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Avec Philippe Brun, député PS de l'Eure et fondateur de l’École de l'Engagement

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##L_INVITE_POLITIQUE-2025-01-29##

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Transcription
00:00Trude Radio, l'invité politique, Jean-Jacques Bourdin.
00:05— Notre invité ce matin, Philippe Brun, qui est député socialiste de l'heure. Philippe Brun, bonjour. — Bonjour, Jacques Bourdin.
00:11— Alors vous n'êtes pas que député socialiste de l'heure, puisque vous négociez entre autres pour le PS avec le gouvernement sur le budget,
00:21parce que vous allez participer à partir de demain 9h30, je crois que c'est cela, à la fameuse commission mixte paritaire Sénat-Assemblée.
00:30Il y aura 7 sénateurs et 7 députés. Vous allez essayer de vous mettre d'accord sur le budget, sur un texte budgétaire.
00:37C'est bien cela. Je dis pas de bêtises, hein, Philippe Brun. — Absolument, monsieur. Oui. — Bon, bon. Philippe Brun.
00:42Hier, après les propos de François Bayrou sur le sentiment de submersion migratoire, le PS a décidé de suspendre ses négociations sur le budget.
00:54Est-ce que vous allez reprendre ses négociations ? — Écoutez, on a suspendu les négociations, parce que nous estimions que les mots n'étaient pas dignes du Premier ministre.
01:03Vous êtes vous-même animateur. Vous insultez pas les gens qui vous écoutent, vos auditeurs, qui sont de toutes les religions, qui sont de toutes les origines.
01:10Et nous, nous pensons que le Premier ministre, il doit rassembler les Français dans un moment particulièrement difficile, rassembler aussi les forces politiques
01:16et éviter les mots qui divisent. Je ne sais pas pourquoi le Premier ministre a décidé d'enfoncer le clou hier à l'Assemblée nationale, en plus en utilisant
01:24ce mot extraordinaire où il dit que les préjugés, de manière générale, se basent toujours sur des réalités. Bref, il a déraillé hier.
01:32Et nous, nous l'appelons au sursaut. Il y aura des explications, je crois, ce matin avec nos présidents de groupe. Et évidemment, après une suspension,
01:40qu'est-ce que ça veut dire ? Ça veut dire que ça peut évidemment reprendre. Je crois que l'intérêt du pays, c'est que le Premier ministre s'explique,
01:47que le Premier ministre retire ses propos, que le Premier ministre rassure aujourd'hui les députés et les sénateurs, et puis qu'on reprenne les négociations
01:55pour obtenir un budget pour la France. — Donc ça va reprendre ? — J'espère que ça va reprendre. Et donc j'espère que le Premier ministre va s'expliquer
02:01auprès de nos présidents de groupe. — Oui. Retirez ses propos. Je vais... Donc ça, ça va reprendre, Philippe Brun. Vous avez tout intérêt.
02:12Est-ce que vous voulez que ça reprenne, vous, au Parti socialiste ? — Oui. Je vous le dis très clairement, on a besoin dans le budget pour la France.
02:20Et ce serait cataclysmique pour le pays qu'on soit dans une situation dans laquelle les agriculteurs à qui on a promis des aides depuis février dernier
02:27n'aient pas les aides qu'on leur a promises. Ce serait cataclysmique que les aides qui sont prévues pour l'industrie, qui est en grande difficulté,
02:33ne soient pas versées, notamment pour l'industrie textile et automobile, qui est en grande difficulté. Ce serait cataclysmique que les collectivités locales
02:39qui, là, aujourd'hui, attendent pour faire leur budget, et toutes les entreprises qui travaillent pour elles. Et aujourd'hui, un quart des emplois
02:45qui ont été perdus dans les deux dernières années dans le secteur du bâtiment. Il y a une augmentation de 40% des plans sociaux au mois de janvier
02:51par rapport à l'année dernière. Il y a une augmentation de 30% du nombre d'inscrits à France Travail. Donc, notre responsabilité, c'est de se mettre
02:57autour de la table et de négocier un budget. Il faut que tout le monde soit responsable. Je crois que les autistes ont montré qu'on était très responsables
03:03dans la période. Il faut que le Premier ministre le soit également en retirant ces mots qui blessent inutiles.
03:07— Alors, est-ce que votre responsabilité, c'est aussi de ne pas censurer le gouvernement sur le budget ?
03:13— Écoutez, pour ne pas censurer, il faut qu'il y ait des concessions. Il ne faut pas avoir un budget qui soit austéritaire, qui fasse du mal aux Français,
03:19qui fasse du mal à nos entreprises, qui fasse du mal aux classes moyennes, aux classes populaires. Donc il faut qu'on négocie.
03:24Les négociations, elles sont en cours. Elles sont interrompues depuis hier. J'espère qu'elles reprendront et que le Premier ministre s'en expliquera.
03:30En tout cas, la balle est dans son camp aujourd'hui. Et ces négociations, elles peuvent aboutir dans l'état actuel des discussions.
03:36— Vous voulez qu'elles aboutissent. Vous venez de le dire. On ne peut pas ne pas voter un budget. Vous pouvez pas ne pas voter un budget.
03:44— Écoutez, nous le ferons si c'est un mauvais budget. Je le dis. Il faut faire une balance entre deux choses. Il y a le coût de la censure pour l'économie française qui est réelle.
03:52— Vous vous rappelez l'urgence d'avoir un budget ? — Voilà. Je rappelle le budget. Il y a le coût de la censure. Il y a aussi le coût du budget.
03:57Donc si nous pensons que le budget est plus dangereux pour les gens que ne l'est la censure, alors nous censurerons le budget sans aucun état d'âme.
04:02Si nous pensons qu'il vaut mieux adopter un budget, même mauvais, qui fasse moins mal aux Français et que c'est mieux que la censure,
04:08alors nous ne voterons pas la censure. On est en train d'en discuter. Il y a demain la LCRP.
04:12— On a parlé sur les propos de François Bayrou sur le fameux sentiment de submersion migratoire. Mais quoi qu'il en soit, si jamais les négociations reprennent,
04:23si vous obtenez ce que vous voulez... D'ailleurs, à ce propos, que voulez-vous obtenir ?
04:29— Alors c'est assez clair, en vérité. On ne veut obtenir... Bon, il y a vraiment une liste sur tout un tas de sujets.
04:33Les budgets couvrent tous les problèmes des gens et tous les statuiques. Mais en gros, on a un vrai sujet de pouvoir d'achat dans notre pays.
04:40Les salaires ne progressent pas autant que l'a progressé l'inflation durant les deux dernières années. Et il n'y a pas eu le rattrapage, l'explosion,
04:46par exemple, des prix alimentaires. C'était plus 18% en 2023, par exemple, plus 14% en 2024. Donc il faut qu'on puisse rattraver,
04:53notamment pour les gens modestes qui ont des faibles revenus. Donc on demande une augmentation de la prime d'activité.
04:59Vous savez, c'est la prime qui est versée aux gens qui ont des bas salaires et qui font l'effort de travailler alors qu'ils pourraient rester chez eux.
05:05— Donc vous demandez au gouvernement pour commencer une augmentation de la prime d'activité. — Voilà. Ça fait partie de ce qu'on discute.
05:10On parle aussi... On a parlé, et puis c'est en tant que discussion, de manière assez ouverte, d'une augmentation aussi du SMIC,
05:15d'avoir un coup de pouce sur le SMIC, là aussi, pour rattraper le pouvoir d'achat. — Vous demandez une augmentation du SMIC immédiate.
05:21— Bien sûr. Ça se discute. On est encore en train de négocier des modalités. Mais ça fait partie des choses que nous demandons.
05:26Nous demandons aussi des mesures pour l'écologie. À un moment où on a besoin d'investir dans la transition écologique, c'est bon pour l'écologie,
05:32mais c'est aussi bon pour l'économie, notamment le rétablissement des crédits du fonds verts. Vous savez qu'il y a le fonds qui finance
05:38les collectivités, les entreprises, pour mener à bien la transition. On demande aussi des moyens supplémentaires pour le train.
05:44Il y a un amendement qui est porté par Carole Delgac, la présidente de la région Occitanie, qui va permettre de donner 600 millions de plus aux régions
05:51pour qu'elles investissent dans le train. Et moi, je pense qu'il faut rouvrir les petites lignes de train. — Dans les trains régionaux, hein.
05:54— Les trains régionaux. Voilà. Les trains régionaux pour rouvrir les petites lignes de train. C'est ça, l'écologie utile.
06:00C'est-à-dire on peut laisser sa voiture chez soi, se garer à la petite gare près de chez soi et prendre le train pour aller travailler.
06:05Donc ça, c'est une mesure sociale importante sur le pouvoir d'achat, des mesures pour l'écologie, parce qu'il faut que la France se prépare,
06:11et puis investisse dans les infrastructures. Et puis on demande aussi un certain nombre de choses sur la fonction publique,
06:17notamment sur l'histoire du jour de carence. — Est-ce que vous demandez une augmentation de la surtaxe sur les profits des grands groupes ?
06:23— Parce qu'il y a une surtaxe sur les profits des grands groupes qui est prévue pendant 1 an. C'était 2 ans, le gouvernement Barnier.
06:31Et là, c'est 1 an. Est-ce que vous demandez une augmentation de cette surtaxe ? — Alors oui, on demande bien sûr cette augmentation
06:36durant 2 ans. — Oui. — Parce que de toute façon, le problème, c'est que si on la maintient que sur 1 an, qu'est-ce qui va se passer ?
06:42Sur le plan comptable, vous appelez votre comptable et vous dites en fait « Retiens les profits cette année, et on décaissera l'année prochaine
06:49quand la taxe s'appliquera plus ». Si on veut qu'elle soit efficace, il faut la maintenir sur 2 ans.
06:53— Vous allez obtenir cela. Je sens que vous allez obtenir cela parce qu'Éric Lombard l'a laissé entendre. C'est vrai ?
06:59— Je ne sais pas. En tout cas, ça fait partie des choses qui sont sur la table. — Oui, vous savez. Mais ne me dites pas « Je ne sais pas »
07:05puisque vous négociez au nom du Parti socialiste. Donc vous savez. Il vous l'a dit, Éric Lombard.
07:10— Non, il ne nous l'a pas dit. — Non, non, non. Non, je vous le dis. Pour l'instant, je n'ai pas d'information.
07:14— Vous avez entendu Bernard Arnault qui vous dit « Mais attendez, aux États-Unis, Trump passe les impôts à 15 %,
07:21et nous, pendant ce temps-là, ça relève notre imposition de 40% ». Qu'est-ce que vous lui répondez à Bernard Arnault ce matin ?
07:30— Oui. Bon, alors le jour où on arrivera à vendre une mallette Louis Vuitton au prix d'une mallette Louis Vuitton
07:34made in USA, il faudra qu'il nous explique. Bon, Bernard Arnault, il vend la marque France dans le luxe.
07:40— Il a raison. C'est bien de vendre la marque France. — Il a raison. — Il fait fabriquer en France.
07:43— Évidemment. — Il conduit en France. — Évidemment. Il y a un moment, moi, j'ai rencontré beaucoup de grands chefs d'entreprise
07:48pour voir ce qu'ils pensaient réellement de cette surtaxe sur l'impôt sur la société. Ils m'ont dit vraiment les yeux dans les yeux
07:54« Écoutez, pour nous, c'est l'épaisseur du trait. Si ça aide le pays et que c'est temporaire, on est prêts à l'accepter ».
08:00Donc là, je crois qu'il y a un effet Trump un peu, je crois, dans les déclarations récentes de Bernard Arnault.
08:04Le groupe VDMH, il peut payer cet impôt exceptionnel pour aider le redressement des comptes publics.
08:08Ça va pas mettre en cause sa compétitivité. Et je crois pas qu'on fabriquera des mallettes Louis Vuitton made in USA,
08:13parce que je pense pas qu'il y a un marché pour acheter de la mallette made in USA.
08:17— Alors, dans la négociation, est-ce qu'il est question de relever la flat tax de 30% sur les revenus du capital ?
08:23— Alors, on se pose des questions sur la volée de toutes les recettes. Alors la flat tax, je ne pense pas que ce soit ouvert à ce stade.
08:29— Donc ça restera à 30%, probablement. — On verra. Mais nous, nous étions favorables à ce que ça monte à 35%.
08:35Éric Lombard avait même dit dans une interview, au début de sa nomination, 33%. Bon, voilà.
08:39Là, aujourd'hui, je crois pas que ce soit la table, au moment où nous nous parlons. — Bon, ça ne bougera pas, donc.
08:43— Je crois que ça ne bougera pas. En revanche, il y a d'autres recettes que nous aimerions augmenter.
08:48Et il y a de l'ouverture de ce point de vue. — Laquelle ? — Alors, il y a notamment la taxe sur les transactions financières.
08:53Vous savez, c'est une taxe qui frappe toutes les transactions financières à la Bourse de Paris. Cette taxe, aujourd'hui, son taux est à 0,3.
09:00Bon, Jean-Pierre Roux nous avait concédé dans son premier courrier au mois de janvier de passer à 0,4.
09:05Nous pensons qu'il faut passer à 0,5 ou 0,6. Bon. Et donc ça, ça rapporte 550 millions. C'est pas rien, au moment où on a besoin d'argent.
09:12Ça a un effet nul sur la compétitivité française, puisque 0,5, c'est le taux moyen européen. En Angleterre, London Stock Exchange,
09:18la bourse britannique, ils ont une taxe sur les transactions financières la même, avec un taux à 0,5.
09:22Si on peut trouver 550 millions d'euros en s'alignant sur les Britanniques, à mon avis, on mettra pas à mal la compétitivité française.
09:29On propose aussi des choses, vous savez, pour les moyens affectés au département, d'augmenter, vous savez, les frais de notaire sur les maisons.
09:36Pas pour les primo-accédants, pour les gens qui, voilà, vendent leur maison. C'est, là aussi, l'épaisseur du trait et ça permet de renflouer nos départements,
09:44notamment les départements ruraux, qui sont en grande difficulté.
09:46— Alors, je regardais à propos du budget, 77% des sympathisants socialistes souhaitent que le PS trouve un accord avec le gouvernement. Vous avez vu ça ?
09:53— Oui. Et c'est pas seulement les sympathisants socialistes. J'ai vu que même 54% des sympathisants LFI, je crois, et 70% des sympathisants de gauche
10:02et 80% des Français. Donc on s'est mis au diapason de ce que veulent les gens.
10:06— Donc vous voulez un accord avec le gouvernement. — Oui. Enfin en tout cas, moi, député socialiste...
10:11— Philippe Brun, est-ce que vous voulez un accord avec le gouvernement ? — Oui. Il en faut un. Mais pour ça, il faut que le gouvernement accepte
10:15de reprendre les discussions avec nous. Il faut qu'il, je crois, revienne sur les propos inacceptables qui ont été tenus hier par le Premier ministre.
10:22Et je crois que nous pourrons faire œuvre utile pour les Français. — Je vais revenir sur ces propos. Commentaire de Jean-Luc Mélenchon à votre égard.
10:28Pas à vous, Philippe Brun, mais à tous les socialistes. Mais vous êtes là-dedans. Oui, évidemment, aux yeux de Jean-Luc Mélenchon.
10:36Quelle... Mais alors quelle... Mais quel corrida ! Quelle comédie ! Sans boussole et sans capitaine, le vaisseau PS fantôme navigue à vue !
10:48Voilà ce qu'il dit de vous ! — Vous savez, je pense que plus Jean-Luc Mélenchon montre des signes d'agressivité, plus cela montre qu'il est en difficulté,
10:57parce que l'opinion est de notre côté, parce que les gens... En vérité, c'est assez intéressant. Moi, j'ai fait 43 cérémonies d'éveu dans ma circonscription.
11:04J'ai parlé avec beaucoup, beaucoup de gens. Les gens, en vérité, n'aiment pas François Bayrou et ne souhaitent pas vraiment la réussite de son gouvernement.
11:11Mais ils veulent qu'on s'entende sur le budget. Ils en ont marre de la pagaille. Ils nous disent « Arrêtez la pagaille ». Voilà. Mettez-vous d'accord.
11:17Le budget, on en a besoin. Là, les investissements sont à zéro. Les agriculteurs ne sont pas payés. Les collectivités, on ne sait pas où on y va.
11:23Donc mettez-vous d'accord sur un budget. Et donc c'est ce qu'on essaie de faire depuis décembre. Et je crois qu'on est au diapason de ce que les gens veulent.
11:31— Alors, quelques mots sur ce qui se passe à Villeneuve-Saint-Georges. Pas d'accord à gauche. La liste PS-PS écologiste ne fusionne pas avec la liste Boyard-LFI.
11:39Si vous étiez électeur à Villeneuve-Saint-Georges, est-ce que vous voteriez pour Louis Boyard ?
11:44— Oui, je le crois. Moi, je pense qu'il y a une histoire... — Vous voteriez pour Louis Boyard ? — Oui, je voterais pour...
11:47— Même avec la présence en 7e position d'un candidat insoumis qui avait qualifié le Hamas de « résistance palestinienne » le lendemain du 7 octobre.
11:55— Ah oui. C'est des propos tout à fait regrettables. Mais... — Vous voteriez quand même pour cet homme-là ?
12:01— Écoutez, je pense qu'il faut voter à gauche quand il n'y a plus qu'une seule liste de gauche disponible. Nous avons appelé les socialistes à battre la droite.
12:08Je rappelle qu'en face, le maire a tenu des propos et fait un... — Le maire, c'est pas lui qui est en tête.
12:14— En tout cas, il peut être élu. Bon. Donc en tout cas, soit vous avez le choix entre néo-nazis de l'autre. Vous avez une liste de gauche avec des gens de gauche...
12:21— Non mais le maire n'est pas néo-nazi. Le maire a tenu des propos néo-nazis. Je suis d'accord. Mais il se maintient en 3e position seulement.
12:28Vous avez le choix entre LFI et une liste de droite classique. — Écoutez, j'ai quelque chose qui est vieux comme histoire de la gauche, d'accord, au 2e tour,
12:36d'existement républicain. On appelle à voter pour la liste de gauche arrivée en tête. La liste de gauche arrivée en tête, c'est celle de Louis Boyard.
12:43Et je veux dire qu'il y a des gens bien sur sa liste aussi que je connais bien. Il y a un garçon formidable qui s'appelle Mamadou Traoré,
12:49qui est un ancien élève de l'école de l'engagement. On en parlera tout à l'heure. Il y a Juliette Bagbo, qui est aussi une ancienne élève de l'école de l'engagement.
12:54Ce sont des gens qui sont républicains de gauche. Et je suis sûr qu'au sein du Conseil municipal, si Louis Boyard est élu, sauront faire valoir les idées
13:02qui sont les nôtres et faire taire les propos tout à fait scandaleux de ce colistier qui figure sur la liste de Louis Boyard.
13:09— Il figure sur la liste quand même. Il n'est pas été retiré. — C'est regrettable. C'est pour ça que nous n'avons pas fusionné.
13:14— C'est pour ça que vous n'avez pas fusionné ? — Je crois que ça fait partie des discussions, oui, qui ont empêché la fusion.
13:18— Bon. Bon. Je reviens aux propos de submersion migratoire. Sentiment, parce que c'est le sentiment. Voilà ce que dit François Barrouz.
13:28Ce qu'il a dit. Il a parlé de sentiment de submersion. La France approche d'un sentiment de submersion. Elle dit dès l'instant que vous avez
13:36le sentiment d'une submersion, de ne plus reconnaître votre pays, les modes de vie ou la culture, vous avez rejet. Mais n'a-t-il pas raison, quelque part ?
13:47Franchement, sur les faits, n'a-t-il pas raison ? Vous l'avez... Je suis persuadé que vous l'avez entendu dans votre circonscription.
13:55— Je vois pas l'intérêt de ces propos, si vous voulez. On peut faire du café du commerce en permanence. Enfin, c'est pas...
14:00— Non, mais ça n'a pas à faire le café du commerce. — Vous voyez le général de Gaulle dire ça ? Vous voyez François Mitterrand dire ça ?
14:05Les grands premiers ministres qu'on a connus... Vous voyez Dominique de Villepin dire ça ? Vous voyez Jean-Yves Jospin dire ça ?
14:10Enfin, c'est pas du niveau d'un premier ministre. Dans un moment, on a besoin de rassembler les gens. On a besoin de trouver comment on sort de cette
14:16pagaille budgétaire. On a besoin de faire face à la nouvelle vague de désindustrialisation qu'on est en train de vivre.
14:22Ces propos qui divisent, ces propos qui visent, qui stigmatisent, ils sont pas utiles dans la période qu'on vit aujourd'hui.
14:28— Mais il n'y a pas, essentiellement, de submersion migratoire à Mayotte. C'est ce qu'il dit.
14:32— Mais là... Il a dit « à Mayotte ». Et puis après, il dit « et aussi dans beaucoup de départements français ».
14:36— Dans beaucoup de départements français. Il pense peut-être à la Guyane. Il pense peut-être à d'autres départements.
14:40— Bon, écoutez, regardez la réalité des chiffres tout de même. Je sais que vous êtes attaché à cela.
14:44Bon, la part des étrangers dans la population nationale n'a augmenté que d'un point et demi depuis les années 70.
14:50Donc il y a une augmentation infinitésimale du nombre d'étrangers depuis 40 ans dans notre pays.
14:55Donc on va parler de submersion migratoire. C'est un propos... — De sentiments, il dit. Attendez, on va le juger.
15:01— Oui, mais on peut disserter sur tous les sentiments. Bon, maintenant, je crois que c'est pas le rôle qui est le sien.
15:05Et je crois surtout qu'il est aujourd'hui premier ministre parce qu'il incarne le front républicain,
15:10qui s'est exprimé très nettement lors des élections législatives. Il doit être digne de cela.
15:15En tout cas, nous, pour notre part, on peut pas continuer à discuter avec un gouvernement qui reprend ses mots
15:20qui ont été inventés par Jean-Marie Le Pen lui-même. — Bon. Donc c'est clair. Philippe Brun...
15:26Bon, vous allez vous expliquer avec le premier ministre. Ça va reprendre. Ça reprend quand, si ça reprend ?
15:32— Je sais rien. On verra bien ce que nous dit le premier ministre. — Oui. Non, mais d'accord.
15:36— Philippe Brun, vous allez la rencontrer. Vous allez y aller, là ? — Où ça ?
15:39— Ben le rencontrer, le premier ministre. — Mais pour l'instant, on a tout suspendu. Donc je n'en sais rien.
15:43On va bien voir. — Mais dans la matinée, quoi. — Je n'en sais rien. Mais je crois qu'il n'est pas là, d'ailleurs, cet après-midi.
15:48— Il n'est pas là. Bon. Donc vous allez la rencontrer dans la matinée s'il n'est pas là cet après-midi.
15:51Après, le Conseil des ministres. — Non, je ne crois pas que ce soit prévu. — Bon, d'accord, ce n'est pas prévu.
15:55Bon. Donc les discussions vont reprendre ce soir, si elles le reprennent.
15:59— En tout cas, il faut qu'elles soient terminées. Si les discussions reprennent, il faut que ce soit terminé avant demain,
16:03parce que demain, en commission mixte parité, on ne va pas pouvoir improviser un accord qui n'existe pas. — Ah, évidemment.
16:07— Voilà. — C'est pour ça que je vous pose la question. Donc la nuit sera longue. Bon. Philippe Brun, autre chose.
16:12Vous êtes... Finalement, vous êtes un socialiste qui émerge. Vous voulez sortir le PS de sa léthargie, si j'ai bien compris. Mais comment ?
16:26— Écoutez, moi, je pense que le Parti socialiste est un grand parti qui a progressivement perdu ses électeurs.
16:32C'est un parti qui a une utilité en France. C'est le dernier parti de gauche qui a une telle implantation locale.
16:38On est en gros le parti de la gauche du quotidien, les maires, les conseillers départementaux et conseillers régionaux.
16:43On tient 60% des villes de plus de 40 000 habitants. On tient la moitié des régions, 30% des départements.
16:50Et c'est un parti socialiste qui, aujourd'hui, est dépourvu finalement d'une véritable ligne politique.
16:54On n'arrive pas trop à l'identifier. Ça a été le quinquennat Hollande avant. Après, c'est...
16:58— Vous êtes un coup avec LFI, un coup pas pour des raisons électorales. Vous naviguez à vue, quoi.
17:03— On navigue à vue. Et donc je crois qu'aujourd'hui, il faut qu'on retrouve une identité. On a commencé à le faire, là,
17:07sur cette histoire de censure, où on a montré qu'on faisait passer l'intérêt du pays avant toute autre considération
17:12et que nous étions capables de nous mettre au niveau... — Oui, mais à Villeneuve-Saint-Georges,
17:16vous reprenez vos réflexes électoraux. — Non, c'est pas des réflexes électoraux. Il faut faire un choix, je veux dire.
17:20On n'a pas appelé à voter à droite. Donc un choix, c'est pas forcément les bons choix. Bon, c'est pas forcément facile à faire.
17:26Villeneuve-Saint-Georges, pardonnez-moi. Je salue les auditeurs de Villeneuve-Saint-Georges, mais c'est pas la France.
17:32Donc je crois qu'on a commencé ce chemin. Ensuite, il faut que maintenant, on s'attaque très fermement
17:37à ce qu'on raconte aux ouvriers et aux employés, qui ne votent plus pour nous. La gauche, on a été inventé
17:42pour servir des intérêts de classe, pour servir les ouvriers et les employés. On est le parti socialiste.
17:46C'est le parti des ouvriers et des employés. Aujourd'hui, les ouvriers et les employés, ils votent Front National ou ils s'abstiennent.
17:51Bon, donc aujourd'hui, il faut faire en sorte qu'ils votent à gauche et qu'on retrouve ces gens-là pour lesquels nous avons été inventés.
17:57Si la gauche, elle perd les ouvriers et les employés, alors la gauche, elle disparaît, parce qu'elle ne sert plus à rien.
18:01Donc ça doit aujourd'hui nous inquiéter de voir qu'on fait des scores géniaux dans des centres-villes urbains aisés
18:06et qu'on fait des scores lamentables dans la France périurbaine et rurale que je représente. Alors moi, j'ai quelques idées.
18:12Moi, j'ai battu deux fois le RN dans ma circonscription, dans un département qui a quatre députés RN sur cinq,
18:17et je suis le seul député de gauche en France qui a augmenté son score face au RN entre 2022 et 2024 avec la vague Bardella.
18:24Pourquoi ? Parce que je crois qu'il faut qu'on, sur un certain nombre de sujets, nous parlions vrai.
18:29D'abord, sur notre langage. Personne ne va au travail en mobilité douce ou personne n'a de problème de pouvoir de vivre.
18:36Aujourd'hui, quand on écoute la gauche, on a des mots qui sont utilisés, qui paraissent totalement incompréhensibles.
18:41Une force de précieusité ridicule. Parce qu'on veut faire les intelligents, on a éduqué les masses en utilisant des mots que personne ne comprend.
18:50Ça, il faut changer. Ensuite, il y a un certain nombre de thèmes qu'il faut qu'on mette en avant.
18:53Le service public, qu'on avait un petit peu oublié durant les dernières années, la question du travail, la question de la sécurité aussi,
18:59qui est une très forte attente des gens. Tout cela, il faut qu'on le reprenne. Moi, je pense qu'on a tout laissé à l'extrême droite.
19:05On leur a laissé la défense de la République, on leur a laissé la défense de la laïcité, on leur a laissé la défense du travail,
19:10on leur a laissé la défense du service public. Tout ça, il faut le reprendre aujourd'hui.
19:13— Tout ça pour des compromis électoraux. Pardon ?
19:17— Il y a eu plusieurs renoncements. Il y a eu plusieurs renoncements. Il y a eu, je crois, le renoncement de quand nous étions au pouvoir.
19:23Il y a eu des renoncements sur un certain nombre de sujets. Il y a eu ensuite un ancien navigave vu dans les compromis électoraux.
19:29Aujourd'hui, il faut qu'il y ait un vrai moteur socialiste. Et d'ailleurs, on voit que quand on dit ce qu'on pense et quand on le fait,
19:34on engage l'opinion publique avec nous. — Vous serez candidat pour diriger l'OPS lors du prochain congrès ?
19:38— Alors comment ça se passe, l'OPS ? Vous savez, vous déposez des textes. Donc avec mes amis, nous allons déposer un texte.
19:46Et puis si ce texte arrive en tête, ensuite, vous pouvez être candidat pour diriger le parti. Donc pour l'instant, nous l'avons dit assez clairement,
19:54quand le congrès s'ouvrira, on déposera un texte qui s'appelle « La ligne populaire ». On explique notre programme pour retrouver les ouvriers
20:00et les employés et faire du PS un parti qui est capable de gagner la prochaine fois et de battre l'extrême-droite.
20:07— Quand aura-t-il lieu d'ailleurs ce prochain congrès ? On ne sait toujours pas. — Je l'espère en juin, parce qu'il faut qu'on l'ait avant une potentielle dissolution
20:14qui verrait probablement, si elle avait lieu aujourd'hui, la victoire de l'extrême-droite. Donc si on veut être prêt avant la dissolution,
20:20ce que le PS se met à travailler avec un vrai programme crédible qui parle aux vrais problèmes des gens, il faut le faire avant cette potentielle dissolution.
20:27— Je voudrais terminer parce que vous avez débuté en politique avec les Gilets jaunes, c'est vrai ? — Oui. — À quelle occasion ?
20:35— Moi, j'ai un problème un peu particulier. Donc moi, je viens de ma circonscription à Louvillier-dans-L'Heure. Et puis en 2018, je sortais de l'ENA.
20:42J'ai eu cette chance, j'ai fait cette école. — Vous êtes énarque. — Voilà. Et donc je sortais de l'ENA. Et puis j'attendais mon classement.
20:46C'est-à-dire un classement à la sortie. Je suis retrouvé chez mes parents à attendre mon classement. Et puis il y a les Gilets jaunes qui arrivent.
20:52Et je vais voir ce que c'est. Je vais sur les ronds-points. Là, je retrouve tous mes copains de classe, qui étaient que moi à l'école ou au collège,
20:58et que je retrouve. J'avais à l'époque 26 ans. Et puis ils ont déjà deux enfants, trois enfants, qui sont ouvriers, intérimaires, caristes,
21:08préparateurs de commandes pour les hommes, pour les femmes, infirmières, aides-soignantes, auxiliaires de vie. Et je comprends que je ne comprends rien.
21:16Je comprends que je suis totalement déconnecté des problèmes des gens. Je comprends que toute ma formation, tout ce qui m'a amené à devenir,
21:23à ce moment-là, haut fonctionnaire, nous a des formes biaisées. Donc je vois ce mouvement qui est assez extraordinaire. Pourquoi ?
21:29Parce que c'est des gens qui sont abstentionnistes, qui ne votent pas aux élections, qui se retrouvent sur les ronds-points et qui discutent entre eux
21:34de sujets importants. Et quand ils se retrouvent entre eux, ils ne parlent pas beaucoup d'immigration, mais d'insécurité. Ils parlent de quoi ?
21:39Ils parlent de pouvoir d'achat, de nouvelles modalités démocratiques avec le RIC, de beaucoup de choses. Et ce mouvement-là, on n'en a absolument rien fait.
21:47La gauche n'a pas compris ce mouvement-là. Et je crois qu'aujourd'hui, il faut s'en inspirer pour refonder la gauche.
21:51— Merci, Philippe Brun, d'être venu nous voir ce matin à 8h57. Vous êtes sur Sud Radio. Après le journal de 9h, Patrick Roger sera là.

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