• il y a 3 mois
Avec Antoine Léaument, député NFP dans l'Essonne et Edwige Diaz, députée RN de Gironde

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##L_INVITE_POLITIQUE-2024-07-08##

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News
Transcription
00:00Sud Radio, l'invité politique, Jean-Jacques Bourdin.
00:078h34, bonjour à toutes et à tous.
00:10Le lendemain de législative, pas un invité mais deux invités politiques qui vont se succéder ce matin sur l'antenne de Sud Radio.
00:17D'abord Antoine Léaumont qui est député LFI réélu de l'Essonne.
00:22Antoine Léaumont, bonjour.
00:23Bonjour Monsieur Bourdin.
00:24Tout à l'heure après vous viendra Edwige Diaz qui est députée RN de la Gironde.
00:30Bien, Antoine Léaumont, regardons les résultats.
00:34Le Nouveau Front Populaire, trois blocs qui se sont dessinés hier.
00:39Ce sont les Français qui ont décidé d'ailleurs.
00:42178 à 182 sièges pour le Nouveau Front Populaire, nous verrons bien les résultats totalement définitifs.
00:50Hier soir, Jean-Luc Mélenchon a pris la parole tout de suite dès 20h02.
00:54Il a été clair, il a dit nous voulons gouverner.
00:58Le Premier Ministre doit partir.
01:00Nous voulons gouverner.
01:02Très bien, mais qui ?
01:04Avec qui ?
01:05Qui doit gouverner Antoine Léaumont ?
01:07Le Nouveau Front Populaire.
01:09C'est ça l'objectif que nous avons, en tout cas ce que les Français ont voulu de toute évidence
01:15puisque nous sortons en tête de cette élection législative contre toute attente.
01:18Ce qu'il faut, c'est gouverner par les besoins, comme nous l'avons proposé.
01:22Augmenter les salaires, augmenter le SMIC à 1600 euros, revenir sur cette réforme des retraites d'Emmanuel Macron.
01:26C'est ça qu'il faut faire.
01:28Et c'est ça qu'il faut faire si on veut apaiser le pays tel qu'on en a besoin.
01:32Ça, ce sont des vœux pieux par le Nouveau Front Populaire.
01:34Vous voulez dénoncer ça à Monsieur Bourdin ?
01:36Non, je vous explique pourquoi.
01:38Enfin, je ne vais pas, moi, vous expliquer quelque chose.
01:40Je vais vous poser des questions.
01:42D'abord, qui ?
01:44Qui sera proposé comme Premier ministre au président de la République ?
01:48Je vais vous dire, l'immense avantage qu'on a, c'est qu'on a l'embarras du choix.
01:52Dans les rangs des insoumis, il y a plusieurs personnes qui peuvent...
01:56Ce sera un insoumis ou pas ?
01:58Moi, je souhaite que ce soit un insoumis, mais je souhaite que ce soit un insoumis pour une raison simple.
02:02C'est parce qu'on a un programme qui est un programme de rupture avec le capitalisme.
02:06Et ce programme de rupture, je pense que pour l'appliquer, il faut un chef d'orchestre,
02:10première ou premier ministre, qui soit quelqu'un qui maîtrise ce programme en profondeur
02:14et qui réfléchit à une stratégie d'application de ce programme.
02:18Il y en a plusieurs dans nos rangs qui peuvent le faire.
02:20Jean-Luc Mélenchon, Clémence Guettet, Manuel Bompard, Mathilde Panot, il y en a...
02:24On a plusieurs noms à proposer.
02:26Non, mais là, je vous donne des noms de la France insoumise.
02:28Oui, ça, j'ai bien compris, mais...
02:30Je comprends que certains ne souhaitent pas que ce soit des insoumis.
02:32Mais alors, il faut qu'on nous propose des noms...
02:34Au Nouveau Front Populaire, certains ne souhaitent pas que ce soit un insoumis.
02:36Certains ne veulent pas, évidemment.
02:38J'ai quand même une chose à dire.
02:40Nous étions dans un combat frontal avec l'extrême droite.
02:42Ce combat, nous l'avons remporté.
02:44Et ceux qui ont permis que nous remportions ce combat,
02:48c'est beaucoup de gens qui ont voté très massivement pour la France insoumise.
02:52Ceux qui sont victimes du racisme, par exemple.
02:54Ils voient dans les insoumis des gens qui ne cèdent jamais,
02:57qui ne baissent pas les yeux sur ce sujet-là.
02:59Et qui, en dépit de toutes les attaques, de toutes les insultes qu'ils reçoivent,
03:02ne cèdent jamais et ne baissent pas les yeux.
03:04Est-ce qu'on veut gouverner le pays
03:06sans les gens et leurs représentants
03:08qui, justement, sont les premières victimes de l'extrême droite ?
03:11Moi, je crois que, justement,
03:13un des enjeux,
03:15c'est qu'on ait un gouvernement
03:17qui ressemble au peuple français
03:19et qui ressemble aux aspirations profondes du peuple français.
03:21Les insoumis dont vous parlez,
03:23vous allez faire, je ne sais pas moi,
03:2580 députés, autour de 80 députés.
03:27Un peu plus ou un peu moins que la dernière fois.
03:30Rien ne change. Mais 80 députés sur 577.
03:33Oui, bien sûr.
03:36Vous allez, à 80 députés,
03:38imposer et votre calendrier,
03:40et votre programme
03:42aux Français qui ont voté
03:44pour 80 députés de la France insoumise.
03:47Tout à fait. Mais le programme que nous avons porté,
03:49c'est un programme qui est très proche
03:51de celui que nous avions porté et dans l'élection présidentielle,
03:53puis dans l'élection législative.
03:55Le SMIC à 1600 euros, par exemple,
03:57c'était dans le programme de Jean-Luc Mélenchon à l'élection présidentielle.
03:59La retraite à 60 ans, c'était dans le programme
04:01de Jean-Luc Mélenchon à l'élection présidentielle.
04:03Il y a donc un programme qui a été choisi
04:05par le Nouveau Front Populaire,
04:07et tout se passe comme si le programme n'était plus le sujet.
04:09Pardon, mais c'est précisément le sujet.
04:11L'application du programme du Nouveau Front Populaire
04:13est précisément le sujet, et je vais plus loin.
04:15Si on veut faire reculer l'extrême droite,
04:17l'extrême droite prospère sur quoi ?
04:19Elle prospère sur la haine de la personne
04:21qui est à côté de soi, qui a un petit peu moins,
04:23et qu'on va regarder et montrer du doigt.
04:25Mais justement, comment on fait pour combattre l'extrême droite ?
04:27Premièrement, on combat le racisme. Et pour combattre le racisme,
04:29il vaut mieux des gens qui ont été extrêmement clairs
04:31sur ce sujet-là, d'accord ?
04:33Et les Insoumis, ça a été leur cas.
04:35Et ensuite, il faut partager la richesse.
04:37Écoutez, moi, j'ai entendu des gens
04:39qui s'en prenaient aux Insoumis
04:41en disant que nous serions
04:43un problème pour la République.
04:45J'ai été très blessé, très choqué de ce genre de propos.
04:47Ce qui s'est passé dans cette élection,
04:49c'est qu'il y a une nouvelle France qui a exprimé son vote.
04:51Il y a une France qui est issue
04:53de générations et de générations d'immigration.
04:55J'en suis, moi aussi, M. Bourdin.
04:57Et beaucoup de gens dans notre pays en sont, qui n'ont pas forcément...
04:59Vous oubliez... Est-ce que vous êtes en train
05:01d'oublier tous les électeurs et les électrices ?
05:03Les électrices et les électeurs
05:05qui ont voté pour vous, alors que
05:07ces électrices et ces électeurs ne partagent
05:09en rien votre programme ?
05:11Et vous avez été élu
05:13beaucoup d'entre vous
05:15grâce à ces électrices et ces électeurs.
05:17Précisément, M. Bourdin, et c'est ce que je veux vous dire.
05:19Moi, par exemple,
05:21dans ma circonscription, j'ai reçu
05:23le suffrage supplémentaire de 6000 personnes
05:25entre le premier et le deuxième tour.
05:27C'est beaucoup de gens qui n'ont pas voté pour moi au premier tour.
05:29Et qui ne sont pas d'accord avec
05:31la fin de la réforme de la retraite ?
05:33Je ne sais pas.
05:35Avec beaucoup de mesures.
05:37Je crois que c'est là qu'il y a peut-être une
05:39erreur que vous commettez, si vous me permettez de le dire comme ça.
05:41C'est que nous, insoumis,
05:43on a fait des tests
05:45sondagiers sur l'ensemble de nos mesures.
05:47Dans le temps. Et à chaque fois,
05:49ces mesures ressortent très largement majoritaires
05:51dans le peuple français.
05:53Vous devriez avoir 300 députés, alors.
05:55Je ne le fais pas dire, M. Bourdin, on devrait avoir 300 députés.
05:57Qu'est-ce qui s'est passé ? Il y a eu une campagne
05:59de diabolisation qui a été faite contre les insoumis.
06:01Vous avez entendu ? On nous a traités
06:03de tous les noms. D'islamo-gauchistes, comme on traitait jadis
06:05nos ancêtres politiques,
06:07de judéo-bolcheviques. On a vu cette diabolisation.
06:09Mais je reviens sur le programme.
06:11On dirait le RN qui parle.
06:13Vous avez exactement les mêmes propos.
06:15Nous sommes diabolisés. Nous sommes exclus.
06:17Nous sommes...
06:19M. Bourdin, vous savez que vous ne pouvez pas dire ça.
06:21Parce que, non, nous ne parlons pas comme le RN.
06:23Quand j'entends des gens...
06:25Non, moi, je ne dirais pas,
06:27M. Bourdin, que je ne suis pas raciste,
06:29parce que mon dentiste est musulman et que mon ophthalmo
06:31est if. Vous voyez ? Je ne parle pas
06:33comme le RN. Parce que moi, je ne suis pas raciste.
06:35Oui, mais je parle des arguments employés.
06:37Précisément dans les arguments employés,
06:39M. Bourdin. Combattre le racisme,
06:41par exemple, c'est admettre
06:43l'idée que le racisme est un problème
06:45systémique, de la même manière que le sexisme,
06:47dans la société. Et c'est comprendre les ressorts
06:49qui font que des gens, ensuite,
06:51parce qu'ils ont des comportements racistes,
06:53peuvent avoir un vote derrière qui est un vote
06:55qui flatte ce sentiment raciste,
06:57qui va pointer du doigt les immigrés,
06:59qui va pointer du doigt les musulmans, qui va diviser
07:01le peuple français. Donc, quand vous dites que...
07:03Je parlerai comme le RN,
07:05parce que je parle de la diabolisation.
07:07Je parle des arguments employés.
07:09Non, je parle de la diabolisation que nous subissons, et ça, je le maintiens.
07:11Nous sommes diabolisés, nous, les insoumis,
07:13dans l'espace public. Mais, voyez-vous,
07:15M. Bourdin. Vous êtes d'éternels victimes.
07:17Jean-Luc Mélenchon a été victime
07:19lors des présidentielles,
07:21et maintenant, vous êtes toujours d'éternels victimes.
07:23Non, M. Bourdin, ce que je veux vous dire,
07:25c'est que ça n'a pas fonctionné.
07:27Précisément, ce que je veux vous dire, c'est que ça n'a pas fonctionné.
07:29Et moi, je le vois dans ma circonscription.
07:31Cette diabolisation n'a pas fonctionné. Elle a fonctionné,
07:33parfois. Et je veux dire aux électeurs
07:35macronistes, qui n'ont pas fait de choix au deuxième tour
07:37quand ils avaient, entre un insoumis et un rassemblement
07:39national. Ils ont coûté
07:41l'élection d'un certain nombre de députés de la France insoumise.
07:43Il va falloir qu'on regarde combien. Mais quand je vois
07:45qu'il y a des candidats qui sont des candidats de valeur,
07:47qui ont perdu l'élection à 100,
07:49200, 300, 400 voix, et que
07:51il y a 4000 bulletins blancs et nuls,
07:53je dis aux électeurs macronistes, regardez bien
07:55qui nous sommes. Regardez les valeurs que nous incarnons.
07:57Liberté, égalité, fraternité, c'est de notre côté
07:59à nous, c'est pas du côté du rassemblement national.
08:01C'est-à-dire que vous voulez imposer...
08:03Les choses sont très claires. Jean-Luc Mélenchon
08:05a pris la parole, tout de suite, pour imposer
08:07ses choix. C'est-à-dire
08:09nous voulons gouverner
08:11avec un Premier ministre qui sera un Premier ministre
08:13LFI.
08:15C'est bien ça. C'est bien clair.
08:17Il a dit issu du Nouveau Front Populaire.
08:19Il a dit du Nouveau Front Populaire.
08:21Vous voulez imposer votre programme,
08:23mais comment ? Par décret ?
08:25Vous voulez gouverner par décret ?
08:27Vous savez qu'on peut très bien augmenter le SMIC
08:29immédiatement. Oui, par décret.
08:31Vous qui avez combattu
08:33le 49-3.
08:35Le programme du
08:37Nouveau Front Populaire est sorti en tête de cette élection
08:39législative. Donc nous sommes candidats
08:41à la... Vous êtes à 178
08:43ou 180 députés, majorité
08:45de 189. Nous sommes candidats
08:47à l'appliquer et l'augmentation du SMIC
08:49est ultra majoritaire dans le peuple français.
08:51La volonté d'augmentation du SMIC est ultra majoritaire
08:53dans le peuple français. La réforme des retraites. Vous l'avez dit.
08:55Comment faites-vous sans majorité ?
08:57Monsieur Bourdin, 93% des Français
08:59abrogent la réforme des retraites. Ca se fait par décret,
09:01cette chose-là aussi. Ah non ? Ah si.
09:03Ah non. Abrogation de la réforme
09:05des retraites, c'est pas... Abrogation de la réforme des retraites,
09:07il va falloir repasser devant le Parlement. Non, l'abrogation,
09:09l'abrogation, pas la retraite à 60 ans.
09:11La retraite à 60 ans, effectivement, il faut un
09:13projet de loi. Bon, abrogation par décret.
09:15Tiens, vous gouvernez par décret.
09:17Monsieur Bourdin, 80... Attendez,
09:19le 49-3 est précisément
09:21ce qui a imposé une réforme des retraites. On ne va pas
09:23nous reprocher quand même d'abroger par décret
09:25une réforme qui est illégitime sur le plan démocratique.
09:27Enfin, je veux dire, on peut
09:29tout nous reprocher, mais quand 93% des
09:31travailleurs, c'est-à-dire l'intégralité... Vous abrogez
09:33illégitimement une réforme illégitime.
09:35Non, non, on abroge légitimement une réforme
09:37illégitime qui n'a aucune majorité parlementaire.
09:39L'intégralité des gens qui travaillent ici,
09:41là, dans les studios, qui sont en train de faire la régie,
09:43qui sont en train de faire les petits
09:45textes qui sont préparés,
09:47l'intégralité des gens sont... Non, je dis
09:49les petites notes,
09:51les choses comme ça. L'intégralité des gens
09:53qui travaillent sont contre cette réforme
09:55des retraites. 93% des salariés
09:57des ouvriers de ce pays sont contre la réforme des retraites.
09:59En appliquant par décret une mesure qui
10:01est plébiscitée par le peuple français, c'est-à-dire
10:03l'abrogation de la réforme des retraites,
10:05précisément nous sommes des démocrates.
10:07Alors, j'ai une dernière question.
10:09Il va falloir se comporter en adulte.
10:11La France va découvrir ce que
10:13sont des coalitions.
10:17Ce sont deux députés
10:19du Nouveau Front Populaire qui ont dit cela.
10:21Qui sont-ils ? Enfin, l'un n'est pas
10:23député du Nouveau Front Populaire, il est député
10:25européen, c'est Raphaël Glucksmann. Et l'autre,
10:27c'est Aurélien Rousseau. Mais que leur répondez-vous ?
10:29Je dis que c'est
10:31une formule étrange parce que
10:33c'est une infantilisation des élus
10:35de la République. Je ne suis pas d'accord avec ce genre de
10:37formule.
10:39Ça commence bien à votre union.
10:41Je ne suis pas d'accord
10:43avec ce genre de formule qui infantilise des élus.
10:45Moi, j'ai 34 ans,
10:47je ne suis pas un enfant.
10:49Ce qu'il va falloir faire, par contre,
10:51c'est ne pas renier le programme
10:53que nous avons porté. Et justement, c'est l'un des enjeux.
10:55Et je dis aux gens qui nous écoutent,
10:57si vous avez voté pour le Nouveau Front Populaire,
10:59le combat n'est pas fini.
11:01Parce qu'il y a un combat maintenant qui est pour l'application
11:03du programme du Nouveau Front Populaire. Quand le Front Populaire
11:05est arrivé au pouvoir en 1936,
11:07ça ne s'est pas fait comme ça,
11:09les congés payés, l'augmentation des salaires.
11:11Il y avait des grèves partout dans les entreprises. Il y avait une mobilisation
11:13populaire d'ampleur. Il faut désormais
11:15que nous appliquions ce programme. Et pour
11:17appliquer ce programme, on ne va pas pouvoir le faire
11:19comme ça, en claquant des doigts.
11:21Il faut qu'il y ait une mobilisation populaire d'ampleur
11:23qui continue, qui se maintienne, pour
11:25demander l'application du programme, de tout le programme,
11:27de rien que le programme peut-être, mais de tout le programme
11:29du Nouveau Front Populaire.
11:31Appliqué par un Premier ministre issu des rangs du Nouveau Front Populaire.
11:33Et nous verrons lequel c'est.
11:35Je vous ai dit mon souhait personnel.
11:37Et je vous ai expliqué pourquoi. Je vous ai dit
11:39parce que je pense qu'il faut des gens qui ont l'air insolides,
11:41qui tiennent bon, qui ne baissent pas les yeux. Parce que face à nous,
11:43ce n'est pas la rigolade, c'est les marchés
11:45financiers qui sont face à nous. Et pour
11:47appliquer un programme de rupture avec
11:49l'ordre établi, il vaut mieux des gens qui sont
11:51insoumis, à mon avis, parce que nous sommes
11:53déjà en rupture avec l'ordre établi.
11:55Merci Antoine Léaumont d'être venu nous voir.
11:57Nous allons passer à Edwige Diaz.
11:59Bonjour. Vous êtes députée
12:01RN de Gironde, élue au premier tour.
12:03Merci d'être avec nous ce matin Edwige Diaz.
12:05Les résultats
12:07du Rassemblement National ne sont pas
12:09ceux que vous espériez. C'est clair.
12:11Pourquoi selon vous ?
12:13La marée monte.
12:15C'est le moins que l'on puisse dire.
12:17Vous savez, moi je regarde
12:19de là où on vient. Il y a deux ans nous étions
12:21sept députés en hémicycle.
12:23Il y a trois semaines nous étions 88. Ce matin,
12:25nous sommes vraisemblablement autour
12:27de 125, dont 39 élus
12:29dès le premier tour. Donc il y a incontestablement
12:31une progression.
12:33Nous allons continuer de travailler.
12:35Nous sommes en train de calculer le nombre
12:37de circonscriptions que nous avons perdu à plus de 45%.
12:39Donc dans tous les cas,
12:41la question c'est pas...
12:43Vous n'allez pas faire comme Jean-Luc Mélenchon ?
12:45Non. En 2022 quand même.
12:47Non, je me savais ce qu'il allait faire.
12:49A 600 000 voix près.
12:51Rappelez-vous Edwige Diaz.
12:53En tout cas, ce que je veux dire c'est
12:55la question n'est pas est-ce que nous allons
12:57gouverner oui ou non. La question
12:59c'est quand nous allons gouverner.
13:01Alors que vous l'espérez vivre.
13:03Oui, tout à fait. Parce que quand on se présente à une élection
13:05c'est bien sûr pour la remporter.
13:07Mais ce que je voulais dire c'est qu'en 2022,
13:09quand Emmanuel Macron a été réélu, nous étions
13:11partis pour faire cinq ans
13:13avec 88 députés.
13:15Là ça fait à peine deux ans et nous sommes
13:17déjà plus de 125 députés.
13:19Donc il y a une progression incontestable
13:21et je voudrais dire que le
13:23Rassemblement National est aujourd'hui
13:25le premier parti de France avec 100 000
13:27adhérents et le premier
13:29parti au sein de l'hémicycle
13:31avec un peu plus de 125 députés.
13:33Donc c'est pour ça. Moi je
13:35dis aux électeurs
13:37ne succombez pas aux tentatives
13:39de déstabilisation
13:41que vont essayer de faire nos adversaires.
13:43Ne vous démobilisez pas. Nous n'avons jamais
13:45été aussi proches du pouvoir et la victoire
13:47est certaine. La marée monte et
13:49nous gagnerons très bientôt.
13:51Edwige Dias, vous n'allez pas faire comme
13:53tous les politiciens,
13:55toutes les politiciennes et politiciens que je
13:57reçois, c'est-à-dire nous n'avons pas perdu.
13:59Vous avez perdu par rapport
14:01au premier tour. C'est un échec.
14:03Alors je voudrais que vous m'expliquiez
14:05pourquoi.
14:07Je ne peux pas vous laisser dire qu'on a perdu.
14:09Quand vous passez de 88 députés à 127,
14:11il n'y a pas de défaite.
14:13Donc pas d'échec.
14:15Ce n'est pas un échec. Non, il n'y a pas de
14:17majorité absolue.
14:19Ce n'est pas une défaite, c'est une victoire
14:21différée. Quand vous faites 10 millions de voix
14:23alors que le
14:25Nouveau Front Populaire stagne à 7 millions
14:27et que les macronistes régressent
14:29à 6 millions et demi, on ne peut pas parler
14:31de défaite. Enfin voilà, c'est juste que les chiffres
14:33parlent d'eux-mêmes. Mais oui, après tout à fait, je vous le concède.
14:35Il n'y a pas de majorité
14:37absolue. Pourquoi ? Parce que
14:39je voudrais
14:41recontextualiser. Il y a eu
14:43des alliances contre nature,
14:45des alliances de déshonneur, des alliances de circonstances
14:47qui ont fait que... Mais parce que vous croyez que ce sont les
14:49états-majeurs politiques qui guident les Français
14:51dans leur choix ? Alors, non, pas les Français
14:53dans leur choix. Vous qui avez toujours dit le contraire.
14:55Je ne suis pas en train de vous dire ça.
14:57Je suis juste en train de vous dire... Si les électeurs n'ont pas
14:59voté Rassemblement National, c'est qu'ils n'avaient
15:01pas envie de voter Rassemblement National.
15:03Oui, mais regardez, je
15:05ne conteste pas ce que vous dites.
15:07Mais dans ce cas-là, ils n'ont pas non plus envie de voter
15:09pour d'autres personnes parce que c'est nous qui recueillons
15:11le maximum de voix. Ce que je
15:13veux quand même dire en matière de recontextualisation,
15:15c'est qu'il devait y avoir, au soir
15:17du premier tour, c'est-à-dire que les Français
15:19avaient décidé qu'il y aurait environ
15:21300 triangulaires dans notre pays. Finalement,
15:23il n'y en a eu qu'environ 90.
15:25Donc, c'est ce qui nous a
15:27fait pas gagner autant
15:29de circonscriptions que ce qu'on aurait voulu. Mais je vous dis, le
15:31nombre de circonscriptions dans lesquelles nous dépassons les 45%
15:33est considérable. Il est en
15:35calcul actuellement. Et donc, oui, je le dis,
15:37les victoires de demain sont tout
15:39à fait possibles. Et puis, dans
15:41cette cacophonie qui va régner au
15:43sein de l'hémicycle parce que, oui, on peut le dire,
15:45la nupes sous l'ancienne législature
15:47avait implosé. Là, le
15:49Nouveau Front Populaire est déjà en train de se fissurer.
15:51Il y a quand même un parti
15:53unique qui va d'Edouard Philippe
15:55à Philippe Poutou. Donc, évidemment, c'est une coalition
15:57très fragile.
15:59C'est un petit peu ce qui s'est passé
16:01au regard des désistements.
16:03Non, mais ils peuvent dire l'inverse.
16:05Ils peuvent dire l'inverse,
16:07mais en attendant...
16:09Oui, mais il y a des collègues à lui
16:11qui ont été élus. Donc,
16:13quand il y a des désistements,
16:15c'est qu'il y a un soutien. Donc,
16:17avec ce parti uni qui va de l'extrême-gauche
16:19jusqu'à une partie de la droite...
16:21Oui, mais nous incarnerons,
16:23et ça, je veux le dire, nous incarnerons
16:25un pôle de stabilité,
16:27un pôle de sérieux, le véritable
16:29pôle de l'alternance.
16:31Et cette alternance pourrait arriver
16:33au plus tard, en 2027, avec
16:35l'élection de Marine Le Pen, ou au plus tôt,
16:37peut-être l'année prochaine, si Emmanuel Macron
16:39décidait de dissoudre à nouveau l'Assemblée nationale.
16:41Parce que l'Assemblée nationale, sans majorité
16:43absolue, risque d'être difficilement
16:45gouvernable. Et moi, je me souviens que les Français
16:47ont gardé d'assez mauvais souvenirs
16:49des 49.3, qui risquent malheureusement
16:51de se répéter dans les mois à venir.
16:53Il est sûr que gouverner par décret,
16:55c'est gouverner avec le 49.3.
16:57C'est exactement pareil. Bien, Edwige Diaz,
16:59vous allez être
17:01à l'Assemblée nationale.
17:03Quel sera votre rôle à l'Assemblée nationale ?
17:05Vous allez voter, je ne sais pas, moi.
17:07Il y a des motions de censure qui vont être déposées.
17:09Vous êtes capable de voter une motion de censure
17:11avec LFI, par exemple, ou...
17:13Vous l'avez déjà fait. Vous pourriez
17:15le refaire. Tout à fait. Je crois
17:17que ce qui caractérise le Rassemblement
17:19national, c'est son absence de sectarisme.
17:21Et c'est ce qui nous différencie
17:23des adversaires.
17:25Vous partagez les mêmes idées,
17:27les mêmes votes. Nous, nous avons voté
17:29tout ce qui allait dans le sens des Français,
17:31dans le bon sens, et tout ce qui correspondait à notre
17:33programme. Donc, nous allons continuer
17:35de travailler de cette manière-là,
17:37parce que je pense que c'est la méthode qui fonctionne,
17:39parce que, regardez, non seulement nous augmentons
17:41notre nombre de députés, mais en plus, nous avons
17:43quand même remporté 39 circonscriptions
17:45dès le premier tour.
17:47Il y a quelques années,
17:49M. Bourdin, vous êtes un observateur de la vie politique,
17:51c'était quelque chose qui aurait été inenvisageable.
17:53Donc, voyez, la progression, elle est là,
17:55la dynamique, elle est de notre côté. Nous allons garder
17:57la tête froide, continuer de travailler,
17:59accueillir nos nouveaux collègues députés,
18:01nous répartir dans les commissions, être force de proposition,
18:03continuer de convaincre les Français, parce que nous leur
18:05disons, oui, chers compatriotes,
18:07nous sommes prêts, nous sommes prêts à gouverner.
18:09– Edwige Diaz, il y a
18:11quand même un résultat qui n'est pas
18:13celui que vous escomptiez, ça c'est clair.
18:15– Oui, mais bien sûr, quand on se présente à une élection,
18:17c'est toujours pour gagner.
18:19– Brandir, je ne sais pas, moi, la double nationalité
18:21entre les deux tours, c'était une bêtise.
18:23Pourquoi ? Parce que remettre en cause
18:25les institutions et le rôle du président
18:27de la République, c'était une bêtise.
18:29Pourquoi ? Parce que vous aviez de mauvais candidats
18:31dans de nombreuses circonscriptions.
18:33Ce sont les raisons ?
18:35– Non, mais déjà,
18:37nous n'avons pas remis en cause
18:39les institutions, parce que nous sommes très respectueux
18:41des institutions. Précisément, nous ne voulons pas
18:43les renverser.
18:45– Coup d'État administratif du président de la République,
18:47qui n'a pas eu lieu, c'est Marine Le Pen qui en a parlé.
18:49– Oui, parce qu'en fait, elle a
18:51dénoncé une suspicion.
18:53Elle a dénoncé une suspicion
18:55et c'est peut-être
18:57grâce à elle que ce coup d'État administratif
18:59n'a pas eu lieu. Et après, juste,
19:01oui, il y a eu quelques brebis galeuses,
19:03mais Jordan Bardella l'a dit, mais je vous en supplie,
19:05ne jetez pas l'opprobre
19:07sur l'immense majorité de nos candidats,
19:09qui sont des gens respectables,
19:11respectueux, qui ont réalisé une campagne remarquable,
19:13entourés d'équipes de militants
19:15de qualité, qui ont réussi à convaincre
19:17beaucoup d'électeurs. Donc, voilà,
19:19ne nous réduisez pas
19:21à quelques propos inadmissibles
19:23qui ont été tenus par certains de nos candidats,
19:25qui ont fait l'objet immédiatement de sanctions.
19:27Et malheureusement, je constate
19:29que ça n'est pas le cas quand
19:31ces problèmes arrivent aux autres
19:33partis. – Vous avez fait
19:35une mauvaise campagne ? – Non, pas du tout.
19:37Nous n'avons pas du tout fait une mauvaise campagne.
19:39– J'ai entendu ça ici ou là, je vous pose la question.
19:41Est-ce que vous avez fait une mauvaise campagne ?
19:43– Absolument pas, nous avons fait une très bonne campagne.
19:45Nous avions déjà fait une très bonne campagne
19:47des élections européennes, parce que même si elles nous paraissent lointaines,
19:49c'était finalement il y a un mois, et nous avons
19:51recueilli un résultat historique,
19:53des élections européennes, et ça c'est dû à la grande qualité
19:55de la campagne menée par Marine Le Pen
19:57et par Jordan Bardella. Nous avons poursuivi
19:59la dynamique avec les équipes sur le terrain
20:01au moment de cette campagne des élections législatives.
20:03Donc non, nous avons fait
20:05une campagne respectueuse,
20:07de qualité, qui débouche
20:09sur un rassemblement national
20:11premier parti de l'hémicycle
20:13et qui est le fondement
20:15de nos prochaines victoires
20:17qui arriveront sans tarder. – Oui, Edwige Diaz,
20:19vous n'avez pas de majorité de blocage,
20:21il n'y a pas alors
20:23compromis ou pas
20:25qu'elle peut être, selon vous,
20:27qu'elle doit être, selon vous, l'attitude
20:29du Président de la République. Parce que Marine Le Pen
20:31avait demandé dans un premier temps son départ,
20:33je me souviens,
20:35s'il n'y avait pas de majorité,
20:37c'est bien ce qu'elle avait dit, elle ne le dit plus.
20:39– Elle n'a pas demandé son départ, elle a dit
20:41qu'il a essayé.
20:43En fait, Marine Le Pen a expliqué...
20:45Non, c'est pas vrai. – Vous savez que les intérêts sont
20:47communs. – Non mais c'est pas vrai, arrêtez de dire ça.
20:49Laissez-moi vous dire
20:51ce que Marine Le Pen a dit.
20:53Elle a indiqué que,
20:55dans la situation dans laquelle nous nous trouvions,
20:57Emmanuel Macron avait déjà essayé beaucoup de choses.
20:59Il avait déjà essayé les remaniements
21:01avec ses gouvernements éphémères. – Est-ce que vous demandez son départ ?
21:03– Non, parce que c'est à lui de le décider.
21:05Il a essayé les remaniements, ça n'a pas fonctionné.
21:07Il a essayé la dissolution pour clarifier
21:09la situation. Finalement,
21:11c'est davantage d'opacité.
21:13Donc, qu'est-ce qu'il reste comme
21:15issue politique au Président de la République ?
21:17Peut-être qu'il démissionne, mais nous ne nous demandons pas sa démission.
21:19Nous sommes respectueux du résultat
21:21des urnes de 2022, mais peut-être que c'est à
21:23Emmanuel Macron de se
21:25poser la question. – Est-ce que pour Marine Le Pen,
21:27c'est une question qui dérange, qui va vous déranger,
21:29j'en suis sûr, mais moi j'aime bien. – Elle me dérange.
21:31– Est-ce que pour...
21:33Edwise Diaz. Est-ce que pour
21:35Marine Le Pen, une élection
21:37présidentielle anticipée ne serait pas
21:39l'idéal ? Pourquoi ? Parce que
21:41à l'automne, il y a un rendez-vous
21:43judiciaire important pour elle,
21:45qui pourrait la rendre inéligible.
21:47– Alors, tout ça, ce ne sont que des suppositions.
21:49Moi, je ne crois pas que Marine Le Pen...
21:51– Ce n'est pas une supposition, le rendez-vous...
21:53– Le rendez-vous est réel, mais l'inéligibilité,
21:55là, c'est vraiment de la politique fiction.
21:57Voilà. Donc, moi, je ne crois pas.
21:59– C'est une possibilité. Je ne dis pas que ce
22:01sera ça. – Oui, mais avec une faible
22:03probabilité de concrétisation.
22:05Nous sommes innocents
22:07dans ces attaques
22:09d'emplois fictifs,
22:11dit l'affaire des emplois fictifs.
22:13Je ne pense pas une seule seconde que Marine Le Pen
22:15sera condamnée à de l'inéligibilité.
22:17Et dans tous les cas, vous savez, au Rassemblement
22:19national, je pense que c'est ça, notre force,
22:21par rapport aux autres partis politiques, c'est que nous nous battons
22:23pour des convictions. Nous ne nous battons pas pour
22:25des places. Et derrière
22:27Marine Le Pen, nous sommes unis. Derrière Marine Le Pen
22:29et derrière Jordan Bardella.
22:31Mais, vous savez, on a essayé
22:33d'opposer Marine Le Pen et Jordan Bardella
22:35durant toute la campagne des élections
22:37européennes. Si on a essayé de dire
22:39oui, on va essayer de récupérer
22:41à la place, etc. Notre discours
22:43il est clair. Jordan Bardella
22:45est un garçon de qualité, qui a une
22:47grande loyauté à l'égard de Marine Le Pen,
22:49qui souhaite que Marine Le Pen soit présidente de la République
22:51tout comme moi. Et donc, qu'il y ait
22:53élections présidentielles
22:55anticipées ou pas, ce que je veux dire, c'est que
22:57nous, nous sommes prêts. Nous sommes prêts
22:59à gouverner. Nous sommes prêts à repartir en campagne.
23:01Nous n'avons pas perdu une seule onze
23:03de notre dynamique. – Vous souhaiteriez qu'il y ait une élection présidentielle
23:05anticipée ? – Nous, nous sommes prêts.
23:07Nous sommes prêts à tout. Mais en tout cas,
23:09je pense que, oui, et d'ailleurs, nous avons
23:11plutôt bien réussi.
23:13Du coup, au regard de notre progression.
23:15– Vous aimeriez ? Vous souhaiteriez ?
23:17– Nous sommes prêts. Ce que je vous dis, c'est que nous
23:19sommes prêts. – Vous ne me répondez pas, là.
23:21– C'est pas à moi de le décider.
23:23C'est pas à moi de le décider si Emmanuel Macron
23:25veut démissionner ou pas. – Vous êtes député.
23:27– Oui, mais plutôt Emmanuel Macron
23:29quittera le pouvoir.
23:31Mieux ce sera pour les Français.
23:33Je le pense, en tout cas.
23:35– Merci Yad Vigias. – Merci à vous.
23:37– 0826 300 300.
23:39Nous allons, justement, voir,
23:41examiner de près ce qui va
23:43se passer, ce qui peut se passer
23:45parce que, horreur
23:47de la politique fiction, nous mettrons
23:49sur la table toutes les
23:51suppositions, toutes les hypothèses
23:53dans un instant avec nos deux
23:55invités. Et je suis très très content
23:57de recevoir nos invités tout à l'heure
23:59dont
24:01un grand
24:03constitutionnaliste qui va pouvoir nous expliquer
24:05ce que seront
24:07les jours et les semaines qui viennent.
24:09Et puis 0826 300 300,
24:11évidemment, vous êtes là pour intervenir,
24:13pour intervenir sur l'antenne de Sud Radio,
24:15pour donner votre avis, pour commenter
24:17si vous le souhaitez, ces élections
24:19législatives. Merci d'être avec nous.
24:21A tout de suite, 8h58.

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