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00:00Pour les gens qui n'ont pas grandi à Sacramento à la fin des années 70, c'est difficile
00:16à comprendre, mais il y avait ce type, et il a bouleversé notre ville pendant très
00:21longtemps.
00:23On attendait qu'il frappe à nouveau, c'était le croque-méthane.
00:27On avait un violeur en série qui terrorisait la population, il était toujours en quête
00:34d'une nouvelle victime.
00:35Il m'a dit, tu veux mourir ? Tu veux que je tue ta mère ?
00:40On passe alors des agressions aux meurtres.
00:43Il savait qu'il faisait du mal aux gens, il voulait leur faire du mal.
00:47L'affaire du tueur du Golden State est la plus grosse affaire de meurtres et de viols
00:55en série de l'histoire.
01:17Ce qui est particulièrement troublant chez le tueur du Golden State, c'est la façon
01:42dont il jouait avec ses victimes, et la façon dont il est passé du viol au viol en série,
01:48puis au meurtre, et au meurtre en série.
01:52On voit l'évolution dans l'horreur.
01:54C'est l'automne dans le Golden State, surnom de la Californie.
02:12À Citrus Heights, une banlieue tranquille de Sacramento, Tammy Carson entame une nouvelle
02:18journée.
02:19Jane Carson Sandler est une jeune mère qui suit un cursus à l'Université d'Etat de
02:26la Californie pour obtenir son diplôme d'infirmière.
02:30Jane était réserviste à la base aérienne voisine de Travis.
02:36Elle était infirmière militaire, et son mari était dans l'armée aussi.
02:41Comme tous les matins, le mari de Jane part travailler à la base aérienne à l'aube.
02:49J'étais dans mon lit avec mon fils, j'ai entendu la porte du garage se fermer, et je
03:03me suis rendormie.
03:05Deux minutes plus tard, j'ai entendu quelqu'un courir dans le couloir, et tout à coup, j'ai
03:12vu cet homme avec un passe-montagne et des gants, qui brandissait un couteau de boucher.
03:19J'étais morte de peur.
03:23J'espérais qu'il venait seulement nous cambrioler.
03:28Après leur avoir attaché les poignets et les chevilles, l'intrus les aveugle et les
03:38bagonne.
03:39Il a dit, ferme-la ou je te tue, il ne voulait pas que je parle.
03:47Mon fils était juste à côté de moi, mais tout à coup, il l'a déplacé.
03:55Une fois seule avec Jane, l'homme passe à l'attaque.
04:08Quand il m'a violée, je ne pensais même pas au viol.
04:13Le problème, ce n'était pas le viol, c'était la terreur de ne pas savoir où était mon
04:21fils.
04:22C'était la seule chose à laquelle je pensais, où est mon fils.
04:27Puis l'agresseur quitte la chambre et ramène le petit garçon.
04:32Il est allé dans la cuisine.
04:39L'homme fait des bruits de casserole, ouvre le frigo, et à un moment donné, elle l'entend
04:49se faire cuire quelque chose.
04:51C'était vraiment très bizarre.
04:59Il revient à plusieurs reprises dans la chambre en menaçant de les tuer, elle et son fils,
05:08si elle fait le moindre geste.
05:09Je ne sais pas combien de fois il est revenu, et puis enfin, je n'ai plus entendu aucun
05:18bruit.
05:19Je me disais, « Mon Dieu, faites qu'il soit parti.
05:27»
05:28Jane sort de la maison avec son enfant et se met à appeler à l'aide.
05:37Quelqu'un a appelé la police et prévenu mon mari.
05:46Des inspecteurs de Sacramento sont arrivés et ils ont aussitôt voulu m'interroger.
05:53Mais je n'étais pas d'humeur à leur parler.
05:56Je voulais leur raconter mon histoire, mais j'étais en proie à des émotions très
06:01contradictoires.
06:02Je me réjouissais parce qu'on était encore en vie, mon fils et moi, et en même temps,
06:08je nageais en plein cauchemar.
06:10J'avais été violée et j'avais failli mourir.
06:13Jane et son fils partent aussitôt à l'hôpital, où les médecins parviennent à prélever
06:19un échantillon du sperme de l'agresseur.
06:22Mais en 1976, cet échantillon ne sert pas à grand-chose.
06:25À l'époque, l'analyse ADN n'existait pas.
06:30Ils ont simplement vérifié son groupe sanguin, qui était du type A.
06:40J'étais inspectrice au bureau du shérif de Sacramento en 1976.
06:47Un crime sexuel, c'est toujours effroyable, mais celui-là l'était encore plus, à cause
06:54du temps que le violeur avait passé dans la maison.
06:57La plupart des violeurs sont pressés.
07:00Plus ils s'attardent sur les lieux et plus ils risquent de se faire prendre.
07:04Grâce à ce mode opératoire très particulier, les enquêteurs ne tardent pas à relier l'agression
07:15de Jane à plusieurs affaires similaires dans des juridictions voisines.
07:19La police découvre que les viols avec ce mode opératoire ont commencé en juin 1976.
07:27Ensuite, les agressions se sont enchaînées au rythme d'une par mois, jusqu'à celle
07:32de Jane en octobre.
07:33Ces viols se sont tous déroulés de la même manière.
07:38Il arrivait avec son passe-montagne et leur braquait une lampe torche dans la figure pour
07:44les réveiller.
07:45Il parlait toujours entre ses dents pour déguiser sa voix.
07:50Et aussi, il ne portait jamais deux fois les mêmes vêtements.
07:54Les gants, le passe-montagne et la veste étaient à chaque fois différents.
07:58Il attachait toutes ses victimes avant de les agresser sexuellement dans le lit.
08:04Ensuite, il mettait à sac la maison en revenant régulièrement pour vérifier qu'elle ne
08:11s'était pas libérée.
08:12Les victimes racontent avoir entendu le violeur manger dans la cuisine.
08:19Et les inspecteurs découvrent plusieurs vélos abandonnés près des scènes de crimes.
08:23Il les balançait dans les buissons.
08:27En gros, il était bourré de toque.
08:30C'était comme un disque rayé.
08:32Il faisait toujours la même chose.
08:34En novembre 1976, l'homme au passe-montagne en est à sa huitième agression.
08:39Et les médias découvrent l'existence de ce violeur en série.
08:45Un journaliste du Sacramento Bee a remarqué que les viols avaient tous lieu à l'est
08:51de la ville.
08:52Et c'est lui qui l'a surnommé le violeur de la zone est.
08:57La population était terrorisée.
08:59Le plus glaçant avec le violeur de la zone est, c'est qu'il semblait écouter ce qu'on
09:18disait de lui à la télévision.
09:20Il prenait ça comme un défi.
09:22Les agressions s'intensifiaient et tout le monde avait peur.
09:26La population était en émoi et il a fallu organiser des réunions publiques.
09:46J'ai assisté à une de ces réunions.
09:54Il y avait là environ 300 personnes qui comparaient leurs verrous et se demandaient
09:59comment sécuriser leur maison.
10:00Un type s'est levé et il a dit que s'il y avait un homme dans la maison et qu'il
10:10avait une arme, il ne laisserait pas un violeur entrer attaquer sa femme et s'en tirer comme ça.
10:15L'affaire connaît un rebondissement terrifiant quand le violeur de la zone est fait savoir aux
10:29gens qu'il les écoute.
10:30Il débarque chez un homme qui a pris la parole à l'une de ses réunions.
10:36C'est un défi direct à tous ceux qui doutent de sa propension à la violence.
10:44Il s'approche du type endormi, pose le flingue sur sa tempe et arme le chien.
11:15En 1977, dans le nord de la Californie, un criminel surnommé le violeur de la zone est terrorise toute la banlieue de Sacramento.
11:34Mais personne à Sacramento ne s'attend à ce que fait ensuite le violeur de la zone est.
11:41Il débarque chez un homme qui a pris la parole à l'une de ses réunions.
11:44Le violeur prend ça comme un défi et il relève.
11:56Il jette un lacet de chaussures sur le lit et ordonne à la femme d'attacher les mains de son mari dans son dos.
12:04Il lui dit serre le lien, fais ça bien.
12:06Après quoi?
12:14Il pose une pile d'assiettes sur le dos de l'homme et lui dit Si j'entends un bruit, je te tue.
12:23Il ajoute J'emmène ta femme dans une autre pièce.
12:29Il menace la femme de la tuer si elle ne fait pas exactement ce qu'il lui dit.
12:36On a constaté une évolution dans la façon dont l'agresseur traitait ses victimes.
12:59Le violeur de la zone est va de plus en plus loin à chaque agression et les enquêteurs craignent désormais le pire.
13:07Ils savent que maintenant qu'il a une arme, ce n'est qu'une question de temps avant qu'il ne tue quelqu'un.
13:15Il faisait nuit dehors, il devait être environ 23 heures.
13:19Rodney Miller et son père étaient chez eux quand ils ont entendu un bruit dans le jardin.
13:26Ils se sont levés pour regarder et ils ont vu une ombre s'éloigner en courant de leur maison.
13:33Rodney, un adolescent athlétique, se lance à sa poursuite. Son père le suit de loin.
13:42L'agresseur saute par-dessus une clôture.
13:46Rodney est sur ses talons, il se hisse par-dessus la clôture et il entend un grand boum.
13:55L'agresseur, qui vient de lui tirer dans le ventre, réussit à s'enfuir.
14:03Deux filles qui passent par là à ce moment-là voient distinctement son visage.
14:10Les filles décrivent un homme blanc d'environ 1m80, à la carrure athlétique, avec des cheveux châtains clairs, courés et bourrifés.
14:20Elles lui donnent dans les 20 ans.
14:24En étant plein dans la zone où sévit le violeur, les enquêteurs sont sûrs que c'est leur homme.
14:31C'est la première fois qu'ils ont une description détaillée du violeur de la zone est.
14:39La police découvre également que le suspect est prêt à tuer, s'il le faut.
14:46J'avais lu beaucoup de choses sur cette personne dans les journaux.
14:52J'avais bien compris qu'il prenait son pied à effrayer les gens, à les faire mourir de peur.
14:59Mais je n'imaginais pas à l'instant qu'il viendrait chez nous, parce que ma mère était trop vieille et que moi, à 12 ans, j'étais trop jeune pour qu'il s'en prenne à nous.
15:10Margaret était obsédée par cette affaire. C'est une coïncidence extraordinaire qu'elle ait finalement été l'une de ses victimes.
15:22C'était un jour de semaine.
15:28Je me suis réveillée avec une lampe torche braquée sur la figure.
15:34Un homme avec des gants m'a dit « Debout, réveille-toi, mets tes mains dans ton dos, je vais t'attacher ».
15:41J'ai fini par réaliser que je ne le connaissais pas, et que c'était sûrement le violeur de la zone est.
15:49Il est allé dans la chambre de ma mère pour l'attacher à son tour, puis j'ai entendu le bruit des assiettes.
15:56Je savais que s'il venait dans ma chambre avec les assiettes, il violerait ma mère.
16:03Mais je savais aussi que s'il allait dans la chambre de maman, c'est moi qu'il violerait.
16:10Je l'ai entendu aller dans l'autre chambre, et je me suis aussitôt dit « Il va te violer ».
16:17Après l'agression, il m'a dit « Tu veux mourir ? Tu veux que je tue ta mère ? »
16:23J'ai répondu « Ça m'est égal ».
16:27J'avais lu tellement d'articles qui disaient qu'il aimait faire peur aux gens, que j'étais déterminée à le faire.
16:34Je me suis dit que c'était le meilleur choix pour moi.
16:38J'ai répondu « Ça m'est égal ».
16:41J'avais lu tellement d'articles qui disaient qu'il aimait faire peur aux gens, que j'étais déterminée à ne pas lui donner satisfaction.
16:50C'était frustrant pour lui. Il était très en colère. Il était furieux contre moi.
16:57Mais je savais que si je ne lui donnais pas ce qu'il voulait et qu'il n'était pas satisfait chez moi, il ne s'attarderait sans doute pas.
17:08Au bout d'un moment, ma mère s'est mise à appeler le voisin à l'aide.
17:14Quand j'ai entendu ma mère crier, je me suis levée et j'ai commencé à sautiller.
17:20J'ai sautillé dans le couloir jusqu'au cabinet de toilette et je me suis enfermée dedans.
17:26Ensuite, la femme du voisin est arrivée et elle a réussi à me détacher.
17:31J'étais la 27ème victime du violeur de la zone Est.
17:36Le violeur a encore repoussé les limites. L'agression de Margaret prouve que personne n'est à l'abri, pas même les enfants.
17:56À 23h, Brian et Katie Major sont sortis se promener.
18:01Katie vient de fêter son 20ème anniversaire et ce soir-là, le couple a autre chose à célébrer.
18:08Brian, qui est sergent dans l'armée de l'air, a été muté en Allemagne.
18:15Les jeunes gens ont hâte d'aborder ce nouveau chapitre de leur vie.
18:22Ils ont probablement croisé un rôdeur.
18:25Ignorant que c'était le violeur de la zone Est, Brian l'a interpellé.
18:30Et quand il s'est approché de lui, l'homme a tiré.
18:36Les voisins entendent des coups de feu. L'un d'entre eux sort pour voir ce qui se passe.
18:43Il voit un type foncer sur lui. Le type s'arrête, voit ce témoin, fait demi-tour et s'enfuit.
18:52Dans le jardin, le voisin découvre les cadavres de Brian et Katie Major.
19:00Près du corps de Brian Major se trouve un lacet déjà noué, probablement perdu par l'agresseur.
19:07On sait que le violeur de la zone Est arrivait chez ses victimes avec des liens sans doute préparés à l'avance,
19:14de façon à pouvoir les maîtriser le plus rapidement possible.
19:17La découverte du lacet ajoutée au fait que l'événement a eu lieu dans la zone où sévit le violeur ne peut signifier qu'une seule chose.
19:26Tout indique que ce double meurtre a été commis par le violeur de la zone Est et que c'est son premier homicide.
19:36D'après la police, il a tué le couple parce qu'il ne portait pas de passe-montagne.
19:41Il a un instinct de conservation très fort, il ne veut pas se faire prendre.
19:55Le témoin fournit aux enquêteurs un portrait robot qui s'avère hélas plus ou moins inutile.
20:03J'ai fait remarquer qu'on allait devoir interroger à peu près tous les hommes blancs et noirs.
20:08J'ai fait remarquer qu'on allait devoir interroger à peu près tous les hommes blancs et noirs.
20:13Il fait environ 1m80 et pèse 70 à 80 kilos.
20:18Il était en bonne forme physique et toutes les victimes disaient qu'il avait un pénis très petit.
20:29Les choses se présentent mal. Le suspect est de plus en plus téméraire.
20:34Et soudain, comme pour revivre l'excitation que lui procurent ces horribles crimes,
20:39le violeur de la zone Est se met à harceler ses victimes à distance.
20:47Après le viol, j'ai commencé à recevoir des appels téléphoniques.
20:53Quand je décrochais le combiné, il n'y avait personne au bout du fil.
21:03J'avais très peur qu'il revienne.
21:05Je vais te tuer.
21:07En 1978, un individu surnommé le violeur de la zone Est sème la terreur dans la région de Sacramento.
21:37Depuis deux ans, il a déjà commis plusieurs dizaines d'agressions et au moins deux meurtres.
21:43La seule certitude des services de police, c'est qu'il prend du plaisir à faire souffrir.
21:50Plus perturbant encore, il se met à harceler ses victimes par téléphone.
22:08Je vais te tuer.
22:12Il appelait ses victimes en disant qu'il allait revenir les tuer.
22:18J'avais le sentiment qu'il éprouvait de la haine à l'égard des femmes.
22:24Le sexe n'était pas sa priorité.
22:27Ce qu'il voulait, c'était instiller la peur dans l'esprit de ces femmes.
22:33Je crois que le violeur de la zone Est voulait exercer son pouvoir sur les victimes, mais aussi sur la population et les services de police.
22:54Il appelait le central en disant, je vais attaquer.
22:59Ça faisait partie de son plan pour faire régner la terreur.
23:05Et il l'a fait à maintes reprises.
23:09Les enquêteurs, cherchant désespérément une piste, tentent d'établir un profil psychologique.
23:17Certains pensaient que c'était un militaire.
23:22Certains pensaient que c'était un policier.
23:27Certains pensaient que c'était un militaire.
23:32Certains pensaient que c'était un policier.
23:36Certains pensaient que c'était un militaire.
23:40D'autres le voyaient plutôt dans la police.
23:44Je savais qu'il pouvait se déplacer et aller dans différents endroits à différents moments.
23:54Encore une fois, il n'y a pratiquement rien dans le dossier, à part les témoignages des victimes.
23:59Mais après l'une des agressions, il laisse derrière lui une preuve matérielle.
24:07Le 9 décembre 1978, on a une agression à Danville.
24:13La victime est une femme de 32 ans qui vit seule.
24:18Il la viole et s'en va.
24:22Elle attend d'être sûre qu'il soit parti pour aller chez le voisin d'en face et prévenir les autorités.
24:29Les policiers jettent un oeil derrière la maison et remontent jusqu'à une voie ferrée.
24:36En fouillant les alentours, ils découvrent des traces de pneus récentes indiquant que l'agresseur s'est enfui en voiture.
24:45Un peu plus loin, ils trouvent aussi trois feuilles de papier.
24:50Il s'agit d'un texte manifestement écrit par une personne souffrant de troubles psychologiques.
24:56Je suis tout à fait sûr qu'il l'a perdu en s'enfuyant.
25:01Le texte est une sorte d'étrange diatribe sur la façon dont l'auteur a été traité par son professeur de sixième.
25:09Il se plaint longuement des tourments que lui a infligés son professeur de sixième,
25:15en l'obligeant à recopier encore et encore certaines phrases.
25:19Il y a également une carte dessinée à la main, avec au verso le mot « punition »,
25:25griffonée à la hâte, ainsi que des prénoms féminins.
25:28Mélanie, râturée, Jen ou Jerry, et un nom de famille, Melling.
25:34Il a encore écrit « venir de », comme s'il réfléchissait à une agression et à la façon de l'organiser.
25:40Les enquêteurs consultent des ingénieurs civils pour savoir si l'agresseur s'est enfui.
25:46Les enquêteurs consultent des ingénieurs civils et des paysagistes
25:51qui soulignent que l'auteur de ce croquis sait comment dessiner un plan.
25:55Tout semble indiquer que c'est quelqu'un du métier, peut-être un entrepreneur.
26:01Les policiers s'aperçoivent que la plupart des agressions ont eu lieu à proximité d'un chantier.
26:07La théorie d'un individu qui travaillerait dans le bâtiment est étayée par la suite des événements.
26:16En juin et juillet 1978, il quitte Sacramento et frappe dans le nord de Modesto.
26:23Pendant les huit mois suivants, il longe le couloir de l'I-680 depuis Concorde jusqu'à San José
26:30avec des agressions linéaires à proximité de l'autoroute.
26:34Tout indique qu'il est motorisé.
26:37En voyant ça, je me dis qu'il travaille à l'extérieur de Sacramento,
26:42qu'il prend sa voiture pour bosser et qu'il profite d'être dans la baie de San Francisco
26:48pour chercher des proies et passer à l'attaque.
26:51Manifestement, le violeur de la zone est étend son territoire de chasse.
26:56Il descend encore plus au sud, dans une petite ville de la banlieue de Santa Barbara appelée Golita.
27:02L'agression qui se produit là-bas marque un nouveau tournant.
27:08Il s'introduit dans une maison où il commence par suivre son mode opératoire habituel.
27:13Il s'adapte à la situation, et il s'adapte à la situation.
27:16Il s'introduit dans une maison où il commence par suivre son mode opératoire habituel.
27:21Il ligote le couple dans la chambre à coucher,
27:25puis il emmène la femme dans une autre pièce.
27:35Il se promène à travers la maison en disant,
27:38je vais les tuer, je vais les tuer, je vais les tuer, en boucle.
27:43Le suspect a l'habitude de menacer ses victimes de les tuer s'ils ne font pas ce qu'il veut.
27:49Mais là, il le répète de façon mécanique,
27:53comme pour se donner le courage de passer à l'acte.
27:59Jusqu'à présent, le violeur a toujours tué pour se protéger et dissimuler son identité.
28:05Là, on dirait qu'il est entré dans cette maison avec l'intention de tuer pour le plaisir.
28:13Dans la chambre à coucher, le mari parvient à se libérer.
28:21Il sort par la porte vitrée à l'arrière de la maison.
28:25Pendant que l'agresseur tente de le rattraper,
28:30la femme se relève à son tour.
28:32Elle sort par la porte d'entrée et se met à hurler.
28:42Elle trébuche, ce qui permet au suspect de la rattraper devant la maison.
28:49On se croirait dans un film de l'époque.
28:53C'est la première fois que l'agresseur tue une femme.
28:57Mais entre-temps, le voisin d'à côté a entendu les cris.
29:01Et c'est un agent du FBI.
29:08Comprenant que la situation lui échappe,
29:11l'intrus enfourche le vélo volé qu'il a apporté avec lui.
29:16L'agent du FBI le poursuit en voiture.
29:20Il s'en va.
29:23Au moment où il va le rattraper,
29:25le suspect jette le vélo et continue à pied.
29:32Il jette le vélo, saute par-dessus les clôtures,
29:35comme il sait si bien le faire,
29:37et descend jusqu'à la rivière.
29:44Malgré l'intervention rapide de la police,
29:47l'agent de l'ambulance arrive.
29:50Malgré l'intervention rapide de la police,
29:54il se glisse entre les mailles du filet.
30:02Plus tard, ils ont retrouvé des empreintes dans la boue,
30:05derrière les maisons.
30:08Il n'est jamais passé aussi près de la capture,
30:11mais ça ne le ralentit pas.
30:15Ces deux personnes ont réussi à s'en tirer.
30:19Dorénavant, il ne laissera plus aucune de ses victimes lui échapper.
30:25Quelques mois plus tard, il s'en prend au docteur Robert Offerman
30:29et à sa petite amie, le docteur Deborah Manning.
30:32Il les abat, lui d'une balle dans la poitrine
30:35et elle d'une balle dans la tête.
30:37Le tueur procède comme d'habitude.
30:41Il va même jusqu'à manger leur dinde de Noël dans la cuisine.
30:46A peine trois mois plus tard, en mars 1980,
30:50il s'attaque à nouveau à un couple, Lyman et Charlene Smith.
30:56Il s'introduit chez eux, les attache et viole Charlene
31:00avant de les battre tous les deux à mort
31:02alors qu'ils sont ligotés à plat ventre sur le lit.
31:07C'est à ce moment-là que le violeur de la zone Est
31:10devient le tueur du Golden State.
31:16Le violeur de la zone Est
31:32Entre 1976 et le printemps 1980,
31:36le violeur de la zone Est agresse des dizaines de personnes
31:40et en tue quatre.
31:43Il hérite bientôt d'un nouveau surnom,
31:46le tueur du Golden State.
32:03Ma mère était une Californienne pure jus.
32:07Elle adorait profiter du soleil
32:10et on allait très souvent à la plage.
32:13On était très proches, elle et moi.
32:16Mais cet été-là, j'avais un peu tiré sur la corde.
32:23On n'arrêtait pas de se disputer.
32:26Alors j'en ai eu marre et j'ai décidé de partir.
32:29À 15 ans, j'étais convaincue que je pouvais faire ce que je voulais
32:33et que le monde continuerait à tourner.
32:41Je dormais chez une copine
32:44quand une amie de ma mère a appelé
32:47pour me dire qu'elle voulait me parler.
32:50À ce moment-là,
32:53quelque chose dans le ton de sa voix
32:56m'a fait comprendre qu'il y avait un problème
32:59et qu'il fallait que je rentre à la maison.
33:02Quand je suis arrivée là-bas,
33:05il y avait des rubans jaunes tout autour de la maison,
33:08des voitures de police et des voisins partout.
33:18Il y avait deux corps chez nous
33:21et ils pensaient que l'un d'entre eux était celui de ma mère.
33:30En effet, il s'agit bien de Sherry, la mère de Debbie
33:33et de son petit ami Greg Sanchez.
33:36Greg et Sherry étaient attachés.
33:40Comme pour Lymon et Charlene Smith,
33:45le tueur a battu Greg à mort
33:48et violé Sherry avant de lui défoncer le crâne.
33:53J'ai tout de suite été envahie par la culpabilité
33:56à cause de toutes les choses méchantes que je lui avais dites
33:59et que je ne pourrai plus jamais reprendre.
34:03La culpabilité m'a hantée encore pendant très longtemps.
34:10Maintenant, 35 ans après, je me dis
34:13que si j'avais été à la maison, je n'aurais pas survécu.
34:20D'une étrange façon, ma rébellion contre ma mère m'a sauvée la vie.
34:26Si le viol fait toujours partie de son mode opératoire,
34:29ce n'est plus son seul objectif.
34:32Il a déjà battu 4 personnes à mort,
34:35des actes d'une brutalité inouïe et apparemment gratuites.
34:39Cette escalade dans la violence est d'autant plus effrayante
34:42qu'elle montre qu'il n'est pas prêt de s'arrêter.
35:00Il croise le chemin de sa victime suivante,
35:03Janelle Cruz, par hasard.
35:11C'est plus fort que lui.
35:19Il la suit jusqu'à chez elle,
35:22la viole, l'attache,
35:25et finit par lui défoncer le crâne.
35:28Comme à chaque fois.
35:34Janelle et moi,
35:37on était comme des jumelles.
35:40On ne se quittait pas d'une semelle.
35:43On était inséparables.
35:46Alors, quand elle a été tuée,
35:49j'ai perdu une partie de mon identité.
35:52Janelle était jolie,
35:55elle était reconnaissable.
35:58On a dû fermer le cercueil.
36:02Quand on a affaire à un tel degré de brutalité,
36:05on parle d'overkill,
36:08littéralement un surmeurtre.
36:11C'est-à-dire que le tueur exerce plus de force qu'il n'en faut
36:14pour tuer sa victime.
36:17Il leur a fracassé la tête alors qu'ils étaient attachés.
36:20Il faut être sacrément violent pour s'acharner ainsi sur quelqu'un.
36:23La police de Golden State ne cesse de repousser les limites de la barbarie.
36:26Il se comporte désormais comme un monstre
36:29et sa soif de sang semble inextinguible.
36:35Mais soudain, les meurtres s'interrompent.
36:44Aucun autre crime n'est signalé à la police
36:47qui se retrouve avec des dizaines d'affaires non résolues sur les bras.
36:50Le mystère donne lieu à d'innombrables questions
36:53et à des spéculations sans fin.
36:56La plupart des tueurs en série ne s'arrêtent pas.
36:59Ils continuent à tuer. Pourquoi celui-ci s'est-il arrêté ?
37:03Peut-être que le suspect est allé en prison
37:06ou qu'il a quitté l'État ou le pays pour servir dans l'armée.
37:11Peut-être qu'il a fondé une famille et qu'il a eu des enfants.
37:15Des années passent sans que la police parvienne à identifier
37:18le violeur et tueur en série.
37:21Faute de nouveaux suspects, l'affaire finit par être classée.
37:28Mais en février 1998,
37:31une cellule spéciale du comté d'Orange trouve une piste.
37:38L'unité des homicides non élucidés du comté d'Orange
37:41a bénéficié de subventions fédérales.
37:44Après avoir reçu cet argent,
37:47la première question du laboratoire de la police technique et scientifique a été
37:50« Quels homicides non résolus avons-nous ? »
37:53Et la seconde, « Quels scellés nous restent-ils
37:56et ont-ils été conservés correctement ? »
38:01La cellule spéciale fonde tous ses espoirs
38:04sur la clairvoyance des policiers de l'époque.
38:07Les enquêteurs font remonter leurs recherches jusqu'au milieu des années 70.
38:13Notre criminel prenait grand soin de dissimuler son identité.
38:17Il portait toujours des gants pour ne laisser aucune empreinte.
38:20Mais il ignorait tout de l'ADN.
38:23Et il n'y a donc pas fait attention.
38:26Avant même de connaître l'existence de l'ADN,
38:29les enquêteurs avaient récolté un maximum d'indices
38:32sur les scènes de crimes et les avaient conservées.
38:35On avait des échantillons de sperme vus de 30 ou 40 ans.
38:38Mais c'est seulement avec l'arrivée de l'analyse ADN
38:41qu'ils ont pu relier les dossiers entre eux et dire
38:44« Ils correspondent, mais pas ceux-là. »
38:47En se basant sur l'ADN et le mode opératoire,
38:50la police attribue non pas 10, ni 20, ni 30,
38:53ni même 40, mais plus de 50 affaires
38:56aux tueurs du Golden State.
39:05L'ADN du suspect et son mode opératoire
39:08le relient à une multitude de viols et de meurtres à travers la Californie,
39:11depuis le nord de la baie de San Francisco
39:14jusqu'au comté d'Orange.
39:17J'étais abasourdie. Je n'en revenais pas.
39:20Le nombre d'affaires était inimaginable.
39:23Ils savent désormais que depuis 1976,
39:26il a violé environ 45 femmes et tué 12 personnes.
39:31L'une des correspondances ADN renvoie à un double meurtre
39:34particulièrement violent dans le comté d'Orange.
39:38En 1980, Keith et Patrice Arrington
39:41sont retrouvés morts dans leur lit avec le crâne défoncé
39:44et les poignets attachés dans le dos.
39:49L'enquête prouve que Patrice a été agressé sexuellement.
39:55Vingt ans plus tard, lorsque le père de Keith Arrington
39:58découvre que son fils a sans doute été tué par un tueur en série,
40:01il décide de prendre les choses en main.
40:05Il y a beaucoup de juristes dans la famille Arrington
40:08et ils ont aidé à faire adopter la proposition 69.
40:13La proposition 69 a été votée par référendum en 2004
40:19et elle a massivement accru la taille du fichier d'empreinte génétique.
40:24Désormais, toute personne coupable d'un crime doit donner son ADN.
40:29Ça concerne tous les individus condamnés pour viol,
40:32cambriolage et homicide.
40:35Il doit fournir un échantillon de salive
40:38qui est enregistré dans le CODIS, une base de données ADN.
40:44Je peux vous dire que la proposition 69 a révolutionné
40:47le fonctionnement de la justice pénale
40:50et notre capacité à identifier les auteurs d'un crime.
40:56Malheureusement, même avec la proposition 69
40:59et l'analyse ADN,
41:02les enquêteurs s'efforcent en vain depuis maintenant 40 ans
41:05d'associer un nom et un visage à leur tueur.
41:10On a intégré le profil génétique du tueur du Golden State
41:13à la base de données ADN du FBI il y a plus de 15 ans.
41:18Mais on n'a jamais eu de correspondance.
41:21Bien sûr, on étudie aussi d'autres pistes,
41:24comme les sites de généalogie,
41:27mais ce n'est pas la seule chose qui peut nous conduire jusqu'à lui.
41:30L'enquête se poursuit.
41:35On ne veut pas d'un Jack l'éventreur ni d'un Zodiac.
41:38Si on veut mettre la main sur ce type,
41:41si on veut réussir à l'identifier, c'est maintenant ou jamais.
41:44On peut encore l'attraper, on a une chance qu'il soit en vie.
41:50Le tueur du Golden State a agressé des femmes
41:53et tué des gens de 1976 à 1986.
41:56Après ça, on n'a plus rien.
41:59Il est difficile de savoir ce qui lui est arrivé.
42:02Si ça se trouve, il s'est marié, il a eu des enfants,
42:05des petits-enfants et il n'a plus jamais tué.
42:08Ou alors il a été incarcéré et il est sorti
42:11avant qu'on commence à ficher l'ADN.
42:14Ou bien il est mort.
42:17Peut-être aussi qu'il a quitté l'État
42:20et qu'il n'a jamais cessé de tuer.
42:26Beaucoup de victimes continuent à vivre dans la terreur
42:29et à redouter qu'ils reviennent un jour les chercher.
42:36Il y a 40 ans,
42:39j'ai été sa cinquième victime.
42:42J'ai longtemps cru devenir folle.
42:45J'ai perdu du poids, j'ai arrêté de me maquiller
42:48et je me suis rongé les ongles.
42:51J'étais détruite physiquement et psychologiquement.
42:55J'étais souillée et j'avais peur.
42:58Je me disais qu'il pouvait revenir à n'importe quel moment
43:01pour me tuer, pour nous tuer.
43:04Mais suite au viol,
43:07j'ai aussi donné un sens à ma vie
43:10en tendant la main aux personnes
43:13qui ont vécu une expérience similaire.
43:19En 1977, j'avais 12 ans
43:22et j'ai été la 27e victime de cette horrible personne.
43:26Pour une gamine, je ne m'en suis pas si mal sortie.
43:32Je contrôlais bien mieux la situation
43:35que ne l'aurait voulu ce type.
43:38En le défiant, je l'ai rendu malheureux.
43:43Et j'ai toujours considéré
43:46que c'était un des moments les plus triomphants de toute ma vie.
43:50Ma soeur a été la dernière victime connue
43:53du tueur du Golden State.
43:56C'est vraiment une ombre qui plane sur ma vie.
44:01Je pense qu'il devrait sonder les tréfonds de son âme
44:04et assumer ses actes.
44:11On est beaucoup à vivre dans l'incertitude depuis tout ce temps.
44:15Est-ce qu'il est encore là ? Est-ce qu'il va revenir ?
44:18Est-ce qu'il est encore dangereux ?
44:21Au fond de moi, je suis persuadée qu'il est encore dangereux.
44:25Il faut l'arrêter.
44:28Pas seulement pour clore le dossier,
44:31mais aussi parce que les gens méritent de trouver la paix.
44:48Sous-titrage Société Radio-Canada

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