Homicide City Tragédie pour Lorena

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00:00En 2011, il y a eu dans la ville de Philadelphie 359 homicides.
00:13Voici l'histoire d'un de ces crimes.
00:17On était une famille heureuse qui travaillait dur.
00:22On était venus aux Etats-Unis pour avoir une vie meilleure, un avenir meilleur.
00:30Je n'aurais jamais pensé qu'on puisse subir une telle violence.
00:35Je ne peux même pas imaginer la terreur que ces filles ont dû vivre.
00:41Je n'aurais jamais imaginé que ça puisse nous arriver.
00:48C'est l'une des affaires les plus atroces que j'ai eu à traiter.
00:51Et j'en ai traité un paquet.
00:53Personne ne comprend pourquoi ça s'est passé comme ça.
01:00Ils ont toute une famille et fait trois morts en 57 secondes.
01:05Il faut les arrêter.
01:07Ils ne méritaient pas de mourir.
01:09Comme ça.
01:29Je suis née en République Dominicaine, comme ma soeur et mon frère.
01:55Mes parents sont de là-bas.
01:58Ils se faisaient toujours des câlins, des sourires, des blagues.
02:04Je leur disais, vous me rendez jalouse avec tout votre amour.
02:20C'est le cliché du rêve américain.
02:23Le père était venu ici pour avoir une vie meilleure parce que c'est la terre des possibles.
02:38Il est venu dans ce pays pour travailler, que ses enfants aient une vie meilleure.
02:46Porfirio Nunez était en fait psychologue de formation.
02:51Mais il ne pouvait pas exercer aux Etats-Unis.
02:55Il a donc dû trouver une autre façon de gagner sa vie.
03:00Les Nunez décident de monter une affaire et achètent un magasin d'alimentation qui s'appelle Lorinas.
03:07L'épicerie s'appelait déjà Lorinas.
03:10Ils ont gardé le nom et ils se sont lancés comme ça.
03:13Leur magasin était situé dans le district ouest de Philadelphie, dans le quartier de Mill Creek.
03:21Pour le district ouest de Philadelphie, c'est un quartier relativement calme,
03:26même s'il existe un certain taux de violence et de pauvreté.
03:31Mais les habitants s'entraident et les Nunez étaient très appréciés des gens du quartier.
03:44Tous les jours après l'école, Jessica, 19 ans, et sa sœur Laura travaillent à l'épicerie avec leur père, leur mère et leur tante.
03:52C'est une affaire de famille. Tout le monde met la main à la pâte.
04:01Les filles tenaient la caisse et faisaient la fermeture.
04:06Le magasin ouvrait 7 jours sur 7, depuis tôt le matin jusqu'à tard le soir.
04:11Mon père était adorable. Dans le quartier, tout le monde l'aimait.
04:17Il aidait les gens. Il n'était pas simplement le propriétaire de la boutique.
04:30Si vous n'aviez pas d'argent, vous pouviez payer plus tard.
04:34Il était comme ça. Vous voyez ?
04:37Le 6 septembre 2011, dans l'épicerie Lorinas, la famille s'apprête à baisser le rideau et à partir fêter l'anniversaire du père.
04:45Jessica et Laura, comme c'est la fermeture, sont en train de compter l'argent.
04:54La mère et la tante sont au fond de la boutique. Elles font le nettoyage de fin de journée.
04:58Le père remplit les rayons.
05:01Au moment où on va fermer la boutique, deux types entrent.
05:06L'un des deux hommes se dirige directement au fond du magasin.
05:10Je me dis que c'est un client qui va commander un sandwich, parce que ma tante et ma mère sont au fond.
05:16L'autre homme s'approche de Jessica et de sa sœur qui sont à la caisse.
05:21L'homme qui vient à la caisse me dit qu'il y a un problème.
05:24Et là je me dis, ok, c'est un braquage.
05:27Il oblige ma sœur à se mettre par terre.
05:32Quand il entend crier, mon père accourt.
05:38Il crie, s'il vous plaît, arrêtez.
05:44Comme beaucoup de commerçants, Porfirio a sur lui une idée.
05:49Comme beaucoup de commerçants, Porfirio a sur lui une arme de poing pour se protéger.
05:55Mais il ne la saisit pas.
05:58Tout s'est passé en quelques secondes.
06:02C'est allé très vite.
06:04Soudain, le braqueur tire sur Porfirio qui est touché à la poitrine.
06:09L'autre braqueur tire sur Juana, la mère de Jessica, plusieurs fois dans la poitrine et le visage.
06:15Et sur sa tante, Lina, dans le dos et le cou.
06:18Les coups de feu n'arrêtent pas au fond du magasin.
06:22Mon père essaie de les sauver.
06:26Il est au sol, il est blessé, il ne peut pas bouger.
06:31L'homme qui vient à la caisse me dit qu'il y a un problème.
06:34Il oblige ma sœur à se mettre par terre.
06:36Il ne peut pas bouger.
06:39Puis l'homme se retourne et tire sur Porfirio.
06:51Puis les deux braqueurs se dirigent vers Jessica qui se tient pétrifiée devant la caisse.
06:58À ce moment-là, je ne crie pas.
07:01Je ne fais rien. Je me contente de respirer.
07:07Maintenant, j'ai une arme sur le front et une autre sur la taille.
07:12J'ai deux armes braquées sur moi.
07:15Je dis au type en face de moi, s'il vous plaît, ne tirez pas.
07:21Je dis, vous voulez un sac ?
07:24Pour mettre l'argent ?
07:26Il répond oui. Je lui donne un sac et ils partent.
07:37Ma sœur est restée par terre.
07:39Elle ne sait pas ce qu'il s'est passé.
07:41Elle pense qu'ils ont tiré sur des boîtes de conserve.
07:45Alors, je lui dis, non, ils les ont tués.
08:00Je travaillais de nuit comme journaliste criminelle.
08:02On était dans la salle de rédaction, on écoutait la radio de la police.
08:07J'ai entendu cet appel concernant un triple homicide dans le district ouest de Philadelphie.
08:12Dès que j'ai entendu ça, je m'y suis rendue.
08:16Les braqueurs se sont enfuis avec environ 700 dollars.
08:20Ce n'est pas une somme qui justifie qu'on tue trois personnes.
08:23Je me souviens du sentiment de consternation et de terreur qui s'étaient abattus sur le quartier.
08:31Les gens adoraient les nouniaises.
08:34Alors, ils ne savaient pas comment réagir.
08:38Entre le moment où ils sont entrés et ressortis, il s'est écoulé 57 secondes.
08:43Ils ont détruit toute une famille et fait trois morts en 57 secondes.
08:47En moins d'une minute.
08:54Quand les premiers policiers sont arrivés sur place,
08:57ils ont trouvé M. Nouniaise devant les vitrines réfrigérées dans un des rayons.
09:01Puis au fond du magasin, derrière le comptoir à sandwich, la tante et la mère.
09:06Dans la plupart de nos affaires, on a un mort.
09:09Deux peut-être, de temps en temps.
09:12Il est très rare qu'on ait un triple homicide au même endroit.
09:19Lors d'un braquage.
09:20On se demande pourquoi.
09:22Personne ne comprend.
09:24Pourquoi ça s'est passé comme ça ?
09:40Quelques heures après le triple homicide dans l'épicerie des nouniaises,
09:44les enquêteurs examinent la scène de crime.
09:46Quand mon chef et moi on est arrivés sur place,
09:49le magasin avait été évacué pour préserver les indices.
09:55Il y avait les douilles des balles qui avaient été tirées.
09:59Des balles de 9 millimètres.
10:01On en a vu une dès qu'on a passé la porte.
10:05Sans doute la première qu'ils ont tirée.
10:09Et il y en avait plusieurs au fond où les deux femmes ont été tuées.
10:12Les techniciens ont photographié, filmé, fait un croquis de la scène de crime
10:17et prélevé les preuves.
10:19Des empreintes digitales à l'ADN en passant par le sang.
10:23On a prélevé toutes les preuves, tous les indices
10:26qui pouvaient nous être utiles pour résoudre cette affaire.
10:31L'étape suivante, c'est le quadrillage du quartier.
10:34C'est un travail d'enquête à l'ancienne.
10:37Ils frappent à toutes les portes,
10:38et demandent aux gens, vous savez quelque chose ?
10:41Vous avez vu quelque chose ? Parlez-moi de ce magasin.
10:54Il y avait des gens du quartier qui coopéraient
10:57et d'autres, bien sûr, qui ne voulaient pas.
11:04Ces gens-là vivent dans le quartier.
11:05Ils connaissent le tueur et le tueur les connaît.
11:08Ils savent où ils habitent, où leurs enfants, leurs grands-parents habitent.
11:12Ils espèrent que la police résoudra l'affaire,
11:14mais ils ne peuvent pas collaborer parce que...
11:17En fait, ils sont menacés.
11:19Ils peuvent être tués.
11:27Ils vous disent même directement,
11:29je ne dirai rien parce que je ne veux pas mourir.
11:36À la brigade criminelle,
11:38les survivantes Jessica et Laura s'apprêtent à faire leur déposition.
11:44C'était...
11:47C'était indescriptible.
11:49Ce qu'on était en train de vivre était incroyable.
11:54J'ai rencontré Jessica.
11:56Je me suis présenté, je lui ai dit que j'étais en charge de l'affaire.
12:06Elle était immobile.
12:09Sous le choc.
12:21Ses premières questions, c'était...
12:23J'imagine, les questions habituelles après un crime comme celui-là.
12:27Que s'est-il passé ?
12:29Comment ça s'est passé ?
12:31Où étiez-vous ?
12:33Avez-vous reconnu les braqueurs ?
12:35Avez-vous déjà vu ?
13:00D'après sa description,
13:02le premier braqueur était petit, noir.
13:05Un peu costaud.
13:07L'autre était plus grand.
13:23C'était une expérience très dure.
13:28De devoir les leur décrire,
13:31d'essayer de les aider du mieux que je pouvais,
13:34avec ce que je savais.
13:36Ce que je voulais chaque fois que je leur parlais
13:39et que je leur décrivais ce qu'il s'était passé,
13:42ce que j'essayais de trouver,
13:44c'était un moyen de les faire entrer dans ma tête
13:47pour qu'ils voient ce que j'avais vu
13:50et ce que j'avais vécu
13:52afin qu'ils puissent partir tout de suite à leur recherche.
13:56Vous voyez, je ne pensais qu'à ça.
13:59Je me disais qu'en décrivant certaines choses,
14:01ils pourraient tout de suite les trouver.
14:04Quand on voit le nombre de personnes
14:06qui correspondent à cette description,
14:08on se dit, waouh, ça fait beaucoup de monde.
14:10Les enquêteurs examinent les différents mobiles possibles,
14:13même ceux qui leur paraissent discutables.
14:16Une des hypothèses était que M. Nunez
14:19appartenait à un cartel de narcotrafiquants dominicains
14:22et que ces hommes étaient venus le braquer
14:25parce qu'il y aurait eu de grosses quantités de drogues
14:28dans son magasin.
14:30On a donc exploré toutes ces pistes
14:33pour nous assurer qu'il n'y avait aucune activité illégale.
14:36On est même allé en prison interroger un gars du quartier
14:39qui était supposé être un dealer très connu.
14:54Il a été catégorique.
14:56M. Nunez n'était pas un trafiquant,
14:57mais un père de famille qui avait un magasin.
15:00Et ce gars était connu pour vendre
15:02de grosses quantités de drogues dans le quartier.
15:05Et il était incarcéré à l'époque.
15:07Bien que des preuves matérielles
15:09aient été prélevées sur la scène de crime,
15:11elles n'ont hélas mené à rien.
15:13Malheureusement, les empreintes digitales
15:15n'ont rien donné à l'époque.
15:18Le seul ADN qu'on avait prélevé
15:20était celui des victimes.
15:23On n'avait pas trouvé d'ADN susceptible
15:25d'être celui des suspects.
15:27On a fait des vérifications
15:29concernant toutes les armes
15:31qui avaient été confisquées à Philadelphie,
15:33tous les 9 millimètres.
15:35Je recevais un rapport toutes les semaines
15:37de l'unité balistique
15:39concernant toutes les armes confisquées dans la ville.
15:41Et je n'ai jamais trouvé de correspondance.
15:45Mais la chance sourit enfin aux enquêteurs.
15:48Ils obtiennent les images d'une caméra de surveillance
15:50d'un restaurant chinois
15:52qui se trouve en face de l'épicerie.
15:54Sur ces images, on voit les deux braqueurs arriver
15:57à peu près le braquage.
15:59On les voit s'enfuir du côté où ils sont arrivés.
16:09Il est impossible de les identifier.
16:12Les images ne sont pas assez nettes
16:14pour qu'on voit leur visage.
16:16En revanche, on voit bien leurs gestuels,
16:18leur façon de marcher, leur façon de se tenir,
16:20mais pas leur visage.
16:22Par contre, on voit bien la montre d'un des gars
16:24au moment où ils partent.
16:25Ses yeux sont épais et reconnaissables.
16:27Les images vidéo ne permettent pas
16:29d'identifier les braqueurs,
16:31mais elles fournissent une piste potentielle.
16:35Quand on a visualisé ces images,
16:38on a remarqué qu'une camionnette faisait le tour
16:40du pâté de maison au moment des meurtres.
16:42On a pensé qu'il s'était enfui dedans.
16:50Il y avait une inscription sur le côté de la camionnette,
16:53mais on n'arrivait pas à la déchiffrer.
16:56On voulait savoir où était cette camionnette,
16:58à qui elle appartenait et qui était au volant.
17:01On ne pouvait pas affirmer qu'il y a un lien avec le braquage,
17:04mais on ne pouvait pas l'exclure non plus.
17:06Il fallait qu'on la retrouve.
17:14Les images sont passées aux informations
17:16et le propriétaire du véhicule nous a appelés.
17:18Et il est venu avec la camionnette.
17:20On a pris des photos du véhicule
17:22et on a pu établir qu'il n'était pas impliqué,
17:23qu'il ne faisait que ramasser de la ferraille.
17:26Ensuite, on a examiné les informations qu'on nous donnait.
17:32Et l'une de ces informations semble prometteuse.
17:45Un témoin se fait connaître.
17:47Il dit qu'il vit près de l'épicerie Lorinas
17:50et que le soir des meurtres,
17:51il a remarqué une Pontiac Grandam garée dans la rue
17:54avec des plaques du New Jersey
17:56et que ce n'était pas courant
17:58de voir une voiture comme ça dans ce quartier.
18:12Le témoin pense les avoir vus monter dans la Pontiac,
18:15mais nous, on n'est pas certain que ce soit les braqueurs.
18:17Il a juste vu deux hommes monter dans la Pontiac.
18:19Après les coups de feu.
18:29Il faut faire attention
18:31parce que certains aiment enjoliver leur récit.
18:34On a bien vérifié cette piste,
18:36mais on n'a pas pu confirmer sa véracité.
18:44En un sens,
18:46c'est agaçant.
18:47On avance à tâtons.
18:49On ne sait pas exactement ce qu'on cherche.
18:54On espère que quelqu'un qui a vu quelque chose
18:56va nous appeler et nous dire
18:58voilà la personne que vous recherchez.
19:06Peu après la tragédie,
19:08Jessica marche dans la rue
19:10non loin de l'épicerie Lorinas.
19:13Il était 14 heures environ.
19:15C'était la soirée.
19:17J'étais sortie des écoles.
19:24Je vois un type qui arrive à vélo de l'autre rue.
19:28Il a une capuche sur la tête.
19:30Je jurerais que c'est le braqueur
19:32qui était avec nous à la caisse.
19:36Il me regarde,
19:38mais je vois qu'il n'arrive pas à me remettre.
19:40Il passe tout doucement.
19:44Il a les deux mains sur le guidon
19:45et quand il arrive à ma hauteur,
19:48il met une main dans sa poche.
19:53Là, je me suis dit que j'étais morte,
19:55que c'était fini.
19:57Alors il me regarde,
19:59mais il s'aperçoit que je ne vois pas tout son visage
20:01et il s'en va.
20:08Et j'appelle tout de suite la police.
20:10Je leur dis,
20:12je jurerais que c'était lui.
20:13On n'a jamais pu retrouver ce type à vélo.
20:19On n'a jamais pu vérifier
20:21si c'était le braqueur ou pas.
20:23Jessica voulait qu'on retrouve ce type,
20:25désespérément.
20:27Il lui avait pris sa famille.
20:36Le 14 septembre 2011,
20:39huit jours après avoir perdu les êtres
20:41qui leur étaient les plus chers,
20:43Jessica Nunez et sa sœur Laura
20:45s'apprêtent à affronter la terrible réalité
20:47d'une nouvelle vie marquée par la mort.
20:51On les a rapatriés et enterrés
20:53en République Dominicaine.
20:55La famille de ma mère y vit toujours.
20:58Pendant les obsèques,
21:00il y a tellement de gens présents
21:02qu'on n'a pas le temps de penser.
21:04On est beaucoup trop occupés.
21:09Mais c'était très dur.
21:11Je ne dormais plus.
21:13Je ne mangeais plus.
21:15Bien sûr, je faisais des cauchemars
21:17tous les jours.
21:19Je ne pouvais pas fermer les yeux
21:21sans me voir dans le magasin.
21:23Je pensais que j'allais devenir folle.
21:25C'était une période très difficile.
21:28Je n'aurais jamais pensé
21:30qu'on puisse subir une telle violence.
21:33Je n'aurais jamais imaginé
21:35que ça puisse nous arriver.
21:38J'ai promis à mes parents
21:40de retrouver ceux qui les avaient tués.
21:43Si la police mène son enquête,
21:45moi aussi.
21:48Après ça, j'ai décidé de travailler
21:50dans toutes les boutiques du quartier
21:52ou du district
21:54jusqu'à ce que je les trouve.
21:57Elle a travaillé dans sept magasins
21:59de ce quartier.
22:03J'ai décidé d'enquêter secrètement.
22:06Je changeais de look
22:09toutes les deux ou trois semaines.
22:12Je me teignais les cheveux en blond,
22:14en rouge,
22:16en noir.
22:18Je n'ai pas arrêté de changer de coiffure.
22:21Je ne disais rien à ma famille.
22:23Je ne disais rien à ma sœur.
22:25Je ne voulais pas qu'ils s'inquiètent.
22:27Ils n'étaient pas contents
22:29que je travaille dans d'autres magasins,
22:31mais ils ne savaient pas pourquoi je le faisais.
22:33Je n'aurais jamais décidé
22:35parce que j'étais certaine qu'ils m'en empêcheraient
22:37et me diraient de laisser la police faire son travail.
22:42J'étais en contact avec elle un jour sur deux.
22:46Elle ne relâchait pas ses efforts
22:48pour faire en sorte que les coupables soient arrêtés.
22:50Elle était prête à tout.
22:54Je m'en fichais d'être tuée dans la rue.
22:57Je connaissais les risques.
22:59Je savais dans quoi je m'embarquais.
23:02Si elle avait croisé l'individu
23:03qui avait tué ses parents et sa tante,
23:06elle l'aurait probablement attaquée.
23:14Pendant ce temps,
23:16les enquêteurs continuent d'explorer des pistes
23:18dans l'espoir que l'une d'entre elles
23:20fasse avancer l'enquête.
23:23On était sur la piste d'un type
23:25qui correspondait à la description du deuxième braqueur,
23:27le plus grand.
23:34Il se faisait appeler Black.
23:37Black était connu dans le quartier
23:39pour voler, dealer
23:41et toujours avoir une arme sur lui.
23:43Or, il venait de sortir de prison.
23:45Ça a éveillé notre curiosité.
23:47Il avait peut-être voulu se faire de l'argent facile.
23:49Mais on a découvert qu'il n'était pas dans la région
23:51au moment des meurtres.
23:53On reprend espoir,
23:55on pense avoir une bonne piste
23:57et puis rien.
23:59C'est très contrariant
24:01parce qu'il arrive un moment
24:03où on a l'impression
24:05qu'il n'est pas là.
24:07Je pense que les enquêteurs
24:09étaient passablement exaspérés
24:11parce qu'ils ne trouvaient pas grand-chose
24:13pour résoudre cette affaire.
24:15Ces criminels étaient toujours en liberté
24:17et ils étaient incroyablement dangereux
24:19et impitoyables.
24:21Les gens avaient peur
24:23car il était fort probable
24:25qu'ils sévissent de nouveau.
24:30S'ils l'ont fait une fois,
24:31ils ont été mis à la mort.
24:33Le jeudi 19 janvier 2012,
24:35à peine plus de 4 mois
24:37après les meurtres des Nouniez,
24:39le capitaine James Clark
24:41de la brigade criminelle de Philadelphie
24:43met sur pied une cellule spéciale
24:45dirigée par le sergent Bob Wilkins.
24:47Le capitaine m'a fait venir dans son bureau
24:49et m'a demandé si je voulais diriger
24:51la cellule spéciale.
24:54L'enquêteur en charge de l'affaire à l'époque
24:56avait épuisé toutes les pistes.
24:58C'est là qu'on est intervenu.
24:59Le capitaine a pris cette décision
25:01pour avoir un regard neuf sur l'affaire.
25:05On a repris l'enquête depuis le début.
25:07On n'a négligé aucune piste.
25:09On a tout exploré.
25:13On a sillonné tout le quartier.
25:15On voulait se faire une idée
25:17de ce qu'il s'y passait.
25:19On a fait appel aux policiers en uniforme
25:21qui travaillaient dans ces districts
25:23pour qu'ils nous disent ce qu'ils s'y racontaient.
25:25On a commencé à interroger des gens
25:27dont on savait qu'ils commettaient des délits
25:29des dealers, des toxicomanes.
25:31On les conduisait au poste
25:33et on les interrogeait.
25:35Il y avait forcément quelqu'un
25:37qui savait ou qui avait vu quelque chose.
25:41Quelques mois après avoir vu l'homme à vélo,
25:43Jessica travaille comme caissière
25:45à la supérette Haver
25:47où elle pense de nouveau reconnaître cet individu.
25:50Je travaillais dans un magasin plus grand
25:52avec des caméras partout.
25:56J'ai vu un type
25:57qui ressemblait comme deux gouttes d'eau
25:59à un des braqueurs.
26:01Au type que j'avais vu à vélo.
26:04Sa façon de me regarder, de marcher.
26:09Pendant tout le temps où il a été dans le magasin,
26:11j'étais morte de peur
26:13parce que je me disais qu'ils étaient à ma recherche
26:15pour me tuer.
26:18Jessica appelle les enquêteurs
26:20et prise de panique,
26:22elle se précipite dans l'arrière-boutique.
26:28J'ai ressenti tellement de choses physiquement à ce moment-là.
26:32Je me rappelle que j'ai complètement craqué.
26:35Je n'arrivais plus à respirer.
26:37J'avais la tête qui tournait.
26:39J'étais vraiment mal.
26:46J'ai tout de suite envoyé des hommes à la supérette.
26:50Lorsqu'ils sont arrivés, l'individu n'était plus là.
26:53Mais on a pu vérifier que ce n'était pas le braqueur.
26:58Au bout de quatre mois,
27:00l'enquête sur le meurtre des Nouniez n'a toujours pas progressé.
27:05Mais le mardi 31 janvier,
27:08en se croisant à l'extérieur du tribunal,
27:10deux enquêteurs établissent un lien important.
27:18L'inspecteur Murray était chargé des enquêtes spéciales
27:21au sein de la division sud-ouest
27:23et en particulier des affaires de vol.
27:25Il avait une très bonne réputation.
27:27Un enquêteur méticuleux, un enquêteur acharné,
27:30un très bon élément.
27:36Je lui dis, ça m'évite de t'appeler, je suis content de te croiser.
27:39On m'a confié une affaire et je voulais t'en parler.
27:41C'est l'épicerie Nouniez.
27:52L'inspecteur Murray pense que les hommes
27:54qui ont récemment commis deux vols à main armée
27:57pourraient également être les auteurs
27:59du triple meurtre des Nouniez.
28:05Ces deux autres braquages ont été menés
28:08selon le même mode opératoire.
28:10Deux types entrent, l'un se dirige vers la caisse,
28:13l'autre au fond du magasin.
28:15Et de là, ils surveillent tout le magasin.
28:18Les enquêteurs de la cellule spéciale
28:20obtiennent les images des caméras de vidéosurveillance.
28:24On aurait dit une vidéo pro.
28:26La qualité était très bonne.
28:28On voyait très bien l'individu au fond de la boutique
28:30pendant tout le braquage.
28:32On voyait son arme, on voyait sa montre,
28:34c'était très très net.
28:36On a pu constater que l'un des hommes
28:38portait les mêmes vêtements que dans la boutique des Nouniez.
28:42Ça a vraiment retenu notre attention.
28:46On a donc communiqué cette vidéo à la presse
28:49pour obtenir des renseignements sur ce braquage.
28:51Et on a commencé à recevoir des informations.
28:55Le 7 février 2012, un homme appelle.
28:58Il dit avoir reconnu l'un des deux hommes.
29:04À un moment donné, un de mes hommes m'appelle et me dit
29:07qu'on a peut-être un témoin capable d'identifier le braqueur.
29:20À cet instant, on s'arrête net.
29:22On arrête tout ce qu'on était en train de faire.
29:25On fait venir cet homme
29:27et on écoute ce qu'il a à nous dire.
29:46Il nous donne un nom.
29:48Ibrahim Mohamed.
29:50On le cherche dans notre base de données et il apparaît.
29:54C'est celui que vous parlez de ?
29:57C'est Ibrahim Mohamed.
29:59J'en prie, c'est lui.
30:02On trouve une photo du type.
30:04On la lui montre. Il nous confirme que c'est bien lui.
30:07C'est un vendeur de drogue.
30:09Il dealait sur la 62ème et Ridland Street.
30:14Ibrahim Mohamed, 31 ans, a fait de multiples séjours en prison
30:18pour vol et pour trafic de drogue.
30:20On a maintenant un suspect.
30:21On sait qui on doit arrêter.
30:24À ce moment-là, on a une réunion avec les gars des stups.
30:27On leur montre la photo du suspect.
30:29On leur dit qu'on est à sa recherche pour un triple homicide.
30:34Ils partent sur le champ.
30:36Dans l'espoir d'arrêter Ibrahim Mohamed,
30:39la brigade des stupéfiants effectue une descente
30:42aux 6200 Ridland Street.
30:44Et la chance leur sourit.
30:46Cinq mois après le meurtre des Nouniez,
30:48les enquêteurs procèdent à l'arrestation d'Ibrahim Mohamed,
30:52l'un des deux tueurs présumés.
30:54Ils le prennent en flacon d'élit de trafic de drogue.
30:57Ils l'arrêtent.
30:59Quand il arrive à la criminelle,
31:01on le conduit dans une salle d'interrogatoire.
31:05L'inspecteur Gaulle se souvient des images vidéo du braquage.
31:09Il entre. J'observe ses caractéristiques physiques.
31:13Il a la même façon de bouger, la même stature.
31:15Le même visage anguleux.
31:17Et sa montre, qui est très particulière,
31:20j'ai l'impression qu'elle est gravée dans mon cerveau
31:23à force de regarder ces images vidéo.
31:36J'ai adopté la tactique de la conversation amicale.
31:39Je voulais pas qu'il ait le sentiment qu'on lui mettait la pression,
31:42qu'on le bousculait.
31:43Qu'on le bousculait.
32:03Je lui ai dit, écoutez, vous vous attendez à ce qu'on frappe à votre porte
32:06depuis le 7 septembre 2011.
32:08On est maintenant en février et ça y est, on est venu vous cueillir.
32:13J'essaie de lui expliquer qu'on le tient.
32:16Qu'on a des images vidéo.
32:27Il visait des magasins d'alimentation.
32:30En général, ils entraient, brandissaient une arme,
32:33les commerçants tendaient l'argent et ils repartaient.
32:35Mais là, ils ont paniqué.
32:43Je l'ai vu, je l'ai vu, je l'ai vu, je l'ai vu, je l'ai vu, je l'ai vu, je l'ai vu, je l'ai vu, je l'ai vu, je l'ai vu, je l'ai vu, je l'ai vu, je l'ai vu.
32:48Il nous explique comment il a tué les trois victimes.
32:51On peut donc l'arrêter et l'inculper pour le triple homicide grâce à ses aveux.
32:55Et c'est éprouvant parce qu'on connaît les Nouniez.
32:59Ce type nous raconte un crime odieux, assis en face de nous.
33:04Au cours de ses aveux, Mohamed nous a dit, je suis désolé.
33:08J'ai entendu plus d'un meurtrier dire ça à la fin.
33:11Je suis désolé, mais je n'y crois pas.
33:15Il n'était pas du tout désolé à mon humble avis.
33:18Il savait très bien qu'il allait tuer des gens.
33:21C'est aussi simple que ça.
33:23S'il les avait simplement braqués, s'ils étaient repartis sans leur faire de mal,
33:28il n'aurait pas écopé de la lourde peine à laquelle il a été condamné.
33:32Quand vous tuez quelqu'un, vous prenez cher parce qu'on ne laisse pas passer ça.
33:37Quand on a su qu'il y avait enfin eu une arrestation, on a mieux respiré.
33:42C'était palpable en ville. Les gens étaient soulagés.
33:46Ibrahim Mohamed ne tarde pas à nommer l'autre braqueur.
33:58Je crois qu'il a dénoncé Nalik Scott dans l'espoir que ça lui serve de monnaie d'échange.
34:03Ce qui l'inquiétait surtout, c'était la peine de mort.
34:07Il n'éprouvait aucun remords.
34:10Deux jours plus tard, le samedi 11 février 2012,
34:14Nalik Scott, 30 ans, est appréhendé par les forces de police.
34:19Il a lui aussi un lourd casier judiciaire.
34:23Bien qu'on ait pu arrêter Nalik Scott et Ibrahim Mohamed grâce aux aveux de ce dernier,
34:29on veut tous aller au procès avec un dossier embêtant.
34:32On va donc maintenant montrer des photos, un panel de photos aux témoins.
34:44Ils m'ont appelé et m'ont dit qu'ils allaient passer.
34:47C'était tôt le matin, j'étais surprise.
34:50J'étais sous le choc.
35:01Un peu plus de cinq mois se sont écoulés depuis que Jessica Nunez et sa sœur ont vu leur mère,
35:08leur père et leur tante se faire tuer au cours du braquage de l'épicerie familiale.
35:12Jessica attend nerveusement les inspecteurs Gaulle et Wilkins.
35:17Je me disais qu'ils avaient de bonnes nouvelles.
35:20J'ai pensé qu'ils avaient peut-être retrouvé l'arme.
35:32Dès que j'ai vu les photos, j'ai vu que c'était eux.
35:43Les hommes ne pleurent pas, mais on avait les yeux humides à cause de ce qu'on ressentait en la regardant.
35:55Maintenant qu'elle les avait identifiés, on pouvait inculper Nalik Scott.
36:00Les enquêteurs savent enfin précisément ce qu'il est arrivé à la famille Nunez le 6 septembre 2011.
36:07C'est l'anniversaire de Porfirio Nunez.
36:10La famille s'apprête à fermer un peu plus tôt ce soir-là pour pouvoir aller fêter ça.
36:17Je ne crois pas qu'ils soient entrés pour tuer les Nunez,
36:22mais juste pour les braquer.
36:24Dans les deux autres braquages, même s'il n'y a pas eu de mort,
36:27ils avaient quand même cette attitude agressive et intimidante d'entrée de jeu.
36:31C'était planifié, ils ont attaqué juste avant la fermeture,
36:35ils ont fait irruption à la façon d'un commando.
36:38Nalik se dirige toujours vers la caisse, c'est son truc.
36:42C'est lui qui récupère l'argent.
36:45Le deuxième braqueur va toujours au fond.
36:48Et Mohamed est violent.
36:50Nalik attrape Laura, elle hurle.
36:53Jessica est tétanisée.
36:56Le type est armé.
36:58Quand le père entend sa fille crier, il court vers la caisse en disant...
37:02Attendez, attendez !
37:05Et quand Nalik voit que M. Nunez est armé,
37:09il s'en va vers la caisse.
37:12C'est l'arrivée de Nunez.
37:15C'est l'arrivée de Nunez.
37:17Et quand Nalik voit que M. Nunez est armé,
37:21il tire.
37:24Il ne méritait pas d'être tué, il voulait juste protéger ses filles.
37:28Il ne protégeait pas son magasin, mais sa fille.
37:32À ce moment-là, Mohamed voit les deux femmes qui l'ont évidemment vue.
37:42Et il les tue.
37:45Il revient, il voit que M. Nunez bouge toujours.
37:52Il tire et il le tue.
37:55Ça s'est passé tellement vite.
37:58Ils n'ont rien vu venir, ils ne s'y attendaient pas.
38:01Ils ont décimé une famille.
38:04Ils ont tué de braves gens, des femmes qui n'étaient pas armées.
38:08C'est l'une des affaires les plus atroces que j'ai eu à traiter.
38:11Et j'en ai traité un paquet.
38:23Les enquêteurs ne sauront jamais pourquoi les tueurs ont épargné Jessica et Laura.
38:28Elles ont la chance d'être en vie, on ignore pourquoi ils ne les ont pas tués.
38:32On n'en a aucune idée.
38:34D'autres auraient tué tout le monde dans le magasin pour qu'il n'y ait pas de témoins.
38:37Le fait qu'elles soient en vie tient du miracle.
38:39Ma famille avait une épicerie comme la leur.
38:42Et on y travaillait tous, comme eux.
38:45On avait aussi été cambriolés, braqués avec une arme à feu, avec un couteau.
38:49Je priais pour que ma famille ne soit jamais tuée.
38:52Je suis content d'avoir traité cette affaire.
38:55Parce que ce que je redoutais le plus, ces filles l'ont vécu.
38:58J'en ai fait une affaire personnelle, elles avaient besoin de moi.
39:01Le 6 décembre 2016, 5 ans après le triple homicide de l'épicerie Lorinas qui a ébranlé Philadelphie,
39:06les coupables sont enfin jugés.
39:09J'étais sur les nerfs, parce que, oui, ils avaient été arrêtés.
39:12Mais est-ce qu'on allait obtenir justice ?
39:14Ou est-ce qu'ils allaient être relâchés au bout d'un an ou deux,
39:17et venir tuer la fille qui les avait mis en prison ?
39:20Il y avait tellement de choses qui me passaient par la tête
39:23quand je songeais à ce qu'il risquait d'arriver.
39:27Je me rappelle, dans la salle d'audience, on se tenait par la main.
39:31Au moment de l'énoncé du verdict, on priait.
39:33Au moment de l'énoncé du verdict, on priait tous.
39:38Le 21 décembre 2016,
39:41Ibrahim Mohamed et Nalik Scott sont reconnus coupables
39:45des meurtres de 2011 de Porfirio Nunez,
39:50Juana Nunez et Lina Sanchez.
39:54Les jurés sont revenus au bout d'une heure.
39:57Ils n'ont demandé ni photo ni pièce à conviction.
40:00Ils ont commandé à déjeuner et ils les ont condamnés.
40:03J'en ne crie pas victoire, contrairement à ce que les gens pensent.
40:06Ce n'est pas une histoire de victoire.
40:08Je me suis dit...
40:11Ces filles ont été entendues.
40:15Je me suis juste dit...
40:17Les filles...
40:20Vous avez eu ce que vous vouliez.
40:22J'ai fait mon travail.
40:24Je n'ai pas besoin que vous me serriez dans vos bras.
40:28Je suis simplement satisfait que vous soyez heureuses.
40:31Et je suis fatigué.
40:33Vous voyez ?
40:35Mais j'étais soulagé qu'elles soient si heureuses.
40:39Vous voyez ?
40:41Elles pouvaient regarder les jurés et se dire...
40:43Ils nous ont écoutés.
40:45Ils nous ont entendus.
40:47Mes parents étaient là.
40:49Ils les ont cru.
40:51Ils leur ont accordé de l'importance.
40:53Vous avez fait votre travail, même si c'était difficile.
40:55Parce que personne n'a envie de condamner qui que ce soit pour meurtre.
40:57Donc je me suis dit...
40:59J'ai gagné.
41:01Vous avez travaillé dur et obtenu ce que vous vouliez.
41:04J'ai commencé à pleurer.
41:06Ma sœur aussi.
41:09On se sent apaisés.
41:12Mais peu importe...
41:14Le nombre d'années qu'ils passeront derrière les barreaux,
41:17ça ne nous ramènera jamais à nos parents.
41:20Il nous reste encore à accepter que notre père
41:23ne nous conduira jamais à l'hôtel quand on se mariera.
41:27Qu'on ne pourra jamais appeler notre mère si on ne va pas bien.
41:32Il faut encore faire le deuil de tout ça.
41:37On a arrêté les coupables.
41:39Et elles ont quand même la consolation de savoir qu'ils ont été condamnés.
41:44Ils n'ont pas échappé à la justice.
41:46Elles peuvent se dire, nos parents sont morts,
41:48mais vous avez été arrêtés et condamnés.
41:50Je sais que la famille, les survivants,
41:53ne voulaient pas qu'ils soient condamnés à mort
41:55parce que c'est contre leurs convictions.
41:57Mais l'accusation a fait en sorte
41:59que ces hommes n'aient pas la possibilité
42:02de demander une libération conditionnelle.
42:04Ils ne ressortiront jamais.
42:06Ils ne mettront plus jamais les pieds à l'extérieur de la prison.
42:09Et nous ne pourrons jamais plus terroriser une autre famille.
42:13Jessica a pris le relais de sa mère et de son père.
42:16Elle s'est occupée de sa jeune soeur et de son jeune frère.
42:20Elle est devenue le porte-parole de la famille.
42:23C'est le mot résilience qui me vient à l'esprit quand je pense à elle.
42:26Je pensais que j'étais fragile.
42:27Je ne pensais pas que j'étais forte comme le disait mon père.
42:31Tu peux faire tout ce que tu veux.
42:34Tu peux déplacer des montagnes si tu en as envie.
42:37J'ai mis quelques années avant de comprendre que oui,
42:40j'étais forte, que j'avais survécu
42:43et que j'avais appris à aller de l'avant.
42:47Et Jessica trouve le moyen de rendre hommage à sa famille
42:51en faisant ce qu'elle aime le plus au monde.
42:58La musique, c'est ce qui me lie à mon père.
43:02Il aimait chanter et jouer la comédie.
43:05Je suis comme lui.
43:07En juillet 2019,
43:09Jessica est sélectionnée pour la reina de la canción,
43:13la version hispanophone de The Voice.
43:16Je me rappelle ma première audition.
43:19J'avais vraiment l'impression qu'ils étaient là avec moi, sur la scène.
43:24J'étais tellement heureuse et apaisée en même temps.
43:27Alors je leur parlais, je leur disais,
43:30écoutez, votre fille va chanter, alors accompagnez-moi.
43:57Merci.

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