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Avec Stéphane Troussel, président du département de Seine-Saint-Denis et porte-parole du PS

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##L_INVITE_POLITIQUE-2024-10-21##

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News
Transcription
00:00SUD RADIO, l'invité politique, Patrick Roger.
00:06Mon invité politique ce matin, Stéphane Troussel, président du département de Seine-Saint-Denis, porte-parole du Parti Socialiste.
00:13Bonjour Stéphane Troussel.
00:14Bonjour.
00:15On va beaucoup parler de budget, d'argent, de la fièvre des impôts, du besoin d'économie ou pas autour de ce projet barnier qui va arriver ce soir donc à l'Assemblée.
00:25Il risque d'y avoir encore du chahut également à l'Assemblée Nationale.
00:28On va parler des rapports de force politique dans ce pays mais également au sein de la gauche, également au sein du PS, des valeurs défendues par le PS, de polémiques autour de Karim Bouharram.
00:43Juste avant cela Stéphane Troussel, on en a beaucoup parlé ce matin, il y a eu beaucoup de réactions d'auditeurs aussi sur les rassemblements de cyclistes hier un peu partout en France pour dénoncer, je cite, des violences routières après l'accident d'un automobiliste qui a tué.
00:58Fauché et tué un cycliste à Paris cette semaine.
01:01Votre collègue de gauche Yann Brossat va jusqu'à vouloir interdire les SUV, les grosses voitures dans les villes.
01:07Quelle est votre position sur ce sujet qui vous concerne parce que vous êtes un président de département, vous êtes un élu sur les aménagements et la cohabitation entre automobilistes, cyclistes et même piétons ?
01:19D'abord j'ai moi aussi envie d'avoir une pensée à la fois pour ce cycliste, pour ses proches, pour sa famille et toute la communauté du vélo qui est endeuillée.
01:28Ce jeune homme était un originaire de Saint-Ouen en Seine-Saint-Denis et je veux dire à quel point bien évidemment ce drame il montre à quel point la route doit être un espace partagé.
01:41Et oui on peut légitimement se poser la question de l'autorisation de ces véhicules surdimensionnés en ville qui ne correspondent à aucun besoin, aucun besoin.
01:53Vous allez demander alors à certains d'acheter une petite voiture quand ils vont en ville et d'avoir une grosse pour la prendre dans la route.
02:00Ces véhicules protègent à plus de 70% par rapport aux normes en vigueur les occupants.
02:10Mais par contre ils entraînent plus de 30% d'accidents plus graves pour les usagers de la route piétons et cyclistes.
02:21Donc il faut que ce drame, et tant mieux si le ministre des Transports ce matin reçoit les associations de cyclistes,
02:31pour dire à quel point il faut lutter contre cette violence routière de toutes les manières possibles.
02:37La route ça doit être un espace partagé.
02:39Mais partagé et avec du respect.
02:41C'est peut-être ça, le respect des automobilistes pour les cyclistes et des cyclistes aussi pour les autres.
02:46Oui mais avec un espace public qui permet une cohabitation et des espaces protégés pour chacun.
02:53Mais il faut se dire quand même que dans nos villes la voiture, et notamment les grosses voitures,
02:59ont envahi l'espace public de manière inconsidérée depuis trop longtemps maintenant.
03:06Vous seriez favorable à l'interdiction de grosses voitures dans votre département de Seine-Saint-Denis ?
03:14D'abord excusez-moi mais ces SUV on les trouve plus dans l'ouest parisien et dans les Hauts-de-Seine,
03:21notamment plus qu'en Seine-Saint-Denis.
03:25Ce que je dis c'est qu'il faut absolument réglementer davantage.
03:29Ce n'est pas possible qu'il y ait encore une fois une telle prédominance des véhicules et de ce type de véhicules dans l'espace public.
03:36L'espace public doit être aménagé pour que chacun puisse y trouver sa place, sa juste place.
03:42Or les véhicules aujourd'hui et ce type de véhicules à l'évidence sont surdimensionnés par rapport à un usage apaisé.
03:50Dans les centres-villes mais autour des villes.
03:54On parle des centres-villes là.
03:59Il faut un usage pacifié et apaisé de la route en ville.
04:04Bon, venons-en aussi aux questions d'argent, de budget.
04:07Mais ça c'était particulièrement important parce que c'est une question d'argent.
04:10L'aménagement aussi des villes, des voies routières et tout c'est ça.
04:14Il faut des priorités.
04:16Alors il faut des économies.
04:18Michel Barnier aussi il est contre une fièvre fiscale.
04:22C'est ce qu'il a dénoncé.
04:24Il demande aux collectivités locales des efforts.
04:28Vous, votre département, vous êtes concerné aussi.
04:31Alors j'ai pas bien compris Stéphane Troussel.
04:34Vous allez nous expliquer parce que j'ai cru comprendre que vous étiez exempté d'efforts avec d'autres départements la Seine-Saint-Denis.
04:41Et vous contestez ça.
04:43Oui parce que la réalité c'est qu'il y a effectivement un certain nombre de collectivités qui sont épargnées d'un mécanisme de ponction financière.
04:53Mais la totalité des collectivités dont le département de la Seine-Saint-Denis va être privée d'un certain nombre de ressources.
05:01J'ai fait le calcul pour la Seine-Saint-Denis c'est plus de 40 millions d'euros en moins dans le prochain budget.
05:07Enfin on n'en est pas là par hasard.
05:10Si le gouvernement actuel trouve cette situation c'est parce que depuis 7 ans le président de la République a multiplié les cadeaux fiscaux
05:21pour les plus riches et pour les plus grandes entreprises qui conduit à ce déficit abyssal.
05:26Ah bon ça n'avait pas commencé avant avec François Hollande, le EPS, le déficit du budget ?
05:34Non, le redressement des comptes publics il avait été opéré sous le précédent quinquennat.
05:40La réalité c'est qu'aujourd'hui on se retrouve...
05:43Il y avait du crédit d'impôt aussi avec François Hollande.
05:45Les comptes publics n'avaient pas été mis dans l'état où ils sont aujourd'hui.
05:503 000 milliards de dettes et surtout pour quel effet sur la croissance ?
05:55Pour quel effet sur la transition écologique ?
05:57Pour quel effet sur la réduction des inégalités et des injustices dans notre pays ?
06:01C'est tout l'inverse qui s'est produit.
06:03Donc non seulement cette politique a dégradé nos comptes publics
06:07mais elle met la France en matière de croissance dans une situation qui n'est aujourd'hui pas satisfaisante.
06:13Et donc le résultat, les conséquences, c'est de demander des efforts dans ce budget
06:18à la fois à nos concitoyens, aux retraités par exemple, aux catégories populaires et moyennes
06:26et en plus de désigner les collectivités locales comme des boucliers commissaires
06:29alors qu'elles investissent, alors qu'elles sont un bouclier social
06:32et alors qu'elles préparent la transition écologique.
06:35C'est inacceptable.
06:36– Mais Stéphane Troussel, vous gérez aussi votre budget.
06:39– Oui mais contrairement à l'État, moi je dois voter chaque année un budget en équilibre.
06:43– Oui c'est vrai.
06:44Non mais votre budget personnel aussi, quand vous avez plus de dépenses,
06:49est-ce que vous ne faites pas des économies ?
06:51– Oui mais attendez, personne ne dit qu'il ne faut pas faire des économies
06:55et que l'État commence par balayer devant sa propre porte.
06:59Qu'il désigne les collectivités locales et même les Français,
07:02qu'il décide de taxer davantage, c'est inacceptable.
07:05Et d'ailleurs les parlementaires, moi je suis en train de les mobiliser
07:08pour que par des amendements, ils s'opposent à ces mesures
07:11et notamment celles qui concernent nos concitoyens les plus modestes
07:15et les collectivités locales à travers un certain nombre d'amendements.
07:19Regardez, enfin quand même, les États-Unis,
07:22les États-Unis ce n'est quand même pas un pays de gauchistes.
07:25Le président Biden a mis en place une taxation sur le rachat d'actions.
07:34Et il a même passé cette taxe de 1 à 4% parce qu'elle ne rapportait pas assez.
07:39Le gouvernement fait une entourloupe sur cette taxe sur les rachats d'actions
07:44parce qu'il prend la valeur comptable de ses actions
07:48plutôt que la valeur boursière.
07:49Vous savez ce que ça donne ?
07:50Eh bien l'écart c'est que la valeur boursière de L'Oréal c'est 400 euros,
07:55sa valeur comptable c'est 20 centimes.
07:57Bien évidemment quand vous prenez la valeur comptable, ça ne vous rapporte rien cette taxe.
08:01Et donc toute la politique du quinquennat Macron,
08:05mais visiblement que poursuit les macronistes et les droites alliées,
08:11c'est de continuer cette politique qui exonère les plus riches et les plus grandes entreprises.
08:16Ce n'est pas acceptable à un moment où il faut redresser les comptes publics.
08:19C'est pour ça Stéphane Troussel que vous soutenez la motion de rejet présentée par la gauche aujourd'hui à l'Assemblée ?
08:25Bien évidemment, à chaque fois que nous mettons des propositions sur la table,
08:30nous avons voté en commission des propositions pour faire en sorte que ce soit un budget plus juste,
08:40qui encore une fois exonère les retraités, qui exonère les catégories moyennes et populaires
08:45et qui met davantage à contribution les plus riches et les plus grandes entreprises.
08:51Voilà pourquoi nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour nous opposer à ce budget.
08:57Mais en faisant des propositions pour ramener un maximum de victoire pour nos concitoyens.
09:07Et d'ailleurs ce que j'évoquais sur la taxation par exemple des rachats d'actions,
09:12la justice fiscale, je pense qu'il y a des majorités possibles dans l'Assemblée nationale.
09:17On a entendu un certain nombre de parlementaires centristes,
09:20on a entendu un certain nombre de parlementaires du MoDem,
09:23y compris pourquoi pas chez certains républicains,
09:25de faire en sorte qu'on mette plus de justice fiscale, de justice sociale dans ce pays.
09:30Stéphane Troussel, cette motion de rejet a priori, elle n'a pas beaucoup de chances d'aboutir.
09:34Parce qu'encore une fois visiblement le Rassemblement national sera la béquille de ce gouvernement.
09:41Donc ce Rassemblement national qui tente...
09:43Le gouvernement s'appuie sur l'ERN alors, c'est ce qu'on vous dit.
09:46Le Rassemblement national qui tente depuis quelques années de faire croire aux Français
09:51qu'il serait un défenseur des catégories populaires,
09:54on va voir l'illustration de son projet et de la réalité de son projet à travers ses votes dans le cadre du budget.
10:01Certains diront non, ils ont une attitude responsable pour qu'il y ait un budget qui soit voté par le gouvernement
10:08et que ce ne soit pas un chahut permanent.
10:11La gauche, elle veut qu'il y ait un budget qui soit voté.
10:15Et d'ailleurs, je rappelle qu'en commission, nous avons fait des propositions pour qu'un budget soit voté.
10:20Mais ce que nous voulons, c'est un budget qui soit juste.
10:23Un budget qui enclenche la transition écologique de notre pays.
10:28Priver les collectivités locales par exemple de ce qu'on appelle le fond vert
10:31que le gouvernement avait annoncé à grand renfort de publicité il y a quelques années,
10:36ça va priver les collectivités de moyens pour rénover leurs équipements publics,
10:41pour engager la transition écologique des bâtiments,
10:44pour rénover les routes par exemple et les rendre à la fois plus respectueuses dans l'environnement et plus sûres.
10:52Voilà ce que ça va conduire.
10:53Mais Stéphane Troussel, est-ce qu'il n'y a pas quand même au sein des collectivités territoriales,
10:58on parle souvent de millefeuille et il y a beaucoup de strates,
11:00vous connaissez ça parfaitement en étant président du département à la Seine-Saint-Denis
11:05et puis bon il y a la région effectivement derrière,
11:07est-ce qu'il n'y a pas des économies tout de même à réaliser ?
11:10Écoutez, les dépenses publiques locales ça représente 19% de l'ensemble des dépenses dans notre pays.
11:20C'est 47% en Allemagne, c'est 50% en Espagne.
11:26C'est ça la réalité.
11:27Parce qu'on s'appuie en fait à l'échelon régional beaucoup plus.
11:31La dette des collectivités locales c'est moins de 9% sur l'ensemble de la dette du pays.
11:36C'est ça la réalité.
11:38Alors que les collectivités locales font 70% de l'investissement public.
11:42Bon donc il n'y a pas d'économie à faire avec les collectivités.
11:45Mais moi je suis prêt à tout regarder.
11:47Mais nous en avons fait des économies.
11:49Par exemple les départements, enfin la réalité c'est,
11:52vous savez ce qui se passe depuis 20 ans,
11:54c'est que l'État a transféré par exemple au département le paiement des allocations individuelles de solidarité.
12:00Quand vous êtes une personne âgée et que vous avez besoin d'aide à domicile,
12:03pour être maintenu à domicile,
12:05quand vous êtes une personne en situation de handicap,
12:07c'est le département qui paye à la place de l'État.
12:09Quand vous êtes privé de revenus,
12:11ce sont les départements qui payent le RSA.
12:14Mais avec quel argent ?
12:15Mais non, la réalité c'est que depuis 20 ans,
12:18les gouvernements successifs, même de gauche,
12:22ont transféré ce type d'allocations au département,
12:26mais ont privé les départements des recettes correspondantes.
12:31Et notamment sur ces recettes, la fameuse taxe d'habitation qui a été supprimée par Emmanuel Macron.
12:35C'était une erreur ?
12:37C'était une astuce politique ?
12:40Bien évidemment que c'est une astuce politique.
12:42Il a privé les collectivités des seules ressources qu'ils pouvaient maîtriser
12:49pour finalement leur donner des dotations qu'il est capable ensuite de leur retirer.
12:54Donc il faut rétablir cette taxe d'habitation selon vous ou par Stéphane Troussène ?
12:57En tout cas ce qu'il faut c'est remettre à plat les règles de la décentralisation.
13:01Oui mais la taxe d'habitation, soyez très concrets.
13:03Non, il faut remettre à plat les règles du jeu de la décentralisation.
13:06La réalité c'est que cette décentralisation,
13:09c'est l'État qui donne des charges et des compétences aux collectivités,
13:12il les prive de recettes et en plus il crée des injustices entre les citoyens.
13:17Je n'ai pas compris votre réponse.
13:19Soyons très concrets, vous êtes pour ou contre ?
13:22Je suis pour qu'on discute d'un levier fiscal, d'un moyen fiscal.
13:28Une cotisation territoriale universelle comme le dit Serpa.
13:31On peut discuter de tout mais il faut de l'égalité, de la justice et des moyens
13:35pour les collectivités qui sont un bouclier social,
13:38qui protègent nos concitoyens, qui préparent l'avenir et qui font de la transition écologique.
13:43Est-ce que c'est une bonne chose que l'État intervienne dans le dossier Sanofi
13:48et entre dans l'actionnariat ?
13:53Oui mais on verra quelle est la réalité de cet engagement
13:56parce que les garanties énoncées par la filiale de Sanofi, je demande à voir.
14:02Donc plutôt que des déclarations d'intention,
14:05moi j'aurais aimé par exemple que le gouvernement utilise le décret Montebourg
14:09qui permet à l'État dans le cas de la préservation d'une activité essentielle
14:17pour le pays, essentielle pour la souveraineté sanitaire,
14:20essentielle pour notre souveraineté industrielle,
14:23et bien qu'il utilise tous les moyens.
14:25Or on voit bien les tergiversations.
14:28Ce qu'il faut comprendre c'est qu'on est désormais d'entrer dans une nouvelle période.
14:33Il faut que les pays retrouvent de la souveraineté, qu'il faut tourner le dos.
14:38Oui mais certains spécialistes disent que là le paracétamol en France n'est pas menacé.
14:42Il va y avoir une usine qui va sortir de terre dans quelques mois à Toulouse.
14:47Ce que je constate c'est qu'encore une fois il faut maintenant qu'on tourne la page
14:51de cette libéralisation forçonnée.
14:53Il faut que la puissance publique elle retrouve des moyens d'agir,
14:56de maîtriser notre destin.
14:57Regardez ce qui se passe.
14:59Même chez les libéraux qui ont été les britanniques,
15:02alors qu'il y a 40 ans Mme Thatcher privatisait le rail,
15:07et bien désormais ils reprennent la main sur le rail.
15:10Non seulement sur la propriété du rail,
15:12mais même sur les compagnies qui exploitent le rail.
15:15Alors qu'on nous avait vendu l'ouverture à la concurrence,
15:18la libéralisation forçonnée comme la recette miracle
15:21pour baisser les prix, pour améliorer le service.
15:24C'est l'inverse qui s'est produit.
15:26Et bien c'est ça que la gauche là maintenant doit avoir à l'esprit.
15:29Ouvrir une nouvelle page.
15:31Stéphane Troussel, pour terminer, vous craignez sur le budget.
15:34Vous craignez un 49.3.
15:36C'est inévitable.
15:37En tout cas visiblement les macronistes, les droites,
15:40multiplient les petites musiques sur l'utilisation du 49.3.
15:43Alors qu'il faut bien comprendre
15:45qu'avec les élections législatives du mois de juin, juillet dernier,
15:48nous sommes rentrés dans une nouvelle ère là encore.
15:51C'est le parlementarisme.
15:53C'est au Parlement que doit se faire le budget.
15:55Et donc il faut aller jusqu'au bout du débat parlementaire.
15:58Et les députés de gauche, ils seront dans cet état d'esprit.
16:02Aller au bout du débat parlementaire.
16:04Mettre des propositions sur la table.
16:06Chercher des majorités pour faire en sorte que ce soit un budget plus juste.
16:11Un budget qui épargne les catégories moyennes et populaires de notre pays.
16:16Oui, Stéphane Troussel, vous êtes président du département de Seine-Saint-Denis,
16:21porte parole aussi du PS.
16:23Il y a votre collègue de Seine-Saint-Denis aussi,
16:26maire socialiste de Saint-Ouen, Karim Bouamrane,
16:29qui est l'objet d'une polémique déclenchée par le chercheur Pascal Boniface
16:33qui l'a qualifié de muslim d'apparence.
16:36Quelle est votre réaction sur ce sujet ?
16:38J'ai réagi très vite hier soir quand j'ai pris connaissance de cette expression.
16:43Elle est insupportable.
16:44Qu'est-ce qu'il veut dire par là ? Qu'est-ce que vous comprenez, vous ?
16:47Essentialiser le débat.
16:49Considérer que quelqu'un prend des positions en fonction de je ne sais quelle origine,
16:57je ne sais quelle religion réelle ou supposée, c'est insupportable.
17:01C'est à propos du conflit israélo-palestinien.
17:03Karim Bouamrane, non seulement c'est un bon maire,
17:07non seulement c'est un bon vice-président du département de la Seine-Saint-Denis,
17:12mais comme chacun et chacune d'entre nous, c'est surtout un élu de la République.
17:17Et quand est-ce que dans ce pays, on arrêtera d'essentialiser les gens en fonction...
17:27Il n'aurait pas suffisamment pris la défense de Gaza, grosso modo ?
17:30C'est insupportable, c'est inacceptable.
17:32C'est inacceptable, c'est condamnable et donc il faut en finir avec, encore une fois,
17:40cette essentialisation du débat politique dans notre pays.
17:44C'est repris par certains de LFI, d'ailleurs.
17:47Notre pays, c'est la France à toutes et à tous, c'est la République française
17:52et Karim Bouamrane, c'est un élu de la République, c'est un citoyen.
17:56Est-ce qu'il y a besoin de clarification au sein du nouveau Front Populaire de la gauche
18:00par rapport à cela aussi, justement ?
18:02Puisque certains reprennent aussi cette expression chez LFI.
18:07Écoutez, pour l'instant, j'ai entendu Pascal Beniface prendre ce propos-là.
18:13Si vous voulez qu'on ouvre un débat sur ce que doit être le débat à gauche, je suis prêt.
18:17Mais je ne confonds pas tout.
18:19Donc j'ai condamné cette expression, elle est insupportable,
18:22elle est révélatrice certainement d'un certain nombre de prises d'opposition dans la société.
18:27Et donc je l'ai condamnée et j'ai apporté mon soutien à mon ami le maire de Saint-Ouen.
18:33À gauche, justement, et notamment au PS, certains réclament un congrès du PS à Olivier Faure.
18:41Votre position ? Vous êtes un soutien ?
18:44Moi, je crois que le Parti Socialiste, il a des règles démocratiques.
18:48C'est une formation politique qui aime le débat.
18:50Le congrès, il aura lieu en son temps.
18:53Vous voyez, on est en plein débat budgétaire.
18:55Et les attaques contre Olivier Faure de certains socialistes ?
18:59Ce que je relève, c'est que simplement, comme toujours, le débat est vif au PS.
19:04C'est ce qui fait la force de ce grand parti.
19:07Moi, je préfère un parti qui débat.
19:10Ça veut dire qu'il a trouvé la couleur ?
19:12Oui, bien évidemment.
19:13Et d'ailleurs, c'est la preuve qu'il est au centre du débat
19:16et qu'il s'est replacé au cœur de la gauche.
19:18C'est ça qui m'intéresse.
19:20Et d'ailleurs, je remarque que désormais,
19:22toutes celles et tous ceux qui, il y a 7 ans,
19:25créaient des mouvements politiques et quittaient le PS,
19:28désormais, c'est plutôt le phénomène inverse.
19:30Il y a plein d'éclosions d'initiatives,
19:33mais tout le monde reste au PS
19:36parce que c'est au cœur du PS,
19:38c'est au cœur de la gauche que le débat doit avoir lieu.
19:41Et plutôt que la fragmentation,
19:43moi, je suis pour qu'au contraire,
19:45on fasse converger ces initiatives
19:47parce que ce qui fait la force du PS,
19:49c'est que finalement, en son sein,
19:51il organise presque tout le débat de la gauche.
19:54– Oui, Lucie Castex n'a pas été retenue
19:56pour descendre dans l'arène politique dans l'ISER.
20:01Marine Tondelier, alliée, votre alliée à gauche, le regrette.
20:06– Oui, bien moi aussi je le regrette
20:08parce que je pense qu'elle était une bonne candidate
20:10dans cette circonscription de l'ISER
20:12qui est une circonscription pas facile
20:14puisque je crois qu'elle avait été gagnée au deuxième tour
20:16à quelques milliers de voix seulement
20:18– Face à Olivier Véran.
20:20– Exactement, et donc Lucie Castex aurait été une bonne candidate
20:23parce qu'elle incarne justement ce trait d'union à gauche
20:27et donc toutes les postures à gauche
20:30qui font preuve de sectarisme et de brutalité,
20:34et bien je crois que ce n'est pas ce qu'il nous faut actuellement.
20:38Et donc oui, elle aurait été une bonne candidate.
20:41– Merci Stéphane Troussel,
20:43président du département de Seine-Saint-Denis,
20:45porte-parole du Parti Socialiste,
20:47était mon invité politique ce matin.
20:49Vous voulez réagir d'ailleurs à ce que vient de dire Stéphane Troussel ?
20:51Alors il ne sera pas là pour répondre,
20:53mais vous pourrez quand même commenter, bien sûr.
20:550 826 300 300, on se retrouve dans un instant.
20:58Et puis on abordera aussi tout à l'heure le télétravail
21:00qui est remis en question.
21:02Qu'est-ce que vous en pensez ?
21:04Vous nous appelez là aussi et vous réagissez
21:06ainsi que sur tous les autres sujets que nous avons abordés.

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