Avec Emmanuel Riviere, politologue , enseignant à Paris I et à Sciences-Po et Jean-Philippe Derosier, constitutionnaliste et professeur de droit public à l'université de Lille
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00:00Vérissure, le numéro 1 des alarmes en France.
00:02Rendez-vous sur verissure.fr pour votre demande de vie gratuite.
00:06Vérissure présente...
00:08Sud Radio, parlons vrai chez Bourdin, 9h-10h, Jean-Jacques Bourdin.
00:13Il est 9h06, jusqu'à 10h, nous sommes ensemble, 0826-300-300.
00:18Vous voulez commenter, vous voulez réagir, après les résultats de ces législatives,
00:24n'hésitez pas à participer.
00:25Et nous avons la chance d'avoir avec nous deux spécialistes,
00:30deux invités qui connaissent par cœur la vie politique française
00:36et le fonctionnement des institutions, parce que c'est très important,
00:39compte tenu des questions que nous nous posons.
00:41Jean-Philippe de Rosier, constitutionnaliste,
00:44professeur de droit public à l'Université de Lille.
00:47Bonjour, Bourdin.
00:48Merci d'être avec nous, Jean-Philippe de Rosier.
00:51Emmanuel Rivière, qui est podiologue, enseignant à Paris 1 et à Sciences Po.
00:55Merci d'être avec nous tous les deux, pour nous éclairer sur ce qui va se passer.
00:59Nous avons beaucoup de questions, et j'imagine que les auditeurs ont beaucoup de questions,
01:030826-300-300.
01:04Mais auparavant, regardons les chiffres, regardons les faits,
01:07parce que, encore une fois, avant de commenter,
01:10aujourd'hui, dans notre monde médiatique,
01:13il est de tradition de commenter même avant les faits.
01:15Bien, aujourd'hui, il y a des faits, ensuite on réfléchit, on analyse,
01:19et ensuite, on commente à la fin.
01:21Alors, les faits, je me tourne vers vous.
01:24Dites-moi, c'est Benjamin,
01:27Sébastien, oui, on me l'a dit, c'est pourquoi j'ai dit Sébastien.
01:30Alors, il faut faire attention tout de même, parce que les chiffres que je vais vous donner,
01:35ils ne sont pas totalement définitifs.
01:36Ce n'est pas des résultats totalement définitifs, on ne les a pas.
01:39Alors, pour la simple et bonne raison...
01:41Attendez, vous parlez sous le contrôle, hein ?
01:44Ben, je...
01:44Sous le contrôle d'Emmanuel Rivière, moi, je...
01:47Poursuivez.
01:47Vous pourrez corriger.
01:49Poursuivez, si c'est bien.
01:50En fait, on connaîtra les différents groupes, véritablement,
01:54d'ici le 18 juillet.
01:56Oui, ça, on va y revenir.
01:57Mais aujourd'hui, quels chiffres avez-vous ?
01:59Pour l'instant, les premiers chiffres qu'on a,
02:01donc, le Nouveau Front Populaire, c'est la première force politique de la future Assemblée,
02:05182 députés, 168 députés pour le camp présidentiel,
02:09dont, ensemble, à la deuxième place,
02:11143 pour le RN, troisième force avec ses alliés,
02:1569 députés pour les LR, diverses droites et UDI.
02:20Et les autres ?
02:21Et les autres, après, alors, là, vous me piégez.
02:23Bon, alors...
02:25Je vous dirai ça après la pub.
02:26Bon, alors, Emmanuel Rivière.
02:28Il y a 13 diverses gauches qui pourraient faire bloc avec les députés du Nouveau Front Populaire.
02:33Mais, enfin, tout ça réuni fait moins de 200 députés pour la première force,
02:37pour l'ensemble de la gauche.
02:39Il y a les diverses droites dont on pourrait penser,
02:42mais ce ne sera pas le cas de tous,
02:43qui vont se rapprocher des Républicains.
02:45Ce qui fait que les Républicains, d'ailleurs, revendiquent quasiment la reconduction de leur groupe.
02:49Ce qui est une vision assez extensive de ce que sont les Républicains à l'Assemblée.
02:54Mais donc, ma réflexion, qui n'était pas du tout une objection par rapport à ce que disait Benjamin,
03:01c'est qu'on sait qui est élu dans chaque circonscription.
03:04Là, on a eu non seulement des élus dans les 577 circonscriptions,
03:07et donc toutes celles qui restaient à pourvoir au second tour.
03:10Et la réponse à qui va siéger où, à mon avis,
03:13ça va être une réponse fluctuante, potentiellement, y compris après le 18 juillet,
03:18compte tenu de la grande incertitude dans laquelle on se trouve désormais plongé.
03:21Alors, on va y revenir.
03:23Bien, au sein du nouveau Front Populaire, comment se répartissent les sièges ?
03:27Alors, la France Insoumise est le premier parti, 74 députés.
03:32Le Parti Socialiste arrive après, 59 députés.
03:37C'est le parti qui progresse le plus au sein de l'Alliance à gauche.
03:40Les écologistes, 28 députés.
03:42Le Parti Communiste, 9 députés,
03:45auxquels il faut ajouter ensuite, pour compléter au sein de ce nouveau Front Populaire,
03:49Génération, les députés NFP divers gauche et les NFP régionalistes.
03:54Bien, là aussi, vous avez une remarque, Emmanuel Rivière ?
03:57Pas la moindre.
03:58Moi, j'en ai une, Georges Albordin, si vous me le permettez.
04:01Je ne sais pas comment ont été faits les calculs,
04:04mais sur les 74 LFI, il y en a certains qui ont d'ores et déjà annoncé
04:07qu'ils ne siégeraient plus au groupe du LFI, voire qu'ils se sont fait exclure.
04:11Donc, je ne suis pas certain que le groupe LFI maintienne ses 74 députés.
04:15Rappelons qu'il en avait 75, donc il baisse de toute façon,
04:18et peut-être davantage que de seulement un siège,
04:21et conduisant à ce que les autres groupes augmentent.
04:24Je ne serais pas surpris qu'il faut 15 députés pour faire un groupe à l'Assemblée Nationale.
04:29On a annoncé le PC à 9.
04:30Je ne serais pas surpris qu'ils parviennent avec les régionalistes
04:33à ce seuil de 15 pour composer un groupe.
04:36Et à mon avis, avec certains divers gauche,
04:39le groupe socialiste pourra s'étoffer davantage,
04:41et peut-être, peut-être, devenir le premier groupe et dépasser l'LFI.
04:45Si l'LFI baisse et le groupe socialiste augmente,
04:47il n'est pas impossible que le rapport de force s'inverse.
04:49C'est la raison pour laquelle d'ailleurs Jean-Luc Mélenchon
04:51a tout de suite voulu préempter hier l'élection, le résultat,
04:56parce qu'il sentait bien qu'il ne serait plus au sein du Nouveau Front Populaire,
05:02qu'il ne serait plus la première force.
05:04Jean-Philippe de Rosier.
05:05Oui, absolument, absolument.
05:07Et rappelons également que Jean-Luc Mélenchon n'est pas élu,
05:11il n'est pas non plus le chef de parti,
05:13il essaye de s'imposer comme le chef charismatique, le leader maximo,
05:19mais il en est quand même assez loin,
05:22et nous ne savons pas encore qui sera premier ministre,
05:24mais nous avons une certitude sur qui ne sera pas premier ministre.
05:27Ce ne sera pas Jordan Bardella, ça c'est acté.
05:29On en parlait encore avant-hier,
05:31aujourd'hui c'est sûr que ce ne sera pas lui.
05:33Ce ne sera pas Gabriel Attal.
05:35Il s'adresse à démission en ce moment même au président de la République,
05:37on va y revenir,
05:39et il ne pourra pas être reconduit car le camp présidentiel,
05:42la majorité macroniste a été battue.
05:45Impossible de reconduire le premier ministre.
05:47Et ce ne sera pas Jean-Luc Mélenchon.
05:49Ce ne sera pas Jean-Luc Mélenchon car même si le Nouveau Front Populaire
05:52sort victorieux, première force de ces élections,
05:56d'une courte tête mais première force quand même,
05:58ils n'ont pas la majorité absolue à eux tous seuls,
06:00ils doivent s'unir et donc il faut qu'ils identifient une personnalité
06:03qui puisse rassembler au-delà du Nouveau Front Populaire
06:07et je ne pense pas que Jean-Luc Mélenchon en ait la capacité.
06:09Bien, alors regardons maintenant les personnalités
06:12qui ont été élues ou battues, allez-y.
06:14On peut commencer par les ministres.
06:16Allez-y.
06:17Donc 19 ministres qui étaient en lice toujours au second tour.
06:21Parmi ces 19 ministres, 17 ont été élus députés au final,
06:24les deux perdants Stanislas Guérini et Sarah El Haïry.
06:28Parmi les ministres élus, Gabriel Attal, Gérald Darmanin,
06:31Priska Thévenot, Aurore Berger, Stéphane Séjourné,
06:33voilà pour donner quelques noms.
06:35Élection également de l'ancienne première ministre Elisabeth Borne
06:38et puis on le rappelle dans le gouvernement, Bruno Le Maire n'était pas candidat.
06:41Oui, j'ajouterais Riester, Valtou, Berville, Fénot,
06:46Olivier Grégoire, ce sont les ministres qui sont élus.
06:52Gabriel Attal, évidemment, ministre élu.
06:56Bien, élu aussi à gauche,
06:58alors je peux vous donner pêle-mêle sur les grands gagnants,
07:02on a François Hollande, on a Alexis Corbière à gauche,
07:05à droite on a Éric Ciottier, on a Laurent Wauquiez,
07:07on a un ancien ministre de la Santé Aurélien Rousseau,
07:10élu sous la bannière Nouveau Front Populaire.
07:12Élection également à gauche de Raphaël Arnaud,
07:15Fichez qui avait fait beaucoup parler de lui à Avignon.
07:18Les grands perdants Nicolas Dupont-Aignan, ça faisait 27 ans qu'il siégeait à l'Assemblée.
07:21Les grands perdants également Philippe Poutou,
07:23Meilleur Habib, Olivier Véran, Rachel Keke
07:25ou encore Caroline Le Pen.
07:28Emmanuel Ménard aussi et Stanislas Guérini, les perdants.
07:32Mais c'est vrai que Nicolas Dupont-Aignan,
07:34c'est la fin d'une époque pour lui,
07:37et c'est la fin de sa vie politique, probablement.
07:40Bien, parmi les perdants,
07:42parmi les gagnants, il y en a d'autres,
07:46Ruffin, Marlex, Corbière,
07:49Jean-Philippe Tanguy, Jacob Elie,
07:51Philippe Brun, député socialiste,
07:53Boisnet, qui revient à l'Assemblée Nationale,
07:56Chassaigne, le communiste qui est là,
07:58Aurélien Rousseau vous l'avez dit,
08:00De Courson, qui a été élu d'extrême justesse,
08:03Éric Woerth, Delphine Bateau, largement élu,
08:07Gage, très largement élu, Jérôme Gage,
08:11Olivier Falorni, Aurore Bergé, Carl Olive,
08:15bon, des personnalités que vous connaissez,
08:17médiatiques que vous connaissez,
08:19et si vous voulez avoir la liste, c'est pas compliqué,
08:21vous allez dans tous les journaux,
08:23sur tous les sites, et vous la trouverez.
08:25Petite remarque sur cette liste,
08:27sur ces gagnants et ces perdants, Emmanuel Rivière.
08:30Il y a une petite remarque qui va donner lieu à quelques commentaires,
08:35c'est le fait que vous avez cité Alexis Corbière,
08:40élu dans une circonscription où il n'avait pas bénéficié
08:43l'investiture LFI, Daniel Simonet, même chose,
08:45Hendrick Davy, à Marseille, mais il y a eu retrait
08:49du candidat qui lui a été opposé.
08:53Voilà, Jérôme Gage, dans l'Essonne,
08:56qui, lui, n'avait pas souhaité avoir l'investiture
08:59du Nouveau Front Populaire,
09:01parce qu'il ne voulait pas apparaître allié avec LFI,
09:04a été largement réélu,
09:06et effectivement, la France Insoumise,
09:08comme vous l'avez rappelé,
09:10a le groupe à gauche qui ne progresse pas.
09:13Dans le match qui va opposer,
09:16incontestablement, Jean-Luc Mélenchon
09:19a marqué quelques buts hier en étant de nouveau dévainteur
09:23sur toutes les chaînes retransmises en direct,
09:26a marqué quelques points.
09:27J'existe, voilà ce qu'il a dit.
09:29Il en a perdu aussi au passage.
09:31Tout ça, c'est un petit peu des signes de faiblesse
09:34de la France Insoumise,
09:36qui vit encore sur l'autorité qu'exerce Jean-Luc Mélenchon
09:40sur son propre camp, mais au-delà de ça,
09:42sur la gauche, du fait de sa posture
09:45héritée de son score de la présidentielle 2022.
09:47Messieurs, juste une petite réflexion.
09:49Ensuite, nous prendrons notre premier auditeur
09:51et vous allez répondre aux questions,
09:53et nous allons parler de ce qui va se passer maintenant.
09:55Mais une première réflexion.
09:56Encore une fois, hier soir,
09:57j'ai eu l'impression d'entendre ce que j'entends
09:59dans toutes les élections,
10:00c'est-à-dire qu'il n'y a que des gagnants et pas de perdants.
10:02Encore une fois, j'ai entendu cela
10:04dans tous les débats à la télévision.
10:06Comment voulez-vous que les Français, ensuite,
10:08les Français votent ?
10:09C'est comme ces arguments répétés
10:12à droite, à gauche, au centre, partout.
10:14Oui, nous avons gagné, nous avons gagné.
10:17Mais les Français ont choisi,
10:19et même ils ont choisi de voter pour des candidats
10:22dont ils ne partagent pas toutes les idées.
10:24Mais c'est bien aussi.
10:26C'est bien que la vie démocratique
10:28se voit comme cela,
10:32se vive comme cela.
10:33Moi, je trouve ça formidable.
10:35Non, Jean-Philippe de Rosier ?
10:36Je vous rejoins pleinement, Jean-Jacques Bourdin.
10:38Effectivement, pour moi,
10:40le premier victorieux, hier soir,
10:42c'est le peuple français.
10:43Mais oui, il a voté.
10:45Le peuple français a voté, il est allé voter.
10:47Il s'est déplacé massivement.
10:49Il est allé voter même contre des idées.
10:51Même, il a voté pour.
10:53Avec lui, le deuxième victorieux,
10:55c'est le Front républicain.
10:57Le peuple français a dit qu'il ne voulait pas
10:59d'un gouvernement d'extrême droite.
11:01C'est très clair.
11:02Effectivement, le Rassemblement national
11:05sera probablement le premier groupe
11:08Mais cela ne lui suffit pas,
11:10et de loin, et de très très loin,
11:12pour pouvoir espérer gouverner.
11:14Le deuxième enseignement que je vois
11:16des résultats d'hier soir,
11:18c'est qu'il faut faire preuve
11:20d'humilité et de responsabilité.
11:22Il ne faut pas oublier que
11:24la plupart de ceux qui ont été élus
11:27l'ont été, certes,
11:29pour une partie, sur leurs idées,
11:31mais aussi grâce à ce Front républicain.
11:34Donc, ils n'ont pas été élus pour eux,
11:36ils ont été élus contre les autres.
11:38Exactement comme un certain Emmanuel Macron,
11:40en 2022, qui lui aussi a bénéficié
11:42du Front républicain, auquel on a
11:44reproché, précisément, de gouverner
11:46depuis deux ans, comme si
11:48tout le monde l'avait soutenu,
11:50en faisant fi, précisément, de la majorité relative
11:52qui lui a été octroyée,
11:56et sans prendre la mesure,
11:58précisément, des circonstances dans lesquelles
12:00il a été élu. Et il faut en appeler
12:02à la responsabilité des hommes et des femmes
12:04politiques élu hier,
12:06des chefs de partis, de gauche, du centre,
12:08de droite, qui doivent faire preuve
12:10de responsabilité et d'humilité,
12:12ne pas se renfermer
12:14sur leur programme.
12:16Certes, je comprends que les
12:18responsables de la gauche veuillent
12:20mettre en avant le programme du nouveau Front populaire,
12:22qui peut servir de base programmatique,
12:24mais il faudra faire
12:26des ouvertures et des concessions,
12:28en gardant à l'esprit que
12:30le peuple français a voté,
12:32qu'il a décidé de ne pas donner de gouvernement
12:34à l'extrême droite, et qu'il a appelé
12:36à un Front républicain, un rassemblement des républicains.
12:38Le peuple français a décidé,
12:40il a voté,
12:42il a tranché,
12:44maintenant ce sont eux,
12:46aux responsables politiques, justement, de prendre
12:48leur responsabilité. Et peut-être
12:50d'imaginer, je ne sais pas moi,
12:52des majorités de projet,
12:54par exemple, je ne sais pas.
12:56Nous allons en parler juste après, nous allons prendre aussi
12:58Laurent, qui est à Bergerac.
13:009h19.
13:02Vérissure, le numéro 1 des alarmes
13:04en France. Rendez-vous sur
13:06vérissure.fr pour votre demande de vie gratuite.
13:08Vérissure présente...
13:10Sud Radio, parlons
13:12vrai chez Bourdin, 9h10,
13:14Jean-Jacques Bourdin.
13:16Bien, il est 9h22, merci d'être avec nous.
13:18Alors, nous avons deux invités ce matin, évidemment.
13:20Jean-Philippe de Rosier, constitutionnaliste,
13:22professeur en droit public à l'université
13:24de Lille, Emmanuel Rivière, politologue,
13:26enseignant en parisien et à Sciences Po.
13:28Je vous présente nos auditeurs, 0826
13:30300 300, et je vais commencer
13:32avec François, qui est dans les Yvelines.
13:34Bonjour François.
13:36François, vous avez voté Rassemblement National.
13:38Et dans votre
13:40circonscription, le Rassemblement National
13:42a perdu, c'est cela ?
13:44Oui, il est arrivé 3e, donc c'est
13:46les Yvelines. C'est vrai que l'ARN, c'est pas
13:48vraiment... On adore de s'intégrer dans les
13:50Yvelines, donc c'est la renaissance
13:52d'un matière qu'il y a au 1er,
13:54et le nouveau Front Populaire 2e.
13:56C'est quelle circonscription, François ?
13:58C'est la 6e.
14:00Et qui a gagné, là ?
14:02C'est Nathalia Poudzireff, avec 48%.
14:04Bien.
14:06Vous dites, la gauche sort
14:08grande gagnante. Vous trouvez qu'elle sort
14:10grande gagnante ?
14:12Non, je dis pas qu'elle sort grande gagnante,
14:14je dis donc que c'est elle qui est, en tout cas,
14:16gagnante, pour
14:18une raison principale, c'est qu'en fait,
14:20on sait que la France,
14:22c'est avéré qu'elle est majoritairement à droite,
14:24mais, par contre, c'est la gauche
14:26qui, grâce à son union, a
14:28la plus grande représentation à l'Assemblée nationale.
14:30Donc, s'il y a un gagnant, en tout cas, c'est elle,
14:32je pense. Bien. Alors,
14:34nos invités peuvent dialoguer. Et vous, qu'avez-vous
14:36envie de dire à François
14:38Jean-Philippe de Rosé ? Il a raison ou pas ?
14:42Oui, il a raison en disant que le nouveau
14:44Front Populaire est le gagnant de cette élection,
14:46c'est lui qui a les plus grands effectifs.
14:48Je ne crois pas qu'il ait raison
14:50en disant que
14:52ces effectifs-là dépassent
14:54ceux de la droite, parce que si on ajoute toutes les
14:56droites, c'est-à-dire le Rassemblement
14:58National, LR,
15:00l'Union siotiste avec le Rassemblement
15:02National, Horizon et le Modem,
15:04qui sont des partis qui sont à droite...
15:06Le Modem, c'est plutôt centriste. Oui,
15:08c'est l'héritier
15:10de l'UDF, pardonnez-moi, de LR.
15:12Pour moi, ils sont à droite. Ils sont au
15:14centre droit, comme d'autres sont
15:16au centre gauche. Donc, si on ajoute toutes ces voies-là,
15:18je pense qu'on est devant le nouveau Front Populaire.
15:20Nous avons eu, hier,
15:22effectivement, des résultats
15:24qui sont à l'image d'un scrutin proportionnel,
15:26mais sans avoir la proportionnelle,
15:28avec une Assemblée Nationale
15:30diversifiée, qui
15:32va imposer, effectivement, de trouver
15:34une façon de construire
15:36une majorité pour mener un gouvernement.
15:38François, si vous voulez dialoguer avec nos invités,
15:40vous n'hésitez pas, si vous voulez faire des ronds.
15:42Pour moi,
15:44c'est une alliance, effectivement,
15:46opportuniste, parce que
15:48le Front Populaire, c'est quatre parties,
15:50mais ils ont quand même réussi
15:52à s'allier, alors qu'on a bien vu que
15:54la droite, elle, est cendée
15:56entre une partie,
15:58les macronistes, représentés, on va dire,
16:00par Gérald Darmanin, les LR
16:02historiques, les LR, ensuite,
16:04alliés au RN. Donc, ça, ça fait des parties
16:06qui, s'ils sont, entre guillemets, majoritaires
16:08en nombre, sont divisées,
16:10et, à mon avis, ne vont pas s'accorder sur grand-chose,
16:12ne serait-ce que par posture électorale,
16:14alors que le NFP, eux, ils sont
16:16tous d'accord pour le SMIC avec 600 euros, par exemple.
16:18Oui, enfin,
16:20je ne suis pas certain qu'ils soient tous d'accord
16:22sur les mesures à prendre, au sein du NFP.
16:24Emmanuel Rivière.
16:26Effectivement, ils ont le mérite, en très peu de temps,
16:28d'abord, de décider d'un accord d'alliance
16:30dès la première semaine après l'annonce de la dissolution,
16:32et quelques jours plus tard, de mettre
16:34sur le papier, d'imprimer
16:36et de chiffrer
16:38un programme commun
16:40de gouvernement. Et c'est vrai
16:42qu'ils pouvaient apparaître comme les vainqueurs, un peu
16:44surprise, parce qu'on ne les attendait pas
16:46à la première place,
16:48à ce qu'ils apparaissent à 20 heures
16:50sur tous les écrans.
16:52Tout le monde le disait.
16:54D'ailleurs, les sondages se sont lourdement trompés.
16:56La gauche a
16:58à peu près la représentation
17:00à laquelle on s'attendait. C'était l'étiage,
17:02là, pour le coup, là-dessus, les sondages
17:04ne se sont pas tellement trompés.
17:06Mais cette première place, elle est due au fait que
17:08le Rassemblement National, lui, arrive
17:10troisième, derrière ensemble,
17:12et c'est là la surprise, et c'est là où, effectivement,
17:14on est quelque chose qui n'a pas
17:16été anticipé. François,
17:18dans les Élysées...
17:20Le rejet du RN n'a pas été anticipé ?
17:22Qu'est-ce qui s'est passé entre
17:24le 9 juin et
17:26le 7 juillet ? Il y a une question
17:28qui a été posée au pays.
17:30Une perspective, d'abord. Le 9 juin,
17:32les gens se disent, c'est ouvert
17:34pour le RN. Ils pourraient
17:36gouverner dans quatre semaines.
17:38Et c'est cette question-là à laquelle
17:40les gens ont principalement répondu. Effectivement,
17:42ils ont répondu assez nettement
17:44qu'ils ne souhaitaient pas que le RN
17:46gouverne.
17:48François,
17:50notre auditeur, n'exprime
17:52pas une amertume particulière
17:54de ce point de vue-là. Je pense que
17:56ce ne sera pas le cas de tout le monde.
17:58Peut-être est-ce
18:00moins le cas, effectivement, dans
18:02les Yvelines, qui n'est pas une terre,
18:04comme François l'a rappelé, très ouverte
18:06pour le RN. Mais,
18:08il faut simplement imaginer
18:10l'état d'esprit des électeurs du RN.
18:12Qui s'attendaient
18:14véritablement à ce que le RN gagne.
18:16Ou le RN. Qui, autour d'eux, n'ont
18:18que des électeurs du RN. Je pense
18:20qu'ils sont un peu sonnés, ce matin,
18:22de cette perspective qui leur est
18:24enlevée. François, vous êtes d'accord
18:26avec cette analyse ? Alors,
18:28pour parler factuellement,
18:30il y a eu 10 millions d'électeurs au premier tour
18:32pour le RN. Il n'y en a eu que 8.
18:34Donc, ça fait quand même une attrition de près de 20%.
18:36Donc, ça fait beaucoup, quand même.
18:38Je suppose que ça veut dire qu'il y aura effectivement
18:40des gens qui seront amers pour
18:42la défaite du RN, mais peut-être pas
18:44tant que ça. Moi, je pense que
18:46il y a quand même une promesse qui n'a pas été tenue.
18:48C'est que Emmanuel Macron,
18:50lorsqu'il a dit, sous l'Assemblée,
18:52a dit, je laisse, en français,
18:54la responsabilité de choisir une nouvelle majorité.
18:56Il fait confiance. Or,
18:58entre le premier et le second tour,
19:00on voit bien qu'il y a eu, non pas
19:02une lutte pour des idées,
19:04mais un bloc contre le RN.
19:06Et dans ces cas-là, ça dément complètement
19:08le fait qu'on fasse confiance
19:10aux Français pour faire un RN.
19:12– Mais, pardon, ce sont les Français qui ont voté,
19:14ce ne sont pas les appareils politiques ?
19:16– Oui, quand même,
19:18vous savez, en fait...
19:20– Est-ce que vous pensez que
19:22les Français suivent ?
19:24Beaucoup de partis ont longtemps dénoncé
19:26justement cela, en disant,
19:28et beaucoup de partis ont dit
19:30longtemps, oui, les Français choisissent
19:32et les appareils politiques peuvent
19:34décider
19:36d'un choix particulier, mais ce sont les Français
19:38qui décident. Là, ce sont les Français
19:40qui ont décidé, ce sont eux qui votent.
19:42– Oui, mais je vais vous dire un truc du cœur,
19:44Jean-Jacques, je pense que
19:46quand la réalité, là, on voit bien que le RN
19:48est à un plus haut historique,
19:50et on aurait dit il y a 10 ans avant,
19:52ça ne serait pas possible. Pourquoi ?
19:54Parce que la réalité rattrape les Français
19:56en termes de paupérisation, donc d'appauvrissement
19:58des pays, de sécurité, d'immigration.
20:00Comme je pense que tous ces trois
20:02problèmes majeurs ne vont pas être résolus, le RN
20:04ne fera que monter parce qu'il est
20:06le seul à défendre cela.
20:08Donc, c'est en fait,
20:10pour moi,
20:12cette échange de majorité absolue
20:14est ratée, même majorité relative,
20:16mais la route sera longue
20:18et si les partis traditionnels
20:20ne répondent pas à ces attentes,
20:22la réalité va faire que le RN sera de plus en plus
20:24haut inévitablement.
20:26– Ça, il est évident que, quel que soit le parti au pouvoir,
20:28il va falloir répondre aux attentes des Français.
20:30Commentaire Jean-Philippe de Rosière ?
20:32– Oui, moi, ce que je vois,
20:34effectivement,
20:36l'extrême droite n'a jamais été aussi forte.
20:38Ceci dit, le résultat
20:40d'hier soir montre l'échec de Marine Le Pen
20:42dans son entreprise
20:44depuis plus de 10 ans. Changement du nom,
20:46dédiabolisation,
20:48on voit que ça n'a pas suffi
20:50à dédiaboliser. – Ça veut dire que le RN est encore
20:52diabolisé selon vous ? – Ça veut dire que le RN
20:54reste un parti qui n'est pas tout à fait
20:56comme les autres.
20:58Les autres partis qui obtiennent
21:0030% à peu près
21:02un soir de premier tour d'élection législative
21:04obtiennent la majorité absolue
21:06au soir du second. Et là, on voit que
21:08ce n'est pas le cas. Pourquoi ? Parce que
21:10il y a un front républicain, ce sont les Français
21:12qui votent, ce sont les Français qui ont décidé
21:14qu'ils ne voulaient pas de l'extrême droite. Pourquoi ?
21:16Parce qu'ils considèrent que c'est un parti
21:18qui ne peut pas avoir le pouvoir. – Peut-être que le RN
21:20a fait une mauvaise campagne aussi,
21:22peut-être que ses choix
21:24programmatiques
21:26un peu brumeux,
21:28je dirais, un peu brumeux
21:30n'ont pas attiré
21:32certains Français qui étaient peut-être prêts
21:34à voter RN, je ne sais pas. – On peut aussi faire
21:36l'hypothèse que tout ce qui
21:38a été révélé dans la dernière
21:40semaine sur le nombre relativement,
21:42assez élevé, plusieurs dizaines
21:44de candidats du RN
21:46dont les
21:48déclarations passées, les attitudes,
21:50les postes sur les réseaux sociaux
21:52remettaient une pièce
21:54dans l'idée que le RN comprenait
21:56en son sein des gens qui n'étaient pas
21:58très clairs sur la question de la xénophobie, du racisme
22:00voire de l'antisémitisme
22:02et les principes démocratiques.
22:04– Et les liens avec la Russie aussi. – On rappelait
22:06ce qui évoluait
22:08du RN depuis
22:10longtemps, c'est-à-dire sa parenté
22:12avec le FN. C'est vraiment une question
22:14qu'il y a dans la tête des Français. Est-ce qu'il a changé
22:16ou est-ce qu'il n'a pas changé ? Est-ce qu'il s'est modéré ?
22:18Est-ce qu'il a pas modéré ? Est-ce qu'il a rompu avec
22:20les démons ou pas ? Et c'est pas une question
22:22à laquelle il a été tranché
22:24de manière très très nette. C'est peut-être que
22:26effectivement ce reflux puise aussi
22:28dans ces débats de la dernière
22:30semaine. – Et puis mon prisme,
22:32en deux mots, mon prisme de constitutionnalisme
22:34laisse peut-être aussi envisager l'hypothèse que
22:36les Français sont un tout petit peu attachés à leur constitution
22:38et que le programme
22:40anti-constitutionnel du RN
22:42ne leur convient pas. Les ruptures
22:44face aux principes
22:46d'égalité, la préférence… – La remise en cause
22:48du conseil constitutionnel. – La remise en cause du conseil
22:50constitutionnel, la volonté d'aller contre
22:52les institutions ne convient
22:54pas aux Français. Je pense qu'ils ont raison
22:56évidemment. – Bien, les Français sont conservateurs.
22:58Très conservateurs en ce qui concerne
23:00leurs institutions. – En tout cas, concernant la constitution,
23:02on le voit hier soir et c'est une très
23:04bonne chose. – Bien, il est 9h32.
23:06Allez, une petite pause.
23:08Ensuite nous écouterons Laurent
23:10qui est à Bergerac, qui est avec nous
23:12et Christophe qui est à Toulouse. Laurent est
23:14un électeur Renaissance et Christophe
23:16est un électeur de gauche. A tout de suite.
23:18– Vérissure, le numéro 1 des alarmes en France.
23:20Rendez-vous sur verissure.fr
23:22pour votre demande de devis gratuits.
23:24Vérissure présente…
23:26– Sud Radio, parlons vrai chez Bourdin.
23:289h10, Jean-Jacques Bourdin.
23:30– Il est 9h35.
23:32Allez, nous avons nos deux auditeurs
23:34là, deux nouveaux auditeurs. Laurent
23:36à Bergerac. Bonjour Laurent.
23:38– Bonjour Jean-Jacques. – Vous êtes un électeur
23:40Renaissance dans votre circonscription.
23:42Second tour entre RN et 1PS.
23:44Vous avez voté 1PS.
23:46Qui a gagné ?
23:48– Je suis plus qu'un militant.
23:50Je fais un peu politique.
23:52– Je vous entends très mal Laurent.
23:54– Vous m'entendez mieux ou pas ?
23:56– C'est meilleur là ou pas ?
23:58Allez-y.
24:00– Oui, est-ce que c'est bon là ?
24:02– Oui, c'est bon là. Allez-y.
24:04– Je disais qu'en fin de compte
24:06je suis plus qu'un militant.
24:08Je suis engagé énormément sur le secteur
24:10de Renaissance en Dordogne.
24:12– Oui.
24:14– C'est un peu compliqué ce matin la situation
24:16parce que nous, sur 4 circos,
24:18nous avons 3 circos RN.
24:20Donc voilà.
24:22Notre candidat, le candidat
24:24du 1PS que j'ai soutenu
24:26pour le deuxième tour parce qu'il fallait faire
24:28barrage sur le RN,
24:30ça n'a pas suffi.
24:32Le RN a été élu
24:34à 52%
24:36pour 48%
24:38pour le 1PS.
24:40– Vous avez voté PS sans hésiter ?
24:42Laurent ?
24:44– J'ai voté PS pour faire barrage
24:46parce que
24:48en votant blanc
24:50je favorisais
24:52le camp RN.
24:54Donc il fallait faire
24:56un barrage
24:58et aussi à un moment donné
25:00c'est pas que le barrage.
25:02On parle du terrain local aussi.
25:04La personne est connue sur le local
25:06M. Cattus, c'est quelqu'un que
25:08j'aime bien
25:10et en même temps avec qui on peut discuter
25:12et qui est ouvert à la discussion.
25:14L'entre-deux-tours,
25:16j'ai quand même discuté avec des gens
25:18même des Nassoumis
25:20avec des écolos
25:22et avec des gens.
25:24Je pense qu'à un moment donné
25:26le RN n'est pas passé là cette fois-ci
25:28il passera, à un moment donné
25:30il va passer le RN, il passera.
25:32Les gens franchiront le pas
25:34à un moment donné.
25:36Si on n'écoute pas
25:38nos citoyens, si on n'écoute pas
25:40le message qu'ils nous ont fait passer
25:42ce week-end
25:44et pendant les élections européennes.
25:46Il est important
25:48je pense que la politique qui est à 30 ans
25:50il va falloir commenter à l'améliorer
25:52et travailler ensemble.
25:54Et travailler ensemble, c'est qu'à un moment donné il va peut-être falloir se mettre
25:56nos égaux et mettre de côté
25:58nos étiquettes politiques.
26:00Merci François.
26:02Je vous coupe parce que
26:04j'ai beaucoup de choses
26:06à dire, ne pas moi mais
26:08Christophe à Toulouse.
26:10Et là, bonjour Christophe.
26:12Oui bonjour Jean-Jacques.
26:14Alors vous, vous êtes de sensibilité de gauche Christophe.
26:16Voilà, moi j'étais de gauche
26:18et j'avoue que
26:20j'étais pour moi trahi par la gauche.
26:22Oui.
26:24Parce que quand je me suis
26:26levé ce matin et que
26:28je me suis dit que la gauche c'était
26:30allié avec un
26:32PS antifa qui va tomber
26:34à l'Assemblée Nationale
26:36ça me fait mal au ventre.
26:38Il a été élu, Raphaël Arnaud.
26:40Eh oui.
26:42Donc moi cette gauche là je la reconnais pas.
26:46Je la reconnais pas.
26:48Vous avez voté pour qui alors ?
26:50Moi j'ai voté blanc là, honnêtement j'ai voté blanc
26:52parce que je me suis
26:54voilà, j'ai plus d'affinité
26:56avec cette gauche là.
26:58Je suis pas encore prêt
27:00à partir du côté de la droite
27:02extrême.
27:04Donc pour le moment je suis un peu paumé
27:06je vais être honnête avec vous.
27:08La seule chose qui est sûre c'est que moi je suis artisan depuis
27:1020 ans, j'ai deux salariés
27:12je les ai prévenus si la gauche
27:14passait et que le décret
27:16était loué sur le
27:18SMIC à 1600.
27:20Moi je les licencie demain.
27:22Parce que
27:24vous comprenez bien que
27:26pour moi c'est hors de question de
27:28pouvoir faire un emprunt
27:30j'ai bien dit de préparer un emprunt
27:32pour payer mes salariés.
27:34Bien sûr, non mais ça je comprends.
27:36C'est une blague quoi, c'est une blague.
27:38Et j'avoue
27:40que même une certaine partie des
27:42français je ne les comprends pas.
27:44Je comprends plus la France là.
27:48Christophe, merci.
27:50Alors, nous allons regarder
27:52vous avez entendu Christophe voulait réagir
27:54à ce que vient de dire Christophe. Jean-Philippe Derosier.
27:56Les deux auditeurs
27:58que l'on vient d'entendre
28:00sont je pense assez représentatifs
28:02de bon nombre
28:04des électeurs qui se sont exprimés hier
28:06c'est à dire des hésitations
28:08une déception
28:10une déception pour les uns
28:12pour l'un comme pour l'autre
28:14l'un qui est d'extrême droite
28:16et qui est déçu que son parti ne l'ait pas
28:18emporté en raison du front républicain
28:20l'autre qui est un électeur de gauche
28:22mais qui ne comprend pas forcément
28:24cette alliance électorale
28:26qui a été construite pour remporter
28:28un certain nombre de circonscriptions
28:30il ne faut pas oublier que
28:32l'Assemblée nationale est composée
28:34de 577 députés
28:36qui représentent la nation
28:38ils ne représentent pas chacun leurs électeurs
28:40ils représentent la nation tout entière
28:42et donc cette diversité de l'Assemblée nationale
28:44va créer
28:46un bouillon de culture politique
28:48tout à fait
28:50et si on ne se retrouve pas
28:52dans son député
28:54on se retrouvera dans d'autres députés
28:56qui nous représentent tout autant
28:58et c'est de cela que va émerger
29:00un gouvernement qui va devoir être
29:02composé dans les prochains jours
29:04on pourrait d'ailleurs faire observer
29:06que l'Assemblée nationale issue des urnes
29:08ressemble beaucoup à ce qu'elle aurait été
29:10si on avait eu un mode de scrutin
29:12proportionnel
29:14on n'est pas loin de la stricte reproduction
29:16des rapports de force
29:18du premier tour
29:20on disait tout à l'heure
29:22que c'est un peu agaçant d'entendre
29:24dans les soirées électorales les représentants des partis politiques
29:26prétendent tous avoir gagné
29:28alors qu'il serait
29:30et je trouve qu'on en a un écho effectivement
29:32dans les propos des trois intervenants
29:34qu'on a entendus, il serait plus facile
29:36de démontrer qu'en fait tout le monde a perdu
29:38on l'a dit, le Rassemblement national
29:40a perdu dans la question
29:42est-ce qu'on voulait qu'il soit tout pouvoir ou pas
29:44donc ça s'est écarté
29:46après le gouvernement en place
29:48il avait même été sanctionné, il avait été dans les européennes
29:50il est arrivé troisième du premier tour
29:52donc c'est une sorte de défaite
29:54dans ces cas-là
29:56qui incarnait l'alternance
29:58si ce n'était pas le Rassemblement national
30:00c'était censément la gauche unie
30:02qui avait tout fait
30:04pour être en position de force
30:06du point de vue en tout cas de l'alliance
30:08Jean-Luc Mélenchon a cessé de répéter
30:10nous serons majoritaires, je serai premier ministre
30:12et ils ne l'ont pas été
30:14elle n'a pas dit qu'il serait premier ministre
30:16il a dit qu'il ne s'écartait pas
30:18donc ceux qui pouvaient incarner l'alternance
30:20si ce n'était pas le Rassemblement national
30:22ne sont pas en tête
30:24on est dans la situation
30:26non seulement inédite
30:28mais très singulière
30:30que la force arrivée en tête
30:32fait moins de 200 députés
30:34mais les français ont gagné
30:36ce qui a gagné en fait
30:38revient mais c'est quand même
30:40la clé d'entrée principale
30:42c'est oui ou non pour le Rassemblement national
30:44le tiers des français qui voulaient vraiment
30:46que le Rassemblement national l'emporte a perdu
30:48ceux qui voulaient l'empêcher l'ont gagné
30:50ont ressenti probablement un soulagement hier soir
30:52puis ensuite les autres questions
30:54étaient un peu des questions secondaires
30:56certes le suffrage universel a gagné
30:58la participation a gagné encore qu'il y a quand même eu
31:00un tiers d'abstentionnistes
31:02c'est-à-dire plus qu'à une présidentielle
31:04et maintenant la question qui est ouverte
31:06c'est est-ce qu'on s'adapte
31:08et qui va s'adapter et qui va savoir s'adapter
31:10à cette nouvelle donne ?
31:12Le calendrier
31:14les députés seront à l'Assemblée nationale
31:16le 18 juillet c'est bien ça ?
31:18Ils vont commencer à y aller dès aujourd'hui pour prendre
31:20leur pactage, prendre possession
31:22des lieux et en séance
31:24le 18 juillet pour élire le président
31:26ou la présidente de l'Assemblée nationale
31:28dès le 18 juillet
31:30présidente ou présidente de l'Assemblée nationale
31:32premier signe !
31:34Tout à fait parce que
31:36il faut pour être élu président de l'Assemblée nationale
31:38recueillir la majorité absolue des voix
31:40au cours des deux premiers tours
31:42et la majorité relative suffit au troisième tour
31:44donc il n'y aura pas plus de trois tours
31:46et donc il y aura
31:48nécessairement, vraisemblablement
31:50des alliances qui vont se faire
31:52pour éviter
31:54pour éviter à nouveau
31:56que le Front National
31:58mérite de la présidence
32:00de l'Assemblée nationale, du perchoir
32:02comme on dit dans le jargon parlementaire
32:04Donc prémices peut-être de futures majorités
32:06cette élection à la présidence de l'Assemblée nationale
32:08Il faut une personnalité
32:10d'expérience parce que ça ne va pas être
32:12simple de conduire une Assemblée
32:14de présider une Assemblée qui est ainsi
32:16morcelée, donc il faut quelqu'un
32:18d'expérience, il faut quelqu'un
32:20de respectueux et respectable
32:22des institutions, c'est-à-dire
32:24dans lequel on voit une incarnation de la Constitution
32:26de la Ve République et qui lui-même
32:28saura défendre cette
32:30lui-même ou elle-même cette Constitution
32:32de la Ve République et
32:34qui puisse rassembler
32:36faire une forme de synthèse
32:38au-delà d'un seul et unique camp
32:40parce que si c'est un seul et unique camp
32:42ça ne suffira pas pour pouvoir
32:44s'imposer au perchoir.
32:45Le lendemain, il y aura élection
32:47des présidents de commission
32:49à l'Assemblée nationale, c'est important aussi
32:51nous aurons les groupes
32:53nous aurons les groupes
32:55constitués, c'est important
32:57Bien, en ce qui concerne le Premier ministre
32:59bah tiens, on va en parler
33:01et le poste de Premier ministre
33:03on va en parler dans deux minutes, 9h45
33:06Vérissure, le numéro 1 des alarmes en France
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33:12Vérissure présente
33:14Sud Radio, parlons vrai chez Bourdin
33:169h10, Jean-Jacques Bourdin
33:18Bien, Emmanuel Rivière
33:20pour que tout soit clair, donc le 18
33:22on a vu, les députés vont se réunir
33:24en séance, pour la première fois
33:26nous aurons les compositions de groupes
33:28et nous aurons cette élection si importante
33:30de la présidente ou du président
33:32de l'Assemblée nationale, c'est une chose.
33:34Bien, au niveau gouvernement
33:36maintenant, allons à l'Elysée, partons à l'Elysée
33:38Emmanuel Rivière, démission
33:40de Gabriel Attal, ça c'est attendu
33:42c'est républicain, c'est classique
33:44C'est la tradition législative
33:46mais la démission
33:48annoncée hier soir par Gabriel Attal
33:50est tout de suite modérée par
33:52sa déclaration de rester
33:54à disposition pour tenir
33:56Dans les jours qui viennent et les semaines qui viennent
33:58le gouvernement reste en place
34:00Le gouvernement
34:02peut rester en place mais avec une capacité
34:04d'action extrêmement limitée
34:06Oui, sans fermeté de lois
34:08et gère les affaires courantes
34:10Elle gère les affaires courantes
34:12c'est-à-dire que le gouvernement gère les affaires courantes
34:14N'oublions pas que les Jeux Olympiques
34:16N'oublions pas que les Jeux Olympiques
34:18approchent, que c'est un événement planétaire
34:20mondial, que c'est
34:22un événement que tout le monde attend
34:24Il m'étonnerait
34:26enfin, vous allez me dire ce que
34:28vous en pensez, il m'étonnerait
34:30qu'il n'y ait pas
34:32de gros événements dans la rue
34:34ou même de gros événements
34:36politiques avant l'ouverture des Jeux Olympiques
34:38Qu'en pensez-vous ?
34:40Il va y avoir un premier gros événement politique
34:42comme on l'a dit tout à l'heure, c'est l'élection
34:44du quatrième personnage de l'État
34:46président de l'Assemblée Nationale
34:48Mais il n'y aura pas de nouveau gouvernement
34:50Comment peut-il y avoir un nouveau gouvernement
34:52avant l'ouverture des Jeux Olympiques ?
34:54Tout dépend, tout dépend
34:56Jean-Jacques Bourdin, de la capacité
34:58des différentes forces politiques à s'accorder
35:00ou non, car on a dit, on est allé à l'Élysée
35:02pour constater la démission de
35:04Gabriel Attal, Premier ministre et donc du gouvernement
35:06Mais ce n'est pas l'Élysée qui va composer
35:08le nouveau gouvernement
35:10Emmanuel Macron a perdu les élections
35:12Ce n'est pas lui qui va aller chercher la personnalité
35:14comme il l'avait fait avec
35:16Elisabeth Borne ou Édouard Philippe en 2007
35:18C'est-à-dire que chaque groupe va lui proposer une personnalité ?
35:20Soit chaque groupe, soit
35:22les groupes vont s'entendre, c'est à lui
35:24président de la République, il assure par son
35:26arbitrage le fonctionnement régulier des pouvoirs publics
35:28C'est l'article 5 de la Constitution qui le dit
35:30C'est à lui donc d'encourager
35:32de contraindre même les
35:34forces politiques à s'accorder
35:36à s'entendre, à discuter, à s'écouter
35:38pour qu'un nom émerge
35:40Mais ce n'est pas à lui de le choisir
35:42Parfois la vérité jaillit quand on
35:44prend un petit peu de recul et finalement
35:46regardons nous avec les yeux de nos voisins
35:48Leur inquiétude, en Europe
35:50c'était de voir le Rassemblement
35:52National prendre le pouvoir en France
35:54Et ce soir, l'Europe est soulagée par rapport
35:56à ce scénario-là. Ensuite, il n'y a pas
35:58de majorité, mais pour un Allemand
36:00pour un Irlandais, pour un
36:02Italien, pour un Belge
36:04à fortiori, cette situation-là
36:06c'est d'une
36:08extrême banalité
36:10Après, les tractations commencent
36:12on se met d'accord, on regarde et ça n'a jamais
36:14empêché d'enjamber
36:16pas forcément des Jeux
36:18Olympiques évidemment, mais des sommets
36:20européens, des échéances
36:22importantes. Du point de vue extérieur
36:24c'est tout à fait normal, il n'y a que nous
36:26qui considérons finalement
36:28parce qu'on n'a pas l'habitude
36:30des compromis
36:32des alliances, on n'a pas l'habitude
36:34Certains disent que c'est de la
36:36magouille électorale, moi je ne suis pas d'accord
36:38accepter l'idée de l'autre
36:40ce n'est pas de la magouille électorale
36:42pour en responsabilité
36:44pour faire avancer le pays, je ne vois pas
36:46où est la magouille
36:48On est un petit peu invité à la lucidité
36:50Mais bien sûr
36:52Les français ont demandé
36:54aux partis politiques
36:56d'être lucides et d'être responsables
36:58c'est aussi ce qu'ont demandé les français
37:00Voilà, et par rapport à ça
37:02on n'a pas complètement
37:04pris le chemin, me semble-t-il, de la lucidité
37:06c'est-à-dire les attitudes qui consistaient à revendiquer le pouvoir
37:08hier ou qui consisteront dans les prochains jours
37:10à revendiquer le pouvoir, ça a un tout petit peu
37:12décalé avec la réalité
37:14pour exercer le pouvoir, c'est quand même mieux
37:16de réunir deux conditions
37:18d'être majoritaire au Parlement
37:20à l'Assemblée Nationale
37:22pour ce qui concerne la France
37:24et d'être majoritaire dans le pays
37:26ce qui est préférable
37:28on peut se contenter de la majorité à l'Assemblée Nationale
37:30c'est quand même mieux d'avoir les deux
37:32par contre d'avoir ni l'un ni l'autre
37:34ça rend quand même très difficile de dire
37:36le pouvoir nous revient ce soir
37:38alors ça va prendre un certain temps à réaliser
37:40Est-ce que vous pensez que ça va prendre tout l'été ?
37:42C'est possible
37:44mais ça peut aussi aller très vite
37:46on s'attendait au soir du 9 juin
37:48ou au matin du 10 juin que à la fin de la semaine
37:50il y aurait une alliance électorale
37:52autour de la gauche
37:54je pense que le Président de la République lui-même
37:56tablait sur la stratégie
37:58exactement inverse, sur le résultat exactement inverse
38:00et ce qui est
38:02important là, c'est encore une fois
38:04de prendre la mesure de ce que les
38:06Français ont dit hier
38:08beaucoup d'électeurs ont voté
38:10pour un camp qui n'est pas le leur
38:12ils ont fait barrage
38:14à l'extrême droite
38:16il y avait un certain nombre de triangulaires
38:18au soir du 30 juin
38:20et il y a eu un nombre
38:22record de désistements
38:24215, et au sein de ces
38:26désistements, la plupart sont des
38:28candidats de gauche qui se sont
38:30désistés au profit de la
38:32majorité sortante, Emmanuel Macron
38:34donc beaucoup de députés
38:36d'ensemble, qui sont aujourd'hui
38:38à peu près 150, ont été élus
38:40grâce à la gauche
38:42la réciproque est vraie, dans une moindre mesure
38:44mais la réciproque est vraie, beaucoup de candidats
38:46ensemble, un peu moins de 100
38:48se sont désistés au profit de la
38:50gauche, et on compte à peu près
38:52une cinquantaine de candidats de gauche
38:54qui ont été élus hier
38:56grâce à ce désistement. Il faut que
38:58tout cela prenne la mesure
39:00que certes, ils avaient leurs idées
39:02ils ont leurs convictions, mais que ce n'est pas
39:04seulement cela qui leur a permis
39:06d'être élus à l'Assemblée Nationale
39:08c'est aussi une alliance
39:10pour faire barrage à l'extrême droite
39:12et c'est précisément celle-ci que l'on peut retrouver
39:14dans la future majorité
39:16avec la composition d'un gouvernement
39:18de l'arc républicain
39:20qui permettent effectivement de donner
39:22et de correspondre à ce que souhaitent les Français
39:24depuis hier soir. Pour abonder très rapidement
39:26dans le sens de Jean-Philippe Derosier
39:28il n'y a jamais eu autant de désistements
39:30c'est à une échelle totalement
39:32inédite, il y en a eu dans le passé
39:34mais pas à cette échelle-là, et généralement
39:36c'était des désistements gauche-gauche
39:38un candidat de gauche moins bien placé
39:40laisse la place au autre
39:42l'équivalent était
39:44aussi vrai à droite
39:46dans la logique de ce désistement
39:48il y a une logique de faire ensemble
39:50puisqu'on se dit que l'essentiel c'est
39:52d'écarter l'autre option, celle du Rassemblement National
39:54c'est donc que des choses nous rassemblent
39:56quand on se désiste réciproquement
39:58et effectivement cette réalité qui fait qu'un
40:00grand nombre de députés sont élus
40:02avec les voix
40:04d'un camp qui était
40:06considéré comme le camp adverse
40:08des députés de gauche élus avec des voix ensemble
40:10et des députés ensemble élus
40:12avec des voix de gauche
40:14devraient prêter assez logiquement
40:16à ce qu'il y ait
40:18une entente entre ces camps-là
40:20donc en cela que cette coalition-là
40:22soit rapidement, soit avec le temps
40:24il est possible que le gouvernement
40:26et si aucune
40:28majorité de
40:30compromis se dégage
40:32une forme de coalition se dégage
40:34le Président de la République peut choisir
40:36à ce moment-là un gouvernement technique
40:38Oui c'est une possibilité aussi
40:40dont on a beaucoup parlé au cours
40:42de ces derniers jours, dernières semaines
40:44composés de personnalités qui ne sont pas politiques
40:46qui consistent à choisir
40:48un Premier Ministre puis des membres du gouvernement
40:50qui ne sont pas des politiques, qui ont une connaissance
40:52suffisante de la vie politique mais qui ne sont pas
40:54issus et proposés par les partis politiques
40:56qui sont plutôt issus de la haute administration
40:58française voire
41:00du milieu de l'entreprise si
41:02certains souhaitent servir
41:04leur pays et
41:06pour gérer les affaires
41:08non plus courantes mais bien techniques
41:10de l'État, il n'y aura pas de grandes réformes politiques
41:12qui seront engagées
41:14mais il y aura une gestion
41:16du fonctionnement
41:18de l'État comme ce que l'on a connu
41:20en Italie au début des années
41:222010 avec Mario Monti
41:24Mario Draghi
41:26Mario Draghi s'était un petit peu équilibré
41:28parce qu'il y avait des personnalités politiques et des personnalités
41:30très techniques mais Monti c'était 100%
41:32technique et ça a duré 18 mois
41:34ça a duré 18 mois
41:36Les Français, les Italiens aussi
41:38sont un peuple très politique
41:40qui a eu hier un comportement
41:42à la fois civique et très politique
41:44qui est en attente de changement
41:46et qui est en impatience de changement
41:48et qui demande qu'on fasse de la politique
41:50un gouvernement technique c'est évidemment
41:52possible mais il serait à la merci
41:54à tout moment d'une
41:56motion de censure qui pourrait
41:58le renverser et ce n'est probablement
42:00pas la réponse qu'attendent
42:02les Français à l'issue
42:04de ce scrutin inattendu
42:06dans son calendrier comme dans
42:08ses résultats. Merci à tous les deux d'être
42:10venus nous voir ce matin c'était passionnant
42:12merci à toutes celles et ceux qui nous ont appelés
42:140826 300 300 juste
42:16après les infos, l'émission spéciale
42:18législative nous continuons avec
42:20Thierry Guerrier et Gilles Gansman qui recevront
42:22plusieurs invités, vous continuez à appeler évidemment
42:240826 300 300
42:26Sud Radio 9h57
42:28Sud Radio
42:30Parlons Vrai chez Bourdin
42:329h10 Jean-Jacques Bourdin
42:34Avec Vérissure le numéro
42:361 des alarmes en France, rendez-vous sur
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