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Avec David Lisnard, maire de Cannes, président de l'AMF et président de Nouvelle Énergie

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##L_INVITE_POLITIQUE-2025-02-12##

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Transcription
00:00— SUDRADIO, l'invité politique Jean-Jacques Bourdin. — Notre invité ce matin, David Lissnard, président de l'Association des maires de France et maire de Cannes.
00:12David Lissnard, bonjour. — Bonjour. — Vous êtes très engagé en politique. J'y reviendrai tout à l'heure. Je reviendrai sur la présidentielle de 2027 sur...
00:20— C'est vous qui décidez. — Oui, oui, c'est moi qui décide. C'est bien. Merci, David Lissnard. Alors je vais décider de vous parler du grand désarroi démocratique.
00:28Vous avez lu évidemment l'enquête du Cevipof hier, le centre de recherche politique de Sciences Po, qui montre quoi ? Eh bien qui montre que pour les Français,
00:39la démocratie fonctionne mal, qui montre quoi ? Qui montre que les Français n'ont plus confiance dans les partis politiques.
00:4518% seulement des Français ont confiance dans les partis politiques. Il y a... Ils n'ont pas confiance dans les hommes responsables politiques,
00:54pas confiance dans le président de la République, pas confiance dans le Premier ministre, pas confiance dans les députés. Profond malaise, profond malaise.
01:03Pourquoi, David Lissnard ? — C'est un sujet dont je parle depuis longtemps, parce que je l'observe tous les jours sur le terrain.
01:11C'est que je pense que notre démocratie est en crise. Elle est attaquée de l'extérieur, mais à l'intérieur même... Et c'est le plus important.
01:18C'est ce que vous décrivez à travers cette étude du Cevipof. Mais que c'est une crise de l'exécution des choses. C'est-à-dire que moi,
01:24ce que je constate, c'est qu'on peut avoir un sursaut civique qui est indispensable si on veut relancer le pays, qui a une grande partie
01:31de la population française qui a beaucoup plus de maturité que ce que l'on croit, que ce que disent les observateurs, les politiciens,
01:36les hommes politiques, pardon, ou même les journalistes, etc., mais qui ne supportent plus, qui ressentent très bien l'insincérité,
01:44les effets de com', les séquences. Et en fait, je crois que... — Les éléments de langage.
01:49— Les éléments de langage. Et souvent, on me dit que la crise de la démocratie est une crise de la représentation. Je pense que c'est beaucoup moins vrai
01:57que c'est une crise de l'exécution. Dans la démocratie, il y a Demos, le peuple, et Crassi, le pouvoir. La démocratie, ça doit montrer que c'est efficace,
02:03qu'il y a un suivi, que c'est de l'action effective. Et toute la clé, là... Et je me permets de dire... Je pensais pouvoir parler ce matin,
02:11mais je vais sortir un ouvrage le 12 mars. Comme ça, je fais la promo à l'Observatoire qui s'appellera Ainsi va la France, où tout tourne autour de ça.
02:18On est dans une crise de l'exécution. Comment on peut rétablir la confiance civique dans l'exécution ? Les gens acceptent... Moi, je le vois dans ma commune,
02:25je le vois partout, de ne pas être d'accord avec vous, surtout. Ils acceptent même qu'on fasse des erreurs. Ce qu'ils ne veulent pas,
02:30c'est qu'on se foute d'eux. Et ils ont raison. Nous avons raison de penser cela, parce que je me fais partie des gens. Voilà.
02:34— Alors, deux chiffres encore, puis je vais passer à l'actualité immédiate. Il y a une manie... Ça, c'est une petite remarque personnelle.
02:42C'est le commentaire. Aujourd'hui, dès le fait connu, on s'attarde même pas sur le fait pour expliquer ou analyser. On est partis dans le commentaire.
02:50C'est vrai pour les politiques. C'est vrai pour les journalistes. De la même manière. Bien. Nous allons rester aux faits. Les faits, c'est quoi ?
02:57Que dit cette enquête ? Que disent les faits ? 41% des Français veulent un homme fort. Écoutez bien. Qui n'a pas besoin des élections ou du Parlement.
03:08Vous vous rendez compte ? Qui n'a pas besoin des élections ou du Parlement. Ça vous surprend ?
03:12— Non, ça ne me surprend pas. Ça me mobilise, parce qu'il y a un vrai danger. Et il y avait eu un sondage il y a 2 ans qui montrait que les 18-35 ans
03:21ne plaçaient pas la démocratie au-dessus des régimes autoritaires. Et on en vient à ce que je disais tout à l'heure. C'est-à-dire que quand vous avez le sentiment
03:27que la politique ne sert plus à rien, que c'est que de la posture, que c'est un théâtre d'ombre – mais ça fait, pardonnez-moi, des années que j'essaie de l'évoquer à mon niveau –,
03:35c'est ce qui renvoie vers des attentes autoritaristes. Combien de gens on entend autour de nous ? Des gens bien, hein. Et comment on peut ressentir aussi de temps en temps
03:43la même chose en disant « Ah, il faudrait un bon militaire, mettre un peu d'ordre », etc. Donc il y a un besoin d'ordre. Et l'enjeu, c'est de montrer que le meilleur des systèmes
03:52ou le moins pire des systèmes, après tous les autres, comme disait Churchill, c'est la démocratie. Vous savez, la démocratie, c'est la liberté pour un peuple.
03:59Il faut se rendre compte du trésor que c'est. C'est comme la santé pour un individu. C'est comme la paix. C'est-à-dire qu'il faut pas la savourer une fois qu'on l'a perdue.
04:07Mais pour cela, il faut en finir avec toute l'incapacité actuelle, les 40 ans de socialétatisme, la bureaucratie qui a pris le dessus sur la décision populaire
04:17qui doit s'exercer à travers les élus. Il faut vraiment, vraiment en finir avec une caste incompétente qui est honnête, certes, mais qui est incompétente
04:27et qui nous dirige depuis trop longtemps. — Eh ben, David Lissnard, pour faire écho à ce que vous venez de dire, 61% dans cette enquête des Français font confiance à leur maire.
04:36Vous êtes les seuls, les maires, à sortir du lot, parce que vous êtes concrètement confrontés à la réalité du quotidien et obligés de prendre des décisions,
04:46obligés d'acter des décisions. — Parce qu'on est des praticiens. Moi, je le vois dans ma commune. En tant que maire, je suis un habitant parmi les habitants,
04:55mandaté par les habitants. Quand j'amène mon fils au collège, mes films dans Centro Grande, quand je vais faire des courses, etc., je fais partie des gens,
05:02je fais partie des habitants. Et c'est à la fois très exigeant. C'est devenu très difficile, parce qu'on se heurte, nous aussi, aux murs bureaucratiques
05:10et au délire des contraintes, des normes, des contradictions. Mais c'est un mandat de praticien. Et on ne peut pas procrastiner, comme on dit.
05:18On ne peut pas renvoyer à une commission ad hoc. On ne peut pas se contenter de faire la semaine de l'IA, puis la semaine du plan haut, puis la semaine du nucléaire,
05:27puis la semaine du vélo, et faire toutes ces séquences de com' nationales qui flinguent la confiance civique.
05:32— Oui, sauf que l'IA, on en a besoin. Vous l'utilisez. J'en parlerai tout à l'heure. Vous l'utilisez beaucoup à Cannes, David Lysnard. Bien.
05:39Puisque vous êtes maire, parlons rapidement de deux maires, d'abord celui de Béziers, Robert Ménard. Un maire doit-il pouvoir refuser de marier
05:47une personne en situation irrégulière sous OQTF ? Je vous pose la question. — Pour moi, oui. Évidemment. Juste pour se mettre dans la situation.
05:55Vous êtes maire. Donc vous avez... Au nom de l'État, vous devez marier quelqu'un. Vous avez dans la pièce une personne que vous connaissez,
06:03parce qu'en principe, sauf dans les très grandes villes, vous savez ce qui se passe dans votre commune, qui est multirécidiviste,
06:08dont vous savez que cette personne a une obligation de quitter le territoire français. C'est-à-dire que cette obligation devrait faire
06:15qu'elle n'est pas dans la pièce. Et on va vous dire que vous, maire, vous êtes obligé de marier une personne qui a interdiction d'être là.
06:23Faut arrêter avec le délire. — Mais quelle action engagez-vous pour la soutenir ? — Donc d'abord, d'en parler à votre micro.
06:28Ensuite, avec la députée de Cannes Alexandra Martin, députée Nouvelle Énergie, nous avons co-rédigé une proposition de loi en 2023
06:38qu'elle a redéposée hier à l'Assemblée pour tout simplement dire qu'on ne peut pas obliger un maire à marier quelqu'un qui devrait obligatoirement
06:47être absent du territoire national. Alors vous vous rendez compte à quel point on marche sur la tête, quand même ? — Oui. Robert Ménard se posera
06:52toute sanction autre que symbolique. J'imagine que vous le soutiendrez d'une manière... Vous le soutenez déjà d'une manière ou d'une autre.
06:59— C'est indépendamment de la personne, indépendamment... Pour qui je l'estime par ailleurs, mais c'est pas le sujet. Le maire serait d'extrême gauche,
07:07d'extrême droite, centriste. C'est pas la question. C'est qu'à un moment donné, il faut qu'on arrête d'être stupide et d'avoir des lois qui se contredisent
07:15entre elles. Moi, je suis pas dans le jugement moral. Mais une personne dont on a estimé qu'elle avait interdiction d'être sur le territoire national
07:23ne peut pas pouvoir se marier, parce que le problème, c'est que ça... En plus, ça génère des droits derrière. Et c'est comme ça qu'on crée cet énervement
07:32civique et politique que vous évoquiez à travers cette étude du CEDIPOF. — David Lissnard, quelques mots sur le débat ouvert sur le droit du sol.
07:40Il est ouvert, le débat, qu'on le veuille ou non. François Bayrou demande un débat plus large sur l'immigration, avec la question qu'est-ce que c'est
07:49d'être français. Le débat sur le droit du sol, vous êtes favorable à une remise en cause du droit du sol, David Lissnard ?
07:56— C'est-à-dire que je pense qu'il faut sortir des grandes postures, droit du sol, droit du sang. Il faut revenir à des choses pragmatiques et réalistes.
08:02Et le problème, c'est l'automaticité de l'acquisition de la nationalité française. Je reviens de Mayotte, où j'étais déjà allé il y a 7 mois.
08:10— Oui, je sais. — Nos compatriotes maorais, qui ont 3 fois par référendum décidé d'être français, qui sont noirs et musulmans,
08:19ne veulent tous qu'on supprime le droit du sol, parce qu'ils sont en train de perdre Mayotte et de perdre la France à Mayotte.
08:27Donc c'est une question de pragmatisme. On sait très bien que l'immigration zéro n'est ni souhaitable ni faisable. En revanche,
08:35aujourd'hui, il faut fermer le robinet de l'immigration pour retrouver un niveau correct d'immigration, pour mieux accueillir,
08:43pour intégrer, pour retrouver une politique d'assimilation. — L'intégration, c'est le travail, notamment.
08:48— D'assimilation, entre autres. Et pour cela, il faut sortir des jurisprudences des cours européennes et des hautes cours.
08:55Pour cela, il faut passer par le référendum. Il faut élargir le champ de l'article 11 du référendum, parce que dans le cas contraire,
09:02il n'y a pas d'un côté « Il faut ouvrir les frontières. On ne peut pas toucher au droit du sol. On nous sent le droit du sol »,
09:06comme si c'était un totem absolu. — Mais il faut une révision constitutionnelle.
09:10— Bien sûr, bien sûr. Mais ça fait... — Vous demandez une révision constitutionnelle ?
09:13— On est un certain nombre à le proposer depuis des années. — Oui. Oui. Sauf, David Lyssenaar, qu'avant la présidentielle de 2027,
09:18ça va être difficile. Non ? — Alors moi, je crois pas. — Vous ne croyez pas.
09:23— C'est-à-dire qu'en fait, tout dépend de la volonté du président de la République. Quand j'avais...
09:28— Il faut un texte commun aux deux assemblées. — Oui, oui, bah oui, oui, oui, oui, oui, oui. — Bah oui, oui, sauf que...
09:34— En l'occurrence, je pense qu'il faudrait activer l'article 11, revoir le champ de l'article 11.
09:39Et il va falloir un petit peu tordre le bras du Conseil constitutionnel. C'est tout à fait compatible avec l'état de droit.
09:45L'état de droit, c'est pas de figer l'état du droit. Il faut sortir de tout cela. L'état de droit, c'est précieux.
09:51C'est la démocratie aussi. Mais aujourd'hui, un peuple, une nation doit pouvoir maîtriser son peuplement.
09:57Vous savez, 90, 95% des Français sont d'accord avec ça. Quelles que soient leurs origines, qu'elles soient d'origine bretonne
10:03depuis 12 générations, qu'elles soient d'origine capverdienne, maghrébine ou provençale ou corse comme moi en partie,
10:08on sait qu'on doit maîtriser le peuplement. C'est une évidence, parce que si vous ne maîtrisez pas le peuplement,
10:14vous ne maîtrisez pas les services publics, vous ne maîtrisez pas les questions sécuritaires,
10:19vous ne parvenez pas à bien intégrer, à bien assimiler. Or, aujourd'hui, il faut retrouver une destinée commune en France,
10:25une ambition nationale, et qui transcende les origines, les croyances, etc. C'est ça, l'esprit de la République. C'est pas virtuel.
10:31C'est du concret. — C'est du concret. Concrètement, puisque vous parliez de tordre le bras au Conseil constitutionnel,
10:38il va falloir tordre le bras peut-être à Richard Ferrand. Sera-t-il le nouveau président du Conseil ?
10:44— J'espère que les assemblées s'y opposeront, oui. — Vous êtes contre, absolument contre ?
10:48— Non. C'est-à-dire que je pense... — Vous êtes contre Richard Ferrand, contre la nomination ?
10:51— Je connais pas personnellement. Je sais qu'il a perdu les élections, qu'il doit à la prescription le fait de pouvoir être nommé président
10:59du Conseil constitutionnel, ce qui est quand même un peu paradoxal. Mais tout simplement, est-ce que le Conseil...
11:04De quoi a le plus besoin le Conseil constitutionnel ? Est-ce qu'on a besoin de bons et de vrais juristes ou est-ce qu'on a besoin de courtisans ?
11:11La réponse est plutôt chez les juristes. — Mais ça a toujours été les courtisans. Debré avec Chirac.
11:15— Oui. Mais c'est pas pour ça que c'est bien. — Fabius... Enfin Roland Dumas avec François Mitterrand. Enfin bon, etc., etc.
11:23— Mais c'est vrai. Vous avez raison. Et c'est pas pour ça que c'est bien. Et quand ça se passe dans un autre pays,
11:26on crie au scandale qu'on regarde ce qui se passe chez nous. Et puis je me permets de dire que même Roland Dumas,
11:30qui était un homme dont la moralité, la justice en a témoigné, était... Comment disait François Mitterrand ?
11:36« Il y en a qui connaissent le droit. Lui, il connaît le tordu. » C'est ça, je crois à l'expression.
11:39— Oui, c'était ça, oui. — Mais c'était au moins un grand juriste. Au moins, il avait ça. Il avait une vraie compétence juridique.
11:44Donc je ne veux absolument aucun mal à celui qui est supposé devenir président du Conseil constitutionnel à titre personnel.
11:49Mais je pense que la République française mérite mieux. Et au sommet de la haute cour, avoir des personnalités qui ne soient pas forcément
11:55des politiques, tous socialistes, vous remarquerez. Conseil d'État, cours des comptes, Conseil constitutionnel,
12:00ça pose peut-être un petit souci démocratique, quand même. — Bien. David Lissnard, un mot. Je reviens sur les étrangers.
12:07Certains demandent pour les étrangers un conditionnement de certaines prestations sociales à 2 ans de résidence régulière en France.
12:15Vous aussi ? — Je pense que ça fait partie des mesures qui s'appliquent partout dans le monde, quasiment, partout dans le monde.
12:21— Donc je travaille. Je suis en situation régulière. Je cotise. Et je n'ai pas droit à certaines prestations.
12:27— Pas à toutes, oui. Effectivement, il faut qu'il y ait un droit qui soit progressif. — N'est-ce pas inéquitable, à toute l'âge ?
12:32— En revanche, non. C'est plutôt logique, parce que le droit, il n'est pas lié qu'à une relation financière.
12:38Il est lié aussi à une relation avec le territoire. Mais je suis assez d'accord avec vous. Pour moi, c'est pas du tout prioritaire.
12:43En revanche, ce qu'il faut revoir, c'est qu'on ne puisse pas bénéficier des allocations non contributives.
12:52Ça, à mon avis, ce serait beaucoup plus pertinent et beaucoup plus logique et beaucoup plus équitable. Je vous rejoins là-dessus.
12:57— Comparution immédiate. C'est une PPL de Gabriel Attal examinée aujourd'hui à l'Assemblée nationale.
13:02PPL, ça veut dire proposition de loi. C'est quoi ? C'est une comparution immédiate pour les 16-18 ans en cas d'infraction grave. Vous êtes pour ?
13:11— J'essaie d'être objectif là aussi. Donc je me réjouis qu'il y ait des épiphanies comme ça, intellectuelles, les mêmes qui balayaient nos propositions.
13:21Là encore, Alexandre Martin avait fait un texte ensemble après cette différente... Enfin moi, je les vois... On va reprendre les choses en l'ordre.
13:30Ce que je vois partout, dans les villages où je vais pour l'EMF, dans ma commune, c'est une violence croissante des mineurs.
13:36Alors indépendamment de l'effet émotionnel des faits divers, il y a un phénomène qui est aujourd'hui sourcé, quantifié. Il y a une violence croissante des mineurs.
13:45Le Sénat avait estimé que ça avait été doublé par deux en 25 ans. C'est une réalité. On a des mineurs qui sont utilisés comme chair à deal, comme chair à trafic.
13:53C'est-à-dire qu'on les met. Ils reçoivent 200 €, etc., parce qu'on sait qu'ils sont impunis. On les arrête. On les relance. On a des coups de couteau partout.
13:59Moi, en tant que père de famille, j'ai pas envie d'avoir l'angoisse quand mon fils rentre du foot comme le pauvre Elias qui s'est fait poignarder. J'ai pas envie de tout ça.
14:07Donc je sais qu'il y aura toujours des faits divers, qu'il y aura toujours des atrocités, mais il faut inverser les choses.
14:12Le problème, c'est que pour des raisons de posture politique, on va avoir une proposition de loi qui ne va rien régler. Voilà. C'est ça, le problème.
14:20C'est-à-dire que ça passe par quoi ? Il faut revoir le Code pénal des mineurs, c'est sûr. On fait des propositions... Enfin moi, je fais, avec nouvelle énergie, des propositions très concrètes.
14:27D'abord, et ça ne figure pas dans la proposition ratale, il faut renverser la charge d'excuse de minorité au-dessus de 13 ans.
14:33C'est-à-dire qu'il faut que ce soit le juge qui justifie l'excuse de minorité, et pas qu'elle soit automatique.
14:38Il faut que l'atténuation de peine ne soit pas de 50%, maximum, mais de 20%. Il faut que la responsabilité pénale soit abaissée à 16 ans.
14:46Et surtout, et surtout, des choses très simples. Juste prendre le temps, pardonnez-moi, M. Brondin. La responsabilité ne peut être qu'individuelle.
14:55Donc soit le mineur est responsable, et il faut donc créer des vrais centres disciplinaires fermés.
15:01Aujourd'hui, les centres d'éducation fermés, moi je l'ai vu avec les deux gamins de 15 ans qui avaient failli tuer cette dame âgée de 89 ans, Angèle, souvenez-moi, à Cannes.
15:09Ils sont sortis tout de suite... On m'a dit, ah non, c'est fermé, mais c'est ouvert. C'est comme les obligations de quitter le territoire. C'est obligatoire, mais ce n'est pas obligatoire.
15:15Donc il faut des vrais... Alors on appelle ça des maisons de redressement, ça fait un peu réac, mais des centres d'éducation disciplinaire.
15:20Et ça va faire du bien, on va sauver des gamins, on va protéger la société. Ça décide des moyens.
15:24Aujourd'hui, une journée en centre d'éducation fermée, c'est 720 euros par jour. Pour quel bilan ? Pour quelle évaluation ?
15:30Et pardonnez-moi, mais si ce n'est pas le gamin qui est responsable, je sais que c'est dur d'être parent.
15:36Ça doit être les parents. Ce n'est pas à la société, ce n'est pas à nous d'assumer ça.
15:39Donc par exemple, quand on a des multirécidivistes mineurs, multicondamnés, qui donnent des coups de couteau, qui sont dans des rixes, on en a toutes les nuits.
15:47Eh bien, lorsque les parents sont sauvables, ils doivent payer pour l'enfant.
15:51Lorsqu'ils ne sont pas sauvables, eh bien, ils ne doivent pas être aidés par la société.
15:54Je demande un pouvoir pour les maires d'expulser des HLM les délinquants.
15:58Et pas simplement parce qu'on me dit « ah oui, mais ils respectent le règlement intérieur ».
16:02On s'en fout. Comment la société peut être arrivée à ce niveau de niaiserie, de soutenir avec l'argent du contribuable des personnes qui détruisent la société ?
16:10N'aidons plus les gens qui détruisent. Ça, c'est pragmatique. C'est transversal. Ce n'est pas politicien. C'est ça qu'il faut faire.
16:17— Bien. C'est factuel. David Lissnard. Budget 2025. Vous l'auriez voté ? — Non.
16:21— Vous ne l'auriez pas voté ? — Non. — Alors que votre famille politique l'a voté. Enfin famille politique. Vous êtes plus LR.
16:29— Moi, j'ai une famille. C'est... — Nouvelle énergie, maintenant. — Je suis toujours LR.
16:32— Mais vous êtes encore LR, alors. — Oui, parce que je suis... Vous savez, je suis vieux légitimiste, quoi. Voilà.
16:36— Oui. Oui. Mais là, vous ne l'auriez pas voté. — Non, non. Je ne l'aurais pas voté pour une raison assez simple.
16:41C'est que je pense qu'il amplifie les causes du problème. C'est quoi, le problème ? C'est une dette qui augmente.
16:48C'est une dépense publique qui est la plus élevée du monde avec des services publics qui se délitent.
16:52Et c'est ça, le noeud gordien qu'il faut trancher. Et donc on a une augmentation de la dépense publique de 35 milliards d'euros en 2025.
17:0135 milliards. On parle d'économie. Il faut pas se moquer des gens. On a une augmentation de la dette qui va augmenter de presque 3%.
17:08Il y a une augmentation des prélèvements obligatoires. Ce qu'on ne comprend pas, c'est que c'est l'excès de prélèvements obligatoires
17:14qui, à partir d'un certain seuil confiscatoire, créent la dette, créent la déliquescence du service public. Donc non, je n'aurais pas voté.
17:21— Vous auriez censuré ? — Non. Non. — Vous n'auriez pas voté le budget, mais vous n'auriez pas censuré.
17:26— Je veux dire pour une raison toute simple. C'est que la censure n'apporte rien, puisqu'on ne peut pas dissoudre l'Assemblée.
17:31Alors il faudra censurer lorsqu'on pourra changer l'Assemblée nationale. Donc il faudra ajouter du chaos.
17:35— Alors certains disent... — C'est très cohérent, en fait, ce que vous dites. — Certains disent David Lissnard, c'est le mille-et-un français.
17:40Vous êtes le mille-et-un français, David Lissnard ? — Écoutez, j'essaie d'être le David Lissnard français et canoï.
17:48— Oui. Non, je vous dis ça, parce que lui, la tronçonneuse, il tranche dans les dépenses publiques. Il faut aller jusque-là ?
17:56— Oui. D'abord, il faut trancher dans les dépenses publiques. Je suis en train de travailler sur un plan extrêmement modéré,
18:01c'est-à-dire pour revenir à la moyenne européenne de la dépense publique par rapport à la richesse produite.
18:05C'est ce qui va permettre de relancer la machine économique, de recréer de la prospérité, de retrouver du pouvoir d'achat
18:11qui ne peut être que du revenu, que du revenu. Donc c'est le différentiel entre le brut, l'extra-brut et le net.
18:17Donc ça veut dire qu'il faut soulever le capot des aides sociales et revenir là-dessus. Si on a le temps, je serai très heureux d'en parler.
18:22Et donc c'est pas une finalité, la réduction des dépenses. C'est aujourd'hui devenu une modalité obligatoire pour retrouver du service public,
18:30pour qu'il y ait plus de policiers, pour qu'il y ait plus d'infirmiers, pour qu'il y ait plus d'enseignants, il faut qu'il y ait moins de bureaucrates.
18:36C'est-à-dire ceux qui détournent l'argent public des missions exécutives. Ça, j'y travaille dessus. Donc c'est un plan de réduction des dépenses de 200 milliards,
18:44ce qui serait très raisonnable. On serait à peine dans la moyenne européenne. On sera à 50% du PIB. C'est à la moitié de la richesse en dépenses.
18:50Mais ce que je puis vous dire, c'est que dans ma vie, dans le privé, dans le commerce et dans les entités qu'on m'a confiées, y compris en mairie,
18:56dans une ville où je répète à chaque fois un taux de pauvreté bien supérieur à la moyenne nationale, contrairement à ce que les gens croient de l'extérieur,
19:01une ville qui est compliquée, qui est complexe, on a réduit la dette de 76 542 000 euros en 10 ans. On va baisser le foncier bâti cette année de 3,6% la fiscalité.
19:12On a multiplié par 8 la capacité d'autofinancement. Non pas en étant dans la douleur, mais en faisant du management, en faisant de l'investissement,
19:21en faisant ce qu'on appelle un CAPEX en entreprise, en essayant de créer des cercles de qualité, en augmentant la productivité des agents,
19:28en réduisant le périmètre d'intervention de la mairie et en le recentrant sur l'essentiel.
19:31— David Lissnard, je vous écoute. Vous serez... — Comme un artisan fait, comme un commerçant fait. Enfin comme tous les gens normaux.
19:38— Je comprends. Je comprends. David Lissnard, vous êtes favorable à une primaire à droite. Vous l'avez dit. Oui ?
19:46— Oui. C'est que du réalisme. Je n'en passerai volontiers. — C'est que du réalisme. Bon. Vous serez candidat à la primaire à droite.
19:51— Aujourd'hui, je veux porter cette ambition. — Vous serez candidat à la primaire à droite, à la primaire, à la présidentielle.
19:56— Le Milleais, c'est ça ? A ma rigueur, ça me flatte un peu. Non. Oui, je veux porter ce projet tourné sur la liberté, l'ordre,
20:06la conciliation entre l'ordre, la liberté et l'unité nationale. Oui. Je veux le porter au maximum. Et comme...
20:11— Mais avec qui, une primaire à droite ? Avec tous les partis ? — Ceux qui veulent.
20:14— Même les macronistes ? Même Horizon ? — Même chez Zemmour. Ceux qui veulent.
20:20— Même chez Zemmour. — Même si Mélenchon veut venir, il viendra pas. Le Pen viendra pas. — Oui. Et même Marine Le Pen.
20:24— Mais elle viendra jamais. Elle n'a pas besoin de la 35%. Donc il faut être réaliste. C'est-à-dire que moi, il y a un truc dans la vie...
20:30— Mais Zemmour, oui. — Mais c'est pas mon problème. C'est pas mon problème. Mon problème, c'est que la France doit retrouver
20:38une ambition collective et de la performance collective, que j'ai l'impression d'avoir un projet qui peut y contribuer,
20:43mais que ce projet, aujourd'hui, n'est pas connu. Donc il faut le faire connaître. Il faut montrer aux salariés, aux SMIC qui gagneront plus
20:51non pas avec des aides de l'État mais en retrouvant une rémunération du travail. Et que cela ne peut passer que par une refonte du système social
20:58qui consomme presque 900 milliards par an. Parce que tout le reste, c'est du vent. Tout le reste, c'est des promesses de politiciens.
21:04C'est pas avec le guichet de l'État qu'on va régler les problèmes. Le problème aujourd'hui, c'est que l'État ne s'occupe pas de ce qu'il devrait faire.
21:11La justice, l'armée, pas assez en tout cas, la police, etc. Et qu'ils s'occupent beaucoup trop de ce qu'ils ne devraient pas faire.
21:17Donc je veux porter ce projet. Et donc si demain, je suis à 40% dans les sondages, je serai pas pour la primaire. Vous voyez ce que je veux dire ?
21:23Mais aujourd'hui, c'est pas le cas. — Bon. Dans votre mairie, vous accélérez le déploiement de l'intelligence artificielle.
21:29Je le sais. Vous incitez par exemple les commerçants à utiliser aussi des cryptomonnaies, David Lysnard. L'intelligence artificielle,
21:37ce sommet, c'est une réussite. — En tout cas, c'est bien d'avoir parlé de ça, que la France se soit positionnée là-dessus.
21:46Mais vraiment, c'est positif. Ce qui, en revanche, il faut faire très attention, c'est qu'il suffit pas de faire un sommet et d'annoncer
21:54des investissements en France et de dire qu'on a... — Tant mieux. 109 milliards d'euros d'investissement, tant mieux.
22:00— Oui, oui. Très bien. Mais si on veut être souverain dans ce qui est vraiment l'élément de l'indépendance, de la liberté, de la prospérité,
22:08il faut aller beaucoup plus loin. Notre système éducatif qui se plante sur les mathématiques, tout par-delà, le sursaut...
22:15— Et pourtant, nous avons les meilleurs mathématiciens du monde. — ...qui partent tous et qu'on est dernier au classement PISA.
22:20— Mais comment se fait-il, d'ailleurs ? — Écoutez, moi, j'ai des enfants. Non mais pardonnez-moi. J'ai des enfants.
22:24— Il y a un paradoxe et une curiosité dans l'éducation. — Oui, mais en France, on a tous les talents. C'est pour ça que je m'engage,
22:32parce que j'y crois encore, parce que moi, je veux que mes enfants, ils aient un espoir de France, c'est-à-dire qu'ils se projettent
22:38en France plus tard dans un pays qui soit prospère, libre et sûr. Bon. Donc on a tous ces talents. Je les vois partout.
22:43Sauf que tant qu'on n'a pas fait la retraite par capitalisation qui va permettre d'investir dans les projets, tant qu'on n'a pas refondé
22:49complètement le système de l'instruction publique, tout sera du vent. Regardez le nucléaire. Le président de la République nous dit
22:55que c'est formidable. C'est bien qu'il soit s'en rendu compte. C'est le même qui a fermé Fessenheim et qui s'en vantait et qui avait prévu
23:01la fermeture de 14 réacteurs. Il est revenu en arrière, tant mieux. Sauf qu'aujourd'hui, on produit un mégawatt-heure de mémoire
23:06à 60 € le mégawatt-heure. Les États-Unis, avec la même technologie, le même âge des centrales, font un mégawatt-heure
23:14à moins de 30 $. Pourquoi ? Parce qu'on est bouffés par les procédures, parce qu'on est bouffés par la surfiscalité. Les mêmes qui disent
23:21au président de la République qu'il faut des licornes, des grandes entreprises dans l'IA français sont les mêmes qui, au Parlement,
23:27votent une fiscalité, un impôt sur les sociétés qui va passer à plus de 40 % sur les entreprises de plus d'un milliard de chiffre d'affaires.
23:34Une licorne, par définition, c'est une entreprise qui fait plus de 1 milliard. Donc arrêtons la schizophrénie. C'est-à-dire d'un jour dire
23:41« On va accueillir, on va développer une filière », et de ne pas faire ce qu'il faut. Il faut en finir avec tout cela. Il faut une vraie alternative.
23:48Il faut un projet massif, cohérent, qui part de l'éducation, qui part de l'ordre, parce qu'on pourra parler d'IA tant qu'on veut,
23:55tant qu'on aura l'angoisse pour nos enfants qui rentrent chez eux de se faire planter, tant qu'on aura un salaire net qui sera l'un des plus faibles
24:04de la zone euro, alors que pour l'employeur, ça ne coûtera plus cher qu'ailleurs. Tout ça sera du vent de la com' et on sera encore plus dans la crise civique
24:11et politique que vous évoquiez en début d'interview. — Merci. — Merci à David Lysnard d'être venu nous voir ce matin sur l'antenne de Sud Radio.
24:18Il est 8 h 58. Après les infos, Patrick Roger.

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