Avec Philippe Juvin, Chef des Urgences à l'hôpital Pompidou.
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NewsTranscription
00:00 - Bonjour à toutes et à tous, 8h30, 9h, notre invité politique, l'interview politique, les français veulent savoir, vous le savez, vous le savez,
00:07 parlons vrai ce matin sur Sud Radio avec Philippe Juvin,
00:12 député LR des Hauts-de-Seine et chef du service des urgences de l'hôpital Georges Pompidou. Philippe Juvin, bonjour. - Bonjour.
00:18 - Merci d'être avec nous. Regardons ce qui se passe au Proche-Orient, la guerre israélienne, Hamas, la trêve jusqu'à demain matin, de nouveaux otages libérés hier soir,
00:28 des otages toujours retenus par le Hamas ou d'autres mouvements palestiniens.
00:34 Est-ce qu'Israël doit cesser les combats ? Est-ce que la trêve doit être poursuivie ?
00:40 - La trêve peut être poursuivie dès lors qu'elle conduit à des libérations d'otages, mais la trêve ne peut pas être
00:45 décrétée pour laisser au Hamas le temps de se remettre.
00:49 Moi, je rappelle une chose très simple, mais qu'il faut répéter en boucle,
00:54 c'est qu'on peut évidemment, et on a le droit et c'est légitime de défendre la cause palestinienne,
00:59 mais rien ne justifie qu'on ait enlevé des enfants ou des vieillards, rien.
01:02 - Philippe Juvin, qui profite de la trêve ? Le Hamas ?
01:07 Le Hamas qui en profiterait pour scénariser la libération
01:11 des otages ? Le Hamas qui pourrait dire si la trêve était poursuivie
01:17 victoire militaire et victoire
01:21 de la communication ? - Vous avez raison, cette guerre est aussi une guerre de communication.
01:25 D'une certaine manière, malheureusement, il n'y a pas de bonne solution pour Israël. Ou bien Israël ne réagissait pas et elle apparaissait comme
01:33 l'image d'un pays qui subissait une attaque terroriste sans réagir,
01:37 alors que je vous rappelle que nous, par exemple, les Français avions réagi après nos attaques terroristes.
01:42 Et personne n'avait dit "la France n'a pas le droit de se défendre". Soit Israël
01:46 réagit comme elle réagit, et elle est accusée des pires mots. Moi, je retiens
01:51 de la trêve. Un point important, c'est que tous les jours, il y a des otages qui sont libérés. J'ai parrainé deux petites filles
01:58 de 3 ans. Vous me rappelez Jean-Jacques Doré ?
02:00 Des petites filles de 3 ans, les jumelles de 3 ans, qui avaient été enlevées. Qu'est-ce qui justifie que deux petites filles de 3 ans aient été enlevées ?
02:06 Elles ont été libérées, c'était mes filloles,
02:09 puisque nous sommes quelques députés à avoir parrainé des otages.
02:11 Elles ont été libérées il y a trois jours. Je m'en réjouis grâce à la trêve. Donc je suis un homme pragmatique.
02:16 Mais encore une fois, ne vous faites pas avoir par le Hamas qui dit "oui, la trêve est nécessaire pour des raisons humanitaires".
02:23 Malheureusement, c'est la guerre.
02:25 Pendant la guerre, il y a des victimes. Et la guerre
02:27 aujourd'hui à Gaza, elle n'a pas été causée par Israël, mais par l'attaque du Hamas. - Alors à propos d'otages, le FPLP, qui est un
02:34 mouvement palestinien, le Front Populaire de Libération de la Palestine,
02:38 détient une famille avec un bébé de 10 mois, une petite fille de 4 ans, et leur mère
02:45 est détenue par le FPLP, qui a des liens avec LFI, même si LFI s'en
02:50 défend. Est-ce que vous demandez à LFI, ce matin, de tout faire pour libérer cette famille ?
02:55 - Vous vous rendez compte de ce qu'on est en train de dire ?
02:57 Ça signifie qu'il y a un groupe terroriste,
02:59 FPLP, qui détient des otages civils, qui ne sont pas des militaires prisonniers au combat, enfin rien du tout, une famille.
03:04 Et le fait que FPLP dit "finalement nous on connaît des gens en France,
03:08 c'est la LFI, et s'ils nous demandent, peut-être qu'on pourrait faire quelque chose". Mais
03:13 je serais à la LFI, je me confondrais en excuses.
03:17 - La France insoumise.
03:19 - Quelle honte, et puis quel aveu, les liens coupables entre la LFI et tous ces gens-là.
03:27 Il faudrait qu'il n'y ait pas de mots. Je serais à la LFI,
03:30 je ne saurais pas comment mentir, tellement c'est un aveu de
03:34 complicité, parce qu'ils ne sont pas responsables de la prise d'otages au LFI, mais quand même.
03:38 - Il faut déjà penser aussi à la suite.
03:41 Benjamin Netanyahou, qui veut renforcer la colonisation en Cisjordanie, est-ce une folie ?
03:46 - Non mais on sait bien qu'après la guerre,
03:48 il faut trouver un accord par définition avec son ennemi.
03:52 Mais c'est Churchill qui disait "pendant la guerre, résolution, après la guerre,
03:58 volonté de trouver un accord".
04:00 Aujourd'hui la guerre n'est pas terminée, aujourd'hui les otages ne sont pas libérés, il n'est pas aujourd'hui temps de parler de l'après.
04:06 Aujourd'hui la priorité, faire la guerre, toute la guerre, rien que la guerre.
04:10 - Mais Benjamin Netanyahou le fait !
04:12 - Pour libérer les otages,
04:14 ensuite on verra, et forcément il devra y avoir des accords, et je rappelle que le but de la guerre
04:19 n'est pas de défaire le peuple palestinien, le but de la guerre c'est de défaire le Hamas,
04:23 et ensuite il faudra donner aux peuples palestiniens les moyens de vivre en paix.
04:27 - Mais est-ce qu'il faut cesser la colonisation ?
04:29 - Mais la colonisation à Gaza n'existe plus depuis 2005.
04:32 - En Cisjordanie, je ne parle pas de Gaza, je parle de la Cisjordanie.
04:36 - Oui, très clairement, il faudra trouver une solution pacifiée,
04:39 où chacun ait son territoire. Moi je crois depuis toujours à la solution des deux états,
04:43 qui aujourd'hui, évidemment, est mise à mal.
04:46 Simplement,
04:49 l'expérience doit nous éclairer, il faut en tirer des leçons.
04:52 En 2005, Israël a libéré totalement Gaza, ils sont partis, ils ont laissé les infrastructures,
04:56 ils ont donné une terre aux Gazaouis,
04:59 et cette terre, qu'est-ce qu'ils en ont fait ?
05:02 Donc, s'il s'agit de donner des terres qui sont ensuite confisquées par des
05:07 organisations terroristes, au détriment du peuple,
05:09 évidemment, c'est une erreur qu'il ne faudra pas refaire.
05:12 Vous savez, d'une certaine manière, le Hamas, il détient des otages israéliens,
05:16 et pas qu'israéliens d'ailleurs, mais il détient surtout 2 millions d'otages palestiniens.
05:20 Cette guerre, c'est aussi pour libérer les 2 millions d'otages palestiniens des mains et des griffes du Hamas.
05:25 - Samedi,
05:27 manifestation contre les violences faites aux femmes.
05:30 Votre fille est allée manifester avec une pancarte,
05:34 sur laquelle était écrit "Pour nos sœurs victimes du Hamas".
05:38 Que s'est-il passé ?
05:40 - Oui, une petite pancarte discrète,
05:42 avec un stylo billes, vous voyez, sur un morceau de carton,
05:45 et elle m'a expliqué qu'elle a défilé dans un sentiment d'agressivité permanente,
05:52 les gens venaient autour d'elle, la filmant à quelques centimètres,
05:56 en l'injuriant, en lui expliquant que tout ça, c'était pas vrai,
06:02 les viols par le Hamas, c'était des racontards, ça avait été inventé,
06:07 bref, un sentiment de très grande violence,
06:11 où elle m'a appelé en sortant, en disant "J'ai vécu, elle aurait été un homme,
06:16 elle aurait probablement été molestée et violentée".
06:20 Ce qui est incroyable, c'est que dans cette histoire,
06:23 les victimes sont jaugées sur leur identité.
06:26 A partir du moment où les victimes du Hamas sont juives,
06:29 elles ne peuvent pas être des victimes. C'est ça que ça signifiait en réalité.
06:33 - Mais qui étaient ces manifestants qui venaient s'en prendre à elle ?
06:38 - Eh bien, tous ceux qui considèrent que par définition,
06:43 quand on est juif, on ne peut être que le mal.
06:46 C'est le drame de la France, c'est cet antisémitisme qui désormais est décomplexé,
06:50 qui n'apprend pas de l'histoire, et qui considère que,
06:54 parce que vous appartenez à tel ou tel groupe, en l'occurrence quand vous êtes juif,
06:58 vous jouissez forcément de privilèges qui font de vous quelqu'un qu'il faut abattre.
07:04 - Vous rencontrez la communauté juive de votre circonscription ?
07:09 - Bien sûr. - Dans les Hauts-de-Seine, que vous dit-elle ?
07:12 - Une très grande inquiétude. D'ailleurs, entre nous,
07:15 j'étais à la Manif il y a deux semaines contre l'antisémitisme.
07:18 On m'aurait dit un jour que oui, j'irais manifester contre l'antisémitisme à Paris,
07:22 je ne vous aurais pas cru il y a quelques années. Donc nous y étions.
07:25 Et bien, que me dit la communauté juive ? C'est qu'elle est très inquiète.
07:28 Elle est très inquiète pour leur vie quotidienne.
07:30 Elle est très inquiète à tel point que certains m'expliquent,
07:33 discrètement, sous couvert qu'ils se protègent.
07:38 Certains me disent "nous nous armons" parce que nous ne savons pas ce qui peut se passer.
07:42 - La communauté juive s'arme dans votre circonscription ?
07:45 - Non, non, je n'ai pas dit que la communauté s'arme.
07:47 J'ai dit que j'avais quelques individus qui m'ont dit "moi je suis très inquiet"
07:51 et vous savez, monsieur le député, chez moi maintenant, j'ai pris les moyens de me défendre.
07:57 D'ailleurs, vous savez, quand un État est défaillant, ne protège pas ses individus,
08:01 qu'est-ce qui se passe ? Et c'est tout le risque, bien entendu, de la situation actuelle.
08:05 C'est que les gens, ne se sentant plus protégés, décident de se défendre eux-mêmes.
08:10 Il est là le grand risque de la fracture française.
08:12 Mais au fond, ce que nous voyons et ce que nous commentons cet antisémitisme,
08:16 c'est que nous ne l'avons pas vu apparaître.
08:18 Vous savez que, déjà depuis des années, deux tiers des enfants juifs en France
08:22 ne vont plus à l'école publique laïque et républicaine.
08:25 Parce qu'ils ne peuvent plus parce qu'ils sont juifs.
08:27 Parce qu'ils se font molester parce qu'ils sont juifs.
08:30 Deux tiers des enfants juifs ne vont plus à l'école de la République.
08:34 Est-ce normal ? Est-ce acceptable ?
08:36 Et tout ça s'est fait dans le plus grand secret et dans la plus grande honte.
08:41 On a fermé les yeux, il ne faut plus fermer les yeux, il faut les ouvrir maintenant.
08:44 - Philippe Juvin, Eric Dupond-Moretti connaîtra le résultat de sa comparution devant la Haute Cour de Justice,
08:53 à 15h cet après-midi, relaxé ou pas, peut-il rester garde des Sceaux ?
08:58 - D'abord, s'il est relaxé, oui, je ne vois pas pourquoi il ne resterait pas garde des Sceaux.
09:03 Si on croit à la justice, si on croit, je ne parle même pas de la présomption de dissent,
09:08 si on croit à l'innocence déclarée par un tribunal, bien entendu,
09:12 et j'espère d'ailleurs qu'il restera s'il est relaxé,
09:16 parce que s'il partait alors qu'il est relaxé, cela montrerait qu'au fond,
09:20 la justice est rendue non plus dans les prétoires, mais elle est rendue dans la sphère médiatique,
09:26 et d'une certaine manière, on est jugé, voire même on est accusé, on est condamné par,
09:32 on est accusé et on est condamné par les réseaux sociaux.
09:36 Donc oui, j'espère qu'il est relaxé, il restera...
09:39 - Et même s'il est condamné, il ne peut pas rester.
09:43 - Écoutez, là, il faudra voir la nature de la condamnation, il faudra voir le quantum,
09:47 il faudra voir les attendus du tribunal.
09:50 La justice, ce n'est pas oui ou non, la justice c'est quelque chose de subtil,
09:55 et c'est ça le drame d'ailleurs de vous les journalistes et nous les hommes politiques qui commentons la justice,
09:59 c'est que nous avons une vision manichéenne des choses,
10:02 la justice c'est fait par des gens qui sont payés pour être subtils.
10:05 - Alors justement, dans l'affaire de Crépole, laissons la justice travailler ?
10:10 Les enquêteurs et la justice travailler ?
10:12 - Absolument, absolument.
10:14 Moi je vais vous dire, je pense qu'il n'y a rien de pire que la justice que l'on fait sur les plateaux,
10:20 nous n'avons pas accès au dossier, ni vous ni moi, à la précision du dossier,
10:26 je fais confiance aux juges, ce sont des gens de votre côté.
10:28 - Mais est-ce qu'il y a une exploitation politicienne de ce qui s'est passé à Crépole ?
10:31 - Il y a toujours une exploitation politicienne des faits divers.
10:35 Vous commentez les faits divers et nous les commentons,
10:39 en revanche il ne faut pas franchir l'étape d'après qui consiste à tirer des leçons définitives de faits divers.
10:47 Ce que je retiens de Crépole c'est qu'il y a la mort d'un homme, on verra dans quelles conditions,
10:54 il a été dit par certains témoins que c'était mort au blanc,
10:58 si ça c'est vrai il faudra évidemment que la nature raciste de l'infraction soit caractérisée.
11:04 - Vous croyez au racisme anti-blanc ?
11:06 - Bah oui évidemment, enfin je veux dire...
11:08 - Il existe.
11:10 - Il existe, mais moi j'ai un de mes enfants qui a arrêté de jouer au foot dans un club
11:14 parce qu'il était blond aux yeux bleus et ça se passait mal.
11:17 Écoutez, on sait que malheureusement la France se fracture en tribu,
11:23 vous savez c'est Finkielkraut qui avait écrit il y a 30 ans un article dont je me souviens du titre,
11:27 "la nation se fait remplacer par les tribus",
11:31 c'est-à-dire que les gens se reconnaissent en fonction de leur appartenance religieuse,
11:36 ethnique, sociale et puis comme nation, oui donc il y a un racisme anti-blanc, c'est une évidence.
11:42 - Et les mouvements d'extrême droite qui se mobilisent, se manifestent,
11:47 disent vouloir manifester le week-end prochain, c'est une crainte que vous avez ?
11:51 - Mais bien sûr, c'est ce qu'on disait au début.
11:54 Moi je suis très favorable à un choc d'autorité dans des tas de domaines qu'on pourrait développer
12:00 parce que l'action publique aujourd'hui semble défaillante à beaucoup de français
12:05 et qu'est-ce qui se passe dans ces cas-là ?
12:06 Eh bien les gens vont s'organiser, vont descendre dans la rue et c'est ça le risque.
12:10 Alors je ne suis pas en train de dire qu'il faut faire ça, je ne suis pas en train de le vouloir,
12:13 je suis en train de dire qu'il faut absolument l'éviter.
12:16 - Vous le condamnez ? - Evidemment je le condamne.
12:18 - On ne fait pas justice soi-même ?
12:20 - Evidemment je le condamne et il faut tout faire pour l'éviter, il faut tout faire pour que ça recommence,
12:25 mais pour ça il faut que les gens s'estiment protégés.
12:28 Sinon les français font justice eux-mêmes, c'est bien ça le risque.
12:31 - Projet de loi immigration en commission des lois depuis lundi,
12:36 alors vous avez co-signé une tribune avec 16 autres députés LR, êtes-vous prêt à voter ce projet de loi ?
12:43 - Pas n'importe lequel.
12:44 Nous avons dit dans la tribune une chose très simple,
12:47 c'est que le texte d'abord, pour ceux qui nous écoutent, est passé par le Sénat.
12:51 Et la majorité sénatoriale, qui est en grande partie...
12:54 - A réécrit ce texte.
12:55 - A complètement réécrit ce texte, puisqu'on a maintenant 96 articles, on en avait une vingtaine au début,
12:59 a durci le texte de manière à faire quoi ?
13:02 A faire en sorte que la loi désormais diminue l'immigration légale et illégale.
13:07 Donc nous avons un bon texte du Sénat.
13:10 Et bien ce bon texte du Sénat, il ne faut pas que l'Assemblée nationale le détricote.
13:14 Nous avons écrit une tribune à plusieurs députés LR en disant à la majorité,
13:17 ne détricotez pas le texte du Sénat, si vous ne détricotez pas, nous sommes prêts à le voter.
13:23 Nous sommes prêts à le voter, mais il ne faut pas le détricoter.
13:25 - Mais dans tous les cas, est-ce que vous voterez contre ?
13:27 - Ah bah non, mais dans tous les cas, je ne sais pas...
13:30 - Non, parce que vous êtes prêts à le voter, vous pouvez vous abstenir aussi.
13:33 - Absolument.
13:34 - Et vous pouvez aussi voter contre.
13:35 - Et bien voilà, exactement.
13:36 - Et bien écoutez, vous pourriez voter contre ?
13:38 - Je pourrais voter contre, bien entendu, si le texte est totalement...
13:41 Ecoutez, si le texte ouvre les vannes, si le texte ne diminue pas.
13:43 - Oui.
13:44 - L'immigration légale et illégale, oui, il faudra voter contre, bien entendu.
13:47 - Mais Olivier Marlex, qui est votre patron de groupe, dit "on ne votera pas la loi
13:52 sans la proposition d'un référendum sur l'immigration".
13:55 Vous êtes sur la même ligne ?
13:57 - Oui, mais si jamais...
13:58 Ecoutez, nous ce qu'on veut, c'est faire cesser les pompes aspirantes.
14:01 On veut fixer les quotas.
14:02 - Donc vous ne voterez pas ?
14:03 Parce qu'il n'y aura pas de référendum sur l'immigration.
14:05 - Mais je ne sais pas.
14:06 Dans quelques jours, à l'Assemblée Nationale, il y a ce qu'on appelle une niche parlementaire des Républicains.
14:12 - Oui.
14:13 - Où nous présentons deux mesures majeures.
14:16 Une, dont on ne parle pas, c'est très curieux d'ailleurs,
14:18 la dénonciation des accords franco-algériens de 68.
14:20 C'est quelque chose de très intéressant.
14:21 - Oui, c'est vrai.
14:22 - Et deuxièmement, nous voulons modifier la Constitution pour faire simple,
14:26 pour faire en sorte qu'on puisse, que la France puisse décider qui vient sur son territoire.
14:30 Le Président de la République lui-même a dit dans une interview récente
14:34 qu'il était prêt à modifier la Constitution.
14:36 Donc, acte !
14:37 Et moi je sais que par exemple, des députés Horizons...
14:40 - Je sais que des députés Horizons peuvent voter notre réforme constitutionnelle.
14:43 - Mais si elle n'est pas votée, cette proposition de loi,
14:45 vous voterez forcément contre le texte ?
14:48 - Non, pas forcément. Il faudra regarder ce qui reste.
14:50 - D'accord.
14:51 - Sauf que je vais vous dire, M. Bouzard,
14:52 c'est que depuis deux jours, en commission des lois à l'Assemblée Nationale,
14:56 la majorité est en train de détricoter le truc à toute vitesse.
14:59 Par exemple, un exemple très simple. Nous avions dit, il faut des quotas.
15:02 Il faut que la France puisse définir combien de personnes viennent chaque année.
15:05 - Des quotas annuels.
15:06 - Les quotas.
15:07 Et là, on a eu un tir de barrage de la majorité.
15:10 Un peu divisé quand même.
15:11 Un tir de barrage de la LFI, et un tir de barrage, tenez-vous bien,
15:14 du Rassemblement National qui a voté contre les quotas.
15:17 Le Rassemblement National a voté contre les quotas.
15:19 Donc, évidemment, si tout ça, ça disparaît...
15:22 - Il reste une obligation pour le gouvernement de présenter chaque année,
15:27 pour les trois ans à suivre, des objectifs chiffrés.
15:30 - Ouais.
15:31 - D'immigration.
15:32 - Oui, ça vous fait sourire.
15:33 - Oui, oui, oui.
15:34 - Mais quand même, je regardais le texte et le travail en commission,
15:37 le regroupement familial reste limité.
15:40 - Ah oui ?
15:41 - Oui, d'après tout ce que j'ai lu.
15:43 - Vous savez que, on est le principal pays d'Europe
15:48 où l'immigration familiale est supérieure à l'immigration de travail.
15:52 Vous vous rendez compte ?
15:53 Donc c'est ça que nous voulons arrêter.
15:54 - Alors justement, l'objectif, c'est Gérald Darmanin qui dit,
15:57 l'objectif est que l'immigration familiale soit comme en Allemagne,
16:00 inférieure à l'immigration de travail.
16:02 - Oui, mais je partage le même objectif.
16:04 C'est comme d'habitude, on peut partager les objectifs,
16:06 c'est qu'est-ce qu'on met derrière.
16:08 Aujourd'hui, moi je suis médecin,
16:11 et je sais que dans tous nos hôpitaux,
16:13 on ne fonctionnerait pas,
16:15 - Oui.
16:16 - Si on n'avait pas de médecin étranger.
16:18 Eh bien, je veux une immigration choisie, une immigration de travail,
16:21 là où on en a besoin réellement, et pas une immigration familiale.
16:24 - Donc régulariser ces médecins qui sont en situation irrégulière.
16:28 Les régulariser.
16:29 - Il n'y a pas beaucoup de médecins en situation irrégulière.
16:31 - Mais non, mais les médecins ou autres.
16:33 - Non, non, nous ne voulons pas de régularisation.
16:35 - Autres travailleurs.
16:36 - Attention, nous ne voulons, ce que prévoit le gouvernement,
16:38 il faut que les gens le sachent, ce sont des régularisations massives.
16:40 - Non.
16:41 - Tenez-vous bien, si, si, non, non, un truc absolument fou.
16:43 - Ce n'est pas l'article 4b qui serait écrit au Sénat, on est d'accord.
16:46 - Non, mais malheureusement, le gouvernement voulait quoi,
16:48 et je crains qu'il ne revienne, il disait une chose très simple.
16:50 On va régulariser tous les gens qui sont entrés illégalement sur le territoire
16:54 à partir du moment, tenez-vous bien, où ils ont travaillé la belle affaire
16:57 8 mois sur une période de 3 ans.
16:59 Il y en a des types, ils travaillent 8 mois sur une période de 3 ans
17:02 et hop, il est régularisé.
17:03 Mais attendez, c'est quoi cette histoire ?
17:04 Ça c'est de la régularisation massive, nous n'en voulons pas.
17:07 Donc, et combien, alors, on demande à M. Darmanin
17:10 combien ça va faire de régularisation.
17:11 Il nous dit "Oh, quelques milliers".
17:13 Vous savez qu'en France, on estime peut-être entre 700 000 et 900 000
17:17 le nombre d'illégaux, des gens qui sont là sans papier.
17:20 Mais si on...
17:21 - Ils ne travaillent pas tous.
17:22 - Ah non, ça ils ne travaillent pas tous, je vous le confirme.
17:25 Mais si on leur dit "Il suffit de travailler 8 mois sur les 3 ans,
17:29 qu'est-ce qu'il va se passer ?"
17:30 Tout le monde va se faire un petit contrat de 8 mois sur 3 ans.
17:33 Vous aurez des centaines de milliers de régularisations.
17:36 Moi, je veux que les gens qui viennent en France,
17:39 ils viennent pour aider la France à se développer
17:41 et qu'ils partagent des valeurs.
17:42 J'en ai assez des gens qui rentrent sur le territoire
17:44 et qui crachent sur la France.
17:45 - L'article 4 bis vous va, puisque c'est le préfet qui déciderait.
17:48 Sur demande du travailleur.
17:50 - Exactement.
17:51 - Bien, l'AME, Aide Médicale d'Urgence,
17:53 remplacée par l'Aide Médicale d'Urgence.
17:55 Si l'AME est supprimée, les urgences seront engorgées.
18:00 On dit plusieurs milliers de médecins
18:02 qui ont signé de personnel soignant,
18:04 qui ont signé une tribune.
18:05 Vous êtes d'accord avec eux ?
18:06 - Moi, je suis pour soigner les gens
18:08 quand quelqu'un a la jambe cassée devant les urgences
18:10 et qu'on me l'amène, évidemment je le soigne.
18:12 Ce que nous voulons, et c'est ça que le texte du scénario a écrit,
18:15 ni plus ni moins, il ne faut pas se tromper,
18:17 nous voulons qu'il y ait une offre de soins
18:19 qui ne soit pas supérieure à la moyenne européenne.
18:22 Mais pardon, que le contribuable français
18:24 doive financer des anneaux gastriques,
18:26 des prothèses de hanches, des prothèses de genoux
18:29 ou des oreilles décollées à des gens qui sont en situation irrégulière en France,
18:32 moi je ne veux pas.
18:33 Je veux qu'on puisse soigner les cancers,
18:35 les dialyses et les diabétiques.
18:37 C'est ce que le Sénat prévoit.
18:38 Donc le Sénat n'a pas supprimé l'Aide Médicale d'État.
18:41 Le Sénat, contrairement à ce qu'on raconte partout,
18:43 n'importe quoi, les gens ne lisent pas le texte,
18:45 le Sénat a mis l'Aide Médicale d'État
18:47 au niveau de la moyenne européenne.
18:49 Il faut arrêter les pompes aspirantes,
18:51 les pompes sociales, dont la santé en particulier.
18:54 Il faut se mettre au niveau.
18:55 Donc ne pas raconter n'importe quoi.
18:57 Nous n'avons pas supprimé l'AIME, nous en avons fait une moyenne européenne.
18:59 - Philippe Juvin, la situation en Chine
19:02 avec la recrudescence de ces maladies respiratoires
19:05 vous inquiète-t-elle ?
19:06 - Alors, l'inquiétude est toujours mauvaise conseillère.
19:10 En tout cas, il faut la regarder
19:12 et il faut surtout se dire à cette occasion, au fond,
19:15 est-ce que depuis l'épidémie de Covid
19:17 qui a paralysé le pays, nous avons tiré des leçons ?
19:20 Et je m'observe qu'il y a deux leçons majeures
19:22 qui n'ont pas été tirées dans l'hypothèse
19:24 où l'affaire gonflerait, l'affaire chinoise gonflerait.
19:27 Notre système hospitalier était trop petit
19:29 et on a vu qu'il a été débordé.
19:31 Il est toujours trop petit et d'une certaine manière
19:33 je pense qu'il est plus petit encore qu'avant le Covid.
19:35 C'est-à-dire que nous avons des hôpitaux
19:37 où un tiers des lits sont fermés
19:39 et deuxièmement, la surveillance épidémiologique
19:41 des maladies infectieuses, elle n'est toujours pas faite.
19:44 Il n'y a pas de surveillance, par exemple, dans les fleuves.
19:46 Souvenez-vous, cette affaire aussi de la ventilation des bâtiments.
19:50 Ce qui est très important dans les maladies respiratoires
19:52 portées par la respiration et les aérosols,
19:55 c'est qu'il faut aérer les bâtiments.
19:57 On avait dit il y a deux ans, on va faire un grand plan
19:59 d'aération des bâtiments au cas où.
20:01 Il n'y est toujours pas, donc nous n'avons pas tiré
20:03 les leçons du Covid, c'est ça qui m'inquiète plutôt.
20:05 - Viruses ou bactéries ?
20:07 Ce qui se passe en Chine.
20:09 - En fait, on ne sait pas.
20:11 Certains disent que c'est le mycoplasma pneumonique
20:13 qui est une petite bactérie intracellulaire.
20:15 Ça peut être plusieurs virus.
20:17 La grippe, peut-être un peu de recrudescence de Covid,
20:19 un virus aviaire, on ne le sait pas.
20:23 Et l'OMS, l'Organisation Mondiale de la Santé,
20:25 a demandé à la Chine des précisions.
20:27 Comme vous le savez, au moment du Covid,
20:29 on avait demandé à la Chine des précisions.
20:31 On a eu un peu de difficulté à les avoir.
20:33 J'espère que cette fois-ci, ça va aller plus vite.
20:35 - Epidémie, vous constatez une recrudescence d'épidémie bronchiolite.
20:37 Aux urgences.
20:39 - Alors la bronchiolite touche plutôt les enfants.
20:41 - Plutôt les enfants, oui. Vous n'êtes pas à urgences,
20:43 vous n'êtes pas à urgences.
20:45 - Ce que je vois, c'est que tous les jours,
20:47 dans les urgences, tous les jours,
20:49 j'ai des gens qui ont des Covid.
20:51 Alors qu'ils sont des Covid qui ne vont pas forcément
20:53 en réanimation, mais qui affectent des patients âgés,
20:55 non vaccinés, et qui décompensent
20:57 des pathologies cardiaques.
20:59 Et surtout, c'est la deuxième épidémie
21:01 d'après Covid qu'on voit actuellement.
21:03 C'est-à-dire qu'on voit des cancers qui n'ont pas été détectés
21:05 il y a trois ans, des maladies psychiatriques
21:07 en très grand nombre, monsieur Bourdin,
21:09 vous m'entendez, pas quelques-unes.
21:11 Mais tous les jours, de grandes
21:13 décompensations psychiatriques qui touchent
21:15 des adultes, des enfants, des adolescents.
21:17 Attention à cette deuxième vague
21:19 d'épidémie qui est en train de nous toucher,
21:21 avec un système de santé qui est extrêmement
21:23 affaibli. Et quand je vois qu'on va recevoir
21:25 les Jeux Olympiques l'année prochaine,
21:27 et on se dit "pas de problème, ça va aller".
21:29 - Est-ce que ça va aller dans les hôpitaux,
21:31 dans les services d'urgence ?
21:33 Seront-ils prêts, les services d'urgence ?
21:35 - 16 millions de visiteurs
21:37 pendant les Jeux.
21:39 Les gens qu'on prenne en Ile-de-France
21:41 habitent environ 13 millions d'habitants.
21:43 Et on nous dit qu'il va y avoir 13 millions
21:45 de visiteurs, donc on va doubler.
21:47 - Entre 13 et 15 millions, jusqu'à 16 millions, disent certains.
21:49 - Nous les urgentistes, on se dit "bon bah si on double
21:51 la population, on peut peut-être avoir plus de malades".
21:53 Et les autorités sanitaires
21:55 nous disent "non, non, ne vous inquiétez pas,
21:57 les franciliens vont partir en vacances,
21:59 ne seront pas là, ils seront remplacés
22:01 par des gens plutôt en bonne santé, et vous n'aurez
22:03 quasiment pas d'augmentation de l'activité des urgences".
22:05 Donc, une sorte de méthode couée.
22:07 Bah écoutez,
22:09 j'ai pas de boule de cristal,
22:11 simplement je vous dis que notre système de santé
22:13 est un petit système de santé,
22:15 fragilisé,
22:17 et que nous ne sommes pas capables, et c'est tout le sujet,
22:19 chaque année au moment de la grippe,
22:21 chaque été au moment de la clinicule, et peut-être avec les G.I.O.,
22:23 nous ne sommes pas capables
22:25 de nous prendre
22:27 des crises
22:29 d'une manière sereine.
22:31 Nous n'avons pas de marge de manœuvre, c'est ça le sujet.
22:33 - Et dernière question, interdiction du tabac,
22:35 dans tous les lieux publics,
22:37 vous y êtes favorable ou pas ?
22:39 - Oui, ça commence...
22:41 - Vous êtes favorable à l'interdiction du tabac dans tous les lieux publics ?
22:43 - Oui, oui, je suis favorable.
22:45 Mais une fois qu'on a dit ça, pardon,
22:47 comment on fait respecter ? Donc moi je suis un peu fatigué
22:49 de cet État qui décrète
22:51 des mesures d'ordre médiatique,
22:53 mais qui ne vous explique pas
22:55 comment il les fera respecter.
22:57 Donc, sur le papier c'est bien,
22:59 le problème c'est que la politique,
23:01 voyez-vous M. Bourdin, c'est un art d'exécution,
23:03 et moi j'en ai assez
23:05 de cette politique médiatique.
23:07 La France a besoin
23:09 de recettes qui sont des chocs d'autorité
23:11 plutôt que
23:13 des déclarations médiatiques.
23:15 - Merci, M. Lecuvin, d'être venu nous voir ce matin
23:17 sur l'antenne de Sud Radio.