juste. Je ne crois pas que la nomination
00:18:54d'un Premier ministre va faire longtemps,
00:18:56va permettre longtemps de régler
00:18:58le problème parce qu'on a un problème,
00:19:00effectivement, qui est celui
00:19:02de la clé de voûte des institutions.
00:19:04C'est le président de la République. Dans le fait majoritaire,
00:19:06sous la Seigneur Église, c'est lui
00:19:08qui oriente le pays et la nation.
00:19:10À partir du moment où il est
00:19:12disqualifié par une série
00:19:14d'élections où il n'a pas gagné,
00:19:16c'est compliqué. Alors, quelle que soit
00:19:18la qualité du Premier ministre ou de
00:19:20la Première ministre qui serait nommée,
00:19:22elle n'aura pas ou il n'aura pas
00:19:24de majorité. Donc, ça peut tenir le temps
00:19:26d'une saison pour
00:19:28voter le projet de loi de finances pour passer
00:19:30l'année, mais ce sera très compliqué.
00:19:32La réalité, c'est que Macron nous disait toujours
00:19:34qu'il fallait agir en urgence et que maintenant,
00:19:36depuis deux mois, il ne se presse pas
00:19:38à nommer le Premier ministre. Donc, je ne comprends pas
00:19:40l'incohérence.
00:19:42D'autant que Emmanuel Macron
00:19:44dit qu'il va nommer un nouveau Premier ministre
00:19:46d'ici la fin de la semaine. Rien
00:19:48n'est négritablement sûr là-dessus.
00:19:50Ce qui est sûr, c'est que ça va être
00:19:52très difficile pour les raisons qui ont été évoquées.
00:19:54Après, ce que j'ai envie de dire, c'est que
00:19:56effectivement, comme le dit Jacques Millard,
00:19:58il faudrait revenir à quelque chose
00:20:00qui donne des repères. C'est-à-dire
00:20:02le schéma droite-gauche de l'époque donnait des repères.
00:20:04Donc, je pense que dans une certaine
00:20:06mesure, il faut revenir à ça. Mais dans
00:20:08une autre mesure, au-delà de la
00:20:10question des personnes et de l'architecture
00:20:12institutionnelle qui nous met aujourd'hui
00:20:14dans le bourbier. Parce qu'aujourd'hui, on suit la voie institutionnelle
00:20:16mais ça nous emmène dans l'impasse.
00:20:18Donc, il y a quand même le sujet de rénover
00:20:20idéologiquement. Je n'ai pas
00:20:22l'impression que les partis politiques fassent ce
00:20:24travail de rénovation idéologique.
00:20:26De revenir impéritablement aux idées.
00:20:28Faire ce travail des idées. Parce qu'à
00:20:30un moment donné, un parti politique est là pour guider
00:20:32la population. Et j'ai l'impression que
00:20:34la réflexion politique a quitté
00:20:36les partis. Pendant un temps, on les a
00:20:38un peu outsourcés dans les think-tanks
00:20:40qui sont devenus des do-tanks, etc.
00:20:42Mais aujourd'hui, j'ai l'impression que c'est vraiment
00:20:44le sujet de qui va prendre quelle place.
00:20:46On l'a vu avec le Nouveau Front Populaire.
00:20:48C'est un cartel électoral.
00:20:50Et on oublie les Français, on oublie les idées, les mesures qu'on met en place.
00:20:52Alors, ils ont mis en place
00:20:54un corpus d'idées. Je ne dis pas le contraire.
00:20:56Mais c'est avant tout un cartel électoral. On se rend compte
00:20:58qu'entre le Parti Socialiste et
00:21:00la France Insoumise, il y a un monde. Ils n'ont pas
00:21:02le même positionnement en termes de valeurs
00:21:04et en termes d'idées.
00:21:06Donc, ce que je voulais dire par là,
00:21:08c'est qu'il y a un vrai sujet de rénovation des idées
00:21:10et qu'il faut insuffler
00:21:12une nouvelle dynamique à la société
00:21:14française. Et ce travail n'est pas fait.
00:21:16Merci beaucoup, Bricette Konda,
00:21:18pour la transition. Vous me l'offrez, puisqu'en quelques
00:21:20instants, après les infos, on va parler
00:21:22du Nouveau Front Populaire, de la gauche.
00:21:24Est-ce que le Nouveau Front Populaire est en train
00:21:26de vivre ses dernières heures ?
00:21:28Est-ce qu'on assiste aux dernières heures, aux derniers moments
00:21:30du Nouveau Front Populaire ? On va y répondre
00:21:32avec vous, Bricette Konda,
00:21:34Lick Gras et Jacques Myard.
00:21:36On vous retrouve les débats de l'été à suivre
00:21:38juste après les infos. Et puis avec vous,
00:21:400826 300 300 et nos réseaux sociaux, Sud Radio.
00:22:00Si vous voulez réagir à l'actualité
00:22:02quelle qu'elle soit, Sud Radio, parlons
00:22:04vrai avec nos débatteurs
00:22:06pour ces débats de l'été. Ce matin,
00:22:08Jacques Myard, maire de Maison Lafitte, Bricette Konda,
00:22:10chef d'entreprise, coordinateur du collectif
00:22:12Les Voix des Quartiers Impopulaires
00:22:14et puis Luc Gras, politologue.
00:22:16On en vient à cette question
00:22:18dans le prolongement de notre débat
00:22:20précédent. Le Nouveau Front Populaire
00:22:22est-il en train de vivre ses dernières heures ?
00:22:24Le chef de l'État doit s'entretenir avec les différents
00:22:26chefs de parti et de groupe, vendredi,
00:22:28dans l'optique de nommer,
00:22:30on ne sait pas quand. L'Élysée nous dit
00:22:32rapidement dans la foulée, un nouveau
00:22:34Premier ministre. En attendant, la gauche se divise.
00:22:36Des divisions qui éclatent au grand jour.
00:22:38Notre journaliste Jules Boscherini nous a rejoint. Bonjour Jules.
00:22:40Bonjour à moi, bonjour à tous.
00:22:42Fait important, hier, la candidate du Nouveau Front Populaire,
00:22:44Lucie Castex, semble avoir pris ses distances
00:22:46avec les Insoumis, notamment
00:22:48avec leur menace brandie
00:22:50de destitution à l'égard d'Emmanuel Macron.
00:22:52Mon sujet, ce n'est pas la destitution
00:22:54mais la cohabitation.
00:22:56C'est ce qu'a déclaré Lucie Castex hier sur BFM
00:22:58pour balayer la proposition de la France Insoumise.
00:23:00L'option institutionnelle la plus simple
00:23:02pour répondre
00:23:04à une nomination d'un gouvernement
00:23:06qui ne correspondrait pas aux résultats des élections,
00:23:08c'est de censurer ce gouvernement.
00:23:10Je pense que c'est l'option
00:23:12la plus crédible et qu'il faut
00:23:14privilégier plutôt qu'une destitution.
00:23:16Car ce que veut Lucie Castex avant tout,
00:23:18c'est répondre à l'urgence sociale
00:23:20et démocratique que connaît la France.
00:23:22C'est d'ailleurs pour cette raison que celle qui est proposée
00:23:24par le NFP comme Premier ministre
00:23:26ne penche pas en faveur de la destitution d'Emmanuel Macron.
00:23:28Ça fait bientôt deux mois
00:23:30que le résultat des élections législatives
00:23:32est connu. On n'a pas de gouvernement.
00:23:34Il y a un gouvernement démissionnaire.
00:23:36Ce qui est absolument urgent maintenant, c'est de mettre en oeuvre
00:23:38la politique que les Français
00:23:40attendent, c'est-à-dire une politique qui renforce
00:23:42les services publics, qui apporte des réponses
00:23:44à leurs questions.
00:23:46Pour apporter des réponses aux Français, Lucie Castex va justement
00:23:48peut-être pouvoir y voir un peu plus clair.
00:23:50Emmanuel Macron va recevoir vendredi à l'Elysée
00:23:52les présidents des groupes parlementaires
00:23:54et les chefs des partis représentés au Parlement
00:23:56lors d'une série d'échanges. Et bien qu'elle ne soit pas
00:23:58une élue de la République, Lucie Castex
00:24:00est également conviée à ce rendez-vous.
00:24:02Merci Jules. Vendredi, c'est dans trois jours.
00:24:04C'est court, mais c'est long.
00:24:06Est-ce qu'on est en train de vivre, finalement,
00:24:08les dernières heures du nouveau Front populaire ? On disait qu'il était mort.
00:24:10On n'est pas de divorce encore officiel.
00:24:12Mais on sent clairement que les divisions
00:24:14sont de plus en plus importantes.
00:24:16On est véritablement
00:24:18en train de s'orienter vers un divorce
00:24:20officiel consommé au nouveau
00:24:22Front populaire.
00:24:24Vous savez, la clé de lecture,
00:24:26c'est Jean-Luc Mélenchon.
00:24:28Jean-Luc Mélenchon, il a 73 ans.
00:24:30Il aspire à la plus haute
00:24:32charge de l'État, la présidence de la République.
00:24:34Plus ce sera tôt, mieux ce sera.
00:24:36Avec cette grille lecture,
00:24:38vous comprenez, il a lancé,
00:24:40il a accepté
00:24:42Lucie Castex, proposée par le Parti
00:24:44socialiste, pour alimenter les militants
00:24:46pendant l'été. C'est depuis un l'heure.
00:24:48Chacun sait que Macron ne nommera jamais
00:24:50Lucie Castex, qui va s'attaquer
00:24:52notamment à cette mesure.
00:24:54Il ne faut jamais dire jamais avec Emmanuel Macron.
00:24:56Il ne faut jamais dire jamais.
00:24:58Vous avez raison.
00:25:00Vous avez raison.
00:25:02J'ai peur
00:25:04pour elle que Lucie Castex
00:25:06soit là pour alimenter le débat politique,
00:25:08donner à manger un petit peu
00:25:10aux médias
00:25:12politiques, etc.
00:25:14Mais qu'elle ne sera pas nommée. Probablement pas.
00:25:16L'article 68, c'est la même chose.
00:25:18La destitution, chacun sait
00:25:20que c'est impossible
00:25:22que ça aboutisse. Ça fait presque mal au cœur
00:25:24de voir tous les militants et les élus LFI
00:25:26y croire en se
00:25:28relayant sur X,
00:25:30sur les réseaux sociaux, pour
00:25:32demander que l'article 68 soit mené
00:25:34au bout. Il ne le passera pas. Comment
00:25:36peut-on imaginer deux tiers des gens
00:25:38du Sénat, des élus du Sénat
00:25:40aller voter la destitution
00:25:42du président de la République ?
00:25:44La grille de lecture, elle est là. La seule
00:25:46solution pour répondre à votre question
00:25:48« Est-ce que ce sont les derniers jours
00:25:50du Nouveau Front Populaire ? »
00:25:52Elle est dans le fait que tous les membres
00:25:54du Nouveau Front Populaire agissent
00:25:56de manière concertée, et c'est bien mal parti
00:25:58avec l'initiative isolée de LFI
00:26:00sur l'article 68, dans une
00:26:02collégialité. Oui, il y avait un chemin
00:26:04à l'issue des élections, il y avait
00:26:06un chemin pour la gauche. Si elle avait été
00:26:08unie, si tout de suite, au lieu de dire
00:26:10comme Lucie Castex, qu'elle
00:26:12ferait tout le programme, rien que le programme
00:26:14du NFP, eh bien, en tendant la main,
00:26:16en essayant d'élargir, il y avait un chemin
00:26:18étroit, mais il y avait un chemin. Je crois
00:26:20que l'élastique, comme le disait Patrice Cannaire
00:26:22ce matin, il tire, il tire sur l'élastique
00:26:24Jean-Luc Mélenchon, à un moment ça risque de casser.
00:26:26– Bricelle Kondas, est-ce qu'on aura encore
00:26:28un Nouveau Front Populaire vendredi, au moment
00:26:30où Emmanuel Macron recevra les différentes
00:26:32forces politiques ?
00:26:34– Alors, j'entends parfaitement la démonstration qui vient d'être
00:26:36faite, qui est plutôt juste,
00:26:38cependant, en fait, à côté, on n'a pas de solution évidente.
00:26:40C'est pour ça que je n'écarte pas totalement
00:26:42le fait que Macron soit capable
00:26:44de nommer Lucie Castex, pour
00:26:46plusieurs raisons. La première, c'est que
00:26:48il est quand même vrai qu'ils sont
00:26:50arrivés devant. Alors, c'est vrai que le Nouveau Front
00:26:52Populaire se gargarise en disant
00:26:54on est arrivés premiers, on est arrivés premiers, mais quand on
00:26:56regarde bien, ils sont arrivés premiers grâce au barrage
00:26:58contre le Rassemblement National
00:27:00et parce qu'à un moment donné, ils ont mis
00:27:02sous le tapis toutes leurs divergences. Donc en fait,
00:27:04ils ne sont pas arrivés premiers, et quand bien même
00:27:06le Nouveau Front Populaire est premier,
00:27:08ils sont à une centaine de sièges
00:27:10de la majorité absolue. Donc tout ça, en fait,
00:27:12nous fait naviguer vers l'éphémère.
00:27:14On sait très bien qu'avec le vote du budget, ça va être compliqué.
00:27:16Donc moi, je pense que c'est quand même
00:27:18possible si, in fine, Macron n'a
00:27:20pas d'autre solution que de...
00:27:22Il n'y a pas de solution évidente,
00:27:24alors il y a plusieurs noms qui ont été évoqués, je pense qu'on en parlera
00:27:26après, mais si aucun
00:27:28nom ne permet de faire
00:27:30consensus, et ça va être très difficile,
00:27:32à un moment donné, le choix par défaut,
00:27:34ça va être lequel. Donc moi, je n'exclus pas le fait
00:27:36qu'Emmanuel Macron puisse nommer Lucie Castex
00:27:38avec les conséquences qu'il y aura derrière.
00:27:40Parce que les conséquences qu'il y aura derrière, avec la politique
00:27:42qui va être menée, c'est d'accroître les déficits,
00:27:44donc la dette, et donc
00:27:46quelque part, au niveau budgétaire, faire exploser
00:27:48la situation du pays.
00:27:49Il y a un gouvernement qui risque de ne pas tenir aussi,
00:27:51il faut dire.
00:27:52Aujourd'hui, je ne vois pas comment il peut tenir.
00:27:54Jacques Myre, en tout cas,
00:27:56on parlait de Lucie Castex, elle sera reçue,
00:27:58alors ce n'est pas une présidente de groupe,
00:28:00à l'Assemblée, au Sénat,
00:28:02ce n'est pas une présidente de parti, mais elle sera
00:28:04quand même reçue par Emmanuel Macron à l'Élysée.
00:28:06Jacques Myre, vous y croyez ou pas, à cette option
00:28:08Lucie Castex ?
00:28:09Écoutez, je vais vous dire une chose.
00:28:11La pierre angulaire
00:28:13de l'action politique, c'est la cohérence.
00:28:15Or,
00:28:17le Nouveau Front Populaire
00:28:19est dans l'incohérence totale
00:28:21par rapport à ce qui s'est passé aux élections.
00:28:23Il a permis
00:28:25à un certain nombre de gens
00:28:27avec lesquels il était en combat permanent
00:28:29d'être réélu. J'en veux pour preuve,
00:28:31une milice de l'intérieur
00:28:33que je connais un peu,
00:28:35et qui n'a pas eu
00:28:37de candidats et les filles
00:28:39en face de lui.
00:28:41Il a permis
00:28:43à tout un tas de gens
00:28:45d'être battus, voire même
00:28:47à un certain nombre de LR
00:28:49de permettre leur réélection.
00:28:51Tout ça, ça ne tient pas la route.
00:28:53C'est de l'incohérence
00:28:55totale. Donc, comment voulez-vous
00:28:57et ça, je pense que le président
00:28:59de la République en est conscient,
00:29:01va donner, je dirais,
00:29:03un brin de confiance
00:29:05à des gens qui sont dans
00:29:07l'incohérence politique.
00:29:09C'est la raison pour laquelle,
00:29:11je crois, comme ça a été dit auparavant
00:29:13sur cette antenne,
00:29:15que, bien évidemment,
00:29:17l'incohérence
00:29:19va
00:29:21aboutir à la,
00:29:23je dirais, non pas
00:29:25à la disparition, mais
00:29:27à des césures, à des
00:29:29ruptures au sein
00:29:31de LFI. Et d'ailleurs,
00:29:33les socialistes l'ont déjà
00:29:35dit avec force.
00:29:37Donc, je crois
00:29:39qu'on est effectivement
00:29:41dans une gabegie totale.
00:29:43C'est un peu la
00:29:45comédia dell'arte et que
00:29:47il y aura un moment, il faudra en sortir
00:29:49par une nouvelle élection présidentielle.
00:29:51– Luc Gras,
00:29:53alors, je retiens cette expression
00:29:55de comédia dell'arte.
00:29:57C'est une expression que vous utilisez
00:29:59également, Luc Gras.
00:30:01Juste en quelques mots,
00:30:03par rapport à ce qui peut se produire,
00:30:05on verra, mais la question centrale,
00:30:07c'est de savoir jusqu'à quand les socialistes
00:30:09vont tenir, finalement,
00:30:11au sein de cette
00:30:13alliance du Nouveau Front Populaire. Pour l'instant, il n'y a pas eu
00:30:15de rupture officielle à ce niveau-là,
00:30:17mais la question qui se pose,
00:30:19c'est, ça va arriver, quand ?
00:30:21– Alors,
00:30:23deux points. Tout d'abord, par rapport
00:30:25à la notion de Lucille Castex,
00:30:27je lui souhaite bien du bonheur,
00:30:29mais je ne crois pas qu'elle puisse incarner
00:30:31une solution dans ce sens
00:30:33où elle a d'ores et déjà annoncé
00:30:35qu'elle appliquerait le programme
00:30:37et tout le programme du Nouveau Front Populaire.
00:30:39Il y a dedans, notamment,
00:30:41la remise en cause de la loi sur les retraites.
00:30:43Il y a dedans
00:30:45des impôts supplémentaires
00:30:47pour les plus riches, etc.
00:30:49Ça voudrait dire qu'Emmanuel Macron
00:30:51détricote tout ce qu'il a fait
00:30:53par le passé, et donc se renie
00:30:55complètement. Donc, c'est pourquoi, je ne crois pas,
00:30:57c'est pas la personne de Lucille Castex
00:30:59qui est en cause, c'est ce qu'elle porte avec elle.
00:31:01Il n'est pas possible pour Emmanuel Macron
00:31:03de se contredire à ce point.
00:31:05– Sauf à vouloir
00:31:07bordéliser encore plus,
00:31:09et si je puis me permettre, à bordéliser encore plus
00:31:11la politique, la vie politique.
00:31:13– Non, mais non, parce que là,
00:31:15il n'est même plus légitime, lui-même,
00:31:17dans le fait qu'il ait été élu,
00:31:19puisqu'il a été élu sur ce programme-là.
00:31:21– Alors, deuxième point,
00:31:23sur le PS, je finis vite sur le PS,
00:31:25par rapport à votre question.
00:31:27Le PS,
00:31:29c'est là que se situe
00:31:31la possibilité pour Emmanuel Macron
00:31:33de jouer de jeu
00:31:35politicien, car il y a
00:31:37à l'intérieur du Parti Socialiste
00:31:39une majorité qui, avec
00:31:41Olivier Faure, joue l'alliance
00:31:43avec LFI depuis le début,
00:31:45ça a permis des réélections, et il veut
00:31:47continuer dans ce sens-là. Mais il y a aussi
00:31:49une forte minorité, autour
00:31:51de 40-45%, et notamment
00:31:53aussi parmi les députés, et François
00:31:55Hollande, etc., qui ne sont
00:31:57pas du tout sur la ligne d'alliance
00:31:59systématique avec LFI.
00:32:01Et donc, là, il peut
00:32:03enfoncer un coin qui peut faire mal à Emmanuel Macron.
00:32:05Si demain, il note quelqu'un
00:32:07qui est assez rond, qui est assez expérimenté
00:32:09au sein du Parti Socialiste,
00:32:11il est évident qu'il ajoutera aux 281
00:32:13députés qui ont voté
00:32:15pour Mme Brome-Pivet,
00:32:17il ajoutera quelque chose.
00:32:19On se rapprochera d'une majorité
00:32:21possible, en tout cas d'une majorité sur
00:32:23certains projets. Vous voyez, le Parti
00:32:25Socialiste, c'est un peu le retour
00:32:27de gauche-droite. Le Parti
00:32:29Socialiste est en train de faire son retour.
00:32:31Il est vraiment à l'épicentre des enjeux
00:32:33politiciens que nous vivons actuellement.
00:32:35– Brice Nkonda, vous vouliez réagir rapidement.
00:32:37– Oui, compléter. Le problème
00:32:39qu'il y a, à mon avis,
00:32:41encore une fois, le raisonnement, je le comprends tout à fait,
00:32:43il est plutôt juste, sur le fond.
00:32:45Mais sur la forme, en fait,
00:32:47et aussi sur le fond, il faut quand même
00:32:49dire que ce raisonnement-là,
00:32:51il est fait du point de vue d'Emmanuel
00:32:53Macron, qui lui-même a été discrédité.
00:32:55C'est-à-dire que
00:32:57les électeurs ont, à plusieurs reprises
00:32:59lors des dernières élections, dit qu'ils
00:33:01ne voulaient plus de la politique d'Emmanuel
00:33:03Macron. Donc ça veut dire que, sur le fond,
00:33:05il faut faire autre chose.
00:33:07Et ce autre chose, il ne peut pas encore
00:33:09être porté par Emmanuel Macron
00:33:11et un assemblage hétéroclite. C'est ça
00:33:13qui est compliqué aussi. C'est qu'à un moment donné,
00:33:15quand on intime,
00:33:17quand on oblige les électeurs
00:33:19à aller aux urnes, comme il l'a fait,
00:33:21sur un mouvement d'humeur, vous l'avez très bien dit,
00:33:23on ne peut pas ne pas tenir compte des résultats
00:33:25des élections. Et aujourd'hui,
00:33:27il est très clair qu'il y a trois quarts de la population
00:33:29qui est contre la politique qui est menée
00:33:31par Emmanuel Macron. Donc c'est là qu'il y a un hiatus
00:33:33dans le raisonnement. Et à un moment
00:33:35donné, ça, on est obligé de le prendre en compte.
00:33:37Après, est-ce que c'est Lucie Castex ?
00:33:39– Vous savez ?
00:33:41– Oui, on va, s'il vous plaît,
00:33:43on va juste se retrouver dans un tout petit instant
00:33:45parce qu'on va continuer, de toute façon, le débat
00:33:47à ce sujet, parce qu'au-delà
00:33:49de la possibilité de Lucie Castex, il existe
00:33:51des alternatives à gauche. On entend de plus en plus
00:33:53parler
00:33:55du nom de Bernard Cazeneuve. Il y a aussi
00:33:57le maire de Saint-Ouen, dont on parle
00:33:59de plus en plus également, et qui se positionne
00:34:01aussi dans cette course à Matignon. On y revient
00:34:03juste après ça avec vous,
00:34:05Jacques Muir, maire de Maison Lafitte, Brice Nkonda,
00:34:07chef d'entreprise, coordinateur du collectif Les Voix des Quartiers
00:34:09Impopulaires, Lugra, politologue,
00:34:11et vous également sur nos réseaux sociaux.
00:34:13A tout de suite.
00:34:15– Sud Radio, 13h, Benjamin Gleize.
00:34:17– Les débats de l'été, soyez les bienvenus
00:34:19si vous nous rejoignez. Les débats de l'été,
00:34:21on parle de la politique, c'est musclé,
00:34:23forcément avec nos débatteurs
00:34:25qui sont toujours avec nous, je les en remercie
00:34:27de participer à ce débat.
00:34:29Forcément, sur Sud Radio,
00:34:31parlons vrai, Jacques Muir, maire de Maison Lafitte,
00:34:33Brice Nkonda, chef d'entreprise, coordinateur
00:34:35du collectif Les Voix des Quartiers Impopulaires
00:34:37et puis Lugra, politologue,
00:34:39on poursuit les débats
00:34:41sur la politique avec
00:34:43cette désunion de plus en plus
00:34:45à gauche au Nouveau Front Populaire,
00:34:47notamment ces révélations du journal
00:34:49Le Monde qui indiquent que
00:34:51l'option Bernard Cazeneuve pour Matignon,
00:34:53l'ancien Premier ministre de François Hollande,
00:34:55Premier ministre éphémère,
00:34:57l'option Bernard Cazeneuve pour Matignon a été évoquée
00:34:59en réunion de groupe par les
00:35:01députés socialistes.
00:35:03Jacques Muir, ça peut être
00:35:05une option possible ?
00:35:07Oui, mais le problème,
00:35:09il est simple. Aujourd'hui, vous posez
00:35:11la question, qui ? Quel est
00:35:13l'homme que le Président de la République
00:35:15va appeler pour essayer
00:35:17de constituer un gouvernement ?
00:35:19Alors ça, on n'a pas franchi
00:35:21cette étape et effectivement,
00:35:23pas mal d'options circulent.
00:35:25Vous venez de parler de Cazeneuve,
00:35:27je le connais bien, il est suffisamment
00:35:29madré pour accepter ça.
00:35:31Mais, il ne suffit pas
00:35:33de s'arrêter à qui ?
00:35:35Il faut ensuite
00:35:37se dire, pour quelle
00:35:39politique ? Quelles sont les options ?
00:35:41Et c'est là où ça va
00:35:43coincer, parce qu'on sait très bien
00:35:45qu'on a des gens qui sont
00:35:47en opposition totale
00:35:49sur, je dirais, les options politiques.
00:35:51Il n'y a
00:35:53aucune possibilité, par exemple,
00:35:55de faire voter
00:35:57un budget
00:35:59qui ait l'unanimité.
00:36:01C'est d'avoir immédiatement une motion de censure.
00:36:03Donc, on voit
00:36:05bien qu'aujourd'hui,
00:36:07c'est la Commedia dell'arte
00:36:09qui se poursuit, avec
00:36:11une possibilité totale
00:36:13à avoir un gouvernement
00:36:15cohérent, un gouvernement
00:36:17qui va pouvoir mener une politique,
00:36:19qui soit accepté par,
00:36:21je dirais, l'ensemble
00:36:23de ses forces antagonistes
00:36:25à l'Assemblée. C'est pour ça que
00:36:27je dis que nous sommes dans une crise de régime
00:36:29et que ça ne va pas pouvoir
00:36:31continuer comme ça. Alors, heureusement,
00:36:33il y a encore en France
00:36:35une administration forte.
00:36:37Tout cela rappelle un peu ce que
00:36:39nos amis belges ont connu. C'est-à-dire
00:36:41qu'on a effectivement
00:36:43des hauts fonctionnaires,
00:36:45des gens qui connaissent
00:36:47quelle est leur mission, à savoir le service
00:36:49public, et qui vont continuer
00:36:51la politique. Et puis,
00:36:53quand ils auront, je dirais,
00:36:55un rejet du budget, ça se
00:36:57poursuivra par un douzième,
00:36:59avec la possibilité
00:37:01de voter
00:37:03les services votés.
00:37:05Mais il n'en demeure pas moins
00:37:07que ça ne peut pas ouvrir la vie des rats.
00:37:09– Bien sûr, mais, Lugra, quand même,
00:37:11justement, sur cette option-là,
00:37:13Bernard Cazeneuve, la différence, c'est qu'on a des socialistes
00:37:15qui en parlent
00:37:17ouvertement, et donc on peut imaginer
00:37:19qu'un Bernard Cazeneuve pourrait justement être le
00:37:21trait d'union entre,
00:37:23on va dire, une aile gauche,
00:37:25pouvant aller jusqu'à
00:37:27l'aile droite, et là, on pourrait
00:37:29parler d'une éventuelle majorité
00:37:31de gouvernement possible, non ?
00:37:33– Oui, c'est
00:37:35le rêve du Bloc central,
00:37:37c'est le rêve du Bloc central de mettre ça en place.
00:37:39Imaginez-vous
00:37:41une seule seconde,
00:37:43François Hollande, nouveau député
00:37:45de la Corrèze, renouvelé,
00:37:47ne pas voter
00:37:49les textes proposés par son ancien
00:37:51Premier ministre, dont il est resté relativement
00:37:53proche, Bernard Cazeneuve,
00:37:55évidemment pas, donc il y a effectivement
00:37:57avec la nomination d'un
00:37:59socialiste comme Premier ministre,
00:38:01une brèche qui serait ouverte d'un nouveau
00:38:03fonds populaire, et qui permettrait
00:38:05d'élargir la majorité. Autant
00:38:07prendre quelqu'un de droite n'élargira pas
00:38:09la majorité, autant prendre quelqu'un
00:38:11à gauche au Parti socialiste,
00:38:13dans ce qu'on appelle autrefois
00:38:15les partis de gouvernement, il y a une brèche
00:38:17à ouvrir, donc oui, il y a une possibilité.
00:38:19Je voulais revenir sur ce que disait
00:38:21Michel Konda avant, sur l'opinion publique,
00:38:23qui était tout à fait intéressant. Il disait
00:38:25qu'il y a maintenant un hiatus entre
00:38:27Emmanuel Macron et l'opinion publique, dont
00:38:29il va devoir tenir compte. Mais rappelez-vous,
00:38:31cher Brice, que
00:38:33en 2 janvier à juin
00:38:352023, alors même qu'était
00:38:37discuté le texte sur les retraites,
00:38:3970%
00:38:41des Français étaient contre ce texte
00:38:43sur les retraites, 70%.
00:38:45Ça n'a pas
00:38:47bougé d'une virgule
00:38:49à l'opposition d'Emmanuel Macron. Emmanuel
00:38:51Macron, il se découvre avec le temps
00:38:53encore plus, on voit bien qu'il est là
00:38:55pour certaines oeuvres, il est là pour faire passer
00:38:57des réformes, donc celles sur les retraites,
00:38:59donc celles sur la dérégulation des marchés
00:39:01financiers, on le voit bien, et il
00:39:03ne peut pas revenir
00:39:05là-dessus, puisque c'est dans
00:39:07son ADN, il a deux convictions,
00:39:09une conviction financière et une
00:39:11conviction supranationale au niveau européen.
00:39:13C'est les deux idées qui l'animent.
00:39:15Pour le reste, la parenthèse, Macron
00:39:17n'est pas idéologique. Il y a du creux
00:39:19idéologique, il y a eu une opportunité en 2017
00:39:21de saisir le pouvoir, mais il ne va pas revenir
00:39:23sur ces deux jambes sur lesquelles il marche
00:39:25que sont, évidemment, servir
00:39:27l'économie et les milieux financiers
00:39:29et réformer les retraites,
00:39:31ce qui va aussi dans ce sens-là, et
00:39:33le côté supranational.
00:39:35Votre réponse, Bricel Konda ?
00:39:37Je suis tout à fait d'accord, en fait,
00:39:39c'est acté qu'il y a une désynchronisation
00:39:41entre la volonté populaire
00:39:43et l'ADN d'Emmanuel Macron, c'est sûr.
00:39:45Après, moi, ce que j'observe quand même,
00:39:47c'est qu'il y a une réduction progressive
00:39:49de sa marge de manœuvre, et après
00:39:51avoir joué avec les institutions à Gogo,
00:39:53maintenant, on se retrouve quasi
00:39:55à un mètre de l'impasse.
00:39:57À un moment donné, il n'aura plus le choix que de...
00:39:59Il peut continuer à jouer,
00:40:01mais c'est un jeu qui est très dangereux.
00:40:03Là, il a mis notre démocratie à genoux,
00:40:05et je pense qu'effectivement, le fait
00:40:07même de nommer Bernard Cazeneuve,
00:40:09ça peut être bien pour le Bloc central, je suis moi-même
00:40:11centriste, mais je ne sais pas
00:40:13si c'est bien comme message
00:40:15qui est envoyé, parce que Bernard Cazeneuve,
00:40:17si c'est bien
00:40:19ce nom-là qui va être Premier ministre,
00:40:21on aura effectivement
00:40:23un certain soutien du Parti socialiste,
00:40:25mais qui sera immédiatement traité de
00:40:27social-traître par rapport à l'accord
00:40:29qu'ils ont passé avec le nouveau Front populaire.
00:40:31Donc, ça va être très compliqué à gérer, et je ne suis pas convaincu
00:40:33que tous les socialistes suivent
00:40:35Bernard Cazeneuve, donc je ne suis pas convaincu
00:40:37que la base électorale d'Emmanuel Macron s'élargisse
00:40:39autant que ça. De la même manière,
00:40:41si c'est Xavier Bertrand, en fait,
00:40:43on a effectivement quelqu'un qui a prouvé dans sa région
00:40:45qu'il était ouvert, qu'il était contre
00:40:47le Rassemblement national, tout en étant
00:40:49ferme sur ses positions, mais
00:40:51Laurent Wauquiez l'a très bien dit, nous ne participerons pas
00:40:53au gouvernement. Donc, que ce soit d'un côté
00:40:55comme de l'autre, je ne suis pas
00:40:57sûr que ces grandes manœuvres soient
00:40:59si grandes que ça, elles sont petites,
00:41:01et je pense qu'en fait
00:41:03il n'y a pas de solution,
00:41:05en fait, il n'y a pas de solution si ce n'est,
00:41:07comme l'a dit Jacques Mea, à un moment donné,
00:41:09le fait qu'une présidentielle,
00:41:11c'est la présidentielle qui va trancher tout ça.
00:41:13J'aimerais qu'on l'ait...
00:41:15Oui, Jacques Mea.
00:41:17Je voudrais intervenir, parce que
00:41:19j'ai un peu
00:41:21par ricané, parce que
00:41:23je sais que ce qu'a dit Luc
00:41:25est frappé au coin du bon sens
00:41:27au regard des soi-disant convictions
00:41:29de M. Macron lui-même.
00:41:31Il a effectivement
00:41:33la volonté de
00:41:35préserver les retraites, il l'a fait avec
00:41:37le 49-3, et il a
00:41:39une idée supranationale, pour lui
00:41:41la France ça n'existe pas,
00:41:43c'est vraiment le cabri, comme
00:41:45aurait dit De Gaulle, de l'Europe supranationale.
00:41:47Mais,
00:41:49voilà ce qui se passe, c'est que
00:41:51tant pour les retraites que pour
00:41:53le supranational, vous avez
00:41:55une majorité forte
00:41:57dans cette assemblée
00:41:59contre, c'est-à-dire que
00:42:01s'il y a une réforme qui
00:42:03est proposée en ce qui concerne
00:42:05les retraites, elle a
00:42:07toute la possibilité d'être votée.
00:42:09Et donc,
00:42:11les belles idées
00:42:13de Macron sur les retraites
00:42:15risquent d'aller à volo. Quant à
00:42:17l'Europe supranationale,
00:42:19il n'y a que Macron pour
00:42:21le croire, y compris
00:42:23en Europe, où tout le monde
00:42:25veut un retour à l'inter-gouvernemental,
00:42:27notamment les Allemands.
00:42:29Donc il ne faut pas nous raconter des
00:42:31histoires, tout ça c'est des rêves,
00:42:33ce sont des utopies à la
00:42:35Macronie et qui va,
00:42:37à mon avis, bientôt cesser.
00:42:39Et comme l'a dit à juste titre
00:42:41Brice, il ne peut y avoir
00:42:43de solution que par le haut.
00:42:45Et le haut, c'est le départ
00:42:47de M. Macron lui-même.
00:42:49– Jacques Millard, Brice Nkonda,
00:42:51Lugra, on reste ensemble la suite
00:42:53des débats de l'été.
00:42:55On va partir cette fois-ci aux Etats-Unis.
00:42:57C'était cette nuit
00:42:59la première soirée en ce qui concerne
00:43:01la convention des démocrates à Chicago.
00:43:03Des moments forts, on va y revenir.
00:43:05Est-ce que les démocrates sont en train
00:43:07de reprendre du poil de la bête ?
00:43:09Est-ce que Donald Trump doit s'inquiéter
00:43:11dans cette élection présidentielle
00:43:13qui va arriver vite, puisque ce sera début novembre ?
00:43:15On en débat juste après ça.
00:43:17– Sud Radio.
00:43:1910h-13h, Benjamin Gleize.
00:43:21– Les débats de l'été,
00:43:2311h30, soyez les bienvenus si vous nous rejoignez.
00:43:25Nos débatteurs ce matin,
00:43:27Jacques Millard, Brice Nkonda,
00:43:29Luc Gras.
00:43:31On va parler des Etats-Unis dans quelques instants,
00:43:33mais l'actualité, c'est encore et toujours
00:43:35la politique en France, avec cet entretien
00:43:37accordé par Raphaël Glucksmann
00:43:39au Point, l'eurodéputé PS
00:43:41Place Publique, qui dit clairement
00:43:43qu'il faut tourner la page
00:43:45Macron-Mélenchon.
00:43:47Ça fait écho à ce qu'on disait auparavant.
00:43:49Messieurs, ça c'est
00:43:51quand même un revirement
00:43:53important, Brice Nkonda.
00:43:55– Pour moi, c'est un revirement qui est très important.
00:43:57Peut-être que Raphaël Glucksmann aurait dû le faire
00:43:59après, juste après les européennes,
00:44:01ce qui aurait eu un résultat
00:44:03tout autre, parce qu'en fait, ces changements
00:44:05de stratégie, ils doivent toujours
00:44:07être accompagnés d'une élection, pour que ce soit
00:44:09acté dans les urnes. Donc là, on est dans une période
00:44:11hors élection, où il y a un changement
00:44:13stratégique d'incarnation,
00:44:15donc Raphaël Glucksmann
00:44:17pourrait effectivement incarner
00:44:19ce virage. D'ailleurs, il n'y a pas
00:44:21que Raphaël Glucksmann, il y a aussi Karim Bouamrane,
00:44:23le maire de Saint-Ouen, qui a fait un papier
00:44:25dans Le Figaro, qui est intéressant, où il dit qu'il faut
00:44:27s'éloigner un peu des responsables LFI
00:44:29qui cherchent à bord d'Élysée, qui sont d'ailleurs
00:44:31tous des filles et des fils de bourgeois, etc.
00:44:33– D'arrives sovraides, oui.
00:44:35– Donc il ne veut pas quand même de main morte,
00:44:37donc il faut en fait, qu'au sein du Parti
00:44:39socialiste aux places publiques,
00:44:41il y ait des personnalités qui soient raisonnables
00:44:43et qui entament ce virage, parce que
00:44:45le virage, M. Ford
00:44:47ne l'a pas incarné, ou a du
00:44:49mal à l'incarner, et là, aujourd'hui,
00:44:51il faut que ce soit fait, il faut
00:44:53qu'il y ait des locomotives pour ce virage.
00:44:55Donc en fait, l'information qui vient de sortir
00:44:57sur Raphaël Glucksmann, va un peu dans ce sens-là.
00:44:59– Raphaël Glucksmann qui appelle,
00:45:01je le dis, à tourner la page Macron
00:45:03et donc Mélenchon avant
00:45:05la présidentielle de 2027. Jacques Meir, ça vous
00:45:07fait réagir également ?
00:45:09– Mais écoutez,
00:45:11je crois que
00:45:13tout ça, ce sont
00:45:15des propos, ce sont des mots
00:45:17et qu'il n'y a pas
00:45:19d'efficacité, d'efficience
00:45:21politique derrière. Dans l'état
00:45:23actuel, des enjeux
00:45:25et des forces au sein de
00:45:27cette assemblée, qui est
00:45:29une assemblée qu'on aurait pu qualifier d'introuvable,
00:45:31non pas introuvable au sens
00:45:33de 1918-1919,
00:45:35mais introuvable dans la mesure
00:45:37où elle a trop,
00:45:39les forces sont trop
00:45:41antagonistes pour pouvoir sortir
00:45:43par une politique de cohérence
00:45:45et une politique acceptable par
00:45:47toutes les forces en jeu. Voilà.
00:45:49Donc, tout ça,
00:45:51je dirais, ce sont des plantes sur la comète
00:45:53et que ça vienne,
00:45:55je dirais, d'un certain
00:45:57nombre d'écologistes
00:45:59ou d'un certain nombre de gens
00:46:01à l'extérieur de
00:46:03l'assemblée,
00:46:05ça ne peut pas marcher
00:46:07tant que
00:46:09les institutions sont bloquées
00:46:11par à la fois cette assemblée
00:46:13et un président de la République qui comprend rien.
00:46:15– Lugrin, en tout cas,
00:46:17il est curieux ce moment choisi par Raphaël Glucksmann
00:46:19pour dire cela
00:46:21et effectivement demander
00:46:23à tourner la page à Mélenchon.
00:46:25– Non mais si je voulais
00:46:27répondre avec un peu d'humour…
00:46:29– Il faut faire maquillage à l'orgue !
00:46:31– Si je voulais répondre avec
00:46:33un peu d'humour,
00:46:35il a écouté Sud Radio ce matin
00:46:37et notre débat de ce matin
00:46:39et il en a dit que plus
00:46:41Jean-Luc Mélenchon
00:46:43sort du bois tout seul,
00:46:45plus lui qui veut aussi se positionner
00:46:47par rapport à 2027,
00:46:49il est obligé finalement de réagir.
00:46:51La réalité c'est que l'avenir
00:46:53du Nouveau Front Populaire,
00:46:55en forme de conclusion par rapport au débat précédent,
00:46:57l'avenir du Nouveau Front Populaire
00:46:59ne peut exister que s'ils arrivent
00:47:01à mettre en place de la concertation,
00:47:03du dialogue entre eux,
00:47:05à partir du moment où l'un des membres
00:47:07et probablement le plus éminent
00:47:09prend des initiatives comme pour l'article 68
00:47:11avec toutes ses troupes derrière sur les réseaux sociaux,
00:47:13les autres sont coincés
00:47:15et il est obligé de sortir du bois,
00:47:17Raphaël Duxman, donc c'est tout à fait
00:47:19logique, c'est tout à fait
00:47:21dans l'esprit de ce que nous avons dit ce matin
00:47:23lors de ce débat.
00:47:25On poursuit, on change de sujet,
00:47:27messieurs, j'aimerais qu'on parle aussi des
00:47:29Etats-Unis, un début en fanfare
00:47:31pour la Convention des Démocrates à Chicago,
00:47:33elle s'est ouverte la nuit dernière
00:47:35et doit déboucher sur l'investiture officielle
00:47:37sur surprise de Kamala Harris
00:47:39pour la présidentielle américaine, le scrutin je le rappelle
00:47:41c'est le 5 novembre prochain,
00:47:43avant d'ouvrir les débats, Jules Boscarini, vous nous avez
00:47:45rejoint, journaliste
00:47:47Sud Radio, Jules,
00:47:49que faut-il retenir de cette première soirée
00:47:51à la Convention des Démocrates ?
00:47:53Tout d'abord, les mots de Kamala Harris juste avant
00:47:55l'arrivée de Joe Biden sur scène,
00:47:57« Merci pour ton leadership historique,
00:47:59pour ta vie au service de notre nation
00:48:01et pour tout ce que tu continues à faire,
00:48:03nous te sommes éternellement reconnaissants.
00:48:05L'image est forte et la réaction des partisans démocrates
00:48:07l'est tout autant, plus de 4 minutes
00:48:09d'innovation pour l'actuel président des Etats-Unis
00:48:11sous les « We love Joe » ou « Thank you Joe »
00:48:13de la foule, et puis
00:48:15il y a ce tacle adressé à Joe Biden,
00:48:17pour qui se prend-il ? Il n'est pas digne
00:48:19d'être commandant en chef, point final,
00:48:21pas à ce moment-là, pas maintenant, et jamais.
00:48:23Celui qui promet d'être le meilleur bénévole
00:48:25de la campagne de sa vice-présidence
00:48:27ne mâche pas ses mots, il va même
00:48:29jusqu'à qualifier Donald Trump de « loser »
00:48:31et de repris de justice, toujours sous les applaudissements
00:48:33du public, à noter qu'à l'extérieur
00:48:35du United Center, des manifestants
00:48:37pro-palestiniens, furieux du soutien
00:48:39à Israël, ont défilé et scandé
00:48:41« Kamala la tueuse, nous t'inculpons pour génocide ».
00:48:43On y reviendra peut-être sur
00:48:45cette mobilisation qui a fait parler
00:48:47effectivement, en dehors
00:48:49de cette convention
00:48:51des démocrates.
00:48:53Brice Nkonda, on a l'impression en tout cas que,
00:48:55du côté des démocrates,
00:48:57on y croit, de nouveau, d'une certaine
00:48:59manière, non ?
00:49:01Moi j'ai l'impression que c'est une construction médiatique
00:49:03qui a pris
00:49:05forme très récemment.
00:49:07J'ai l'impression
00:49:09qu'ils veulent en fait recréer l'effet Obama
00:49:11de manière un peu factice.
00:49:13Avec Obama, il y avait quand même
00:49:15de la carrure, de la prestance. Je me souviens
00:49:17en 2008, il y avait un vrai engouement.
00:49:19Cet engouement-là, finalement,
00:49:21quand on regarde le mandat d'Obama, il ne s'est pas traduit
00:49:23par énormément de mesures, à part l'Obamacare.
00:49:25Donc je pense qu'il convient de relativiser
00:49:27tout ça. Ce qui est sûr, c'est que
00:49:29c'est vrai qu'il commence, il y a une dynamique
00:49:31qui est présente du côté des démocrates.
00:49:33Après une séquence
00:49:35très forte pour Trump, avec ce qui lui est arrivé.
00:49:37Je ne sais pas,
00:49:39en fait.
00:49:41Il y a quand même un sujet, c'est qu'ils sont
00:49:43aujourd'hui comptables du bilan
00:49:45des Etats-Unis, il faut le porter.
00:49:47Donc recréer une nouvelle dynamique
00:49:49à partir de son propre bilan, il faut quand même
00:49:51faire son autocritique.
00:49:53Je ne vois pas concrètement, parce qu'on parle pas mal
00:49:55du fond depuis tout à l'heure,
00:49:57quelles sont les nouvelles mesures
00:49:59fortes que Kamala Harris souhaite
00:50:01impulser, en tout cas sur les dossiers
00:50:03qui lui ont été confiés, notamment par rapport à l'immigration.
00:50:05J'ai cru comprendre qu'elle n'avait pas été
00:50:07si efficace que ça.
00:50:09Donc voilà, en fait, moi, ok, pourquoi pas
00:50:11une dynamique, elle existe à mon avis.
00:50:13Mais cette dynamique, elle repose
00:50:15sur quoi ? Quelles sont les nouvelles idées ?
00:50:17Donc cette politique
00:50:19qui consiste à uniquement faire de la belle communication
00:50:21et en plus, bon, ils se sont...
00:50:23C'est le choix de l'Américaine.
00:50:25On a eu cette nuit, très clairement.
00:50:27Après, juste pour finir, avec Joe Biden, il y a eu quand même ce sujet
00:50:29où tous les représentants du Parti
00:50:31démocrate avaient
00:50:33voté pour Joe Biden et qu'elle a récupéré
00:50:35ce capital. Je ne suis pas sûr que
00:50:37Kamala Harris aurait été la candidate
00:50:39si elle avait dû elle-même aller à la pêche de tous
00:50:41les votes.
00:50:43Jacques Millard, on assiste à quoi en ce moment ?
00:50:45Une sorte de fabrication,
00:50:47d'une dynamique en faveur de Kamala Harris ?
00:50:49C'est votre sentiment aussi ?
00:50:51Alors moi, je vais vous dire une chose. Je suis
00:50:53assez stupéfait de l'engouement des
00:50:55Français pour les élections américaines
00:50:57et je ne vois pas pourquoi
00:50:59ils auraient autant d'intérêt.
00:51:01Ça a toujours été le cas.
00:51:03Le président des Etats-Unis
00:51:05défend les intérêts des Etats-Unis
00:51:07et rien d'autre, que ce soit
00:51:09l'un ou l'autre. Et donc,
00:51:11nous aurons en face de nous, quel que soit
00:51:13le président élu,
00:51:15un président qui, à la différence
00:51:17du président français,
00:51:19défend ses intérêts. Et je tiens
00:51:21à vous dire que de ce côté-là,
00:51:23il n'y a rien de nouveau sous le soleil
00:51:25et ce n'est pas moi qui vais reprocher aux Etats-Unis
00:51:27de défendre les intérêts, mais je reproche
00:51:29au gouvernement français de ne pas défendre les autres.
00:51:31Maintenant, on verra ce qui en sort.
00:51:33Vous savez, on peut prendre les paris,
00:51:35mais ça ne changera rien
00:51:37au regard des enjeux mondiaux.
00:51:39Les Etats-Unis sont les Etats-Unis
00:51:41et jusqu'à nouvel ordre,
00:51:43ils resteront
00:51:45très intéressés à ce qui se passe dans le monde
00:51:47car nous sommes dans un village planétaire
00:51:49et c'est la raison pour laquelle
00:51:51nous devons avoir une politique étrangère indépendante
00:51:53qui ne soit pas alignée sur scène
00:51:55des Américains. Et j'espère qu'un jour
00:51:57ça viendra ou que ça reviendra.
00:51:59Voilà ce que je vais vous dire.
00:52:01C'est clair. On s'y intéresse aussi
00:52:03peut-être parce que finalement
00:52:05cette élection-là,
00:52:07de cette élection, va découler beaucoup de choses
00:52:09pour le reste du monde. C'est une puissance
00:52:11mondiale incontournable.
00:52:13Non, non, non.
00:52:15Vous avez des illusions.
00:52:17Parce que je tiens à vous dire une chose,
00:52:19c'est que les Américains
00:52:21ont une certaine conception
00:52:23effectivement de leur rôle,
00:52:25comme nous nous avions lorsque nous avions
00:52:27une politique étrangère. Un jour,
00:52:29je me suis amusé à faire le parallèle
00:52:31entre les déclarations
00:52:33des présidents américains et nous-mêmes.
00:52:35Et en réalité,
00:52:37vous avez affaire, dans les deux cas,
00:52:39à un État,
00:52:41à un pays
00:52:43qui, je dirais,
00:52:45qui poursuit une vision
00:52:47messianique de son rôle.
00:52:49Et donc, c'est vrai des États-Unis,
00:52:51mais c'est plus vrai de la France qui s'est alignée
00:52:53sur les États-Unis.
00:52:55Lugra
00:52:57Kamala Harris, Donald Trump,
00:52:59au final, c'est kiff-kiff pour la France ?
00:53:01Non, je souris parce que
00:53:03Jacques Myard, en bon souverainiste
00:53:05qu'il est, a trouvé astucieusement
00:53:07le moyen de reparler de la France.
00:53:09La réalité de l'observateur, c'est que...
00:53:11Heureusement !
00:53:13Oui, oui.
00:53:15À l'observation, la démocratie
00:53:17américaine a toujours 2-3 ans
00:53:19d'avance sur la France
00:53:21au niveau du fonctionnement. Donc, c'est presque inquiétant
00:53:23parce que c'est une démocratie,
00:53:25des réseaux sociaux
00:53:27et des pages publicitaires.
00:53:29Et vous voyez, on a eu le droit, là, consécutivement
00:53:31dans les dernières 24 heures, à Trump
00:53:33qui propose qu'Elon Musk
00:53:35rentre au gouvernement
00:53:37et on a eu Kamala Harris
00:53:39qui fait ses courses
00:53:41au supermarché. Donc, vous voyez,
00:53:43c'est vraiment le niveau, quand même,
00:53:45assez modeste
00:53:47de la réflexion politique. Et j'aurais envie
00:53:49de dire un petit peu comme le général De Gaulle
00:53:51parlant de l'Orient disait, il faut aller
00:53:53à l'Orient compliqué
00:53:55avec des idées simples. En fait,
00:53:57si on veut regarder ce qui se passe aux Etats-Unis,
00:53:59il faut y aller avec des idées simples.
00:54:01Ça a été très bien dit par Brice Nkonda.
00:54:03Ce qui compte là-bas, c'est la dynamique.
00:54:05Il y a incontestablement,
00:54:07par la nomination de Kamala Harris,
00:54:09une dynamique qui a été mise
00:54:11en place par les réseaux sociaux,
00:54:13par les pages publicitaires,
00:54:15par tous ceux
00:54:17qui se retrouvent dans le slogan
00:54:19TST, tout
00:54:21sauf Trump. Il y a une majorité
00:54:23aux Etats-Unis
00:54:25qui est un peu choquée
00:54:27par les expressions
00:54:29triviales,
00:54:31bêtasses de
00:54:33Trump et il est en train de faire perdre
00:54:35le camp républicain parce que, justement,
00:54:37tous ceux qui sont contre lui sont en train de se rassembler.
00:54:39Voilà l'enjeu aux Etats-Unis actuellement.
00:54:41Quant au programme, on le connaît à peu près.
00:54:43On est un peu dans le nude
00:54:45avec Kamala Harris, tandis que
00:54:47du côté Trump, on est plutôt
00:54:49du côté du Trump récidive.
00:54:51Jacques Myre, je vous redonne la parole dans un instant.
00:54:53Juste Brice Nkonda qui voulait réagir aussi
00:54:55par rapport au propos de Lugra.
00:54:57Je ne suis pas convaincu
00:54:59que Trump est en train de
00:55:01perdre parce qu'il ne faut quand même pas
00:55:03oublier une chose et ça a été l'objet du discours
00:55:05d'Hillary Clinton, c'est-à-dire que pour les femmes,
00:55:07il y a un plafond de verre. On n'a jamais eu aucune femme
00:55:09présidente de la République aux Etats-Unis.
00:55:11Là, on a eu Barack Obama, quelqu'un
00:55:13de métissé qui arrive au pouvoir.
00:55:15Là, elle cumule les deux. Ce n'est pas encore
00:55:17gagné. Qu'il y ait une dynamique, c'est incontestable
00:55:19qu'elle le gagne.
00:55:21Je n'en suis pas vraiment sûr. Je dirais que simplement
00:55:23la dynamique est venue pour équilibrer
00:55:25les forces là-bas. Par rapport à
00:55:27ce qu'a dit Jacques Myre, je suis tout à fait d'accord sur
00:55:29le fait que la France doit se préoccuper de la
00:55:31France, mais d'un autre côté, on ne peut pas
00:55:33nier que le rôle des Etats-Unis sur la scène
00:55:35internationale est important. On se
00:55:37rappelle d'ailleurs que Barack Obama avait un peu
00:55:39détourné ses yeux de l'Europe pour se concentrer sur
00:55:41l'Asie avec tout un tas de conséquences.
00:55:43Là, il faut quand même bien comprendre
00:55:45que soit dans la guerre entre l'Ukraine
00:55:47et la Russie ou
00:55:49au Moyen-Orient sur la
00:55:51bande de Gaza, le rôle des Etats-Unis
00:55:53est un rôle qui est prépondérant.
00:55:55C'est prépondérant. On ne peut pas
00:55:57nier le fait que la
00:55:59posture, la position de Donald
00:56:01Trump serait sensiblement différente
00:56:03que celle de Kamala Harris, donc celle de
00:56:05Joe Biden aujourd'hui. Donc c'est quand même des choses
00:56:07qu'il faut regarder tout en ayant
00:56:09la conscience de protéger
00:56:11avant tout nos intérêts.
00:56:13Oui, j'aimerais rajouter
00:56:15quelque chose. C'est que
00:56:17premièrement, par rapport à ce que vient de dire
00:56:19Luc,
00:56:21il est évident qu'aujourd'hui
00:56:23la politique se fait
00:56:25aussi par tous les réseaux
00:56:27sociaux et là,
00:56:29que ce soit l'élection américaine
00:56:31ou l'élection de Macron, on a
00:56:33vu ce que ça donnait, ça a joué dans les deux
00:56:35cas de la même manière. Donc on a changé
00:56:37de monde et on ne reviendra pas
00:56:39à la marine à voile comme disait De Gaulle.
00:56:41Mais ce qui est certain
00:56:43c'est que le problème,
00:56:45bien sûr, que les Etats-Unis restent
00:56:47et demeurent, même s'ils sont
00:56:49traumatisés par l'idée de perdre
00:56:51leur leadership. Il faut
00:56:53notamment lire ce que les
00:56:55services américains avec le département d'Etat
00:56:57ont publié dans Global
00:56:59Trends et ils savent pertinemment
00:57:01qu'ils vont perdre leur
00:57:03leadership, ce qui peut les amener
00:57:05à ce qu'on peut appeler parfois
00:57:07les fameuses guerres préemptives.
00:57:09D'où la nécessité pour nous
00:57:11de ne pas s'aligner sur les Américains
00:57:13et de leur rappeler un certain nombre de
00:57:15réalités, notamment
00:57:17dans ce qui peut se passer en Asie
00:57:19où ils peuvent avoir
00:57:21parfois des volontés
00:57:23parce qu'il y a plusieurs
00:57:25politiques étrangères américaines.
00:57:27Il y a celle, bien sûr, de la Maison Blanche,
00:57:29mais en dernier, il y a d'abord
00:57:31le Pentagone, la CIA, le département
00:57:33de la Justice, le département du Commerce,
00:57:35bref, il y a tout un
00:57:37attirail, il n'y a pas une politique
00:57:39étrangère, il y en a de multiples
00:57:41et parfois elles se prennent les pieds
00:57:43dans le tapis. A nous
00:57:45d'ouvrir les yeux et de ne pas
00:57:47les suivre, voilà le problème.
00:57:49On va poursuivre
00:57:51ces débats de l'été,
00:57:53on va rester aux Etats-Unis avec,
00:57:55je crois que c'est Lugra vous en parliez, vous l'évoquiez
00:57:57tout à l'heure sur cette proposition
00:57:59assez originale, vous allez la qualifier d'ailleurs
00:58:01tout à l'heure à cette proposition
00:58:03de Donald Trump de
00:58:05nommer Elon Musk un poste
00:58:07secrétaire d'Etat ou de conseiller
00:58:09s'il est élu en
00:58:11novembre, ça vous fait réagir
00:58:13vous réagissez sur notre Facebook
00:58:15Sud Radio, sur nos réseaux sociaux
00:58:170826 300 300 également
00:58:19et puis on ira bien avec nos débatteurs
00:58:21on réagit, à tout de suite.
00:58:2711h47 sur Sud Radio, on est toujours
00:58:29en compagnie de Jacques Millard, maire
00:58:31de Maison Lafitte, Brice Nkonda, chef
00:58:33d'entreprise, coordinateur du collectif
00:58:35Les Voix des Quartiers Impopulaires et puis
00:58:37Lugra, politologue, on reste
00:58:39aux Etats-Unis messieurs, vous l'avez
00:58:41évoqué je crois tout à l'heure Lugra sur cette
00:58:43proposition de Donald Trump
00:58:45alors vous allez me dire ce que vous en pensez, la qualifier
00:58:47vous l'avez déjà plus ou moins fait mais
00:58:49sur cette proposition de
00:58:51Donald Trump qui se dit prêt à offrir
00:58:53un poste de secrétaire d'Etat ou de conseiller
00:58:55le propriétaire de X, anciennement
00:58:57Twitter, s'il est élu président
00:58:59des Etats-Unis, Donald Trump
00:59:01c'est quoi, ça vous amuse, ça vous
00:59:03inquiète, ça vous intéresse Lugra ?
00:59:05Écoutez
00:59:07pourquoi pas, en politique
00:59:09il est normal que le responsable
00:59:11choisisse ses équipes
00:59:13donc c'est pas choquant, ce que je peux dire
00:59:15à l'observation, c'est que
00:59:17dans les sondages, on l'a vu
00:59:19dans notre beau pays qui est la France
00:59:21avec François Mitterrand et Nicolas Sarkozy
00:59:23il a voulu aussi faire des ouvertures, il a nommé
00:59:25des personnalités, ça n'a pas changé
00:59:27la queue d'une cerise au niveau
00:59:29des sondages et des études d'opinion
00:59:31donc vous voyez, c'est vraiment un effet d'annonce
00:59:33je prenais cet exemple là
00:59:35pour montrer justement que c'était quelque chose de cosmétique
00:59:37mais ça participe
00:59:39pour finir sur ce beau mot qu'on a pas mal
00:59:41utilisé aujourd'hui, c'est la comédie à délarter
00:59:43du champ politique, ça ne changera
00:59:45pas grand chose, c'est un effet d'annonce
00:59:47dans une campagne qui a un peu tendance
00:59:49à ratatouiller du côté de
00:59:51de M. Trump.
00:59:53Brice Elkonda, avant de donner la parole à Jacques Millard
00:59:55sur cette proposition
00:59:57insolite, intéressante, je ne sais pas
00:59:59moi je pense que c'est
01:00:01il faut faire attention à ça
01:00:03pour quelle raison, c'est que
01:00:05on a affaire à
01:00:07un énorme chef d'entreprise
01:00:09qui a une influence considérable
01:00:11je rappelle quand même qu'au delà de X
01:00:13où il a une capacité d'influence, il y a SpaceX
01:00:15il y a des contrats avec la NASA
01:00:17donc ça pose quand même la question du mélange des genres
01:00:19et un excellent patron
01:00:21comme Elon Musk ne fait pas forcément
01:00:23un bon politique, le politique son rôle
01:00:25c'est l'intérêt général, l'économique
01:00:27il a ce prisme là Elon Musk, c'est
01:00:29le fait d'innover
01:00:31de faire du cash etc.
01:00:33donc les objectifs ne sont pas les mêmes
01:00:35la construction intellectuelle n'est pas la même
01:00:37donc on peut comprendre que dans une démocratie
01:00:39comme la démocratie américaine, la jonction
01:00:41des deux se fasse un peu mieux, en France
01:00:43on a eu quelques cas, quelques familles
01:00:45de grands industriels qui se sont intéressés à la politique
01:00:47parce que peut-être que le mandat politique est honorifique
01:00:49et complète la panoplie du pouvoir
01:00:51mais ce que je veux dire
01:00:53c'est qu'il faut quand même être attentif
01:00:55aux conflits d'intérêts, au delà de ça
01:00:57Elon Musk a quand même des convictions sur le fond
01:00:59qu'il partage avec Donald Trump, on le voit souvent
01:01:01s'insurger sur les sujets LGBT
01:01:03où il ne veut pas justement qu'on mélange
01:01:05les genres etc. Il est assez conservateur
01:01:07de ce point de vue là, donc il n'empêche
01:01:09qu'on a affaire à une individualité, une personnalité
01:01:11qui a un positionnement sur les valeurs
01:01:13donc il a le droit de
01:01:15se mêler de la politique
01:01:17mais je dis, est-ce que par exemple
01:01:19il serait prêt au titre
01:01:21d'un portefeuille gouvernemental
01:01:23à abandonner ses activités
01:01:25lucratives ? J'en suis pas convaincu
01:01:27donc je dis qu'il faut quand même faire
01:01:29assez attention à comment les choses
01:01:31se font par déontologie
01:01:33Jacques Miller
01:01:35Ah écoutez, moi c'est très simple
01:01:37je vais vous dire, je comprends parfaitement
01:01:39les arguments de Bruce
01:01:41et de Luc, moi je vais vous dire une chose
01:01:43lorsque
01:01:45Sarkozy a voulu, Nicolas Sarkozy
01:01:47a voulu ouvrir
01:01:49je lui dis méfie-toi des coups en l'air
01:01:51parce que il est clair
01:01:53que faire entrer
01:01:55au gouvernement
01:01:57l'ami Kouchner avec lequel
01:01:59je me suis bagarré, ça manque pas
01:02:01de sel, mais en réalité
01:02:03ça lui a fait perdre des voix
01:02:05bien davantage que ça lui en a fait gagner
01:02:07et donc ici
01:02:09aux Etats-Unis, on a une conception
01:02:11en ce qui concerne les affaires
01:02:13qui n'est pas tout à fait la nôtre
01:02:15mon cher Bruce
01:02:17et il est évident que de ce côté-là
01:02:19la notion
01:02:21que ce qui est bon
01:02:23pour les grandes entreprises aux Etats-Unis
01:02:25c'est bon pour l'Amérique, voilà
01:02:27le problème, chez nous ce n'est pas
01:02:29tout à fait la même chose, on se
01:02:31méfie effectivement
01:02:33des grandes entreprises
01:02:35qui pourraient imposer leur politique
01:02:37et non pas celle du service public
01:02:39ou de l'intérêt général
01:02:41et donc là il y a une conception américaine
01:02:43qui n'est pas la nôtre
01:02:45et bien qui s'en démerde
01:02:47parce qu'il est vrai
01:02:49que ça peut créer un certain
01:02:51nombre de tensions
01:02:53et que ça peut apporter des voix
01:02:55et ça peut en faire perdre également
01:02:57Sur la question de la déclinaison en France
01:02:59c'est ça qui m'intéresse aussi, c'est vrai que
01:03:01c'est très intéressant ce que vous dites Jacques Myre
01:03:03sur le rapport qui est différent sur ces sujets-là
01:03:05entre les Etats-Unis et la France
01:03:07Oui c'est un condat aussi, qui n'est pas le même
01:03:09En fait je suis d'accord
01:03:11je suis tout à fait d'accord avec ce que vient de dire
01:03:13Jacques Myre
01:03:15on a une conception de la démocratie qui n'est pas la même
01:03:17nous c'est vrai que l'intérêt
01:03:19général en fait doit s'émanciper
01:03:21parfois de l'intérêt économique
01:03:23mais j'observe quand même que le
01:03:25profil d'Emmanuel Macron, de notre président
01:03:27depuis quelques années maintenant
01:03:29c'est quand même un profil à l'américaine
01:03:31où on a parlé en France de start-up nation
01:03:33etc. et c'est là où à un moment donné
01:03:35il y a une divergence qui s'effectue
01:03:37avec le peuple, c'est que les intérêts
01:03:39des entreprises ne convergent pas totalement
01:03:41avec les intérêts de la population française
01:03:43et ça j'ai envie de dire que
01:03:45c'est vrai partout
01:03:47une entreprise elle est là pour faire du cash
01:03:49elle est là avec un intérêt lucratif
01:03:51elle n'est pas là pour l'intérêt général
01:03:53et donc à un moment donné ce mélange des genres
01:03:55il peut se faire parce qu'il y a de la compétence
01:03:57dans les entreprises, mais il faut que ce soit
01:03:59bien encadré idéologiquement
01:04:01je pense vraiment que
01:04:03Elon Musk n'est pas prêt
01:04:05à abandonner ses activités
01:04:07professionnelles
01:04:09pour un mandat, pourquoi ? Parce que c'est quelqu'un
01:04:11qui a une vision
01:04:13de la conquête de l'espace, qui a une vision de tout
01:04:15un tas de choses et donc
01:04:17il ne pourra pas déroger
01:04:19à cette vision là
01:04:21et je pense qu'il faut faire très attention
01:04:23et bien heureux pour nous qu'en France
01:04:25on n'en soit pas à ce stade là, il faut
01:04:27qu'on ait des garde-fous pour conserver
01:04:29la politique dans le sens noble du terme
01:04:31d'où la nécessité
01:04:33d'avoir un projet national
01:04:35fort, et ça ça manque
01:04:37aujourd'hui, c'est-à-dire que les
01:04:39français doivent réapprendre à ce que c'est
01:04:41la France, qui est à la fois
01:04:43une terre d'entreprise et une terre
01:04:45de service public
01:04:47Lugra
01:04:49je vais être
01:04:51un petit peu provoqué, mais est-ce qu'un Elon Musk
01:04:53ministre en France
01:04:55un profil à l'Elon Musk
01:04:57ministre en France c'est envisageable ou pas ?
01:04:59Tout est envisageable
01:05:01surtout dans cette période
01:05:03actuelle, sauf que
01:05:05je crois que c'est très bien dit par les deux
01:05:07intervenants précédents, c'est qu'il y a deux approches
01:05:09de la politique, il y a l'approche américaine
01:05:11qui est très utilitariste
01:05:13qui est consommation, c'est l'homo
01:05:15economicus, et puis nous
01:05:17notre histoire politique, notre histoire
01:05:19constitutionnelle, elle repose sur autre chose
01:05:21elle repose sur la res publica
01:05:23la chose publique, le service
01:05:25du bien commun, et on s'est trop
01:05:27éloigné de ces dernières années, effectivement
01:05:29dans une sorte de dérive américaine
01:05:31quelques années plus tard, d'une approche
01:05:33utilitariste, regardez comme les
01:05:35institutions de la 5ème république
01:05:37aujourd'hui, chaque article est disséqué
01:05:39pour savoir s'en servir au mieux
01:05:41au service d'intérêt, mais
01:05:43non, la 5ème république, elle repose
01:05:45sur un équilibre au service du
01:05:47peuple, et donc on a une culture
01:05:49qui fait que je ne vois pas l'intérêt
01:05:51de la nomination d'un éventuel Elon Musk
01:05:53au gouvernement français
01:05:55Jacques Myard
01:05:57il n'y a pas beaucoup de risques
01:05:59c'est à dire
01:06:01Jacques Myard
01:06:03je veux dire par là, ça a été très bien dit
01:06:05effectivement la res publica
01:06:07ça existe, et ça existe depuis
01:06:09je dirais Charles Auguste
01:06:11et Charles Nobel
01:06:13qui ont compris
01:06:15que la fonction royale n'était pas
01:06:17simplement une fonction
01:06:19je dirais personnelle
01:06:21qui avait, la res publica
01:06:23a été inventée
01:06:25effectivement par les rois de France
01:06:27et continuée par eux
01:06:29et l'empire et la république
01:06:31donc on est dans une tradition
01:06:33effective de la res publica
01:06:35et que cette res publica
01:06:37aujourd'hui on doit la retrouver
01:06:39sans ignorer bien sûr
01:06:41le monde économique dans lequel on vit
01:06:43on conclut avec vous
01:06:45Brice Nkonda ce débat justement
01:06:47concernant Elon Musk mais pas que
01:06:49sa déclinaison française
01:06:51je voulais compléter ce que disait Jacques Myard
01:06:53c'est que la technologie prend
01:06:55progressivement les algorithmes
01:06:57le pas sur notre démocratie
01:06:59et donc on a l'application scientifique
01:07:01avec toutes les technologies qu'on a, les réseaux sociaux
01:07:03etc, ça va très très vite
01:07:05et ça façonne les esprits, les mentalités
01:07:07les réflexions, et que derrière
01:07:09le niveau de conscience ne va pas aussi vite
01:07:11alors on sait très bien que science sans conscience n'est que ruine de l'âme
01:07:13et donc le problème qu'on a aujourd'hui
01:07:15et ça devrait être au coeur d'un nouveau projet politique
01:07:17c'est comment on remet la politique
01:07:19au coeur du sujet
01:07:21comment on redémocratise les esprits
01:07:23comment on fait en sorte que la participation
01:07:25citoyenne, la formation
01:07:27l'éducation permettent d'avoir des citoyens
01:07:29engagés, aujourd'hui on est en train
01:07:31de s'acheminer
01:07:33vers le degré zéro de la démocratie
01:07:35et il faut faire très attention
01:07:37parce que si on substitue
01:07:39l'homme avec une fonction uniquement
01:07:41utilitariste et consumériste
01:07:43on va se consumer là-dedans
01:07:45Merci beaucoup, merci à vous
01:07:47Bricelle Konda, chef d'entreprise
01:07:49coordinateur du collectif Les Voix des Quartiers Impopulaires
01:07:51un grand merci à vous aussi, Lugra
01:07:53politologue, et à vous Jacques Millard
01:07:55maire de Maison Lafitte
01:07:57merci d'avoir été avec nous pour débattre
01:07:59de l'actualité, on continue
01:08:01sur Sud Radio dans un instant après le
01:08:03journal de midi
01:08:05on parlera de ce projet titanisque
01:08:07titanique, titanesque
01:08:09titanesque, c'est ça, vous me corrigez
01:08:11Bricelle Konda, vous avez raison, titanesque
01:08:13dans le golfe de Gascogne
01:08:15l'installation d'une ligne très haute
01:08:17tension pour relier la France
01:08:19et l'Espagne
01:08:21le tribunal a ordonné l'arrêt des travaux
01:08:23c'est une première victoire pour un collectif
01:08:25qui fait de plus en plus de bruit, qui s'oppose
01:08:27à ce projet titanesque
01:08:29on y revient dans un instant, à tout de suite