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Avec Philippe Juvin, député LR des Hauts-de-Seine et chef des Urgences de l'hôpital Pompidou

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##L_INVITE_POLITIQUE-2024-11-22##

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Transcription
00:00« Sud Radio, l'invité politique Jean-Jacques Bourdin. »
00:07« Notre invité, un homme qui n'a pas sa langue dans sa poche, qui dit ce qu'il pense, député LR Philippe Juvin des Hauts-de-Seine, bonjour. »
00:15« Bonjour M. Bourdin. »
00:16« Vous êtes chef des urgences à l'hôpital Georges-Pompidou, je parlerai de la santé aussi, évidemment,
00:22mais je voudrais commencer avec la situation politique en France.
00:26Sommes-nous au bord d'une crise politique ? »
00:30« Il est certain que si on s'amuse à déstabiliser le Premier ministre, y compris dans la majorité,
00:35on peut avoir une crise politique, mais pas seulement politique, une crise financière.
00:40Le pays a besoin de grande stabilité, et moi je veux dire simplement à mes petits camarades
00:45qui font partie de la coalition centrale, qu'ils soient à Horizon, En Marche, au Modem, au LR, la coalition,
00:55que le principe d'une coalition c'est qu'on ne peut pas être d'accord sur tout, parce que sinon ça s'appelle un parti unique,
01:00et or personne n'a la majorité, il faut faire preuve de prudence et de tolérance,
01:05et se « supporter » les uns les autres pour le bien commun. »
01:09« Mais qui déstabilise la majorité ? Qui ? Allons-y, vous n'avez pas votre langue de bois. »
01:15« Regardez M. Armand, qui est un homme plutôt sympathique, et avec lequel je partage beaucoup de points communs philosophiques,
01:21puisque comme lui, je crois qu'il faut d'abord baisser les dépenses avant d'augmenter les impôts.
01:28Mais quand M. Armand remet en cause le Premier ministre, il crée les conditions d'une crise politique.
01:34Il faut faire très attention, tout est très inflammable, et la France a besoin de stabilité avant tout.
01:39« Mais quand il dit « attention » à Antoine Armand, qui est ministre de l'économie, lorsqu'il dit « attention » à l'impôt de trop, n'a-t-il pas raison ? »
01:47« Il a évidemment raison, et moi je n'arrête pas de le dire à l'Assemblée nationale, attention, il faut d'abord baisser les dépenses avant d'augmenter les impôts.
01:55Donc sur le fond, je suis d'accord, c'est la manière de le dire, et c'est le lieu où on le dit.
02:00Et il est normal qu'il ait cette discussion avec le Premier ministre, il est normal qu'il ait cette discussion au Conseil des ministres,
02:06mais quand il parle à l'extérieur du Sénacle, il faut que tout le monde ait la même parole.
02:13On a l'impression, voilà, il a été maladroit, j'espère que c'est une maladresse, et je pense que ça l'est, il a été maladroit,
02:18il ne faut pas qu'on ait l'impression que le gouvernement est divisé, sinon on ne va pas aller très loin.
02:22– Alors Philippe Juvin, Michel Barnier plaide pour la stabilité et l'intérêt général.
02:27– Absolument.
02:27– Mais qui tient le gouvernement entre ses mains aujourd'hui ? C'est le Rassemblement national, Philippe Juvin.
02:34Michel Barnier va recevoir Marine Le Pen lundi, vous avez regardé, tous les observateurs ont écouté Marine Le Pen ces derniers jours,
02:43que dit-elle ? Elle dit, s'il n'y a pas de geste sur le pouvoir d'achat, nous voterons la censure, c'est ce qu'elle a dit,
02:50nous voterons la censure et nous ferons tomber le gouvernement.
02:52Bien, lundi, Michel Barnier pourrait lui offrir un geste, peut-être, peut-être ne pas augmenter les taxes sur l'électricité, non ?
03:02– Écoutez, c'est pas la scoop, ce que je vais vous dire, il n'y a pas de majorité à l'Assemblée nationale,
03:06et la majorité entre guillemets gouvernementale est une majorité relative, donc il est vrai, et ça c'est arithmétique,
03:12que si LFI d'un côté et RN de l'autre se mettent d'accord sur une motion de censure, s'ils font ça, le gouvernement tombe.
03:21Donc ça pose deux questions, qui prendra la responsabilité de faire tomber un gouvernement alors que la France a besoin de stabilité,
03:27ça je m'adresse au Rassemblement national, et ça pose une deuxième question, c'est quel type d'accord politique et de gestion faut-il avoir ?
03:36Moi j'ai été député européen, d'ailleurs avec Barnier pendant des années, et là-bas il n'y a pas de majorité.
03:42Qu'est-ce qu'il se passe ? Les gens sont condamnés à trouver des accords politiques,
03:46et c'est une très bonne chose que Michel Barnier rencontre Mme Le Pen.
03:49– Oui, c'est une très bonne chose, mais pour l'instant il n'y a pas d'accord politique.
03:53– Non absolument, vous avez raison, donc aujourd'hui on est face à une difficulté potentielle qui est la suivante,
03:59nous avons voté contre le budget à l'Assemblée nationale, donc le Sénat est en train de l'écrire,
04:05ils ont une majorité donc ils devraient y arriver, ça va arriver en commission mixte paritaire,
04:09on va essayer de se mettre d'accord entre députés et sénateurs,
04:11ce n'est pas acquis pour des tas de raisons techniques, en particulier que la commission mixte paritaire côté député,
04:16sa composition varie en fonction du temps, je m'explique, il y a des petits groupes,
04:23par exemple le Liott qui sont un groupe central on va dire, et bien ils sont plutôt dans l'opposition,
04:29donc parfois ils ont un poste, parfois ils ne l'ont pas, parce que c'est tournant.
04:34– Et donc si on tombe sur une commission mixte paritaire qui refuse le budget,
04:39et bien on repart pour une deuxième lecture avec tout un foulier.
04:43– Et on repart pour un 49-3, et on repart pour un 49-3.
04:45– Et probablement d'ailleurs même si la commission mixte paritaire est conclusive,
04:48il faudra faire adopter par un 49-3, et là la balle sera dans le camp de Mme Le Pen,
04:53vous avez raison bien entendu, c'est bien connu.
04:55– Est-ce qu'elle a intérêt selon vous à faire tomber le gouvernement ?
04:58– Alors moi je ne suis pas conseiller politique de Mme Le Pen.
04:59– Non mais ça j'imagine.
05:01– Moi je pense que les français seraient très sévères.
05:04– Qu'est-ce que vous lui dites ce matin ?
05:05Qu'est-ce que vous lui dites à Marine Le Pen ce matin sur l'antenne de Sud Radio ?
05:08– Je lui dis une chose très simple, c'est que les français ont besoin de stabilité,
05:10et que la France aurait du mal à se remettre, encore une fois, d'un gouvernement qui tomberait.
05:16Regardez le mal que nous avons subi dans la confiance que nous avons inspirée
05:21aux chefs d'entreprise, en particulier étrangers,
05:23qui ont décidé de ne pas venir s'installer en France,
05:25entre le moment où on a 10 sous, et le long moment où nous avons eu un Premier ministre.
05:29On ne peut pas se repayer trois mois d'incertitude, ce n'est pas possible.
05:32– Bien, deux choses, si l'ERN fait tomber le gouvernement,
05:36il faudra nommer un nouveau Premier ministre,
05:39Michel Barnier pourrait être renommé ?
05:41– Bien sûr, le Président de la République.
05:42– Vous aimeriez cette solution ?
05:44– Moi je veux la stabilité, et plus vous garderez longtemps le même Premier ministre,
05:48plus ça donnera l'image à l'étranger que la France est un pays stable.
05:52– Donc vous demandez, vous dites ce matin, vous ne demandez rien du tout,
05:56mais vous dites ce matin Emmanuel Macron,
05:58ce serait une bonne chose de renommer Michel Barnier si le gouvernement tombe.
06:03– Bah oui, évidemment, je vous dis, dans tout l'été,
06:08quand c'était la folie de savoir qui allait être Premier ministre,
06:10qui faut nommer la gauche, qui disait c'est nous, etc.
06:13Moi j'avais un discours que je tiens toujours,
06:14c'est au Président de la République de nommer,
06:16donc ça sera à lui de prendre sa responsabilité.
06:18Mais je vous le dis très simplement,
06:20on dit la France aujourd'hui est sous le feu des projecteurs économiques,
06:24des investisseurs étrangers, et c'est une des raisons à la crise, ce qui est vrai.
06:28Et on nous dit c'est parce que nous avons un fort déficit, c'est vrai.
06:31Mais c'est aussi parce que les gens regardent la stabilité ou l'instabilité d'un pays.
06:35Si vous avez un très fort déficit,
06:36mais qu'en même temps vous arrivez à prouver aux gens qui vous regardent de l'extérieur
06:41que le pays est stable, a des institutions qui tiennent,
06:43que ce n'est pas la Grèce d'il y a 15 ans, souvenez-vous,
06:46et bien là c'est un plus pour vous.
06:48Oui, donc nous avons intérêt à la stabilité, attention.
06:51— Je me souviens, vous étiez venu me voir le 24 septembre, Philippe Juvin,
06:55et vous me disiez « je ne voterai pas un budget qui comporte des augmentations d'impôts ».
07:00— D'ailleurs... — Vous dites toujours la même chose ?
07:02— Mais d'ailleurs je ne l'ai pas voté. — Vous ne l'avez pas voté ?
07:04— Oui, il y a deux semaines, le budget est arrivé au vote à l'Assemblée,
07:08et j'ai refusé le budget.
07:10On avait, je crois, on ne savait même pas combien d'ailleurs, on a essayé de compter,
07:14on ne savait pas, on avait entre 40 et 60 milliards d'impôts supplémentaires.
07:17Donc moi je comprends qu'on puisse avoir quelques impôts en plus,
07:19la question c'est la balance entre est-ce qu'on baisse plutôt la dépense
07:23ou est-ce qu'on augmente les impôts ?
07:25Moi je suis favorable à un point très simple, c'est qu'il faut d'abord dépenser moins,
07:31et il faut dépenser mieux.
07:33— Vous voulez par exemple supprimer le Conseil économique, social et environnemental,
07:36entre autres, vous avez plein de propositions de dépenses moindres.
07:42— J'ai fait plein de propositions, il y a 437 opérateurs de l'État, 437.
07:48Business France, c'est un machin avec 1400 emplois, 1400 emplois.
07:52Les 20 emplois les plus, les top emplois,
07:56coûtent 200 000 euros par tête de pipe aux impôts des Français.
08:02Et Business France, ça sert en théorie à aider les entreprises à exporter.
08:05Quand vous posez la question aux entreprises,
08:07est-ce que vous avez été aidé par Business France ?
08:09Une sur deux vous dit, quand ils sont venus nous aider, ça n'a servi à rien.
08:13— Mais vous savez, il y a également 486 impôts et taxes en France.
08:21Réfléchissons déjà à cela.
08:23Il y en aurait dix fois moins, une cinquantaine,
08:26avec une recette identique pour l'État.
08:28C'est-à-dire qu'on réduit le nombre d'impôts,
08:30et ce qu'on perd sur ceux qu'on fait disparaître,
08:32on les met sur ceux qui restent.
08:34Ne serait-ce que ça, ça produirait des économies,
08:36parce que ça simplifierait la vie des Français.
08:38Monsieur Bourdin, la vie c'est très simple.
08:40Ce qu'il faut faire, c'est dépenser moins,
08:42dépenser mieux, simplifier,
08:44et travailler plus, parce que nous travaillons moins...
08:46— Je vais y venir.
08:48Je vais y venir, Philippe Juvin, travailler plus.
08:50Faut-il augmenter les taxes sur l'électricité ?
08:52— Il faut augmenter le moins possible toutes les taxes.
08:56Nous sommes le pays champion du monde des impôts et des taxes.
08:58— Donc il faut oublier l'augmentation des taxes sur l'électricité ?
09:00— Le moins possible.
09:02— Je vous dis ça encore une fois, parce que Marine Le Pen le demande.
09:04— Oui, le moins possible.
09:06— Les allègements de charges patronales sur les bas salaires,
09:08il ne faut pas les baisser ?
09:10— Les allègements des taxes,
09:12quand vous supprimez un allègement de taxes,
09:14c'est comme si vous taxiez, en fait.
09:16C'est un impôt indirect.
09:18Encore une fois,
09:22quand votre employeur vous donne 100 euros,
09:24vous n'en avez que 46 dans votre poche.
09:26Nous sommes champion du monde des impôts et des taxes.
09:28La marge de manœuvre,
09:30elle n'est pas sur l'augmentation de l'impôt,
09:32de la taxe ou de la charge.
09:34La marge de manœuvre réelle que nous avons,
09:36c'est baisser nos dépenses.
09:38Autrement qu'en français,
09:40nous dépensons trop et nous dépensons mal.
09:42Elle est là, la grande différence avec nos voisins.
09:44— Philippe Juvin,
09:467 heures de travail de plus pour les actifs par an,
09:48ça rapporterait 2,5 milliards d'euros.
09:50Qui serait fléché,
09:52cet argent serait fléché
09:54vers le dernier âge, l'autonomie ?
09:56Vous y êtes favorable ?
09:58— C'est une rustine.
10:00D'abord, le travail gratuit,
10:02je n'y crois pas beaucoup.
10:04Je pense que tout travail mérite un salaire.
10:06C'est une rustine qui ne règle rien.
10:08Si nous avions le taux d'emploi,
10:10en revanche, identique aux Hollandais,
10:12nous aurions la capacité
10:14à emprunter deux fois moins
10:16que nous allons devoir emprunter cette année.
10:18Cette année, tenez-vous bien,
10:20pour tenir le budget,
10:22nous allons emprunter 300 milliards.
10:24Presque 1 milliard
10:26à 50 jours près.
10:281 milliard par jour.
10:30Tous les jours, on emprunte 1 milliard.
10:32C'est pas avec des rustines qu'on va s'en sortir.
10:34Il faut remettre à plat
10:36la structure de la dépense de l'État.
10:38Je vous dis, les opérateurs de l'État
10:40qu'il faut faire disparaître,
10:42les communes, les intercommunalités,
10:44les départements, les régions, les métropoles,
10:46et quoi encore ? J'ai été élu maire
10:48il y a 20 ans, et Patrick Devet-Jean,
10:50à l'époque, m'avait dit, tu sais,
10:52on a quand même la commune, le département
10:54et la région, ça fait vraiment
10:56beaucoup de strates. Eh bien, 20 ans plus tard,
10:58on a rajouté les intercommunalités
11:00et les métropoles.
11:02Nous vivons dans un pays
11:04qui roule sous la charge administrative.
11:06Qu'est-ce qu'il faut supprimer, alors ?
11:08Regrouper ?
11:10Est-ce qu'il faut vraiment garder des départements
11:12et des régions ? Moi, je m'interroge.
11:14Est-ce qu'il faut garder des métropoles
11:16et des régions ? Vous voyez, il y a un moment où il faut
11:18qu'on fasse des choix.
11:20Je pense qu'en fait, nous vivons
11:22avec l'idée que
11:24tout est gratuit, et qu'au fond,
11:26peu importe l'efficacité de la dépense.
11:28Je vous ai déjà donné ce chiffre
11:30de l'hôpital public. Autant, autant,
11:32pardon de le dire, autant
11:34d'administratifs en équivalent en plein
11:36code médecin. Je ne dis pas que ce n'est pas utile,
11:38c'est même indispensable, l'administratif parfois,
11:40mais autant. Posons-nous la question
11:42du niveau de la dépense et de son efficacité.
11:44Et ça, on ne se pose jamais la question.
11:46– Bien, au Sénat est en train d'être discuté
11:48le budget de la Sécurité sociale.
11:50Encore une fois, c'est le Sénat
11:52qui a la main en ce moment.
11:54Tiens, par exemple,
11:56les sénateurs refusent d'augmenter les taxes sur l'alcool.
11:58N'y a-t-il pas un enjeu de santé publique ?
12:00Est-ce que les enjeux économiques sont
12:02supérieurs aux enjeux sanitaires ?
12:04– Mais, enfin, écoutez,
12:06vous savez très bien que si les taxes sur l'alcool augmentent,
12:08aujourd'hui, ce n'est pas
12:10la visée de santé publique, c'est la visée
12:12de faire rentrer des euros dans les caisses.
12:14Encore une fois, je crois
12:16qu'effectivement, les taxes sur, par exemple, le tabac,
12:18c'est utile parce que ça fait baisser
12:20la consommation de tabac. Moi, je suis favorable
12:22à augmenter d'un, j'avais même proposé
12:24dans un amendement, un euro par paquet de cigarettes en plus.
12:26Mais ne soyons pas
12:28malhonnêtes, la plupart du temps où les gens
12:30augmentent les taxes sur l'alcool
12:32ou le tabac, ce n'est pas parce qu'ils pensent à la santé publique,
12:34c'est qu'ils pensent au budget de l'État.
12:36Donc, oui,
12:38des taxes peuvent avoir des effets de santé publique,
12:40mais ne soyons pas naïfs
12:42sur leur but ultime.
12:44– Est-ce qu'il faut abaisser le plafond de remboursement
12:46des arrêts maladie ?
12:48– Oui, je crois qu'il faut
12:50aligner le public sur le privé,
12:52c'est-à-dire trois jours de carence,
12:54ne pas être payé pendant trois jours,
12:56et il faut faire en sorte que quand on est payé
12:58d'un arrêt maladie, on ne soit pas payé à 100%, mais à 90%.
13:00Les arrêts maladie, ça a doublé
13:02en 10 ans,
13:04enfin, entre 2017 et aujourd'hui,
13:06on est passé de quelque chose comme 8 milliards
13:08à 18 milliards,
13:10les gens s'arrêtent beaucoup plus. Alors, il faut peut-être se poser
13:12la question de savoir pourquoi ils s'arrêtent. Objectivement,
13:14on voit très bien que
13:16quand on a fait
13:18disparaître le jour de carence,
13:20quand on est passé de Sarkozy à Hollande,
13:22ils ont supprimé le jour de carence
13:24en éducation nationale, et bien, il y a eu 40%
13:26d'absentéisme en plus.
13:28– Les transports sanitaires,
13:30est-ce qu'il faut aussi faire des économies ?
13:32– Bien sûr. Moi, je suis frappé de voir aux urgences
13:34le nombre de gens qui arrivent aux urgences
13:36sur leurs deux pieds, et puis quand ils repartent,
13:38ils vous disent, j'aimerais un taxi remboursé par la Sécu,
13:40ou une ambulance. Voilà, c'est
13:42le supermarché, tout est gratuit, on ne paye rien.
13:44Il faut que les transports sanitaires
13:46soient réservés aux gens qui ne peuvent vraiment pas
13:48se déplacer, qui sont fatigués,
13:50quelqu'un qui sort de sa chimiothérapie, par exemple,
13:52ou quelqu'un qui sort de l'hôpital avec
13:54la jambe dans le plâtre. Mais
13:56aujourd'hui, on est dans une société
13:58d'enfants gâtés
14:00qui veulent tout
14:02gratuitement. Ben non, c'est fini.
14:04Le temps des cerises est terminé,
14:06il y a des cerises gratuites.
14:08Donc, la dépense publique doit aller
14:10là où elle est nécessaire. Et moi, je préfère financer
14:12le retour à domicile de quelqu'un qui ne peut pas marcher
14:14au retour à domicile d'un jeune de 20 ans
14:16qui est un peu fatigué, qui est venu nous voir aux urgences.
14:18Oui, et ça arrive.
14:20Mais c'est permanent, ça n'arrive pas.
14:22Avec une pression d'ailleurs sur les médecins.
14:24Parce que du coup, le type vous embête en vous disant
14:26je veux mon taxi, je veux mon machin
14:28et au bout de 5 minutes de discussion
14:30vous avez autre chose à faire, vous cédez. Donc on a aussi un sujet là.
14:32Il faut probablement interdire
14:34interdire aux médecins
14:36de signer des retours à domicile
14:38dans des ambulances ou dans des taxis
14:40quand ils répondent pas
14:42à un certain nombre de critères durs.
14:44Philippe Juvin, je termine avec l'international.
14:46La Russie, Vladimir Poutine déclare que le conflit
14:48a pris un caractère mondial.
14:50Il a envoyé un missile
14:52balistique de moyenne portée sur l'Ukraine
14:54mais la Russie avait averti les Etats-Unis.
14:56C'est quoi de la part
14:58de Vladimir Poutine ?
15:00Il faut lire, écoutez, il faut lire
15:02guerre et paix, il faut avoir un peu de culture
15:04historique, diplomatique et littéraire.
15:06La Russie c'est un grand pays,
15:08un vieux pays qui a une tradition
15:10diplomatique de très grande dureté.
15:12Il faut garder le sang froid,
15:14ne pas réagir par un tweet
15:16immédiat quand M. Poutine fronce les sourcils,
15:18ça fait partie de sa stratégie.
15:20Les perdants
15:22ce sont toujours ceux qui se précipitent
15:24pour répondre à M. Poutine.
15:26Garder la tête froide, c'est
15:28notre principale qualité,
15:30c'est la principale qualité qu'il faut avoir.
15:32Bien, le Proche-Orient,
15:34la CPI, Cour pénale internationale
15:36qui lance un mandat d'arrêt contre
15:38Netanyahou,
15:40Benjamin Netanyahou, pas que contre lui
15:42d'ailleurs, le ministre de la Défense,
15:44l'un des chefs du Hamas qui serait mort.
15:46Dites-moi, qu'est-ce
15:48que vous en dites ? Est-ce que la France
15:50doit soutenir la CPI ?
15:52Est-ce que la France, si jamais
15:54Netanyahou venait en France, doit arrêter
15:56Benjamin Netanyahou ?
15:58Entendons-nous, ce qui se passe à Gaza est épouvantable,
16:00et vous savez, moi je suis un des seuls hommes politiques
16:02qui a exercé, dans des pays en guerre,
16:04j'étais en Ukraine, j'ai fait des accouchements
16:06dans des caves, donc je sais ce que c'est les bombardements,
16:08et ce qui arrive aux enfants de Gaza est épouvantable.
16:10Toutefois, la décision de la CPI,
16:12c'est une décision qui n'est pas une décision juridique,
16:14c'est une décision politique.
16:16Antisémite, dit
16:18Netanyahou, vous iriez jusque-là ?
16:20Non mais en tout cas politique,
16:22et les institutions internationales
16:24brillent par leur anti-israélisme
16:26primaire.
16:28Le comité des droits de l'homme de l'ONU,
16:30le comité des droits de l'homme de l'ONU, où siège quand même
16:32la grande démocratie qu'est la Chine ou le Soudan,
16:34la moitié des condamnations
16:36du comité des droits de l'homme de l'ONU, la moitié,
16:38depuis toujours, ça concerne
16:40uniquement Israël. Donc on voit bien
16:42que par cette décision, on confond
16:44les bourreaux et les victimes,
16:46on confond l'agresseur et l'agressé, c'est Israël
16:48qui a été agressé, et Israël
16:50a le droit de se défendre. Donc à votre question
16:52précise, faut-il arrêter M. Netanyahou ?
16:54La réponse est non, évidemment.
16:56Même si on est membre de la CPI,
16:58de la Cour pénale, la France,
17:00qui reconnaît la Cour pénale du moins.
17:02Qui ne voit pas la manœuvre,
17:04et qui ne voit pas la dérive très inquiétante
17:06des institutions internationales,
17:08qui font de la lutte contre Israël
17:10un point commun,
17:12un point commun de tous ces gens
17:14qui, au fond, n'exercent pas la démocratie
17:16dans leur propre pays,
17:18mais qui exigent d'Israël des garanties
17:20qu'eux-mêmes ne donnent pas à leurs propres citoyens.
17:22Je vous rappelle, le comité des droits de l'homme
17:24de l'ONU, c'est la Chine,
17:26c'est le Soudan, c'est le Qatar, c'est le Koweït.
17:28Voilà.
17:30Boalem Sansal a été emprisonné
17:32en Algérie, ingénieur, écrivain,
17:34enseignant qui défend l'humanisme,
17:36contre la censure, contre l'islamisme,
17:38contre la corruption.
17:40Absolument.
17:42Non seulement ça m'inquiète,
17:44mais la Cour pénale internationale
17:46ne pourrait pas s'intéresser aussi
17:48aux régimes dans lesquels
17:50les journalistes sont arrêtés, les avocats sont inquiétés.
17:52L'Algérie ?
17:54Oui, mais il y a la Corée du Nord,
17:56il y a l'Iran.
17:58C'est curieux, il n'y a jamais eu de décision
18:00de la CPI sur l'Iran.
18:02Mais c'est surprenant, tout va bien en Iran.
18:04Vous voyez, il y a vraiment deux poids et deux mesures
18:06dans la CPI, et c'est très inquiétant
18:08parce qu'on a besoin d'un ordre mondial,
18:10mais cet ordre, il faut qu'il soit juste, sinon il ne sera pas respecté.
18:12Merci d'être venu nous voir,
18:14Philippe Juvin, merci à vous.
18:16Il est 8h54, presque
18:1855, vous êtes sur Sud Radio.
18:20Patrick Roger sera avec vous
18:22après les infos de 9h.

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