Philippe Brun : "Bruno Retailleau n'a aucune leçon à donner sur la laïcité aux socialistes"

  • avant-hier
Avec Philippe Brun, député PS de l'Eure et vice-président de la Commission des Finances

Abonnez-vous pour plus de contenus : http://ow.ly/7FZy50G1rry

———————————————————————

▶️ Suivez le direct : https://www.dailymotion.com/video/x75yzts
Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/

———————————————————————

Nous suivre sur les réseaux sociaux

▪️ Facebook : https://www.facebook.com/SudRadioOfficiel
▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel/
▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio
▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr

##L_INVITE_POLITIQUE-2024-10-14##

Category

🗞
News
Transcription
00:00Sud Radio, l'invité politique, Jean-Jacques Bourdin.
00:06Il est 8h35, notre invité ce matin, Philippe Brun, qui est député socialiste de l'heure et vice-président de la commission des finances de l'Assemblée Nationale.
00:13Philippe Brun, bonjour.
00:14Bonjour Jean-Jacques Bourdin.
00:15Est-il vrai que vous avez failli devenir ministre ?
00:17Oui, c'est une vieille histoire.
00:19Non, c'est pas une histoire, c'est une histoire vraie ou une fausse histoire ?
00:23Non, c'était il y a maintenant un moment, il y a plus d'un mois, Michel Barnier m'a effectivement proposé de rejoindre le gouvernement.
00:29Pour devenir ministre des finances.
00:31Voilà, et j'ai décliné cette offre, puisque je n'étais pas d'accord avec la politique qui allait être menée.
00:35Et les événements qui se sont succédés n'ont pas démenti.
00:39Bon, vous avez décliné donc.
00:41Vous avez décliné parce que c'était Michel Barnier ou parce que c'était la politique annoncée par ce nouveau gouvernement ?
00:47Écoutez, moi j'ai pris parti depuis le 7 juillet pour un gouvernement de rassemblement.
00:52J'ai dit qu'il fallait qu'on arrive à s'ouvrir et discuter avec tout le monde, puisqu'il n'y a pas de majorité à l'Assemblée nationale.
00:57Le vrai sujet, c'est la ligne politique.
00:59Et là, quel est le budget qui nous est présenté ?
01:014000 suppressions de postes d'enseignants.
01:03Moi je vois dans ma circonscription, il y a des gamins qui n'ont pas eu de prof de français ni de prof de maths depuis 10 mois.
01:09Oui, enfin les suppressions de postes, c'est dans l'élémentaire et le primaire.
01:13Mais c'est compliqué aussi.
01:15Et c'est des fermetures de classes en milieu rural.
01:18La désindexation des retraites, je m'y opposerais, notamment pour les petites retraites.
01:22Vous imaginez quelqu'un qui a la mutualité sociale agricole, qui gagne 800-900 euros par mois ?
01:26Vous vous en poserez à l'Assemblée ?
01:28Bien sûr.
01:29Je rappelle que vous êtes député socialiste.
01:31Apparenté.
01:32Non, non, pas apparenté.
01:33Vous êtes député socialiste.
01:34Purement socialiste.
01:35Mais sur une ligne qui n'est pas tout à fait NFP.
01:37On est bien d'accord.
01:38Philippe Brun, on est bien d'accord.
01:39En tout cas, je défends une ligne populaire.
01:41Voilà, c'est un...
01:42Oui, mais c'est pas tout à fait NFP.
01:44On va y revenir.
01:45Mais vous êtes membre de la commission des finances de l'Assemblée nationale.
01:49Et la commission veut se transformer en commission d'enquête sur le dérapage budgétaire.
01:56C'est bien cela ?
01:57Oui, c'est une proposition qu'on a faite.
01:59Et la commission va se prononcer.
02:01Elle ne s'est pas encore prononcée sur ce sujet.
02:03Éric Coquerel, le président, est d'accord.
02:05Quel est l'objectif ?
02:06L'objectif, c'est d'essayer de comprendre la raison de ce trou aujourd'hui dans les finances publiques.
02:10Vous vous rendez compte, il y a 50 milliards de trous qui n'étaient pas prévus.
02:13Ça ne nous est jamais arrivé dans l'histoire de notre pays.
02:15J'ai regardé les archives.
02:16Même pendant la reconstruction, après 1945,
02:19on n'avait pas un tel décalage entre les prévisions du budget qui étaient votées
02:23et la réalisation ensuite de ce budget.
02:2550 milliards, c'est gigantesque.
02:27Dans aucun pays européen, on a eu un tel dérapage des finances publiques.
02:30Alors, on doit savoir comment cela est arrivé.
02:33Que cherchez-vous ?
02:34Des coupables ?
02:35On ne cherche pas des coupables.
02:36D'abord...
02:37Bruno Le Maire, en l'occurrence ?
02:38Emmanuel Macron ?
02:40Il y a deux sujets.
02:41Il y a la question de la responsabilité politique.
02:42Il y a aussi la question technique.
02:44Parlons d'abord de la responsabilité politique.
02:46Il y a une enquête qui a été menée par France 2,
02:49où Bruno Le Maire, l'ancien ministre de l'économie,
02:52dit que la vérité éclatera un jour.
02:54C'est à nous de la faire éclater.
02:56Vous allez l'entendre ?
02:58Il faut absolument entendre Bruno Le Maire sous serment
03:00et qu'il nous dise exactement ce qui s'est passé.
03:02Est-ce que vous demandez à entendre Bruno Le Maire sous serment ?
03:07Oui, nous demandons à entendre Bruno Le Maire sous serment.
03:10Ça, c'est la première chose.
03:11C'est la responsabilité politique.
03:12Et puis, il y a la question technique.
03:14Il y a un problème statistique évident.
03:16Car je ne crois pas que le ministre ait totalement menti.
03:19Il ne peut pas totalement se départir des prévisions
03:22qui sont faites par l'administration fiscale.
03:25Donc, il y a eu un problème de modèle économique.
03:27Et je ne comprends pas comment on a pu autant se tromper
03:30sur les prévisions, notamment de recettes.
03:32Donc, ça aussi, on doit pouvoir l'expertiser.
03:34Parce que là, on est en train de voter le budget pour l'année prochaine.
03:37Et si, comment dire, on se trompe à nouveau,
03:40alors on aura à nouveau les mêmes difficultés l'année prochaine.
03:43Donc, cette commission d'enquête, ce n'est pas pour faire de nous des procureurs.
03:46Nous n'avons pas vocation à être des procureurs de Bruno Le Maire.
03:49Mais il faut établir des responsabilités politiques
03:51et établir aussi des constats sur ce qui s'est passé.
03:54J'entends à LFI certains dire que c'est la première étape
03:58avant la destitution d'Emmanuel Macron.
04:00Vous l'avouez, vous ?
04:02Non, nous sommes défavorables à la destitution d'Emmanuel Macron.
04:04Nous n'avons aucune amitié particulière
04:06avec la politique du Président de la République.
04:08Mais il est légitime, il a été élu par des millions de Français,
04:12plus de 20 millions de Français lors des dernières élections.
04:14Je n'ai pas voté pour lui au premier tour,
04:16j'ai voté pour lui au deuxième tour, pour faire barrage au Rassemblement National.
04:19Il est le Président élu et il faut respecter les institutions,
04:22quelles que soient ses insuffisances
04:24et quels que soient mes désaccords profonds avec la politique qui l'a menée.
04:27Alors, pour que cette commission d'enquête existe,
04:30il faut que Yael Brown-Pivet donne son accord, non ?
04:34Non, pas du tout. Il suffit que la commission des finances vote
04:36pour se transformer en commission d'enquête.
04:38C'est un simple vote.
04:40Personne ne peut s'y opposer ?
04:42Personne ne peut s'y opposer.
04:44Donc si la décision est prise mercredi, il y aura commission d'enquête ?
04:48Absolument.
04:50C'est important de le préciser, me semble-t-il.
04:52Ce projet de budget, on va en parler,
04:55puisqu'à partir de mercredi, vous allez examiner en commission ce projet de budget.
05:00Ensuite, discussion à l'Assemblée Nationale.
05:02Discussion à l'Assemblée Nationale avec, j'imagine, de nombreux amendements.
05:06Il va y avoir de nombreux amendements et ça va être passionnant à suivre.
05:09Et moi, j'invite les gens qui nous écoutent à mettre la chaîne parlementaire
05:12parce que pour la première fois, c'est vraiment le Parlement qui va faire le budget.
05:15Parce que même si le gouvernement utilise à la fin l'article 49.3,
05:19il est sûr de tomber s'il ne récupère pas les amendements qui ont été votés.
05:23Et donc, on va pouvoir discuter et modifier profondément la copie du gouvernement
05:27sur la question notamment de la désindexation des retraites.
05:30Je pense qu'on va réussir à réindexer les retraites.
05:32Sur la question de l'ISF, je pense qu'on va réussir à rétablir l'ISF qu'on a connu en France.
05:38Vous demandez le rétablissement de l'ISF.
05:40Oui, on a eu en France l'ISF de 1997 à 2017.
05:43On va porter un amendement qui rétablit cette ancienne ISF.
05:46Ça rapportera 6 milliards d'euros dans les caisses de l'État.
05:49Ça permettra notamment de ne pas désindexer les retraites
05:51ou de ne pas supprimer des postes dans l'éducation nationale.
05:54Vous pensez que sur le rétablissement de l'ISF, il y aura une majorité ?
05:55J'en suis certain.
05:56On va la construire.
05:57On va la travailler.
05:58Ça va être un moment absolument passionnant à vivre.
06:01Bien.
06:02Amendement commun ?
06:03NFP ?
06:04RN ?
06:05Vous pensez ?
06:06En tout cas, il y aura un amendement sur l'ISF.
06:08On verra qui le vote.
06:09On verra ce que fera le RN.
06:11On verra ce que feront d'autres députés de l'ex-majorité présidentielle.
06:15Il y a de très nombreux députés macronistes
06:17qui sont maintenant favorables au rétablissement de l'ISF.
06:20Nous allons voir ce que chacun va voter.
06:22J'ai bon espoir que nous arriverons à convaincre.
06:2449-3 ?
06:25S'il y a 49-3, probablement.
06:28Je ne vois pas comment ce budget pourrait passer sans 49-3.
06:31Mais ce n'est pas choquant, le 49-3.
06:33Il faut arrêter de penser que c'est une atteinte à la démocratie.
06:36C'est contenu dans la Constitution.
06:38Ça n'a rien de choquant, le 49-3.
06:40Franchement.
06:41Non.
06:42Ce qui est choquant, si vous voulez, c'est la multiplication des 49-3
06:44ou quand ces derniers se font avant que la discussion n'ait lieu.
06:47Oui.
06:48Je pense que ce qui est important, c'est que le 49-3 récupère
06:50les amendements qui ont été votés.
06:52Oui.
06:53Si le budget est adopté de 49-3,
06:55il récupère un certain nombre d'amendements qui ont été votés.
06:57Vous ne voterez pas la censure.
06:58Nous allons discuter de tout cela.
07:00Tout cela est négocié.
07:01Et ça, c'est intéressant.
07:02C'est une démocratie parlementaire mature.
07:04Nous ne disons pas aujourd'hui que nous censurons quoi qu'il arrive.
07:07Nous censurons si le compte n'y est pas.
07:09Il est clair qu'il y a un certain nombre de lignes rouges.
07:11Pour nous, c'est la justice fiscale.
07:13C'est la question des retraites.
07:15C'est la question de la hausse du taxe d'électricité.
07:17Nous nous y opposerons.
07:19Si nous arrivons, dans le débat parlementaire,
07:21à un contexte qui permet à la fois de rétablir les comptes publics,
07:23de ne pas assassiner les classes populaires et les classes moyennes,
07:26alors nous nous opposerons, ou pas, à la question de la censure.
07:28Oui.
07:29Les retraites, quand même.
07:30Il va bien falloir, à un moment donné ou à un autre,
07:32qu'on se pose la question des retraites.
07:35Parce que, vous dites, on n'augmente pas.
07:37Effectivement, c'est les retraites de la Sécurité sociale.
07:40On ne reporte pas l'augmentation prévue le 1er janvier.
07:44On ne la reporte pas au 1er juillet.
07:46Vous vous opposez à ce report,
07:48en sachant que les retraites complémentaires,
07:50elles vont augmenter, là, comme prévu, le 1er novembre.
07:53Je le précise, parce que c'est rarement précisé, tout de même.
07:56Mais, pardon, dans le déficit public,
08:00la part des retraites est considérable.
08:02Considérable.
08:03Considérable.
08:04Les retraites, c'est la moitié des dépenses sociales en France.
08:08Parce qu'on a un pays qui vieillit, et on vieillit de plus en plus.
08:11Donc il y a un pays qui doit travailler, pardon,
08:13qui doit travailler peut-être plus longtemps et plus, non ?
08:16Écoutez, oui, alors, on travaille déjà plus, vous savez.
08:19Ça s'appelle la réforme Touraine,
08:21c'est ceux-ci qui l'ont inventée.
08:23On a une augmentation de la durée de cotisation.
08:26Et moi, je trouve ça normal qu'on ait une augmentation
08:28progressive de la durée de cotisation.
08:30Ce qui est particulièrement injuste,
08:31c'est la réforme des retraites de l'année dernière,
08:33avec l'âge légal qui bouge de 62 à 64,
08:36et qui fait travailler deux ans de plus
08:38des gens qui ont déjà leur trimestre.
08:39Et ça, c'est pas normal.
08:40Quand on a ses trimestres, on doit pouvoir partir à la retraite.
08:43Donc moi, je suis favorable à ce qu'on abroge
08:45la mesure d'âge de la réforme des retraites,
08:47le passage de 62 à 64,
08:49et qu'on permette à des gens qui ont leur trimestre,
08:51qui ont commencé à travailler à 20 ans,
08:53de pouvoir partir avant 64 ans.
08:55Oui, mais pardon, Philippe Brun,
08:58mais vous n'êtes pas opposé à ce que l'on travaille plus ?
09:01Et que l'on parte plus tard à la retraite ?
09:03Non, mais de toute façon, nous, nous avons voté
09:05favorablement aux mesures, vous savez,
09:07c'est la mesure Touraine, c'est-à-dire
09:09d'augmenter la durée de cotisation.
09:11Il faut augmenter la durée, on l'a augmentée déjà,
09:14nous sommes favorables à augmenter la durée de cotisation.
09:16Mais qu'on puisse permettre à ceux
09:18qui ont commencé à travailler tôt de partir.
09:20La retraite à 64 ans, c'est faire travailler
09:22deux ans de plus des gens qui exercent les métiers
09:24les plus pénibles et qui ont déjà leur trimestre,
09:26ça c'est très injuste.
09:27Bon, Philippe Brun, il y a quand même une certaine
09:29cacophonie au sein du NFP, pardon,
09:31du Nouveau Front Populaire autour de la retraite.
09:33Vous en convenez, non ?
09:35Non, je ne vous crois pas du tout.
09:37Non, pas du tout, d'accord.
09:39Entre les filles et vous,
09:41il y a un écart considérable.
09:44Il y a des différences,
09:46comme il y a d'ailleurs aussi beaucoup de différences
09:48au sein de la majorité présidentielle sur la question des retraites.
09:50Horizon propose la retraite par capitalisation,
09:52Bayrou propose la retraite par points,
09:55et puis les macronistes purjus,
09:57eux, veulent garder le système
09:59par répartition actuelle et augmenter la durée de cotisation.
10:02Donc chacun a des positions différentes sur les retraites.
10:04On les confronte ensemble à l'Assemblée Nationale.
10:06Bon, vous voteriez une censure
10:08sur la CIA abrogation de la réforme des retraites ?
10:12Demandez.
10:14Un texte demandant l'abrogation de la réforme des retraites,
10:16est-ce que vous votez une censure ?
10:18Pourquoi je voterais la censure ?
10:20Je ne sais pas.
10:22La censure d'un gouvernement qui abrogerait la réforme des retraites ?
10:24Moi, je serais favorable.
10:26Pourquoi est-ce que vous voteriez ?
10:28Est-ce que vous voteriez ?
10:30Imaginons, le Rassemblement National va demander
10:32l'abrogation de la réforme des retraites.
10:34Vous votez ou pas ?
10:36Alors, le texte, il est déposé, là, ce sera le fin octobre,
10:38et on a dit qu'on ne voterait pas.
10:40Moi, je vais vous dire pourquoi je ne voterais pas.
10:42À votre antenne, j'avais dit que, sur le principe,
10:44ce n'est pas parce que ça venait du Rassemblement National
10:46que je n'allais pas le voter.
10:48Maintenant, le texte du RN qui nous est proposé,
10:50il est très mal écrit,
10:52et il abroge aussi deux mesures.
10:54Il abroge les mesures pour les carrières longues,
10:56ce qui est quand même une très mauvaise idée,
10:58et il abroge aussi les mesures
11:00pour les mères de famille.
11:02Donc, c'est difficile de voter un texte
11:04qui est aussi mal écrit.
11:06C'est la raison pour laquelle je ne le voterais pas
11:08Il y aura un texte
11:10qui sera déposé par LFI, je pense.
11:12Oui, ça, c'est dans un mois maintenant.
11:14Vous voterez ou pas ?
11:16Ça dépend ce qu'il y a dedans aussi.
11:18Si c'est une abrogation des mesures d'âge,
11:20tout ce qu'il y a d'injustes dans la réforme des retraites, oui.
11:22Mais si on abroge tout,
11:24y compris les bonnes mesures de la dernière réforme,
11:26notamment sur les carrières longues
11:28ou sur les mères de famille,
11:30effectivement, ce sera plus compliqué.
11:32Donc, on attend de voir le texte. On n'a pas encore le texte de LFI.
11:34Bon.
11:36Parachuté, parachuté en Isère.
11:38Qu'est-ce que vous en pensez, vous ?
11:40Parachuté en Isère
11:42après la démission du député LFI,
11:44Hugo Prévost, ce n'est pas encore annoncé officiellement.
11:46Alors, ce n'est pas annoncé officiellement.
11:48Je ne crois pas, d'ailleurs, que ce soit une piste.
11:50Je ne l'ai pas d'un coup à vous donner là-dessus.
11:52Vous n'y croyez pas ?
11:54En tout cas, nous, nous avons un candidat
11:56socialiste qui aimerait y aller.
11:58Donc, nous verrons bien si ce sera
12:00ce candidat socialiste dans la discussion
12:02ou quelqu'un d'autre.
12:04Hausse des crédits de l'Elysée,
12:06hausse des crédits de l'Assemblée nationale,
12:08hausse des crédits du Sénat,
12:10ça fait grincer en cette période,
12:12parce qu'il faut bien financer la vie politique
12:14dans ce pays, mais hausse
12:16de 3 millions d'euros des crédits
12:18alloués à l'Elysée, plus 2,5%,
12:20hausse de 11 millions d'euros pour l'Assemblée nationale,
12:22plus 1,7,
12:24et du Sénat, plus de 6 millions d'euros,
12:261,7 également.
12:28Que dites-vous ?
12:30Nécessaire, indispensable,
12:32inadmissible.
12:34Écoutez, moi, ce que je constate, c'est que ça
12:36occasionne beaucoup d'émotions dans le pays.
12:38Moi, ce week-end, les gens,
12:40une personne sur deux m'en a parlé ce week-end.
12:42Donc, moi, je crois, vu que c'est
12:44symbolique, parce que c'est des sommes, on parle
12:46de millions, par rapport
12:48aux 3 000 milliards de dettes, si vous voulez,
12:50c'est des sommes très symboliques. Il faut quand même savoir,
12:52par exemple, qu'une commune comme Louvier, chez moi, dans l'heure,
12:54son budget, c'est 30 millions d'euros, si vous voulez,
12:56vous voyez, c'est des petits millions,
12:58c'est moins que le budget d'une petite commune.
13:00Ce que je veux dire, c'est que là,
13:02il y a un sujet de symbole.
13:04Puisque ce sont des petits montants, ça nous coûte
13:06pas très cher de revenir dessus.
13:08Et donc, moi, ce que je vais proposer
13:10à mes collègues, c'est un amendement pour revenir
13:12sur ces hausses.
13:13Vous allez déposer un amendement pour revenir sur ces hausses ?
13:15Je vais le proposer à mes collègues socialistes,
13:17pour qu'on le porte ensemble, parce que puisque
13:19c'est un symbole, et que ces augmentations
13:21ne sont pas nécessaires, on peut s'en sortir
13:23sans augmenter le budget de l'Assemblée nationale
13:25l'année prochaine et reporter cette hausse,
13:27pareil pour l'Elysée, pareil pour
13:29le Sénat. Alors, soyons
13:31fidèles aux symboles, et donc
13:33annulons ces hausses qui ne sont pas comprises
13:35par les Français.
13:36Bien. Dites-moi,
13:38je change totalement de sujet.
13:40Samuel Paty, Dominique Bernard,
13:42victime du terrorisme
13:44islamiste, je précise.
13:46Une minute de silence sera observée dans tous
13:48les collèges et lycées de France.
13:50À propos de laïcité, est-ce que
13:52vous avez, à gauche, abandonné la défense
13:54de la laïcité ? Beaucoup
13:56vous portent cette accusation, contre vous.
13:59Je ne le crois pas. Après, la gauche,
14:01elle est diverse, il y a des gens différents qui portent des...
14:03En tout cas, nous, les socialistes, on a toujours été extrêmement
14:05clairs. Nous avons soutenu
14:07la mesure sur l'Abaya,
14:09grande partie des maires socialistes l'ont soutenue
14:11également, et nous avons
14:13beaucoup d'élus qui défendent la laïcité au quotidien.
14:15Je pense à Mickaël Delafosse, le maire
14:17de Montpellier, qui a carrément
14:19empêché le rachat d'une mosquée
14:21par le royaume du Maroc, parce qu'il pensait
14:23qu'il fallait que nous construisions un islam
14:25de France. Nous sommes très au clair
14:27sur la question laïque, et je crois
14:29que nous n'avons de leçons à recevoir à personne
14:31de personne sur ce sujet, en particulier
14:33je pense à des gens au gouvernement
14:35qui, eux, se permettent
14:37un certain nombre... Par exemple, Bruno
14:39Retailleau, on le sait très bien, il est catholique,
14:41c'est son droit, mais qui, lui,
14:43a moins de problèmes à exhiber sa foi.
14:45Ah bon ? Vous pensez
14:47que Bruno Retailleau,
14:49lui, n'est pas un défenseur
14:51acharné de la laïcité ?
14:53En tout cas, je crois qu'il faut aujourd'hui
14:55sortir d'une forme de tartufferie, c'est-à-dire
14:57qu'il y a des gens qui sont aujourd'hui extrêmement religieux
14:59impliqués, donnent des leçons
15:01à la gauche. Nous, les socialistes, nous n'avons aucune
15:03leçon à recevoir sur la question de la laïcité.
15:05Nous avons des maires qui la défendent au quotidien...
15:07Oui, mais manque de chance d'être allié
15:09à une gauche
15:11qui, elle, flatte le communautarisme,
15:13vous le savez très bien.
15:15Bon, après, il faut le démontrer concrètement.
15:17La question de la laïcité...
15:19Concrètement, non ? C'est pas démontré ?
15:21Non, je crois pas que ce soit démontré.
15:23La laïcité, c'est quoi ? C'est le principe
15:25de la séparation des Églises et de l'État.
15:27C'est le respect des convictions
15:29de chacun.
15:31Il n'y a pas une certaine gauche qui s'est opposée à l'interdiction de la baïa
15:33dans les établissements scolaires ?
15:35Bon, il y avait des raisons de s'y opposer
15:37du point de vue de qu'est-ce qu'un abaya.
15:39J'ai été favorable à l'interdiction de la baïa,
15:41mais il fallait le définir. J'attendais que la circulaire
15:43sorte, et quand elle est sortie, j'y étais favorable.
15:45Car la baïa, quand vous tapez abaya sur
15:47Internet, il y avait tout. Il y avait même des robes décolletées qui s'appelaient abaya.
15:49Donc il fallait le définir.
15:51Une fois qu'on a réussi à le définir, j'y étais favorable.
15:53Tous les enseignants y étaient favorables.
15:55Les directeurs d'école y étaient favorables.
15:57Les maires y étaient favorables. Nous n'avons de leçons
15:59à recevoir à personne sur cette question.
16:01Bien, la gauche, parlons-en de la gauche.
16:03Quand le prochain Congrès du Parti Socialiste ?
16:05Écoutez,
16:07je n'en sais rien. En tout cas,
16:09quand quelqu'un adhère au Parti Socialiste,
16:11il consent à des statuts. Et que prévoient
16:13ces statuts ? Ces statuts prévoient
16:15un Congrès qui doit suivre
16:176 mois après les élections législatives.
16:19Donc avant la fin de l'année.
16:21Donc ça devrait avoir lieu normalement avant la fin
16:23de l'année. Je constate que le Congrès
16:25n'a pas été convoqué.
16:27Pourquoi ?
16:29En tout cas, je constate qu'il n'a pas
16:31été convoqué. Je me sens gêné. Pourquoi ?
16:33Pourquoi il n'est pas convoqué ?
16:35Pourquoi ? Parce qu'Olivier Faure veut garder le pouvoir ?
16:37Non. Là, on est dans le débat budgétaire.
16:39Il faut que le débat budgétaire, on puisse le passer.
16:41Après le débat budgétaire. Il y a la possibilité
16:43aussi d'une censure de Michel Barnier
16:45pendant 3 semaines. Si nous n'obtenons pas
16:47gain de cause à l'Assemblée, il est fort
16:49possible que le gouvernement de Michel Barnier tombe.
16:51Ce n'est pas le meilleur moment pour faire un Congrès
16:53du Parti Socialiste. Le bon moment, c'est l'année prochaine.
16:55En début d'année prochaine,
16:57j'ai bon espoir qu'Olivier Faure
16:59organise ce Congrès.
17:01– Demandez à ce qu'un Congrès soit organisé au début de l'année prochaine.
17:03– Oui. Et d'ailleurs, tout le monde le demande et tout le monde en convient.
17:05– Tout le monde le demande et tout le monde en convient.
17:07Tout le monde en convient, ça,
17:09nous verrons. La réponse
17:11d'Olivier Faure.
17:13– Olivier Brun, parlons de Sanofi.
17:15Opélia, filiale de Sanofi,
17:17sera bientôt vendue.
17:19D'ailleurs, je vais
17:21entrer dans le détail, il nous reste 4 minutes,
17:23mais pourquoi est-ce que Sanofi veut vendre sa filiale
17:25qui fabrique, entre autres,
17:27le Doliprane,
17:29qui fabrique l'alizopaine,
17:31le malox,
17:33et tant de médicaments connus ?
17:35– Alors, tous les laboratoires pharmaceutiques dans le monde
17:37font ça, c'est la grande mode, et ils se séparent
17:39de leur division santé grande publique.
17:41C'est des médicaments qui sont
17:43soumis à une forte concurrence,
17:45qui sont très régulés aussi par les systèmes
17:47d'assurance sociale des différents pays
17:49européens, et donc ça rapporte
17:51moins d'argent, si vous voulez, que les molécules
17:53rares qui sont facturées
17:55très chères. Donc souvent, ce qu'ils font,
17:57c'est qu'ils mettent en bourse leur filiale
17:59qui s'occupe de la santé au grand public.
18:01Donc Sanofi imite ses concurrents.
18:03Sauf que ça pose un problème,
18:05c'est que là, on se retrouve avec le Doliprane
18:07sous pavillon américain.
18:09C'est-à-dire que oui, Sanofi veut vendre
18:11sa filiale à un fonds américain.
18:13– Voilà, donc vente
18:15à un fonds américain, alors qu'on vient
18:17de dépenser 250 millions d'euros
18:19pour relocaliser la production
18:21du principe actif du paracétamol
18:23en France. – Oui, mais ce sont des
18:25sous-traitants qui vont fabriquer. – Alors justement,
18:27les sous-traitants en question,
18:29comment on a monté l'opération ?
18:31Le sous-traitant a fait
18:33un investissement, l'État a donné 250 millions
18:35d'euros, contre engagement de Sanofi
18:37d'acheter le principe actif pour le produire
18:39dans l'usine de Lisieux, dans le Calvados.
18:41250 salariés, 2 milliards
18:43de comprimés fabriqués chaque année,
18:45450 millions de boîtes chaque année
18:47fabriquées à Lisieux. Si
18:49Sanofi, Doliprane, passe sous pavillon
18:51américain, que sera-t-il fait
18:53de ces engagements ? Je crois que
18:55ces engagements ne seront pas respectés. – Les ministres disent
18:57qu'ils ont obtenu des assurances. – Alors,
18:59faisons attention à cela. Vous vous souvenez
19:01de General Electric et d'Alstom ? General Electric
19:03avait signé des engagements d'approvisionnement,
19:05des engagements de création d'emplois
19:07et d'investissement. Ils n'ont pas été respectés.
19:09General Electric a préféré payer les pénalités.
19:11Si le fonds américain, demain, préfère
19:13payer les pénalités, ce sera au détriment
19:15de la souveraineté sanitaire française. – Je rappelle que
19:17Sanofi est une entreprise
19:19peut-être pas très bien gérée.
19:21En 10 ans, plus d'un milliard d'euros d'aides
19:23publiques. Je le rappelle, Sanofi est
19:25incapable de fabriquer le moindre
19:27vaccin contre le Covid.
19:29Je voudrais quand même, c'est vrai, le rappeler.
19:31– 150 millions d'euros de crédits
19:33d'impôts recherche, des aides dans
19:35tous les sens.
19:37Une entreprise qui était une ancienne entreprise publique.
19:39Je rappelle que Sanofi, c'était une filiale
19:41d'Alpha Kitten à la base, création par l'État.
19:43Effectivement,
19:45nous pourrions attendre de cette entreprise
19:47davantage de patriotisme. – Est-ce que vous demandez au gouvernement
19:49l'application du décret Montebourg ?
19:51– Absolument si. – On lui demandait, c'est-à-dire l'interdiction
19:53que le gouvernement décrète
19:55l'interdiction de la vente de cette
19:57division médicaments grand public
19:59au fonds américain ? – Nous demandons
20:01l'application du décret Montebourg
20:03pour empêcher la vente de
20:05cette division santé grand public de Sanofi
20:07aux américains. Il y a des offres
20:09françaises disponibles. – Oui, des offres françaises.
20:11D'un fonds basé
20:13au Luxembourg avec
20:15Abu Dhabi et
20:17Abu Dhabi et
20:19allez-y, dites-moi.
20:21Il n'y a pas qu'Abu Dhabi dans ce fonds,
20:23soi-disant français. – Il y a un fonds qui a candidaté,
20:25il y a d'autres solutions possibles aussi.
20:27Il y a la banque publique d'investissement, il y a la caisse des dépôts
20:29il y a les consignations, il y a les investisseurs.
20:31Écoutez, réfléchissons à tout cela. En tout cas,
20:33ce qu'il faut, c'est que la solution, elle soit nationale.
20:35On a vu pendant le Covid ce que ça nous coûtait
20:37de ne pas être souverain sur le plan sanitaire.
20:39On a vu les difficultés. Depuis 10 ans,
20:41les pénuries de médicaments, elles ont été
20:43multipliées par 20 aujourd'hui sur le continent
20:45européen. Pénuries de médicaments, c'est
20:47le fléau du siècle. Donc il faut aujourd'hui se
20:49prémunir contre ces pénuries. Il faut maîtriser
20:51la production des médicaments critiques dans
20:53notre pays et les relocaliser. Et pour cela,
20:55il faut que la chaîne de valeur,
20:57elle soit française.
20:59Oui, mais je me mets à la place des fonds d'investissement
21:01qui se disent qu'en France, on ne peut plus investir,
21:03donc on va aller investir ailleurs.
21:05L'attractivité de la France risque d'en souffrir, non ?
21:07Écoutez, aux Etats-Unis,
21:09ils ont la même chose que le décret Montebourg
21:11et ils l'utilisent 10 fois plus que nous.
21:13Nous, le décret Montebourg, on ne l'a utilisé vraiment
21:15que 6 fois depuis qu'il existe, alors
21:17qu'aux Etats-Unis, ils interdisent
21:19une trentaine d'acquisitions par an.
21:21Donc je crois que, s'agissant des investissements
21:23stratégiques, les investisseurs
21:25justement comprennent bien
21:27les questions nationales qui se posent et les questions
21:29de souveraineté. J'ai une dernière question.
21:31Nouvelle loi immigration, apparemment, début
21:33janvier. Gabriel Attal dit
21:35une nouvelle loi ne me semble pas
21:37totalement prioritaire. Vous êtes d'accord avec
21:39Gabriel Attal ? Bah d'abord, il faut
21:41appliquer la loi existante. Aujourd'hui, il y a
21:43130 000 obligations de quitter
21:45le territoire français qui sont parfaitement
21:47légales, qui sont purgées de tous recours
21:49et qui ne sont pas exécutées.
21:51Alors peut-être d'abord, exécutons
21:53les obligations de quitter le territoire français parfaitement
21:55légales et parfaitement purgées de tous recours.
21:57Il y a 10 000 étrangers dangereux
21:59qui ont commis des troubles à l'ordre public.
22:01Aujourd'hui, dans ce stock d'obligations de quitter
22:03le territoire, qui ne sont pas éloignées non plus.
22:05Alors d'abord, le ministre de l'Intérieur
22:07applique la loi avant d'en faire une nouvelle.
22:09C'est quoi une nouvelle loi immigration ?
22:11Ça veut dire qu'on va avoir encore plus d'obligations de quitter
22:13le territoire français. On en aura plus 120 000,
22:15on en aura peut-être 200 000, mais on n'aura
22:17pas davantage éloigné. Moi, je pense que la priorité,
22:19c'est d'appliquer la loi. On a fait une loi déjà
22:21il y a un an.
22:23Merci d'être venu nous voir, Philippe Brun, ce matin
22:25sur l'antenne de Sud Radio.
22:27Il est 8h57.
22:29Patrick Roger, juste après nous.

Recommandations