• il y a 3 mois
Mettez vous d'accord avec
Virginie Le Guay, Journaliste et éditorialiste politique à France Info TV
Geneviève Goëtzinger, Présidente de l’agence imaGGe
Jérôme Dubus, Membre du pôle idées d'Horizons
Jonas Haddad, Avocat
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##METTEZ_VOUS_D_ACCORD-2024-09-04##

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Transcription
00:00SUDRADIO, le 10h midi, mettez-vous d'accord, Valérie Expert.
00:06Et la suite de ce 10h midi avec les débats avec Virginie Leguay, journaliste, éditorialiste politique.
00:12On vous retrouve sur France TV Info, France Info TV.
00:15Absolument.
00:16A quelle heure, quel jour ?
00:17Alors ça dépend des jours et ça dépend des semaines, mais voilà.
00:20Geneviève Götzinger, présidente de l'agence IMAGE avec 2G, vous êtes spécialiste en communication politique.
00:27Jérôme Dubu, bonjour, membre du Polydé d'Horizon avec Édouard Philippe qui n'a pas dit « je suis candidat ».
00:39Quand on lit l'interview du Point, c'est la dernière question en disant « s'il devait y avoir des élections, est-ce que vous seriez candidat ? »
00:45Et il a répondu « je suis prêt ». Donc ce n'est pas exactement « je »…
00:48Enfin, ça veut dire la même chose, je suis d'accord, il aurait pu répondre.
00:51De jour, pas sur les mots.
00:52Mais bon, les journalistes aiment bien créer des histoires.
00:54Mais oui, c'est de la sémantique.
00:55Jonas Haddad, bonjour, vous êtes avocat. Merci d'être avec nous ce matin.
01:00Alors, qui a Matignon ? On attend, on attend. Est-ce que c'est soluble ? Est-ce qu'une solution peut être trouvée ?
01:08Édouard Philippe, je l'ai dit, candidat à la présidentielle en 2027.
01:12L'indemnisation des arrêts de travail des fonctionnaires, c'est une question qui est sur la table.
01:17Beaucoup de sujets. Est-ce qu'il faut un délit d'homicide routier ?
01:20Pas la multiplication, parce qu'il y en a toujours eu.
01:23Mais en tout cas, la prise de conscience de la gravité de ce que peuvent occasionner les délits routiers.
01:30On en parle avec vous. On commence avec vos coups de cœur et vos coups de gueule.
01:34Virginie, on va commencer avec vous, puisqu'on avait un grand journaliste avec nous, la personne de Jean-Jacques Bourdin.
01:41Et vous, vous vouliez rendre hommage à un autre journaliste.
01:44À Alain Duhamel, que j'ai entendu hier interviewé par Apolline de Malherbe.
01:50Et qui annonce que c'est sa dernière saison.
01:53Alors, je rappelle qu'Alain Duhamel a 84 ans et qu'on pourrait trouver assez normal qu'il annonce sa dernière saison.
01:59Alors qu'il aura, je crois, 85 ans quand interviendra sa dernière saison.
02:04Ce qui m'a touchée dans sa façon de parler de son métier, parce qu'il a commencé en 1965.
02:11Et il le dit, il est sans détour sur son âge, sur le début de sa carrière, sur rien.
02:17C'est qu'il est toujours aussi enthousiaste, toujours aussi convaincu, passionné.
02:24Apolline de Malherbe racontait que quand elle avait fait des émissions avec lui, et ils en ont fait plusieurs,
02:29il avait ses notes, il levait la main pour savoir s'il pouvait parler tellement il avait besoin et envie de parler.
02:35Et la seule chose que je peux dire, c'est que j'ai travaillé avec lui quand j'intervenais à RTL dans l'émission « On refait le monde ».
02:41La première fois, je me suis assise à son fauteuil sans le vouloir.
02:45Alain, ça a été affreux, tout le monde m'a dit « Tu peux pas rester là, c'est le fauteuil d'Alain ».
02:49Je crois que j'ai changé de fauteuil, mais à part ça, il a été extrêmement charmant, extrêmement gentil.
02:54Il m'a regardé, il m'a dit « Ben voilà, on fait partie des minorités, moi je suis vieux, vous êtes une femme, on est les deux minorités de l'émission ».
03:01Beaucoup d'humour, beaucoup d'humour.
03:02Oui, et puis franchement, je ne suis pas toujours d'accord avec ce qu'il dit, mais à la limite, peu importe.
03:07Je trouve que si on arrive à rester aussi engagé, avec enthousiasme, dans un métier qu'on a choisi et qu'il fait depuis très très longtemps,
03:16franchement, c'est admirable.
03:18Il a expliqué qu'il fallait qu'il divorce soit sa femme, soit BFM.
03:21Oui, il disait « C'est soit BFM, soit ma femme, ça fait dix ans qu'elle réclame que j'arrête, et là, j'arrête ».
03:26Vous l'avez connu, Geneviève ?
03:28Je l'ai croisé, moi j'adore, je l'adore.
03:31Effectivement, cet enthousiasme permanent pour la chose publique, pour la politique, pour le journalisme, c'est quelqu'un de merveilleux, de pétillant.
03:42Oui, moi j'ai grandi avec lui, j'étais un peu plus jeune que lui, donc je l'écoutais quand j'étais ado.
03:49C'était mon prof à Sciences Po, j'ai bien connu, on a gardé des contacts après, etc.
03:55C'est un type très intelligent, cultivé, un très bon journaliste, évidemment.
03:59Très travailleur.
04:00J'ai trouvé que ces deux, trois dernières années, il avait un peu faibli, y compris sur BFM.
04:06Mais c'est mon appréciation personnelle, parce que moi je l'ai connu en pleine forme intellectuelle, physique, etc.
04:12Donc je ne sais pas s'il faut maintenir... Virginie disait oui, c'est formidable, etc.
04:18Non, j'ai dit c'est formidable de garder son enthousiasme, je n'avoue.
04:21J'ai trouvé que les deux, trois dernières années étaient difficiles.
04:23Non, c'est le Benjamin de la...
04:25Et non pas du Hamel.
04:27Non, je vais essayer de résumer ça en une phrase.
04:29Si tu fais de ta passion un métier, tu ne travailleras jamais.
04:32On sentait bien qu'il était passionné.
04:34Et deuxièmement, je me mets aussi à sa place.
04:36Mais qu'il a beaucoup travaillé.
04:38Bien sûr, et il a vu aussi l'évolution du monde politique.
04:42Et j'aimerais bien, si j'étais en face de lui, lui demander ce qu'il pense de l'évolution du monde politique et du niveau des politiques.
04:48J'ai une petite idée de la répondre.
04:51Et il a vu aussi l'évolution du monde journalistique.
04:54Absolument.
04:55Et là aussi, il aurait des choses à dire.
04:57C'est vrai que le mettre sur un plateau de chaînes d'infos,
04:59ce n'est pas le même exercice que de faire des grands débats présidentiels avec des gens qui débattaient à fleurs et mouchetés.
05:03Non, absolument.
05:05Geneviève, c'est un coup de gueule.
05:07Oui, alors moi c'est effectivement un coup de gueule contre le fait qu'il y ait à nouveau cette année,
05:11qu'il n'y ait pas eu à nouveau cette année de conférence des ambassadeurs.
05:14Alors cette conférence des ambassadeurs, c'est une espèce de grande messe diplomatique
05:19qui se tenait tous les ans au mois d'août, à la fin du mois d'août, autour du président de la République,
05:24qui fixait une sorte de feuille de route à l'ensemble de nos diplomates.
05:30Et le fait qu'il n'y en ait pas eu, ça participe d'une forme de mise en retrait du corps diplomatique.
05:41Vous iriez jusqu'à mépris ?
05:43Non, je n'irais pas jusqu'à mépris.
05:45Le mot est un peu fort.
05:48Je dirais de banalisation de cette profession, avec déjà, en 2022, la disparition du corps diplomatique
05:54qui est désormais intégré dans un corps unique des administrateurs de l'État.
05:58Donc déjà ça, c'est une première chose que nos diplomates avaient très mal vécu,
06:02puisqu'ils ont une spécificité, un rôle particulier, je dirais une expertise particulière,
06:07selon les terrains dans lesquels ils évoluent, et aussi une expertise.
06:10La diplomatie, ce n'est pas n'importe quoi.
06:12C'est arrivé aussi à gérer des crises, dénouer des problèmes entre des États.
06:16Ce n'est pas la même chose qu'être préfet, par exemple.
06:20Donc, ils avaient déjà vraiment mal vécu ça.
06:24Alors, il n'y a pas eu de grandes conférences au moment du Covid, évidemment,
06:28mais là, cette année, en fait, rien ne justifiait que ça ne se tienne pas.
06:32Et je pense que c'est réellement une erreur de la part du Président de la République.
06:36Réaction ?
06:37Cette année, rien ne se justifie dans la façon dont les choses se passent.
06:41Oui, il ne faut pas prendre le passé comme référence.
06:45Il ne faut pas oublier non plus que le corps diplomatique a été relativement secoué par le Président Macron,
06:50et ça en est une nouvelle illustration.
06:52Secoué, oui.
06:54Les voies d'accès au corps diplomatique ont été totalement chamboulées.
06:59Jérôme, vous, c'est un coup de gueule ?
07:01Oui, c'est un coup de gueule sur l'affaire.
07:03Enfin, ce qui devient une affaire, parce que jusqu'à maintenant, ça ne l'était pas,
07:06l'affaire Ibrahim Malouf.
07:08Vous savez que le festival du film américain Deauville va s'ouvrir le 6 septembre,
07:15que le directeur a été limogé cet été.
07:20Il était là depuis des années.
07:22Moi, je ne rentre pas dans les polémiques.
07:25Je ne sais pas ce qu'il s'est passé.
07:26Est-ce qu'il a abusé d'un certain nombre de gens ?
07:28Lui, il a été limogé.
07:31Il y a une nouvelle directrice qui est arrivée,
07:33et la nouvelle directrice a remis en cause un certain nombre de choses.
07:36Elle a remis en cause la présidence de Maïwenn.
07:39Ce n'est pas tout à fait juste.
07:41Ce sont des discussions qui ont eu lieu avant qu'elle n'arrive au mois de juin.
07:45Maïwenn dit qu'on lui avait confirmé qu'elle était présidente.
07:50Et puis, il y a eu cette affaire Ibrahim Malouf.
07:53J'ai beaucoup d'admiration pour lui.
07:56Je trouve que c'est un excellent musicien, un excellent compositeur.
08:00Et en plus, sur scène, il est excellent.
08:02Mais quel rapport avec des accusations de viol ?
08:05Je termine.
08:08Il peut être quelqu'un de formidable à avoir fait des choses affreuses.
08:11Il a été mis en cause dans une affaire qui a été jugée,
08:15puisque la cour d'appel l'a relaxée.
08:18Non, il y a eu un non-lieu.
08:21La cour d'appel de Paris l'a relaxée.
08:25J'en suis absolument persuadé.
08:28Elle l'a relaxée après avoir été mis en cause dans une affaire avec une élève.
08:36Parce qu'il donne beaucoup de cours.
08:38Une élève qui avait 14 ans.
08:40Il semblerait qu'il y ait eu un certain nombre de rapports.
08:43Lui, il dit que c'était des rapports qui étaient consentis entre les deux.
08:5114 ans, c'est de la pédophilie quand même, non ?
08:53Elle est mineure. Cette élève est mineure.
08:56La fille dit que non.
08:58Et donc, ça a été jugé.
09:00Il y a eu des dizaines et des dizaines d'heures d'audience.
09:03Il y a eu un examen du dossier extrêmement précis.
09:05Et on a rendu cette affaire en disant qu'Ibrahim Malouf a été relaxé.
09:15Moi, j'ai toujours eu pour habitude ici, je me souviens de l'affaire de Pardieu,
09:20on en avait parlé, de ne pas soutenir ceux qui étaient accusés.
09:25Et je trouvais que lors de l'affaire de Pardieu,
09:27la réaction du Président de la République, Emmanuel Macron, avait été insupportable.
09:33En disant qu'il représentait bien la France, etc.
09:35La fierté. Je crois qu'il a utilisé la fierté.
09:37Mais là, je crois que dans l'affaire Ibrahim Malouf, on est allé un peu loin.
09:40Parce qu'en réalité, voilà quelqu'un qui est innocenté, au regard de la justice.
09:45Et on est en train d'essayer de lui faire payer quelque chose.
09:50Moi, je ne sais pas, je n'étais pas avec eux.
09:52La justice a très enchanté.
09:54On est en train de lui faire payer quelque chose qui vraisemblablement n'a pas été commis.
09:59Il a reconnu avoir eu des relations avec cette jeune femme.
10:03Il l'a embrassée.
10:05Pas des relations. Il l'a embrassée.
10:07Moi, j'entends ce que vous dites.
10:09Je trouve ça extrêmement dérangeant malgré tout.
10:11Je trouve que son exclusion, c'était en 2014.
10:14Dix ans après, son exclusion d'un jury de cinéma,
10:19je trouve que ça va trop loin.
10:22Pour la première fois, je trouve que je ne défendrai pas
10:26je ne défendrai pas l'accusé.
10:28Il avait été condamné à quatre mois en première instance et en appel.
10:32Effectivement, vous avez raison, il avait été relaxé.
10:34Je pensais qu'il y avait eu un non-lieu.
10:36Mais il a reconnu avoir eu ses relations avec cette jeune fille de 14 ans.
10:4114 ans.
10:43Oui, d'accord.
10:45Je trouve que son exclusion, dix ans après,
10:49si vous voulez, on a une justice qui a donné un résultat.
10:53Et maintenant, c'est une espèce de sanction au fond de la société sociale.
10:59Je trouve que ça va trop loin.
11:02C'est pour ça que je donne ce coup de gueule.
11:04On l'entend. Merci.
11:06On se retrouve dans un instant avec vous. A tout de suite.
11:23Avec aujourd'hui Virginie Legay, journaliste et éditorialiste politique.
11:27On vous retrouve sur France Info TV.
11:29Geneviève Göttinger, spécialiste en communication politique.
11:32Présidente de l'agence Images.
11:34Jérôme Dubu, membre du pôle ID d'Horizon.
11:37Et Jonas Haddad, avocat.
11:39On va parler évidemment de ce qui se passe à l'Elysée
11:43où on attend la nomination d'un premier ministre.
11:46Tâche très compliquée pour le président de la République.
11:48Avec Edouard Philippe qui s'est déclaré candidat à la présidentielle en 2027 ou avant.
11:54Comment faut-il comprendre cette déclaration hier ?
11:57Faut-il revoir l'indemnisation des arrêts de travail des fonctionnaires ?
12:00Bref, beaucoup de sujets avec vous encore ce matin.
12:04Juste de dire que vous aviez raison, il a été relaxé.
12:07Ibrahim Malouf en appelle.
12:09Les auditeurs continuent de...
12:11Donc il est innocent.
12:13Vous m'aviez déjà dit que Gérard Depardieu n'avait pas été mis en examen.
12:16Il a été mis en examen à plusieurs reprises.
12:18Il va être jugé bientôt.
12:20Pour Ibrahim Malouf, il a été relaxé.
12:22Donc il est innocent.
12:24Jonas Haddad, vous c'est un coup de gueule.
12:28Qui rejoint un peu notre débat.
12:30Oui, c'est plutôt un coup de coeur.
12:32Parce qu'en réalité l'actualité...
12:34Non mais ça peut se transformer.
12:36C'est la rentrée.
12:38L'actualité récente a démontré notamment avec le meurtre,
12:41et j'utilise bien le terme de meurtre de la petite Camilia de 7 ans,
12:44que les homicides routiers,
12:46et j'utilise à dessein ce mot de homicides routiers,
12:50sont de plus en plus nombreux dans notre pays.
12:52Et en fait, le coup de coeur que je veux porter,
12:54c'est pour le combat, notamment de Yannick Allénaud, le chef,
12:57qui se bat pour la reconnaissance de l'homicide routier.
13:00Parce que vous savez aujourd'hui, dans notre droit,
13:02il y a l'homicide volontaire, et puis il y a l'homicide involontaire.
13:05Et dans l'entre-deux, il n'y avait pas de qualification réelle
13:08pour des gens qui décident volontairement
13:10de prendre leur voiture, soit de façon alcoolisée,
13:13soit de voler une voiture, et de rouler sur des personnes.
13:16Et quand on a vu ce qui s'est passé avec la petite Camilia,
13:19et bien évidemment, ça a réactivé ce combat qui est porté,
13:22notamment à la suite du décès de son fils Antoine à Yannick Allénaud.
13:25Mais qui a déjà été porté à l'Assemblée nationale.
13:27Alors justement.
13:28Il y a une proposition de loi qui a été adoptée par le Sénat,
13:31et pas encore par l'Assemblée nationale, on est d'accord.
13:33Vous avez raison, c'est qu'on est dans cette difficulté-là.
13:35C'est que quand souvent on nous dit,
13:37la dissolution ça n'a pas de conséquence,
13:39là, en l'occurrence, ça a une conséquence,
13:41parce qu'en fait, l'adoption de cette loi,
13:43qui je le rappelle est une loi transpartisane,
13:45qui a dépassé tous les courants politiques,
13:47et bien cette adoption est bloquée.
13:49Et la difficulté c'est qu'il y a plus de 500 jeunes,
13:52et moins jeunes d'ailleurs, qui meurent dans ces circonstances-là.
13:55Et donc il faut vraiment que ça puisse passer rapidement.
13:59Je dirais, alors je ne suis pas là pour faire le calendrier législatif,
14:02mais en urgence, dès qu'il y aura une nouvelle Assemblée
14:04qui siègera dans des conditions normales.
14:06Parce que, vous savez, et c'est Yannick Allénaud qui le disait,
14:09être face à un juge d'instruction, ou un magistrat,
14:12qui vous explique que finalement tout ça est involontaire,
14:14alors que quelqu'un est totalement alcoolisé,
14:16ou alors, qu'il vole une voiture,
14:18et qu'il zigzague à contre-courant sur une route,
14:22évidemment que ça n'a rien d'involontaire,
14:24et que, évidemment, la personne qui est conduite dans cet état-là,
14:27sait qu'il va causer de la mort et de la misère.
14:30Donc mon coup de cœur, il est pour ce combat-là.
14:32Mais en même temps, à quoi servent les lois,
14:34si vous avez, dans le cas du gendarme qui a été assassiné,
14:37on peut le dire comme ça,
14:39un délit de fuite qui a déjà été,
14:41il y a déjà eu 10 délits de fuite,
14:43où il y a eu déjà 10 infractions routières.
14:45Donc la loi, si elle n'est pas appliquée,
14:48s'il n'y a pas de condamnations,
14:50s'il n'y a pas de choses qui sont mises en place,
14:53elle ne sert pas à grand-chose.
14:54Vous avez tout à fait raison,
14:56mais raison de plus pour créer, je dirais, la boîte à outils.
14:59C'est-à-dire qu'aujourd'hui, la difficulté,
15:01c'est qu'il n'y a même pas l'outil nécessaire dans la boîte à outils.
15:04Alors après, les magistrats ont une indépendance
15:07et ont leur capacité à juger les faits,
15:10on l'a dit sur Malouf tout à l'heure,
15:12on peut le dire sur d'autres choses,
15:13mais au moins donnons-leur l'outil de pouvoir sanctionner
15:16ceux qui sèment la mort sur les routes.
15:18Moi, je suis tout à fait d'accord avec ce qui vient d'être dit par Jonas.
15:21L'affaire du gendarme n'est pas tout à fait équivalente,
15:24parce qu'en réalité,
15:26lui, l'accusé prétend qu'il n'a pas reconnu,
15:30qu'il n'a pas vu, etc.
15:32La justice tranchera, comme souvent.
15:35S'il est effectivement, c'est volontaire,
15:37et qu'il a foncé dans ce gendarme de manière volontaire pour le tuer,
15:40ça relève, alors pour le coup,
15:44ça relève d'autre chose que d'un délit de circulation,
15:50simple délit de circulation,
15:51parce qu'il a tué un représentant de la force de l'ordre,
15:55de l'autorité publique.
15:56Et là, dans ce cas-là, c'est la perpétuité imprescriptible.
16:00C'est une loi que Mégniori avait fait voter en 1994,
16:03quand il était garde des Sceaux.
16:05Et vous savez combien de gens,
16:07alors ça a été étendu par Sarkozy,
16:09aux attentats, aux terroristes, etc.
16:13Vous savez combien de gens ont été, depuis 1994,
16:16condamnés à la perpétuité imprescriptible ?
16:19Non.
16:20Vous savez ?
16:21Huit.
16:22Huit personnes, dont les quatre terroristes du Bataclan.
16:24Voilà.
16:25Donc, moi je veux bien qu'on fasse des lois,
16:27qu'on empile les lois.
16:29Appliquons celles qui existent déjà.
16:31Et celle-ci, elle est là.
16:33Donc ça relève de la perpétuité imprescriptible, non ?
16:37Tuer quelqu'un des forces de l'ordre.
16:39Alors après, bon, la justice est aussi indépendante,
16:43donc les magistrats vont décider si la...
16:46Mais après, il y a une circonstance atténante, il y a...
16:48Voilà.
16:49Mais il n'y a pas d'applicabilité immédiate de l'imprescriptibilité.
16:54Donc quatre terroristes, avouez que ce n'est pas beaucoup.
16:56Non, c'est vrai.
16:57La problématique de celui qui a tué le gendarme,
17:01c'est qu'il avait déjà un casier judiciaire très chargé.
17:04Donc c'est là aussi qu'est le problème.
17:08Et c'est, pardonnez-moi,
17:10et là, ce n'est pas une attaque du gouvernement,
17:12c'est une attaque de notre politique pénale en général,
17:14c'est qu'on n'a toujours pas, et je le dis quasiment à chaque émission,
17:17changé le fait que Mme Taubiéra a supprimé les peines planchées.
17:22Les peines planchées, c'était fait pour faire en sorte que
17:24les multirécidivistes, c'est-à-dire qu'en gros les 10% de personnes
17:27les plus dangereuses d'un point de vue criminel,
17:29qui commettent 90% des actes, c'est 10-90,
17:32eh bien ces personnes-là, elles soient plus facilement sanctionnées
17:35lorsqu'il y a des multidélits.
17:37Et la réalité, c'est qu'en supprimant cela,
17:39Mme Taubiéra a empêché de sanctionner plus durement
17:42des gens qui sont vraiment des dangers pour la société.
17:45Et malheureusement, les gouvernements qui ont poursuivi derrière
17:49n'ont pas rétabli les peines planchées.
17:51Et les peines planchées, c'est la bonne solution en l'occurrence
17:53pour faire en sorte de mettre sous les barreaux
17:56des gens qui sont profondément dangereux.
17:58On va marquer une pause et puis on va évoquer
18:01la situation politique de la France
18:04et cette attente avec la nomination d'un Premier ministre.
18:08Est-ce que le Président de la République peut s'en sortir
18:11et trouver la personne idoine qui ne sera pas censurée ?
18:14A tout de suite.
18:24Avec vous sur Sud Radio.
18:27Nous interrogeons sur le mouton à cinq pattes
18:30que doit trouver Emmanuel Macron
18:32pour pouvoir nommer un Premier ministre.
18:35Bertrand, Cazeneuve, Cazeneuve, Bertrand.
18:38Un nobody, un body connu.
18:41On est passé par tous les stades.
18:44Qui à Matignon ?
18:45Et surtout la question, plutôt que qui, c'est
18:47comment peut-il trouver effectivement cette personnalité
18:50qui ne sera pas censurée immédiatement
18:53par l'Assemblée Nationale ?
18:55Virginie, c'est quand même du jamais vu cette situation.
18:57Est-ce que seulement cette personnalité existe ?
19:00Enfin, moi je veux bien qu'on joue à ce jeu
19:02que d'ailleurs je trouve parfaitement humiliant
19:04qui est de jeter en pâture.
19:05Parce que c'est l'Elysée qui dit
19:06voilà il y a un tel, puis il y a un tel, puis il y a un tel.
19:08De jeter en pâture des personnalités
19:11qui parfois n'ont rien demandé.
19:13Je ne pense pas que Bernard Cazeneuve ait dit
19:14moi j'aimerais bien aller à Matignon.
19:16Il ne s'est pas dérobé mais il n'a pas été candidat.
19:18Je trouve ça parfaitement humiliant
19:20de les mettre, comme dit l'Elysée d'ailleurs
19:23c'est un mot qu'ils utilisent, dans l'entonnoir
19:25pour voir ce que ça donne.
19:26Pour après dire non, finalement ce n'est pas ça,
19:28finalement c'est ça, finalement ce n'est pas ça.
19:30Donc déjà ce procédé je le trouve désagréable.
19:32Et puis ça dénote une indécision politique qui est folle.
19:36Parce que Bernard Cazeneuve c'est plutôt la gauche
19:38même si ce n'est pas une gauche extrême.
19:40Et Xavier Bertrand c'est plutôt la droite.
19:42Quelle est la logique ?
19:44Alors on sait quoi, c'est le jeu du pendule.
19:46On ne sait plus très bien, on choisit.
19:48Et puis on dit ah non mais finalement il n'y aura pas
19:50de possibilité parce qu'il y aura des gens
19:52qui voteront la censure.
19:53Il y aura toujours des gens qui vont voter la censure.
19:55Le NFP a dit nous de toute façon on censura
19:57tout ce qui ne vient pas de chez nous.
19:59Donc ils voteront la censure.
20:01Il va falloir un moment ou un autre qu'Emmanuel Macron
20:03se dise bon là il va falloir que je y aille,
20:05que je me mouille, que je tranche.
20:06Et qu'il ne pense pas que la solution procède de lui
20:08et qu'il donne sa chance aux jeux parlementaires,
20:10qu'il donne sa chance aux uns ou aux autres.
20:12En plus je trouve qu'il se fait totalement balader
20:14par les partis.
20:15Parce que j'entendais hier le Rassemblement National
20:17dire, hier matin, dire
20:19oui non Cazeneuve on ne censurera pas
20:21a priori.
20:23Hier soir il disait non mais de toute façon finalement
20:25on va le censurer complètement.
20:26Donc eux-mêmes ont des stratégies
20:28qui n'ont rien à voir avec ce que cherche Emmanuel Macron.
20:30Et Emmanuel Macron dit ah bon
20:32alors finalement ça ne marche pas.
20:34Mais pourquoi Emmanuel Macron pense que la solution
20:36doit procéder de lui ?
20:38Certes il a décidé d'une dissolution
20:40qui lui est revenue en boomerang.
20:42Maintenant il faut tout simplement
20:44laisser le pays vivre sa vie politique
20:46tel que le paysage politique se dessine à l'Assemblée Nationale.
20:48Donc ça veut dire quoi
20:50un Premier Ministre Nouveau Front Populaire ?
20:52J'allais dire un Premier Ministre tout court.
20:54Déjà. Au bout de 50 jours.
20:56On a tellement attendu.
20:58On a tellement jeté tout le monde
21:00comme ça en l'air que maintenant
21:02il faut juste y aller quoi. Non non pas forcément
21:04un Premier Ministre du Nouveau Front Populaire.
21:06Encore que la logique aurait été de dire
21:08je donne sa chance puis on verra bien
21:10si ça ne marche pas je reprends la main.
21:12Et là il aurait peut-être eu une main plus large.
21:14Mais là il a un jeu tellement étroit à jouer
21:16je vois qu'il n'arrive pas à le jouer.
21:18Je trouve que ça affaiblit la fonction présidentielle
21:20d'une façon qui est folle.
21:22Il y a des femmes de communication autour de nous
21:24mais en fait on peut aussi dire que
21:26si ça a beaucoup traîné c'est parce qu'il y a eu un narratif
21:28totalement dingue de la part
21:30de la NFP qui n'existait pas.
21:32Vous savez on parle souvent des réalités alternatives
21:34et des fake news de Trump.
21:36Ces gens là n'ont jamais gagné les élections législatives.
21:38La réalité c'est que personne n'a gagné.
21:40Ils nous ont fait...
21:42Enfin Jonas, il y a quand même une coalition
21:44qui est arrivée en tête.
21:46Mais ce n'est pas une coalition qui est d'accord.
21:48Mais peu importe, elle est arrivée en tête.
21:50Vous pouvez contester que les gens soient pas d'accord
21:52entre eux, à l'intérieur de Ensemble
21:54il y a des gens qui ne sont pas d'accord non plus.
21:56Mais c'est une autre coalition.
21:58Pour que les auditeurs comprennent, ils ont eu 189 députés.
22:00Il en faut 289.
22:02Donc il en manque 100.
22:04Donc ils ne sont pas en capacité de gouverner.
22:06Non mais ils sont majoritaires malgré tout.
22:08Oui mais ce n'est pas la capacité de gouverner.
22:10C'est-à-dire qu'en gros, ils ont inventé
22:12Lucie Casté. On est de l'ordre, je vous dis,
22:14de la fake news et de la réalité alternative.
22:16Cette dame n'a aucune légitimité démocratique
22:18de qui que ce soit.
22:20Et sur le coup,
22:22Macron a été
22:24assez bien intentionné en disant
22:26il faut arrêter la réalité alternative.
22:28Et vous savez, hier je faisais encore
22:30une émission avec quelqu'un. Il y avait
22:32Aurélien Taché, député NFP, qui dit
22:34mais il faut absolument Lucie Casté. Il faut que ces gens arrêtent
22:36de se bercer d'illusion. Maintenant, la question qui se pose, c'est
22:38où se pose le barricentre de la vie
22:40politique française ? Pour moi, le barricentre de la vie
22:42politique française, aujourd'hui, il est
22:44vous avez le bloc macroniste,
22:46vous avez le bloc LR et vous avez le bloc
22:48Rassemblement National. Donc en réalité, si vous voulez
22:50trouver à quoi correspondent les
22:52aspirations profondes des Français...
22:54Vous oubliez la coalition du Nouveau Front Populaire.
22:56Je viens d'en parler pendant cinq minutes. Vous dites le bloc macroniste, le bloc LR
22:58et le bloc Rassemblement National.
23:00Non mais je viens d'expliquer pourquoi cette solution
23:02avait été écartée. Non mais n'empêche que c'est un bloc.
23:04Peut-être, mais il n'est pas
23:06en capacité de désigner un premier ministre.
23:08Madame Casté aurait... C'est vous qui dites.
23:10Madame Casté aurait été censurée le lendemain
23:12matin. Et donc, ce qu'on dit,
23:14un certain nombre, notamment à droite, c'est que
23:16on ne peut pas laisser le train de la France
23:18dérailler comme ça. On est sous procédure
23:20à la Commission européenne parce qu'on a un déficit
23:22excessif. Il y a des gens qui meurent dans notre pays, comme le gendarme
23:24qui a été tué. Il y a des urgences
23:26en matière de réformes. Je passe notamment à l'éducation
23:28puisque c'est la rentrée. Et donc, il faut des gens
23:30qui puissent porter des politiques qui sont portées
23:32par là où est le barycentre de la vie politique,
23:34c'est-à-dire à droite. Donc, en l'occurrence,
23:36le choix d'un certain nombre
23:38de personnalités, il est clair. Maintenant, effectivement,
23:40comme vous avez raison de le dire, c'est au Président
23:42de prendre ses responsabilités.
23:44Et en tout cas, le groupe
23:46Les Républicains à l'Assemblée nationale
23:48et au Sénat, parce qu'il y a deux chambres pour voter
23:50les lois. Et eux, ils sont
23:52assez alignés pour dire qu'ils ne sauront pas...
23:54Le problème, c'est l'Assemblée nationale, c'est pas le Sénat.
23:56Oui, mais il faut bien les passer, les textes.
23:58Non, mais la censure n'est jamais au Sénat.
24:00Le problème, c'est la censure.
24:02Imaginons, dans la réalité alternative
24:04et dans la fable NFP,
24:06il n'aurait eu ni la majorité à l'Assemblée
24:08ni la majorité au Sénat.
24:10Et donc, il n'aurait passé aucun texte.
24:12Vous racontez une histoire qui ne s'est même pas écrite.
24:14Non, mais qui pourrait s'écrire.
24:16C'est bien la problématique du Président.
24:18Moi, il me semble que la faute du Nouveau Populaire,
24:20elle n'est pas là du tout. Elle est peut-être dans la
24:22lenteur qu'ils ont mise à désigner quelqu'un,
24:24parce qu'ils ont mis près de deux semaines.
24:26Qu'est-ce qui se serait passé si, dès le lendemain du deuxième tour,
24:28ils avaient dit, ben voilà, notre candidat, c'est machin
24:30ou machin. Déjà, ça aurait été un peu différent.
24:32Et puis, seconde faute immédiate
24:34a été celle de Jean-Luc Mélenchon, qui a dit
24:36ça ne sert à rien de notre programme, tout notre programme, uniquement de notre programme.
24:38C'est vrai qu'avec les députés dont il disposait,
24:40c'était déjà inobligatoire.
24:42Virginie, c'est une politique majeure.
24:44Le soir.
24:46Bon, Geneviève.
24:48Ils n'ont pas à désigner quelqu'un, pardon.
24:50Virginie, c'est pas à eux
24:52de désigner un candidat à Matignon cette fois.
24:54Le Front National avait Jordan Bardella.
24:56Le groupe macroniste avait gardé la taille.
24:58Jordan Bardella est président du parti.
25:00Lucie Castex sort absolument
25:02de nulle part. Vous pouvez discuter leur choix,
25:04mais ils avaient le droit de proposer quelqu'un.
25:06Le président de la République
25:08n'a pas à se positionner
25:10par rapport à un premier ministre
25:12qui serait désigné par une coalition électorale.
25:14C'est pas ça
25:16l'esprit des constitutions.
25:18Jonas, vous avez parlé de vérité
25:20ou de réalité alternative. Moi, j'ai l'impression
25:22qu'il y a trois vérités alternatives.
25:24Chacun est dans son monde et dans sa réalité alternative.
25:26Effectivement, le NFP
25:28n'a pas gagné les élections électorales.
25:30C'est une coalition électorale
25:32qui a le plus grand nombre de députés.
25:34Néanmoins, ils sont très loin de la majorité absolue,
25:36donc ils ne sont pas en position de gouverner.
25:38Emmanuel Macron est aussi
25:40dans une forme de réalité alternative
25:42en pensant qu'il peut encore garder la main.
25:44En fait, il a complètement perdu la main.
25:46Effectivement, grâce
25:48à ce côté barrage,
25:50le groupe a grosso modo sauvé les meubles
25:52et n'est pas revenu totalement laminé
25:54comme on l'imaginait à un moment.
25:56Mais il a perdu la main. Il y a un moment,
25:58il va falloir qu'il se rende compte que ce n'est plus lui qui l'a.
26:00Et puis,
26:02l'ERN qui finalement
26:04est le groupe majoritaire en réalité
26:06et qui, lui aussi, dans une réalité alternative
26:08a volé sa victoire. Mais bon,
26:10là encore, si on lui a volé sa victoire, c'est que personne
26:12ne veut le voir gouverner.
26:14Maintenant, je pense qu'il faut
26:16qu'Emmanuel Macron arrête de procrastiner
26:18parce que là, on devient la risée
26:20du monde entier.
26:22Regardez ailleurs la manière dont on parle
26:24de la France, tout le monde se moque de nous.
26:26Il est au pied du mur.
26:28Il est face à un mur
26:30plutôt.
26:32Je pense que ce qu'avait dit
26:34Emmanuel Macron, il a mis un peu de temps à le dire,
26:36il l'a quand même dit, c'est que personne
26:38n'avait gagné et tout le monde avait perdu.
26:40Ça, il l'a reconnu.
26:42Y compris la majorité présidentielle.
26:44Quand vous faites ce constat-là,
26:46c'est difficile d'imposer quelqu'un.
26:48C'est difficile d'imposer ses vues.
26:50Au fond, quand vous reconnaissez
26:52que tout le monde a perdu,
26:54vous pouvez vous-même considérer
26:56qu'étant maître de la dissolution
26:58et ayant appuyé sur le bouton,
27:00vous avez perdu aussi.
27:02C'est une fragilisation très claire.
27:04Il ne faut pas l'oublier.
27:06Dans ces conditions-là, je crois que maintenant,
27:08ça suffit.
27:10Il faut plonger dans la piscine, même si l'eau est froide.
27:12Il faut désigner quelqu'un
27:14le plus rapidement possible.
27:16On verra ce qui se passe à l'Assemblée nationale.
27:18Moi, j'entends les déclarations.
27:20Entre les déclarations des uns et des autres
27:22et ce qui va vraiment se passer le jour du vote
27:24d'une motion de censure,
27:26c'est pas tout à fait la même chose.
27:28On a eu des exemples dans la Ve République
27:30qui ont fait qu'il n'y avait pas eu de motion de censure
27:32alors que tout le monde en avait annoncé la couleur.
27:34Pourquoi il hésite à ce point-là ?
27:36Il hésite à ce point-là
27:38parce que d'abord,
27:40s'il désigne aujourd'hui quelqu'un,
27:42après, son pouvoir disparaît.
27:44Son pouvoir disparaît
27:46puisqu'il ne peut plus dissoudre avant un an,
27:48c'est-à-dire avant le mois de fin juin,
27:50début juillet 2025.
27:52Donc, la dissolution, c'est fini.
27:54Son arme de dissolution, c'est fini.
27:56Il sait très bien que s'il rentre
27:58dans une certaine cohabitation,
28:00les pouvoirs du président de la République
28:02sans majorité parlementaire
28:04vont être extrêmement réduits.
28:06Il va lui rester, on l'a vu,
28:08d'autant qu'il ne se représente pas.
28:10On est dans une cohabitation
28:12de nouveau genre.
28:14En 1986,
28:16quand il y a eu la cohabitation
28:18entre la droite et Mitterrand,
28:20Mitterrand se représentait.
28:22Et quand, en 1993,
28:24il y a eu la cohabitation
28:26entre la droite et Mitterrand,
28:28il ne se représentait pas.
28:30Donc, si vous voulez,
28:32là, on est dans une situation
28:34où il n'y a pas de majorité parlementaire,
28:36en tout cas pas à l'Assemblée nationale,
28:38le président ne se représente pas
28:40et donc il lui reste très peu d'armes.
28:42Donc, je conçois
28:44qu'il hésite. C'est quasiment
28:46l'arme qui lui reste, la nomination du Premier ministre.
28:48Donc, il faut maintenant
28:50qu'il choisisse un Premier ministre,
28:52que ce Premier ministre se présente
28:54devant l'Assemblée nationale,
28:56qu'il commence à engager
28:58un certain nombre de réformes
29:00et j'ajoute que
29:02du haut niveau, il me semble,
29:04c'est l'analyse que je fais depuis le début,
29:06depuis le 7 juillet,
29:08c'est qu'il me semble qu'il y a un axe central
29:10qui pourrait fonctionner,
29:12alors on n'est pas en majorité absolue,
29:14on serait autour de 240-250 députés,
29:16c'est-à-dire à peu près le même nombre
29:18que ce qu'on a connu depuis 2022,
29:202022-2024,
29:22avec Mme Borne,
29:24on pourrait fonctionner comme ça.
29:26Combien de temps, je n'en sais rien,
29:28mais il me semble que s'il y a une majorité
29:30qui peut se dégager, c'est celle-là,
29:32c'est-à-dire celle de LR, des diverses droites,
29:34d'un certain nombre
29:36de socialistes qui pourraient
29:38donner une imprimatur
29:40à ce gouvernement,
29:42et évidemment le Bloc central.
29:44Ce qui implique de fracturer
29:46le Nouveau Front Populaire,
29:48ce qui n'est pas
29:50gagné puisqu'il y a dans un an et demi
29:52des élections municipales et qu'il va falloir
29:54se retrouver sur des logiques
29:56plus électoralistes, donc c'est très compliqué
29:58de se dissocier aujourd'hui
30:00et ensuite de rentrer dans ce type de processus.
30:02Moi j'ai l'impression quand même que
30:04Emmanuel Macron souhaite une chose,
30:06enfin plusieurs choses, c'est qu'un certain
30:08nombre de réformes qui à ses yeux
30:10étaient fondamentales et qu'il a fait voter
30:12et que le Bloc central a voté comme la réforme
30:14des retraites, ne soit pas remise en cause.
30:16Et voilà, c'est aussi
30:18l'un des points de blocage
30:20qui l'empêche aujourd'hui d'être premier ministre.
30:22Bernard Cazeneuve a donné son accord à ne pas
30:24la remettre en cause. Est-ce qu'il la gèlerait ?
30:26Est-ce qu'il la modifierait ?
30:28Mais il ne la remettrait pas en cause, et Xavier Bertrand non plus.
30:30Donc il y a un moment...
30:32Pardon de le rappeler, mais on ne peut pas à la fois dire
30:34tout le monde a perdu, y compris lui,
30:36et puis fixer les règles du jeu indéfiniment.
30:38Mais on est complètement d'accord.
30:40Je suis dans l'explication, pas dans la justification.
30:42Il faut lâcher la main.
30:44Il y a une sortie par le haut
30:46qui est envisageable, c'est que
30:48quand vous regardez ce qui se passe dans les exécutifs locaux
30:50que ce soit les régions ou le département,
30:52on arrive assez bien à trouver des majorités
30:54qui sont faites de gens
30:56qui ne pensent pas de la même façon.
30:58C'est plusieurs personnes, notamment personnalités de droite
31:00qui ont insisté là-dessus.
31:02C'est de dire, donnons aussi, essayons de changer la focale
31:04de ne pas rester totalement sur l'Assemblée
31:06et d'essayer de voir ce qu'on peut faire au niveau des régions.
31:08Qu'est-ce qu'on peut faire au niveau des maires ?
31:10Regardez, David Lissnard
31:12a dit très clairement, là, il y a quelques jours
31:14que lui, il ne voulait pas se dérober
31:16à l'intérêt national.
31:18On parle tous, collectivement, beaucoup de Xavier Bertrand
31:20qui, dans sa région, a réussi à embarquer
31:22des gens qui sont de sensibilités différentes.
31:24Voilà des gens qui arrivent,
31:26globalement, à constituer des choses
31:28qui sont au-delà des majorités parlementaires.
31:30Parce que le Parlement, c'est souvent un théâtre.
31:32Enfin, c'est au Parlement que tout va se passer.
31:34Vous pouvez raconter les choses comme vous voulez,
31:36mais tout va se passer au Parlement.
31:38Oui, mais il faut trouver des gens qui sont des artisans de coalitions.
31:40En tout cas, maintenant, il faut prendre une décision.
31:42Je crois que les gens en ont assez.
31:44On peut tourner au rond indéfiniment.
31:46On a eu l'effet Jeux Olympiques qui a masqué un peu tout ça
31:48parce que ça a été plutôt réussi.
31:50Mais maintenant, c'est fini.
31:52On est le début septembre,
31:54il y a un certain nombre de choses à faire.
31:56Il y a le budget, le projet de loi de finances.
31:58Il n'attendra pas, bien évidemment.
32:00Puisque, Jonas l'a rappelé,
32:02il y a effectivement une mise
32:04sous accusation de l'Union Européenne.
32:06Le déficit excessif.
32:08Tout ceci fait que, maintenant,
32:10il faut avancer.
32:12Alors, avançons.
32:14C'est la pub, on va parler justement d'Edouard Philippe.
32:16Parce qu'il anticipe,
32:18certains y voient cela, une démission
32:20d'Emmanuel Macron empêchée
32:22de gouverner.
32:34On est ensemble
32:36avec vous jusqu'à midi
32:38pour commenter l'actualité. Parlons d'Edouard Philippe,
32:40candidat à la présidentielle
32:42en 2027 ou avant.
32:44Ou avant.
32:46Comment vous...
32:48Comment vous interprétez
32:50cette sortie ?
32:52Certains ont dit qu'il est un peu fou de faire ça maintenant.
32:54Non, je ne pense pas qu'il soit fou.
32:56D'ailleurs, s'il était fou, il ne serait pas candidat
32:58à la présidentielle par définition.
33:00Ou alors il faut un diagnostic psychologique.
33:02Non, non, non.
33:04Je pense qu'il a dû,
33:06à mon avis, bien réfléchir
33:08et dire qu'au fond,
33:10l'ambiguïté n'était
33:12absolument plus de mise.
33:14Précisément, les Français
33:16demandèrent un certain nombre de clarifications.
33:18Que ce n'était pas la peine de tourner autour du pot.
33:20Et que voilà.
33:22Autant annoncer lui-même
33:24qu'il était candidat à la présidence de la République.
33:26Alors, j'ai lu comme vous,
33:28Valéry, ce qu'il disait exactement dans le point.
33:30Bon, non.
33:32Il est candidat à la présidence de la République.
33:34Il s'engage très clairement.
33:36Il a des équipes pour ça.
33:38Tout est mis en place. Un parti politique.
33:40Et donc,
33:42il n'y a pas d'ambiguïté là-dessus.
33:44Donc les choses sont claires. De ce point de vue-là, en tout cas,
33:46les choses sont claires.
33:48Il y a eu un tweet qui m'a fait rire hier. Quelqu'un disait
33:50« C'est dans 3 ans, on dirait les vieilles qui se lèvent dans le train à Angers
33:52pour sortir à Paris. »
33:54Non, mais il anticipe le fait que ça arrive.
33:56Peut-être plutôt que dans 3 ans.
33:58Est-ce que c'est possible ?
34:00Bien sûr.
34:02Emmanuel Macron peut parfaitement démissionner.
34:04Comment non ? Rien ne l'obligerait.
34:06Ça peut être la catastrophe.
34:08Jusqu'en 2027, rien ne l'oblige à démissionner.
34:10Regardez par exemple si,
34:12au bout d'un an,
34:14en 2025, même moins d'un an,
34:16il se redéciderait
34:18à dissoudre parce qu'il n'arrive pas à trouver
34:20une majorité qui soit cohérente.
34:22Et que dans ces cas-là, il y a un nouveau blocage.
34:24Je ne vois pas comment il se repaye
34:26quelques années d'instabilité.
34:28Mais rien ne dit qu'il va dissoudre.
34:30Rien ne dit qu'il ne laissera pas le chemin parlementaire se faire
34:32avec des projets à minima qui seront présentés
34:34par une coalition qui comprendra
34:36qu'il y a des voies de passage.
34:38Oui, mais ça veut dire que lui qui veut laisser un héritage, vous imaginez ?
34:40Ce sera l'héritage
34:42de la bordélisation
34:44de la vie politique.
34:46La majorité a perdu les élections européennes.
34:48La majorité a perdu
34:50les élections législatives.
34:52S'il y a une dissolution dans un an,
34:54même si ce n'est pas le président,
34:56que l'ex-majorité,
34:58qui serait encore
35:00dans une partie de la majorité,
35:02repère encore une fois,
35:04moi je ne vois pas
35:06quelle est la solution.
35:08Honnêtement, je ne vois pas quelle est l'autre solution.
35:10Non, moi je ne la vois pas non plus.
35:12Je ne suis pas sûre que la motion censure
35:14sera utilisée à toute vitesse.
35:16Je n'en suis pas sûre, ça sera l'intérêt de personne.
35:18Il faudra bien que,
35:20au gouverner, il faudra bien prendre des débordéaux
35:22bordélisés.
35:24Dès qu'on aura un problème important,
35:26dès qu'on aura un projet de loi important...
35:28Mais il n'y aura pas de projet de loi important, c'est ça que je suis en train d'imaginer.
35:30Le 31 octobre,
35:32il y a la niche parlementaire du Rassemblement national
35:34qui présente
35:36la fin de la retraite à 64 ans.
35:38C'est un projet important.
35:40Vous pensez, par exemple,
35:42que le nouveau Front populaire
35:44va adopter
35:46un texte du Rassemblement national ?
35:48Oui, ça oui.
35:50Je pense que
35:52l'inverse est possible.
35:54Ce n'est pas tout à fait pareil que quand c'est eux
35:56qui proposent et qu'ils disent...
35:58Ce n'est pas tout à fait pareil.
36:00Que pensez-vous, Jonas, de la démission du président ?
36:02Paradoxalement, ce qu'a fait
36:04Édouard Philippe a ouvert ce qu'on appelle
36:06la tête d'ouverture dans la communication.
36:08En gros, ce qui était devenu impossible,
36:10en fait, le devient.
36:12Et ce qui était tabou, ne l'est plus.
36:14Maintenant, dans les dîners en ville,
36:16sur les plateaux de télé,
36:18on va évoquer cette éventualité.
36:20Ça fera partie de l'équation globale.
36:24Le maître des horloges qui est Emmanuel Macron
36:26aura aussi cette épée de Damoclès
36:28finale en disant
36:30peut-être à un moment je démissionnerai.
36:32Est-ce qu'il s'en servira à l'occasion d'un référendum ou pas
36:34dans un réflexe gaulliste ? Je n'en sais rien.
36:36Mais en tout cas, ça ouvre le champ des possibles
36:38et un tabou a sauté avec cette intervention d'Édouard Philippe.
36:40Et pendant ce temps-là,
36:42on ne parle pas de programme non plus.
36:44On ne parle pas de la France.
36:46Est-ce que le verre n'était pas d'un fruit
36:48depuis le début du quinquennat ?
36:50Emmanuel Macron n'a pas fait campagne pour sa réélection.
36:52Il n'a pas fixé lui-même
36:54ce qu'il attendait de son deuxième quinquennat.
36:56On flotte
36:58complètement depuis deux ans.
37:00Il a eu une première majorité relative
37:02qui était plus confortable que celle qu'il a maintenant.
37:04Mais là, on voit bien que...
37:06Il n'en a pas.
37:08Même hésiter entre Xavier Bercrand et Bernard Pazneuve
37:10montre bien que
37:12je ne sais pas ce qu'il veut,
37:14je ne sais pas ce qu'il cherche.
37:16L'erreur fondamentale, mais je l'ai dit à plusieurs reprises,
37:18a été de ne pas essayer de conclure un accord
37:20en 2022
37:22à la suite des élections législatives
37:24où il a eu une majorité relative
37:26mais pas de majorité absolue,
37:28de conclure un accord avec LR.
37:30Alors LR ne voulait pas,
37:32lui non plus ne voulait pas,
37:34personne n'en voulait, ça a été une erreur fondamentale.
37:36Je suis persuadé qu'on pouvait s'entendre
37:38et à la fois sur le programme
37:40et à la fois sur l'organisation
37:42des élections futures.
37:44Mais Jérôme, vous savez que quand
37:46le Président...
37:48C'était Monsieur Sciotti
37:50qui a quitté LR, bien sûr maintenant,
37:52qui ne voulait surtout pas parce qu'il devait avoir...
37:54En fait, il est toujours Président de LR.
37:56C'est absolument dingue.
37:58C'est un parti avec un Président qui est parti.
38:00Il est toujours Président.
38:02La justice n'a pas tranché.
38:04Elle va bientôt le faire.
38:06Je crois que c'est le 12 ou le 14 octobre.
38:08Et vous n'allez pas me faire croire qu'on ne pouvait pas trouver
38:10une dizaine d'idées et d'axes
38:12de travail pour un gouvernement
38:14de coalition à l'époque.
38:16On a un Président qui se conçoit
38:18objectivement comme Jupiter, d'abord.
38:20Donc c'était à lui de prendre la main.
38:22Et deuxièmement, en capacité de séduction,
38:24a démontré son talent.
38:26S'il s'y collait pour trouver un accord avec LR à l'époque,
38:28il aurait pu le faire. De même qu'aujourd'hui,
38:30je le redis, s'il était
38:32vraiment profondément décidé à trouver un accord
38:34avec LR en poussant,
38:36on a parlé tout à l'heure de Xavier Bertrand,
38:38les choses se feraient assez rapidement.
38:40Mais à un moment, il faut...
38:42Là, maintenant, ça ne suffirait plus du tout.
38:44Oui, mais au moins, vous auriez une base programmatique.
38:46Mais qui serait adoptée par qui ?
38:48Il n'a jamais fonctionné.
38:50M. Wauquiez nous a dit
38:52je mets 13 idées sur la table
38:54et surtout, je ne vais pas au gouvernement.
38:56Et même Laurent Wauquiez
38:58et Bruno Retailleau
39:00ont dit hier que si c'était
39:02Xavier Bertrand, il ne censurerait pas.
39:04Il ne le soutiendrait pas.
39:06Il est encore heureux.
39:08Il est LR.
39:10Le sujet, c'est la non-censure.
39:12Mais ils ne vont pas censurer un des leurs.
39:14Si, il est revenu à LR.
39:16Il est revenu chez LR en montant des primaires
39:18pour la présidentielle.
39:20On ne peut pas dire que c'est un grand amour non plus.
39:22Les membres du parti ne vont pas censurer un membre de leur parti.
39:24Enfin, il y a un moment où il faut quand même un minimum
39:26de logique.
39:28M. Wauquiez nous a encore dit qu'il n'irait pas au gouvernement.
39:30Pour revenir à votre question
39:32initiale, la stratégie
39:34d'Emmanuel Macron depuis le début
39:36ce n'est pas de conclure un accord de gouvernement avec un parti.
39:38C'est d'exploser le jeu de politique
39:40et fracturer tous les partis.
39:42Il a procédé
39:44en 2022
39:46comme il a procédé en 2017, c'est-à-dire par du débauchage.
39:48Cette fois-ci, je peux venir
39:50de Raffinadati.
39:52C'est une erreur depuis le début.
39:54C'est le fondement même du macronisme.
39:56Quand on a une majorité relative, on change de cadre.
39:58Il faut s'adapter à une réalité.
40:00Il ne fonctionne que comme ça.
40:02Il voulait laisser sa marque
40:04dans l'histoire en ayant explosé
40:06le jeu politique. Il l'a explosé, ça a fonctionné
40:085 ans.
40:10Il a perdu 100 députés
40:12à peu près.
40:14En 2022 et 70 en 2024.
40:16C'est sa propre famille qui finit par être explosée.
40:18Les natifs du macronisme
40:20ont tous disparu.
40:22Regardez les Castaner, les Griveaux, les Ferrands.
40:24Il n'y a plus, ça n'existe plus.
40:26C'est la loi de la politique.
40:28L'erreur
40:30majeure, c'est 2022.
40:32On n'en serait pas là aujourd'hui, c'est clair.
40:34On n'en serait pas là, mais je reviens
40:36aussi à ce que j'évoquais, c'est-à-dire
40:38la situation de la France. On n'a pas l'air de se
40:40rendre compte qu'on est dans une situation
40:42catastrophique. Hier soir, je voyais
40:44François Langlais sur LCI
40:46qui donnait les chiffres,
40:48non pas en pourcentage, mais en chiffres
40:50sur la façon
40:52dont est géré
40:54le budget de la France.
40:56Le déficit, l'État dépense
40:58453 milliards
41:00d'euros quand il perçoit 311
41:02milliards d'euros. Le déficit
41:04à emprunter est de 142 milliards.
41:06Il y a un moment où
41:08Premier ministre, pas Premier ministre,
41:10on est là aussi
41:12face à une situation
41:14de déficit largement supérieur.
41:16On était à 156 milliards en 2023.
41:18Là, ça s'annonce encore
41:20pire, puisqu'on serait à 5,6
41:22de déficit
41:24du PIB, mais le PIB a augmenté,
41:26donc on sera à plus de 160 milliards
41:28pour 2024. Il y a eu un gel
41:30de crédit, mais ça n'est qu'un gel.
41:32Pendant le projet de loi de finances, on peut dégeler
41:34tout ça, en fonction de la
41:36majorité qui sera peut-être
41:38à même
41:40de mettre en place
41:42cette loi de finances. Mais la situation
41:44est mauvaise. La situation des finances est mauvaise, c'est clair.
41:46C'est aussi une marque, je peux le dire,
41:48d'arrogance, puisque vous savez, hier,
41:50les maires de France ont sorti un communiqué de presse
41:52parce qu'en fait, ce
41:54déficit, le ministre
41:56des Finances l'a mis sur le dos des collectivités
41:58territoriales. Pour partie. Voilà.
42:00Donc je voulais à un moment... Pour partie.
42:02La marque aussi, parfois, du macronisme,
42:04c'est de ne jamais se remettre en cause
42:06et d'essayer de remettre ça là-dessus. Vraiment,
42:08je vous invite à regarder ce qui a été dit.
42:10Tout est de la faute des collectivités. Non,
42:12il a dit qu'il y avait environ une vingtaine de milliards
42:14qui relevaient les déficits des
42:16collectivités locales, parce qu'elles sont réintégrées
42:18dans le déficit public. Mais quand on communique
42:20là-dessus majoritairement, alors que
42:22structurellement, notre pays est en déficit
42:24et que c'est le résultat de cette année
42:26de gouvernance, c'est quand même fort de café.
42:28C'est vrai que c'est toute petite partie de l'explication
42:30du déficit, tu as raison. On va
42:32marquer une pause, on se retrouve dans un instant,
42:34on va évoquer d'autres
42:36sujets, peut-être parler, même s'il n'y a pas
42:38grand-chose à dire à part l'horreur
42:40de ce procès qui est en train de
42:42se tenir, le procès de
42:44Dominique Pellicot,
42:46violée par une cinquantaine
42:48d'hommes, voire plus, alors
42:50que son mari l'a droguée. On va y
42:52revenir dans un instant.
43:04Je voulais que nous disions quelques mots
43:06tout de même de ce procès hors norme,
43:08on peut le dire, de Dominique
43:10Pellicot, qui a drogué sa femme
43:12pendant plus de dix ans.
43:14Il lui administrait
43:16des thémesta, des somnifères
43:18dans son repas le soir
43:20et sur un site de rencontre,
43:22il proposait sa femme endormie
43:24à des individus. Ce qui est fascinant
43:26quand on lit cette histoire, c'est que
43:28ce sont des hommes de toute catégorie sociale,
43:30des profs, des journalistes,
43:32des ouvriers, de tous âges. Il y en a
43:34cinquante qui comparaissent à un procès
43:36qui va durer pendant trois mois.
43:38Alors effectivement, il n'y a pas de débat, mais
43:40il y a quand même des interrogations sur
43:42le fait qu'elle ne se soit rendue compte
43:44de rien, qu'elle ait eu des maladies
43:46sexuellement transmissibles,
43:48que ses enfants remarquaient
43:50qu'elle s'endormait, qu'elle avait
43:52un comportement un peu amorphe.
43:54Et c'est l'horreur quand même de découvrir
43:56une chose comme celle-là. Moi j'ai trouvé assez
43:58courageux qu'elle refuse
44:00le huis clos. Et apparemment
44:02ça n'a pas été acquis tout de suite,
44:04il y a eu une bagarre un peu
44:06entre les avocats,
44:08évidemment, les avocats
44:10des présumés violeurs, disant
44:12« mon client a le droit
44:14à l'anonymat,
44:16oui certainement,
44:18mais enfin, finalement,
44:20le huis clos a été refusé. »
44:22Et j'ai trouvé courageux qu'elle-même y tienne
44:24et accepte de se montrer
44:26à visage découvert.
44:28Les enfants sont là, parce que
44:30c'est pas très agréable
44:32ce qui va se passer. On va voir les vidéos,
44:34certaines, ça va durer quand même pendant
44:36des semaines. Toute sa vie va être déballée.
44:38Une vie dont elle ignore en partie d'ailleurs
44:40la réalité, j'imagine, parce que je ne suis pas sûr
44:42qu'elle ait vu toutes ses vidéos.
44:44Elle a failli, elle a eu un malaise hier.
44:46Ça va être dur pour elle, franchement.
44:48Donc ça parle du voile,
44:50de lever le voile
44:52de la soumission chimique.
44:54Qu'est-ce que vous en pensez-vous en tant qu'avocat ?
44:56Ça pose vraiment la question
44:58aussi de la responsabilité
45:00de chacun des violeurs.
45:02Présumés violeurs.
45:04Présumés, parce que
45:06quelle est la responsabilité de quelqu'un
45:08à qui on explique que c'est un jeu sexuel
45:10ou à qui on explique que c'est elle-même
45:12mais de qui voit une femme qui est inerte
45:14et qui pénètre dans un domicile
45:16qui n'est pas le sien.
45:18Et à qui on demande de se déshabiller, de ne pas fumer,
45:20de laisser les vêtements,
45:22de ne pas griffer, de se couper les ongles pour ne pas la griffer.
45:24D'avoir les mains tièdes.
45:26Oui, les mains tièdes pour ne pas la révéler.
45:28Donc il y a quand même un faisceau.
45:30Voilà, c'est la marque d'un processus
45:32qui est terrible et en fait
45:34de gens qui sont passés
45:36de l'autre côté de l'humanité.
45:38D'un autre côté, je vais vous dire autre chose.
45:40Je pense à elle, je ne sais pas quel âge elle a,
45:42elle doit avoir une grosse cinquantaine,
45:44mais c'est-à-dire que les années
45:46postères de sa vie sont aussi foutues.
45:48C'est-à-dire que toute sa vie est foutue.
45:50Toute sa vie est foutue et c'est pour ça que
45:52alors je ne suis pas son avocat
45:54et je ne suis pas non plus l'avocat des prévenus,
45:56mais la moindre des choses
45:58serait d'avoir un peu de dignité
46:00dans les propos de certains de nos confrères
46:02parce que même s'ils défendent
46:04leur client et c'est un peu normal,
46:06j'ai entendu des choses un peu fantaisistes quand même.
46:08Dire mon client n'y est
46:10pour rien, il ne savait même pas.
46:12Quand vous allez voir une femme inerte,
46:14il faut un peu
46:16de délicatesse comme
46:18nous y oblige notre métier.
46:20Ça va être très compliqué d'être avocat.
46:22Vraiment extrêmement compliqué
46:24d'être avocat dans ce type de situation.
46:26Tout le monde a le droit à une défense, évidemment,
46:28mais il y en a un qui a dit
46:30« c'est pas moi, c'était mon sousi ».
46:32C'est quand même lamentable.
46:34La réalité, c'est que vous n'avez aucune preuve
46:36si ce n'est les preuves vidéo
46:38qui sont contenues par le mari
46:40et qui en fait, de facto,
46:42va se poser la question de savoir
46:44est-ce qu'il était le complice ou l'instigateur ?
46:46Parce qu'au moment du viol, lorsque la personne
46:48a pénétré cette femme inerte,
46:50est-ce que le mari était un complice
46:52qui facilitait l'acte ?
46:54Parfois, je crois qu'il aidait
46:56les présumés violeurs à faire l'acte
46:58auquel ils ne parvenaient pas.
47:00De ce que j'ai lu, j'ai lu tout ce que j'ai pu lire
47:02sur cette affaire.
47:04Est-ce qu'il y a une bande organisée ou pas ?
47:06Parce que peut-être qu'il y a certains
47:08qui revenaient plusieurs fois.
47:10En fait, c'est ça qui va déterminer
47:12et c'est là le travail de la justice
47:14qui est à la fois terrifiant
47:16parce qu'ils vont devoir analyser tous les faits
47:18et ce qui est aussi formidable,
47:20c'est que chacun des violeurs présumés
47:22sera condamné en fonction des circonstances
47:24de ce qu'il a fait.
47:26Il y a une chose qui m'a beaucoup frappée
47:28dans les récits des premières journées
47:30qui ont été faits par les journalistes
47:32qui assistent à ce procès,
47:34c'est que les présumés violeurs
47:36sont arrivés comme une bande.
47:38Ils se sont tapés dans le dos,
47:40ils se sont dit bonjour.
47:42Alors là, on se dit, est-ce que quelqu'un
47:44se rend compte de la gravité des faits ?
47:46Les innocents, ils se tapent dans le dos,
47:48ça paraît assez logique.
47:50Tout ça doit être organisé par la défense.
47:52Ils sont tous là pour les mêmes raisons.
47:54S'ils se pensent innocents
47:56et prétendent qu'ils sont innocents,
47:58leur défiler, comme vous dites,
48:00en bande devant le...
48:02Non, non, je dis qu'ils avaient l'air
48:04de dire bonjour.
48:06Moi, ce qui me frappe, c'est quand même
48:08qu'effectivement, il y a quand même
48:10une cinquantaine de personnes
48:12qui se soient prêtées à ça.
48:14Alors lui, le mari,
48:16il est complètement déviant.
48:18S'il est malade ou pas, j'en sais rien.
48:20Psychologiquement, il a l'air totalement déviant.
48:22Les cinquante ou soixante autres,
48:24ça en dit long sur l'état de la société.
48:26Comment est-ce qu'on peut faire ça ?
48:28Comment ?
48:30C'est complètement hallucinant.
48:32Moi, ça me dépasse complètement.
48:34Je suis peut-être naïf sur l'état
48:36de déliquescence de notre société, mais je trouve ça
48:38hallucinant.
48:40Chacun a une vision extrêmement individualiste,
48:42qui se satisfaisait de cette situation,
48:44faisait son affaire avec une dame qui était inerte,
48:46mais en fait, vous vous rendez compte que c'est un système.
48:48Et c'est vraiment les ressorts de la banalité du mal.
48:50C'est-à-dire qu'en gros, chacun pense
48:52qu'il ne fait qu'un acte
48:54qui est isolé, même s'il est gravissime,
48:56et en fait, vous mettez ça bout à bout,
48:58vous détruisez la vie entière.
49:00Même l'acte individuel.
49:02On ne sait pas si le mari n'a pas menti
49:04en disant que c'est un jeu,
49:06on n'en sait rien.
49:08C'est un jeu entre niens.
49:10Et en plus, avec tout un tas
49:12de petites mesures avant.
49:14Faire l'amour à quelqu'un
49:16qui n'a aucune réaction,
49:18déjà ça, pardonnez-moi, c'est déjà l'acte
49:20en lui-même qui est extrêmement
49:22problématique.
49:24Le garagiste...
49:26Pas du tout des gens hors société,
49:28délinquants, absolument pas.
49:30Il faut avoir des fantasmes...
49:32Et soixante,
49:34enfin...
49:36Elle dit,
49:38la victime,
49:40vous vous rendez compte, s'il y avait eu tout ce bruit
49:42avant, parce qu'elle a demandé à ce que ce ne soit pas
49:44avec l'eau, elle dit
49:46j'aurais peut-être pu mettre à mon calvaire
49:48bien avant ses dix ans, ces signes existaient
49:50chez moi, sur la soumission
49:52chimique, puisque la soumission chimique existe.
49:54Il y a deux députés, enfin, il y a une députée en particulier
49:56qui s'est emparée
49:58du sujet, sujet très compliqué,
50:00j'imagine, d'un point de vue juridique,
50:02à traiter.
50:04En fait, c'est compliqué parce qu'il faut déterminer qui a
50:06mis la substance dans le verre.
50:08Si vous avez des problèmes
50:10chroniques, par exemple, d'insomnie,
50:12comment va-t-on
50:14déterminer si c'est vous qui avez mis
50:16le Temesta ou le médicament en question
50:18ou si c'est quelqu'un d'autre qui vous l'a mis.
50:20De la même façon, vous savez, dans les festivals, parfois...
50:22Là, apparemment, c'est le baril, je crois.
50:24Il n'y a pas trop de doute là-dessus.
50:26Dans ce cas, il n'y a pas de problème.
50:28Je vous prends l'exemple des festivals. Dans les festivals,
50:30il y a pas mal de gens qui consomment des drogues,
50:32et en fait, la question se pose de savoir
50:34si il y a un acte de cet ordre-là,
50:36est-ce que les personnes l'ont pris de façon
50:38consentante ou est-ce qu'on les a forcées à prendre de la drogue
50:40parce qu'elles étaient déjà, par exemple, alcoolisées,
50:42et en fait, va se poser la question de qui
50:44a mis...
50:46En l'occurrence, la drogue est une arme.
50:48Donc, qui a mis
50:50la drogue ? Est-ce que c'était un
50:52commanditaire ou est-ce que la personne la consommait de façon...
50:54Est-ce qu'elle s'est auto-soumise chimiquement ?
50:56C'est une vraie question.
50:58Et le fait que ce ne soit pas à huis clos,
51:00ça exprime aussi la force.
51:02Le courage,
51:04ça impliquerait... Le courage, je suis toujours
51:06avec le mot plus mesuré,
51:08parce que ça veut dire que celles qui ne le font pas ne sont pas courageuses.
51:10Oui, c'est du courage,
51:12mais c'est aussi de la force.
51:14C'est une forme de dignité, aussi, par un âge.
51:16L'image qu'on va renvoyer de quelqu'un qui a été
51:18violé pendant 10 ans par une cinquantaine de personnes,
51:20il faut pouvoir l'affronter, ça.
51:22Je trouve que c'est d'une grande dignité, en fait.
51:24Paradoxalement.
51:26Et sa fille, aussi, est d'une
51:28grande dignité.
51:30On en a un petit peu parlé hier,
51:32mais parler de la situation en Afghanistan.
51:34Alors, des femmes afghanes,
51:36et cette jeune femme qui était invitée
51:38ce matin chez nos confrères de France Info,
51:40Marzié Amidi,
51:42qui est taïkondiste afghane,
51:44qui est réfugiée
51:46en France et qui est menacée de mort
51:48pour avoir dénoncé les talibans.
51:50On accepte ça.
51:52On accepte que des femmes
51:54soient
51:56emmurées vivantes en Afghanistan.
51:58Moi, je suis révolté par cette affaire
52:00d'Afghanistan. Je me souviens très bien, lorsque
52:02les talibans sont revenus,
52:04une certaine presse et un certain nombre d'hommes politiques
52:06nous ont dit, oh là là, mais vous inquiétez pas,
52:08c'est pas très grave,
52:10ils ont changé, ils se sont améliorés,
52:12ils ont abandonné
52:14toute leur haine antifemme,
52:16toute leur haine
52:18de la société occidentale, etc.
52:20Et voilà qu'aujourd'hui, on découvre
52:22par une naïveté
52:24invraisemblable, dont l'Occident
52:26est d'ailleurs très courante,
52:28il faut bien le dire, que finalement,
52:30ce sont les mêmes... Si, si, c'est de la naïveté.
52:32Non, c'est pas de la naïveté.
52:34C'est une démission.
52:36Il y a une forme de complexité.
52:38Je termine, juste 30 secondes. Un certain nombre de gens
52:40qui nous ont dit n'importe quoi.
52:42Et à chaque fois, on a droit à ça.
52:44On a vu ça.
52:46Là, la situation,
52:48aujourd'hui, elle est dramatique là-bas, mais elle est dramatique
52:50en France aussi. On voit le témoignage de cette femme.
52:52Et il y a aussi, quelqu'un m'a envoyé
52:54ce message sur une plateforme d'aide aux exilés.
52:56J'ai besoin de conseils pour aider.
52:58Une jeune afghane
53:00de 13 ans arrivée en France avec sa famille
53:02il y a quelques années, qui vit des moments compliqués.
53:04Elle veut faire du sport.
53:06Ils le lui interdisent parce que c'est une fille, donc c'est mal.
53:08Elle doit porter
53:10le voile alors qu'elle ne le veut pas.
53:12Et ils ont peur du jugement
53:14des autres. Et cette jeune fille est en
53:16danger aujourd'hui.
53:18Ils ne savent pas quoi faire. Et là, cette jeune
53:20femme, cette taïkondiste,
53:22est menacée de mort, est menacée de viol.
53:24C'est dramatique. Il y a deux choses. D'abord, on se rend bien
53:26compte, et bravo à vous d'avoir
53:28sorti cette information, c'est que c'est assez peu
53:30évoqué dans le féminisme occidental.
53:32Comme le dit Terrien Jérôme. Même
53:34pire, parce que Mme Rousseau
53:36Sandrine essaye, ces derniers
53:38temps, d'amenuiser son image.
53:40Je rappelle ses propos. Elle a dit,
53:42face caméra, dans un direct, qu'elle
53:44voulait accueillir davantage d'Afghans
53:46même si c'était des talibans,
53:48pour pouvoir les contrôler lorsqu'ils seraient sur notre territoire
53:50plutôt que sur le territoire afghan.
53:52Vous pouvez aller chercher sur Internet, ce que j'ai dit est absolument vrai.
53:54Donc, par
53:56amour exotique
53:58de l'étranger, ces personnes-là
54:00considèrent que la condition
54:02des femmes peut être reléguée, alors qu'elles
54:04se disent elles-mêmes les plus féministes de tout le champ politique.
54:06Ce qui est hallucinant. Deuxièmement,
54:08on voit bien que, de la part
54:10de notre système,
54:12en tout cas, même système
54:14administratif, nous n'avons pas les moyens, aujourd'hui,
54:16d'accueillir
54:18tout l'asile parce qu'on n'a pas assez
54:20de personnes dans les préfectures.
54:22Et c'est pour ça, et je ne veux pas faire
54:24de débat sur l'immigration ici,
54:26la réalité c'est que, comme les préfectures
54:28sont submergées par des immigrations qui n'ont
54:30rien à voir parfois avec le droit d'asile,
54:32ces personnes-là ne peuvent pas être accueillies
54:34correctement. On met un an,
54:36deux ans pour pouvoir traiter leur situation
54:38et ils se retrouvent dans des situations
54:40clandestines,
54:42alors qu'eux, ils auraient le droit, vraiment,
54:44à avoir des asiles, et je pense que ce serait
54:46l'honneur de l'Occident
54:48et surtout de la France de les accueillir
54:50correctement, comme c'est le cas avec les chrétiens d'Orient
54:52dont on ne parle jamais alors qu'ils sont massacrés en permanence.
54:54Bref,
54:56voilà des gens qui méritent, eux, vraiment le droit
54:58d'asile. Et bien, ce sera le mot de la fin.
55:00Merci à vous. Tout de suite, André Bercoff.
55:02Très bonne journée sur Sud Radio.

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